Dans un sens moderne, la comédie se réfère à tout discours ou travail généralement destiné à être humoristique ou amusant en provoquant le rire, en particulier dans le théâtre, la télévision, le cinéma, la comédie stand-up, ou tout autre moyen de divertissement. Les origines du terme se trouvent dans la Grèce antique. Dans la démocratie athénienne, l’opinion publique des électeurs était influencée par la satire politique des poètes comiques dans les théâtres. Le genre théâtral de la comédie grecque peut être décrit comme une performance dramatique qui oppose deux groupes ou sociétés l’un contre l’autre dans un agon ou un conflit amusant. Northrop Frye a représenté ces deux côtés opposés comme une «Société de la Jeunesse» et une «Société de l’Ancien». Une vision révisée caractérise l’agon essentiel de la comédie comme une lutte entre une jeunesse relativement impuissante et les conventions sociales qui font obstacle à ses espoirs. Dans cette lutte, la jeunesse est comprise comme contrainte par son manque d’autorité sociale, et n’a d’autre choix que de recourir à des ruses qui engendrent une ironie très dramatique qui provoque le rire.

La satire et la satire politique utilisent la comédie pour dépeindre les personnes ou les institutions sociales comme ridicules ou corrompues, aliénant ainsi leur auditoire de l’objet de leur humour. La parodie subvertit les genres et les formes populaires, critiquant ces formes sans nécessairement les condamner.

D’autres formes de comédie incluent la comédie fougueuse, qui tire son humour en grande partie de situations ou de personnages bizarres, surprenants (et improbables) et la comédie noire, caractérisée par une forme d’humour qui inclut des aspects plus sombres du comportement humain ou de la nature humaine. De même, l’humour scatologique, l’humour sexuel et l’humour racial créent de la comédie en violant les conventions sociales ou les tabous de manière comique. Une comédie de mœurs prend généralement pour sujet une partie particulière de la société (généralement une société de classe supérieure) et utilise l’humour pour parodier ou satiriser le comportement et les manières de ses membres. La comédie romantique est un genre populaire qui dépeint la romance naissante en termes humoristiques et se concentre sur les faiblesses de ceux qui tombent amoureux.

Histoire

Les débuts de la comédie dans l’antiquité gréco-romaine
La comédie et la tragédie, dont la représentation remonte au 6ème siècle avant JC. J.-C. et 5ème siècle avant JC. J.-C., ont une origine religieuse, liée au culte de Dionysos.

«Comme ce culte apportait à son tour des sacrifices funéraires ou de joyeuses solennités pour célébrer le deuil de l’hiver ou le brillant éveil du printemps, on voyait tour à tour la cérémonie sacrée devenir le drame des larmes ou la tragédie de la joie. Des processions de vilains ivres et déguisés en Pans et Satyres conduisirent leur carnaval religieux à travers le village, et utilisèrent la licence du festival pour interrompre leurs hymnes d’apostrophes satiriques adressées à la foule. forme, les jokers rendent la satire plus piquante, en jouant les personnages qu’ils ont attaqués: ce divertissement se transforme en scènes de caricature: c’est le berceau de la Comédie.

Ces représentations ont lieu lors de soirées organisées par l’Etat. Deux fois par an, ils rassemblent les citoyens autour d’une compétition entre trois auteurs sélectionnés à l’avance. Pendant les trois jours de cérémonies, ceux-ci représentent plusieurs pièces chacun. Ainsi, le public assiste à une quinzaine de représentations, du matin au soir. Cette façon de voir le théâtre est très différente de celle que nous avons aujourd’hui, sauf pour certains festivals.

L’emplacement de ces représentations est un bâtiment en plein air, capable d’accueillir un large public, occupant les stands. En face de lui est la scène, au-dessus de laquelle un balcon peut voir les dieux apparaissent. Il y a aussi une fosse d’orchestre, un espace circulaire dans lequel se trouve un autel dédié à Dionysos et réservé au choeur (donc situé à la fois « avec » les acteurs, et séparé d’eux).

Le chœur est composé d’un certain nombre de choristes, qui prennent en charge la partie lyrique du spectacle (la chanson). Il était accompagné au début d’un acteur (le protagoniste) puis nous en avons ajouté deux autres: le deutéragoniste et le tritagoniste. Avec l’évolution du théâtre, la partie lyrique a diminué, en faveur du dialogue.

A l’époque, tous les rôles sont tenus par des hommes, masqués: le visage de l’acteur n’exprime pas une psychologie nuancée et les nuances de l’émotion passent par le ton et les gestes. Les acteurs portent des tuniques colorées, la couleur pour aider le public à distinguer les différents rôles. Les pièces grecques sont composées d’un certain nombre de « moments » définis: un prologue, puis l’entrée du choeur (« parodos »), puis des épisodes coupés par des chants du choeur, enfin la sortie du choeur (« exodos ») .).

Les débuts de la littérature dans la comédie
Les fables d’Esope dénotent un ensemble de fables en prose attribué à Esope, écrivain grec qui a vécu à la fin du 7ème et au début du 6ème siècle avant JC. UN D. Il était de Thrace, près de la mer Noire.

Les fables d’Esope étaient en prose et concises, La Fontaine en mettait en vers comme Phèdre, Avianus et Charles Perrault, pour ne nommer que les fabulistes les plus célèbres.

Comédie athénienne à l’époque de Périclès
Au 5ème siècle avant JC. Au cours du siècle de Périclès, en pleine démocratie athénienne, le poète Cratinos créa la Vieille Comédie comme une institution d’opposition politique. Ainsi, avec la Vieille Comédie, le théâtre se transforme en tribune.

Si nous n’avons rien conservé de Cratinos, de Phrynichos le comique, d’Eupolis, de Pherécrate, de Platon le comique, de Cratès, de Phormis et de tant d’autres, nous avons 11 pièces d’Aristophane qui peuvent nous donner une idée suffisante de ce drame fantastique. plein d’imagination et de poésie.

Ces pièces embrassent une telle variété d’objets et se mêlent si fortement aux événements de l’époque que, peut-être même mieux que l’histoire de Thucydide, ils nous font prendre conscience de la situation d’Athènes à cette époque.  »

Mais à la fin du siècle de Périclès, la liberté athénienne et la Vieille Comédie tendent à disparaître. Exclue de la politique, condamnée à s’abstenir de personnalités, elle cherche dans la vie privée une affaire nouvelle, et s’attache à la satire générale des passions, des traversées et des humeurs des humains. Cependant, cette métamorphose n’est pas faite en un jour. Entre l’Ancienne Comédie et la Nouvelle Comédie, il y avait une période de transition indécise, celle d’Antiphane, Eubulos, Alexis, qui s’appelait la Comédie Moyenne, où, comme la scène sicilienne, on s’amuse à déguiser les épisodes de la mythologie. dans la comédie populaire d’Italie (que l’on retrouvera plus tard dans la Commedia dell’arte)

Nouvelle comédie sous la monarchie macédonienne
La nouvelle comédie (aussi appelée Nea) commence dans la seconde moitié du 15ème siècle avant JC. UN D. C’est à peine si, jusqu’à la monarchie macédonienne, un grand poète, Ménandre, sortit enfin de ces croquis la véritable comédie de mœurs et de caractère, telle que nous la concevons encore aujourd’hui.

Diphile et Philémon étaient avec Menander les principaux auteurs de la Comédie Nouvelle.

La comédie dorique
Cette autre sorte de comédie grecque s’est développée dans diverses villes doriennes, telles que Megara, Sparta … La comédie dorienne était représentée par trois poètes, Epicharme, Phormis et Dinoloque. Ce n’était pas démocratique, comme la comédie athénienne: protégée par deux rois, Gelon et Hiéron, elle restait étrangère à cet esprit de satire politique qui distingue la vieille comédie d’Athènes. Il conservait, avec un caractère de gravité philosophique, le respect des puissants; et les discussions philosophiques étaient très importantes.

La comédie romaine
Comme à Athènes, le théâtre romain a une dimension religieuse: les représentations sont liées au culte de Bacchus. Comme à Athènes également, la dimension politique est présente, puisque le théâtre est joué pendant les Jeux, ou lors d’importantes cérémonies rassemblant les gens. Le chant, la danse, la musique accompagnent toujours le texte – le théâtre est un «spectacle total».

Les accessoires sont plus nombreux que dans le théâtre grec: le rideau de scène apparaît, les costumes sont parfois somptueux, la machinerie grandit. Les masques sont toujours présents.

Sur la scène, pas de «décor» au sens moderne: quelques portes, ce qui signifie une maison ou un palais, et parfois une machine pour révéler un dieu récitant une tirade – d’où l’expression «deus ex machina».

Dans l’Empire romain, la farce, l’Atellane, jouée par des comédiens masqués, jouissant de la faveur populaire et à la source de la Commedia dell’arte (qui rend les masques très similaires aux masques actuels de la Commedia dell’arte), existé avant que la nouvelle comédie athénienne a été traduite à son usage. Et d’ailleurs, la comédie consacrée à la peinture des mœurs romaines (comoedia togata, jouée en toge) n’a jamais atteint le succès de l’atellane.

La comédie grecque (New Athenian Comedy) a été apportée par Livius Andronicus (280 avant JC – 204). La population éclairée ne voulait rien de plus que des pièces de théâtre grecques. La nouvelle comédie est exportée à Rome, où elle sera adaptée au III e siècle sous le nom de comedia palliata (dans laquelle les acteurs portent la robe grecque, le pallium) et largement repris par Plaute et Terence. En effet, toutes les pièces que nous avons conservées chez Plaute et Terence (dont Molière a parfois été inspirée) ne sont que des traductions de comédies grecques.

Depuis la dictature de Sylla (qui a commencé en décembre 82 avant JC), Atellane a été remplacé par Mime. Les comédies de Plaute n’ont cessé d’être jouées dans tout l’Empire jusqu’à l’invasion des Allemands.

Ainsi, la comédie en tant que genre théâtral s’est développée en Europe dans l’Antiquité gréco-romaine, où elle a partagé avec la tragédie les théâtres construits dans l’Empire romain.

La comédie romaine, la littérature
De Grèce, la fable passe à Rome. Horace propose une remarquable adaptation du rat de ville et du rat des champs (Satires, II) que certains critiques considèrent comme supérieure à la version de Jean de La Fontaine. Il sera suivi par Phaedrus qui, comme Esope, est né en Thrace et était un esclave avant d’être libéré par Auguste. Nous lui devons six livres de fables dont le premier s’ouvre sur Le loup et l’agneau. Avec cette collection entièrement écrite en vers, Phèdre fera véritablement de la fable un genre poétique à part entière. Il ne se contente pas d’adapter Aesop en latin, mais est aussi original: sur les 126 fables de sa collection, moins de la moitié sont directement empruntées à Esope. Même si ces fables ne l’attirent pas de gloire au cours de sa vie, Phèdre va l’imiter.

Le poète Babrius, contemporain romain hellénisé de Phèdre, réécrit en grec les fables ésopiques et les met en vers. Il est connu de deux collections, totalisant 123 fables.

La vogue de la fable grandit dans le monde gréco-romain. Il y a plusieurs références à des fables chez l’auteur grec Lucien de Samosate (120-180), en particulier celle des singes danseurs, qui joue sur l’opposition entre le thème inné et le thème commun acquis à de nombreuses fables, notamment à La Fontaine et Florian 6. Au 15ème siècle, le poète romain Avianus a autorisé 42 adaptations pour la plupart de Phèdre, mais beaucoup qui ne sont pas attestés ailleurs sont bien construits. Son contemporain, le grec Aphthonios a laissé une collection de 40 fables en prose.

A travers le secteur latin, les fables d’Esope passeront au Moyen Âge et inspireront d’innombrables successeurs.

La comédie au Moyen Age en Europe
Après l’effondrement de la culture antique, le Moyen Age, qui ignore le mot «comédie», réinvente de nombreuses formes de théâtre comique. Le théâtre se joue dans la rue (théâtre de rue), sous forme de mystères, de fables, de blagues, de soties ou encore de mime. Certains de ces genres sont plus ou moins inspirés par des survivances de genres anciens tels que l’atellan.

En effet, la tradition des jongleurs et le goût du divertissement parodique chez les clercs s’expriment au Moyen Âge dans une grande variété de caractères satiriques et didactiques:

diables, qui sont inclus dans les mystères religieux

les blagues, qui sont de courtes pièces mettant en vedette des types populaires de la vie quotidienne (le paysan, la femme, le prêtre, le noble, etc.) et une situation simple sur le fond de la morale traditionnelle
les soties (qui apparaissent aux XVe et XVIe siècles), se concentrent sur le «fou» (une sorte de clown avant son temps) et qui utilisent toutes les libertés de la satire.

Dès le XIIe siècle, la bourgeoisie (habitants de la ville), a sa propre littérature, véritable satire sociale avant la lettre. C’est essentiellement espiègle, pittoresque, mais le plus souvent réaliste. On reste essentiellement des fables (Estula, Le Greyhound et le Serpent, Les Trois aveugles de Compiègne), le Reynard le Renard et, plus tard, les farces (La Farce de Maître Pathelin, XVe siècle).

Au 13ème siècle, le théâtre joue sur le village vert ou en ville. Les spectateurs sont «bourgeois» (habitants du bourg), tandis que les cours des seigneurs préfèrent les spectacles de tournois, ballets, etc.

Au 14ème siècle et 15ème siècle, les spectacles deviennent payants. En conséquence, le théâtre est de plus en plus souvent joué dans des espaces fermés plutôt que sur la place principale. Peu d’ensembles sont utilisés au Moyen Âge: nous sommes parfois satisfaits des signes indiquant le lieu. Mais les machineries se développent, afin de créer des « effets spéciaux ».

Toujours au Moyen Age, le rôle de Bouffon est de faire rire les gens: ils divertissent, usent d’insolence et sont parfois des conseillers; les plus connus sont les imbéciles des rois et des seigneurs. Par ailleurs, François I er, au 15ème siècle, a créé une école folle.

Comédie en France sous Humanisme
Au 15ème siècle, Rabelais a écrit Gargantua en devenant le premier auteur à avoir utilisé le burlesque dans ses travaux. Ses œuvres majeures, telles que Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), deux chroniques, contes avec leurs personnages de géants, la parodie comique-héroïque, l’épopée et la romance de la chevalerie, mais qui préfigurent aussi le réaliste, satirique et philosophique roman, sont considérés comme l’une des premières formes de roman themodern.

Dans les années 1456-1460 8 a publié l’une des rares pièces de comédie de l’époque The Farce of Master Pathelin. Toujours le 15ème siècle apparaît la morale, avec des figures allégoriques représentant les vices et les vertus des hommes et les défauts de la société

Au 16ème siècle, les savants créent la comédie humaniste, pour s’opposer à la tradition médiévale de la farce et revenir aux racines de la comédie latine. Les comédies humanistes sont les premières «comédies régulières» de l’histoire du théâtre français. Ce nom signifie comédies composées à l’imitation de la comédie romaine et qui respectent les règles formelles, par opposition aux blagues, sotties, morales et autres jeux théâtraux du temps désignés par le même terme de « comédie », qui inclus dans le vocabulaire courant tous heureux fin des spectacles (et qui seront tous interdits sous ce nom par édit du Parlement de Paris de 1588 à 1594).

D’ailleurs, du mélange de la farce et de la morale naît Sottie, qui, sous le règne de Louis XII en particulier, rappelle la vieille comédie athénienne, au moins par méchanceté et osant tout dire.

La comédie noire dans le déclin en France à partir du milieu du 16ème siècle
Au milieu du XVIe siècle, le mystère (c’est-à-dire le genre théâtral le plus prestigieux) est interdit. En effet, l’Église croit maintenant que la foi doit être l’affaire des savants, pas des acteurs (le théâtre est mis sur la liste noire par l’Église qui l’accuse de mentir sur la réalité). Ainsi, malgré une certaine résistance, le théâtre sombre dans le déclin. Il faudra attendre une redéfinition de cet art pour qu’il reprenne de la consistance.

Comédie en Europe sous la Renaissance
Pendant la Renaissance, des écrivains de toute l’Europe voulaient retourner aux sources du théâtre et de la comédie latine appropriée. Le terme « comédie » est une comédie inspirée par la comédie latine, et qui respecte ses règles formelles, tout en s’opposant à diverses formes de comédies médiévales.

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Au 15ème siècle (en Italie), les premiers modèles sont apparus dans la comédie « régulière », suivie au 16ème siècle par l’Aretino, Machiavel (Mandrake) et Trissino. Très vite, la comédie italienne se démarque, avec Giordano Bruno (le Chandelier) et Ruzzante, qui compose des scènes populaires du dialecte de Padoue et trouve son style dans l’improvisation de la commedia dell’arte.

Comédie italienne
La comédie italienne, le 16ème siècle, voit apparaître la commedia dell’arte qui supplante la comédie régulière; son influence sera considérable sur l’évolution des techniques théâtrales.

Comédie shakespearienne et élisabéthaine
En Angleterre à la fin du 16ème siècle, la comédie élisabéthaine, nourrie d’observations, est dominée par Shakespeare, mais elle est également réussie chez Ben Jonson, Francis Beaumont et John Fletcher, Thomas Middleton, Thomas Dekker.

La comédie élisabéthaine avait un sens très différent de la comédie moderne. Une comédie de Shakespeare est celle qui a une fin heureuse, impliquant généralement des mariages entre des personnages célibataires, et un ton et un style qui est plus léger que d’autres parties de Shakespeare.

La comédie espagnole
L’âge d’or espagnol (Siglo de Oro en espagnol) est la période d’influence culturelle de l’Espagne en Europe du 16ème au 17ème siècle. C’est une période de grande vitalité littéraire et artistique en Espagne et dans les pays hispanophones d’Amérique latine
La comédie espagnole de la fin du XVIe siècle (principalement comedia), met en œuvre toutes sortes d’intrigues avec Cervantes, Lope de Vega, Calderón de la Barca, Moreto et Cabaña, Fernando de Rojas, et ouvre avec Pedro de Alarcón, la comédie de caractère « , qui inspirera directement Pierre Corneille (avec le Menteur en 1652).

La comédie en Espagne cherche à captiver l’imagination par l’intérêt romantique de l’intrigue, plutôt que par la vérité du cœur humain. Le personnage disparaît et est absorbé par la passion dominante. L’imagination prévaut et, aussi, la passion.

Le théâtre s’inquiète de la plausibilité du roman et de la vérité du personnage. Un jeune amoureux et la jeune doña dont il est amoureux sont mis en scène; ils sont séparés par toutes sortes d’obstacles, parents inflexibles, gardien jaloux, rivaux féroces, distance des rangs; à travers les incidents d’une intrigue compliquée, nous suivons avec un intérêt curieux les ruses et les efforts par lesquels les deux amants s’efforcent de se joindre.

Considéré par beaucoup comme la plus grande œuvre écrite en espagnol, Don Quichotte est l’un des premiers romans publiés en Europe. Ce roman, comme le monde dans lequel vit son auteur, Miguel de Cervantes, est à la frontière du Moyen Age et des temps modernes. Le deuxième volume est publié en 1615, un an avant la mort de l’auteur. Don Quichotte est à la fois un roman médiéval – un roman de chevalerie – et un roman de l’époque alors naissante. Le livre est une parodie des mœurs médiévales et l’idéal chevaleresque et une critique des structures sociales d’une société espagnole rigide vécu comme absurde. Don Quichotte est un jalon important dans l’histoire littéraire, et les interprétations que nous donnons sont multiples, pure bande dessinée, satire sociale, analyse politique.

Cervantes contemporain, le dramaturge Lope de Vegais célèbre pour ses drames, en particulier ceux basés sur l’histoire du pays. Dans les centaines de pièces qu’il a écrites, Lope de Vega a adopté, comme Cervantes, une approche comique, transformant par exemple une pièce morale conventionnelle en une œuvre humoristique et cynique. Son but principal est de distraire son public. Le mélange qu’il fait des éléments moraux, de la comédie, du drame et du génie populaire, fait de lui un cousin de Shakespeare, auquel on le compare souvent et dont il est le contemporain. En tant que critique de la société, Lope de Vega attaque, à l’instar de Cervantes, nombre des vieilles institutions du pays, y compris l’aristocratie, la chevalerie, la rigidité des mœurs … Ces deux écrivains constituent une alternative artistique à l’ascétisme d’un Francisco Zurbarán. siècle, les pièces de «cape et d’épée» de Lope de Vega mêlant aventures, intrigues romantiques et comédie influencent son héritier littéraire, Pedro Calderón de la Barca.

Comédie en Angleterre au 17ème siècle

Charles II a apprécié les comédies de la restauration.
La comédie de la Restauration se réfère au genre de comédies écrites et interprétées depuis la restauration anglaise (1660) jusqu’au début du 18ème siècle. Après l’interdiction des représentations théâtrales publiques imposées depuis 18 ans par le régime puritain de Cromwell, la réouverture des théâtres en 1660 marque la renaissance du théâtre anglais. Si le début de cette période est parfaitement défini par l’accession au trône de Charles II, sa date de fin est plutôt vague. Il dépasse cependant de loin la mort de Charles II en 1685, qui marque au sens strict la fin de la Restauration, et empiète sur les règnes de Jacques II à Guillaume III et même d’Anne I re.

Renouvellement de la comédie en France au 17ème siècle

Mise en place du théâtre classique au début du XVIIe siècle
En France, au début du 17ème siècle apparaît plusieurs nouveautés. En effet, la profession de comédien, même si elle est méprisée par l’Église et une partie de l’opinion, fascine de plus en plus. Et les femmes peuvent enfin venir sur scène.

En 1629 apparaît Mélite de Pierre Corneille, il appelle dans la première édition de « pièce comique » et non comédie, nouvelle forme de « comédie romantique » basée sur le cœur brisé et une nouvelle conception du dialogue théâtral qu’il décrira lui-même trente ans plus tard comme la « conversation des honnêtes gens », loin des formes comiques alors appelées farce et de la comédie italienne.

En 1630, le théâtre est reconnu comme un art officiel par Richelieu. Et la règle des trois unités est recommandée en 1630 dans la Lettre au drame de John Chaplain, conseiller du Cardinal Richelieu. Régentant une grande partie du langage théâtral de l’époque, ils sont caractéristiques de ce qu’on a appelé plus tard le théâtre classique. Ils sont introduits en 1634 dans le chef-d’œuvre de Jean de Mairet, Sophonisbe.

De 1640 à 1656 environ, la comédie du manteau et de l’épée est en vogue en France. Il sera remplacé par galant tragi-comédie.

L’abbé d’Aubignac joue un rôle important, car dans La pratique du théâtre 14 en 1657 il analyse le théâtre antique et le théâtre contemporain et dessine des principes qui constituent les bases du théâtre classique avec la règle des trois unités: la règle de le décorum, qui oblige à ne représenter sur scène que ce qui ne choquera pas le public.

Dans ce siècle dominé par le classicisme, la distinction entre genres théâtraux est claire: la tragédie et la comédie ont leurs propres caractéristiques, qu’un auteur doit respecter (il existe cependant des formes «mixtes»: Le Cid, Pierre Corneille, est donc tragicomédie). Quant à la tragédie, la comédie classique française doit obéir à la règle des trois unités.

La comédie, Louis XIV
Au XVIIe siècle, dans la Cour du Roi Louis XIV qui agit comme mécène, Molière invente en 1661 la comédie-ballet de Jean-Baptiste Lully et il utilise fréquemment le burlesque au théâtre à partir de 1662 dans The School for Wives.

Même si le clergé est en majorité hostile au théâtre, et considère que les acteurs doivent être excommuniés, Corneille et Molière parviennent à s’imposer. Corneille se tourna vers l’écriture de la tragédie, tandis que Molière (malgré sa préférence pour la tragédie) se tourna vers l’écriture de comédie; à moins que ce soit Corneille qui ait tout écrit à la place de Molière (voir la paternité des œuvres de Molière).

La France, devancée par l’Italie et l’Espagne dans sa renaissance littéraire, commence par les prendre comme modèles. C’est ce que Molière fait d’abord, avant de se différencier («Molière lui-même emprunte longtemps aux scènes italiennes et espagnoles la toile et les personnages de ses premières comédies, il commence par copier des modèles étrangers avant de devenir original»).

Après s’être inspirée de la farce et de la Commedia dell’arte (que l’on retrouvera chez le docteur volant), Molière réinvente la Comédie de caractère, dans L’Ecole des Femmes en 1662 (on retrouvera la Comédie de caractère chez George Dandin ou la Mari confuse, le Misanthrope, l’Avare …), et réinvente la Comédie des mœurs en Médecin malgré lui, en 1666. Ainsi, Molière a fait du théâtre comique un art à part entière et non plus -genre comparé à Tragedy.

La comédie romantique
Les Fables de La Fontaine perpétuent une tradition médiévale française, des histoires comiques et des moeurs satiriques, dont les acteurs sont des personnifications animales, comme le Renart romain où l’on retrouve l’anecdote du « Corbeau et Renard » avec des mœurs adonnées, ou comme Marie de France où l’on trouve la première version du « Loup et de l’Agneau ».

La Fontaine a également fait un travail de traduction et d’adaptation de textes anciens, comme les Fables d’Ésope (par exemple « La Cigale et la Fourmi »), Phèdre, Abstémius, mais aussi les textes d’Horace, de Tite-Live (« les membres et les estomac « ), les lettres apocryphes d’Hippocrate ( » Démocrite et les Abderriens « ), et beaucoup d’autres, ils constituent une somme de la culture classique latine et grecque, et même ouvert dans la deuxième collection dans la tradition indienne.

Influence dans toute l’Europe jusqu’au 18ème siècle
Les comédies de mœurs et de caractère, imposées par Molière, ont servi de modèle dans toute l’Europe, même aux auteurs anglais, qui ont abandonné la truculence et la bouffonnerie du théâtre élisabéthain pour les comédies de William Congreve, et influencé tout le théâtre. Bande dessinée européenne pendant une partie du 18ème siècle (Moratín, en Espagne, Carlo Goldoni en Italie).

Comédie en France au 18ème siècle
Au 18ème siècle en France apparaît le théâtre du droit d’auteur, comme celui de Marivaux et Beaumarchais. Au siècle des Lumières, les «unités», reconnues comme essentielles au XVIIe siècle puisqu’elles permettaient (selon Boileau, entre autres) de donner une plus grande vraisemblance aux parties apparaissent progressivement comme des chaînes dont les auteurs cherchent à se défaire. En outre, les philosophes des Lumières sont farouchement opposés au clergé et son attitude autoritaire envers le théâtre. Les «esprits libres» croient que le théâtre n’est pas seulement un divertissement innocent, mais aussi un moyen éducatif: Voltaire et Diderot soutiennent l’idée que la représentation des vices et des vertus peut « éclairer » les hommes. Ce siècle des Lumières voit la satire (Alain René Lesage en France, Sheridan en Angleterre) et l’analyse des sentiments (Marivaux).

A Marivaux, les personnages ne sont plus des types comiques ou des héros tragiques, mais des individus aux prises avec des questions sur leur identité. Ainsi, dans plusieurs comédies (par exemple Double Inconstance), les personnages cachent leur identité à leur promis, en prenant le costume de leur valet (ou de leur prochain). Tout le monde veut connaître sa promesse d’une manière masquée – mais lui-même a également découvert dans ce jeu des masques. La langue de Marivaux retranscrit les moments de séduction entre les héros, et les interrogations des personnages sur leurs propres sentiments: c’est le « marivaudage ».

Ce Siècle des Lumières, qui joue volontiers avec émotion et pathétique, crée, avec Nivelle de La Chaussée, la comédie «larmoyante», ou sentimentale et romantique avec Gotthold Ephraim Lessing, tandis que Denis Diderot salue dans la comédie «Serious», incarnée par Michel Jean Sedaine, homologue du drame bourgeois.

Beaumarchais, avec Le Barbier de Séville ou Le Mariage de Figaro, donne au personnage du valet une importance cruciale. Le valet était déjà un personnage important auparavant (à Molière par exemple, avec Scapin, Sganarelle, etc.), mais il est à Beaumarchais portant des revendications de justice et d’égalité sociale. Beaumarchais est ainsi un précurseur de la Révolution française et de la liberté d’opinion ainsi résumée dans sa pièce Le Mariage de Figaro: « Sans la liberté du blâme, il n’y a pas de louanges flatteuses. » Il aura un hommage dans le film Beaumarchais, l’insolent (avec Fabrice Luchini).

Le théâtre de la foire (mélange de comédie improvisée et de farce), hérité du théâtre italien et de la Commedia dell’arte, se transforme en un opéra comique (qui lui aussi hérite de la Comédie-ballet).

Comédie en France au 19ème siècle
Au XIXe siècle, les règles du XVIIe siècle (unités, bienséance) sont définitivement abandonnées. Les auteurs du romantisme veulent un autre théâtre. Ils veulent un type de pièce capable de mettre en scène l’histoire et le pouvoir, dans un style qui n’est plus sujet à la convenance. Victor Hugo parle des unités comme d’une «cage» et déclare de façon provocatrice: «J’ai disloqué ce grand idiot d’Alexandrie».

Alfred de Musset, un autre auteur romantique, se distingue en ce qu’il abandonne assez rapidement pour faire représenter ses pièces. Après l’échec de La Nuit vénitienne, il écrit des drames et des comédies, en prose, mêlant jeunes amoureux et personnages grotesques et autoritaires, en plusieurs ensembles, difficiles à mettre en scène. Le théâtre, avec Musset, est fait pour être lu (et imaginé) plus que pour être vu.

Au début du 19ème siècle, le mime et la pantomime, et la marionnette (la marionnette) de la scène de la foire, sont reconstruits et acquièrent sa forme actuelle. Sous le Second Empire, le théâtre de la foire fait une dernière transformation en vaudeville dans le théâtre du boulevard (dans lequel il y aura un hommage dans le film Les Enfants du Paradis). Face à ces répertoires non-littéraires du théâtre comique, la Comédie-Française, encore très jeune, parvient à imposer le respect des standards de la dramaturgie qui la fait symboliquement devenir une institution importante, garante des traditions.

La comédie russe Belle Epoque
Le théâtre russe Belle Epoque (de la fin du 19ème siècle au début du 20ème siècle) recourt aux scènes comiques sous « sérieux ». Ainsi, dans les pièces de Tchékhov, la peinture d’une société en décomposition, avec sa galerie de personnages pitoyables, oscille constamment entre le grotesque et le tragique.

Comédie du 20ème siècle
Après le choc de la Première Guerre mondiale et la montée du fascisme dans la première moitié du XXe siècle, apparaît plus tragique (Cocteau, Jean Anouilh, Jean Giraudoux) que la comédie et la tragédie apparaissent comme d’anciens mythes.

Genres de diversification dans le théâtre
Au XXe siècle, le théâtre emprunte différents canaux – que les auteurs creusent et diversifient encore aujourd’hui.

Certaines parties continuent dans la veine de la comédie des mœurs, déjà présente au XVIIe siècle, et qui connaît un regain de succès à la fin du XIXe siècle, avec Georges Feydeau et Eugène Labiche (auteurs du vaudeville).

En même temps apparaît un théâtre de « subversion »: Alfred Jarry, avec le roi Ubu, présente une pièce faite pour choquer (la première ligne est un « Merdre! » Retentissant). Dans une certaine proximité du mouvement dada ou du surréalisme, ce théâtre rejette toute psychologie des personnages pour préférer une représentation brute, presque abstraite de l’homme.

En pleine Seconde Guerre mondiale, apparaît le théâtre de l’absurde (Eugène Ionesco, Samuel Beckett): par l’ancienne réécriture, le but est de démolir les mythes en prenant les mêmes héros, les mêmes thèmes et de les dégrader, de pouvoir passer du registre tragique dans le registre comique. Ils questionnent dans leurs œuvres le caractère théâtral, le genre de pièces (Ionescothus affirme que «le comique est l’envers du tragique»), et le langage lui-même. Des cris et des réponses apparemment sans signification se succèdent pour donner une image drôle et effrayante de l’humanité.La scène se déroule souvent dans un climat de catastrophe mais le comique se mêle pour vaincre l’absurde. Les personnages ont souvent des réactions exagérées.

Le théâtre boulevard, après la destruction du Boulevard du Crime en 1862 (et que «par la suite, le théâtre s’enferme dans des bâtiments et s’adresse seulement à une petite élite»), redevient le théâtre de la rue après la Seconde Guerre mondiale.

Comédie littéraire
Marcel Proust, dans In Search of Lost Time, qui n’est pas un roman comique en lui-même, utilise différentes formes de comédie:

Personnages et gestes comiques: M me Verdurin incarne la caricature de la fausse amitié, une parodie de culture et de distinction Madame de Cambremer …
Comique de situation: le grand-père du Narrateur souhaite à son petit-fils une recommandation quand il va guérir à Balbec … sans succès … M. Legrandin utilise différentes stratégies pour détourner la conversation du grand-père.
Comic de mots: Zeugma: Madame Verdurin parlant au familier du petit clan dans le ton du Christ …

Nouvelles formes de comédie
Au XXe siècle, la comédie s’est diversifiée en musique (Musical), en film (Film Comic), en la télévision, et dans de nouvelles formes théâtrales (Esquisse, Stand-up et nouvelles formes d’improvisation).

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