Visite guidée du Musée Pasteur, Paris, France

Le Musée Pasteur est un musée dédié au scientifique français Louis Pasteur. Il est situé au sein de l’Institut Pasteur au 25 Rue du Docteur Roux, Paris, France, dans le 15ème arrondissement. Le musée a été créé en 1935, en l’honneur de Louis Pasteur, et conserve sa mémoire dans l’appartement où il a passé les sept dernières années de sa vie. Les salles, préservées en l’état, témoignent de la vie quotidienne du couple Pasteur, tandis que dans la salle des souvenirs scientifiques, les instruments scientifiques originaux retracent les nombreuses découvertes de l’illustre savant. La visite se termine par la superbe crypte d’inspiration byzantine où reposent Louis Pasteur et son épouse.

Le Musée Pasteur, consacré à la vie de Louis Pasteur, est installé dans l’appartement qu’il a occupé pendant les sept dernières années de sa vie. La visite se termine par la chapelle d’inspiration byzantine. D’après un plan de l’architecte Charles Girault, la crypte où reposent Louis Pasteur et son épouse, a été décorée de mosaïques, réalisées par l’atelier de mosaïque parisien Guilbert-Martin. Celles-ci ont été réalisées sur la base des dessins et cartons du peintre Luc-Olivier Merson, évoquant les différents travaux et domaines d’activité du scientifique.

Le bâtiment a été classé monument historique en 1981. Le musée trouve son origine dans une donation familiale dans les années 1930. Le professeur Louis Pasteur Vallery-Radot, petit-fils de l’érudit Louis Pasteur, soucieux de perpétuer l’esprit des lieux en restituant à l’appartement son plan d’origine, fait don à l’Institut Pasteur de tous les meubles et objets ayant appartenu à ses grands-parents. Les appartements de M. et Mme Louis Pasteur sont remarquablement conservés et offrent également un parfait témoignage historique de l’habitat bourgeois parisien à la fin du XIXe siècle.

Biographie
Louis Pasteur était un scientifique, chimiste, physicien et microbiologiste français. Pionnier de la microbiologie, il a joui d’une grande réputation de son vivant pour ses découvertes des principes de la vaccination, de la fermentation microbienne et de la pasteurisation. Ses recherches en chimie ont conduit à des percées remarquables dans la compréhension des causes et de la prévention des maladies, qui ont jeté les bases de l’hygiène, de la santé publique et d’une grande partie de la médecine moderne. Ses travaux sont crédités d’avoir sauvé des millions de vies grâce au développement de vaccins contre la rage et l’anthrax. Il est considéré comme l’un des fondateurs de la bactériologie moderne et a été honoré comme le « père de la bactériologie » et comme le « père de la microbiologie ».

Pasteur était responsable de réfuter la doctrine de la génération spontanée. Sous les auspices de l’Académie française des sciences, son expérience a démontré que dans des flacons stérilisés et scellés, rien ne se développait jamais ; et, à l’inverse, dans des flacons stérilisés mais ouverts, des micro-organismes pourraient se développer. Pour cette expérience, l’académie lui décerne le prix Alhumbert doté de 2 500 francs en 1862.

Pasteur est également considéré comme l’un des pères de la théorie des germes sur les maladies, qui était un concept médical mineur à l’époque. Ses nombreuses expériences ont montré que les maladies pouvaient être prévenues en tuant ou en arrêtant les germes, soutenant ainsi directement la théorie des germes et son application en médecine clinique. Il est surtout connu du grand public pour son invention de la technique de traitement du lait et du vin pour stopper la contamination bactérienne, procédé aujourd’hui appelé pasteurisation. Pasteur a également fait des découvertes importantes en chimie, notamment sur la base moléculaire de l’asymétrie de certains cristaux et de la racémisation. Au début de sa carrière, ses recherches sur l’acide tartrique ont abouti à la première résolution de ce qu’on appelle maintenant les isomères optiques.

Asymétrie moléculaire
Dans les travaux que Pasteur mena au début de sa carrière scientifique de chimiste, il résolut en 1848 un problème qui se révélera plus tard d’une importance capitale dans le développement de la chimie contemporaine : la séparation des deux formes d’acide tartrique.

Les travaux de Pasteur dans ce domaine ont conduit, quelques années plus tard, à la naissance du domaine de la stéréochimie avec la publication du livre Chemistry in Space de van ‘t Hoff qui, en introduisant la notion d’asymétrie de l’atome de carbone a grandement contribué à le développement de la chimie organique moderne.

Fermentation
Pasteur était motivé pour enquêter sur la fermentation alors qu’il travaillait à Lille. Pasteur a démontré que cette théorie selon laquelle la fermentation était causée par la décomposition était incorrecte et que la levure était responsable de la fermentation pour produire de l’alcool à partir du sucre. Il a également démontré que, lorsqu’un micro-organisme différent contaminait le vin, de l’acide lactique était produit, rendant le vin acide. En 1861, Pasteur a observé que moins de sucre fermentait par partie de levure lorsque la levure était exposée à l’air. Le taux inférieur de fermentation aérobie est devenu connu sous le nom d’effet Pasteur.

Les recherches de Pasteur ont également montré que la croissance des micro-organismes était responsable de la détérioration des boissons, telles que la bière, le vin et le lait. Une fois cela établi, il a inventé un procédé dans lequel des liquides tels que le lait étaient chauffés à une température comprise entre 60 et 100 °C. Cela a tué la plupart des bactéries et des moisissures déjà présentes en leur sein. Pasteur et Claude Bernard ont effectué des tests sur le sang et l’urine le 20 avril 1862. Pasteur a breveté le procédé, pour lutter contre les «maladies» du vin, en 1865. La méthode est devenue connue sous le nom de pasteurisation et a rapidement été appliquée à la bière et au lait.

La contamination des boissons a conduit Pasteur à l’idée que les micro-organismes infectant les animaux et les humains provoquent des maladies. Il a proposé d’empêcher l’entrée de micro-organismes dans le corps humain, ce qui a conduit Joseph Lister à développer des méthodes antiseptiques en chirurgie. En 1866, Pasteur publie des Etudes sur le Vin, sur les maladies du vin, et il publie des Etudes sur la Bière en 1876, sur les maladies de la bière.

Maladie du ver à soie
En 1865, Jean-Baptiste Dumas, chimiste, sénateur et ancien ministre de l’Agriculture et du Commerce, demande à Pasteur d’étudier une nouvelle maladie qui décime les élevages de vers à soie du sud de la France et de l’Europe, la pébrine, caractérisée à l’échelle macroscopique par des taches noires. et à l’échelle microscopique par les « Cornalia corpuscules ». Pasteur accepte et effectue cinq longs séjours à Alès, entre le 7 juin 1865 et 1869.

Pasteur a d’abord fait la distinction entre les deux maladies pébrine et flacherie. A une époque où Pasteur n’avait pas encore compris la cause de la pébrine, il propagea un procédé efficace pour stopper les infections : un échantillon de chrysalides était choisi, elles étaient broyées et les corpuscules étaient recherchés dans la matière broyée ; si la proportion de pupes corpusculaires dans l’échantillon était très faible, la chambre était considérée comme bonne pour la reproduction. Cette méthode de tri des « graines » (œufs) est proche d’une méthode qu’Osimo avait proposée quelques années plus tôt, mais dont les essais n’avaient pas été concluants. Pasteur a également montré que la maladie était héréditaire. Pasteur a mis au point un système pour prévenir la pébrine. Par ce procédé, Pasteur freine la pébrine et sauve une grande partie de l’industrie de la soie dans les Cévennes.

Choléra du poulet
Les premiers travaux de Pasteur sur le développement de vaccins portaient sur le choléra du poulet. Il a reçu les échantillons de bactéries (appelées plus tard Pasteurella multocida après lui) d’Henry Toussaint. Il a commencé l’étude en 1877 et, l’année suivante, a pu maintenir une culture stable en utilisant des bouillons. Après une culture continue, il a constaté que les bactéries étaient moins pathogènes. Certains de ses échantillons de culture ne pouvaient plus induire la maladie chez des poulets sains.

En 1879, Pasteur, prévoyant des vacances, chargea son assistant, Charles Chamberland, d’inoculer les poulets avec une culture bactérienne fraîche. Chamberland a oublié et est parti lui-même en vacances. A son retour, il a injecté les cultures d’un mois à des poulets sains. Les poulets ont montré quelques symptômes d’infection, mais au lieu que les infections soient mortelles, comme c’était généralement le cas, les poulets se sont complètement rétablis. Chamberland a supposé qu’une erreur avait été commise et voulait rejeter la culture apparemment défectueuse, mais Pasteur l’a arrêté. Pasteur a injecté aux poulets fraîchement récupérés des bactéries fraîches (qui normalement tueraient d’autres poulets), les poulets ne montraient plus aucun signe d’infection. Il était clair pour lui que les bactéries affaiblies avaient rendu les poulets immunisés contre la maladie.

Pasteur a attribué que les bactéries étaient affaiblies par le contact avec l’oxygène. Il a expliqué que les bactéries conservées dans des récipients scellés ne perdaient jamais leur virulence et que seules celles exposées à l’air dans les milieux de culture pouvaient être utilisées comme vaccin.

Anthrax
Dans les années 1870, il applique cette méthode d’immunisation à l’anthrax, qui affecte le bétail, et suscite l’intérêt pour la lutte contre d’autres maladies. Pasteur a cultivé des bactéries à partir du sang d’animaux infectés par l’anthrax. Lorsqu’il a inoculé la bactérie aux animaux, l’anthrax s’est produit, prouvant que la bactérie était la cause de la maladie.

De nombreux bovins mouraient d’anthrax dans des « champs maudits ». Pasteur a appris que les moutons morts de l’anthrax étaient enterrés dans le champ. Pasteur pensait que les vers de terre auraient pu faire remonter la bactérie à la surface. Il a trouvé des bactéries de l’anthrax dans les excréments de vers de terre, ce qui montre qu’il avait raison. Il a dit aux fermiers de ne pas enterrer les animaux morts dans les champs.

Pasteur avait essayé de développer le vaccin contre l’anthrax depuis 1877, peu après la découverte de la bactérie par Robert Koch. Pasteur a découvert que le bacille de l’anthrax n’était pas facilement affaibli par la culture à l’air car il formait des spores – contrairement au bacille du choléra du poulet. Pasteur n’a pas révélé directement comment il préparait les vaccins utilisés à Pouilly-le-Fort. Bien que son rapport l’ait indiqué comme un « vaccin vivant », ses cahiers de laboratoire montrent qu’il a en fait utilisé un vaccin tué au dichromate de potassium, tel que développé par Chamberland, assez similaire à la méthode de Toussaint.

Érysipèle du porc
En 1882, Pasteur envoie son assistant Louis Thuillier dans le sud de la France à cause d’une épizootie de rouget du porc. Thuillier a identifié le bacille responsable de la maladie en mars 1883. Pasteur et Thuillier ont augmenté la virulence du bacille après l’avoir fait passer à travers des pigeons. Ensuite, ils ont transmis le bacille à des lapins, l’ont affaibli et ont obtenu un vaccin.

Rage
Pasteur a produit le premier vaccin contre la rage en cultivant le virus chez des lapins, puis en l’affaiblissant en séchant le tissu nerveux affecté. Le vaccin contre la rage a été initialement créé par Emile Roux, un médecin français et un collègue de Pasteur, qui avait produit un vaccin tué en utilisant cette méthode. Le vaccin avait été testé sur 50 chiens avant son premier essai sur l’homme.

Ce vaccin a été utilisé sur Joseph Meister, 9 ans, le 6 juillet 1885, après que le garçon ait été gravement mutilé par un chien enragé. Après avoir consulté des médecins, il a décidé de poursuivre le traitement. En 11 jours, Meister a reçu 13 inoculations, chaque inoculation utilisant des virus qui avaient été affaiblis pendant une période plus courte. Trois mois plus tard, il examina Meister et constata qu’il était en bonne santé.

En 1886, il traita 350 personnes, dont une seule développa la rage. Le succès du traitement a jeté les bases de la fabrication de nombreux autres vaccins. Le premier des Instituts Pasteur a également été construit sur la base de cette réalisation.

Le musée
Après 30 ans passés à l’Ecole Normale, Louis Pasteur s’installe en 1888 dans l’appartement qui lui est réservé au sein de l’Institut. Aujourd’hui musée Pasteur, ce lieu est riche des collections qu’il conserve et de la personnalité qu’il évoque.

Louis Pasteur habitera cet appartement durant les sept dernières années de sa vie de 1888 à 1895. Quelque temps après la mort de Madame Pasteur en 1910, à l’exception du mobilier constitutif et de quelques tableaux, tous les effets personnels du lettré furent transporté à Versailles dans l’hôtel Vallery-Radot.

Lors de la commémoration du centenaire de la naissance de Louis Pasteur en 1922, les délégués des Nations et des Universités étrangères visitent l’appartement. Dans le salon, flacons, fioles, microscopes ayant appartenu à Louis Pasteur sont réunis dans plusieurs vitrines. Ces objets constitueront la collection préliminaire de la salle des mémoires scientifiques, créée 15 ans plus tard.

L’appartement a été reconstruit, seuls les 1er et 2ème étages sont refaits à neuf. L’aménagement d’origine est restitué le plus fidèlement possible, où certains objets, témoignages d’admiration ou de reconnaissance, évoquent l’œuvre de Louis Pasteur. Le 20 mai 1936, la reconstruction était achevée. L’appartement devient alors le Musée Pasteur. Le musée Pasteur est depuis lors un musée du souvenir. A la fois musée scientifique et musée d’art, il représente également un exemple très rare de l’art décoratif de la fin du XIXe siècle.

Le Musée Pasteur conserve une importante collection liée à la mémoire et à la vie de Louis Pasteur. La collection du musée Pasteur conserve une riche iconographie consacrée à Louis Pasteur et à l’histoire de Pasteur. Des photographies illustrent Louis Pasteur et d’autres scientifiques, mais aussi des peintures, des gravures, des dessins, des sculptures, des médailles, etc.

Institut Pasteur
Après avoir développé le vaccin contre la rage, Pasteur a proposé un institut pour le vaccin. En 1887, la collecte de fonds pour l’Institut Pasteur a commencé, avec des dons de nombreux pays. Le statut officiel fut enregistré en 1887, stipulant que les buts de l’institut étaient « le traitement de la rage selon la méthode mise au point par M. Pasteur » et « l’étude des maladies virulentes et contagieuses ». L’institut est inauguré le 14 novembre 1888. Il réunit des scientifiques de diverses spécialités. Depuis 1891, l’Institut Pasteur s’est étendu à différents pays et il existe actuellement 32 instituts dans 29 pays de différentes parties du monde.