Visite guidée du musée Marmottan Monet, Paris, France

Le musée Marmottan Monet, situé dans le 16e arrondissement de Paris à proximité du jardin du Ranelagh, est un musée des beaux-arts situé à Paris. Il présente notamment une collection d’œuvres d’art et de peintures du Premier Empire, ainsi que des œuvres de peintres impressionnistes, dont la plus grande collection au monde d’œuvres de Claude Monet.

Le musée Marmottan Monet présente plus de trois cents peintures impressionnistes et postimpressionnistes de Claude Monet, dont son impression de 1872, Sunrise. La renommée du musée Marmottan est le fruit d’une donation en 1966 par Michel Monet, second fils et unique héritier de Claude.

Le musée Marmottan Monet a ouvert ses espaces à l’impressionnisme en 1940, lorsqu’il a accueilli l’impression emblématique de Monet, Sunrise. Ce tableau, entré dans l’histoire pour avoir inspiré le nom du mouvement, était la pierre angulaire des collections impressionnistes du Musée.

En 1966 survient un autre événement majeur dans la vie des collections : le musée devient légataire universel de Claude Monet via son fils Michel Monet. Elle hérite ainsi à la fois de la maison de Giverny et des œuvres restées dans la famille : plus d’une centaine de toiles retraçant la carrière de la figure de proue de l’impressionnisme. Outre des chefs-d’œuvre de la jeunesse et de la maturité de l’artiste (Le Train dans la neige. La Locomotive ; Se promener à Argenteuil ; Le Pont de l’Europe, Gare Saint-Lazare ; Les Chambres du Parlement de Londres, Reflets sur la Tamise, etc. .) l’ensemble est remarquable par les toiles monumentales représentant les nénuphars et le jardin de Giverny.

Jamais montrées du vivant de l’artiste, ces œuvres ont été exposées pour la première fois à leur entrée au Musée. Seule institution à détenir les dernières toiles du Pont japonais et de La Maison vue de la roseraie, le musée Marmottan Monet, qui abrite la première collection mondiale d’œuvres de Monet, propose une expérience unique de son art tant en quantité qu’en rareté.

Le bâtiment
Situé au hameau de Passy, ​​le Château de la Muette fut vendu par lots par le gouvernement révolutionnaire en 1790. Une partie de son ancien domaine était désormais occupée par le Ranelagh, jardin d’agrément du nom du seigneur irlandais qui avait mis cette mode en Londres. Lorsque Passy est absorbé par Paris en 1860, le terrain devient propriété communale et le baron Haussmann ordonne qu’il soit transformé en jardin, en gardant le nom de Ranelagh. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les terrains donnant sur ce parc de six hectares sont prisés par une clientèle fortunée désireuse d’y construire des hôtels particuliers.

A l’origine pavillon de chasse du duc de Valmy, la maison à l’orée du bois de Boulogne est achetée par Jules Marmottan en 1882 qui la lègue plus tard à son fils Paul Marmottan. Marmottan s’installe dans la loge et, s’intéressant à l’époque napoléonienne, il agrandit la collection de peintures, de meubles et de bronzes de son père. Marmottan a légué sa maison et sa collection, ainsi que sa bibliothèque, la Bibliothèque Marmottan de Boulogne, à l’Académie des Beaux-Arts. L’Académie a ouvert la maison et la collection sous le nom de Musée Marmottan en 1934.

Histoire
Le musée trouve son origine dans le don par l’historien d’art Paul Marmottan de son hôtel particulier et de ses collections de la Renaissance et de l’époque napoléonienne à l’Académie des Beaux-Arts en 1932.

Né à Valenciennes le 26 décembre 1829, Jules Marmottan est issu d’une famille du Quesnoy, dans le nord de la France. En tant qu’amateur d’art, Marmottan a pris conseil auprès d’Antoine Brasseur, un marchand dont on se souvient pour avoir fait don de soixante-quatre tableaux de maîtres anciens et d’une importante collection de céramiques au musée d’art de sa ville natale de Lille. Par son intermédiaire, Marmottan acquiert une quarantaine de tableaux d’artistes de la pré-Renaissance venus d’Italie, de Flandre et d’Allemagne, dont une remarquable et rare Descente de croix de Hans Muelich. Des statuettes en bois polychrome de Malines et des tapisseries de la vie des saints Suzanne et Alexandre illustrent également son goût pour l’art médiéval et de la Renaissance. Acquis auprès d’un marchand installé de longue date à Cologne par un amateur d’art qui a partagé sa vie entre Valenciennes et Bordeaux,

Son fils, Paul Marmottan, un homme indépendant, il consacre son temps à l’étude de l’histoire et de l’art de la période 1789-1830. Il devient un auteur prolifique et un spécialiste reconnu des périodes Consulat et Empire, contribuant à réhabiliter son art souvent méconnu. Ses recherches d’historien ont éclairé ses acquisitions en tant qu’amateur d’art travaillant à imiter son père et à constituer sa propre collection.

Paul Marmottan réunit ses premières acquisitions dans le pavillon qu’il redécora entièrement dans le style Empire. Il y expose des effigies de membres de la famille de l’empereur en marbre de Carrare. Le mobilier soigneusement choisi provient notamment du palais des Tuileries, l’une des résidences de Napoléon, et du Palazzo Reale di Portici à Naples, qui avait été meublé pour la sœur de Napoléon, Caroline, épouse du prince Murat.

Marmottan a également réuni une collection rare et représentative des « petits maîtres » encore classiques des décennies post-révolutionnaires, dont les paysages ont fait l’objet de son livre L’École française de peinture (1789-1830), publié en 1886. Cet ensemble faisant autorité a été accroché dans le pavillon au tournant du XXe siècle. Entre autres toiles, des paysages de Jean Victor Bertin (p. 66), Étienne Joseph Bouhot, Louis Gauffier, Adolphe Eugène Gabriel Roehn et Jacques François Joseph Swebach (dit Swebach-Desfontaines) ont été assemblés autour de ses pièces marquantes : six représentations de demeures peintes vers 1810 par Jean Joseph Xavier Bidauld en collaboration avec Carle Vernet et Louis Léopold Boilly.

Marmottan était un spécialiste de Boilly et avait écrit une monographie marquante sur ce peintre. Une trentaine de portraits de l’artiste ont toujours été accrochés dans la maison principale, et ce n’est sûrement pas un hasard si son nom a été donné à la rue posée perpendiculairement à l’avenue Raphaël, à côté de l’hôtel particulier du collectionneur, en 1913.

Vers 1910, Paul Marmottan acquiert un terrain attenant afin de construire une extension de sa maison. A cette époque également, il modifie la partie de l’hôtel particulier présentant la collection de son père afin d’y présenter également ses propres acquisitions. Il a repensé plusieurs salons de la maison principale, la chambre au deuxième étage, la salle à manger actuelle et les deux salons ronds du premier étage font partie des espaces transformés. Le décor a été conçu par Marmottan lui-même, auteur d’un ouvrage faisant autorité sur Le Style Empire.

La rotonde par laquelle les visiteurs entrent aujourd’hui dans le musée servait à l’époque de vestibule et était décorée dans le style Empire de niches et de sculptures en marbre. L’artisan a réalisé une série de pilastres à bases cannelées, des colonnes ioniques et une frise sculptée de griffons et de guirlandes en stuc avec dorure partielle. Dans chacun de ces salons, ainsi que dans la salle à manger actuelle, un soin particulier a été apporté aux portes, celles-ci étant décorées de danseuses à l’antique et couronnées d’élégantes figures de stuc aux drapés grecs se détachant sur des fonds unis colorés. Pour meubler ces chambres spacieuses, Paul Marmottan fit plusieurs acquisitions importantes au premier rang desquelles un lit ayant appartenu à Napoléon Ier, le Lustre aux Musiciens, le bureau portant l’estampille de Pierre Antoine Bellangé,

Paul Marmottan lègue sa maison à une institution culturelle afin de la conserver et de l’ouvrir au public, tâche qu’il confie à l’Académie des Beaux-Arts qui hérite du bâtiment et de ses collections à sa mort le 15 mars 1932. L’Académie des Beaux-Arts, comme on l’appelle depuis 1803, a été fondée en 1648 sous le nom d’Académie Royale de Peinture pour défendre l’art français. Chargé de l’enseignement et de l’organisation du Salon, il se consacre à la préservation de la tradition artistique nationale. Le legs Paul Marmottan a élargi sa mission en en faisant la gardienne d’une part importante du patrimoine français.

L’une des fondations de l’Académie des Beaux-Arts, le musée Marmottan ouvre au public le 21 juin 1934. Conformément à la volonté de son fondateur, les petites pièces ou pièces annexes (cuisines, salles de bains, etc.) disparaissent pour créer des espaces plus grands et faciliter la circulation des visiteurs. Outre cette adaptation physique, d’autres changements attendaient le musée car l’aura de l’Académie des Beaux-Arts attirait de nouvelles donations et legs. Le musée enrichit ses collections et ouvre un nouveau chapitre de son histoire.

Related Post

L’art de la seconde moitié du XIXe siècle entre au musée Marmottan en 1938. Les dessins offerts par le fils de William Adolphe Bouguereau. Entre 1940 et 1947, Victorine fait plusieurs dons de sa main à l’Académie des Beaux-Arts. Ces objets d’art asiatiques, peintures et dessins anciens et modernes illustrent les goûts éclectiques du docteur. Et tandis que Le Buveur de Frans Hals et Le Fumeur de pipe de Dirck van Baburen étaient chez eux dans l’ancienne demeure de Paul Marmottan, l’entrée d’Impression, Sunrise et de dix autres toiles impressionnistes marque un tournant majeur.

A l’heure où le Docteur de Bellio s’impose comme l’un des premiers soutiens de Claude Monet et de ses amis, Paul Marmottan et l’Académie des Beaux-Arts les combattent. Avec l’entrée au musée de ces onze toiles impressionnistes en 1940, l’Académie reconnaissait enfin la valeur de l’impressionnisme. De plus, ce faisant, elle est devenue propriétaire et gardienne de l’œuvre qui a donné son nom au groupe. L’arrivée des toiles de Monet, Berthe Morisot, Pierre Auguste Renoir, Alfred Sisley, Camille Pissarro et Armand Guillaumin a été dûment célébrée. Ils constituaient la pierre angulaire des collections impressionnistes du musée Marmottan.

Grâce à Michel Monet, la collection impressionniste deviendra bientôt l’une des grandes richesses du musée. Michel Marmottan fait du Musée Marmottan le légataire unique de Claude Monet. À sa mort, en 1966, plus d’une centaine de Monets, dont un ensemble unique de Nymphéas de grand format, viennent enrichir la collection de l’institution.

Les salons de l’hôtel particulier de Paul Marmottan étant trop exigus pour exposer des œuvres d’une telle ampleur, une nouvelle salle a été spécialement aménagée sous le jardin. En 1970, ces toiles, pour la plupart inédites, sont exposées. Ils forment la plus grande collection au monde d’œuvres de Claude Monet. La maison de Paul Marmottan avait grandi et était maintenant aussi la maison du père de l’impressionnisme. Le musée est devenu connu sous le nom de Musée Marmottan Monet.

De nombreux autres bienfaiteurs ont enrichi le musée depuis sa création. En 1981, Daniel Wildenstein offre la collection d’enluminures que son père, Georges, a commencé à constituer à l’âge de seize ans. Entre 1909 et 1930, le marchand avait acquis de nombreuses œuvres de premier ordre aux enchères, en galeries et sur le marché Biron à Paris. Issu de collections prestigieuses, celles de Jean Dollfus, Édouard Aynard et Frédéric Engel-Gros, cet ensemble comportait de nombreux chefs-d’œuvre, dont plusieurs pages attribuées à Jean Fouquet, Jean Bourdichon, Jean Perréal et Giulio Clovio. Complété par Daniel, l’ensemble de la collection a été déposé au Musée Marmottan Monet.

Collections
Les 322 miniatures des écoles française, italienne, flamande et anglaise, datant du Moyen Âge à la Renaissance, constituent l’une des plus belles collections d’enluminures de France. Hôtel particulier de style Empire et grand centre de l’impressionnisme, le musée est également devenu un lieu incontournable pour l’étude des manuscrits anciens.

Jacque Carlu, alors conservateur du musée, a construit un espace d’exposition spécial pour la collection Monet dans un niveau inférieur du musée. Inspirée de la salle conçue pour les peintures murales des Nymphéas de Monet au musée de l’Orangerie, la grande salle ouverte permet aux visiteurs de voir une progression de l’œuvre de Monet, ainsi que de voir ses toiles de près et de loin.

L’une des pièces les plus remarquables du musée est l’impression de Monet, Sunrise (Impression, Soleil Levant), le tableau dont le mouvement impressionniste tire son nom. Le tableau a été volé au musée Marmottan en 1985 mais récupéré cinq ans plus tard et retourné à l’exposition permanente en 1991.

Collections Jules et Paul Marmottan
Les collections de Paul Marmottan, léguées en 1932 avec l’hôtel particulier qui abrite le musée, comprennent des œuvres de peintres primitifs italiens, allemands et flamands (Michel Haider) ainsi que des sculptures, des tapisseries et des vitraux anciens. La plupart des collections sont cependant consacrées à l’art du Premier Empire avec un riche ensemble de mobilier (Jacob, Bellangé, Thomire, Feuchère…), de sculptures (Canova, Chaudet, Chinard, Pajou…), d’objets d’art , peintures…

Cette collection comprend des œuvres des plus grands artistes de l’époque tels que David, Ingres, Gros, Girodet, Fabre, Boilly et dans sa galerie de portraits, François Gérard, Louis Gauffier, Carle Vernet, etc.

Donation Collection Duhem
Peintre et collectionneur du Nord de la France, Henri Duhem (1860-1941) a constitué avec son épouse Marie Duhem, née Sergent, une collection d’œuvres majeures. Jusqu’à sa mort en 1941, il vécut entouré des bons soins de la nièce de sa femme, Nelly Sergeant, qui devint son unique héritière. Soucieuse de perpétuer la mémoire des deux artistes et de répondre aux souhaits d’Henri et Marie Duhem, Nelly Sergent-Duhem légua l’intégralité de leur collection à l’Académie des Beaux-Arts en 1985.

Cette collection comprend plus d’une centaine de peintures, aquarelles et bronzes d’artistes français des XIXe et XXe siècles : Eugène Boudin, Jules Breton, Eugène Carrière, Jean-Baptiste Camille Corot, Paul Gauguin, Albert Lebourg, Claude Monet ainsi que Rembrandt …

Enluminures
Déplacée au premier étage à partir du 14 avril 2010, la salle Georges Wildenstein rassemble un ensemble exceptionnel d’enluminures des écoles française, italienne, flamande et anglaise du XIIIe au XVIe siècle, certaines de la main de peintres célèbres tels que Sano di Pietro, Jean Fouquet, Jean Bourdichon ou Giulio Clovio.

Collection Claude Monet
Le musée possède la plus grande collection d’œuvres de Monet au monde (94 toiles, 29 dessins, 8 carnets de croquis, ses palettes, ses lettres, photographies, objets personnels). Toute la carrière du maître de l’impressionnisme est retracée à travers ses peintures et ses dessins. Certaines de ses œuvres les plus célèbres sont exposées dans le musée qui porte désormais son nom : notamment la fameuse Impression, soleil levant, qui est le premier tableau proprement impressionniste (et qui a d’ailleurs donné son nom au mouvement), Sur la plage à Trouville de 1870, le Portrait de Poly de 1886, les Ponts japonais, le Bateau de Giverny de 1887, Londres. Le Parlement. Reflets sur la Tamise de 1905, Cathédrale de Rouen, effet de soleil, fin de journée et les Nymphéas de 1916 à 1919.

Les impressionnistes
Autour de Claude Monet, tous les grands maîtres de la peinture impressionniste, mais aussi post-impressionniste, sont présents ainsi que d’autres peintres moins connus du grand public, contribuant à faire du musée Marmottan-Monet l’un des plus complets au monde pour ces deux mouvements majeurs de l’art du XIXe siècle.

Au fil des salles, des œuvres d’Eugène Boudin, Johan Barthold Jongkind, Camille Corot, Caillebotte, Degas, Manet, Berthe Morisot, Pissarro, Armand Guillaumin, Auguste Renoir, Auguste Rodin, Alfred Sisley, Paul Gauguin, Paul Signac, Albert Lebourg, Henri Lebasque…

Collection Berthe Morisot
Grâce aux legs des petits-fils de l’artiste Denis et Julien Rouart et de leurs épouses en 1993 et ​​1996, le musée possède la plus grande collection au monde d’œuvres de Berthe Morisot, épouse d’Eugène Manet, lui-même frère d’Édouard Manet et élève de Corot. Le musée conserve ainsi 81 œuvres de l’artiste parmi lesquelles des peintures, des aquarelles, des pastels et des dessins, ainsi qu’un dépôt de sept carnets de croquis.

Share
Tags: France