Les termes développement durable sont appliqués à une forme de développement socioéconomique plus humain. En bref, le développement durable est un concept développé vers la fin du XXe siècle comme alternative au concept de développement habituel, mettant l’accent sur la conciliation du bien-être économique, des ressources naturelles et de la société, en évitant de compromettre les possibilités de vie sur la planète. ni la qualité de vie de l’espèce humaine. Le Rapport sur la situation du volontariat dans le monde souligne que, dans la plupart des sociétés du monde, les volontaires contribuent de manière significative au développement économique et social.

Outils et mesure du développement durable

PIB et développement durable
Le produit intérieur brut est un indice largement utilisé dans les comptes nationaux pour mesurer la croissance économique, au point d’englober une grande partie du raisonnement et des stratégies économiques. Nous disons que nous sommes en croissance ou en récession selon que le PIB augmente ou diminue. Le PIB est censé mesurer la croissance économique à long terme, mais il ne tient pas compte de la variation du capital naturel (éventuellement fossile), qui est un effet à long terme. C’est en particulier la raison pour laquelle le PIB est critiqué par certains auteurs, qui soulignent les limites de la mesure réelle de la richesse d’un pays.

Le PIB est calculé en agrégeant la valeur ajoutée des entreprises, qui est calculée dans les comptes nationaux en fonction de la production et des consommations intermédiaires. Les indicateurs de développement durable tels que ceux inclus dans la Global Reporting Initiative ou les indicateurs requis par la loi sur les nouvelles réglementations économiques en France ne sont pas inclus dans ces calculs.

La question se pose donc de savoir si le PIB est réellement une mesure fiable du développement durable. Les insuffisances du PIB en tant que mesure de la croissance à long terme sont à l’origine des réflexions sur le PIB vert.

En France, l’INSEE figure néanmoins parmi les onze indicateurs de la stratégie nationale de développement durable. La France a une réflexion sur l’utilisation de nouveaux indicateurs dont l’empreinte écologique.

L’Europe a annoncé qu’elle publiera en 2010 un indice de la pression sur l’environnement (émissions de gaz à effet de serre, réduction des zones naturelles, pollution atmosphérique, production de déchets, utilisation des ressources, consommation d’eau et pollution des eaux), qui accompagnera la publication du PIB .

Indices agrégés
Les instruments macroéconomiques classiques (le PIB, par exemple) sont insuffisants et, dans certains cas, insuffisants pour mesurer le développement durable: la croissance économique et, dans certains cas, semble déconnectée ou même opposée aux objectifs du développement durable.

Il s’agit donc de construire un indice agrégé qui reflète au mieux l’efficacité d’une politique de développement durable. Plusieurs indices ont été établis, chacun concernant un ou plusieurs « piliers » du développement durable:

Sur le plan économique, il est possible de donner une valeur monétaire à l’environnement (nous l’appelons le capital naturel) ou au PIB vert;
Sur le plan environnemental, il existe les indicateurs suivants:
l’indice de durabilité environnementale,
le bilan carbone ou les tonnes de CO 2 émises (bilan carbone personnel pour les particuliers),
consommation d’énergie,
l’empreinte, la biocapacité et le déficit écologique – la différence entre l’empreinte et la biocapacité – (ou excédent écologique si la biocapacité est supérieure à l’empreinte);
l’Indice Planète Vivante (L’Indice Planète Vivante LPI pour les anglophones), indicateur de statut de la biodiversité mondiale, montrant une diminution de 58% entre 1978 et 2012 de la population mondiale de vertébrés (poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles),
Sur le plan social, on parle d’indice de développement humain (qui mesure la richesse, le taux d’alphabétisation et la santé d’une population), le coefficient GINI, l’indice de bien-être durable ou l’indicateur de santé. réel progrès …
Tout indice est néanmoins discutable: la manière d’agréger les données exprime un biais. Qu’est-ce qu’un pays « avancé dans le développement durable »? Est-ce un pays qui consomme peu de ressources (comme le Bangladesh) ou est-ce un pays qui compte de nombreux parcs nationaux protégés (comme les États-Unis)?

Outils d’aide à la décision pour le développement durable
L’OQADD, un outil de questionnement et d’aide au développement durable 16, est une grille de questionnement destinée à stimuler les débats sur les questions liées au développement durable, en soulignant les points clés d’un projet. Ils revendiquent à la fois une évaluation des politiques et une analyse multicritère, mais sont utilisés pour remettre en question les politiques ou les projets en termes de critères de développement durable. Ce sont des grilles de critères en arborescence déclinant les principales dimensions du développement durable (économie, écologie, social, gouvernance…).

Cet outil peut être soumis aux différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre d’un nouveau projet: élus, industriels, associations de protection de l’environnement, syndicats…

Indicateurs et normes
La mesure microéconomique du développement durable pour les entreprises peut être réalisée grâce aux critères de la Global Reporting Initiative, comprenant 79 indicateurs économiques. En outre, l’OCDE a réalisé d’importants travaux sur les indicateurs environnementaux et a élaboré à cet effet le modèle de réponse à la pression de l’État.

Les principales normes et certifications applicables par les entreprises sont la norme environnementale ISO 14001, la norme de gestion de l’énergie ISO 50001, la norme de qualité ISO 9001, la certification santé et sécurité OHSAS 18001. travail, et la norme SA 8000 sur l’éthique et le social. Il existe également un guide SD 21000 (en France) pour prendre en compte les enjeux du développement durable dans les entreprises.

Une nouvelle norme sur la responsabilité sociale des entreprises, ISO 26000, a été mise en place en 2010. Cette norme intègre la responsabilité sociale, la gouvernance et l’éthique de manière plus large.

En outre, les entreprises peuvent être notées par des agences de notation sociétale, qui prennent en compte dans leur notation des critères extra-financiers (environnementaux et sociaux). Les entreprises sont jugées par ces agences sur la base de leurs rapports de développement durable ou de tout document pouvant être utilisé pour évaluer les performances économiques, environnementales et sociales. La notation sociétale est ensuite utilisée par les investisseurs pour constituer des portefeuilles de titres appelés investissements socialement responsables (ISR).

Gestion interfonctionnelle et domaines d’application
La mise en œuvre d’une approche de développement durable dans une organisation (communauté ou entreprise) est un processus complexe qui implique toutes les fonctions de l’entreprise. Il s’agit de mettre en place une véritable gestion transversale des programmes, avec des correspondants dans les principales entités de l’organisation, en impliquant les parties prenantes dans un modèle économique durable. Nous donnons ci-après quelques exemples de domaines d’application particulièrement concernés par la mise en œuvre d’une démarche de développement durable ou de responsabilité sociale.

Ventes et logistique
Les ventes et la logistique sont particulièrement touchées par les problèmes de développement durable. La fonction d’administration des ventes des entreprises est en effet responsable de la livraison au client final, qui utilise le plus souvent le transport routier, qui est un gros consommateur de produits pétroliers.

Commercialisation
L’objectif est d’identifier les opportunités et les menaces dans le contexte d’une sensibilité accrue des consommateurs et du marché aux questions de développement durable, en accord avec les parties prenantes. Le marketing doit également transmettre aux autres secteurs de l’entreprise les valeurs exigées par le marché. Certaines entreprises se contentent parfois d’opérations de communication plutôt que de changer réellement le mode de fonctionnement de l’entreprise; on parle de «greenwashing».

Elizabeth Reiss montre que les entreprises ont intérêt à créer des produits et des services responsables, car les clients le veulent et parce que c’est rentable. Il donne des moyens de revoir les modes de production et de communication. La société peut dans certains cas être plus productive et conserver des équipes d’employés et de clients.

Christophe Sempels et Marc Vandercammen analysent le comportement du consommateur responsable et soulignent le rôle du marketing dans la mise en œuvre d’innovations durables et leur acceptation par les marchés. Ils cherchent à créer le lien entre la demande et l’offre plus responsable, à une approche « produit » d’un « service » logique.

Plusieurs programmes de fidélisation visant à modifier les comportements de consommation grâce à des outils marketing ont vu le jour ces dernières années. C’est par exemple le cas de RecycleBank aux États-Unis ou du programme Green Points en France. Ces types de programmes utilisent le principe des bonus pour inciter le consommateur à modifier ses habitudes de consommation.

Recherche et développement
Les caractéristiques du développement durable, à savoir les multiples échelles temporelles et spatiales et l’interconnexion des problèmes, conduisent à de nouvelles questions de recherche et de développement, à la recomposition de certains domaines de recherche et à l’émergence de nouvelles disciplines. Répondre aux exigences du développement durable exige une augmentation du travail interdisciplinaire entre les sciences naturelles et les sciences humaines et sociales. Il est nécessaire de structurer la recherche scientifique de manière plus fédérative en organisant des institutions transversales et internationales. La demande d’expertise nécessite souvent la coopération de différentes disciplines. La recherche pour le développement durable nécessite de meilleures données, des outils plus abondants et plus puissants dans le domaine de la modélisation et de la prospective. La recherche doit concevoir de nouvelles formes de coopération avec d’autres acteurs, décideurs, entreprises, associations, syndicats et autres composantes de la société civile.

Le marketing devrait répondre à la question de savoir s’il faut investir dans le recyclage ou investir dans de nouveaux produits propres, ce qui impose des choix en matière de recherche et de développement. La recherche peut être effectuée dans des laboratoires de recherche internes pour des entreprises ou en partenariat avec des laboratoires publics, par exemple dans le cadre de clusters.

La recherche et le développement peuvent nécessiter une gestion des connaissances pour améliorer l’efficacité de la recherche. Elle doit mener une veille technologique orientée vers les objectifs de développement durable.

Les aspects légaux
Au niveau réglementaire, le développement durable se reflète dans un ensemble de textes juridiques, qui peuvent être établis au niveau européen (directives européennes) ou au niveau des États. Le règlement REACH sur les substances chimiques ou la directive relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) en ce qui concerne le pilier environnemental en sont des exemples.

Au niveau des États, le droit environnemental et social s’applique à chacun de ces piliers environnementaux et sociaux (en France, le code de l’environnement et le code du travail).

En France:

La charte de l’environnement, de valeur constitutionnelle, stipule à l’article 6 que « les politiques publiques doivent promouvoir le développement durable. A cette fin, elles concilient protection et mise en valeur de l’environnement, développement économique et progrès social ».
Les marchés publics, soumis à une réglementation stricte, peuvent comporter des clauses environnementales et sociales, en vertu des articles 5 et 14 du code des marchés publics.
La loi sur les nouvelles réglementations économiques, dans son article, impose aux sociétés cotées d’établir des rapports d’activité reflétant les conséquences environnementales et sociales de leur activité.
Les services juridiques des entreprises doivent effectuer une veille juridique, éventuellement pour les petites et moyennes entreprises (PME), avec l’aide des chambres de commerce et d’industrie.

En complément de cette veille, les services juridiques sont invités à vérifier la conformité des actions de développement durable de l’organisation à ses variations économiques, sociales et environnementales par rapport aux normes applicables et à la communication extra-financière qui l’accompagne.

Achat
Le respect des critères environnementaux, sociaux et économiques dans le développement des produits d’une entreprise dépend non seulement de ses processus internes, mais aussi de la qualité des produits achetés auprès des fournisseurs de l’entreprise, des services inhérents à ces achats, en particulier du transport, ainsi qu’en amont de ceux-ci. La performance en termes de développement durable dépend donc de l’intégration progressive de la chaîne d’approvisionnement dans le cadre de la RSE des entreprises concernées. Il est nécessaire de revoir la stratégie d’achat (réduction des coûts, élimination des déchets, efficacité énergétique accrue, conservation des ressources), en impliquant les fournisseurs des entreprises partenaires.

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La gestion du développement durable dans les achats d’entreprises, d’organismes publics ou d’autorités locales peut se faire en tenant compte du coût total de l’acquisition qui comprend, outre le prix d’achat, le transport des produits achetés, le dédouanement, les garanties, les frais de stockage , les déchets générés pendant la production et en fin de vie.

L’engagement d’un plan d’action de développement durable pour les achats répond généralement aux arguments de quatre natures différentes:

un argument citoyen, comme moyen d’action pour permettre aux générations présentes de répondre à leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs;
un argument économique, relatif aux économies d’achats qui résultent d’une meilleure conception des produits;
un argument de communication, relatif aux risques sur l’image (réputation);
un argument juridique, consistant en la réponse aux obligations réglementaires (code des marchés publics dans le secteur public en France).

La finance
La mise en œuvre d’une politique de développement durable dans les entreprises dépend largement de l’utilisation des ressources de l’entreprise. Ces ressources peuvent être des actifs physiques (immobilisations au sens classique du terme), mais aussi des actifs incorporels (immobilisations incorporelles) ou simplement des ressources humaines, c’est-à-dire des employés et des partenaires de l’entreprise.

La réalisation des objectifs de développement durable dépend largement de la manière dont les entreprises guideront l’action de toutes ces ressources (employés, parties prenantes, organisation …). Des réflexions apparaissent sur les nouvelles méthodes d’estimation de la valeur financière des entreprises à travers la notion de capital immatériel.

Les actifs financiers qui sont des investissements socialement responsables (ISR) peuvent orienter les portefeuilles de titres financiers vers des actifs répondant à des critères environnementaux, sociaux et économiques. L’ISR a une vision à long terme susceptible de donner de meilleurs résultats que les entreprises qui agissent dans le cadre d’objectifs financiers à court terme. Selon une définition officielle donnée en juillet 2013 par le Forum pour l’investissement responsable (FIR), une association regroupant les acteurs ISR en France et l’Association française de la gestion financière (AFG), une association d’acteurs du secteur de la gestion, « L’ISR (Investissement Socialement Responsable) est un investissement visant à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant des entreprises et des entités publiques qui contribuent au développement durable quel que soit leur secteur d’activité. En influençant la gouvernance et le comportement des acteurs, ISR favorise une économie responsable « .

L’ISR est encore trop récent et le déclin insuffisant pour le vérifier de manière suffisamment tangible et large, mais l’observation des fonds ISR les plus anciens suggère que leur rentabilité est comparable, parfois meilleure que celle des autres fonds.

Il convient également de noter le développement de toute une branche de la finance, de la finance carbone, liée aux problèmes de gaz à effet de serre. Le projet BlueNext fait partie de ce type d’activité.

Systèmes d’information
On croit que l’informatique est « virtuelle » ou « immatérielle ». La dématérialisation, qui consiste à transmettre le flux de documents entre organisations d’un support d’information papier à un support d’information électronique (ce terme est inapproprié, car en réalité la dématérialisation ne supprime pas le fait d’utiliser du matériel avec un support électronique) est souvent présenté, y compris par les spécialistes de la durabilité, comme un avantage environnemental, car cela éliminerait la consommation de papier. En fait, on se rend compte que le « sans papier » est un mythe. du point de vue du développement durable montre que les choses ne sont pas si simples. En particulier, ce processus n’améliore pas la qualité environnementale des produits.

L’informatisation massive de l’économie au cours des cinquante dernières années nous a conduit à une économie immatérielle dans laquelle l’accroissement des flux de gestion contrôlés par ordinateur s’est accompagné d’une augmentation parallèle des flux de biens marchands, donc des quantités de ressources naturelles consommées, illustré par Jean-Marc Jancovici.

Concilier le développement durable et les systèmes d’information n’est pas chose facile, car les systèmes d’information ne sont généralement pas conçus pour le long terme. Le matériel et les logiciels sont généralement conçus pour être utilisés pendant quelques années. D’autre part, les systèmes d’information d’entreprise ont été conçus selon une logique essentiellement comptable et financière. Ils se sont structurés autour de la comptabilité générale, avec des progiciels de gestion intégrés, et ont longtemps ignoré les critères extra-financiers du développement durable. Les éditeurs d’ERP proposant des offres de conformité réglementaire.

Les initiatives actuelles sur l’application des principes du développement durable en informatique concernent le plus souvent le matériel lui-même (recyclage et consommation d’électricité). Il existe une certification internationale pour les équipements, la certification TCO, ainsi qu’une directive européenne sur les substances dangereuses, la directive RoHS. Le Green IT se concentre principalement sur les bonnes pratiques en matière de matériel informatique.

Plus fondamentalement, le développement durable pose de nouveaux défis: faire face à des connaissances accrues, gérer une nouvelle relation avec les clients et respecter des réglementations de plus en plus complexes. Pour cela, il est nécessaire de restructurer les systèmes d’information selon une nouvelle architecture: celle du système d’information durable, combinant la gestion des données de référence (MDM), le système de gestion des règles métier (BRMS) et la gestion des processus (BPM).

L’application de processus métier vertueux au développement durable pose le problème du partage d’informations environnementales et sociales entre les entreprises et les administrations publiques, ainsi qu’avec leurs parties prenantes. Concernant l’application à la composante environnementale elle-même, on parle d’écoinformatique (les Américains utilisent le terme Green IT 2.0).

Les systèmes d’information actuels sont très hétérogènes et ne sont souvent pas conçus pour gérer les informations sociétales. Ainsi, les exigences du développement durable nécessitent la structuration d’informations utiles pour la gestion des programmes concernés, et plus particulièrement pour la gestion des données et la structuration des réseaux de compétences. Le Royaume-Uni a mis en place une réglementation publique de l’information environnementale. La France mise sur l’effet de la loi sur les nouvelles réglementations économiques pour réguler l’économie. En général, le développement durable pose le défi de gérer une grande quantité d’informations non structurées; plusieurs méthodes ont émergé pour cela: les techniques du web sémantique basées sur les ontologies et les métadonnées; projets d’ingénierie des connaissances; les systèmes wiki tels que l’encyclopédie Ekopedia ou Wikia Green.

Un autre problème crucial est de savoir quels sont les impacts de la course à la puissance de calcul en matière d’environnement et si la célèbre loi de Moore est vraiment pertinente à long terme. On peut constater que les ordinateurs et les logiciels sont généralement surdimensionnés par rapport aux besoins et que l’arrivée constante de nouvelles versions de matériel et de logiciels a pour effet de réduire la période d’amortissement des équipements, générant ainsi des pertes.

La convergence entre Internet et le développement durable fait l’objet des discussions du forum TIC21. L’association ADOME (Association pour le développement d’outils multimédia appliqués à l’environnement) a développé un moteur de recherche pour le développement durable, Ecobase 21, composé de 70 000 liens.

la communication
Avec l’introduction des programmes de développement durable dans les entreprises et les agendas 21 des collectivités territoriales, la question de la « communication sur le développement durable » est née en 2002. Autrement dit, sensibiliser au développement durable, impliquer les professionnels et parfois convaincre les décideurs les fabricants?

Cette question a en partie trouvé sa réponse dans la création d’un département de développement durable, désormais considéré comme une position stratégique dans l’entreprise. Une association de droit de 1901, le Directors College Sustainable Development (C3D), contribue à changer la fonction de responsable du développement durable.

Plusieurs autres pistes et réponses sont données par des professionnels:

« Il n’y a pas de communication miracle, mais un travail sur la durée ». De plus, il est souhaitable: « d’impliquer les associations, d’impliquer physiquement les citoyens (événements festifs, comités citoyens, témoignages, etc.), et d’agir davantage sur le plan émotionnel, car nous convainquons souvent mieux avec des événements festifs comme arguments scientifiques « . Concernant les éco-produits et les éco-services, la communication doit mettre «simultanément l’aspect environnemental / social et les promesses de l’ego (être en meilleure santé, avoir une peau plus jolie, etc.)», sous peine de ne pas convaincre vente.
« On passe d’une logique de conformité à une logique d’innovation », explique Michel Rios
Service après-vente
La mise en œuvre d’une approche de développement durable dans le domaine du service après-vente aboutit généralement à une politique de réparabilité des produits, permettant à l’entreprise de fidéliser ses clients et d’éviter une obsolescence planifiée, source de coûts économiques et environnementaux élevés.

Critique du concept
L’expression « développement durable » a été critiquée pour son imprécision. Luc Ferry écrit: « Je sais que l’expression est de rigueur, mais je la trouve si absurde, ou plutôt si vague qu’elle ne dit rien de déterminé. (…) qui voudrait plaider pour un » développement intenable « ! ! […] L’expression chante plus qu’elle ne parle « .

Le concept rencontre les critiques à plusieurs niveaux. Ainsi, John Baden considère que le concept de développement durable est dangereux car il conduit à des mesures à des effets inconnus et potentiellement dangereux. Il écrit: « En économie comme en écologie, l’interdépendance règne. Les actions isolées sont impossibles. Une politique insuffisamment réfléchie conduira à une multiplicité d’effets pervers et indésirables, tant écologiques qu’économiques. Contrairement à cette notion, elle défend l’efficacité de la propriété privée pour encourager les producteurs et les consommateurs à économiser les ressources Selon Baden, «L’amélioration de la qualité de l’environnement dépend de l’économie de marché et de la présence de droits de propriété légitimes et garantis». développer des mécanismes d’incitation à la protection de l’environnement Dans ce contexte, l’Etat peut « créer un cadre qui encourage les individus à mieux préserver l’environnement », en facilitant la création de fondations dédiées à la protection de l’environnement.  »

Certains auteurs craignent une dérive vers des modèles de substitution de faible durabilité, qui admettent que le capital naturel est remplaçable par un capital de connaissances humaines. Les économistes américains Pearce et Turner, par exemple, affirment en 1990 que la dégradation du capital naturel est irréversible, soulignant que la capacité de l’environnement à absorber la pollution est limitée.

D’autres auteurs, comme Paul Ekins en 2003, appartenant à l’économie écologique actuelle, soulignent le caractère irremplaçable de certaines ressources naturelles, ce qui rend le capital naturel non substituable.

Le développement durable est également critiqué en ce qu’il n’est peut-être qu’un outil des pays du Nord contre les pays en développement: la géographe du tiers monde, Sylvie Brunel, estime que les idées de développement durable peuvent servir d’écran aux idées protectionnistes des pays du Nord. empêcher le développement par le commerce dans le sud. Pour Sylvie Brunel, le développement durable «légitime un certain nombre de barrières à l’entrée». En offrant un prétexte au protectionnisme des pays développés, « le sentiment du développement durable est qu’il sert parfaitement le capitalisme ».

Certains auteurs dénoncent une dimension religieuse ou irrationnelle du développement durable. Sylvie Brunel parle d’une « technique de marketing digne des grands prédicateurs » et souligne ainsi lors d’une conférence « Naissance d’une religion: développement durable, que » le développement durable est le produit de la dernière mondialisation et de toutes les peurs qu’il peut engendrer « . Claude Allègreit est une religion de la nature qui a oublié que la principale préoccupation devrait être l’homme: « Le moulin écologique a malheureusement amplifié le mot » durable « et effacé le mot » développement « au fil des ans. années. Nous revendiquons ici le respect de cette exigence dans son intégralité. Ce n’est pas parce que nous défendons la nature que nous pouvons laisser la culture de côté ».

D’autres penseurs soulignent encore les menaces potentielles pour les libertés individuelles que les idées, à la base du développement durable, peuvent représenter. Le philosophe Luc Ferry a vu par exemple dans les idées de Hans Jonas des idées potentiellement totalitaires et met en évidence les risques du développement durable à cet égard. De nombreux libéraux partagent cette crainte: « L’environnement peut être le prétexte à une nouvelle augmentation du pouvoir et à des dérives dangereuses de la part des personnes les plus assoiffées de pouvoir. Même les personnes les mieux intentionnées ne pourront probablement pas gérer le problème. » d’immenses pouvoirs que certains écologistes aimeraient voir les gardiens de l’écologiquement correct.  »

Les partisans de la décroissance considèrent que le terme développement durable est un oxymore car les ressources naturelles sont finies alors que le mot « développement » suppose, selon eux, une exploitation toujours plus importante, voire infinie, de ces ressources. Ainsi, Serge Latouche, d’un point de vue économique, ou Jean-Christophe Mathias, sous un angle philosophique et juridique, critiquent ce concept. Dans l’essai politique de Cassandra, Jean-Christophe Mathias estime que le concept de développement durable est «schizophrène» car il propose de résoudre les problèmes environnementaux par ce qui, selon lui, est l’origine, à savoir la croissance économique continue. Il considère que le développement durable, tout comme le principe de précaution, n’est pas adapté à une politique proactive de protection de la nature, car il privilégie l’économie par rapport aux problèmes sociaux et environnementaux. Serge Latouche, quant à lui, interroge les différentes dénominations du concept, à savoir le développement durable, durable ou supportable et conclut que le développement serait problématique en raison de la finitude de la planète. Il propose de sortir de « l’économie » et d’organiser le déclin.

D’autres critiques estiment que les trois dimensions – écologique, sociale et économique – ne suffisent pas à refléter la complexité de la société contemporaine. Par exemple, en 2010, Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) a approuvé la déclaration « Culture: quatrième pilier du développement », résultat du travail réalisé dans le cadre de l’Agenda 21 de la culture.

Enfin, la définition classique du développement durable de la Commission Brundtland (1987) peut être dépassée pour certains. En effet, il ne s’agit plus de viser, comme dans les années 1980, à satisfaire les besoins lointains des générations futures. Telle est la satisfaction actuelle des besoins, qui est maintenant menacée par les crises environnementales et sociales du 21ème siècle. Selon cette critique, il ne s’agit plus d’anticiper les problèmes, mais de les résoudre. Le développement durable pourrait alors céder la place à la notion de «développement souhaitable» 165 qui rassemble toutes les solutions économiquement viables aux problèmes environnementaux et sociaux auxquels la planète est confrontée. Ce nouveau mode de développement, facteur de croissance économique et d’emploi, serait une véritable « économie verte », basée sur l’économie sociale et solidaire, l’éco-conception, la biodégradabilité, la bio, la dématérialisation, la réutilisation et la réparation. – recyclage, énergies renouvelables, commerce équitable ou relocalisation.

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