Architecture du Palais Garnier, Opéra National de Paris, France

L’Opéra Garnier, plus connu sous le nom d’Opéra National de Paris, est une œuvre d’art théâtrale et architecturale. L’Opéra se veut une académie de musique, de chorégraphie et de poésie lyrique ; c’est un élément majeur du patrimoine du 9e arrondissement de Paris. Il fut construit pour l’Opéra de Paris de 1861 à 1875 à la demande de l’Empereur Napoléon III. L’Opéra Garnier est représentatif du style Napoléon III, incontestablement un chef-d’œuvre de premier ordre.

Le Palais Garnier a été qualifié de « probablement l’opéra le plus célèbre du monde, un symbole de Paris comme la cathédrale Notre-Dame, le Louvre ou la basilique du Sacré-Cœur ». Le bâtiment a eu un tel impact sur la culture française qu’il a été utilisé dans de nombreux films, et peut-être le plus célèbre, comme décor du Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux.

L’intérieur du Palais Garnier est exquis avec un grand escalier, un foyer et un auditorium. Le grand foyer et le grand escalier sont en marbre avec de lourdes ornementations et sculptures. De nombreuses alcôves du Grand Foyer présentent des sculptures de nymphes et de dieux grecs. De nombreux artistes célèbres ont peint le plafond du Grand Foyer. Le Grand Escalier est fait de marbre blanc, d’onyx, de marbre vert et de marbre rouge. Trente colonnes de marbre sculptées à la main entourent le magnifique escalier. L’auditorium est l’endroit où les spectacles ont lieu; un lustre en bronze et en verre de 14 000 livres suspendu au centre du plafond.

Le design opulent et ostentatoire correspond à la période du Second Empire. Les intérieurs contiennent de grandes quantités d’or et de velours. Les parties de communication du bâtiment, notamment les cages d’escaliers et les espaces de promenade sont de très grande qualité. L’opéra peut accueillir 2 200 spectateurs, le public est assis autour d’un lustre suspendu, pesant plus de six tonnes, et la grande scène a été construite pour accueillir jusqu’à 450 artistes. Il est richement décoré de frises, de colonnes et de statues en marbre, dont beaucoup sont utilisées pour représenter des divinités de la mythologie grecque.

L’une des principales implications urbaines de l’Opéra de Paris est son emplacement à l’extrémité nord de l’avenue de l’Opéra en France. Son rôle en tant que point axial terminal suggère qu’en tant qu’espace public, il devrait avoir beaucoup d’importance dans la communauté. L’Opéra de Paris était censé être un espace de rassemblement social pour le peuple, ce qui se reflète dans les couloirs, les cages d’escalier, les paliers et les alcôves entrelacés qui permettent la circulation de grandes masses de personnes tout en permettant également de socialiser pendant l’entracte.

Le Palais Garnier abrite également la Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris, gérée par la Bibliothèque Nationale de France et incluse dans les visites libres du Palais Garnier.

Architecture et style
Le Palais Garnier est un opéra exquis au cœur de Paris, le bâtiment est de style néo-baroque, un terme utilisé pour décrire l’architecture qui englobe les principales caractéristiques du style baroque. Le style monumental peut également être classé dans les Beaux-Arts, avec son utilisation de la symétrie axiale en plan et son ornementation extérieure.

Le Palais Garnier a utilisé les caractéristiques de la période baroque et comprenait des plafonds voûtés, des contreforts, des sculptures murales ornées, des arcades, l’utilisation de la pierre et l’illusion. En architecture, les architectes peuvent créer des illusions d’optique en faisant apparaître un couloir plus long qu’il ne l’est ou en faisant en sorte que la courbure d’un mur donne à un bâtiment une apparence beaucoup plus grande.

L’opéra a été construit dans ce que Charles Garnier (1825-1898) aurait dit à l’impératrice Eugénie était le style « Napoléon III ». Le style Napoléon III était très éclectique et emprunté à de nombreuses sources historiques; l’opéra comprenait des éléments du baroque, du classicisme de Palladio et de l’architecture de la Renaissance mélangés. Ceux-ci ont été combinés avec une symétrie axiale et des techniques et matériaux modernes, y compris l’utilisation d’une charpente en fer, qui avait été mise au point dans d’autres bâtiments Napoléon III, notamment la Bibliothèque nationale et les marchés des Halles.

La façade et l’intérieur ont suivi le principe de style Napoléon III de ne laisser aucun espace sans décoration. Garnier a utilisé la polychromie, ou une variété de couleurs, pour un effet théâtral, a réalisé différentes variétés de marbre et de pierre, de porphyre et de bronze doré. La façade de l’Opéra a utilisé dix-sept types de matériaux différents, disposés en frises de marbre multicolores très élaborées, en colonnes et en statues somptueuses, dont beaucoup représentent des divinités de la mythologie grecque.

Extérieur

En plus d’être influencé par l’architecture néo-baroque, le Palais Garnier a été fortement influencé par les Beaux-Arts du Second Empire. Les Beaux-Arts du Second Empire ont été marqués par une ornementation lourde, des sculptures et une symétrie qui donnent au bâtiment le même aspect sous tous les angles. Le bâtiment est fait de pierre et de fer. La façade extérieure du bâtiment est chargée d’ornements décoratifs sous forme de sculptures, de gravures et de colonnes. Sur la face avant entre chaque colonne se trouve une sculpture d’un célèbre compositeur dont Beethoven, Rossini, Auber, Mozart, Spontini, Halévy et Meyerbeer. De nombreuses sculptures le long du bâtiment ont été inspirées par la mythologie grecque avec des références à Apollon et à de nombreux autres dieux. Le Palais Garnier est une merveille à regarder.

Façade principale sud
La grande façade, donnant sur la place de l’Opéra et située au carrefour de nombreuses percées haussmanniennes, sert d’écrin à la perspective de l’avenue qui sera ouverte un peu plus tard. Il constitue en quelque sorte le manifeste de l’artiste. Son agencement et ses proportions savantes, comme sa riche polychromie, expriment, dans une savante synthèse, l’essence même de l’architecture éclectique.

Les marches et la galerie couverte à arcades et coupoles plates sur pendentifs soutenant la loggia forment le point de départ, depuis l’entrée principale sud, d’un parcours initiatique dont l’aboutissement n’est autre que la grande salle et le spectacle qui s’y colle. La loggia, soulignée par le portique du premier étage, se présente comme un prolongement du grand foyer donnant sur la place de l’Opéra. Peu utilisé, il est pourtant indispensable à l’équilibre du plan ainsi qu’à celui des élévations frontales et latérales. Cette loggia est directement inspirée des maîtres de la Renaissance italienne. Quant au goût prononcé pour la polychromie, il est l’expression d’une mode déclenchée par les recherches archéologiques des Grands Prix de Rome à l’Académie des beaux-arts du XIXe siècle.

Façade côté ouest
L’entrée est signalée par une série de colonnes de marbre vert dont deux sont surmontées d’un grand aigle impérial en bronze, symbole miraculeusement conservé après le Second Empire. L’entrée était destinée à Napoléon III et ses proches uniquement. Conçu pour que Napoléon III et sa suite puissent pénétrer directement dans l’édifice et ainsi limiter les risques d’attaque, le pavillon de l’Empereur communique directement avec une loge d’avant-scène côté jardin. Cette partie flanquant la façade ouest de l’Opéra ne fut jamais achevée : encore à ce jour, plusieurs maçonneries non étalées témoignent de l’interruption brutale du chantier.

A la mort de l’architecte Garnier en 1898, il fut décidé d’ériger un petit monument à sa mémoire et à sa gloire, qui fut inauguré en 1903. Cet ensemble sculpté est posé sur un socle en pierre supportant un gros cartouche métallique rectangulaire dont la ciselure représente, en creux et doré à la feuille, le plan du niveau principal de l’opéra.

Façade côté est
L’entrée est précédée, comme celle de l’ouest, d’une série de colonnes de marbre vert. Seulement quelques figures féminines en pied, porte-fusées en bronze. Formant le pendant du pavillon de l’Empereur, le pavillon des abonnés est ouvert par sept arcs en plein cintre donnant accès à la descente couverte, une vaste rotonde couverte d’un dôme de 14 m de diamètre. Deux paires d’obélisques marquent les entrées nord et sud de la rotonde. Ce rez-de-chaussée conduisait directement à la rotonde des abonnés, et à quelques autres locaux qui leur étaient réservés. Ils pouvaient alors passer devant le Bassin de la Pythie pour atteindre l’escalier principal, comme le reste du public.

Façade nord
Une cour pavée, entourée d’un mur d’enceinte, intègre un portail monumental au tympan sculpté, ainsi que deux autres portails et deux portes secondaires en ferronnerie. Les entrées de service sont à l’arrière du bâtiment. L’ensemble imposant, côté nord, est composé de parties aux formes et reliefs variés ainsi que de deux autres parties, à l’est et à l’ouest, articulées en retour sur les côtés de la cage de scène et jusqu’aux deux pavillons latéraux. .

Cette façade d’un style classique sobre est moins décorée que la spectaculaire façade principale mais l’architecte a dirigé l’ornementation sur les toits des cinq blocs dont les deux avant-corps, orientés au nord, qui présentent, symétriquement, une vingtaine de souches de cheminées ( totalisant 150 conduits) ornés d’étranges masques allégoriques autrefois surmontés de couronnements en fonte de cuivre.

Le fronton de la cage de scène comporte un élément principal : une grande arcade (de même dimension que la charpente de scène) qui est surmontée d’une des plus grandes sculptures ornementales du palais, un buste de Minerve. feuilles, qui surmonte une large baie bordée de culées ornées des masques de la comédie et de la tragédie. Cette façade nord comporte une rangée d’œils-de-bœuf grillés en fonte de cuivre ou recouverts d’un décor de lyres en mosaïque, au-dessus d’une série de barbacanes qui se situent au niveau des troisième et quatrième coursives de service dans les cintres.

Cette partie du bâtiment, appelée l’Administration, abrite les bureaux, les loges des artistes, les magasins utilitaires, les ateliers répartis sur huit niveaux.

Le corps arrière central comprend, jusqu’au septième niveau : le local à étages de la salle de répétition du chœur, la loge des figurants masculins (anciennement appelés acolytes), le Foyer de la danse, le magasin sur deux niveaux appelé -des costumes (la menuiserie d’origine, en pitch pin, fait l’objet d’un classement protégé) bordée d’ateliers pour couturières et tailleurs. Deux cours intérieures sont perpendiculaires au mur du fond de la scène. Dans la cour d’entrée, la porte haute du décor s’ouvre sur un monte-charge d’une capacité de onze tonnes pouvant accueillir des décors de douze mètres de long, livrés au quatrième niveau, au niveau de la scène.

Pavillon de l’Empereur
Aussi connu sous le nom de Rotonde de l’Empereur, cet ensemble de pièces est situé sur le côté gauche (ouest) du bâtiment et a été conçu pour permettre un accès sécurisé et direct de l’Empereur via une double rampe au bâtiment. A la chute de l’Empire, les travaux s’arrêtent, laissant des pierres de taille inachevées. Il abrite aujourd’hui la Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris qui abrite près de 600 000 documents dont 100 000 livres, 1 680 périodiques, 10 000 programmes, lettres, 100 000 photographies, croquis de costumes et de décors, affiches et dossiers administratifs historiques.

Pavillon des Abonnés
Situé sur le côté droit (est) du bâtiment en pendant du Pavillon de l’Empereur, ce pavillon a été conçu pour permettre aux abonnés (abonnés) un accès direct depuis leurs voitures à l’intérieur du bâtiment. Il est recouvert d’un dôme de 13,5 mètres (44 pieds) de diamètre. Des obélisques jumelés marquent les entrées de la rotonde au nord et au sud.

La ceinture de lumière
L’extérieur de l’opéra est entouré d’une soixantaine de luminaires divers, qui fonctionnèrent au gaz jusqu’en 1954. L’ensemble comprend : des lampadaires, des cariatides (jour et nuit, selon leur position sur les façades latérales est et ouest, sculptés par Louis-Félix Chabaud ), les candélabres, les colonnes pyramidales en marbre fleur de pêcher, les colonnes rostrales et les colonnes impériales en marbre bleu turquin.

Intérieur

L’intérieur se compose de couloirs entrelacés, de cages d’escalier, d’alcôves et de paliers, permettant la circulation d’un grand nombre de personnes et un espace de socialisation pendant l’entracte. Riche de velours, de feuilles d’or, de chérubins et de nymphes, l’intérieur est caractéristique de la somptuosité baroque.

Passé la rotonde des abonnés, le Bassin de la Pythie débouche sur le grand escalier et la somptueuse nef haute de trente mètres. Cette nef, construite en marbre de différentes couleurs, abrite les marches du double escalier à vis qui mène aux foyers et aux différents étages de la salle de spectacle. Au bas de l’escalier, véritable théâtre dans le théâtre, deux allégories féminines tenant des bouquets de lumière accueillent les spectateurs.

Grand vestibule
Les marches et la galerie de l’entrée principale conduisent les spectateurs à un premier vestibule voûté en berceau. Quatre grandes sculptures de pierre attirent immédiatement le regard. A l’effigie de grands compositeurs des XVIIe et XVIIIe siècles, ils représentent à échelle plus vraie que nature et, de gauche à droite, Rameau, Lully, Gluck et Haendel en position assise (chacun représentant la musique d’un pays : France, Italie, Allemagne et Grande-Bretagne).

Le lieu assure la billetterie du public n’appartenant pas au cercle des abonnés. Les guichets, encadrés de pilastres et de colonnes engagées de dosseret et surmontés chacun d’un fronton sculpté, ont été dessinés par Garnier lui-même. Le vestibule abrite également une petite boutique, récemment aménagée, à la fois librairie et lieu de vente de souvenirs. Cette galerie intérieure débouche ensuite, après avoir gravi quelques marches, sur le Vestibule du Contrôle puis sur le grand escalier.

Vestibule du contrôle
Espace tampon entre le grand vestibule et l’escalier d’honneur et séparé de ceux-ci par de larges marches ne comportant que quelques marches, il permet le filtrage des entrées avant que les spectateurs, munis de leurs billets, puissent accéder à la grande salle et représentation.

Vestibule circulaire dit Rotonde des souscripteurs
Le nom de Charles Garnier est caché dans l’ornementation du plafond du vestibule circulaire. Charles Garnier a signé son œuvre dans le médaillon central de la voûte formant le plafond de cette salle en forme d’arabesques où l’on parvient à lire : « JEAN LOUIS CHARLES GARNIER ARCHITECTE 1861-1875 ».

Au même niveau, au pied du Grand Escalier, on trouve le bassin ou fontaine de La Pythie où un jet d’eau formait autrefois un voile brumeux à travers lequel on pouvait voir la statue de la Pythie, oracle du temple d’Apollon, une oeuvre sculptée par « Marcello », nom d’artiste d’Adèle d’Affry, duchesse de Castiglione-Colonna. Il existe également des cariatides en marbre polychrome dues au ciseau de Jules Thomas.

La Rotonde du Glacier
Au bout d’une longue galerie se trouve la rotonde du glacier, une rotonde fraîche et lumineuse ornée d’un plafond peint par Clairin (1843-1919) figurant une ronde de bacchantes et de faunes, complétée de cartons de tapisserie illustrant divers rafraîchissements ainsi que la pêche et la chasse. Achevé après l’ouverture du Palais Garnier, ce salon évoque l’esthétique de la Belle Époque.

Au début du XXe siècle, une cloche, installée dans toutes les loges de la salle de spectacle, permettait d’y faire servir directement les boissons commandées. Lieu de distribution de rafraîchissements, il se caractérise par sa luminosité et son plafond peint par Georges Jules-Victor Clairin, une ronde de bacchanales et de faunes. Tout autour est disposée, entre les fenêtres, une série de huit tapisseries d’après des cartons peints par Alexis Joseph Mazerolle. Ces oeuvres représentent les différentes boissons qui peuvent être commandées : « champagne », « café », « thé », « orangeade » et autres boissons, mais aussi « pêche » et « chasse ». Achevée bien après l’ouverture de l’Opéra, la rotonde se rapproche du style propre à la « Belle Époque » ou aux « 1900 ».

Parvis ou foyer des Mosaïques
La voûte de l’avant-foyer est recouverte de mosaïques sur fond d’or chatoyant. Lieux de déambulation et de rencontre entre les spectateurs avant chaque représentation ou lors des entractes, les foyers sont vastes et la riche décoration ne laisse pas le moindre centimètre carré inutilisé. La mosaïque est omniprésente, notamment dans l’avant-foyer, espace de transition entre le vide du grand escalier et le grand foyer. La voûte en berceau de l’avant-foyer est couverte de tesselles à l’exécution délicate et aux couleurs éclatantes, le tout posé sur un fond de feuilles d’or. Une vue plongeante sur le grand escalier orne les lieux.

La vue sur la nef depuis le grand escalier est spectaculaire. Dans le grand foyer, le jeu des miroirs et des fenêtres accentue encore ses vastes dimensions. Le plafond peint par Paul Baudry (1828-1886) reprend des thèmes de l’histoire de la musique. La lyre est l’élément principal : elle règne sur tout le vocabulaire décoratif, sur les chapiteaux comme sur les grilles chauffantes ou les poignées de porte. Une copie du buste de Charles Garnier par le sculpteur Carpeaux (1827-1875) se trouve au centre du foyer, près d’une des fenêtres d’où l’on aperçoit la perspective de l’avenue de l’Opéra jusqu’au Louvre, pour contempler plus largement depuis la loggia. Les salons soleil et lune offrent une transition symbolique et poétique vers les autres espaces.

Grand foyer et ses salons
Cette salle, haute de 18 mètres, longue de 154 mètres et large de 13 mètres, a été conçue pour servir de salon à la société parisienne. Il a été restauré en 2004. Son plafond a été peint par Paul-Jacques-Aimé Baudry et représente différents moments de l’histoire de la musique. Le foyer s’ouvre sur une loggia extérieure et est flanqué de deux salons octogonaux aux plafonds peints par Jules-Élie Delaunay dans le salon est et Félix-Joseph Barrias dans le salon ouest. Les salons octogonaux s’ouvrent au nord sur le Salon de la Lune à l’extrémité ouest de l’Avant-Foyer et le Salon du Soleil à son extrémité est.

La conception du Grand Foyer s’inspire des aménagements et de l’inspiration décorative des galeries des châteaux de la Renaissance française du XVIe siècle (Château de Fontainebleau) et du XVIIe siècle (Galerie d’Apollon au Louvre, Galerie des Glaces à Versailles). Un savant jeu de miroirs et de fenêtres ouvrant sur les rues et les façades environnantes accentue encore ses vastes dimensions. Ce lieu était à l’origine pensé comme un point de rencontre pour les spectateurs de toutes les catégories sociales.

Composé de cinq travées, le grand foyer est agrémenté de part et d’autre d’un salon. Du côté de l’avant-foyer, trois grandes ouvertures donnent accès aux circulations qui mènent aux galeries du grand escalier, puis à la salle. Le foyer s’ouvre sur une loggia extérieure et est flanqué de deux salons octogonaux aux plafonds peints par Jules-Élie Delaunay dans le salon est et Félix-Joseph Barrias dans le salon ouest. Les salons octogonaux s’ouvrent au nord sur le Salon de la Lune à l’extrémité ouest de l’Avant-Foyer et le Salon du Soleil à son extrémité est. De part et d’autre de la porte axiale, de grandes glaces, d’une hauteur avoisinant les six mètres, s’élèvent du parquet et des lambris. De l’autre côté, cinq grandes portes-fenêtres constituent les pendants et indiquent l’accès à la loggia.

Aux murs, vingt élégantes statues, allégories des « Qualités » indispensables aux artistes des arts lyriques et chorégraphiques. Un plafond voûté, peint par Paul Baudry, retrace les grandes étapes de l’histoire de la Musique, de la Comédie et de la Tragédie et présente plusieurs aspects de leur propre thématique. La lyre forme, comme dans de nombreux endroits extérieurs et intérieurs du bâtiment dont l’auditorium, un élément décoratif de prédilection ponctuant, de manière quasi systématique, différentes moulures, chapiteaux, grilles de chauffage et poignées de porte.

Salons Lune et Soleil
Placées aux extrémités est et ouest de l’avant-foyer, deux rotondes de taille modeste ont été peintes par les décorateurs Philippe Marie Chaperon et Auguste Alfred Rubé, amis de Garnier. Sur les voûtes du Salon de la Lune et du Salon du Soleil dominent, dans l’un, les tons froids de l’argent, avec des représentations d’oiseaux de nuit (hiboux et chauves-souris) et, dans l’autre, les tons chauds de l’or, au milieu d’un décor de salamandres. Des miroirs étamés, les premiers de couleur froide et les seconds majoritairement chauds, recouvrent respectivement leurs parois et se réfléchissent à l’infini pour former des « chemins de lumière ».

Grand escalier
Le bâtiment comporte un grand escalier d’apparat en marbre blanc avec une balustrade en marbre rouge et vert, qui se divise en deux volées d’escaliers divergentes qui mènent au Grand Foyer. L’ouvrage est remarquable par son agencement, la hauteur et le volume de sa nef jamais vus auparavant, la magnificence de ses façades intérieures et la variété des matériaux utilisés (marbre aux couleurs subtiles, onyx et cuivre des mains courantes, innombrables peintures , mosaïques et dorures). L’ampleur et l’ingéniosité de ses aménagements et de sa décoration ont fait de ce grand escalier l’un des lieux les plus célèbres et les plus appréciés du Palais Garnier.

Sa conception s’inspire du grand escalier de Victor Louis pour le Théâtre de Bordeaux. Les socles de l’escalier sont décorés de torchères féminines, créées par Albert-Ernest Carrier-Belleuse. Le plafond au-dessus de l’escalier a été peint par Isidore Pils pour représenter Le triomphe d’Apollon, L’enchantement de la musique déployant ses charmes, Minerve combattant la brutalité sous le regard des dieux de l’Olympe et La ville de Paris recevant le plan du nouvel opéra.

Au pied de l’escalier, deux statues torchères en bronze d’Albert – Ernest Carrier de Belleuse (dit Carrier-Belleuse) représentent des figures féminines tenant un éclairage au gaz puis électrique. L’escalier est en marbre blanc et ses marches sont divisées en plusieurs degrés avec de larges et impressionnantes volées élancées aux courbures raffinées. Les marches du grand escalier, qui vont du concave au convexe, sont en marbre blanc de Seravezza ; un seul d’entre eux est droit. Ils épousent ainsi la courbure de la balustrade en onyx, dont la base est en marbre vert de Suède et les 128 balustres en marbre rouge antique.

La première volée de ce grand escalier débouche sur le couloir menant à l’amphithéâtre, au parterre, à l’orchestre et aux loges-bains. Les volées suivantes donnent accès à d’autres couloirs et aux petits balcons des quatre façades intérieures à colonnes jumelées et trois travées d’arcades, puis aux différents salons et foyers. De part et d’autre, on trouve, à partir du rez-de-chaussée, de très larges escaliers qui mènent aux couloirs circulaires menant aux loges de tous les différents niveaux du théâtre. En leur centre se trouvent des ascenseurs.

Le plafond est composé de quatre arcatures, sur toile marouflée, du peintre Isidore Alexandre-Auguste Pils, Grand Prix de Rome en 1838 : au nord, Le Triomphe d’Apollon, au sud, Le Charme de la musique, à l’ouest La ville de Paris recevant les plans du nouvel Opéra, et enfin à l’est Minerve combattant la force brute devant l’Olympe uni. Ces œuvres sont éclairées par la verrière d’une lanterne complétant la composition.

Théâtre

Situé au-dessus de la voûte du vestibule circulaire, l’auditorium est le cœur même du palais. La scène est la plus grande d’Europe et peut accueillir jusqu’à 450 artistes. Le rideau de maison en toile a été peint pour représenter un rideau drapé, avec des glands et une tresse. Épousant une forme en fer à cheval, avec ses quatre balcons, ses loges et ses stalles sur cinq niveaux, le lieu est conçu selon le modèle du théâtre à l’italienne où la visibilité est variable.

Dans la tradition des théâtres à l’italienne, la salle en forme de fer à cheval dite à la française, en raison de la disposition des sièges selon leur catégorie, a été conçue pour voir et être vu. Sa structure métallique, masquée par le marbre, le stuc, le velours et la dorure, supporte les 8 tonnes que pèse le lustre en bronze et cristal, équipé de 340 lumières.

Ses caractéristiques dimensionnelles sont impressionnantes : près de trente et un mètres de large, trente-deux mètres de profondeur et vingt mètres de haut. Sa jauge approche les deux mille places, avec un peu plus de mille neuf cents places. Ce lieu est habillé de tons dominants d’ocres, de rouges et d’or. De vastes coursives couvertes de mosaïques permettent d’accéder aux cinq niveaux par des portes en acajou munies d’un hublot.

Le rideau de scène a été réalisé par les peintres et décorateurs de théâtre Auguste Rubé (1817-1899) et Philippe Chaperon (1823-1906), selon les instructions de Charles Garnier. Le rideau est remplacé à l’identique en 1951 puis en 1996. Le plafond peint par Marc Chagall et commandé par le ministre de la Culture André Malraux est inauguré le 23 septembre 1964.

L’orchestre
Les quatorze rangées de sièges de l’orchestre sont situées de part et d’autre d’un vaisseau central, les fauteuils sont en bois noir et tapissés de velours, leur dossier capitonné est recouvert d’un élégant chevalet en bronze numéroté. A ce niveau se trouvent les vestiaires du rez-de-chaussée, les bains. Le grand orgue a été construit par Aristide Cavaillé-Coll pour être utilisé lors d’œuvres lyriques. Il est hors service depuis plusieurs décennies.

Le balcon
En huit rangées, les sièges, identiques aux précédents, sont nettement en surplomb de ceux de l’orchestre. Ils bénéficient non seulement d’une vision très dégagée de la scène, mais ils sont aussi à l’endroit idéal où se situe l’axe principal, le « point de vue », à partir duquel le décorateur dessine les plans de coupe et les lignes de fuite pour établir le tableau. du décor qu’il établit. Ensuite, d’autres lignes sont utilisées dans les sièges latéraux très hauts et la première rangée d’orchestre, selon les différentes règles de perspective scénographique. Les spectateurs privilégiés du balcon peuvent voir un décor et une mise en scène tels qu’ils ont été pensés par l’équipe de créateurs.

Les Loges
Les loges et arrière-salles ainsi que leurs sièges et banquettes sont habillés de velours et leurs cloisons de damas et tentures. Tous les tissus d’ameublement présentent un jeu subtil de nuances pourpres. La loge la plus célèbre et la plus mystérieuse a une porte d’entrée où se trouve (depuis 2011) une plaque de bronze indiquant « Loge du Fantôme de l’Opéra » ; il est situé au niveau des premières loges. Cette fameuse loge porte le numéro 5. Les loges d’avant-scène surplombent la fosse d’orchestre dans l’arc en doubleau formant la charpente scénique.

Pendant des siècles, il était d’usage d’avoir dix loges directement sur scène, tant pour les auteurs et compositeurs que pour les autres participants au spectacle. Ces emplacements permettent d’améliorer l’accès aux projecteurs et herses disposés sur le pont d’éclairage fixé à l’arrière du lambrequin métallique, faisant partie du châssis mobile.

Les loges du quatrième côté sont des stalles, surmontées à l’arrière de fauteuils à gradins. De face, c’est l’amphithéâtre ou plus familièrement le poulailler ou le paradis. Les cinquièmes loges, frontales et latérales, pour moins de quatre-vingts spectateurs sont des lieux à visibilité extrêmement réduite. Autrefois, certains de ces lieux dits aveugles étaient principalement destinés aux auditeurs : mélomanes, compositeurs, élèves du Conservatoire qui pouvaient suivre la musique et le chant avec ou sans partition. Certaines de ces loges sont aménagées pour les projections cinématographiques et aussi les projecteurs de poursuite qui permettent de suivre précisément un artiste en évolution sur scène.

Les deux dômes du plafond
La première coupole du plafond de la grande salle est due au coup de pinceau du peintre préféré de Napoléon III, Jules-Eugène Lenepveu. Il a été restauré à deux reprises au cours de la première moitié du XXe siècle. Cette peinture originale comporte 63 figures représentant Les Muses et les heures du jour et de la nuit, réalisées sur vingt-quatre panneaux de cuivre, boulonnés à la structure en acier de l’étage supérieur.

La deuxième coupole a été conçue par Marc Chagall à l’invitation de son ami André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles. Le nouveau plafond évoque, en cinq parties aux couleurs vives, les grandes étapes et œuvres représentatives de l’histoire des arts de l’opéra et de la danse ainsi que quatorze compositeurs marquants des arts lyriques et chorégraphiques du répertoire. Composé de douze panneaux latéraux et d’un panneau central circulaire, il est conçu comme une Olympe. Le panneau principal est « divisé en cinq zones dans lesquelles une couleur dominante réunit dans une même évocation deux oeuvres de deux compositeurs différents, tandis que les couleurs complémentaires permettent les transitions et l’interpénétration des motifs ».

Le grand lustre
En bronze doré orné d’une myriade de cristaux taillés, la cage du lustre mesure cinq mètres de haut, son diamètre est de quatre mètres. De sa base à l’intrados de l’arc, en passant par les puissants câbles d’acier, il s’élève sur huit mètres. Sa masse est de 6,5 tonnes. Il a été installé et réglé en 1874 avec 340 brûleurs à gaz. Partiellement électrifié en 1881, il transportait alors 320 ampoules dont la plupart étaient nichées dans des globes d’opaline. Un feston de pendentifs l’entoure, relevé de place en place par des motifs en forme de lyre. Le dessin est de Charles Garnier et le moulage a été réalisé dans les ateliers Lacarrière et Delatour. Il a été restauré en 1989.

L’entablement
L’entablement du plafond de la salle présente un couronnement de lumières formé par deux cent cinquante globes en verre dépoli, le collier de perles, surmontant la ceinture de diamants, composé de quatre séries de quinze lanternes rondes et de quatre lanternes ovales facettées. Ces trois cent quatorze sources lumineuses ont pu bénéficier, lors de l’éclairage au gaz, d’une ingénieuse évacuation directe et individuelle de la chaleur et des vapeurs produites par cette énergie.

La fosse d’orchestre
Les musiciens peuvent facilement s’y produire dans un grand orchestre symphonique. Cette fosse d’orchestre peut, si nécessaire, être recouverte d’un plancher mobile qui transforme alors l’avant-scène en une vaste avant-scène utilisée pour les récitals et les concerts. Une partie de sa projection dans la salle a été réduite lors de l’ouverture de la cloison d’avant-scène, permettant un agrandissement significatif de sa surface par la suppression des trois cabines centrales (trou du ventilateur, éclairagiste, chanteur principal) et de la rampe d’éclairage. Ces modifications portent sa taille actuelle à environ dix-huit mètres de longueur et neuf mètres de largeur, dont quatre sous l’avant-scène à différents niveaux de hauteur.

L’avant-scène
C’est la projection visible au public, devant le rideau de scène fermé. Sa profondeur est légèrement convexe vers la fosse d’orchestre. Elle était autrefois bordée d’une rampe d’éclairage, au centre de laquelle se trouvaient trois installations : un trou pour le souffleur et chanteur principal, un autre pour le régisseur et celui du régisseur lumière qui ordonnait à son équipe de changer les lumières au moyen de le système composé de plusieurs centaines de robinets de gaz et de tuyaux, appelé ensemble d’orgues d’éclairage en allusion à l’instrument de musique constitué d’une forêt de tuyaux métalliques. Cette rampe a été électrifiée dès l’apparition des ampoules à incandescence. Aujourd’hui, la régie lumière et ses pupitres électroniques sont situés dans l’auditorium derrière les troisièmes caissons avant.

Le cadre de scène et le rideau
La charpente de la scène mesure environ seize mètres de largeur et quatorze mètres de hauteur. Le rideau de scène a été peint en trompe-l’œil en 1874 par Auguste Rubé et Philippe Chaperon, également signataires du lambrequin. Il prépare le regard du spectateur à l’illusion de ce qu’est essentiellement toute représentation théâtrale, sa lourde draperie de velours rouge agrémentée de passementeries dorées est surmontée de l’imposant lambrequin de métal présentant, en son centre, un cartouche. Ce rideau peint, de 14,50 m sur 17,50 m, a été refait à l’identique sur toile de lin en 1952 par le peintre-décorateur Emile Bertin et restauré en 1996 par le peintre-décorateur Silvano Mattei

Espace coulisses

Le Foyer de la Danse
Au fond de la scène, dans ce qu’on appelle « l’antichambre », vous trouverez le Foyer de la Danse avec son lustre d’une beauté saisissante et ses magnifiques tableaux. Le Foyer de la Danse était autrefois un lieu de rencontre où les membres privilégiés pouvaient se présenter aux artistes ; de nos jours, les danseurs de ballet utilisent encore cet espace pour répéter et s’échauffer avant de monter sur scène.

Salle de danse
C’est un espace de travail pour les artistes du corps de ballet ; son ornementation, presque aussi raffinée que celle des espaces réservés au public, en fait un sanctuaire de la danse. Les murs latéraux sont rythmés par douze colonnes, cannelées en spirale, au centre desquelles se trouvent deux fenêtres en plein cintre se faisant face. Le mur de façade est principalement ouvert par une grande fenêtre qui est le seul accès. Le mur du fond est entièrement recouvert d’un miroir en trois parties, le verrier Saint-Gobain n’ayant pu, à l’époque, couler une aussi grande vitre d’un seul tenant. Le sol de 160 m2 est incliné, à l’identique de la scène, vers le mur du fond. Des barres de danse, montées sur d’élégantes consoles en fonte bronzée, se trouvent sur les trois côtés. Quatre panneaux de trois mètres de haut ornent les deux murs, ils ont été peints par Gustave Boulanger et représentent.

La décoration abondante est surmontée de la haute arche en saillie où se trouvent les portraits en médaillon à la mémoire de vingt danseuses célèbres dont les noms et les dates sont inscrits, Marie Taglioni, Carlotta Grisi, Marie Sallé, etc. Cette arche, bordée de vingt statues dorées d’anges musiciens , œuvre de Chabaud, est surmontée d’un plafond céleste, à dix mètres du sol, où s’ébattent une multitude d’oiseaux. Cette pièce est éclairée par un grand lustre en bronze et cristal, ainsi que par plusieurs candélabres sur les colonnes réunies dans les angles. Les côtés sont équipés de banquettes en velours pour les pauses. Un piano est toujours présent pour accompagner les exercices ou les répétitions.

Les loges des artistes
Il y a environ 80 loges individuelles et loges collectives de toutes tailles, pouvant accueillir jusqu’à cinq cents artistes. Ils sont répartis sur plusieurs étages, leurs fenêtres ouvrant sur des cours intérieures, sur la place Diaghilev et retournant sur la rue Scribe et la rue Gluck, jusqu’aux deux pavillons abritant la bibliothèque et la Rotonde du Glacier. Le chœur/loge des dames et le chœur/loge des hommes mesurent tous deux plus de 290 m2 et sont tous deux situés côté rue Gluck.

Il existe un ensemble de grandes loges individuelles pour les vedettes ou vedettes, comme celle de la chanteuse soprano Fanny Heldy, décorées dans le style Empire et portant le n°45, près de la scène. Situé côté jardin, il est actuellement réservé aux conducteurs. La figuration masculine est logée au deuxième entresol, sous le foyer de la Danse ; la figure féminine est au troisième étage; les vestiaires en mezzanine sont réservés aux musiciens.

Salles de répétition
Pour la chorégraphie, il y a une dizaine de salles en plus de la salle de danse : le studio circulaire (160 m 2) Zambelli est installé sous la coupole de la Bibliothèque-Musée. En 1957, l’architecte en chef Pierre-Henri Bailleau fait supprimer la partie supérieure de la cheminée du lustre, afin d’installer une salle de répétition sous la coupole métallique centrale, surplombant toute la salle de spectacle. Sous l’impulsion du directeur de danse Rudolf Noureev et de l’architecte Jean-Loup Roubert, la rotonde Bailleau, haute de 17 mètres, a été divisée en hauteur : au niveau inférieur se trouvent le studio Lifar et le studio Noureev, d’une surface de 220 m2 chacun, éclairés par une rangée d’oeils de bœuf. Le studio Petipa (400 m2), couvert par les structures métalliques du grand dôme, se trouve au niveau supérieur.

Salle de répétition est une vaste salle de répétition à colonnes et six fenêtres, destinée aux artistes du chœur, située directement en contrebas du Foyer de la Danse au cœur de la partie arrière du théâtre, au rez-de-chaussée. Le Foyer du Chant, ou atelier Messager, en boiseries et sobrement décoré de portraits de chanteurs lyriques, est une grande salle au rez-de-chaussée, ses fenêtres ouvrent sur la rue Scribe et la place Diaghilev.

Restaurant
Garnier avait initialement prévu d’installer un restaurant dans l’opéra ; cependant, pour des raisons budgétaires, il n’a pas été achevé dans la conception originale. Lors de la troisième tentative d’introduction depuis 1875, un restaurant a été ouvert sur le côté est du bâtiment en 2011. Le restaurant, qui dispose de trois espaces différents et d’une grande terrasse extérieure, est accessible au grand public.

Le réservoir d’eau
Au cinquième sous-sol de l’Opéra se cache un lac mystérieux qui reste l’un des secrets les mieux gardés du palais. Sous la scène, au plus près des fondations de l’édifice, se trouve le réservoir d’eau qui se trouve sous l’édifice et qui a donné naissance à de nombreux mythes et légendes sur le Palais Garnier et sa construction. Un lac artificiel. Ce dernier est même indispensable au bâtiment ; lors de la construction de l’Opéra, la fragilité des sols et les infiltrations d’eau ont posé un problème majeur, et l’idée d’un grand réservoir étanche a germé.

Les passages secrets
A l’origine, deux passages principaux composaient le réseau de passages secrets de l’Opéra. Venant des sous-sols, ils ont traversé le Grand Foyer pour déboucher au quatrième étage dans un espace appelé « patinage », en référence aux glissades exécutées par les petits rats d’opéra. Aujourd’hui, l’une de ces artères est encore praticable mais l’autre est occupée par une descente pluviale.

La chambre des cabestans
Quinze mètres sous la scène, la salle des cabestans vous plonge au cœur des rouages ​​d’un théâtre parisien du XIXe siècle. Ici, vous découvrirez les mécanismes qui servaient à faire apparaître sur scène les interprètes et les décors.

Bibliothèque-Musée de l’Opéra
Les collections de la Bibliothèque-Musée de l’Opéra (Bibliothèque nationale de France) préservent la mémoire du théâtre depuis trois siècles. La galerie du musée présente en permanence, peintures, dessins, photographies et maquettes de décors en volume. Après la chute de l’Empire, les locaux ne furent jamais terminés : sur l’escalier menant à la salle d’expositions temporaires, subsiste l’appareil massif de blocs de pierre tel qu’il était en 1870. Accès à la salle de lecture, installée dans la rotonde de l’empereur , est réservé aux chercheurs.

Galerie de l’Orchestre, Grand Vestibule
La galerie de l’orchestre offre un dernier regard sur le Palais Garnier et propose un document audiovisuel relatant son histoire. Le grand vestibule avec les statues des quatre compositeurs Rameau, Lulli, Gluck et Haendel, mène à la sortie.

Toits et margelles
Le grand dôme central est recouvert de cuivre qui, lorsqu’il s’oxyde, prend une couleur verte. Autrefois, les coupoles des deux pavillons étaient également couvertes de la même manière, aujourd’hui elles sont en zinc, comme les autres toitures de l’édifice. Certaines décorations des dômes recouvrant les deux pavillons latéraux sont en plomb. La lanterne du grand dôme est en cuivre repoussé, doré.

La façade est surmontée des Renommées, deux groupes réalisés par Charles Gumery, l’Harmonie (à gauche) et La Poésie (à droite). Ces statues, hautes de 7,50 mètres, ont été restaurées et leur structure interne, en fer, a été remplacée par de l’acier inoxydable. Leur dorure d’origine avait été réalisée par galvanoplastie dans les ateliers de l’orfèvrerie Christofle.

L’entablement du grenier est couronné d’une frise en fonte peinte de vernis doré, une série de masques alternant avec des guirlandes, œuvre du sculpteur Jean-Baptiste-Jules Klagmann. Le fronton de la cage de scène est orné de deux parapets (est et ouest) identiques, La Renommée retenant Pégase (d’Eugène-Louis Lequesne), tandis que le sommet reçoit l’ensemble formé par Apollon couronnant Poésie et Musique, d’Aimé Millet. Ce groupe, haut de 7,50 m et pesant treize tonnes, fait office de paratonnerre ; elle est en bronze naturel, seule la lyre étant dorée ; il fut sculpté directement sur place par Millet, puis réalisé en six mois en 1869 par l’atelier Denière, et enfin assemblé en deux mois au sommet de l’Opéra en 1870.

La restauration fonctionne
Depuis 1990, l’Opéra de Paris a lancé une importante campagne de restauration du Palais Garnier. Les grands travaux menés sur la scène, la salle et la façade principale, ainsi que la restauration du grand foyer et de ses pièces attenantes, se poursuivent sur plusieurs années et se prolongent aujourd’hui par une opération de remise à niveau des réseaux électriques. la norme. le bâtiment.

En 2000, le lifting suivi d’une restauration approfondie et scientifique de la façade principale de l’opéra amène le public à reconsidérer cette élévation noircie et abîmée par le temps et à une redécouverte complète de son décor dans sa polychromie d’origine, ses dorures et la variété des matériaux qui le composent, dont certains proviennent de contrées lointaines. Les initiales dorées de Napoléon et d’Eugénie figurant sur les médaillons surmontant la façade, supprimées après la chute du Second Empire, sont restaurées à cette occasion.

Mai 2004, les décors prestigieux imaginés par l’architecte pour le grand foyer et inaugurés pour la première fois le 5 janvier 1875 retrouvent leur éclat perdu. Le tapissier français Charles Jouffre s’est vu confier la restauration des grands rideaux et tentures murales de ce prestigieux chantier, de nouveaux longs rideaux dorés, chatoyants de veines légères, drapés dans leurs plis somptueux et communiquent au foyer un faste de belle facture.