Postpositivisme

Dans la philosophie et les modèles de la recherche scientifique, le postpositivisme (aussi appelé postempirisme) est une position métathéorique qui critique et modifie le positivisme. Tandis que les positivistes mettent l’accent sur l’indépendance entre le chercheur et la personne (ou l’objet) recherché (e), les postpositivistes acceptent que les théories, les antécédents, les connaissances et les valeurs du chercheur peuvent influencer ce qui est observé. Les postpositivistes poursuivent l’objectivité en reconnaissant les effets possibles des biais. Alors que les positivistes mettent l’accent sur les méthodes quantitatives, les postpositivistes considèrent les méthodes quantitatives et qualitatives comme des approches valables.

Sir Karl Popper est l’un des penseurs qui ont fondé le post-positivisme. Son attaque contre la falsification est une critique de la vérifiabilité du positivisme logique. La contrefaçon déclare qu’il est impossible de vérifier si une croyance est vraie, bien qu’il soit possible de rejeter les fausses croyances si elles sont objectivement prouvées fausses en mettant en pratique l’idée proposée de falsification. L’idée de Thomas Kuhn du changement de paradigme offre une critique plus forte du positivisme, arguant que non seulement les théories individuelles, mais la vision du monde entier doit changer en réponse à l’évidence.

Le post-positivisme est une amélioration du positivisme qui reconnaît ces critiques et d’autres contre le positivisme logique. Ce n’est pas un rejet de la méthode scientifique, mais une réforme pour répondre à ces critiques. Elle préserve les bases du positivisme: le réalisme ontologique, la possibilité et le désir de la vérité objective, et l’utilisation de la méthodologie expérimentale. Le post-positivisme de ce genre est commun dans les sciences sociales (surtout en sociologie) pour des raisons pratiques et conceptuelles.

Réformes du positivisme
Les principaux ajouts positivistes au positivisme peuvent être résumés en trois phrases:

que la séparabilité relative du savoir et du connu est présupposée.
qu’une réalité commune unique, qui n’exclut jamais tous les autres, est postulée.
que la loi doit être guidée par la raison pratique et non par le décisionnisme.
Ces phrases peuvent avoir des significations différentes pour les post-positivistes, dont certaines préconisent une transformation fondamentale de la pratique scientifique, tandis que d’autres appellent simplement à une interprétation différente des résultats.

Philosophie

Épistémologie
Les postpositivistes croient que la connaissance humaine est basée non pas sur des évaluations a priori d’un individu objectif, mais plutôt sur des conjectures humaines. Comme la connaissance humaine est donc inévitablement conjecturale, l’affirmation de ces conjectures est justifiée, ou plus précisément, justifiée par un ensemble de mandats, qui peuvent être modifiés ou retirés à la lumière d’une enquête plus approfondie. Cependant, le postpositivisme n’est pas une forme de relativisme, et conserve généralement l’idée de la vérité objective.

Ontologie
Les postpositivistes croient qu’une réalité existe, mais, contrairement aux positivistes, ils croient que la réalité ne peut être connue que de façon imparfaite et probabiliste. Les postpositivistes tirent aussi du constructionnisme social pour former leur compréhension et définition de la réalité.

Axiologie
Alors que les positivistes croient que la recherche est ou peut être sans valeur ou neutre, les postpositivistes considèrent que le biais est indésirable mais inévitable, et que l’investigateur doit donc travailler pour détecter et essayer de le corriger. Les postpositivistes s’efforcent de comprendre comment leur axiologie (c.-à-d. Valeurs et croyances) a pu influencer leur recherche, notamment par le choix de mesures, de populations, de questions et de définitions, ainsi que par leur interprétation et analyse de leur travail.

Histoire
Les historiens identifient deux types de positivisme: le positivisme classique, une tradition empirique décrite pour la première fois par Henri de Saint-Simon et Auguste Comte, et le positivisme logique qui est le plus fortement associé au Cercle de Vienne qui se réunit près de Vienne en Autriche dans les années 1920. Années 1930 Le postpositivisme est le nom donné par DC Phillips à un groupe de critiques et d’amendements qui s’appliquent aux deux formes de positivisme.

Sir Karl Popper fut l’un des premiers penseurs à critiquer le positivisme logique. Il a avancé la falsification au lieu de l’idée positiviste logique du vérificationnisme. Le falsificationnisme soutient qu’il est impossible de vérifier que les croyances sur les universaux ou les nonobservables sont vraies, bien qu’il soit possible de rejeter les fausses croyances si elles sont fausses. L’idée de Thomas Kuhn des changements de paradigme offre une critique plus large du positivisme logique, en soutenant que ce ne sont pas simplement des théories individuelles mais des visions du monde entier qui doivent parfois changer en réponse aux preuves.

Le postpositivisme n’est pas un rejet de la méthode scientifique, mais plutôt une réforme du positivisme pour répondre à ces critiques. Il réintroduit les hypothèses de base du positivisme: la possibilité et l’opportunité de la vérité objective, et l’utilisation de la méthodologie expérimentale. Le travail des philosophes Nancy Cartwright et Ian Hacking sont représentatifs de ces idées. Le postpositivisme de ce type est décrit dans les guides des sciences sociales sur les méthodes de recherche.

La structure et la nature d’une théorie postpositiviste
Robert Dubin décrit les composantes de base d’une théorie postpositiviste comme étant composée d ‘«unités» de base ou d’idées et de sujets d’intérêt, de «lois d’interactions» entre les unités et d’une description des «limites» de la théorie. Une théorie postpositiviste inclut également des «indicateurs empiriques» pour relier la théorie à des phénomènes observables, et des hypothèses qui peuvent être testées en utilisant la méthode scientifique.

Selon Thomas Kuhn, une théorie postpositiviste peut être évaluée sur la base de sa «précision», de sa «cohérence», de sa «portée étendue», de sa «parcimonie» et de sa «fécondité».

Principales publications
Karl Popper (1934) Logik der Forschung, réécrit en anglais sous le titre The Logic of Scientific Discovery (1959)
Thomas Kuhn (1962) La structure des révolutions scientifiques
Karl Popper (1963) Conjectures et réfutations
Ian Hacking (1983) Représentant et intervenant
Andrew Pickering (1984) Construire des Quarks
Peter Galison (1987) Comment les expériences se terminent
Nancy Cartwright (1989) Les capacités de la nature et leur mesure

Post-positivisme en théorie du droit
Les juristes dans certains pays, notamment en Espagne et au Brésil, appellent au post-positivisme une option théorique qui considère que le droit dépend de la moralité, à la fois pour reconnaître sa validité et au moment de son application. Dans cette optique, les principes constitutionnels, tels que la dignité humaine, le bien-être de tous ou l’égalité, influenceraient l’application des lois et d’autres normes concrètes. Cette vision du droit s’inspire des travaux de philosophes comme Robert Alexy et Ronald Dworkin (bien qu’ils n’utilisent pas le terme post-positivisme). Certains préfèrent appeler cette vision de la loi «moralisme» ou néo-constitutionnalisme.