Les neuf jardins de rêve, Villa Ephrussi de Rothschild

La villa est entourée de neuf jardins, chacun sur un thème différent: français, espagnol, japonais, florentin, provençal, exotique, un jardin en pierre, une roseraie et un jardin de Sèvres. Ils ont été créés entre 1905 et 1912 sous la direction de l’architecte paysagiste Achille Duchêne. L’entrée des jardins offre une vue sur la rade de Villefranche-sur-Mer. Aux jardins «français», lapidaires, japonais et roseraies s’ajoutent les jardins espagnols, italiens, exotiques, provençaux, réminiscences des voyages de la baronne.

Le jardin a été conçu sous la forme d’un navire, à voir depuis la loggia de la maison, qui était comme le pont d’un navire, avec la mer visible de tous les côtés. Elle s’est inspirée d’un voyage qu’elle a effectué sur le paquebot Île de France, et la villa a reçu ce nom. La trentaine de jardiniers qui entretenaient le jardin étaient habillés en marins, avec des bérets à pompons rouges.

Le jardin à la française est le plus grand et occupe l’espace derrière la villa. À côté de la villa, il y a une terrasse avec un jardin à la française et des topiaires. Au-delà de la terrasse se trouve un parc avec des palmiers et un long bassin, orné de fontaines, de statues et de bassins avec des nénuphars et d’autres plantes aquatiques. Au fond du parc, une colline couverte de cyprès entoure une réplique du jardin du Temple de l’Amour au château du Petit Trianon à Versailles. La pente sous le temple a une cascade d’eau en forme d’escalier, qui alimente le grand bassin.

Un escalier du jardin à la française descend vers le cercle de jardins au niveau inférieur. Le jardin espagnol comprend une cour ombragée et une fontaine, avec des plantes aromatiques, des amphores catalanes et un banc gallo-romain. Le jardin florentin, face à la rade de Villefranche-sur-Mer, possède un grand escalier, une grotte artificielle et un éphèbe en marbre. Au-delà du jardin florentin se trouve le lapidaire, ou jardin en pierre, avec un assortiment de gargouilles, de colonnes et d’autres éléments architecturaux de bâtiments anciens et médiévaux. Le jardin japonais a un pavillon en bois, un pont et des lanternes. Le jardin exotique abrite des cactus géants et d’autres plantes rares. Une roseraie avec une statue entourée de colonnes jouxte, où le rose, la couleur préférée du propriétaire, est la couleur prédominante.

Le jardin à la française
Le jardin « à la française », visible depuis les salons, occupe la partie centrale des jardins. Il est composé d’un étang central et est entouré de bassins latéraux et de plantations disposées symétriquement. Les piscines sont décorées de jacinthes d’eau. Il est dominé par un temple de l’amour et une cascade en escalier.

Béatrice a conçu ce jardin principal en forme de pont de navire, décoré de cascades et d’étangs, avec le Temple de l’Amour à la proue. Et comme elle voyait la mer de chaque côté, elle pouvait imaginer être à bord du paquebot «Ile de France», c’est le nom qu’elle a donné à la Villa en souvenir d’un voyage inoubliable. De la loggia, l’amiral Béatrice a pu sonder son équipe d’une trentaine de jardiniers, tous portant des bérets à pompon rouge!

Des arbres comme des oliviers centenaires, des haies de cyprès et des pins d’Alep occupent une place de choix dans le jardin. Pendant la nuit, des lampes astucieusement disposées illuminaient leur feuillage ainsi que le grand étang. Cela signifiait que Béatrice pouvait également admirer le spectacle à distance en revenant de ses soirées baccara ou du casino de Monte Carlo.

Ce jardin comprend un haut parterre de fleurs devant la Villa, des pelouses décorées d’urnes surmontées de flammes et de grandes urnes de la Renaissance italienne appelées « vases cardinaux », un grand parterre de fleurs ovale avec un canal et des bassins ornementaux, et une touche exotique apportée par les palmiers et l’odeur d’agave.

Pour ajouter à l’ambiance de conte de fées, des fontaines musicales jaillissent du grand étang comme un grand ballet aquatique.

Les jardins de la Villa ont été cultivés selon les principes de la culture biologique ces dernières années. Tous les traitements chimiques ont été remplacés par:
engrais d’ortie,
fertilisant organique,
traitement à l’ozone des bassins
l’utilisation de coccinelles pour éliminer les pucerons sur les roses,
traitements à l’huile de colza pour les orangers,
biostimulants pour le buis,
et un traitement pour les roses utilisant un produit à base de citron et de sarriette.

Jardin espagnol
Le jardin espagnol est composé d’une grotte fraîche, d’une pergola et d’un canal rempli de plantes aquatiques, de philodendrons, de papyrus et bordé de strelitzia, de grenadiers et de daturas.

Le jardin espagnol prend la forme d’un patio couvert, traversé par un étroit canal rempli de plantes et entouré des trois autres côtés par de fines arcades corinthiennes. Les murs ocres et les arcades créent une ambiance orientale. En été, datura, lys arum et chèvrefeuille donnent leurs parfums capiteux. Les grenadiers méditerranéens cèdent la place à Strelitzia reginae, autrement connu comme oiseau de paradis, avec leurs étranges pétales à pointes bleues et oranges qui ressemblent à la tête des oiseaux tropicaux. Autour des étangs poussent du papyrus d’Egypte et les immenses feuilles perforées de Monstera deliciosa, communément appelée «la fromagerie suisse».

Jardin florentin
Le jardin florentin avec son escalier en fer à cheval dissimulant une grotte humide ornée d’une éphèbe en marbre. L’escalier est prolongé par une allée de cyprès qui surplombe le port de Villefranche-sur-Mer. Cette allée est bordée d’abélias, de Streptosolen, de lantanas, de senecios, de raphiolepis. Une magnifique jacaranda fleurit au coeur de l’été.

Le jardin florentin est le seul vestige de l’immense jardin italien que Béatrice avait planté. Un grand escalier en fer à cheval contient un ange en marbre néoclassique dans sa niche. Des philodendrons et des jacinthes d’eau poussent dans ce jardin.

Jardin en pierre
Le jardin en pierre présente, à l’ombre d’un camphrier et d’une cannelle de Californie, des reliefs et des gargouilles de bâtiments civils ou religieux. Azalées, camélias japonica, rhododendrons, fuchsias, hortensias anabelles et fleurs de solandra de février à avril.

Enceinte ombragée en forme de quadrilatère, le jardin en pierre présente des bas-reliefs et des gargouilles originaires de bâtiments civils ou religieux, ombragés par un laurier camphré et un laurier californien. C’est un spectacle inhabituel qui se déroule sous vos yeux ici, une combinaison exquise d’œuvres d’art d’origines et d’époques diverses. C’est une collection disparate d’œuvres d’art qui n’a pas trouvé de place à l’intérieur de la Villa: arches, fontaines, auvents, bas-reliefs du Moyen Âge et de la Renaissance, gargouilles monstrueuses, grotesques en pierre, gnomes carnivalesques de Provence. Un figuier nain rampant serpente autour des colonnes et il y a une ambiance de sous-bois ici. Le meilleur moment pour visiter ce jardin est de février à avril pour voir les azalées, les camélias japonais, les rhododendrons, les fuchsias et les solandras insolites.

Jardin japonais
Le jardin japonais, restauré au printemps 2003, comprend son jardin sec bordé d’ophiopogons verts et noirs, d’azalées, de cycas revoluta et de gardénias. Autour de la cascade qui coule dans un bassin peuplé de carpes koï est entouré de différentes variétés d’acer palmatum.

Le jardin japonais est connu sous le nom de «Cho-Seki-Tei», ce qui signifie «jardin où l’on peut tranquillement écouter le bruit agréable des vagues au crépuscule». Dans ce «monde zen», l’eau est partout. Le jardin présente également des motifs apaisants tracés dans le sable blanc. Conçu et créé par le professeur Shigeo Fukuhara, ce jardin présente le pavillon, le pont, les lanternes et les bassins en bois traditionnels qui font écho à plus de mille ans de tradition japonaise. Un étang avec un rivage de galets contient de belles carpes koï, qui sont très vénérées au pays du soleil levant. Le jardin a été entièrement restauré au printemps 2016, grâce à l’intervention d’un sponsor, Nippon TV.

Jardin exotique
Le jardin exotique, entièrement restauré en 1987, est coupé de sentiers sinueux serpentant à travers les succulentes et les cactus (phormium, bougies, aloès, agaves, ferox, echinocactus grusonii 4, dasylirions, euphorbes).

Anciennement appelé jardin mexicain, le jardin exotique a été presque détruit lors des fortes gelées de 1985. C’est le royaume des succulentes et des gigantesques cactus. Les différentes espèces d’agave, aux feuilles lisses ou épineuses, ont atteint une taille impressionnante au fil des années, tout comme les figues barbares qui s’effondrent sous le poids de leurs fleurs au printemps et les échinocatus avec leurs barils épineux appelés «mère». coussins de beau-père ». Les grappes de fleurs d’oranger sur les aloès accentuent le caractère flamboyant de ce jardin, un contraste frappant avec l’atmosphère tamisée de la roseraie voisine. Ses sentiers escarpés et sinueux vous transportent vraiment dans un monde différent.

Roseraie
La roseraie, située au fond du jardin, pousse au pied d’un petit temple hexagonal avec ses roses Baronne E. de Rothschild, princesse de Monaco, dynastie de Mepitac et ses rosiers grimpants Pierre de Ronsard.

Ornant la pointe de l’affleurement rocheux, la roseraie est un enchantement pour les sens. De nombreuses variétés emplissent l’air de leur parfum à cette extrémité du jardin, un coin spécial avec une niche en marbre ajouré et un petit temple hexagonal contenant une divinité gracieuse en son centre. Il existe une centaine de variétés de roses qui poussent ici, dont l’une porte le nom de la baronne. La meilleure période de l’année pour visiter cette partie du jardin est de mai à juillet, lorsque les fleurs sont en pleine floraison et à leur plus parfumé.

Jardin Provençal
Le jardin provençal situé sur le versant opposé à la roseraie, offre une vue pittoresque avec ses oliviers et pins pliés par le vent. Il diffuse une odeur agréable avec ses lavandes, agapanthes et bouquets de polygalas. Plusieurs petits sentiers rejoignent le Temple de l’Amour entouré de plantes aromatiques et, de là, le jardin à la française.

Les différentes allées du jardin provençal sont bordées d’oliviers et de pins pliés par le vent, la lavande et l’agapanthe.

Le zoo
Le zoo, maintenant disparu, abritait une volière où séjournaient des oiseaux, y compris des perruches. Chacune des résidences fréquentées par Béatrice Ephrussi de Rothschild a sa volière.

Villa Ephrussi de Rothschild
La villa Ephrussi de Rothschild, également appelée villa Île-de-France, est une villa balnéaire française située à Saint-Jean-Cap-Ferrat sur la Côte d’Azur.

La villa a été conçue par l’architecte français Aaron Messiah et construite entre 1905 et 1912 par la baronne Béatrice de Rothschild (1864-1934). Membre de la famille bancaire Rothschild et épouse du banquier Baron Maurice de Ephrussi, Béatrice de Rothschild a construit sa villa rose sur un promontoire sur l’isthme du Cap Ferrat dominant la mer Méditerranée.

La Villa Ephrussi de Rothschild, une somptueuse demeure entourée de neuf jardins idylliques à Saint-Jean-Cap Ferrat sur la Côte d’Azur, a été construite pendant la Belle Epoque par la baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild, une femme extraordinaire, dont la vie et le goût au quotidien car l’art s’incarne à jamais dans la villa.

La baronne a rempli le manoir de meubles anciens, de peintures de vieux maîtres, de sculptures, d’objets d’art et a assemblé une vaste collection de porcelaine rare. Les jardins sont classés par le ministère français de la Culture comme l’un des jardins remarquables de France.

La Villa est une résidence de collectionneur, où la porcelaine fabriquée par la Manufacture royale de Sèvres côtoie les tapisseries des Gobelins, les tableaux des maîtres et les rares meubles. Les neuf jardins sont décorés de colonnes, de cascades, d’étangs ornementaux, de parterres de fleurs et d’espèces rares d’arbres.

À sa mort en 1934, la baronne a fait don du bien et de ses collections à la division Académie des Beaux Arts de l’Institut de France et il est désormais ouvert au public. Le rôle de l’Académie des Beaux-Arts est de défendre et mettre en valeur le patrimoine artistique de la France et de favoriser sa croissance sous toutes ses formes d’expression.