Architecture et décoration de Notre-Dame de Paris, France

La construction de la cathédrale a commencé au milieu du XIIe siècle et s’est étalée sur deux cents ans. C’est un chef-d’œuvre de l’architecture gothique en France. La cathédrale, dédiée à la Vierge Marie, est considérée comme l’un des plus beaux exemples de l’architecture gothique française. Plusieurs de ses attributs le distinguent du style roman antérieur, notamment son utilisation pionnière de la voûte d’ogive et des arcs-boutants, ses énormes rosaces colorées, le naturalisme et l’abondance de sa décoration sculpturale.

Notre-Dame de Paris est le plus grand édifice religieux construit en Europe au XIIe siècle. D’une superficie de 6000 m2, il mesure 69 mètres de haut. Elle témoigne d’une véritable prouesse technologique réalisée par les architectes du Moyen Âge. Comme la plupart des cathédrales françaises, Notre-Dame de Paris dessine un plan en forme de croix latine. Sa façade principale est orientée ouest-nord-ouest, son abside est orientée est-sud-est. La cathédrale peut accueillir jusqu’à 9 000 personnes, dont 1 500 dans les galeries.

Commencée à l’instigation de l’évêque Maurice de Sully, sa construction s’étale sur environ deux siècles, de 1163 au milieu du XIVe siècle. Après la Révolution française, la cathédrale a bénéficié entre 1845 et 1867 d’une importante restauration, parfois controversée, sous la direction de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, qui y a incorporé des éléments et motifs inédits. Pour ces raisons, le style n’est pas totalement uniforme : la cathédrale présente des caractéristiques de gothique primitif et de gothique rayonnant. Les deux rosaces qui ornent chacun des bras du transept sont parmi les plus grandes d’Europe.

Pour faire face à l’effondrement d’un si vaste édifice, l’architecture extérieure de Notre-Dame innove. Les architectes allègent les murs, percent de larges baies, placent des contreforts et des arcs-boutants sur les façades, franchissent les nervures des voûtes. Son entrée et ses deux tours sont orientées ouest-nord-ouest, son abside est orientée est-sud-est. Le transept est orienté selon un axe nord-nord-est, sud-sud-ouest. La nef principale compte dix travées, le chœur cinq. Son axe est légèrement dévié de l’axe de la nef. L’abside est semi-circulaire à cinq pans.

Bien que construite après le chœur, la nef est de style gothique primitif, avec des voûtes sexpartites, sans toutefois alterner piles fortes et piles faibles comme on le voit à la cathédrale Saint-Étienne de Sens. Le transept, bien identifiable de l’extérieur du monument , ne dépasse pas les collatéraux et les chapelles latérales. Le chœur n’a pas de collatéraux.

Hormis le transept, l’élévation intérieure est à trois niveaux, avec de grandes arcades, des galeries et de hautes fenêtres. Dans les deux premières travées des deux bras du transept, l’élévation est cependant à quatre niveaux. Au XIXe siècle, le restaurateur Viollet-le-Duc entreprit de « corriger » la dixième travée de la nef, en y recréant les quatre niveaux tels qu’ils apparaissaient avant les modifications apportées dans les années 1220 au plan initial. Les façades nord et sud du transept présentent de magnifiques rosaces ornées de vitraux, parmi les plus grandes d’Europe, d’un diamètre de 13 mètres.

Construction
La construction de la cathédrale a commencé au milieu du XIIe siècle et s’est étalée sur deux cents ans. C’est un chef-d’œuvre de l’architecture gothique en France. Des modifications ont été apportées au 18ème siècle et un important projet de restauration a été réalisé au 19ème siècle. La première phase de construction débute en 1163 lorsque l’évêque Maurice de Sully pose la première pierre. Elle dure jusqu’en 1250 sous le règne de Saint Louis.

A la Renaissance, les goûts évoluent. Le regain d’intérêt vient de Louis XIII lorsqu’il place la couronne de France sous la protection de la Vierge Marie. En signe de dévotion, il souhaite apporter des modifications à la cathédrale. Elles ont lieu à la fin du règne de Louis XIV et se poursuivent sous Louis XV. Sous Louis XVI, des modifications sont encore apportées car la cathédrale est jugée trop sombre et son entrée trop étroite.

Au XIXe siècle, l’architecte travaille sur la cathédrale avec Jean Baptiste Lassus après un concours pour restaurer l’édifice. La cathédrale tombe en ruine. Viollet-le-Duc dirigea l’œuvre pendant vingt ans. Il crée des modifications structurelles dans le but de se rapprocher de sa forme originale. Dans son programme, il recrée la galerie des rois disparue, incorpore de nouveaux éléments décoratifs comme des chimères et construit une nouvelle flèche. Ces ajouts fantaisistes lui ont parfois été reprochés. Suite à ce vaste projet, la cathédrale ne subit plus de modifications architecturales, seulement un entretien au XXe siècle.

Matériaux
La cathédrale a été construite en pierre de taille provenant de carrières situées sur la vieille banlieue parisienne. C’est un calcaire lutétien dont les propriétés techniques sont connues et reconnues depuis l’époque gallo-romaine. Elle est constituée d’une pierre calcaire tendre dite « lambourde » utilisée en intérieur et d’une pierre calcaire dure réservée aux façades extérieures et aux piliers. Il existe aussi un calcaire dur et fin appelé « liais » utilisé pour certaines sculptures et colonnes monolithiques.

La cathédrale est principalement construite en pierre de taille provenant des anciennes carrières de Paris, situées dans le 5e arrondissement d’abord (lors de la construction du chœur), puis plutôt dans le 12e arrondissement et à Charenton (lors de la construction de la nef). Des formations calcaires de grande qualité y ont été exploitées : les calcaires lutétiens, datant de 40 à 46 millions d’années, très caractéristiques de l’architecture de toute la région parisienne. Les calcaires lutétiens ne sont pas présents partout. A l’époque gothique, ces pierres étaient déjà utilisées depuis plus d’un millénaire, depuis l’époque gallo-romaine, et nous avions donc une bonne connaissance des propriétés et du comportement de chacune des variétés vis-à-vis du vieillissement et des intempéries. Cette expérience a servi à la construction de la cathédrale.

Des calcaires tendres, en particulier des « solives », ont été utilisés pour l’intérieur des murs et pour l’architecture abritée, comme les voûtes ou les arcades des tribunes. D’autre part, des calcaires à coquilles dures (calcaires à cérithes, coquilles coniques de gastéropodes fossilisés qui se sont déposés près de la côte au Lutétien), provenant des « berges libres » dans les carrières, ont été utilisés pour les pierres exposées à l’extérieur, comme ainsi que pour les fondations des fûts des grandes colonnes à l’intérieur, qui doivent supporter du poids. A l’époque moderne, le calcaire dur à cérithes était principalement utilisé à Paris pour les fondations des édifices, mais plus guère pour l’élévation.

Le « Liais », calcaire dur du Lutétien à grain millioles très fin à petit, dont la consistance s’apparente un peu au marbre, était notamment utilisé comme pierre statuaire (comme la célèbre statue d’Adam), et pour certains petits éléments architecturaux, comme le les colonnes monolithiques des tribunes et celles qui courent le long des piliers dans la nef (mais pas dans le chœur), ainsi que pour les meneaux et les entrelacs des fenêtres. Le liant n’étant présent qu’en fine banquette dans les carrières (30 à 40 cm d’épaisseur), il a déterminé le format allongé des sculptures. De par sa densité, il est propice à une mise en œuvre en tort (avec la stratification naturelle de la pierre disposée verticalement, et non horizontalement dans le sens naturel), mais cette disposition offre une capacité de charge moindre.

Jusqu’à l’incendie de 2019, les charpentes du toit étaient en bois, principalement en chêne, et la couverture était en plaques de plomb. La grande flèche était faite des mêmes matériaux.

Extérieur
La cathédrale gothique était un liber pauperum, un « livre des pauvres », couvert de sculptures illustrant de manière vivante des récits bibliques, pour la grande majorité des paroissiens analphabètes. Pour ajouter à l’effet, toutes les sculptures des façades étaient à l’origine peintes et dorées. Le tympan au-dessus du portail central de la façade ouest, face à la place, illustre de manière vivante le Jugement dernier, avec des figures de pécheurs emmenés en enfer et de bons chrétiens emmenés au ciel. La sculpture du portail de droite montre le couronnement de la Vierge Marie, et le portail de gauche montre la vie de saints importants pour les Parisiens, en particulier Sainte Anne, la mère de la Vierge Marie.

Les extérieurs des cathédrales et autres églises gothiques étaient également décorés de sculptures d’une variété de grotesques ou de monstres fabuleux et effrayants. Celles-ci comprenaient la gargouille, la chimère, une créature hybride mythique qui avait généralement le corps d’un lion et la tête d’une chèvre, et le Strix ou stryge, une créature ressemblant à un hibou ou une chauve-souris, dont on disait qu’elle mangeait de la chair humaine. La strix est apparue dans la littérature romaine classique ; il a été décrit par le poète romain Ovide, largement lu au Moyen Âge, comme un oiseau à grosse tête avec des yeux transpercés, un bec rapace et des ailes blanc grisâtre. Ils faisaient partie du message visuel pour les fidèles analphabètes, symboles du mal et du danger qui menaçaient ceux qui ne suivaient pas les enseignements de l’église.

Les gargouilles, ajoutées vers 1240, avaient un but plus pratique. C’étaient les trombes d’eau de la cathédrale, destinées à diviser le torrent d’eau qui se déversait du toit après la pluie, et à le projeter vers l’extérieur aussi loin que possible des contreforts, des murs et des fenêtres où il pourrait éroder le mortier liant la pierre. . Pour produire de nombreux ruisseaux minces plutôt qu’un torrent d’eau, un grand nombre de gargouilles ont été utilisées, elles ont donc également été conçues pour être un élément décoratif de l’architecture. L’eau de pluie coulait du toit dans des gouttières en plomb, puis dans des canaux sur les arcs-boutants, puis le long d’un canal creusé à l’arrière de la gargouille et sortant de la bouche loin de la cathédrale.

Parmi toutes les figures religieuses, une partie de la décoration sculpturale était consacrée à l’illustration de la science et de la philosophie médiévales. Le portail central de la façade ouest est orné de personnages sculptés tenant des plaques circulaires avec des symboles de transformation tirés de l’alchimie. Le pilier central de la porte centrale de Notre-Dame présente une statue de femme sur un trône tenant un sceptre dans sa main gauche, et dans sa main droite, deux livres, l’un ouvert (symbole de notoriété publique), et l’autre fermé (connaissance ésotérique), ainsi qu’une échelle à sept marches, symbolisant les sept marches suivies par les alchimistes dans leur quête scientifique pour essayer de transformer les métaux ordinaires en or.

De nombreuses statues, en particulier les grotesques, ont été retirées de la façade aux XVIIe et XVIIIe siècles, ou ont été détruites pendant la Révolution française. Ils ont été remplacés par des figures de style gothique, conçues par Eugène Viollet-le-Duc, lors de la restauration du XIXe siècle.

Parvis
Le parvis de la cathédrale forme une grande esplanade. Il devient un atelier de fabrication lors des chantiers de construction et de restauration. Sa surface actuelle conçue par l’architecte Beaufrand au XVIIIe siècle a été réaménagée en 1960. Le kilomètre zéro est au centre, il marque le point de départ de quatorze voies rayonnantes de Paris dans toute la France. Des fouilles au XIXe siècle ont révélé la préexistence, sur ce site, de l’ancienne église-cathédrale Saint Etienne, édifiée au IVe ou VIe siècle et détruite pour édifier la cathédrale Notre-Dame. Une crypte archéologique est accessible depuis le parvis.

La façade
La cathédrale est construite sur un plan rectangulaire dans lequel est inscrite une croix latine. Il est structuré autour de quatre parties principales : la façade ouest sert d’entrée principale ; les deux façades latérales nord et sud et leurs croisillons forment le transept ; le chevet arrondi ferme l’édifice à l’est.

Au XIIIe siècle, une modification du plan initial apporte plus de clarté intérieure, dans l’esprit des édifices religieux construits à la même époque. C’est l’émergence du « style gothique ». Les murs sont surélevés et largement creusés pour limiter les risques d’effondrements. Les baies vitrées sont agrandies, les tribunes sont surmontées de terrasses. Un système de canalisation complexe terminé par de longues gargouilles projette l’eau de pluie loin des murs. Le toit et la charpente sont repris. Les arcs-boutants supérieurs à double volée sont remplacés par de grands arcs-boutants à une volée, lancés au-dessus des gradins.

Façade ouest
La façade ouest est le fruit d’une architecture novatrice de son époque. Son style offre un rythme régulier de lignes horizontales et verticales. De grands portails accueillent les fidèles, tandis que les tours carrées abritent les cloches. Sa construction fait l’objet de toutes les attentions car elle compile plusieurs fonctions : l’entrée des fidèles, l’entrée du phare ouest, l’abri et la diffusion sonore des cloches dans les tours.

La façade correspond en grande partie à la vision d’Eudes de Sully, évêque de Paris de 1197 à 1208. L’architecte des années 1200 adopte l’approche traditionnelle de la « façade harmonique » (façade symétrique et tripartite : soubassement percé de trois portails, celui central plus larges, les deux latérales surmontées de puissantes tours abritant les cloches) mais la division horizontale en trois parties ne reflète pas la division intérieure de l’édifice à cinq nefs. Sa construction a duré un demi-siècle, de 1200 à 1250. Sa composition architecturale est une conception géométrique simple.

La simplicité harmonieuse de ses proportions fascine. L’architecte Le Corbusier parle au XXe siècle d’une pure création de l’esprit gérée par le carré et le cercle, d’où sa pureté géométrique. Le carré symbolise le monde rationnel, l’espace limité tandis que le cercle est un symbole de l’état spirituel, de l’illimité, du divin.

Trois portails composent la partie inférieure de la façade occidentale. Le portail central, appelé Portail du Jugement, est plus grand que le Portail Sainte Anne (sud, droite) et le Portail Vierge (nord, gauche). Ces portails sont ornés de nombreux personnages bibliques. Ils permettent aux fidèles qui ne savent pas lire la Bible de comprendre l’évangile et l’histoire des chrétiens à travers des images.

Sur les contreforts, des niches abritent quatre statues refaites par l’atelier de Viollet-le-Duc au XIXe siècle. De gauche à droite, probablement Saint Étienne et Saint Denis, et de part et d’autre du portail central, les allégories de l’Église et de la Synagogue.

Sous la balustrade, une bande horizontale présente la galerie des rois. A vingt mètres du sol, il forme une série de vingt-huit personnages illustrant les vingt-huit générations des rois de Judée, précédant le Christ. A la Révolution, associées à tort aux souverains du royaume de France, les statues sont détruites ou mutilées. Lors des restaurations du XIXe siècle, les ateliers d’Adolphe-Victor et de Geoffroy-Dechaume produisirent les statues encore visibles.

La galerie des rois est surmontée d’une petite terrasse bordée d’une balustrade ajourée qui forme la galerie de la Vierge. Au centre de la façade, une rosace de 9,60 m de diamètre a été exécutée vers 1225. Deux anges, avec des chandeliers symbolisant « la faute » et « la rédemption », entourent une statue centrale de la Vierge. Cet ensemble a été commandé par Viollet-le-Duc pour remplacer les statues endommagées et a été réalisé en 1854 par Geoffroy-Dechaume. Viollet-le-Duc fait placer des statues d’Adam et Eve (sculptées par Jean-Louis Chenillon) de chaque côté de la rosace. Certains experts pensent que les statues d’Adam et Eve auraient leur place dans les niches du transept de la façade sud.

Les deux tours carrées mesurent 69 mètres de haut. On accède à leur sommet par 422 marches. Les quatre faces sont percées de deux hautes baies à voussures ornées de boudins et crochets feuillagés. Ils sont couverts d’une terrasse en plomb bordée d’une balustrade ajourée. La tour sud est construite vers 1220-1240, puis la tour nord entre 1235 et 1250. Les tours offrent une vue exceptionnelle sur le centre de Paris jusqu’aux perspectives lointaines. Autrefois, leurs hauteurs permettaient aux fidèles et aux pèlerins de se repérer de loin, car Paris était situé dans un bassin. Les flèches sont envisagées au XIIIe siècle mais n’ont jamais été construites. Les tours abritent les cloches de bronze et le bâton de l’Emmanuel.

La porte de la Vierge
Le portail de la Vierge évoque, selon la tradition de l’Église, la mort de Marie, son accession au paradis et son couronnement comme reine des cieux. Elle est érigée vers 1210-1220. La cathédrale Notre-Dame est dédiée à Marie, ce portail lui est particulièrement dédié. La Vierge à l’Enfant, placée au centre, sur le trumeau entre les deux portes, piétine le serpent, symbole de Satan. Les quatre saisons sont représentées à gauche et les quatre âges de la vie à droite. Ils rappellent aux fidèles, dès leur entrée, le rythme de la vie.

Sous le trumeau, un bas-relief représente l’histoire d’Adam et Eve en trois séquences : Adam et Eve dans le jardin d’Eden (ou paradis terrestre), la tentation d’Adam et le péché originel (le diable est représenté sous la forme de Lilith, une jolie femme avec une longue queue de serpent) et l’expulsion des premiers hommes du jardin d’Eden.

Le tympan est situé au-dessus des deux portes. Sur le linteau inférieur, trois prophètes apparaissent à gauche et trois rois d’Israël à droite, tenant des phylactères inscrits de textes bibliques. La Jérusalem céleste est placée sous un dais. Un coffre symbolise l’Arche d’Alliance matérialisant la promesse de Dieu à son peuple. Marie est considérée comme la nouvelle Arche d’Alliance. Le linteau supérieur représente la mort de Marie entourée de Jésus et des douze apôtres, Paul sous un figuier et Jean sous un olivier. Deux anges soulèvent son linceul pour la porter au ciel. Au sommet du tympan du portail de la Vierge, Marie est au paradis, assise et couronnée par un ange. Jésus la bénit, lui donne le sceptre. Reine sacrée du ciel, elle est assise à côté de son fils. Autour, aux quatre arches du portail, des anges, des patriarches,

De chaque côté des deux portes, neuf statues en pied prennent place. A gauche, l’Empereur Constantin, un ange, Saint Denis et un autre un ange. A droite, Saint Jean Baptiste, Saint Etienne, Sainte Geneviève et le Pape Saint Sylvestre. Saint Denis, Sainte Geneviève et Saint Marcel sont les saints patrons de Paris. Leur présence à l’entrée de la cathédrale rappelle leurs protections bienveillantes sur les fidèles qui entrent dans la cathédrale. Ces statues, détruites en 1793 suite à la Révolution française, ont été reconstruites au XIXe siècle sous la direction de Viollet-le-Duc. Les côtés des deux portes évoquent les douze mois de l’année. A gauche, les signes du zodiaque symbolisent le cycle. A droite, les travaux des mois représentent le cycle terrestre.

La porte Sainte-Anne
Le portail Sainte-Anne, de style roman, est le plus ancien des trois portails. Il raconte des épisodes de l’enfance du Christ. Au centre, la Vierge à l’Enfant est flanquée du roi de France et de l’évêque de Paris, témoignage des liens étroits entre la royauté et le christianisme. Le portail Sainte-Anne se dresse à droite du portail central. Installé vers 1200, c’est le premier des trois portails placés sur la façade occidentale. Certaines pièces sculptées proviennent d’un tympan réalisé cinquante ans plus tôt pour l’ancienne cathédrale Saint-Étienne. C’est pourquoi son style roman semble plus archaïque par rapport aux deux autres portails.

Le trumeau central, entre les deux portes, représente Saint Marcel, évêque de Paris au IVe siècle. Il écrase un dragon, symbole des fléaux qui affligent son diocèse. Le remplacement de la statue originale, mutilée pendant la révolution, a eu lieu au XIXe siècle. Neuf statues en pied disposées de part et d’autre des deux portes ont également été refaites au XIXe siècle sous la direction de Viollet-le-Duc. Ils figurent à gauche un roi, la reine de Saba, le roi Salomon et saint Pierre ; à droite Saint Paul, le roi David, Bethsabée et un autre roi. Les gonds, ferrures forgées, sont un exemple exceptionnel de ferronnerie au Moyen Âge.

Ce portail est dédié à sainte Anne, mère de Marie. Sous le tympan, les deux linteaux représentent en partie basse le mariage de Joachim et Anne (parents de Marie) et celui de Marie et Joseph (parents de Jésus). La partie supérieure relate des scènes de la vie du Christ : l’Annonciation (annonce de l’ange Gabriel à Marie), la Visitation à Marie (visite d’Elisabeth, mère de Jean-Baptiste, à Marie), la Nativité (naissance du Christ en Bethléem), Épiphanie (adoration des Mages).

Comme les reines au Moyen Age, la Vierge à l’Enfant se dresse sur un trône, sous un dais et porte des attributs royaux : la couronne et le sceptre. Elle tient sur ses genoux son fils Jésus qui bénit les fidèles et présente le Livre de la Loi. Cette représentation de la Vierge à l’Enfant est caractéristique du style roman avec une attitude frontale hiératique. Ce style puise son inspiration dans le style gréco-byzantin à travers la succession de petits plis sur la robe.

L’identité des personnages représentant l’évêque de Paris (à gauche) et un roi de France (à droite) reste inconnue. Il peut s’agir de l’évêque Saint Germain et du roi Childebert, fondateur de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, mort à Paris en 558. Ou encore de l’évêque Maurice de Sully et du roi Louis VII, premiers mécènes de la cathédrale. Dans les arcs concentriques, au-dessus du tympan, la cour céleste (anges, rois, prophètes et anciens de l’apocalypse) chante la gloire de Dieu.

La porte du jugement dernier
La porte du jugement dernier est installée entre 1220 et 1230. Elle représente le jugement de Dieu, selon saint Matthieu, où les maudits sont punis et les bienheureux accueillis à la vie éternelle. Le portail du Jugement dernier date des années 1210, installé après les deux autres portails de la façade. Il représente, dans l’iconographie chrétienne du Moyen Âge, le jugement de Dieu lorsque l’âme du défunt est ressuscitée. Selon la tradition chrétienne, Dieu « jugera les vivants et les morts ». L’évangile de saint Matthieu rapporte la parole de Jésus : « ce que tu as fait au moindre de mes frères, c’est à moi que tu l’as fait ».

Au linteau inférieur, les morts sont ressuscités et sortent de leur tombe. Les anges sonnent de la trompette. Parmi ces personnages figurent un pape, un roi, des femmes, des guerriers et un Africain. Au linteau supérieur, l’archange Michel pèse les âmes et deux démons tentent de faire pencher la balance. Les élus sont conduits au paradis (à la droite du Christ) tandis que les damnés, enchaînés et terrifiés, sont conduits par d’autres démons en enfer.

Au tympan, le Christ en majesté est assis dans la gloire. Il montre les blessures sur ses mains et son côté. Deux anges portent les instruments de la crucifixion : la lance et les clous pour l’un, la croix pour l’autre. Marie et saint Jean sont agenouillés de chaque côté. Comme dans les autres portails, la cour céleste occupe les arcades : anges, patriarches, prophètes, docteurs de l’Église, martyrs et vierges. L’enfer occupe la droite des arches. Les « vierges sages » (à la droite de Dieu) symbolisent l’espoir d’accéder au paradis. Car elles portent des lampes allumées, les « vierges folles » des lampes éteintes. Au centre du portail, sur le trumeau entre les deux portes, le Christ enseignant se dresse sur un socle.

Les sculptures représentent les douze apôtres de part et d’autre des portes, dans les embrasures. A gauche sont Barthélemy, Simon, Jacques le Mineur, André, Jean et Pierre, à droite Paul, Jacques le Majeur, Thomas, Philippe, Jude et Mathieu. En 1792, les révolutionnaires détruisirent ces statues. Au pied des douze apôtres, des médaillons représentent les vertus et les vices, thème repris dans les vitraux de la rosace occidentale.

Le portail du jugement dernier a subi deux modifications importantes au XVIIIe siècle. La première, en 1771 lorsque l’architecte Germain Soufflot supprima le trumeau et la partie centrale des deux linteaux car l’archevêque voulait faciliter le passage du dais lors des processions. Une arche en bois évoquant Marie rehaussée d’une couronne portée par deux anges remplace le vide. Deux portes remplacent les lourds vantaux, l’une sculptée du Christ portant sa croix ; l’autre de Maria dolorosa, Marie pleurant de chagrin la mort de son fils.

La deuxième modification date de la grande campagne de restauration du XIXe siècle. L’architecte Viollet-le-Duc restitue alors l’état d’origine du portail. Il fit refaire le trumeau, les statues des vierges sages et des vierges folles et les statues des douze apôtres placées dans les portes.

Façade nord
La façade nord et son cloître ont été édifiés au milieu du XIIIe siècle par Jean de Chelles. L’architecte fixe de nouveaux concepts architecturaux repris par Pierre de Montreuil sur la façade sud.

Au Moyen Âge, le cloître Notre-Dame était accessible en journée. Elle accueille des laïcs au service des prêtres. Au milieu du XIIIe siècle, les prêtres décident de modifier la forme de la cathédrale et d’ajouter un transept débordant. Sa construction est antérieure à la façade sud. L’architecte Jean de Chelles mena les travaux jusqu’à sa mort en 1258. La façade nord forme une longue travée peu éclairée. Il est divisé en trois étages, légèrement en retrait les uns des autres. Elle est bordée par une petite rue et ne bénéficie jamais d’un ensoleillement direct. Les chapelles placées plus tard autour de la nef tendent à gommer le débordement du bras du transept.

La façade du croisillon nord reprend les mêmes éléments architecturaux que celle du croisillon sud : un pignon surmonte le portail, une galerie à claire-voie avec la grande rosace occupe la partie médiane. Un pignon triangulaire décoré le couronne. Un grand pinacle en forme de pinacles s’élève à sa base de chaque côté. Elle est percée d’une rosace qui éclaire les combles du transept nord.

La statue de la Vierge à l’Enfant est placée sur le trumeau, au centre du portail. La statue échappe aux ravages de la Révolution, l’enfant qu’elle porte dans ses bras disparaît. Ses traits seraient ceux de Marguerite de Provence, épouse de Saint Louis. L’attitude de la Vierge est délicate, légèrement chaloupée. Le drapé aux plis souples accentue l’effet de majesté. Son sourire maternel interprète un christianisme humanisé. L’image de la femme et de la mère prend toute son importance.

Le linteau, dans la partie inférieure du tympan, représente quatre scènes de l’enfance du Christ : la nativité, la présentation au temple, le massacre des innocents par Hérode et la fuite en Égypte. L’élégance sobre, la délicatesse des visages, les drapés aux plis profonds sont typiques de la sculpture francilienne du XIIIe siècle.

La partie supérieure du tympan représente le miracle de Théophile. Jeune clerc, Théophile est jaloux de l’évêque. Pour le supplanter et sortir de la misère, il vend son âme au diable. Avec l’aide du diable, il parvient à humilier l’évêque. Puis, ne sachant comment se sortir de la situation, il implore Marie qui parvient à annuler le pacte. Théophile se repent en signe de gratitude.

La porte rouge
Commandée par Saint Louis au XIIIe siècle, la porte rouge permet aux prêtres de passer directement du cloître au chœur de la cathédrale. Non loin du Portail du Cloître, la petite Porte Rouge doit son nom à la couleur de ses feuilles. Au Moyen Age, le rouge était la couleur réservée aux femmes. Dans l’iconographie, la Vierge ou « Notre-Dame » est vêtue d’une robe rouge comme dans le vitrail de Notre-Dame de Chartres. Dès la Renaissance, Marie est généralement vêtue de bleu. Dans le christianisme, le rouge est aussi la couleur associée à la Passion du Christ, et par extension aux vêtements liturgiques de la Semaine Sainte, précédant Pâques. Le blanc est la couleur réservée au pape et le rouge celle des vêtements des cardinaux.

La porte rouge s’ouvre sur une chapelle latérale nord au niveau de la troisième travée du chœur. Commandée par Saint Louis, Pierre de Montreuil la construit vers 1270. Elle permet aux prêtres de se rendre à l’office en reliant directement le cloître au chœur de la cathédrale. Saint Louis est représenté sur le tympan à gauche de la Vierge, couronnée par un ange. Marguerite de Provence, l’épouse de Saint Louis est placée à la droite du Christ. Des scènes de la vie de saint Marcel, évêque de Paris au IVe siècle, sont représentées sur les arcades qui encadrent le tympan.

Façade sud et porte Saint-Étienne
Le portail sud du transept rend hommage à Étienne, le premier martyr chrétien. Elle évoque le nom de la première église cathédrale de Paris. Construit au XIIIe siècle, il a été en grande partie restauré au XIXe siècle. Le tympan du portail raconte en bas-reliefs, la vie de saint Étienne, premier martyr chrétien. Divisé en trois registres horizontaux superposés, le décor du tympan se lit de bas en haut et de gauche à droite. Au registre inférieur, saint Etienne prêche le christianisme puis il est amené devant le juge. La lapidation de saint Étienne et son enterrement ont lieu au registre médian. En haut : Christ entouré d’anges bénis. Sur le trumeau, pilier central entre les deux portes, se trouve la statue de Saint Etienne, œuvre de Geoffroi-Dechaume reconstituée au XIXe siècle.

Le triple arc de la porte est sculpté de vingt et un martyrs couronnés par des anges, dont Saint Denis, Saint Vincent, Saint Eustache, Saint Maurice, Saint Laurent, Saint Clément, Saint George et d’autres dont l’identité est inconnue. n’est pas déterminé. De chaque côté du portail, les trois statues d’apôtres datent des restaurations du XIXe siècle. Ils remplacent ceux qui ont disparu à la Révolution. Les niches en hauteur, au-dessus du claire-voie, abritent les statues de Moïse et d’Aaron.

Au-dessus du portail Saint-Étienne, des vitraux offerts par Saint Louis décorent la rosace de treize mètres de diamètre. Lors de travaux de restauration au XIXe siècle, l’architecte Viollet-le-Duc constate un effondrement de la maçonnerie. De plus, la rosace a souffert au cours des siècles et lors de l’incendie déclenché par les insurgés en 1830. Pour consolider le tout, il a repris la façade et fait pivoter la rosace de 15° sur son axe vertical. Le maître verrier Alfred Gérente restaure les vitraux du XIIIe siècle et reconstitue les médaillons manquants dans l’esprit du Moyen Âge.

Percé d’une rosace ajourée en proportion de la grande rosace, le pignon est situé au dernier étage de la façade, au-dessus de la rosace. Il éclaire la toiture du transept. Une galerie court derrière la balustrade qui permet de suivre les toits de la cathédrale d’est en ouest. Deux grands pyramidions flanqués sur le pignon forment les parties supérieures des contreforts. Trois statues décorent le sommet. Ils représentent saint Martin et saint Étienne, et le Christ apparaissant en songe à saint Martin qui, selon la légende, donne son manteau aux pauvres.

Au dernier étage de la façade, un pignon s’élève au-dessus de la rosace. C’est l’un des plus beaux exemples de pignons construits à l’époque (1257). Elle est elle-même percée d’une rosace ajourée, qui éclaire la toiture du transept. Sur l’archivolte de la rosace est placé un entablement portant une balustrade, derrière laquelle court une galerie. Celle-ci permet le passage des galeries supérieures de l’est de la cathédrale à celles de l’ouest, galeries qui courent le long des toitures. Le pignon lui-même s’élève donc un peu en arrière de la rosace, et son épaisseur est de 70 centimètres. Deux grands pyramidions le flanquent formant les parties supérieures des contreforts qui étayent la rosace.

Trois statues décorent le haut et les deux angles inférieurs du pignon. Celle du haut représente le Christ apparaissant en songe à saint Martin, portant la moitié du manteau donné par ce dernier au pauvre homme de la légende. Les deux autres statues, situées à gauche et à droite de la base du pignon, représentent saint Martin et saint Étienne. L’ensemble donne une impression de grande harmonie. La rosace du toit est d’une proportion parfaitement en harmonie avec la grande rosace du transept. Selon Viollet-le-Duc, la grande beauté de cette construction n’a pas été surpassée ailleurs dans l’architecture gothique.

Façades latérales de la nef
La construction de la nef débute en 1182, après la consécration du chœur. Certains pensent même que les travaux commencèrent en 1175, avant la consécration en 120. Les travaux s’arrêtèrent après la quatrième travée laissant la nef inachevée tandis que l’édification de la façade débuta en 1208. L’édification de la nef fut reprise en 1218 afin d’étayer la façade. . A la fin des années 1220, le quatrième architecte de Notre-Dame entreprend de modifier complètement le plan initial au niveau de la partie supérieure de l’édifice. L’architecte a entrepris l’allongement des travées vers le bas en supprimant l’ancien troisième niveau, celui des rosaces de l’ancien bâtiment donnant sur les combles des tribunes. Ce grenier a donc été supprimé au profit d’une terrasse recouvrant ces peuplements et formée de grandes dalles.

Se posait alors le problème de l’évacuation des eaux pluviales qui risquaient de stagner suite à la suppression de la toiture inclinée des tribunes. L’architecte a donc dû introduire un élément nouveau dans l’architecture, dont nous sommes encore aujourd’hui les héritiers : collecter les eaux de pluie sous le toit par un système de gouttières, et les évacuer pas à pas par des conduits verticaux. vers un système se terminant au niveau de longues gargouilles destinées à les projeter à l’écart du bâtiment a. Il s’agit d’un tout nouveau système de gestion des eaux pluviales au sommet des bâtiments. Toute une série d’autres modifications ont dû être réalisées au niveau supérieur du bâtiment (parties supérieures du vaisseau principal) : reprise de la toiture et de la charpente, surélévation des murs de chéneaux, création de caniveaux. Par dessus tout,

Les grands arcs-boutants sont remarquables et témoignent du génie de l’architecte de l’époque. Ils sont d’un seul long vol, lancés au-dessus des collatéraux et leurs têtes soutiennent le haut des murs de gouttière de la cathédrale. Ces têtes reposent au droit de conduits verticaux destinés à évacuer les eaux des caniveaux du toit de la nef. L’extrados des contreforts est creusé d’une gouttière qui traverse le sommet de la culée et se termine par une longue gargouille.

Ces contreforts n’étaient pas destinés en premier lieu à étayer le bâtiment, mais à résoudre le problème de l’évacuation des eaux pluviales, devenu très important après la transformation de la toiture des tribunes en terrasse. Ceci explique la relative faiblesse de ces arcs. Leur construction est incontestablement une prouesse, qui se manifeste par leur grande longueur, mais aussi par leur finesse. Leur rôle étant faible dans le soutien de la voûte du vaisseau principal, l’architecte s’est permis d’être audacieux.

La grande portée de ces arcs-boutants est tout à fait exceptionnelle dans l’architecture gothique du Moyen Âge. En effet, dans les édifices de l’époque, bordés de doubles nefs ou de doubles déambulatoires, les culées de ces énormes arcs-boutants devaient occuper un terrain considérable à l’extérieur des églises. Les arcs-boutants sont à deux volées, c’est-à-dire qu’ils sont séparés par un point d’appui intermédiaire qui, en divisant la poussée, détruit une partie de son effet et permet ainsi de réduire l’épaisseur des contreforts extérieurs ou culées. C’est ainsi que sont construits les arcs-boutants de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, ainsi que ceux du chœur de celle d’Amiens ; ces trois derniers bâtiments possèdent également soit des doubles nefs, soit un double déambulatoire.

Abside
La construction de la cathédrale commence par son abside, en forme de demi-cercle. C’est donc la partie la plus ancienne du sanctuaire. Elle entoure les chapelles absidiales et correspond à l’abside de l’intérieur de l’édifice. Au XIVe siècle, Jean Ravy remplace les anciens arcs-boutants du XIIIe siècle. Il en place quatorze autour du chœur avec une portée de quinze mètres, dont six pour le chevet proprement dit. Comme pour les façades de la nef, leur fonction permet d’évacuer au loin les eaux pluviales. Des panneaux représentant des épisodes de la vie de la Vierge décorent l’abside.

Rosaces
Les vitraux de Notre-Dame, en particulier les trois rosaces, comptent parmi les éléments les plus célèbres de la cathédrale. La rosace ouest, au-dessus des portails, était la première et la plus petite des roses de Notre-Dame. Il mesure 9,6 mètres (32 pieds) de diamètre et a été fabriqué vers 1225, avec les morceaux de verre placés dans un épais cadre circulaire en pierre. Il ne reste aucun verre d’origine dans cette fenêtre ; il a été recréé au 19ème siècle.

Les deux fenêtres du transept sont plus grandes et contiennent une plus grande proportion de verre que la rosace de la façade ouest, car le nouveau système de contreforts rend les murs de la nef plus fins et plus solides. La rose nord a été créée vers 1250 et la rose sud vers 1260. La rose sud du transept est particulièrement remarquable pour sa taille et son talent artistique. Il mesure 12,9 mètres (42′) de diamètre; avec la claire-voie qui l’entoure, un total de 19 mètres (62′). Il a été donné à la cathédrale par le roi Louis IX de France, dit Saint Louis.

La rose du sud compte 94 médaillons, disposés en quatre cercles, représentant des scènes de la vie du Christ et de ceux qui ont été témoins de son passage sur terre. Le cercle intérieur comporte douze médaillons représentant les douze apôtres. (Lors de restaurations ultérieures, certains de ces médaillons originaux ont été déplacés vers des cercles plus éloignés). Les deux cercles suivants représentent des martyrs et des vierges célèbres. Le quatrième cercle montre vingt anges, ainsi que des saints importants pour Paris, notamment Saint Denis, Marguerite la Vierge au dragon et Saint Eustache. Les troisième et quatrième cercles ont également des représentations de sujets de l’Ancien Testament. Le troisième cercle présente des médaillons avec des scènes de l’Évangile de Matthieu du Nouveau Testament qui datent du dernier quart du XIIe siècle. Ce sont les vitres les plus anciennes de la fenêtre.

Des scènes supplémentaires dans les coins autour de la rosace incluent la descente de Jésus aux enfers, Adam et Eve, la résurrection du Christ. Saint Pierre et Saint Paul sont au bas de la fenêtre, et Marie-Madeleine et Jean l’Apôtre en haut. Au-dessus de la rose se trouvait une fenêtre représentant le Christ triomphant assis dans le ciel, entouré de ses apôtres. Ci-dessous se trouvent seize fenêtres avec des images peintes de prophètes. Ceux-ci ne faisaient pas partie de la fenêtre d’origine; ils ont été peints lors de la restauration au XIXe siècle par Alfred Gérenthe, sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc, d’après un vitrail similaire de la cathédrale de Chartres.

La rose du sud a eu une histoire difficile. En 1543, il a été endommagé par le tassement des murs de maçonnerie et n’a été restauré qu’en 1725-1727. Elle a été gravement endommagée à la Révolution française de 1830. Des émeutiers ont incendié la résidence de l’archevêque, à côté de la cathédrale, et de nombreuses vitres ont été détruites. La fenêtre a été entièrement reconstruite par Viollet-le-Duc en 1861. Il a fait pivoter la fenêtre de quinze degrés pour lui donner un axe vertical et horizontal clair, et a remplacé les morceaux de verre détruits par de nouveaux verres dans le même style. La fenêtre contient aujourd’hui à la fois du verre médiéval et du XIXe siècle.

Dans les années 1960, après trois décennies de débats, il a été décidé de remplacer de nombreuses fenêtres en grisaille du XIXe siècle de la nef conçue par Viollet-le-Duc par de nouvelles fenêtres. Les nouveaux vitraux, réalisés par Jacques Le Chevallier, sont dépourvus de figures humaines et utilisent des dessins et des couleurs abstraits en grisaille pour tenter de recréer la luminosité de l’intérieur de la cathédrale au XIIIe siècle.

Tours et la flèche
Les deux tours mesurent 69 mètres (226 pieds) de haut et étaient les structures les plus hautes de Paris jusqu’à l’achèvement de la tour Eiffel en 1889. Les tours étaient le dernier élément majeur de la cathédrale à être construit. La tour sud a été construite en premier, entre 1220 et 1240, et la tour nord entre 1235 et 1250. La nouvelle tour nord est légèrement plus grande, comme on peut le voir lorsqu’elles sont vues directement devant l’église. Le contrefort ou contrefort de la tour nord est également plus grand.

La tour sud était accessible aux visiteurs par un escalier, dont l’entrée se trouvait du côté sud de la tour. L’escalier compte 387 marches et s’arrête dans la salle gothique au niveau de la rosace, où les visiteurs peuvent regarder par-dessus le parvis et voir une collection de peintures et de sculptures des périodes antérieures de l’histoire de la cathédrale. Les quatorze cloches de la cathédrale sont situées dans les tours nord et sud. Un réservoir d’eau couvert de plomb entre les deux tours, derrière la colonnade et la galerie et devant la nef et le pignon (pignon).

La flèche (ou flèche) de la cathédrale était située au-dessus du transept. La flèche d’origine a été construite au XIIIe siècle, probablement entre 1220 et 1230. Elle a été battue, affaiblie et pliée par le vent pendant cinq siècles, et a finalement été supprimée en 1786. Lors de la restauration du XIXe siècle, Eugène Viollet-le-Duc a décidé de le recréer, en faisant une nouvelle version du chêne recouvert de plomb. La flèche entière pesait 750 tonnes.

Suivant les plans de Viollet-le-Duc, la flèche était entourée de statues en cuivre des douze apôtres – un groupe de trois à chaque point cardinal. Devant chaque groupe se trouve un symbole représentant l’un des quatre évangélistes : un bœuf ailé pour saint Luc, un lion pour saint Marc, un aigle pour saint Jean et un ange pour saint Matthieu. Quelques jours avant l’incendie, les statues ont été retirées pour être restaurées. En place, elles avaient tourné vers Paris, sauf une : la statue de saint Thomas, patron des architectes, faisait face à la flèche, et avait les traits de Viollet-le-Duc.

La girouette au coq au sommet de la flèche contenait trois reliques : un minuscule morceau de la couronne d’épines du trésor de la cathédrale, et les reliques de saint Denis et de sainte Geneviève, patronnes de Paris. Ils y ont été placés en 1935 par Mgr Jean Verdier, pour protéger la congrégation de la foudre ou d’autres dommages. Le coq aux reliques intactes a été retrouvé dans les décombres peu après l’incendie.

Cloches
Vingt et une cloches de bronze composent la sonnerie de Notre-Dame, dont le bourdon est le plus ancien. Elles sonnent les heures et les moments clés de la vie de l’Église ou de l’histoire de Paris. Ils portent tous un prénom en hommage à une personnalité de l’Église. La plus grosse des cloches de Notre-Dame est située dans la tour sud. En campanologie, on l’appelle « bourdon ». Elle sonne pour des occasions spéciales telles que Noël, Pâques, la Pentecôte ou la Toussaint et lors d’événements tels que la mort ou l’élection du Pape.

Dans la tour nord, quatre cloches assurent la sonnerie quotidienne des offices de la cathédrale. Ils pèsent entre deux et trois tonnes chacun. La sonnerie des cloches rythme la vie des fidèles, marque la solennité des offices. Pour tous les Parisiens, ils donnent l’heure en fonction du nombre de coups de feuille, ou avertissent des grands moments de l’histoire de France. Cette tradition perdure aujourd’hui.

La mauvaise qualité du métal des quatre cloches de la tour nord a provoqué des discordances harmoniques et une mauvaise qualité acoustique. Ils ont tous été remplacés en 2013 à l’exception du dôme Emmanuel, reconnu pour son excellence sonore. La fonderie Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles réalise les cloches de la tour nord, la coupole Marie de la fonderie Royal Eijsbouts aux Pays-Bas.

Toit et charpente
La structure de Notre-Dame est parmi les plus anciennes structures de Paris. Seulement après celui de Saint-Pierre de Montmartre (1147) et quelques éléments de celui de Saint-Germain des Prés (1160-1170) le précèdent. Nommée « la forêt » en raison du nombre de poutres, chacune provient d’un chêne différent. Les dimensions sont impressionnantes : 100m de long sur 13m de large dans la nef, 40m dans le transept et 10m de haut. Cette charpente a été incendiée lors de l’incendie de 2019 laissant toute la toiture béante, à ciel ouvert.

L’installation d’ogives est une innovation architecturale du Moyen Âge. Les architectes imaginent élever des toits à forte pente. L’inclinaison de celles de Notre-Dame est de 55°. Au moment de sa construction, le défrichement et l’aménagement urbain ont rendu le bois lourd rare. Des bois de moindre section sont alors utilisés pour surélever les charpentes et accentuer les pentes.

Une première charpente est construite dans le chœur de la cathédrale avec des arbres abattus vers 1160-1170. Certains bois ont déjà trois cents ou quatre cents ans au moment de la construction, ce qui correspond à des arbres du VIIIe ou IXe siècle. La première charpente a disparu, mais le bois est réutilisé dans la seconde charpente, mise en place entre 1220 et 1240.

Une toiture en plomb repose sur la seconde charpente, constituée de 1326 tables de 5 mm d’épaisseur, pesant au total 210 tonnes. Aux IXe et XIIe siècles, les toits des églises étaient couverts de tuiles plates. Paris ne disposant pas de gisements argileux, une couverture en plomb est privilégiée. En 1196, l’évêque Maurice de Sully lègue par testament 5000 livres pour l’achat de plomb.

Les charpentes du chœur et de la nef ont traversé les siècles. En revanche, Viollet-le-Duc envisage de restaurer ceux des transepts et de la flèche au milieu du XIXe siècle. Réalisées selon les principes en vigueur au XIXe siècle, elles se distinguent des charpentes du chœur et de la nef par les dimensions des poutres plus imposantes et espacées que celles du Moyen Âge.

La flèche
La première flèche est édifiée au-dessus de la croisée du transept au milieu du XIIIe siècle, vers 1250. Des constructions aussi hautes souffrent du vent qui plie et fragilise leurs structures : la flèche se déforme lentement et les solives se déforment. Afin d’éviter tout risque d’effondrement, il fut démantelé entre 1786 et 1792, après plus de cinq siècles d’existence. La cathédrale est restée sans flèche jusqu’à la restauration dirigée par Viollet-le-Duc et réalisée par les Ateliers Monduit au milieu du XIXe siècle. Cette nouvelle flèche, en chêne recouvert de plomb, pesait 750 tonnes ; elle s’est effondrée le 15 avril 2019 lors de l’incendie de la cathédrale.

La flèche était gardée par les statues des douze apôtres et des quatre évangélistes, en cuivre repoussé. Lors de l’incendie de 2019, les statues n’étaient plus en place car elles avaient été démontées quelques jours auparavant, pour des travaux de restauration. Ces statues sont l’œuvre de Geoffroy-Dechaume et constituent un ensemble en harmonie avec l’esprit du XIIIe siècle. Les apôtres sont tous tournés vers Paris, sauf l’un d’eux, saint Thomas, patron des architectes, qui se tourne vers la flèche. Celui-ci a les traits de Viollet-le-Duc, l’architecte de la flèche se retournant comme pour contempler une dernière fois son œuvre. Le coq au sommet de la flèche contenait trois reliques : une petite parcelle de la Sainte Couronne, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève. Ces reliques y furent déposées en 1935,

Gargouilles et chimères
Les gargouilles sont des éléments décoratifs. Les gargouilles ont été mises en place à l’extrémité des gouttières pour évacuer les eaux pluviales du toit et ne désignent que les extrémités des tuyaux d’évacuation des eaux. Leur fonction est de protéger les murs du ruissellement des eaux pluviales qui altère la conservation de la pierre. Ils désignent l’extrémité des gouttières pour évacuer l’eau provenant du toit au loin. C’est pourquoi ils apparaissent en surplomb, adossés au vide, essentiellement situés sur les grands arcs-boutants du chœur.

Ils prennent souvent la forme d’animaux fantastiques, voire effrayants. Ils datent du Moyen Age. Des gargouilles se retrouvent notamment au niveau des gros contreforts du chœur. Le système de drainage du toit de l’abside se termine par un canal au sommet des arcs-boutants puis par de longues gargouilles.

Les chimères sont ces statues fantastiques situées tout en haut de l’édifice, en haut de la façade : la Galerie des chimères. Tous les angles de cette balustrade servent de support ou de perchoir aux démons, monstres et oiseaux fantastiques. Ces éléments n’existaient pas au Moyen Âge et ont été ajoutés par Viollet-le-Duc dans un style néo-gothique au XIXe siècle.

Intérieur
L’intérieur de la cathédrale est l’endroit où se trouve la cathèdre, le siège de l’évêque. C’est dans cette église que, les jours les plus solennels, l’évêque préside la liturgie.

Nef
La nef est constituée d’une sorte d’avant-nef ou narthex de deux travées situées sous et entre les tours, suivies de huit autres travées. La nef centrale, large de 12 mètres entre les axes des colonnes, est bordée de deux collatéraux à voûtes quadripartites tant au nord qu’au sud, soit un total de cinq nefs pour seulement trois portails, ce qui est exceptionnel. Deux rangées de sept chapelles latérales, construites entre les arcs-boutants du vaisseau s’ouvrent, de la quatrième à la dixième travée, sur les collatéraux extérieurs.

L’élévation est à trois niveaux. La première est constituée de grandes arcades s’ouvrant sur les bas-côtés intérieurs. La seconde correspond à une tribune s’ouvrant sur la nef par des travées composées de trois arcades, qui reposent sur de fines colonnes. Au-dessus de ces arcades, l’entrelacs de ces baies est plein. Les stands sont bordés de petites roses. Enfin, le troisième niveau est celui des fenêtres hautes qui comportent deux lancettes surmontées d’un oculus.

Les 14 chapelles latérales sont éclairées par des fenêtres à quatre lancettes, groupées par paires et surmontées de trois oculi polylobés. D’une part, la galerie étant profonde et les vitraux de son claire-voie très sombres, et d’autre part les fenêtres des chapelles collatérales étant très éloignées de la nef centrale, l’éclairage de la nef repose essentiellement sur la haute fenêtres et est donc assez bas. La nef présente plusieurs irrégularités. La première travée est plus étroite que les autres ; de ce fait, la galerie ne comporte que deux arcades alors que la fenêtre haute est une baie simple. De plus, elle ne possède pas de chapelle latérale.

La dernière travée présente une élévation à quatre niveaux, due à Viollet-le-Duc : la fenêtre supérieure est plus courte, et dans l’espace ainsi formé entre la fenêtre supérieure et le niveau des tribunes, un oculus dentelé en forme de roue a été introduit.. Une telle structure est analogue à celle du transept voisin. Le chœur, situé plein est, est très légèrement décalé sur la gauche par rapport à la nef centrale, qui symbolise traditionnellement la tête du Christ affalé sur la croix.

Autre irrégularité : les colonnes. Entre les piles massives de la croisée et les piliers imposants qui soutiennent l’angle intérieur des deux tours, la nef centrale est bordée de deux groupes de sept colonnes. Le plan primitif prévoyait des colonnes entièrement cylindriques semblables à celles du chœur. Cela a été fait à la fin du XIIe siècle. siècle pour les cinq paires de colonnes orientales (les plus proches du transept).

En revanche, les deux paires de colonnes occidentales érigées vers 1220 s’écartent de ce schéma. L’architecte de l’époque abandonne la colonne cylindrique, l’une des caractéristiques fondamentales de Notre-Dame, pour se rapprocher du modèle chartrain (lié à la cathédrale de Chartres). Il évita cependant que cette différence paraisse trop brutale. Ainsi, il a ajouté aux deuxièmes colonnes une seule colonne engagée, pour faire une transition avec les premières colonnes qui en ont quatre.

Le revers de la façade est occupé par une tribune d’orgue qui précède la rosace et en cache la partie inférieure. Celle-ci est consacrée à la Vierge, entourée des prophètes, des vices et des vertus, des travaux des mois et des signes du zodiaque. Cette rose a été en grande partie refaite par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Jusqu’au XIXe siècle, la nef était vide de bancs, les laïcs y déambulant lors des liturgies. En revanche, il est chargé de nombreux autels et pupitres, statues, tombes et cénotaphes, peintures et tapisseries recouvrant les murs ou accrochées entre les arcades.

En 1965, les fenêtres hautes de la nef et les rosaces des tribunes sont enfin garnies de vitraux colorés remplaçant les verres gris et mats implantés par les prêtres au XVIIIe siècle. Non figuratifs, ils sont l’oeuvre de Jacques Le Chevallier qui a utilisé les produits et les couleurs du Moyen Age. L’ensemble est à dominante rouge et bleu.

Mays des Orfèvres
« Mays des Orfèvres » à Notre-Dame est une série de 76 tableaux offerts à la cathédrale par la confrérie des orfèvres, presque chaque année à la date du 1er mai (d’où leur nom), en hommage à la Vierge Marie, et ce depuis 1630 à 1707. Les orfèvres avaient depuis longtemps leur propre chapelle au sein du sanctuaire. En 1449, la tradition de l’Offrande de Mai à Notre-Dame de Paris est instituée par la confrérie des Orfèvres de Paris.

Ces Mays étaient commandés à des peintres de renom, qui devaient remettre leurs esquisses aux prêtres de la cathédrale. Après la fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture, en 1648, les artistes choisis étaient tous membres ou parents de cette dernière. Ces commandes devinrent rapidement une forme de concours de peinture religieuse. Leur sujet était généralement tiré des Actes des Apôtres. Après les avoir exposées sur le parvis, elles étaient accrochées au niveau des arcades de la nef ou du chœur.

Les Mays ont été dispersés pendant la Révolution, il en reste aujourd’hui une cinquantaine. Les plus importantes ont été récupérées par la cathédrale et ornent aujourd’hui les chapelles latérales de la nef de Notre-Dame. Certaines sont conservées au musée du Louvre, d’autres dans quelques églises ou dans divers musées français.

Les chapelles du côté sud
La première chapelle (travée 4) est l’ancienne chapelle des orfèvres. Depuis 1964, il leur est restitué. Il y a le Mai 1651 : La Lapidation de saint Étienne de Charles Le Brun.
La seconde chapelle abrite le Martyre de Saint André également de Charles Le Brun. Nous sommes au mois de mai 1647. On y voit aussi le martyre de saint Barthélemy, œuvre de Lubin Baugin, peintre du XVIIe siècle.
La troisième chapelle contient le Mai 1643, Crucifixion de saint Pierre, œuvre de Sébastien Bourdon, qui profita de cette commande exceptionnelle pour se lancer dans une composition audacieuse (complexité des lignes de force par un réseau de diagonales, créant un baroque inédit dynamique dans le travail de l’artiste).
La quatrième chapelle contient la Prédication de Saint Pierre à Jérusalem (mai 1642), peinture de Charles Poerson.
La cinquième chapelle contient Le centurion Corneille aux pieds de saint Pierre, mai 1639, œuvre d’Aubin Vouet.
La sixième chapelle contient le mai 1637, La conversion de Saint Paul par Laurent de La Hyre. Il y a aussi une Nativité de la Vierge de Le Nain.
La septième chapelle contient le mai 1635, Saint Pierre guérissant les malades de son ombre par Laurent de La Hyre également.

chapelles du côté nord
D’ouest en est, de la façade vers le chœur :
La première chapelle contient les fonts baptismaux réalisés selon les plans de Viollet-le-Duc. Il y a aussi le mai 1634, La Descente du Saint-Esprit de Jacques Blanchard, ainsi que L’Adoration des bergers de Jérôme Francken, créée en 1585.
Deuxième chapelle : on peut voir Saint Paul aveuglant le faux prophète Barjesu, mai 1650 par Nicolas Loir.
La troisième chapelle ou Chapelle de la Sainte Enfance (ou Enfance Missionnaire), contient le reliquaire de saint Paul Tchen, martyr. Ce dernier, séminariste chinois au grand séminaire de Tsingay, en Chine, est décapité pour sa foi en juillet 1861, ainsi que trois autres chrétiens chinois. Ces quatre martyrs ont été béatifiés en 1909 par le pape Pie X et canonisés par Jean-Paul II le 1er octobre 2000. La chapelle abrite également le Mai 1655 représentant La Flagellation de saint Paul et saint Silas de Louis Testelin.
Quatrième chapelle : Le mai 1670, œuvre de Gabriel Blanchard, représente saint André frémissant de joie à la vue de son calvaire. La chapelle abrite également le monument au Cardinal Amette créé en 1923 par Hippolyte Lefèbvre.
La cinquième chapelle est dédiée à Notre-Dame de Guadalupe au Mexique. Il contient le mai de 1687 représentant le prophète Agabus prédisant à saint Paul ses souffrances à Jérusalem, œuvre de Louis Chéron.
Sixième chapelle : mai 1702, Les fils de Sceva battus par le démon par Mathieu Elias. Les fils de Sceva étaient deux exorcistes juifs. Vous pourrez également voir Le Martyre de sainte Catherine, tableau du peintre-graveur Joseph-Marie Vien ; daté de 1752.
Enfin, la septième chapelle contient la pierre tombale du chanoine Étienne Yvert.

Le choeur
Le chœur de la cathédrale est entouré d’un double déambulatoire. Il se compose de cinq travées rectangulaires ou droites surmontées de deux voûtes sexpartites. L’abside est à cinq pans, correspondant à cinq chapelles rayonnantes. L’élévation de la première travée est similaire à celle du transept, c’est-à-dire à quatre niveaux : une petite rosace est insérée entre le niveau des gradins et celui des fenêtres hautes. En revanche, les autres travées, dont celles de l’abside, présentent une élévation à trois niveaux, semblable à celle de la nef (grandes arcades, galerie et hautes fenêtres). Tout autour du chœur, la galerie est éclairée par des baies à deux lancettes, charpente que l’on retrouve au niveau des fenêtres hautes.

Toute la décoration du chœur avait été refaite par Robert de Cotte. Lors de la restauration du XIXème siècle, Viollet-le-Duc, souhaitant revenir au style essentiellement gothique de l’édifice, supprima certaines des transformations effectuées à cette époque par de Cotte, comme le recouvrement des arcades gothiques par des colonnes de marbre. soutenant des arcs en plein cintre. Il a également supprimé le maître-autel de de Cotte pour revenir à un autel du Moyen Âge. Du chœur du XVIII siècle, il reste cependant des stalles et des sculptures que l’on peut voir derrière le maître-autel.

Composition actuelle du chœur
Pour satisfaire au nouveau rite catholique défini au Concile Vatican II, le chœur a été quelque peu agrandi, il occupe désormais également la moitié orientale de la croisée du transept. Un nouvel autel a été commandé par Mgr Jean-Marie Lustiger et occupe ce nouvel espace, bien visible tant de la nef que des deux traverses du transept. Situé à deux pas du centre de la cathédrale, le nouvel autel, en bronze, a été réalisé par Jean Touret et Sébastien Touret, artistes d’art sacré, en 1989. On peut voir les quatre évangélistes (Saint Matthieu, Saint Luc, Saint Marc et Saint Jean), ainsi que les quatre grands prophètes de l’Ancien Testament, à savoir Ézéchiel, Jérémie, Isaïe et Daniel. Cet autel est entièrement détruit par les conséquences de la chute des gravats et de la flèche lors de l’incendie du 15 avril 2019.

A l’est du chœur, non loin de l’abside, subsiste l’ancien maître-autel créé par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, avec en arrière-plan les superbes statues installées au début du XVIIIe siècle. siècle par l’architecte Robert de Cotte et s’inscrivant dans la volonté de Louis XIII.

La pietà de Nicolas Coustou est placée derrière l’autel. De part et d’autre se trouvent les statues des deux rois, Louis XIII par Guillaume Coustou et Louis XIV sculpté par Antoine Coysevox. Une série de six statues d’anges en bronze entourent l’ensemble et portent chacune un instrument de la Passion du Christ : une couronne d’épines, les clous de la crucifixion, l’éponge imbibée de vinaigre, l’inscription qui surmontait la croix, le roseau avec lequel le Christ a été fouetté et la lance qui a transpercé son cœur. Depuis les années 1990, la pietà est surmontée de l’ensemble Croix et Gloire réalisé par Marc Couturier. La Croix est une structure en bois sculpté recouverte de feuilles d’or. La Gloire, objet auréolé au-dessus de la Croix, de constitution analogue, évoque la forme d’un poisson, symbole chrétien. L’oeuvre survit à l’incendie du 15 avril

Les stalles en bois sculpté sont installées de part et d’autre du chœur. Il y en avait 114. Il en reste 78, dont 52 hauts et 26 bas. Ils ont été réalisés au début du XVIIIe siècle par Jean Noël et Louis Marteau d’après les plans de René Charpentier et Jean Dugoulon. Les hauts dossiers des stalles sont décorés de bas-reliefs et séparés par des trumeaux décorés de feuillages et d’instruments de la Passion. De chaque côté, les stalles se terminent par une stalle archiépiscopale, surmontée d’un dais à groupes d’anges sculptés par Dugoulon. L’une de ces deux stalles est réservée à l’archevêque, l’autre étant destinée à un invité important. Le bas-relief de la stalle de droite représente le martyre de saint Denis, celui de gauche la guérison de Childebert Ier par saint Germain, évêque de Paris.

Chapelles autour du chœur
En partant de la droite du chœur, on rencontre d’abord, latéralement à droite, la sacristie des messes, dont le fond correspond au bras ouest du cloître du Chapitre. La chapelle suivante contient le tombeau de Denys Affre tué en 1848, à l’entrée de la rue du Faubourg Saint-Antoine.
Suit l’emplacement de l’entrée de la Sacristie du Chapitre qui mène au trésor de la cathédrale. Vient ensuite la Chapelle Sainte-Madeleine contenant la sépulture de Marie Dominique Auguste Sibour.
La chapelle Saint-Guillaume est la première des cinq chapelles rayonnantes du chevet de la cathédrale. On y trouve le mausolée du lieutenant-général Henri Claude d’Harcourt par Jean-Baptiste Pigalle, ainsi que la Visitation de la Vierge de Jean Jouvenet, datée de 1716 et le monument de Jean Jouvenel des Ursins et de sa femme Michelle de Vitry (XVe siècle ). Le thème de cette composition (« la réunion conjugale ») est défini dans le contrat signé entre le sculpteur et la comtesse le 1er juillet 1771.
Dans la chapelle voisine, la chapelle Saint-Georges, se trouvent le tombeau de Georges Darboy (fusillé en 1871 avec 30 autres prêtres pris en otage par les communards), l’œuvre de Jean-Marie Bonnassieux, ainsi qu’une statue de saint Georges. De 1379 à la Révolution, cette chapelle fut celle des cordonniers. La troisième chapelle ou chapelle axiale de la cathédrale, est la chapelle de la Vierge ou de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs où l’on retrouve les statues d’Albert de Gondi, maréchal de France mort en 1602, et de Pierre de Gondi , cardinal et évêque de Paris, mort en 1616.
D’un côté de la chapelle se trouve une fresque du XIVe siècle représentant la vierge et d’autres saints entourant l’âme d’un évêque, Simon Matifas de Bucy. Face à l’entrée de cette chapelle axiale, dans le déambulatoire, juste derrière le chœur, se dresse le gisant de l’évêque Simon Matifas de Bucy (mort en 1304).
La chapelle axiale a récemment exposé un coffre-fort en verre rouge, contenant la couronne d’épines du Christ, relique pillée en 1250 à Constantinople par les croisés francs (dont Baudouin II de Courtenay), achetée par saint Louis et transférée de la Sainte-Chapelle à Notre- Dame en 1792.
La quatrième chapelle ou chapelle Saint-Marcel, contient les tombeaux de Jean-Baptiste de Belloy, cardinal, par Louis Pierre Deseine et de Hyacinthe-Louis de Quélen, œuvre d’Adolphe-Victor Geoffroi-Dechaume.
La dernière des chapelles absidiales ou chapelle Saint-Louis abrite le tombeau du cardinal de Noailles sculpté par Geoffroi-Dechaume. Les dernières chapelles entourant le chœur sont les chapelles latérales nord : dans la chapelle Saint-Germain, on peut voir le tombeau d’Antoine-Éléonor-Léon Leclerc de Juigné (mort en 1809), exécuté d’après les plans de Viollet-le-Duc . Enfin, dans la chapelle voisine qui précède la Porte Rouge, ou chapelle Saint-Ferdinand, se trouvent les mausolées de Christophe de Beaumont (mort en 1781) et du Maréchal de Guébriant (mort en 1643). On peut également voir l’orant du Cardinal Morlot (mort en 1862).

Transept
Le transept est plus large que la nef. Elle est dépourvue de bas-côtés, la stabilité de l’ensemble étant assurée par les contreforts extérieurs. Le transept comprend la croisée du transept et deux croisillons de trois travées. Les deux travées les plus proches de la croisée du transept sont couvertes d’une voûte sexpartite, la troisième d’une voûte quadripartite. Dans les deux premières travées, l’élévation est à quatre niveaux, et non trois comme la nef. Les grandes arcades s’ouvrent sur les bas-côtés de la nef. Le second niveau est toujours constitué des tribunes. Ce qui change, c’est l’ajout d’un troisième étage formé de roues oculilike. Enfin, le quatrième niveau est celui des fenêtres hautes. Celles-ci sont plus petites que celles de la nef, puisque l’adjonction des oculi les a réduites de la hauteur correspondante. Au total,

Le mur de la troisième travée est massif au niveau des grandes arcades. Il est alors surmonté de deux niveaux d’arcades décoratives aveugles dans le transept sud, mais d’un seul niveau dans le transept nord. La partie orientale de la croisée du transept est occupée par le nouveau maître-autel de la cathédrale.

Traverse sud et sa rosace
Il y a un tableau d’Antoine Nicolas, La Fontaine de la Sagesse, réalisé en 1648. Contre le pilier sud-est de la croisée du transept se trouve une statue de la Vierge à l’Enfant dite Notre-Dame de Paris (la vraie statue portant ce titre est celle du trumeau de la porte du cloître). Elle est datée du XIVe siècle et provient de la chapelle Saint-Aignan située dans l’ancien cloître des prêtres de l’Île de la Cité. Elle fut transférée à Notre-Dame en 1818 et placée d’abord dans le trumeau du Portail de la Vierge en remplacement de la Vierge du XIIIe siècle mutilée en 1793. En 1855, Viollet-le-Duc la plaça à son emplacement actuel. A proximité se trouve une plaque rappelant que c’est dans la cathédrale Notre-Dame de Paris qu’a eu lieu le procès pour la réhabilitation de Jeanne d’Arc.

Presque en face de la statue de la Vierge Notre-Dame, sur le pilier sud-ouest de la fenêtre, se trouve le mémorial aux millions de morts de l’Empire britannique tombés pendant la Première Guerre mondiale, dont la plupart reposent en France. Avant la Révolution française, était accolé au premier pilier oriental, côté sud, une statue équestre en bois de Philippe IV le Bel érigée en ex-voto, face à l’autel de la Vierge, le roi lui ayant attribué sa victoire de Mons – en-Pévèle à la protection de Marie. On peut également voir dans cette croix une plaque indiquant le lieu où se trouvait Paul Claudel en décembre 1886, lorsque, âgé de 18 ans et soudain touché par une illumination religieuse, il se convertit au catholicisme.

L’énorme rosace de 13,1 mètres de diamètre, offerte par Saint Louis et située au sommet du fond du transept, ne conserve qu’une partie de ses vitraux d’origine, dont certains furent remplacés lors d’une restauration en 1737. La rose fenêtre a de nouveau souffert lors de la révolution de 1830, suite à l’incendie de l’archidiocèse voisin. Elle subit alors une nouvelle restauration réalisée par Viollet-le-Duc qui la fit pivoter de 15 degrés afin de lui donner un axe vertical robuste pour la consolider. Elle s’organise autour du Christ qui en occupe le centre. Tout autour sont représentés les vierges sages et les vierges folles, saints et saintes, anges, apôtres.

Traverse nord et sa rosace
On peut y voir contre le pilier nord-est de la croisée du transept, une statue de saint Denis, œuvre de Nicolas Coustou. Le mur du fond de la croix nord comporte trois niveaux : une porte, surmontée d’un pan de mur sans ornement. Le deuxième niveau est constitué d’un clerestory avec neuf arcs de deux lancettes. Enfin, un troisième étage est constitué de la rosace. Contrairement à la rosace sud, la rosace nord a conservé presque intact son vitrail d’origine du XIIIe siècle. Le centre est occupé par la Vierge Marie. Autour d’elle gravitent les juges, les rois, les grands prêtres d’Israël et les prophètes de l’Ancien Testament.

Grand orgue
L’un des premiers orgues de Notre-Dame, construit en 1403 par Frédéric Schambantz, a été reconstruit plusieurs fois au cours de 300 ans, mais 12 tuyaux et du bois survivent de cet instrument ancien. Elle fut remplacée entre 1730 et 1738 par François Thierry, puis reconstruite par François-Henri Clicquot. Lors de la restauration de la cathédrale par Eugène Viollet-le-Duc, Aristide Cavaillé-Coll construit un nouvel orgue, reprenant la tuyauterie des anciens instruments. L’orgue a été consacré en 1868.

En plus du grand orgue à l’extrémité ouest, le cahier de la cathédrale porte un orgue de chœur de taille moyenne de 2 manuels, 30 jeux et 37 rangs dans un buffet du XIXe siècle des années 1960. Il a été fortement endommagé par l’engorgement, mais est au moins partiellement réutilisable. Il disposait également d’un orgue continu à un seul clavier à 5 jeux, qui a été complètement détruit par l’eau des pompiers.

Sépultures et cryptes
Contrairement à certaines autres cathédrales françaises, Notre-Dame a été construite à l’origine sans crypte. À l’époque médiévale, les inhumations étaient faites directement dans le sol de l’église, ou dans des sarcophages hors sol, certains avec des effigies de tombes. Des membres du clergé de haut rang et certains membres de la famille royale ont été enterrés dans le chœur et l’abside, tandis que de nombreux autres, y compris des membres du clergé de rang inférieur et des laïcs, ont été enterrés dans la nef ou les chapelles. Il n’existe aucun enregistrement complet de toutes les sépultures faites à cette époque.

En 1699, de nombreuses tombes du chœur ont été dérangées ou recouvertes lors d’un important projet de rénovation. Les restes qui ont été exhumés ont été réenterrés dans une tombe commune à côté du maître-autel. En 1711, une petite crypte d’environ six mètres sur six (20′ x 20′) est creusée au milieu du chœur qui sert de caveau aux archevêques, s’ils n’ont pas demandé à être enterrés ailleurs. C’est lors de cette fouille que fut découvert le Pilier des Bateliers du 1er siècle. En 1758, trois autres cryptes sont creusées dans la chapelle Saint-Georges pour servir aux sépultures des prêtres de Notre-Dame. En 1765, une crypte plus grande a été construite sous la nef pour être utilisée pour les enterrements des prêtres, des bénéficiaires, des aumôniers, des chantres et des enfants de chœur. Entre 1771 et 1773, le sol de la cathédrale est repavé de carreaux de marbre noir et blanc, qui couvrait la plupart des tombes restantes. Cela a permis d’éviter que nombre de ces tombes ne soient dérangées pendant la Révolution.

En 1858, la crypte du chœur a été agrandie pour s’étendre sur la majeure partie de la longueur du chœur. Au cours de ce projet, de nombreuses tombes médiévales ont été redécouvertes. De même, la crypte de la nef a également été redécouverte en 1863 lorsqu’une voûte plus grande a été creusée pour installer un chauffage de voûte. De nombreuses autres tombes sont également situées dans les chapelles.

Décorations et oeuvres d’art
Tout au long de son histoire, donateurs, familles aisées, confréries ont offert des objets de culte à Notre-Dame : reliques de saints, ostensoirs, lutrins, tapisseries… Des artistes et artisans, parmi les plus célèbres de leur temps, contribuent à l’enrichissement de cette collection. . Le savoir-faire, les matières utilisées (or, pierres précieuses, soie) font de ces objets de véritables oeuvres d’art.

Au fil du temps, la cathédrale a été progressivement dépouillée de bon nombre de ses décorations et œuvres d’art d’origine. Cependant, la cathédrale contient encore plusieurs exemples remarquables de sculptures gothiques, baroques et du XIXe siècle, un certain nombre de retables du XVIIe et du début du XVIIIe siècle et certaines des reliques les plus importantes de la chrétienté – y compris la couronne d’épines, un ruban de la vraie croix et un clou de la vraie croix.

Sculpture
La statuaire extérieure de Notre-Dame est conçue en même temps que l’architecture de la cathédrale. Il raconte des épisodes de l’histoire chrétienne. A l’intérieur, les statues s’ajoutent au fil du temps. Dès le XIIe siècle, des architectes conçoivent la statuaire de la cathédrale, en même temps que l’édifice lui-même. Il se situe principalement à l’extérieur, sur les portails. Il est conçu sur un mode narratif. Chaque partie raconte une histoire de la Bible.

De nombreuses statues ont disparu au fil du temps, dégradées par les intempéries ou détruites en période de troubles politiques. Lors des restaurations du XIXe siècle, certaines ont été refaites dans « le style gothique » principalement sur la façade ouest. Des traces de peinture retrouvées sur certaines statues du XIIIe siècle prouvent que la statuaire intérieure et extérieure était colorée au Moyen Âge.

Il reste peu de statues médiévales à l’intérieur de la cathédrale. Cependant, la plus emblématique est une Vierge à l’Enfant du XIVe siècle. La tour du chœur représente un programme sculpté en partie conservé. Au XVIIIe siècle, suivant la volonté de Louis XIII, le chœur de la cathédrale est remanié. L’ajout de nombreux éléments sculptés, dont l’imposante Pietà en marbre blanc, marque l’une des nombreuses évolutions de la cathédrale.

Les chapelles latérales sont remplies d’autels, de tombes et de décorations au fil des siècles. Cependant, le plus représentatif est le mausolée du Comte d’Harcourt par Jean Baptiste Pigalle. Lorsqu’au XIXe siècle, Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration, « le style gothique » domine sur la façade occidentale. Il ajoute des créations imaginaires au bâtiment. Ainsi apparaît la nouvelle flèche et ses douze statues d’apôtres ou encore de chimères en bordure de la terrasse. Certaines statues proviennent de vénérations particulières comme Saint Antoine de Padoue ou Sainte Thérèse de Lisieux.

Peinture
Les peintures conservées à Notre-Dame datent des XVIIe et XVIIIe siècles. Commandées par les prêtres de la cathédrale aux plus illustres peintres parisiens, elles témoignent de la qualité artistique de la peinture religieuse à Paris à cette époque. A Notre-Dame, les vitraux témoignent du goût de l’art médiéval pour la couleur. Au Moyen Âge, les peintures sont présentes sur les portails et le jubé autour du chœur. Effacées par les intempéries, elles ont complètement disparu à l’extérieur du bâtiment. La cathédrale ne possède aucune peinture du Moyen Âge. A cette époque, la peinture religieuse existait principalement sous forme d’icônes. En raison de leurs petites tailles, ces précieux objets peints sont facilement transportables. La peinture décore également les coffres et les tabernacles.

Dès le XIIIe siècle, de nombreuses familles et corporations de métiers témoignent de leur dévotion à Marie en commandant des décorations pour les chapelles. Au XVIe siècle, la corporation des orfèvres prenait l’habitude d’offrir un tableau à Notre-Dame chaque 1er mai. Cette tradition s’est développée au 17e siècle à travers de grands tableaux appelés « Les Mays de Notre-Dame ». Au début du 18ème siècle, la société a cessé son offre annuelle. Dans le même temps, le chœur de la cathédrale subit d’importantes rénovations. Ainsi, pour décorer ce nouveau chœur, les meilleurs peintres de l’époque réalisent les huit grands tableaux illustrant la Vie de la Vierge, dont seule la Visitation de Jean Jouvenet est restée sur place. Pour terminer,

Trésor de Notre-Dame de Paris
Les inventaires de 1343 et 1416 ne mentionnent pas les salles primitives qui abritent le premier trésor de Notre-Dame de Paris, servant de réserve monétaire en cas de besoin. Les rois de France vendent des pièces ou les font fondre en temps de crise ou de guerre. Pillé en 1793, le trésor est reconstitué à partir de 1804, notamment avec la remise à l’archidiocèse de Paris des reliques de la Sainte-Chapelle, puis il s’enrichit des dons et commandes du Chapitre.

Le trésor actuel de Notre-Dame de Paris est exposé dans le bâtiment néo-gothique de la sacristie du Chapitre, construit de 1840 à 1845 sous l’impulsion de Lassus et Viollet-le-Duc, et situé au sud du chœur de la cathédrale. . On y accède par l’une des chapelles latérales droites du chœur. Le public peut actuellement le visiter tous les jours sauf le dimanche. On peut y voir notamment des pièces prestigieuses comme la Couronne d’épines et autres reliques de la Passion du Christ, des ostensoirs et reliquaires, un grand lutrin de style baroque, une collection de camées des papes.

Sacristie du chapitre
La sacristie est reliée à la cathédrale par deux bras parallèles délimitant ainsi un espace dévolu à un petit cloître carré, le cloître du Chapitre.

Dans les années 1830, la construction d’une nouvelle sacristie pour le chapitre s’impose. En effet, le bâtiment précédent, construit par Soufflot entre 1755 et 1758, et gravement endommagé lors des émeutes du 29 juillet 1830, avait connu un triste sort le 14 février 1831. Ce jour-là, en effet, le palais archiépiscopal et la sacristie furent pillés et détruit. C’était un édifice mêlant les styles grec et gothique : un escalier à deux rampes conduisait à une salle ronde voûtée où étaient entreposés les châsses et les reliques, tandis que les ornements étaient conservés à l’étage supérieur.

Le budget de 2 650 000 francs pour la restauration de la cathédrale, voté par l’Assemblée nationale en 1845, permit non seulement la réfection du sanctuaire, mais aussi la construction de cette sacristie, et ce pour un montant de 665 000 francs pour les Gros travaux. Comme nous l’avons vu, la construction de ce dernier s’est avérée beaucoup plus coûteuse, le sous-sol très instable nécessitant des fondations profondes d’environ 9 mètres. Côté style, Viollet-le-Duc a opté pour le style néo-gothique inspiré du XIIIe siècle, afin de l’harmoniser avec l’abside de la cathédrale. Les travaux commencèrent en 1849.

Vitraux de la sacristie du chapitre
Les vitraux avaient été prévus au départ blancs, mais Prosper Mérimée ayant souligné les inconvénients de cette absence de coloration, ils en vinrent rapidement à mettre en place des vitraux colorés. Ceux de la grande salle de l’édifice qui représentent une série d’évêques de Paris par le maréchal de Metz.

Les arcades des galeries du cloître présentent dix-huit vitraux dont les vitraux sont de couleurs plus claires, œuvre d’Alfred Gérente d’après les dessins de Louis Steinheil. Ces vitraux représentent la légende de sainte Geneviève, patronne de la ville de Paris. On peut voir au bas de chaque fenêtre une inscription latine décrivant la scène. Seules les six dernières scènes de la vie du saint peuvent être admirées par les visiteurs. Ce sont celles du couloir donnant accès au Trésor. Au sommet du dais principal du cloître, un vitrail représente le couronnement de la Vierge.

Reliquaires et reliques
Les principales pièces exposées dans le trésor sont les reliquaires de la Sainte Couronne d’Épines et un fragment de la Croix du Christ, ainsi qu’un clou de cette dernière. Seuls les reliquaires que divers donateurs du XIXe siècle (dont Napoléon Ier et Napoléon III) offraient au public sont présentés au public, puisque pendant la Révolution le trésor a été pillé, et les divers objets qu’il contenait dispersés ou détruits.

La pièce maîtresse du trésor est le reliquaire de la croix palatine. qui s’y trouve depuis 1828. Il porte ce nom car il appartenait à la princesse palatine Anne de Gonzague de Clèves décédée au XVIIe siècle. Ce reliquaire est destiné à contenir un morceau de la vraie Croix ainsi qu’un clou de cette dernière. Il y a une lame en or avec une inscription en grec attestant que le fragment appartenait à l’empereur byzantin Manuel I Komnenos décédé en 1180.

Autre pièce de grande valeur, l’ancien reliquaire de la Sainte Couronne d’Épines qui fut créé en 1804 par Charles Cahier. Selon la tradition, la couronne d’épines a été acquise de Baudouin II de Courtenay, dernier empereur latin de Constantinople, par Saint Louis, roi de France. Il est visible pendant le carême et la semaine sainte. Lors de la restauration de 1845 menée par l’équipe de Viollet-le-Duc, la création d’une nouvelle châsse-reliquaire pour la Couronne d’Épines s’imposait. Ce nouveau reliquaire, en bronze doré et argent, diamants et pierres précieuses, date de 1862. Il mesure 88 cm de haut et 49 cm de large. Il a été réalisé d’après le dessin de Viollet-le-Duc par l’orfèvre Placide Poussielgue-Rusand, le même qui a exécuté la couronne de lumière pour la cathédrale. Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume a collaboré à sa réalisation pour la sculpture des personnages. Le trésor contient également des reliques de saint Louis, roi de France : des vêtements (dont la chemise de saint Louis), un fragment de sa mâchoire et une côte.