Éco ville

Ville durable est une expression qui désigne une ville ou une unité urbaine qui respecte les principes de développement durable et d’urbanisme écologique, qui cherche à prendre en compte simultanément les problèmes sociaux, économiques, environnementaux et culturels de l’urbanisme pour et avec les habitants, par exemple. à travers une architecture HQE, en facilitant les modes de travail et de transport sobres, en développant l’efficacité à partir du point de vue de la consommation des énergies et des ressources naturelles et renouvelables. Ce sont souvent des villes écologiques ou des districts écologiques qui cherchent à réduire leur empreinte écologique en compensant leurs impacts et en ayant tendance à rembourser leur « dette écologique ».

Leur gouvernance est généralement basée sur le principe de l’Agenda 21 local, incluant des modes de démocratie participative et parfois un objectif d’autosuffisance énergétique, voire alimentaire. Sur une plus petite échelle, on parle d’écovillage.

Ce concept est soutenu par les Nations Unies et l’Europe qui, par l’intermédiaire du PNUE et du Comité des régions de l’Europe en 2012 dans le cadre du « Rio + 20 », ont signé un accord de partenariat pour des villes et des régions durables.

Le social
La ville durable vise une qualité de vie élevée pour tous et partout. La société et l’accès aux services (éducation, culture, loisirs, santé, vie associative et surtout logement) jouent un rôle fondamental dans la perspective de la mixité sociale. Un effort d’éthique et de solidarité doit être fait pour promouvoir l’accès au logement, aux loisirs et à la culture des personnes à faible revenu, des personnes handicapées ou des personnes âgées. Grâce aux jumelages et à la coopération nord-sud ou est-ouest, ces « villes » peuvent aider à diffuser et à développer ces concepts ailleurs dans le monde.

Logement
Augmenter et diversifier l’offre de logements; La population est une contrainte difficile à anticiper et à gérer pour les systèmes de gouvernance, mais la ville durable pour répondre aux raisons des besoins des familles et de la diversité sociale cible généralement un éventail diversifié de logements (taille, emplacement, accessibilité pour les personnes handicapées et les personnes âgées, propriété privée, etc.). communautaire ou locatif ..), tout en cherchant à concilier les meilleures conditions de vie avec les avantages d’un environnement urbain, à produire les conditions d’une protection sociale et d’une montée sociale.

Logement social. Ce ne sont pas des ghettos et ils doivent être protégés par des plafonds et des ressources en fonction de la composition des ménages, afin d’aider les personnes confrontées à de réelles difficultés financières ou sociales. La ville durable est un lieu d’innovation urbaine et de lutte contre l’exclusion; Les plus modestes cohabitent avec les plus aisés, profitant du même cadre de vie, du même accès à la culture, aux équipements et aux loisirs. Des projets de décroissance durable peuvent être expérimentés ou différents systèmes de soutien, par exemple pour les mères célibataires, les familles nombreuses, les familles souhaitant vivre avec une personne âgée à la maison.

Culture, loisirs
La ville durable nécessite des citoyens éco-responsables et éclairés, vivant dans un contexte épanouissant et favorisant une bonne santé. Une politique culturelle et une culture éco-citoyenne de développement durable sont l’un des éléments, à travers le soutien, y compris financier, aux institutions culturelles, renforçant ainsi leur influence. Son objectif est d’éveiller les enfants à l’art et à la culture à l’école, dans le respect du développement durable. La culture et les loisirs peuvent rendre la ville plus attrayante, mais on peut lui reprocher le concept classique d’attractivité (pour des raisons d’empreinte écologique et d’impact en termes de périurbanisation) en faveur d’un rayonnement plus intangible, par exemple via Internet milieu de culture. L’accès à toutes ces activités est gratuit ou payant, en fonction des activités et des revenus de chacune, ce qui rend la culture et les loisirs accessibles à tous. Marin

Education aux loisirs durable
La santé, l’enrichissement intellectuel et la qualité de la vie sont améliorés par les équipements culturels et sportifs (HQE) tels que les centres culturels, y compris les bibliothèques, les médiathèques, l’accès à Internet et la Nature à proximité, celle-ci étant intégrée dans un réseau vert tel que la découverte et l’environnement. matériel pédagogique). Les salles de spectacles contribuent à l’enrichissement de la culture de chacun et à la promotion d’artistes locaux ou d’artistes indépendants. Des complexes sportifs (piscine, terrains et lieux de sport, de proximité et de nature) complètent ces infrastructures.

Dans ce contexte, les activités abandonnent les pratiques de confrontation, de concurrence et de dénigrement au profit de logiques d’échanges, de collaboratifs et de reconnaissance des autres et de leurs valeurs. Ce sont des loisirs fondés sur des rencontres, des échanges constructifs basés sur le respect des autres et sur la contribution des différences enseignées à l’école pour tous (les enfants, riches, pauvres ou à mobilité réduite doivent tous avoir accès). Les réunions développent l’émulation dans un esprit de solidarité et le sentiment d’appartenance à une communauté du monde non sectaire et non communautaire, qui est fondamental pour la durabilité sociale.

Vie associative et coopérative
Il est souvent très développé et encouragé dans les projets de ville durable, pour une harmonie entre toutes les populations et tous les acteurs de la ville. De nombreux écovillages et éco-quartiers ont – en amont – une origine associative.

Associations et solidarité: le principe de solidarité est structurel dans la ville durable et implique un soutien mutuel entre générations et entre personnes de différentes origines ethniques. Dans des structures réservées à cet effet, les habitants de la ville se rencontrent pour partager leur savoir-faire, leurs opinions et, dans certains cas, s’entraider, par exemple: les personnes âgées peuvent partager leur expertise en matière de cuisine ou de cuisine. la couture et les plus jeunes les guident en informatique.

Associations et culture: Pour mettre en œuvre la politique culturelle de la ville durable, il est nécessaire de mettre en place des structures spéciales, chargées de réunir les enfants, les personnes âgées, les personnes à mobilité réduite, dans une approche commune au sein de ces lieux de résidence. métiers. Ces associations culturelles organisent des événements, tels que des concerts, des représentations théâtrales ou des expositions, promouvant l’ouverture aux autres avec, par exemple: des expositions d’art primitif africain associées au cinéma d’auteurs étrangers. Rassembler tous les citoyens et impliquer tous les citoyens dans la vie de la communauté.

Environnement

Principe de neutralité
Il souhaite que la ville soit « neutre » (c’est-à-dire sans impact négatif, ou avec des impacts remboursés en termes d’équilibre global) vis-à-vis de son environnement local et global. C’est un problème majeur et un objectif dans un quartier (ou une ville) durable. Cela concerne la consommation d’énergie, mais aussi tous les domaines qui ont un impact sur les ressources naturelles ou humaines.

Objectifs énergétiques

La sobriété énergétique
En un an, un français consomme en moyenne 3 tonnes d’équivalent pétrole. Cependant, des actions simples et quotidiennes pourraient réduire cette consommation de moitié.

L’éclairage représente en moyenne 15% d’une facture d’électricité. Pour réduire sa charge, il est nécessaire de tirer le meilleur parti de la lumière du jour, d’éteindre les lumières des salles vides et d’utiliser des lampes basse consommation.

Le chauffage électrique est l’un des principaux éléments de la consommation d’énergie des ménages; il représente près de 40% de la consommation privée. Pour réduire ce chiffre, il faudrait, entre autres:

utilisez des thermostats et des horloges de programmation sur les radiateurs ou la chaudière (19 ° C suffisent dans le salon, 16 ° C dans une pièce la nuit);
améliorer l’isolation des murs et des fenêtres (le double ou le triple vitrage peut réduire considérablement les pertes de chaleur).
utilisation d’appareils de classe A. Des normes ont été établies pour classer les appareils sur une échelle de A à F: la catégorie A représente les appareils à faible consommation et F ceux à plus forte consommation;
éteignez les appareils plutôt que de les laisser en veille. En effet, les appareils en veille représentent près de 10% de la consommation totale d’électricité;
utiliser les programmes « éco » de machines à laver ou de lave-vaisselle;
utiliser des écrans solaires tels que des volets, des parasols, des humidificateurs …

Il existe bien sûr des alternatives au chauffage électrique. Mais les chauffages à l’huile ou au gaz sont également polluants. Ces dernières années, des alternatives ont été développées avec des pompes à chaleur et de la géothermie. Ainsi, le chauffage réversible ou la pompe à chaleur air / air peuvent chauffer ou refroidir une maison en réduisant considérablement sa consommation d’énergie (on peut se rappeler le chiffre de 4 unités d’énergie pour 1 consommé).

Dans le quartier durable, les maisons doivent pouvoir assumer leur propre consommation d’énergie, ou du moins une partie de leur consommation. Pour ce faire, ils sont construits de manière à s’auto-alimenter: des panneaux solaires sont installés sur les toits ou sur les façades, les eaux de pluie sont récupérées au maximum, l’isolation est améliorée pour ne pas perdre de chauffage et donc ne pas gaspiller. Les équipements fournis sont de type économique, catégorie A. Les matériaux de construction sont non polluants, recyclables, récupérés …

Réduction ou élimination des besoins en combustibles fossiles
En 2002, près de 90% de la consommation énergétique mondiale provenait de gisements de combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon) ou d’uranium. Cependant, ces sources d’énergie traditionnelles posent de nombreux problèmes urgents.

Les énergies fossiles correspondent aux énergies produites à partir de roches dérivées de la fossilisation d’organismes vivants: pétrole, gaz naturel et charbon.

Ces énergies sont en quantité limitée, elles sont donc épuisables. Pourtant, la consommation de ces énergies continue de croître. Par exemple, du fait de la diminution des réserves de pétrole 6, l’exploitation devient de plus en plus difficile et coûteuse, ce qui se reflète dans l’économie: le prix du baril de pétrole a explosé de 2003 à 2008, lors du troisième choc pétrolier. L’approche du pic pétrolier mondial et la perspective de l’épuisement du pétrole rendront urgente la recherche de solutions pour réduire notre dépendance au pétrole.

De plus, les combustibles fossiles contribuent massivement au réchauffement climatique par le phénomène d ‘ »effet de serre » en raison du CO2 que leur combustion libère dans l’atmosphère tout en la polluant. Ces sources d’énergie présentent des risques de catastrophe majeurs: marées noires, explosions de gazoducs …

Ces énergies sont chères, polluantes, épuisables et dangereuses pour la santé. C’est pourquoi nous devons réduire sa consommation le plus rapidement possible.

Orientation sur les énergies propres et renouvelables.
L’énergie propre ou l’énergie verte est une source d’énergie qui ne produit pas de polluants. La notion d’énergie propre est distincte de celle d’énergie renouvelable: le fait que l’énergie soit reconstituée n’implique pas que les déchets de l’exploitation de cette énergie disparaissent, ni l’inverse. Les sources d’énergie généralement citées comme énergies propres sont l’énergie géothermique, l’énergie éolienne, l’énergie hydroélectrique, l’énergie solaire, la biomasse, l’énergie marémotrice. Ces énergies sont généralement les plus utilisées dans les pays et les moins chères. De plus, ils sont aussi les mieux contrôlés. L’énergie la plus propre est l’énergie que nous ne consommons pas. Nous pouvons donc parler de « négawatts », une énergie propre ne produisant aucun déchet. Par exemple, W contre une lampe fluorescente de 20 W signifie une économie de 80 W. Le remplacement de cette lampe génère 80 watts « de moins », ce qui correspond à 80 Negawatts. La production de « négawatts » est rendue possible grâce au développement de l’efficacité énergétique et de la sobriété énergétique.

L’énergie renouvelable est une source d’énergie qui se renouvelle assez rapidement pour être considérée comme inépuisable à l’échelle humaine. Les énergies renouvelables proviennent de phénomènes naturels réguliers ou constants causés par les étoiles, principalement le Soleil (rayonnement), mais également la Lune et la Terre (énergie géothermique). La notion d’énergie renouvelable est souvent confondue avec celle d’énergie propre. Cependant, même si une énergie peut être à la fois renouvelable et propre, certaines ne peuvent être classées que dans l’une de ces catégories. Par exemple, le photovoltaïque solaire est renouvelable mais produit des déchets contenant des métaux lourds, tandis que la production d’électricité à partir de charbon avec séquestration de CO2 s’approche d’une énergie propre mais n’est pas renouvelable.

Réduire la consommation énergétique des transports
Les transports représentent environ la moitié de la consommation totale de pétrole dans le monde. Une étude a montré que les villes denses sont plus économes en énergie 8. En effet, la densité des villes rend les transports en commun plus rentables et réduit la durée moyenne des trajets en voiture. Ainsi, les principales villes européennes sont plus économes en énergie que les principales villes américaines.

Un quartier durable doit privilégier les transports en commun: en effet, l’utilisation des bus, des métros, des tramways est plus écologique et plus économique que la voiture. En outre, il vide les centres-villes surpeuplés. Ces modes de transport sont très bénéfiques: ils sont beaucoup plus rapides, car ils disposent de voies réservées (exemple de TEOR à Rouen), plus économiques, car un trajet en bus coûte moins cher qu’un trajet en voiture (sur la même distance), moins polluant, car les métropoles et les tramways sont électriques; ils consomment cinq fois moins d’énergie par passager qu’une voiture. Ils ont beaucoup plus d’avantages.

La voiture pollue beaucoup. À vitesse moyenne égale, une conduite agressive peut augmenter la consommation de carburant de 30 à 40%. Le quartier durable doit donc favoriser une conduite en douceur: il endommage moins le moteur et consomme moins de carburant. Le quartier durable peut également proposer d’investir dans des véhicules propres: une voiture électrique ne dégage pas de gaz polluants, est silencieuse et économique.

À plus grande échelle, les gens doivent prendre le train plutôt que la voiture; sur les longs trajets, c’est ce moyen de transport qui pollue le moins, même s’il n’est pas le plus rapide.

Objectifs environnementaux

Réduire la consommation d’eau
Chaque Français consomme en moyenne 150 litres d’eau par jour et seulement 1% est bu. Dans un quartier durable, cette consommation pourrait être divisée par 2, jusqu’à 76 litres d’eau par jour. Cela implique le pré-équipement d’appareils à basse consommation, qui consomment environ 39 litres d’eau contre 100 litres pour les appareils traditionnels. De plus petits bains et réducteurs de pression devraient être installés; les doubles chasses peuvent économiser 11 000 litres par an et par habitant. Dans un quartier durable, l’eau de pluie est utilisée à son maximum: elle est stockée puis alimente les jardins de chasse et les jardins d’eau. De plus, ce district doit disposer de sa propre station d’épuration: cela évite un écoulement inutile d’eau vers une station éloignée, qui consomme de l’énergie pour rien. L’eau chaude est produite par l’énergie, quelle que soit son origine. Il est impératif de ne pas laisser s’écouler l’eau lorsqu’elle n’est pas utilisée: 18 litres d’eau, 12 bouteilles d’un litre et demi. De plus, un réglage du thermostat du chauffe-eau permet d’économiser de l’eau chaude.

Le tri des déchets
La gestion des déchets basée sur le tri sélectif entraîne des coûts supplémentaires en raison de la complexité des étapes de collecte et de traitement. Pourtant, dans la plupart des cas, les municipalités peuvent réussir à établir un solde positif sur le plan financier en récupérant les déchets recyclables. Le tri des déchets est un point positif pour la protection de l’environnement: il permet de le conserver, en utilisant des matériaux recyclés, au lieu de rechercher ces mêmes matériaux dans la nature. Le troisième point positif du tri sélectif est enfin l’émancipation du citoyen, qui dispose d’un moyen simple de contribuer à la bonne gestion de la communauté et à la préservation de l’environnement, en réalisant qu’un simple geste peut avoir des avantages globaux.

Restaurer, protéger et gérer la biodiversité
La ville durable cherche à réduire son taux d’imperméabilisation et à augmenter le naturel de la ville en restaurant un réseau vert reliant des espaces verts. Pour cette raison, il abrite un grand nombre de faune et de flore naturelles, pour des raisons de paysage, de microclimat, de qualité de l’air et d’écologie. Les arbres, les arbustes, les haies, les clôtures végétales, les vallées, les espaces verts, mais aussi les murs et les terrasses ou les toits verts jouent un rôle majeur; Elles embellissent la ville et, si elles sont suffisantes, aident à compenser les émissions de CO2, pour une ville « neutre » en termes d’empreinte carbone, plus respirante et plus « inoffensive » pour l’atmosphère terrestre. L’éducation environnementale peut aider, ainsi que le développement d’un quinzième objectif HQE.

Cet objectif de « neutralité » (énergétique et environnemental) implique un développement particulier du territoire.

Économie
Dans une ville durable, différents objectifs économiques peuvent être recherchés:

assurer la viabilité à long terme des entreprises locales;
développer des circuits d’approvisionnement courts: agriculture locale et vente directe, entreprises locales d’écomatériaux …;
favoriser l’installation d’entreprises faisant partie du développement durable (respect de l’environnement, objectifs sociaux, etc.). Cet objectif peut par exemple se refléter dans la certification des entreprises, mais également dans leur engagement en faveur de la réintégration sociale;
promouvoir un commerce équitable, qui assure un revenu correct et un développement personnel (éducation, culture …) à tous les acteurs du secteur et réduise les marges excessives de certains intermédiaires.
En urbanisme et en architecture, le pilier économique du développement durable amène à penser le projet en termes de coût global: réduire les ressources (énergie, matériaux, eau, sol,…) nécessaires au projet tout au long de sa vie, tout en optimiser le budget afin que les coûts ne deviennent pas excessifs et maintenir un objectif de haute qualité.

Aménagement du territoire
Les villes sont confrontées à l’étalement urbain et aux phénomènes de fragmentation écologique et urbaine. La prolifération de contournements périphériques, de contournements, de couronnes urbaines, favorisée par le développement routier et les centres commerciaux périphériques, la prolifération de centres de loisirs, l’extension de zones d’activité, la recherche d’un habitat individuel à la campagne conduisent à une ville dispersée, consommant beaucoup de terres et générateur de déplacement. L’appel aux énergies renouvelables n’est pas une réponse unique ou suffisante à tous les dommages causés à l’environnement. La planification de l’utilisation des sols doit être repensée dans les villes d’aujourd’hui et dans le nouvel écovillage, ainsi que la mobilité.

Problèmes de densité urbaine
Une certaine densification est souvent nécessaire, mais la ville durable rejette le modèle de Hong Kong, à l’instar de l’étalement de type Los Angeles.

Contre l’étalement urbain
Ce phénomène est caractérisé par le développement de surfaces urbanisées à la périphérie des grandes villes: périurbanisation. Plus vous vous éloignez du centre, plus la densité du bâtiment est faible. En effet, ces nouvelles zones urbaines (essentiellement rurales par le passé) se caractérisent par une urbanisation suburbaine qui, étant donné la prolifération de maisons individuelles et de jardins privés, occupe une superficie beaucoup plus grande que celle utilisée. par immeubles ou maisons de ville.

Ce mode d’habitat est attrayant à première vue. Il permet de rester proche de la ville et de ses atouts, tout en bénéficiant d’une propriété à priori moins chère et plus disponible. Les ménages peuvent se permettre de posséder une maison individuelle relativement grande avec un grand jardin pour le prix d’un appartement en ville. En outre, ils recherchent également un cadre de vie plus agréable, notamment pour leurs enfants, plus proches de la campagne et fuyant les clichés gênants du centre-ville (bruit, pollution, stress, agressivité …).

Cependant, la périurbanisation montre rapidement ses limites, tant sur le plan économique que sur le plan de la qualité de la vie, et va même à l’encontre des principes du développement durable. La première critique que l’on puisse faire est l’absence de mixité sociale, les logements étant principalement occupés lorsqu’ils sont vendus par de jeunes couples avec de jeunes enfants. De plus, les pavillons d’une subdivision sont similaires, de taille identique, s’adressent à des personnes ayant le même niveau de revenu et appartenant donc à la même catégorie sociale. Les autres conséquences sont directement liées au problème majeur du concept, la très faible densité qu’il induit. Il en résulte la création de « villes-dortoirs » qui, en éloignant le lieu de travail du lieu de résidence, accroissent considérablement le phénomène de « navettage » et toutes les conséquences qui en découlent (embouteillages, allongement du temps de déplacement en voiture, etc.). ) Le « taux de possession d’une voiture » par ménage est beaucoup plus élevé dans les zones périurbaines que dans la moyenne nationale1. Les ménages ont presque toutes les deux voitures, même les moins favorisées. Ce taux élevé est dû à l’augmentation des distances à parcourir, que ce soit pour le travail, les loisirs ou le ravitaillement en carburant, ce qui rend moins crédibles les autres modes de transport (marche et vélo). De plus, le système de transport en commun est moins efficace dans ces cas. Le maillage, réparti en fonction du nombre d’utilisateurs, est par conséquent plus espacé que dans le centre-ville, ce qui augmente la distance entre les arrêts et les gares et le domicile des résidents. Les utilisateurs sont donc obligés de marcher pendant un moment ou de se rendre à la gare la plus proche, ce qui augmente considérablement le temps de trajet et l’inconfort. Aujourd’hui, aucun mode de transport ne concurrence la voiture dans les banlieues. Ces deux conséquences précédentes, ajoutées à la faible densité, nécessitent la construction d’infrastructures routières et de réseaux de communication beaucoup plus nombreux que la moyenne, réduisant de plus en plus d’espaces naturels, agricoles, forestiers ou pastoraux. L’urbanisation est responsable de la disparition de 60 000 hectares de terres naturelles et agricoles chaque année en France, selon l’IFEN1.

L’étalement urbain, très en vogue aujourd’hui et la faible densité qu’il induit, ne constitue donc en aucun cas une réponse valable au développement d’un quartier durable. La solution réside dans une densité plus élevée.

A la recherche d’une densité urbaine raisonnée et contrôlée
Le modèle de « ville durable » privilégie la densité urbaine afin de gagner de la place et de limiter les déplacements. Cette conception est basée sur les notions de « courte distance » ou de « ville compacte ». Aucune densité urbaine « idéale » n’a été définie, mais des chercheurs et des exemples de quartiers durables déjà réalisés prédisent une densité relativement élevée. Les bâtiments sont soit des bâtiments d’une hauteur raisonnable (entre 3 et 5 étages), soit des petites maisons, en terrasse, avec un petit jardin.
Cette densité élevée permet une plus grande mobilité et une meilleure accessibilité aux services. Une personne qui n’a pas de voiture dans une ville ou un quartier compact pourra accéder à un nombre de services beaucoup plus grand que dans une ville à faible densité.
Cela ne signifie pas une surenchère sur l’utilisation du sol, ce qui entraînerait la suppression de lieux communs ou d’espaces relativement grands, non construits, permettant de « respirer », de ne pas se sentir étouffés par les constructions.
Au contraire, les lieux dits « publics » sont très présents et affichent également une refonte pour les rendre plus agréables à vivre. Ces lieux publics, rues, zones piétonnes, jardins publics, places publiques ne jouent pas seulement un rôle social favorisant les rencontres et les contacts entre individus, ils permettent surtout aux personnes de respirer de l’air frais, de changer d’idée, de se promener à l’extérieur . Ils compensent donc en partie les jardins individuels. Cette solution évite la propagation des villes, et donc la place qu’elles ont prise dans la campagne, réduisant ainsi toutes les surfaces artificielles.
Le coût de la densification des transports en commun et de l’amélioration de la qualité des infrastructures en général est réduit par la quantité inférieure de ces dernières. Nous privilégions la qualité à la quantité. Et cela permet de nombreuses économies d’énergie, que ce soit pour les matériaux de construction ou pour le fonctionnement. Prenons l’exemple de l’éclairage public: si l’on considère deux villes ayant le même nombre d’habitants, la consommation d’électricité sera beaucoup plus faible pour une ville à forte densité que pour celle à faible densité. En effet, le réseau routier et la superficie totale de la ville à illuminer seront beaucoup moins importants pour le premier.

La densité, phénomène de fond qui révèle son importance lorsqu’elle est bien contrôlée, influence de nombreux autres facteurs, notamment la mobilité des individus.

La mobilité comme enjeu

Circulation: phénomène inévitable?
Ces flux sont nombreux et en partie inévitables. La ville durable cherche à limiter leurs impacts, par exemple par un agencement cohérent de pôles, de routes et une offre équilibrée de services locaux et de transports en commun, ainsi que par le développement de nouvelles technologies de l’information ou de NTIC, une alternative lorsque cela est possible (télétravail et nouvelles communications). les technologies n’ont pas encore permis de remplacer de manière significative et efficace la concentration physique des individus). Certaines « villes durables » ne remettent pas en cause ces flux, considérés comme une base et un signe de la bonne santé économique et socioculturelle d’une ville, et n’ont pas l’intention de les supprimer. Ils cherchent à les anticiper et à les organiser sans les limiter, les diversifier ou les répartir dans le temps pour les rendre plus fluides et éviter toute saturation.

Meilleure gestion
La concentration de la même activité dans un secteur ou un quartier (entreprises, commerces, habitations, loisirs, etc.) est généralement refusée ou limitée pour éviter toute sectorisation générant des flux périodiques, brutaux et importants (ex: déplacements et embouteillages associés, avec heures saturées et heures vides pendant les heures creuses). Une bonne localisation des activités de logement et économiques et des services dans le même environnement (mix fonctionnel) limite ces problèmes. Il permet aux employés de gagner rapidement et facilement leur travail à pied, à vélo ou via les transports en commun, en évitant une trop grande centralisation des flux sur certains axes principaux. Il est nécessaire de multiplier et de diversifier les axes au sein d’une ville pour éviter toute congestion. Plusieurs axes de taille moyenne sont donc préférables à un axe majeur.

Diversification des moyens de transport
Le faible étalement urbain facilite les déplacements non motorisés (vélo, marche, roller …) et les transports en commun. Lorsque tout est à portée de main, l’utilisation de la voiture peut devenir marginale. L’usage intensif des transports en commun, qui limite et remplace le trafic des véhicules privés responsables d’embouteillages, de pollution et d’accidents, est favorisé par un réseau et un service plus fréquents, précis et équilibrés, réduisant la distance entre le domicile et la gare ou avec arrêt le plus proche, et donc le temps de transport. Les bus et les tramways ont la priorité sur le reste du trafic; bénéficiant souvent de voies réservées, elles deviennent plus pratiques et plus rapides que l’utilisation de la voiture personnelle (dans les centres-villes, la vitesse moyenne est de 20 km / h à Londres, de 18 km / h à Paris et de 7 à 8 km / h à Athènes ). Malgré une vitesse moyenne inférieure, le vélo est très avantageux pour les trajets courts, ce dernier étant compensé par un temps de stationnement proche de zéro et un risque d’embouteillage inexistant. Tous les transports alternatifs, y compris le vélo, mais aussi les patins à roues alignées, les scooters peuvent être encouragés, y compris les pistes cyclables et autres pistes cyclables et voies vertes, fixations et abris pour vélos. Il existe déjà des quartiers sans voiture ainsi que de nombreuses zones piétonnes, également ouvertes aux vélos.

Conclusion
La question des flux de trafic et de la densité urbaine est un facteur déterminant dans le développement des territoires. Pour convaincre la population de l’utilité et de la nécessité d’utiliser les transports en commun, cela nécessite une véritable politique d’aménagement du territoire, spécifiquement conçue pour améliorer la durée des déplacements et l’efficacité des transports en commun. commun. Il est également nécessaire de mettre des « bâtons dans les roues » des voitures pour freiner son expansion.

Dans le concept de ville durable, l’environnement n’est plus dissocié des projets d’urbanisme, ni des orientations économiques, culturelles ou sociales de la ville. Ce souci d’intégration prend en compte le développement à long terme et dans une perspective globale. La ville considérée comme un environnement humain remplace peu à peu les préjugés anti-urbains des premières approches écologiques. Ainsi, dans la lutte contre les nuisances s’ajoutent des thèmes plus transversaux: reconquête des espaces publics, mobilité douce, contrôle de la périurbanisation, participation citoyenne …

Cependant, en essayant de concilier l’inconciliable, la ville durable peut se heurter à des contradictions insurmontables, dont la première est certainement de redensifier les villes sans sacrifier l’accès à la nature. Une autre contradiction réside dans le caractère plutôt inégal de l’accès aux ressources écologiques de la ville. De nouvelles représentations de l’espace sont nécessaires pour éviter ces écueils. Par sa capacité, non pas à gommer les contradictions, mais à les mettre en débat, la ville durable a au moins le mérite d’être un formidable levier d’innovation démocratique.

En outre, la plupart des analyses de la « ville durable » ne tiennent pas compte de deux angles de réflexion. Tout d’abord la notion d’échelle géographique. En effet, est-il techniquement possible d’appliquer les revenus d’un éco-quartier à une méga-ville qui, par définition, compte au moins 10 millions d’habitants? En fait, les villes véritablement durables sont généralement de petites unités urbaines d’environ 50 000 habitants, telles que les villes lentes d’Italie.