Château de Montpoupon, Céré-la-Ronde, France

Le château de Montpoupon est un château de la commune de Céré-la-Ronde dans le département de l’Indre-et-Loire en France. Il est situé à l’est de Tours, à 10 km au sud de Montrichard dans une vallée boisée.

Histoire
A l’origine une forteresse médiévale, le château a été modifié par les seigneurs de Prie et de Buzançais. La poterne a été construite au 16ème siècle.

Depuis le milieu du 19ème siècle, le château a appartenu à la famille Motte Saint Pierre. Il abrite l’un des trois musées français dédiés à la chasse avec des chiens.

Il a été classé depuis 1930 comme monument historique par le ministère français de la Culture.

Étymologie
Le promontoire rocheux sur lequel est construit le château de Montpoupon a été choisi par un clan germanique à l’époque de Charlemagne, le Poppo. L’étymologie du nom est directement liée à ce clan [ref. nécessaire]: Mons Poppo (colline du clan Poppo), deviendra le rythme de l’évolution de la langue « Mons Popeo », « Mont Bébé » et enfin « Montpoupon ».

Le père Miller, un linguiste qui fit de longs séjours au château de Montpoupon et écrivit une histoire étymologique du nom de Montpoupon, en retrace le nom au IX e ou au x e siècle après que sa composition indique une origine gallo-germanique. Ce mot étant formé du nom commun Mont, auquel s’ajoute le nom du fondateur Poupon, nom propre allemand. Nous trouvons « Poppo » dans la liste des noms des premiers hommes. Ce nom de lieu attaché à un nom germanique indique bien que le logement devrait augmenter à cet endroit.

Le Moyen Âge à Montpoupon
Nerra Fulk et Odo de Blois
Au Moyen Age, le château était un bastion stratégique, situé à mi-chemin entre Loches (aux mains de Foulques Nerra) et Montrichard (appartenant à Eudes de Blois). Cela rendra le spectateur muet des luttes entre les deux hommes.

Foulques Nerra, comte d’Anjou, connu sous le nom de faucon noir, était l’une des plus grandes figures militaires du Moyen Age. Il possédait sur la Loire, partie de la Seigneurie d’Amboise, château et ville inclus. Il a également capturé de nombreuses forteresses: Semblançay, Langeais, Montbazon … Il a passé la plus grande partie de sa vie en guerre contre ses voisins et surtout Eudes I de Blois, Comte de Blois, qui possédait les villes de Montrichard, Saint-Aignan, Chinon, Saumur …

Foulques Nerra, s’est rendu en Terre Sainte en expiation de ses actes de cruauté, a vu ses terres ravagées par le comte de Blois. Quand il revint, il décida de se battre pour Montrichard et de construire une puissante forteresse. Il a regardé les communications de la vallée du Cher et la route de Blois à Loches. La position du château de Montpoupon sur cette voie d’Aquitaine l’a désigné tout naturellement Foulques Nerra comme point stratégique pour relier ses deux fiefs importants de Loches et de Montrichard.

À son retour de sa deuxième croisade en 1012, il décide de faire la guerre aux territoires de ses ennemis et de reprendre son château de Montrichard. Il rencontre l’armée du comte d’Anjou à la bataille de Pontlevoy en 1016, faisant 6 000 morts ou prisonniers. Par cette victoire, Fulk Nerra a consolidé ses possessions.

Foulques Nerra s’est ensuite rendu en Terre Sainte pour la troisième fois. Il mourut à son retour en 1040. Il contribua sans aucun doute à la construction d’un bastion à Montpoupon. La base de la grande tour est certainement le témoignage. Lors des travaux entrepris en 1920 au château, les fondations de cet ancien château ont été découvertes avec un bâtiment rectangulaire flanqué sur la façade nord de deux tours demi-rondes utilisées pour la défense. Il a été construit abruptement sur le roc.

La maison d’Amboise
La maison d’Amboise, à laquelle les seigneurs de Montpoupon sont rattachés au cours des siècles, a été fondée par Hémon ou Aymon de Buzançais (dans l’Indre). Charles le Chauve a donné Aymon de Buzançais vers 840, l’arrondissement d’Amboise. Lisois de Bazogers (xi e siècle) a épousé Hersende Buzançais et sera récompensé pour sa bravoure par Fulk Nerra en gouvernant au lieu d’Amboise, fondant ainsi la puissante famille.

Montpoupon a alors élevé la maison d’Amboise.

En 1151, Henri II Plantagenêt, futur roi d’Angleterre, prend possession de l’Anjou, de la Touraine et du Maine. Ayant épousé Aliénor d’Aquitaine, il devint maître de toute la France occidentale avec un territoire aussi vaste que celui du roi de France.

Hugues II d’Amboise, suzerain de Montpoupon prit le rôle de Henri II Plantagenêt qui fut proclamé roi d’Angleterre en 1154, provoquant de nombreux conflits avec les seigneurs voisins ayant prêté allégeance au roi de France Louis VII.

De nombreuses luttes éclatèrent alors entre Richard Cœur de Lion, successeur du trône d’Angleterre et Philippe II Auguste, roi de France. Montrichard sera pris en charge par l’armée de Philippe Auguste après un siège de deux mois et probablement Montpoupon qui l’a empêché. Les deux rois se sont finalement alliés et ont abandonné leurs places fortes avant de partir ensemble en Terre Sainte.

John Lackland, profitant de l’absence de son frère, tenta d’usurper la couronne d’Angleterre et ses possessions tourangelles dont Loches. Le suplice III d’Amboise, fils de Hugues II d’Amboise, abandonna le parti du roi d’Angleterre. John Landless a pris la couronne d’Angleterre à la mort de son frère en 1195 au détriment de son neveu assassiné, provoquant la colère des seigneurs. Philippe Auguste assiégea Tours en 1204 et toute la Touraine fut annexée à la couronne de France en 1205.

Les conflits avec les Anglais se sont poursuivis pendant de nombreuses années, dévastant les rives du Cher et des pays voisins. Montpoupon restait haut lieu d’importance, malheureusement on ne connaissait pas les noms des gouverneurs ou des capitaines ayant la garde du château à cette époque.

La maison d’Amboise était plus étroitement liée aux seigneurs de Montpoupon avec le mariage de Madeleine d’Amboise avec Antoine de Prie en 1431.

La famille de Prie
La maison de Prie, seigneurs de Buzançais dans l’Indre, a fait en partie démolir un donjon aujourd’hui. Philippe Auguste l’a pris plusieurs fois. La première ligne des seigneurs de Montpoupon sera connue en 1328 avec Philippe de Prie. Aucun document ne nous dit comment Philippe de Prie devint seigneur de Montpoupon. Les Pries étaient-ils les seigneurs ou les gouverneurs de Montpoupon avant Philippe de Prie? Nous ne savons pas et rien ne nous dira exactement quels furent les seigneurs de Montpoupon, successeurs de Philippe de Prie à son petit-fils, Antoine de Prie.

Antoine de Prie, seigneur de Buzançais et de Montpoupon, est entré très tôt au service du roi de France. Il a participé au siège d’Orléans avec Jeanne d’Arc. Conseiller du roi Charles VII (au service de la Chambre du Roi), il sera nommé Grand Queux de France (chargé de la surveillance de la cuisine) en 1431 et premier baron de Touraine.

A partir de 1450, Antoine de Prie et sa femme élevèrent le château de Montpoupon presque entièrement détruit pendant la guerre de Cent Ans. Ils ont construit sur ce qui restait de l’ancien bâtiment principal une demeure de la première Renaissance très confortable en Touraine, que l’on peut encore voir aujourd’hui. Les murs de la façade nord étaient toujours debout. Antoine de Prie les renforça, ouvrit les fenêtres et fit d’autres ouvertures sur la façade sud, aboutissant à deux tourelles d’angle encorbellées. Au milieu de la façade sud, dans une tour carrée maintenant défunte était un escalier en colimaçon. Sous chaque tourelle sortait un mur, remplaçant le rideau militaire du xii e siècle joignant d’un côté la tour isolée et de l’autre la vieille poterne. Entre elle et la tour isolée se trouvait la chapelle, quelques fragments de fresques ont été trouvés. Beaucoup d’entre eux sont encore visibles dans la chapelle convertie au xix e siècle. Il y a des scènes de la Passion du Christ et des armes de la famille de Prie. Il ne reste rien de cette chapelle démolie pendant la Révolution.

Louis de Prie, leur fils, hérite du domaine vers 1490. Il reprend son père et devient le dernier Grand Queux de France. Ses enfants meurent jeunes et sans enfant, c’est Aymar de Prie (3 e fils d’Antoine de Prie et de Madeleine d’Amboise) qui devient lord Montpoupon en 1527.

Aymar de Prie, conseiller du roi Charles VIII, accompagne le roi à la conquête du royaume de Naples en 1495. Inspiré par le goût de la construction vu lors de ces voyages en Italie, il se consacre à embellir sa maison et construit la poterne que nous voir aujourd’hui, probablement à la place d’une vieille poterne avec pont-levis. Cet élégant bâtiment de deux étages avec des tourelles et une grande porte à l’architecture brisée, est un joyau de la Renaissance.

Confirmé sa position de conseiller du roi François Ier, Aymar de Prie jouit alors de la faveur du roi. Il est probable que François Ier soit venu à Montpoupon pour occuper la chambre du roi. Les poutres peintes de la pièce ont été faites par des ouvriers italiens.

En 1523, Aymar de Prie fut nommé grand maître des arbalétriers, l’un des plus importants de la couronne. Le Grand Maître des Arbalétriers « avait le commandement de tous les fantassins et avait l’intendance sur les officiers qui étaient chargés de la machine de guerre avant l’invention de la poudre et de l’artillerie ». Cette fonction a été supprimée à la mort d’Aymar de Prie, son importance a été grandement diminuée par la nomination d’un grand maître de l’artillerie et d’un colonel général d’infanterie.

Ces dernières années, Aymar de Prie fut formé à la rébellion du connétable de Bourbon et emprisonné. Avec l’indulgence de Louise de Savoie (mère de François I er), il est libéré en 1525.

Sa première femme, Claude de Choiseul, Aymar de Prie a eu deux filles, Renée Demandes d’être demoiselle d’honneur de Claude de France, fille de Louis XII et épouse de François Ier. Il aura également 3 enfants de son second mariage dont Edme de Prie qui lui a succédé à Montpoupon. Aymar de Prie est mort vers 1527.

Les dames de Prie
Aymar II de Prie (arrière petit-fils d’Aymar de Prie) a épousé Louise de Hautemer. Très violent, il aurait, selon les légendes, tué d’un coup d’arquebuse un homme qui travaillait au machicoulement de la grande tour car il ne descendait pas assez vite à son appel. De même, étant un jour de retard à la messe, il aurait tué le prêtre devant l’autel de la chapelle de Montpoupon parce qu’il ne l’avait pas attendu pour commencer le service. Il est également rapporté que dans la chambre des requêtes, son épouse Louise Hautemer aurait été enfermée par ce dernier, ayant été trouvée infidèle.

Louis de Prie a succédé à son père et a épousé Françoise de Saint Gelais Lusignan. Ils ont eu deux filles: Charlotte et Louise. Succédant au fardeau de sa mère gouvernante de Louis XIII, Françoise de Saint-Gelais Lusignan devint dame d’honneur d’Anne d’Autriche en 1642. A sa mort en 1673, la maison des Demandes mourut avec elle.

Sa fille Louise fut très remarquée à Paris où elle épousa en 1650 le maréchal de France Philippe de La Mothe-Houdancourt. Il mourut en 1657 laissant sa veuve à l’âge de 34 ans et avec peu de chance. La maréchale de la Motte était peu connue à la cour. Elle a passé les premières années de son veuvage dans le pays. En 1664, madame de Montpensier, qui ne pouvait assumer les deux postes de dame d’honneur et de gouvernante de Monseigneur, offrit le poste de gouverneur de Monseigneur, fils de Louis XIV, à la maréchale de la Motte Houdancourt. Elle a eu ses mots « La Maréchale de la Motte est une belle femme … Elle a un bon repas et honore la cour, tout le monde était heureux ».

Louise de Prie était gouvernante des enfants royaux sous Louis XIV et surintendant de leur maison. Pour celles-ci, sa fille, la duchesse de Ventadour lui succèdera. Une charge qui sera transmise pour trois générations.

Héritage du château de Montpoupon à la mort de sa mère, Louise de la Motte Houdancourt abandonne la propriété, son bureau la retient à la cour. Le domaine sera loué par un fermier général qui a vécu dans le château, Louis Debunon. Décédée en 1709, la Maréchale légua le domaine de Montpoupon à sa troisième fille, Isabelle Gabrielle de la Motte Houdancourt, épouse de Henry François Duc de la Ferté Senneterre. Les deux conjoints étaient en procès pendant de nombreuses années, leur désaccord était complet et ils ne se voyaient pas. La duchesse a passé sa vie au tribunal, où elle a eu une grande situation. C’est Françoise Charlotte de la Ferté, leur deuxième fille, qui a hérité de la seigneurie de Montpoupon. Elle passe ensuite au fils de ce dernier, Philippe Louis, marquis de la Ferté Senneterre. En 1763, faute de moyens pour entretenir la propriété, la vente fut décidée. Le marquis de Tristan acquit Montpoupon pour la somme de 60,000 livres.

Le marquis de Tristan
La maison de Tristan est d’une extraction illustre. Il reconnaît pour l’auteur Charles Tristan les seigneurs des seigneurs Ostels, le baron Talcy qui vécut au xii e siècle. Tristan occupait de hauts bureaux et de grandes charges.

Nicolas Tristan a vendu la terre de Houssoy en Picardie pour acheter les seigneuries de Montpoupon et de Luzillé. Il avait été lieutenant, puis capitaine d’une compagnie d’infanterie du régiment Richelieu. Il s’était marié en février 1732 avec Marguerite Judith des Champs. Lors de son acquisition de Montpoupon, il a annulé le bail du fermier général Claude Defrance et a immédiatement commencé à travailler dans le château pour restaurer son ancienne splendeur. Ce dernier était en très mauvais état à cause de l’abandon dans lequel il avait été laissé pendant de nombreuses années, habité seulement par les fermiers généraux depuis la mort de Françoise Saint Gelais Lusignan en 1653. Il ne put effectuer le travail, mourant en 1765. Son fils aîné, Nicolas Marie Tristan, a hérité du château de Montpoupon.

Nicolas Marie Tristan, dit le marquis de Tristan, seigneur de Montpoupon, Luzillé et autres lieux environnants est né le 30 août 1733. Il fut chevalier de l’Ordre royal de Saint Louis, fit la campagne d’Italie de 1747 à 1748 et participa à la guerre de sept ans. À la mort de son père en 1765, il n’accepta sa succession qu’au profit de l’inventaire, la substitution étant faite sur les biens du marquis et de la marquise de la Ferté Senneterre lui ayant donné des craintes quant à la validité de la vente effectuée en 1763. Cette vente fut ratifiée en 1772 par le marquis et la marquise de la Ferté.

Le marquis de Tristan s’établit à Orléans en 1771, mais il arriva constamment à Montpoupon et fit faire diverses réparations. Il couvrit les poutres des plafonds de plâtre blanc, agrandit les portes, détruisit la tour carrée de la façade sud où était l’escalier en colimaçon qui montait et construisit un escalier de bois et des briques à l’endroit où se trouve aujourd’hui l’escalier de pierre. Il a également créé les couloirs sur les étages. Pour les extérieurs, il envisageait la création d’un parterre à la française devant la façade nord du château, sur le motif qu’il ne fut que partiellement exécuté, sans doute à cause des troubles de la Révolution. C’est ainsi qu’il a créé la demi-lune que nous voyons maintenant et la forme géométrique du canal de la fontaine avec un pont central qui a été détruit plus tard.

Le château de Montpoupon a traversé l’époque révolutionnaire sans trop souffrir. Seule la chapelle, située entre la poterne et la tour isolée, a été entièrement détruite par les Jacobins de Franceuil. Les pierres de la démolition de ce bâtiment sont restées longtemps sur le site et certaines d’entre elles ont servi à la réparation du château. Dans le vitrail sud de la salle à manger et la salle Amboise ont été retrouvés, en 1919, des pierres portant de très vieilles peintures représentant la Passion du Christ et les armes de Prie.

Nicolas Marie de Tristan est décédé à Orléans le 7 août 1820 à l’âge de 87 ans. Sa veuve a gardé la terre de Montpoupon jusqu’à sa mort en 1830. À la division de la propriété en 1831, c’était la fille aînée du couple, la marquise de la Touanne, qui a hérité de Montpoupon. La superficie du domaine était bien réduite et ne comprenait que 486 hectares. Seuls quelques courts séjours à Montpoupon ont été faits par le marquis et la marquise de Touanne, ils ont passé la majeure partie de l’année au château d’Emerillon et d’Orléans. Pourtant, ils restent très attachés à la terre de Montpoupon. En 1834, le changement d’itinéraire de Montrichard à Loches est discuté. Un premier projet a été de passer cette nouvelle route au pied de la grande tour et près de la fontaine du côté nord du château. Le comte de Touane s’est formellement opposé au projet et a préféré accepter celui qui élèverait la route devant la porte du château.

À la mort du marquis en 1834, ses héritiers, n’ayant pas pour Montpoupon le même attachement, décident de vendre le domaine. Le 2 mars 1836, la vente fut faite en faveur de M. Benoit Lancelot Elisabeth Garnier Farville pour la somme de 180 000 francs.

Monsieur Farville
La famille de Farville était originaire de Chartrain en Beauce. Lancelot Garnier de Farville avait été officier dans le bataillon royal d’Auvergne, il avait épousé Adélaïde Cécile Miron de la Motte et vivait au château de Mareau-aux-Prés dans le Loiret. Le couple a trois enfants, un fils décédé à l’école de Saint-Cyr et deux filles.

Dans l’inventaire fait en 1836 après l’achat du château, il y a beaucoup de meubles et de peintures, ce qui semble indiquer qu’une partie du mobilier de la famille Tristan a été achetée par M. de Farville. Ce fut notamment le cas pour les tapisseries de Beauvais que l’on peut voir aujourd’hui dans le château ou les meubles Louis XVI estampillés Jacob dans le salon.

M. de Farville a travaillé à faire de Montpoupon une propriété de rapport en développant les cultures, les moulins et les métairies. Il s’est exploité une partie de sa terre et a fait plus grand commun du château en 1840 pour leur donner l’apparence qu’ils sont connus de nos jours.

Monsieur et Madame de Farville ont fait plusieurs donations à l’église de Céré-la-Ronde en 1840 et ont obtenu, en 1843, la concession de la chapelle de Saint-Etienne, à la droite du chœur. Ils ont donné à l’église l’autel et la balustrade sont encore dans cette chapelle.

Vers la fin de sa vie, en 1855, M. de Farville loua la ferme principale de Montpoupon jouxtant le château et installée dans les communes actuelles. Il mourut à Orléans le 5 février 1856. Sa veuve et ses héritiers vendirent le 1 er avril 1857, le terrain Montpoupon avec toutes ses dépendances d’une capacité de cinq cents hectares à Jean-Baptiste Léon Saint-Pierre-Motte, pour la somme de 314 000 francs.

La famille La Motte Saint-Pierre
Jean-Baptiste de la Motte Saint-Pierre est né le 14 décembre 1806 à Beauvais. Propriétaire du château familial d’Argy, il était maire de la ville. Malheureusement, les hypothèques, les hypothèques et les mauvaises récoltes exagérément lourdes ont rendu sa situation financière difficile. Il décida à contrecœur de revendre la propriété d’Argy acquise en 1828. Après plusieurs années, une société belge l’acquit en 1855.

Partiellement redéployé l’argent de la vente, Jean-Baptiste Léon de la Motte Saint-Pierre achète le château de Montpoupon le 1er avril 1857 et y habite avec sa femme Clémentine. Ils ont immédiatement entrepris de restaurer l’aspect Renaissance du château que nous connaissons aujourd’hui: installation de meneaux, escalier en pierre … Ayant également le cœur de développer le domaine, Jean-Baptiste Léon de la Motte Saint-Pierre a décidé d’exploiter sa propre terre . Il l’a fait avec peu de succès et a rapidement cédé cette tâche à son fils aîné Émile. Ce dernier est devenu le propriétaire de Montpoupon à la mort de son père en 1872.

Emile Léon de la Motte Saint-Pierre est né le 18 mars 1838 au château d’Argy. Il a étudié à Paris et a été admis à l’École des Eaux et Forêts en 1857. Devenu garde général des Eaux et Forêts en Béarn, en Gascogne puis à Vierzon, il devient disponible et s’installe avec sa femme Laure Gabrielle à Montpoupon en 1868. Sur leur Arrivée au château, le couple travailla pour rendre confortable et embellir leur maison: une chapelle fut construite au deuxième étage de la poterne, la cuisine trouva sa place au sous-sol, une tour fut érigée et le toit entièrement refait. Par sa formation, Emile Léon de la Motte Saint-Pierre accorde une grande importance au territoire qu’il agrandit par acquisitions successives. Il a arrangé et repeuplé les bois en sapin, chêne et bouleau. Il a reçu pour cela un prix.

Emile Léon de la Motte Saint-Pierre s’est également consacré au village de Céré-la-Ronde dont dépend le château. Il devient maire en 1874 et se consacre à la ville pendant 36 ans.

Finalement, en 1873, il fonda, avec l’aide de ses voisins, Montpoupon Crew. Nous avons commencé par chasser le cerf, et plus tard le cerf.

À sa mort, le 10 mai 1912, son troisième fils Bernard hérite de la terre de Montpoupon, ses deux autres garçons ayant cédé la succession.

Bernard Charles Marie de la Motte Saint-Pierre, troisième fils d’Émile et de Laure Gabrielle de la Motte Saint-Pierre, est né le 28 août 1875 au château de Montpoupon. Il a été agité dans la chapelle du château le lendemain de sa naissance. Il a grandi entre Montpoupon et Paris. Engagé dans des études militaires, il rejoint le 6 ème Dragons Evreux et est rapidement nommé NCO. Il épouse, en 1911, Thérèse Béeche é Irarrazaval d’origine chilienne mais élevée en France. Le 2 août 1914, Bernard de la Motte Saint-Pierre part rejoindre son nouveau régiment, le 25th Dragons d’Angers. Blessé, il fut nommé capitaine des Dragons 13 à son retour au front en 1918 et jusqu’à sa libération en mars 1919.

Pendant la guerre, Thérèse de la Motte Saint-Pierre gère le domaine de Montpoupon. Elle a donné naissance à sa fille unique, Solange, le 21 septembre 1918.

Dès son retour de guerre, Bernard de la Motte Saint-Pierre entreprend d’importants travaux de modernisation au château: installation d’électricité, d’eau courante et de chauffage central. Son travail a permis aux castellans de découvrir certains éléments du château comme les poutres peintes qui avaient été cachées par de faux plafonds. Bernard de la Motte Saint-Pierre également lié pour enlever les enclaves qui existaient sur le terrain, les échanges ou les achats.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château fut occupé pendant deux semaines par un bataillon autrichien et allemand. Prévenu de l’approche des troupes ennemies, le Real Saint-Pierre-Motte avait placé leurs biens les plus précieux dans les donjons de la tour du xiii e siècle. Les castellans n’ont pas quitté le château pendant le séjour de l’armée. La ligne de démarcation (le Cher) ayant été fixée le 22 juin 1940. Les soldats se replient sans causer de dommages.

Le 3 août 1944, le marquis de Coz, le soi-disant noble qui répand la terreur dans la région, fait irruption dans la cour du château et prend en otage Bernard de la Motte Saint-Pierre et sa fille. Madame de la Motte Saint-Pierre ne voulant pas les abandonner, ils furent tous trois emmenés dans la forêt de Brouard, près de Saint-Aignan-sur-Cher. Libérée par une rançon et l’intervention des résistants, la famille de Saint-Pierre-Motte a laissé un peu de temps après cet épisode vécu à Montpoupon.

Après la guerre, la vie reprit à Montpoupon et avec elle les chasses. Fatigué, Bernard de la Motte Saint-Pierre décida de mettre à pied son équipage le 2 avril 1949. Dès 1951, il informait sa fille Solange des affaires du domaine. Il est décédé à Montpoupon le 6 juillet 1956.

Solange de la Motte Saint-Pierre, fille de Bernard et de Thérèse de la Motte Saint-Pierre, est née au Château de Montpoupon le 21 septembre 1918. Deux chambres ont été aménagées au troisième étage du château: une pour Solange et la autre pour son infirmière qui servait aussi de salle d’étude. Un professeur est venu à Montpoupon pour le quatrième anniversaire de Solange de la Motte Saint-Pierre. À l’âge de sept ans, Solange se rendit à Paris pour étudier à la School of Birds. Elle a obtenu son baccalauréat en 1936 et son diplôme de droit en 1939. Elle a ensuite rejoint l’École du Louvre.

Après la guerre, elle commence à s’occuper des affaires de Montpoupon et hérite de la succession à la mort de son père, sa mère ayant renoncé à l’usufruit. Il a ouvert le château au public en 1971. Puis ont été accessibles la chapelle, la bibliothèque et une salle au niveau des communs rassemblant les souvenirs de l’équipage de Montpoupon et les voitures tirées par des chevaux de la famille. Très impliquée dans la vie locale, Solange de la Motte Saint-Pierre fut à l’origine de la création de la Chambre d’Agriculture de Touraine, des Gîtes du 37 mais aussi de la Route des Dames de Touraine.

Dans les années 1990, Solange de la Motte Saint-Pierre associe son petit-neveu, le comte Amaury de Louvencourt, à la direction du château. Ce dernier a créé en 1995 le musée du Huntsman, situé dans les communs du château. Il est devenu propriétaire du domaine lorsque sa grand-tante est décédée en 2005. De nombreuses pièces du château sont ouvertes aux visiteurs au fil des ans. Aujourd’hui, onze chambres meublées sont proposées aux visiteurs, une balade dans le parc et une trentaine de chambres au niveau du musée.

Le château de Montpoupon et ses dépendances ont été inscrits monument historique le 1er mai 1930 puis une partie, les façades et les toits du château et la tour dite du Donjon ont été classés le 28 janvier 19662.

Chronologie simplifiée
IXe siècle: Installation d’un clan germanique, le Poppo
10ème siècle: Construire un château sous Fulk Nerra
13ème siècle: Construction du château
14ème siècle: destruction partielle du château pendant la guerre de Cent Ans
1460: Construction du château actuel par Antoine de Prie sur les ruines des constructions précédentes
1520: Construction de la poterne
1763: Achat du château par le marquis de Tristan
1792: Destruction de la chapelle pendant la Révolution française
1836: Achat du château par M. Garnier de Farville
1840: Construction des communs
1857: Achat du château par M. Jean-Baptiste Léon de la Motte Saint-Pierre
1860: Construction du coin de la tourelle à gauche du château
1905: Construction de la tour carrée à droite du château
1971: Ouverture du château au public
1995: Ouverture du Musée de la Chasse
2005: Le Louvencourt succède à la Motte Saint-Pierre
2009: Ouverture de la promenade forestière
2016: Ouverture d’appartements privés