La cathédrale Notre-Dame de Paris est l’un des monuments les plus emblématiques de Paris et de France. La cathédrale est liée à de nombreux épisodes de l’histoire de France. Construit au 12ème siècle, sa construction s’est étalée sur environ deux siècles. modifié au XVIIIe siècle puis restauré au XIXe siècle, il a été le symbole du culte chrétien à Paris au cours des siècles.

L’histoire de la Cathédrale est intimement liée à l’Histoire de France, au IVe siècle, avec l’avènement de Clovis, Paris devient la capitale chrétienne du royaume franc. C’est alors qu’une première cathédrale Saint-Etienne est édifiée au VIe siècle. L’essor de la ville commence au XIIe siècle après les invasions normandes. Quatre papes y séjournèrent au cours du siècle. La ville prospère, c’est un lieu d’échanges artistiques et intellectuels, doté de collèges et d’une université de philosophie et de théologie. C’est ainsi que commence l’histoire de Notre-Dame.

Dans le même temps, les croisades à Jérusalem et les pèlerinages à Saint-Jacques-de-Compostelle déplacent des milliers de fidèles sur les routes. L’Ile de la Cité est une étape incontournable pour traverser la Seine. En effet, les fidèles affluent vers le quartier de la ville. Ils génèrent une activité commerciale et des offrandes pour le culte. Dans ce contexte, Maurice de Sully, évêque de Paris, entreprend la construction d’une nouvelle et vaste cathédrale pour accueillir les fidèles.

Au XIIIe siècle, la population de Paris double. Saint Louis ramène de Jérusalem les reliques de la passion du Christ qu’il dépose dans la cathédrale en 1239. La cathédrale devient ainsi un haut lieu de culte. Il grandit et se transforme pour devenir un modèle d’architecture religieuse.

A la Renaissance, les goûts évoluent, son attrait est négligé. Au XVIIe siècle, par la volonté de Louis XIII, le royaume se place sous la protection de Notre-Dame de Paris. Des développements majeurs ont eu lieu au 18ème siècle.

Pendant la Révolution française, Notre-Dame fut le lieu du sacre de Napoléon Ier en 1804, puis du baptême d’Henri d’Artois, duc de Bordeaux, en 1821, ainsi que des funérailles de plusieurs présidents de la République française (Adolphe Thiers, Sadi Carnot, Paul Doumer, Charles de Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand).

La cathédrale inspire de nombreuses œuvres artistiques, notamment le roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo publié en 1831 et qui à son tour influence en partie son histoire. Malmenée par les intempéries et la Révolution, la cathédrale menaça de s’effondrer au XIXe siècle. Poussé par un regain de popularité grâce à Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, l’État décide d’entreprendre des travaux de restauration au XIXe siècle.

Après la Révolution française, la cathédrale a bénéficié entre 1845 et 1867 d’une importante restauration, parfois controversée, sous la direction de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui y a incorporé des éléments et motifs inédits. Pour ces raisons, le style n’est pas totalement uniforme : la cathédrale présente des caractéristiques de gothique primitif et de gothique rayonnant. Les deux rosaces qui ornent chacun des bras du transept sont parmi les plus grandes d’Europe.

Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991, le 850e anniversaire de sa construction a été célébré en 2013. Au début du XXIe siècle, Notre-Dame était visitée chaque année par quelque 13 à 14 millions de personnes. L’édifice, également basilique mineure, est ainsi le monument le plus visité d’Europe et l’un des plus visités au monde jusqu’en 2019.

Le violent incendie du 15 avril 2019 a détruit la flèche et toute la toiture couvrant la nef, le chœur et le transept. Il s’agit de la plus grande catastrophe subie par la cathédrale depuis sa construction. Notre-Dame est, depuis cette date, fermée au public pour une durée indéterminée. Sa reconstruction à l’identique est décidée en 2020 et sa réouverture au public prévue en 2024.

Devant la cathédrale
Au IVe siècle, Clovis se convertit au christianisme. Roi franc, il éleva Paris au rang de capitale et développa le culte chrétien. Une première cathédrale Saint-Étienne est édifiée sur l’île de la ville. A l’époque gallo-romaine, la commune s’appelait la « ville ». La première ville de Paris est érigée sur une île qui forme un rempart naturel contre les ennemis. La ville se développe rapidement. Deux ponts au nord et au sud relient les nouveaux quartiers.

Quatre édifices religieux se succèdent devant la cathédrale Maurice de Sully : une église paléochrétienne du IVe siècle reconstruite en basilique mérovingienne, puis une cathédrale carolingienne 3 et enfin une cathédrale romane restaurée et agrandie, mais qui peu à peu s’avère trop petite pour la population parisienne en croissance rapide.

Marcel est le neuvième évêque de Paris au IVe siècle. En 360-361, il participe au Concile de Paris qui vise à unifier les différents courants de l’Église. La même année l’Empereur Julien est à Lutèce avec son armée. Vers 496, le roi Clovis choisit Paris comme capitale du royaume franc et se convertit au christianisme. Le diocèse de Paris devient très célèbre et influent. Au milieu du VIe siècle, l’évêque Germain accueille plusieurs conciles à Paris.

Deux siècles plus tard, l’empereur Charlemagne et ses successeurs accordent à l’Église de Paris un statut privilégié. Par la suite, les rois renforcent l’alliance entre l’Église et la monarchie, accordant à l’abbaye de Saint-Denis et à la cathédrale de Paris des rôles primordiaux.

Selon Jean Hubert, la cathédrale primitive dédiée à Notre-Dame forme, du VIe au XIIe siècle, avec la cathédrale Saint-Étienne une double cathédrale qui, accompagnée du baptistère de Saint-Jean-le-Rond, constitue au Moyen Âge l’ecclésia du diocèse de Paris, l’ensemble épiscopal qui précède la cathédrale de l’évêque Maurice de Sully.

Les fouilles réalisées lors des travaux de restauration au XIXe siècle ont mis au jour des vestiges de chapiteaux et de mosaïques sous le parvis. Ces éléments prouvent l’existence d’un édifice religieux d’époque romaine ou mérovingienne, dédié à saint Étienne. Cette ancienne église était située sous le parvis actuel. Non loin de la cathédrale, l’église Saint Jean le Rond abrita du VIe au XIIe siècle une grande citerne à eau, servant de baptistère. A l’emplacement actuel du chœur de la cathédrale, se trouvait l’ancienne chapelle du palais épiscopal, réservée à l’évêque. La pointe orientale de l’île était occupée par un ensemble de bâtiments réservés au diocèse.

Étapes de construction
Sous le règne de Louis VI, Thibaud II, évêque de Paris de 1144 à 1158 s’intéresse aux nouvelles tendances architecturales. L’Ile de la Cité était un lieu de passage très fréquenté au Moyen Âge. Son activité s’y développe tout au long du Moyen Âge au milieu de nombreux lieux de culte. Lors de la construction de la cathédrale, le quartier se transforme en chantier. Les pèlerins et les malades sont accueillis à l’Hôtel-Dieu.

Pour construire un grand bâtiment, il est nécessaire de disposer de grands espaces pour installer le chantier et stocker les matériaux. C’est pourquoi Maurice de Sully décide de détruire la cathédrale Saint-Etienne. La surface libérée sert de site de fabrication avant d’être transformée en parvis. La construction de la cathédrale est située à l’est de l’ancienne église. De même, pour acheminer les matériaux, il faut circuler facilement. Cependant, le quartier n’a que des rues étroites et deux petits ponts pour accéder à l’île. Louis VI ordonne la construction d’un grand pont, appelé Pont-aux-changes.

En 1160, l’évêque Maurice de Sully décide de construire un nouveau type de sanctuaire, beaucoup plus vaste, à la place de la cathédrale romane. La première pierre de la cathédrale est posée en 1163 par l’évêque Maurice de Sully. Il entreprend un projet colossal en coordination avec les meilleurs architectes maçons de son temps. Ensemble, ces bâtisseurs ont imaginé un nouvel art religieux, appelé depuis le XVIe siècle « art gothique ».

Bâtisseur ambitieux, il fonde plusieurs églises, abbayes et hospices dans son diocèse et réorganise leurs fiefs et revenus. Cependant, son œuvre majeure reste la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il la fit construire à partir de 1160 à l’emplacement de l’actuelle cathédrale Saint-Étienne. Ambitieux par ses dimensions et ses innovations architecturales, ce bâtiment contribue à la vie de la communauté des paroissiens. Le réaménagement du plan d’urbanisme autour de la cathédrale en facilite l’accès.

L’architecte du bâtiment, resté anonyme, a donc conçu un bâtiment aux dimensions exceptionnelles : 127 mètres de long, 40 mètres de large et 33 mètres de haut. Jusqu’au milieu du XIIIe siècle, la cathédrale était le plus grand monument religieux du monde occidental. La prouesse des techniques de construction initiée à la basilique Saint-Denis se poursuit sur le site de Notre-Dame. Considérés d’emblée comme des chefs-d’œuvre, ces nouveaux édifices religieux sont qualifiés d' »ouvrages français ». Le concept et le style ont servi de modèle en France et en Europe, avant de tomber en désuétude à la Renaissance.

Etienne de Garlande, archidiacre de Paris, fit exécuter d’importants travaux pour son embellissement, dont le portail Sainte Anne, orné de statues colonnes. Parallèlement, l’abbé Suger préside aux travaux de la nouvelle basilique Saint-Denis, conçue comme un sanctuaire de verre coloré. L’idée est « Apporter la Lumière » dans l’église est le concept clé. Les nouvelles techniques architecturales impressionnent les contemporains, notamment par l’art du vitrail.

L’architecture de la nouvelle cathédrale doit s’inscrire dans la lignée du nouvel art gothique. Plusieurs grandes églises gothiques existaient alors déjà (l’église abbatiale Saint-Denis, la cathédrale Notre-Dame de Noyon et la cathédrale Notre-Dame de Laon), tandis que la cathédrale Saint-Étienne de Sens était en voie d’achèvement. La construction, commencée sous le règne de Louis VII (qui offrit la somme de 200 livres), dura de 1163 à 1345. A cette époque, Paris n’était qu’un évêché, suffragant de l’archevêque de Sens, Sens étant à l’origine la préfecture romaine de la quatrième Lyonnaise.

L’abbé Suger offre un vitrail à la cathédrale sur le thème du triomphe de la Vierge (détruit au 18e.). Lors de la construction de la nouvelle cathédrale, divers éléments ont été réintroduits, dont le portail Sainte Anne et le vitrail de la Vierge offert par Suger.

Comme dans toute l’Europe occidentale, les XIe et XIIe siècles se caractérisent en effet par une augmentation rapide de la population des villes françaises, liée à un important développement économique, et les anciennes cathédrales deviennent pour la plupart trop petites pour contenir les masses de plus en plus importantes de fidèle. Les spécialistes estiment que la population de Paris est passée de 25 000 habitants en 1180, début du règne de Philippe II Auguste, à 50 000 vers 1220, ce qui en fait la plus grande ville d’Europe en dehors de l’Italie.

Construction
Le chroniqueur Jean de Saint-Victor rapporte dans le Mémorial Historiarum que la construction de Notre-Dame débute entre le 24 mars et le 25 avril 1163 avec la pose de la première pierre en présence du roi Louis VII et du pape Alexandre III. Quatre phases de construction se sont déroulées sous les évêques Maurice de Sully et Eudes de Sully (sans lien de parenté avec Maurice), selon des maîtres dont les noms ont été perdus. L’analyse des pierres de la voûte tombées lors de l’incendie de 2019 montre qu’elles ont été extraites dans le Vexin, un comté au nord-ouest de Paris, et vraisemblablement remontées sur la Seine par ferry.

La première phase débute avec la construction du chœur et de ses deux déambulatoires. Selon Robert de Torigni, le chœur fut achevé en 1177 et le maître-autel consacré le 19 mai 1182 par le cardinal Henri de Château-Marçay, légat du pape à Paris, et Maurice de Sully.

La deuxième phase, de 1182 à 1190, concerne la construction des quatre travées de la nef derrière le chœur et ses bas-côtés jusqu’à la hauteur des claire-voies. Il a commencé après l’achèvement du chœur mais s’est terminé avant que la dernière section attribuée de la nef ne soit terminée. A partir de 1190, les soubassements de la façade sont mis en place et les premières traverses sont achevées. Héraclius de Césarée a appelé à la troisième croisade en 1185 depuis la cathédrale encore incomplète.

Louis IX a déposé les reliques de la passion du Christ, qui comprenaient la couronne d’épines, un clou de croix et un éclat de croix, qu’il avait achetés à grands frais à l’empereur latin Baudouin II, dans la cathédrale pendant la construction de la Sainte-Chapelle. Un sous-vêtement, qui aurait appartenu à Louis, a été ajouté à la collection de reliques quelque temps après sa mort.

La décision a été prise d’ajouter des transepts au chœur, où se trouvait l’autel, afin d’apporter plus de lumière au centre de l’église. L’utilisation de voûtes à nervures plus simples en quatre parties plutôt qu’en six parties signifiait que les toits étaient plus solides et pouvaient être plus hauts. Après la mort de l’évêque Maurice de Sully en 1196, son successeur, Eudes de Sully, supervisa l’achèvement des transepts et poursuivit les travaux de la nef, qui touchait à sa fin au moment de sa propre mort en 1208. A cette époque, la façade ouest était déjà en grande partie construit, bien qu’il n’ait été achevé que vers le milieu des années 1240. Entre 1225 et 1250, la galerie supérieure de la nef est construite ainsi que les deux tours de la façade ouest.

Un autre changement important est survenu au milieu du XIIIe siècle, lorsque les transepts ont été remodelés dans le dernier style rayonnant ; à la fin des années 1240, Jean de Chelles ajouta un portail à pignon au transept nord surmonté d’une spectaculaire rosace. Peu de temps après (à partir de 1258) Pierre de Montreuil exécute un projet similaire sur le transept sud. Ces deux portails de transept étaient richement ornés de sculptures; le portail sud présente des scènes de la vie de saint Étienne et de divers saints locaux, tandis que le portail nord présente l’enfance du Christ et l’histoire de Théophile dans le tympan, avec une statue très influente de la Vierge à l’Enfant dans le trumeau.

Les maîtres bâtisseurs Pierre de Chelles, Jean Ravy, Jean le Bouteiller et Raymond du Temple succèdent à Chelles et à Montreuil puis se succèdent dans la construction de la cathédrale. Ravy a achevé le jubé et les chapelles du chevet de de Chelles, puis a commencé les arcs-boutants de 15 mètres (49 pieds) du chœur. Jean le Bouteiller, neveu de Ravy, lui succède en 1344 et est lui-même remplacé à sa mort en 1363 par son adjoint, Raymond du Temple.

Une innovation importante au XIIIe siècle fut l’introduction de l’arc-boutant. Avant les contreforts, tout le poids du toit pesait vers l’extérieur et vers le bas sur les murs et les culées qui les soutenaient. Avec l’arc-boutant, le poids était porté par les nervures de la voûte entièrement à l’extérieur de la structure jusqu’à une série de contre-appuis, qui étaient surmontés de pinacles de pierre qui leur donnaient plus de poids. Les contreforts signifiaient que les murs pouvaient être plus hauts et plus minces, et pouvaient avoir des fenêtres beaucoup plus grandes. La date des premiers contreforts n’est pas connue avec une grande précision au-delà d’une date d’installation au XIIIe siècle.

L’historien de l’art Andrew Tallon, cependant, a soutenu, sur la base de scans laser détaillés de l’ensemble de la structure, que les contreforts faisaient partie de la conception originale. Selon Tallon, les scans indiquent que « la partie supérieure du bâtiment n’a pas bougé d’un pouce en 800 ans », alors que s’ils étaient ajoutés plus tard, un mouvement antérieur à leur ajout serait inévitable.

Première période (1161-1250)
Une légende, fondée par le chroniqueur Jean de Saint-Victor dans son Memoriale Historiarum rédigé au XIVe siècle et rapportée par une longue et abondante tradition historiographique, veut qu’entre le 24 mars et le 25 avril 1163, le pape Alexandre III, alors réfugié à Sens, pose lui-même la première pierre, en présence du roi Louis VII. Dans l’état actuel des connaissances, la date traditionnellement retenue pour le début des travaux de Notre-Dame est 1163, mais il est probable que le chantier ait débuté dès 1161. L’essentiel des travaux se fait sous la direction de l’évêque Maurice de Sully (1160-1197) et son successeur Odon de Sully (1197-1208) – tous deux sans lien de parenté. Il y a quatre campagnes de construction, correspondant à quatre maîtres bâtisseurs différents.

La construction de la cathédrale de Paris ne dura qu’environ 75 ans, jusqu’au début des travaux de réalisation des chapelles latérales entre les contreforts, à partir de 1235. Cette rapidité de construction nécessite des financements importants. Le livre d’Henry Kraus sur L’argent des cathédrales montre que cette première phase de construction ne mobilisait, pour l’essentiel, que les biens propres de l’évêque et du chapitre. La construction de la cathédrale a peut-être bénéficié d’une période de prospérité et de paix. Sous le règne de Philippe Auguste, le domaine royal s’agrandit considérablement avec l’acquisition de la Normandie et du Languedoc, ce qui entraîne une augmentation des finances de la monarchie, mais aussi de la bourgeoisie parisienne, qui participe à la gestion de ce nouveau domaine royal. Cependant, les noms des rois n’apparaissent pas dans le financement de la cathédrale. Par exemple, Saint Louis, qui fait pourtant de nombreuses donations aux abbayes et monastères, n’est pas mentionné.

Les comptes de l’usine de la cathédrale n’ont pas été conservés. Les biens de l’évêque et du chapitre sont connus par le cartulaire de la cathédrale, édité par Benjamin Guérard. Comme le souligne Benjamin Guérard (page CLXVII), le cartulaire de l’église Notre-Dame ne donne aucune information sur la construction de la cathédrale. Par exemple, l’évêque possédait une grande partie des terres de la rive droite de la Seine, et le chapitre l’île de la Cité.

Le cartulaire note que plusieurs propriétés de l’évêque ont été vendues par des bourgeois et ont dû servir à financer la construction de la cathédrale. La nécrologie de la cathédrale a conservé la donation de 100 livres faite par Maurice de Sully, en 1196, pour acheter le plomb nécessaire à sa couverture. Un autre revenu de l’évêque provenait du tiers de l’impôt de la couronne sur les transactions faites avec les halles de Paris. L’apport des chanoines du chapitre se faisait en prenant la mesure au sujet des fiefs que possédaient les chanoines. Lorsqu’une nouvelle taille fut annoncée en 1250 pour la construction de la cathédrale, les serfs des fiefs capitulaires refusèrent de payer. Le chapitre les fit alors emprisonner. Blanche de Castille est intervenue pour les libérer, mais ils ont été condamnés à payer.

Deuxième période (c.1250 – c.1350)
A cette époque, les portails du transept, construits dans le style roman, contrastaient par la sévérité de leur style avec la grande façade gothique, richement décorée au goût du jour. La reconstruction des parties romanes est alors rapidement décidée par l’évêque Renaud de Corbeil (1250-1268) pour aligner les façades des transepts sur celles des chapelles latérales de la nef qui sont achevées vers 1250 et du chœur entrepris ensuite.

Jehan de Chelles, Pierre de Montreuil, Pierre de Chelles, Jean Ravy, Jean le Bouteiller et Raymond du Temple sont les maîtres bâtisseurs qui se succèdent durant cette période. Jean de Chelles allonge le transept, d’abord au nord (vers 1250), puis au sud et fait réaliser la façade nord du transept et sa rosace. Après sa mort en 1265, ses travaux sur le transept sud sont achevés par Pierre de Montreuil, qui dessine également la façade sud du transept et sa rosace. Pierre de Montreuil achève également les chapelles et la porte rouge. De même, il entame le remplacement des arcs-boutants du chœur. Il mourut à son tour en 1267.

Son successeur Pierre de Chelles construisit le jubé et commença les chapelles de chevet en 1296. Ces dernières furent achevées par Jean Ravy, qui fut maître d’œuvre de 1318 à 1344. Jean Ravy entreprit la construction des arcs-boutants du chœur d’une portée de 15 mètres. Il commence également la confection de l’enceinte du chœur. En 1344, son neveu Jean le Bouteiller lui succède et travaille jusqu’en 1363. Après sa mort, son adjoint Raymond du Temple achève les travaux, notamment l’enceinte du chœur.

XVe et XVIe siècles
Le 16 décembre 1431, l’enfant-roi Henri VI d’Angleterre est couronné roi de France à Notre-Dame, à l’âge de dix ans, l’église traditionnelle du sacre de la cathédrale de Reims étant sous contrôle français.

A la Renaissance, le style gothique est tombé en désuétude, les artistes de la Renaissance se sont détournés de l’art gothique, considéré comme l’œuvre de barbares, ils n’ont donc pas hésité à camoufler les piliers, à recouvrir les murs et les arcades d’immenses tapisseries et tentures. La statuaire baroque envahit les nefs déjà chargées de nombreux autels et pupitres, tombeaux et cénotaphes.

En 1548, des émeutes huguenots endommagent certaines des statues de Notre-Dame, les jugeant idolâtres. La fontaine du parvis de Notre-Dame a été ajoutée en 1625 pour fournir l’eau courante aux Parisiens voisins.

Le roi Louis XIV, sur l’insistance de son père, Louis XIII, décide en 1699 d’apporter d’importantes modifications à Notre-Dame. Il chargea Robert de Cotte de la rénovation. Cotte remplace le jubé par une somptueuse clôture en fer forgé doré, ouvre le chœur et le déambulatoire, supprime les tombeaux de la nef. De nouveaux meubles sont réalisés ainsi que le maître-autel actuel, représentant Louis XIV et Louis XIII agenouillés devant une pietà.

Depuis 1449, la corporation des orfèvres parisiens faisait des dons réguliers au chapitre de la cathédrale. En 1630, il fut décidé que la guilde ferait don d’un grand retable chaque année le premier mai. Ces œuvres sont connues sous le nom de grands mays. Le sujet était limité aux épisodes des Actes des Apôtres. La commande prestigieuse a été décernée aux peintres les plus éminents et, après 1648, aux membres de l’Académie Royale.

17e et 18e siècles
En 1625, la fontaine du Parvis Notre-Dame est construite par l’architecte Augustin Guillain, elle était destinée à alimenter en eau courante les habitants de l’Île de la Cité. En 1699, selon le vœu de Louis XIV et les vœux de son père Louis XIII, de profondes transformations sont opérées dans la décoration intérieure de la cathédrale, notamment au niveau du chœur.

L’architecte Robert de Cotte fait démolir le jubé (qui fut remplacé par une grille en fer forgé doré d’une feuillure d’or), faisant partie des hauts-reliefs des enceintes afin d’ouvrir le chœur sur le déambulatoire en les remplaçant par des grilles, ainsi comme tombeaux pour permettre le réaménagement complet du chœur dans le style de l’époque, comme beaucoup d’autres cathédrales gothiques à travers l’Europe, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. De nouvelles stalles sont réalisées, ainsi qu’un nouveau maître-autel pour lequel sont réalisées les statues qui l’ornent encore aujourd’hui, représentant Louis XIV renouvelant le vœu de son père Louis XIII, tous deux agenouillés devant la Pietà.

Soixante-seize tableaux avaient été donnés en 1708, lorsque la coutume fut interrompue pour des raisons financières. Ces œuvres ont été confisquées en 1793 et ​​la majorité a ensuite été dispersée dans les musées régionaux de France. Ceux qui sont restés dans la cathédrale ont été enlevés ou déplacés dans le bâtiment par les restaurateurs du XIXe siècle.

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En 1709, le cardinal Antoine de La Porte commande au roi Louis XIV six tableaux illustrant la vie de la Vierge pour la décoration du chœur. Charles de La Fosse, réalisa pour ce projet en 1715, L’Adoration des Mages, aujourd’hui conservée au Musée du Louvre.

En 1726, le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, modifie l’architecture de la cathédrale, il change « tous les profils », au niveau des pignons, rosaces et pinacles du côté sud. Il renforce les arcs-boutants, les galeries, les terrasses, et reconstruit la grande voûte de la baie qui menaçait de tomber en ruine. Il rénove la charpente et la toiture dont il fait changer tous les joints. Il fit remplacer les gargouilles par des canalisations en plomb, modifiant l’évacuation des eaux pluviales. A l’intérieur, il fit enlever l’ancien jubé médiéval et fit incruster une chapelle en marbre blanc pour sa famille.

En 1756, les chanoines, jugeant l’édifice trop sombre, demandent aux frères Le Vieil de détruire les vitraux du Moyen Âge et de les remplacer par du verre blanc ; après quoi les murs de la cathédrale ont été blanchis à la chaux. Les rosaces ont cependant été conservées. Enfin, à la demande du clergé, Jacques-Germain Soufflot, architecte de l’église Sainte-Geneviève, fait enlever le trumeau et une partie du tympan du portail central, orné du Jugement dernier, pour permettre au baldaquin des processions de passer plus facilement. Soufflot construit un nouveau portail et une sacristie au sud du chœur.

Révolution française
Jusqu’à la Révolution, la cathédrale appartenait à l’archidiocèse de Paris. Le 2 novembre 1789, il est mis à la disposition de la nation ainsi que tous les biens du clergé. Depuis, l’État français est propriétaire du bâtiment. En février 1791, par une série de décrets, la cathédrale devient le siège de la paroisse de la ville en transférant les prérogatives exercées jusqu’alors par les dix petites églises de l’île, créées par Maurice de Sully au XIIe siècle. En 1793, le culte catholique est interdit à Paris. La cathédrale est pillée et vandalisée. Les révolutionnaires instaurent « le culte de la Raison » autour des devises de liberté et d’égalité. De nombreux édifices sont transformés en « Temple de la Raison » dont Notre-Dame.

Après la Révolution française en 1789, Notre-Dame et le reste de la propriété de l’église en France ont été saisis et rendus propriété publique. La cathédrale a été consacrée à nouveau en 1793 au culte de la raison, puis au culte de l’Être suprême en 1794. Pendant ce temps, de nombreux trésors de la cathédrale ont été soit détruits, soit pillés. Les vingt-huit statues de rois bibliques situées sur la façade ouest, confondues avec des statues de rois de France, ont été décapitées. De nombreuses têtes de statues ont été retrouvées lors d’une fouille de 1977 à proximité et sont exposées au musée de Cluny.

Pendant un certain temps, la déesse de la Liberté a remplacé la Vierge Marie sur plusieurs autels. Les grosses cloches de la cathédrale ont échappé à la fonte. Toutes les autres grandes statues de la façade, à l’exception de la statue de la Vierge Marie sur le portail du cloître, ont été détruites. La cathédrale est devenue un entrepôt pour le stockage de nourriture et à d’autres fins non religieuses.

Avec le Concordat de 1801, Napoléon Bonaparte restitue Notre-Dame à l’Église catholique, bien que cela ne soit finalisé que le 18 avril 1802. Napoléon nomme également le nouvel évêque de Paris, Jean-Baptiste de Belloy, qui restaure l’intérieur de la cathédrale. Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine ont apporté des modifications quasi-gothiques à Notre-Dame pour le couronnement de Napoléon comme empereur des Français dans la cathédrale. L’extérieur du bâtiment a été blanchi à la chaux et l’intérieur décoré dans le style néoclassique, alors en vogue.

Restauration
Après les guerres napoléoniennes, Notre-Dame était dans un tel état de délabrement que les responsables parisiens ont envisagé sa démolition. Le grand romancier Victor Hugo, admirateur de l’édifice, écrivit alors son roman Notre-Dame de Paris qui eut un énorme succès et était destiné notamment à sensibiliser le public à la valeur d’un tel monument, Il réussit à créer un large mouvement populaire d’intérêt en faveur de la cathédrale. Son roman avait fait revivre un monument alors marginalisé et l’avait rendu plus familier aux Parisiens. A travers son roman, Victor Hugo a largement contribué à sauver le chef-d’œuvre meurtri d’un destin funeste.

En 1844, le roi Louis Philippe ordonna la restauration de l’église. Le sort de Notre-Dame a focalisé différents courants de pensée : les catholiques bien sûr qui voulaient réconcilier la France avec la piété et la foi d’antan, les monarchistes aussi qui tentaient de renouer avec un passé proche, mais aussi le courant laïc.

L’architecte jusque-là chargé de l’entretien de Notre-Dame, Étienne-Hippolyte Godde, est démis de ses fonctions. A sa place, Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc, qui s’étaient illustrés par la restauration de la Sainte-Chapelle voisine, sont nommés en 1844. L’année suivante, Viollet-le-Duc soumet un budget de 3 888 500 francs , réduite à 2 650 000 francs, pour la restauration de Notre-Dame et la construction d’un nouveau bâtiment de sacristie. Ce budget est épuisé en 1850 et les travaux s’arrêtent lorsque Viollet-le-Duc fait des propositions pour plus d’argent. Au total, la restauration a coûté plus de 12 millions de francs.

A la mort de Lassus en 1857, Viollet-le-Duc reste seul architecte du projet jusqu’à son achèvement le 31 mai 1864. Encadre une importante équipe de sculpteurs, verriers et autres artisans, et travaillant d’après dessins ou gravures, Viollet-le-Duc Duc a refait ou ajouté des décorations s’il estimait qu’elles étaient dans l’esprit du style d’origine. L’un de ces derniers éléments était une flèche plus haute et plus ornée, pour remplacer la flèche d’origine du XIIIe siècle, qui avait été supprimée en 1786. La décoration de la restauration comprenait une statue de Saint Thomas qui ressemble à Viollet-le-Duc, ainsi que la sculpture de créatures mythiques de la Galerie des Chimères.

La construction de la sacristie a été particulièrement coûteuse financièrement. Pour assurer une fondation solide, il a fallu que les ouvriers de Viollet-le-Duc creusent 9 mètres (30 pieds). Les maîtres verriers ont méticuleusement copié les styles du XIIIe siècle, tels qu’écrits par les historiens d’art Antoine Lusson et Adolphe Napoléon Didron.

L’état lamentable de la maçonnerie de la cathédrale était généralisé, la porte rouge par exemple était en ruine. Il y avait d’innombrables pinacles brisés, des pignons effondrés. Quant à la grande statuaire des portails et de la façade, il n’en restait pas grand-chose. Les restaurateurs ont dû mener des recherches approfondies afin de restaurer (à l’identique si possible, ce qui était rarement fait à l’époque) les parties dégradées, comme en témoignent les écrits et dessins de Viollet-le-Duc.

C’est la restitution du programme sculpté de la cathédrale qui constitue la principale réussite des deux architectes. Dès le départ, ils ont voulu reconstituer l’ensemble de l’ornementation sculpturale détruite, en s’inspirant ou en copiant des œuvres de la même époque restées intactes (Amiens, Chartres et Reims). Pour ce faire, les architectes ont réuni une équipe d’excellents sculpteurs sous la direction d’Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume. Beaucoup d’entre eux venaient de l’atelier de David d’Angers et se connaissaient.

Plus d’une centaine de grandes statues ont ainsi été créées pour l’extérieur, dont les douze statues de cuivre entourant la base de la flèche, oeuvres de Geoffroi-Dechaume lui-même, qui témoignent du grand talent de ce sculpteur. Viollet-le-Duc a apporté un grand soin à la réalisation de ces statues. Ils ont d’abord été dessinés par lui, puis un modèle en plâtre grandeur nature a été réalisé. Les corrections nécessaires ont ensuite été apportées jusqu’à ce que les travaux soient jugés satisfaisants. Ce n’est qu’alors que la dernière statue de pierre a été fabriquée. Aucune liberté de création n’est laissée aux sculpteurs, dont le travail est totalement maîtrisé par les architectes.

Lors de la restauration, la cathédrale a été quelque peu remaniée. La rosace sud, par exemple, a été pivotée de quinze degrés afin de la faire reposer selon un axe vertical, modification qui, parfois critiquée, était motivée par la nécessité de consolider l’ensemble, dont la maçonnerie s’était effondrée. Enfin, quelques statues issues de l’imagination de l’architecte sont érigées, comme les chimères contemplant Paris du haut de la façade.

Le parvis de Notre-Dame a été dégagé dans les années 1860-1870 par des travaux voulus par le Baron Haussmann lors des transformations de Paris sous le Second Empire, soucis hygiénistes d’Haussmann alliés à une nouvelle conception artistique qui isole la cathédrale sur une place et dégage des perspectives. . Ces travaux ont nécessité la démolition de l’ancien hospice des enfants trouvés du XVIIIe siècle, devenu le siège de l’administration de l’Assistance-publique, et de l’ancien Hôtel-Dieu. Après la construction de la crypte archéologique, les contours des rues médiévales et des édifices anciens, comme l’église Sainte-Geneviève-des-Ardents, disparue en 1747, ont été matérialisés au sol du parvis par des pavés de couleurs claires.

Lors de la Commune de Paris de mars-mai 1871, la cathédrale et d’autres églises sont fermées et quelque deux cents prêtres et l’archevêque de Paris sont pris en otage. En mai, lors de la Semaine sanglante de la « Semaine sanglante », alors que l’armée reprenait la ville, les communards visaient la cathédrale, ainsi que le palais des Tuileries et d’autres monuments, pour destruction; les communards ont empilé les meubles pour brûler la cathédrale. L’incendie criminel a été stoppé lorsque le gouvernement communard s’est rendu compte que l’incendie détruirait également l’hôpital voisin de l’Hôtel-Dieu, rempli de centaines de patients.

20ième siècle
En 1965, les douze fenêtres hautes de la nef et les douze petites rosaces à alvéoles des galeries sont garnies de 24 vitraux colorés remplaçant le verre gris et mat implanté par les chanoines au XVIIIe siècle. Non figuratifs, ils étaient l’œuvre du peintre verrier Jacques Le Chevallier qui utilisait les produits et les couleurs du Moyen Âge. L’ensemble utilisait une quinzaine de tons, à dominante rouge et bleu (la graduation allant d’ouest en est du bleu au rouge).

Le 3 octobre 1972, lors d’un rassemblement de soutien aux militants du Front de libération de la Bretagne, des indépendantistes bretons parviennent à accrocher une Gwenn ha Du au sommet de la flèche de la cathédrale, nécessitant l’envoi d’un hélicoptère pour le décrochage ultérieur.

La messe de Requiem de Charles de Gaulle a lieu à Notre-Dame le 12 novembre 1970. L’année suivante, le 26 juin 1971, Philippe Petit franchit une corde raide tendue entre les deux clochers de Notre-Dame et divertit les spectateurs.

Après le Magnificat du 30 mai 1980, le pape Jean-Paul II célèbre la messe sur le parvis de la cathédrale.

La messe de Requiem de François Mitterrand a eu lieu à la cathédrale, comme pour les anciens chefs d’État français, le 11 janvier 1996.

La maçonnerie en pierre de l’extérieur de la cathédrale s’était détériorée aux XIXe et XXe siècles en raison de l’augmentation de la pollution de l’air à Paris, qui accélérait l’érosion des décorations et décolorait la pierre. À la fin des années 1980, plusieurs gargouilles et tourelles étaient également tombées ou étaient devenues trop lâches pour rester en place.

Un programme de rénovation d’une décennie a commencé en 1991 et a remplacé une grande partie de l’extérieur, en prenant soin de conserver les éléments architecturaux authentiques de la cathédrale, y compris une inspection rigoureuse des nouveaux blocs de calcaire. Un système discret de fils électriques, non visible d’en bas, a également été installé sur le toit pour dissuader les pigeons. L’orgue à tuyaux de la cathédrale a été modernisé avec un système informatisé pour contrôler les connexions mécaniques aux tuyaux. La face ouest a été nettoyée et restaurée à temps pour les célébrations du millénaire en décembre 1999.

21e siècle
La messe de requiem du cardinal Jean-Marie Lustiger, ancien archevêque de Paris et juif converti au catholicisme, a eu lieu à Notre-Dame le 10 août 2007.

L’ensemble de quatre cloches du XIXe siècle au sommet des tours nord de Notre-Dame a été fondu et refondu en de nouvelles cloches en bronze en 2013, pour célébrer le 850e anniversaire du bâtiment. Ils ont été conçus pour recréer le son des cloches originales de la cathédrale du XVIIe siècle. Malgré la rénovation des années 1990, la cathédrale avait continué à montrer des signes de détérioration qui ont incité le gouvernement national à proposer un nouveau programme de rénovation à la fin des années 2010.

L’ensemble de la rénovation a été estimé à 100 millions d’euros, que l’archevêque de Paris prévoyait de collecter grâce à des fonds du gouvernement national et à des dons privés. Une rénovation de 6 millions d’euros de la flèche de la cathédrale a commencé fin 2018 et s’est poursuivie l’année suivante, nécessitant le retrait temporaire des statues en cuivre sur le toit et d’autres éléments décoratifs quelques jours avant l’incendie d’avril 2019.

Notre-Dame a commencé une année de célébration du 850e anniversaire de la pose du premier bloc de construction de la cathédrale le 12 décembre 2012. A l’occasion du jubilé du 850e anniversaire de la cathédrale, d’importants travaux sont en cours dans la cathédrale pour marquer son entrée dans le XXIe siècle. siècle. L’éclairage de la nef a été largement restauré, permettant de créer des ambiances propres aux visites, messes et concerts en soirée. Le grand orgue voit dans un premier temps sa console entièrement informatisée en 2013.

En 2014, ses 12 000 canalisations sont toutes nettoyées. Un système de prévention des incendies est mis en place, avec de nouvelles serrures de porte et un câblage spécifique installé. Les fils qui traînent ici et là à l’intérieur et à l’extérieur sont également largement masqués pour permettre une meilleure unité architecturale. Enfin, les tours de Notre-Dame se parent de neuf nouvelles cloches, dont une coupole, qui sonnèrent pour la première fois le 23 mars 2013. Elles donnent ainsi un nouveau clocher semblable à celui existant au Moyen Âge.

De novembre 2012 à décembre 2013, un ouvrage temporaire de type beffroi, le « Chemin du jubilé » est installé sur le parvis, suivant l’ancienne rue Neuve Notre-Dame et débouchant sur un belvédère et un gradin de 600 places offrant une vue inédite de la façade de la cathédrale. Il est rempli des prénoms des employés de la cathédrale et des saints de la liturgie chrétienne.

La pollution génère des dégâts importants (chute de gargouilles, ruine de pinacles, etc.) qui ont conduit l’archidiocèse à lancer en 2017 un appel aux dons d’un montant prévu de 100 millions d’euros sur 20 ans afin de réparer la flèche dont elle avait l’étanchéité. à refaire (10 millions d’euros de travaux), pour la sacristie située juste à côté de la cathédrale (10 millions), les contreforts du chevet ont dû être consolidés (20 à 30 millions).

La restauration de la cathédrale dans les années 1990 n’a concerné que la façade ouest. Un programme global de restauration d’une durée de dix ans et dont le coût est estimé à 60 millions d’euros (40 millions de l’Etat et 20 millions du mécénat) débute, le 11 avril 2019, par la dépose des seize statues, avant les travaux de restauration de la flèche prévus. durer trois ans pour un coût de 11 millions d’euros. La maîtrise d’ouvrage de l’opération est confiée au service Régional de la Conservation des Monuments Historiques au sein de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Île-de-France et la maîtrise d’ouvrage à l’architecte en chef des monuments.

Le 11 avril 2019, les 16 statues monumentales de Viollet-le-Duc qui entouraient la flèche ont été enlevées, à grands frais, pour leur réhabilitation. Ils échappent ainsi aux dégâts de l’incendie du 15 avril 2019.

feu 2019
Le 15 avril 2019, la cathédrale a pris feu, détruisant la flèche et la « forêt » de poutres en chêne supportant le toit en plomb. Il a été supposé que l’incendie était lié à des travaux de rénovation en cours. La flèche de la cathédrale s’est effondrée à 19h50, faisant tomber quelque 750 tonnes de pierre et de plomb. Les pompiers à l’intérieur ont reçu l’ordre de redescendre. À ce moment-là, le feu s’était propagé à la tour nord, où se trouvaient les huit cloches. Les pompiers ont concentré leurs efforts dans la tour. A 21h45, ils parviennent enfin à maîtriser l’incendie.

La structure principale était intacte; les pompiers ont sauvé la façade, les tours, les murs, les contreforts et les vitraux. Le Grand Orgue, qui compte plus de 8 000 tuyaux et a été construit par François Thierry au XVIIIe siècle, a également été sauvé mais a subi des dégâts des eaux. En raison de la rénovation en cours, les statues en cuivre de la flèche avaient été enlevées avant l’incendie. La voûte en pierre qui forme le plafond de la cathédrale avait plusieurs trous mais était par ailleurs intacte.

Reconstruction
Immédiatement après l’incendie, le président Macron a promis que Notre-Dame serait restaurée et a demandé que les travaux soient achevés dans les cinq ans.

En octobre 2019, le gouvernement français a annoncé que la première étape de la reconstruction, la stabilisation de la structure contre l’effondrement, prendrait jusqu’à la fin de 2020. La première tâche de la restauration était l’enlèvement de 250 à 300 tonnes de tubes métalliques fondus, les restes de l’échafaudage, qui sont restés sur le dessus après l’incendie et auraient pu tomber sur les voûtes et causer d’autres dommages structurels. Cette étape a commencé en février 2020 et s’est poursuivie jusqu’en avril 2020. Une grande grue de quatre-vingt-quatre mètres de haut a été mise en place à côté de la cathédrale pour aider à retirer l’échafaudage. Plus tard, des poutres de support en bois ont été ajoutées pour stabiliser les arcs-boutants et autres structures.

Le 10 avril 2020, l’archevêque de Paris, Michel Aupetit, et une poignée de participants, tous vêtus de vêtements de protection pour éviter l’exposition à la poussière de plomb, ont célébré un service du Vendredi Saint à l’intérieur de la cathédrale. La musique était assurée par le violoniste Renaud Capuçon ; les lecteurs étaient les comédiens Philippe Torreton et Judith Chemla. Chemla a donné une interprétation a cappella de l’Ave Maria.

Une nouvelle phase de restauration a débuté le 8 juin 2020. Deux équipes d’ouvriers ont commencé à descendre dans le toit pour retirer l’enchevêtrement de tubes de l’ancien échafaudage fondu par le feu. Les ouvriers ont utilisé des scies pour découper les quarante mille pièces d’échafaudage, pesant au total deux cents tonnes, qui ont été soigneusement soulevées du toit par une grue de quatre-vingts mètres (262 pieds) de haut. La phase s’est achevée en novembre 2020.

En février 2021, la sélection de chênes pour remplacer la flèche et les charpentes détruites par l’incendie a commencé. Jusqu’à mille arbres matures seront choisis dans les forêts de France, chacun d’un diamètre de 50 à 90 centimètres (20″ à 36″) et d’une hauteur de huit à quatorze mètres (26′ à 45′), et un âge de plusieurs centaines d’années. Une fois coupés, les arbres doivent sécher pendant douze à dix-huit mois. Les arbres seront remplacés par de nouvelles plantations.

Deux ans après l’incendie, de nombreux travaux ont été achevés. Ils construisent également une réplique de la flèche de l’église. Plus de chênes devaient être expédiés à Paris où ils devaient être séchés avant utilisation; ils seront indispensables pour mener à bien la restauration. Le 18 septembre 2021, l’organisme public qui supervise la cathédrale a déclaré que les travaux de sécurité étaient terminés et que la cathédrale était désormais entièrement sécurisée, et que la reconstruction commencerait dans quelques mois.

En 2022, une fouille préventive menée entre février et avril avant la construction d’un échafaudage pour la reconstruction de la flèche de la cathédrale a mis au jour plusieurs statues et tombes sous la cathédrale. L’une des découvertes comprenait un sarcophage en plomb du XIVe siècle qui a été trouvé 65 pieds plus bas, là où le transept traverse la nef de l’église du XIIe siècle. Une autre découverte importante était une ouverture sous le sol de la cathédrale, probablement faite vers 1230 lorsque la cathédrale gothique était en construction pour la première fois; à l’intérieur se trouvaient des fragments d’un écran de chœur datant du XIIIe siècle qui avait été détruit au début du XVIIIe siècle.

Chronologie
Étroitement liée à l’histoire de France et de Paris, la cathédrale a accueilli depuis sa construction des événements marquants auxquels ont participé les personnalités politiques les plus éminentes.

Réception des Papes
754 : Etienne II renouvelle le sacre du roi Pépin le Bref à Saint-Denis, auquel il associe son fils Charles, le futur Charlemagne.
835 : Grégoire IV inaugure la première Toussaint à Saint-Denis, en présence de nombreux évêques et du roi Louis Ier le Pieux.
1107 : Pascal II reçoit à Saint-Denis Philippe Ier et son fils, le futur Louis VI le Gros, qu’il qualifie de « fils très dévoué des apôtres ».
1131 : Innocent II fête Pâques à Saint-Denis en présence de Louis VI et de saint Bernard.
1147 : Eugène III consacre l’abbaye Saint-Pierre de Montmartre, en présence de saint Bernard et de Pierre le Vénérable, abbé de Cluny.
1163 : Alexandre III fête Pâques à Paris et pose la première pierre de la cathédrale. Il sollicite la protection du roi de France Louis VII, et lui confère la rose d’or destinée à honorer le souverain, « seul défenseur de l’Église après Dieu ».
1804 : Napoléon Ier est couronné empereur par Pie VII
1980 : Jean-Paul II est invité à Paris et à Notre-Dame par l’Unesco, l’épiscopat et les autorités civiles.
1997 : Jean-Paul II se rend à Paris à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ)
2008 : Benoît XVI lance les commémorations du 850e anniversaire

Événements politiques
1239 : Saint Louis dépose la Sainte Couronne du Christ, en attendant l’achèvement de la construction de la Sainte-Chapelle.
1302 : première assemblée des États généraux du royaume de France à l’initiative de Philippe le Bel.
1431 : ouverture du procès pour la réhabilitation de Jeanne d’Arc.
1447 : Charles VII célèbre par un Te Deum (hymne des fêtes et des triomphes) la reprise de Paris aux Anglais à la fin de la guerre de Cent Ans
1594, Henri IV célèbre son entrée à Paris en assistant à un Te Deum, marquant la reconquête de la capitale contre la Ligue des Frondeurs
1663 : renouvellement par Louis XIV du traité d’alliance entre la France et les Suisses
1789 : la cathédrale devient propriété de l’État par décret de nationalisation des biens du clergé le 2 novembre 1789.
1793 : transformation de la cathédrale en temple de la Raison par la Commune de Paris, afin d’y pratiquer le culte de l’Être Suprême.
1811 : baptême du roi de Rome, fils héritier de Napoléon Ier.
1944 : 25 août, les cloches sonnent pour la libération de Paris. Le lendemain, un Magnificat est chanté en présence du général de Gaulle et du général Leclerc.

Mariages royaux et impériaux
1558 : Marie Stuart, reine d’Écosse et François II, fils d’Henri II
1559 : Élisabeth de France et Philippe II d’Espagne. Mariage par procuration. Le duc d’Albe représente le roi.
1572 : Marguerite de Valois (dite reine Margot) et Henri IV
1853 : Eugénie de Montijo et l’empereur Napoléon III

Couronnements et couronnements
1431 : sacre du roi Henri VI d’Angleterre, vers la fin de la guerre de Cent Ans (1337-1453). Il ne règne pas car Charles VII est déjà couronné roi de France en 1429 à Reims.
1804 : sacre de l’empereur Napoléon Bonaparte par le pape Pie VII. (représenté par le tableau Le Sacre de Napoléon, de Louis David, Musée du Louvre).

Commémorations
9 mai 1945 : le cardinal Suhard reçoit le général de Gaulle ainsi que des membres du gouvernement et les ambassadeurs des États-Unis, de l’URSS et de la Grande-Bretagne. Pendant l’office, un Te Deum d’action de grâce pour la victoire est chanté, suivi de la Marseillaise.
2012 : Mgr André Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris, lance le jubilé de la cathédrale pour son 850e anniversaire

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Tags: France