Sur les traces de Van Gogh d’Arles, Provence-Alpes-Côte d’Azur, France

Vincent Willem van Gogh a vécu à Arles du 20 février 1888 au 8 mai 1889. Soit près de 15 mois, répartis sur 63 semaines, précisément 444 jours. Au cours de son séjour, il réalise plus de 200 peintures, plus de 100 dessins et aquarelles et écrit quelque 200 lettres. Cette période à Arles est souvent appelée l’apogée, l’apogée, la plus grande floraison de la décennie d’activité artistique de van Gogh.

Le circuit pédestre « Sur les pas de Van Gogh » fait partie des 9 balades thématiques proposées par l’Office de Tourisme Arles Camargue. Vincent van Gogh séjourne 15 mois à Arles entre 1888 et 1889. Venu chercher la lumière du Midi, le peintre hollandais réalise plus de 300 dessins et peintures durant cette période arlésienne. Les endroits de la ville où l’artiste a installé son chevalet sont signalés par des panneaux représentant ses peintures.

Lors de son séjour à Arles entre février 1888 et mai 1889, Vincent Van Gogh exécute environ 300 peintures et dessins. Le circuit pédestre vous emmène là où le maître a installé son chevalet. La Fondation Vincent van Gogh Arles expose des tableaux du peintre prêtés par les plus grands musées internationaux et les fait dialoguer avec des artistes contemporains.

Une dizaine de spots ont été balisés : la Place du Forum pour le Café du Soir, le pont de Trinquetaille où il a peint l’Escalier du Pont de Trinquetaille, la digue du Rhône pour sa Nuit étoilée sur le Rhône, la place Lamartine où sa Maison Jaune se situait, dans la rue Mireille au Vieux Moulin, le parc public du boulevard des Lices pour son Jardin public, l’Espace Van Gogh et son Jardin de l’Hôpital, la route longeant le canal d’Arles à Bouc au pont Langlois avec Lavandières, plus communément appelées le « Pont Van Gogh ». Les arènes romaines et le cimetière des Alyscamps ont également été immortalisés dans plusieurs tableaux.

Au XIXe siècle, l’activité commerciale sur les quais et les berges est encore florissante. Van-Gogh, qui s’est surtout tenu à l’écart de la population locale, a exploré la ville et ses environs, peignant sans cesse les transformations de la nature au printemps, les paysages, les ouvriers des champs ou du fleuve. Tout ce qu’il a vu l’a inspiré et est devenu de l’art. Il posait son chevalet sur la berge chaque fois que le vent le lui permettait.

Arles et le Rhône, les Arlésiens et leur fleuve, une histoire d’amour et de méfiance selon l’humeur de l’eau. Bien que les créations de Van Gogh à cette époque soient pleines d’inspiration, le style de Van Gogh n’était pas largement accepté à cette époque, et le peintre n’a réussi à vendre aucune œuvre dans la région, de sorte qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’œuvre de Van Gogh exposée en permanence. dans la collection de la galerie locale.

La Fondation Arles Vincent Van Gogh rend justement hommage à son travail tout en explorant son impact sur les artistes d’aujourd’hui. Les peintures du maître hollandais sont mises en perspective avec les œuvres d’artistes contemporains, créant ainsi un dialogue fécond, basé sur le questionnement et la réflexion. Un circuit pédestre balisé est décrit dans une brochure en vente à l’Office de Tourisme, à suivre à son rythme.

Van Gogh à Arles
Le 20 février 1888, Vincent van Gogh arrive à Arles. Las de la vie citadine trépidante et du climat froid du nord, Van Gogh s’était dirigé vers le sud à la recherche d’un climat plus clément, et surtout pour retrouver la lumière et les couleurs vives de la Provence afin de moderniser davantage sa nouvelle manière de peindre.

Pendant les plus de quatorze mois qu’il passe à Arles, il crée une multitude de peintures et de dessins, dont beaucoup sont aujourd’hui considérés comme des points forts de l’art de la fin du XIXe siècle. Au début, le temps dans le Sud était inhabituellement froid pour la saison, mais après quelques semaines, Van Gogh a pu se mettre en route et découvrir des sujets pour ses œuvres. Vincent possédait une collection d’estampes japonaises, avait lu sur le Japon et était devenu un grand admirateur. Il avait espéré retrouver la lumière, les couleurs et l’harmonie du Sud qu’il connaissait grâce à ces estampes.

Peindre la figure humaine a toujours été l’un des objectifs artistiques les plus importants de Van Gogh, et il avait un amour particulier pour les peintures paysannes. A Arles, il décide qu’il veut moderniser ce genre, en choisissant le sujet du semeur. Il commence également à peindre des tableaux très japonais d’arbres en fleurs et du Pont de Langlois. Pendant l’été, il dessine et peint des scènes de récolte.

En mai, Van Gogh loue la maison jaune, dans laquelle il habite et installe son atelier. Il avait l’espoir d’établir un atelier collectif dans le Sud, où d’autres peintres le rejoindraient. Le 23 octobre, Paul Gauguin vient à Arles. Les deux artistes ont vécu et peint ensemble pendant deux mois. Ce fut une période remplie de grandes inspirations mutuelles, mais à la fin leurs caractères et leurs tempéraments artistiques se sont affrontés.

Le 23 décembre, Van Gogh fait une dépression nerveuse – probablement un premier signe de sa maladie – et se coupe une partie de l’oreille gauche. Gauguin est parti et le rêve de Van Gogh d’un atelier avec d’autres peintres a été brisé. Il séjourne encore un peu à l’hôpital après une deuxième dépression en février 1889. Il continue à travailler à Arles encore quelques mois, mais se fait interner volontairement à l’asile de Saint-Rémy le 8 mai 1889.

Technique
Van Gogh rend hommage à la lumière merveilleuse et à un monde de couleur nouvellement découvert, son travail d’Arles est souvent associé à la couleur jaune, qui joue un rôle prépondérant dans ses œuvres de cette période. Van Gogh vénérait le soleil jaune provençal et sa lumière couleur de soufre ou d’or. Il a inondé le paysage et lui a permis de donner à ses peintures les couleurs fortes et ininterrompues auxquelles il aspirait.

Avec sa nouvelle maîtrise des couleurs vives et fortes, Van Gogh était désormais capable de travailler à la fois dans des contrastes subtils (comme le jaune et le vert) et avec les contrastes de couleurs les plus forts possibles. Ce dernier est un contraste complémentaire : rouge contre vert, bleu contre orange ou jaune contre violet. Parallèlement, il expérimente le coup de pinceau vif des impressionnistes, ainsi que les différents styles et techniques utilisés par ses amis avant-gardistes. Il en vient à admirer Adolphe Monticelli, qui peint dans de forts contrastes de couleurs avec un épais empâtement. Les estampes japonaises lui ont appris à travailler avec de grandes zones de couleurs vives.

Ainsi armé d’un vaste éventail de nouvelles possibilités, Van Gogh est venu à Arles pour développer davantage son style moderne. La lumière éclatante de la Provence l’a conduit à des aventures colorées encore plus audacieuses, avec Delacroix comme guide. Des contrastes complémentaires lui permettent de rendre ses couleurs encore plus expressives. Le Semeur de juin 1888 était une tentative ambitieuse de faire une figure moderne au moyen de la couleur. Van Gogh a utilisé le contraste complémentaire d’un champ violet et d’un ciel jaune, puis a peint des lignes jaunes autour du champ et des lignes violettes autour du ciel.

Parmi ses collègues artistes d’avant-garde, Van Gogh se distingue par son empâtement puissant. Des artistes comme Gauguin, Bernard et d’autres peintres travaillant à Pont-Aven ont également travaillé avec des zones de couleur proéminentes, mais ils ont préféré utiliser un coup de pinceau doux et plat. L’œuvre de Van Gogh d’Arles est à l’opposé. Dans la plupart de ses meilleures œuvres, un rôle prédominant est accordé au maniement de la peinture. Il a parfois utilisé un motif de coups de pinceau plus structuré, comme en arrière-plan de sa Nature morte aux tournesols. Dans d’autres œuvres, il a appliqué la peinture de manière plus spontanée, vivante mais toujours contrôlée. Dans tous les cas, la couleur et le coup de pinceau ont fusionné pour créer le style expressif unique de Van Gogh.

Les grands travaux et leurs emplacements
Vincent arrive à Arles le 20 février 1888. Vincent est très productif pendant cette période et réalise de nombreuses peintures et dessins à Arles et dans les environs. Il a développé un style de peinture expressif et individuel caractérisé par des couleurs vives et des coups de pinceau dynamiques. A Arles, il rencontre les artistes Eugène Boch, Dodge MacKnight et Christian Mourier-Petersen et se lie d’amitié avec le fonctionnaire des postes Joseph Roulin. Paul Gauguin vient le rejoindre en octobre, et ils travaillent ensemble à Arles pendant deux mois.

Vieille ville d’Arles
Au cours de sa carrière d’artiste, Van Gogh a toujours fait preuve d’un remarquable désintérêt pour les monuments anciens des villes, et a puisé son inspiration principalement dans la vie quotidienne et les vestiges du passé. Il n’y a pas de monuments antiques à Arles dans l’œuvre de Van Gogh. Il peint des sujets ordinaires tels qu’un viaduc sous la voie ferrée et des ponts, notamment la structure en fer de l’ancien pont de Trinquetaille. Les rives du Rhône dans la ville ont trouvé leur place dans son travail, tout comme le Canal Roubine du Roi, juste au nord-est de la ville. Van Gogh avait un talent hors du commun lorsqu’il s’agissait de transformer des thèmes aussi simples en compositions originales et captivantes.

Il admirait les qualités sereines des parcs et des jardins et peignit les deux à Arles. Le jardin public à côté du théâtre romain l’a beaucoup séduit et a fait l’objet de quatre tableaux, qu’il a intitulés « Le jardin du poète ». Plusieurs de ses paysages urbains sont devenus de véritables icônes dans son œuvre. La petite maison de la place Lamartine, dans laquelle il habitait, est l’élément central du tableau communément appelé « La Maison Jaune », mais que Van Gogh appelait La Rue. Une scène remarquable est peinte la nuit : Van Gogh installe son chevalet près du Café de la Nuit sur la place du Forum et peint le café, baigné de lumière jaune, sur un ciel étoilé.

Lors du séjour de Gauguin à Arles, les deux artistes réalisent plusieurs tableaux représentant les Alyscamps à l’extrémité sud-est de la vieille ville. Toutes sont des scènes d’automne très atmosphériques, comme il convient pour cette ancienne nécropole. Lors de son deuxième séjour à l’hôpital d’Arles, l’Hôtel-Dieu des XVIe-XVIIe siècles, Van Gogh a réalisé une peinture et un dessin de sa belle cour, enregistrant son environnement pendant cette étape difficile de sa vie. Une vue d’Arles figure parmi de nombreux autres tableaux et dessins, comme « Champ de fleurs près d’Arles », dans lequel les iris au premier plan dominent l’image. Dans ces œuvres, la ville fonctionne comme toile de fond du paysage.

La maison jaune
Le 1er mai 1889, Vincent loue une partie d’un immeuble en stuc jaune de la place Lamartine au tarif de 15 francs par mois. Il l’a d’abord utilisé comme atelier et le 1er septembre, il a également commencé à y vivre. Il a appelé le bâtiment la Maison Jaune et a prévu de décorer somptueusement son intérieur avec des peintures. Vincent voulait faire de la maison un « atelier du sud » où les artistes pourraient vivre et travailler ensemble. Il avait besoin de compagnie et d’une caisse de résonance, et vivre avec d’autres était d’ailleurs plus économique. Avec l’argent de son frère Théo, il fait fabriquer de nouveaux meubles – deux lits, des chaises et une table – et fait raccorder la maison au gaz pour pouvoir travailler à la lumière artificielle le soir et l’hiver. Il a créé un certain nombre d’œuvres dans le but de décorer la maison; ils comprenaient quatre peintures de tournesol,

Restaurant Carrel
Durant ses deux premiers mois à Arles, Vincent séjourne dans une chambre de l’hôtel-restaurant Carrel, propriété d’Albert Carrel et de son épouse, Cathérine Carrel-Garcin. L’hôtel était un bâtiment de deux étages avec une petite terrasse sur le toit et un balcon au premier étage. Avec une envie renouvelée de travailler, Vincent réalise trois études lors de ses trois premiers jours à Arles : Une vieille Arlésienne, Paysage avec neige et Vue d’une boucherie.

Café de la gare
Le 7 mai 1889, Vincent prend une chambre au Café de la Gare, place Lamartine, au tarif d’un franc la nuit. Il avait récemment commencé à utiliser la Maison Jaune comme studio. Ainsi Vincent a passé trois nuits au milieu des « noctambules », peignant Le Café de nuit. Il a utilisé les couleurs complémentaires du rouge et du vert dans un effort pour représenter « les terribles passions humaines ». Dans le tableau, on voit Joseph Ginoux debout à côté du billard, vêtu de blanc. Paul Gauguin, venu séjourner avec Vincent à la Maison Jaune à la mi-octobre, a également peint le café. Sa version montre Marie Ginoux assise à une table au premier plan.

Restaurant Vénissac
A la mi-mai 1888, Vincent écrit à son frère Théo qu’il a trouvé un bon restaurant où il peut manger pour un franc tous les soirs. Il faisait référence à Vénissac sur la place Lamartine, à côté du Café de la Gare, où il logeait. Vincent aimait la nourriture de Vénissac et y mangeait tous les jours, au moins pendant les mois d’août et de septembre. L’intérieur du restaurant, y compris le sol et le papier peint, était uniformément gris, rappelant à Vincent l’œuvre du peintre espagnol Diego Velázquez.

La maison de Roulin
Vincent se lie d’amitié avec le fonctionnaire des postes Joseph Etienne Roulin, qui habite à proximité avec sa famille. Pour remercier Roulin d’avoir posé pour un portrait, Vincent lui a offert le tableau en cadeau. Vincent est ravi de son nouveau modèle et décide de peindre toute la famille de Roulin. En tout, il a réalisé plus de 20 portraits d’eux. Augustine Roulin, la femme de Joseph, a servi de modèle à La Berceuse. Vincent a réalisé au moins cinq versions du tableau et en a donné une aux Roulins.

Arène
Vincent se rend quelques fois aux corridas qui se déroulent tous les dimanches dans les arènes d’Arles. Selon Vincent, même si les choses tournaient parfois mal, ce n’était pas trop gênant pour les spectateurs, puisque l’amphithéâtre avait été conçu pour que les sièges soient en hauteur. Vincent a été impressionné par la foule qui a afflué pour voir les corridas. Cette année-là, Vincent peint une foule de spectateurs dans les Arènes d’Arles.

Folies arlésiennes
Le dimanche 27 janvier 1889, Vincent se rend aux Folies-Arlésiennes, théâtre et bal de la rue Victor Hugo, pour voir une troupe marseillaise jouer la pièce La Pastorale. Il a trouvé la performance « incroyable » et a été particulièrement impressionné par une actrice. Vincent a apprécié la sortie, et a fait un tableau du théâtre, La Salle de Danse d’Arles, qui se trouve aujourd’hui au Musée d’Orsay.

Café du Forum
En septembre 1888, Vincent peint la célèbre terrasse du café la nuit. Il a réalisé l’œuvre sur place à l’extérieur du Café du Forum sur la Place du Forum. Vincent a évoqué les jaunes et les oranges les plus riches, la façon de sortir de la nuit noire conventionnelle avec une lumière pauvre, pâle et blanchâtre.

Campagne arlésienne
La topographie de nombreux paysages peints et dessinés par Van Gogh dans la campagne d’Arles ne peut plus être établie avec certitude. Depuis son époque, les vergers et les champs de blé ont disparu, ainsi que les fermes et autres éléments des images de Van Gogh.

Situé à un peu plus de deux kilomètres au sud d’Arles, le pont de Réginelle (ou Réginal), communément appelé pont de Langlois du nom de l’ancien pontier, était un sujet de prédilection pour Van Gogh en mars-mai 1888. Il présente dans plusieurs peintures et dessins. Avec sa forme élégante et sa structure élancée, le pont de Langlois convenait parfaitement à l’harmonieuse atmosphère japonaise que Van Gogh cherchait à exprimer dans son œuvre. Le pont a depuis été détruit, puis remplacé par une construction similaire.

La construction de l’abbaye médiévale de Montmajour a duré plusieurs siècles sur une colline de 43 mètres de haut, à cinq à six kilomètres au nord-est d’Arles. Van Gogh, qui ne craignait pas une longue marche, l’a découvert peu après son arrivée. Bien qu’habituellement peu enthousiasmé par les monuments antiques, il est captivé par ces ruines posées au milieu d’une grande plaine et entourées d’un paysage impressionnant.

Dans la deuxième semaine de mai 1888, l’abbaye et ses environs font l’objet d’un ensemble de sept dessins, dit « série Montmajour ». Ces dessins de taille moyenne sont suivis d’une deuxième série Montmajour en juillet. A cette occasion, Van Gogh travaille sur des feuilles plus grandes et réalise six dessins, véritables points forts de son œuvre.

Montmajour surplombe la grande plaine de la Crau, visible sur deux de ces six dessins. La Crau est également devenue une inspiration majeure pour Van Gogh. Dans sa célèbre « Moisson », réalisée en peinture et en trois dessins, il dépeint la récolte du blé, tout en ajoutant une charrette bleue très visible comme point central des œuvres. L’un des derniers tableaux qu’il réalise autour d’Arles est « La Crau aux pêchers en fleurs ».

Hôpital
Le 23 décembre 1888, après s’être coupé une partie de l’oreille et l’avoir donnée à une prostituée en crise de folie, Vincent est admis à l’hôpital d’Arles. Il a été soigné par le Dr Félix Rey. Dès qu’il se sent mieux, Vincent reprend la peinture, réalisant des œuvres dont un portrait du Dr Rey, qu’il offre au médecin en souvenir. Vincent est resté hospitalisé jusqu’au début mai. Il connut de longues périodes de lucidité et fut donc autorisé à peindre en plein air, et il en profita pleinement. Pendant son séjour à l’hôpital, il a peint de nombreux paysages, ainsi que des œuvres comme Ward in the Hospital et The Courtyard of the Hospital.

Pont de Langlois
Aux abords de la ville, le pont de Réginelle (ou Réginal), communément appelé pont de Langlois, enjambait le canal Arles-Bouc. L’endroit a attiré Vincent, avec sa combinaison de lumière du sud, un paysage à l’allure hollandaise et le pont aux formes étranges, qui, selon lui, ressemblait à un style japonais, et il s’est senti obligé de le peindre. Il était évidemment satisfait de sa première peinture du pont. Vincent a fait cinq autres peintures et deux dessins du pont au printemps 1888.

Alyscamps
Vincent a réalisé quatre tableaux des Alyscamps, une nécropole romaine à quelques centaines de mètres du centre d’Arles. Il peint les œuvres fin octobre 1888, alors que Paul Gauguin séjourne chez lui à la Maison Jaune. Une paire, Les Alyscamps (« Leaf Fall »), accrochée dans la chambre de Gauguin.

Saintes-Maries-de-la-Mer
La première semaine de juin 1888, Vincent se rend au village de pêcheurs des Saintes-Maries-de-la-Mer, à environ 40 kilomètres au sud d’Arles sur la mer Méditerranée. Il aspirait à voir « une mer bleue et un ciel bleu » et espérait passer du temps à dessiner des figures. Ainsi, le 30 ou 31 mai, il prend son matériel de dessin et de peinture et parcourt en calèche la réserve naturelle de Camargue jusqu’aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Il prévoyait de se concentrer sur le dessin : il souhaitait s’entraîner à le faire de manière plus délibérée et exagérée. Le 5 juin, il revient à Arles avec neuf nouveaux dessins et trois nouvelles peintures. Dans son atelier, il a transformé certains des dessins en peintures.

Montmajour
Vincent a fait d’innombrables voyages à Montmajour, une colline avec une abbaye au sommet à quelques kilomètres au nord-est du centre-ville. Il la découvre deux semaines après son arrivée à Arles en explorant la campagne environnante, et il exprime le désir de s’y rendre prochainement pour peindre. Vincent considérait la colline belle, avec son abbaye et sa vue sur le paysage plat. Bien que Vincent refuse évidemment de se laisser intimider par les conditions sur la colline, le vent violent l’oblige à se concentrer sur le dessin plutôt que sur la peinture : lorsqu’il installe son chevalet, la toile vibre dans le vent. Les dessins que Vincent a faits sur Montmajour, principalement à l’aide d’un stylo à roseau, sont parmi ses meilleurs.

Vincent donne des cours de dessin et de peinture à Paul Eugène Milliet, sous-lieutenant au troisième régiment des Zouaves, corps d’infanterie légère. Vincent a peint un portrait du jeune lieutenant. Les deux hommes sont devenus amis; leurs activités ensemble comprenaient une sortie sur la colline de Montmajour près d’ Arles en juillet 1888. Lorsque Milliet se rendit dans le nord de la France à la mi-août 1888, il livra 36 des œuvres de Vincent à Théo à Paris.