Saint-Pierre-de-Chartreuse, Isère, Auvergne-Rhône-Alpes, France

Saint-Pierre-de-Chartreuse est une commune française située dans le département de l’Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Le monastère de la Grande Chartreuse, maison mère des moines de l’ordre des Chartreux, est situé sur le territoire communal. Saint-Pierre-de-Chartreuse a des liens historiques forts avec cet ordre religieux et ce monastère.

Saint-Pierre-de-Chartreuse est une commune rurale qui fait partie d’un secteur de moyenne montagne. Il abrite de nombreux hauts sommets du massif de la Chartreuse dont le sommet de la Chamechaude (2082 m d’altitude) qui est aussi le point culminant de ce massif, mais aussi le Charmant Som, l’un des rares hauts sommets de la Chartreuse accessible véhicules à moteur (sauf en hiver).

La commune accueille également une grande partie de la forêt domaniale de la Grande Chartreuse qui est la plus grande forêt domaniale des Alpes françaises, celle-ci étant majoritairement composée de forêts de hêtres, marquant ainsi l’horizon forestier de Saint-Pierre et de ses hameaux.

La commune abrite également un site historique majeur, le monastère de la Grande Chartreuse, de nombreux sites de randonnées, une station de ski alpin avec de nombreux sentiers transformés en pistes de VTT en été. Le village et ses environs attirent de nombreux touristes chaque année comme en témoignent de nombreux sites d’hébergement touristique.

L’histoire
La ville est mentionnée dans la Tabula Peutingeriana sous le nom de Catorissium, et dans la cosmographie de Ravenne comme Cantourisa. Lorsque saint Bruno et ses six compagnons s’installèrent près de Chartrousse en juin 1084 sur l’indication de Mgr Hugues de Grenoble, ils prirent le nom du village voisin et le latinisèrent à Cartusia.

Préhistoire et antiquité
Le peuplement du secteur Saint-Pierre commence par les contreforts. La grotte des Eugles, située en bordure ouest du massif à 850 mètres d’altitude dans les gorges du Guiers Mort, sur le territoire de la commune voisine de Saint-Laurent-du-Pont, a été temporairement investie à partir du Paléolithique. moyenne.

L’ethnographe français Hippolyte Müller y a patronné plusieurs fouilles dans les années 1920 et évoque la période azilienne. Le préhistorien Franck Bourdier date les outils découverts par son prédécesseur et renvoie l’installation au moustérien alpin.

Moyen Âge
Au Moyen Âge, le village s’appelait « Calma Trossa », un nom qui s’est progressivement changé en « Charme Trousse », puis « Chartrousse ». La vie du village est étroitement liée à l’Ordre des Chartreux. Lorsque Saint Bruno et ses six compagnons s’installèrent près de Chartrousse le 24 juin 1084 sur l’indication de l’évêque Hugues de Grenoble, ils prirent le nom de ce village voisin, et le latinisèrent en Cartusia, le terme « Chartreuse » est donc le produit d’un mélange entre le latin et la langue franco-provençale des Dauphinois.

A la fin du XIe siècle, Bruno fait construire avec ses six compagnons le premier chartreux ermitage à mener une vie d’ermite tempérée d’un peu de cénobitisme. Une chronique de l’époque, nommée Chronique Magister décrit une avalanche (une chute de roche qui a poussé loin devant lui une énorme quantité de neige) qui a eu lieu le 30 janvier 1132. «La vingt-troisième année du priorat de Guigues, une masse incroyable de neige, jaillissant des hauts sommets rocheux avec une soudaine impétuosité, emportait dans son effroyable tourbillon et enfouissait sous son immense masse toutes les cellules des religieux sauf une, et avec elles six moines et un novice.

Révolution française
En date du 2 novembre 1789, l’Assemblée constituante met à la disposition de la Nation les biens de l’Église, y compris les biens des congrégations, y compris celui des Chartreux. Celles-ci provenaient du monastère de la Grande Chartreuse par la Convention nationale du 17 octobre 1792.

Époque contemporaine
Le 16 juillet 1816, les moines regagnent la Grande Chartreuse afin de reprendre leur vie régulière.

Le 16 octobre 1845, un incendie considérable se déclare à Saint-Pierre-de-Chartreuse, en quelques instants tout le village est détruit: le presbytère, l’église elle-même sont en flammes; il ne reste qu’une seule grange. Le village est en grande partie reconstruit aux frais du monastère.

Le 6 juin 1857, un décret impérial, repris sur les rapports du ministère des Finances et du ministère des Cultes définit une réserve autour du monastère pour préserver le paysage et garantir la tranquillité des moines.

Le village a été classé comme station thermale dans les années 1930, et ce n’est donc qu’à cette période que les touristes pouvaient visiter le monastère de la Grande Chartreuse, et cela jusqu’au 21 juin 1940. A la veille de l’armistice du 22 juin 1940 , trois Pères reprirent officiellement possession des bâtiments, puis une loi «spéciale» du gouvernement de Vichy, promulguée le 21 février 1941, accorda aux Chartreux la reconnaissance légale en France.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Saint-Pierre-de-Chartreuse et l’ensemble du département de l’Isère relèvent de la partie française inoccupée, appelée «zone franche». A partir de l’été 1943, les habitants du secteur montagneux de la Chartreuse ont vu l’arrivée des réfractaires STO. Certains s’engageront dans le combat contre l’occupant.

Juste avant le début des hostilités, plusieurs familles du village se lancent dans l’hôtellerie, le nombre de voyageurs augmentant. Le premier téléski a été créé, sous la forme d’un traîneau tiré par un treuil. Les années 1950 ont été propices à l’installation du premier téléport: la télébenne.

Dans les deux décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, le nombre croissant de touristes est devenu une nuisance pour les moines de la Grande-Chartreuse. Les supérieurs ont même envisagé de quitter le massif et de transférer la communauté dans un site plus isolé. Cependant, ils ont réussi à obtenir que le site du Désert de la Grande Chartreuse soit classé comme site historique et naturel, interdit au survol des avions de tourisme, et fermé à la circulation automobile.

La station de ski a connu l’apogée des sports d’hiver dans les années 70 et après avoir souffert des «années sans neige» des années 80 et du début des années 90, elle connaît aujourd’hui un second vent. Certes l’enneigement est parfois aléatoire, ne permettant guère des saisons de plus de trois mois, mais sa position stratégique à proximité des grands centres urbains (notamment Grenoble), sa proximité avec la station voisine de Planolet, son ambiance familiale et ses prix abordables font qu’en 2005 et 2006 , il a réalisé son chiffre d’affaires le plus élevé en termes de vente de forfaits de ski.

Tourisme
Perché à 900 m d’altitude au cœur du massif, c’est le village le plus connu de Chartreuse. Petit village de 1000 habitants, il est dominé par les sommets emblématiques du massif dont Chamechaude (point culminant du massif, depuis ses 2082 m d’altitude), Charmant Som et Grand Som.

L’hiver, elle a la particularité de devenir station village grâce aux télécabines qui, du cœur du village, vous transportent sur les pistes du domaine skiable du Cœur de Chartreuse.

Le domaine skiable
Plus grande station de ski du massif de la Chartreuse, St Pierre n’en est pas moins une station de taille moyenne. Si c’est l’ambiance et l’innovation des grandes stations balnéaires que vous recherchez, ce n’est pas l’endroit où vous devriez venir. Vous trouverez ici une station à taille humaine, simple et conviviale, avec une vue magnifique sur les sommets environnants, vous ne trouverez ces paysages nulle part ailleurs.

Le domaine de ski de randonnée
Poussez la porte de la zone de ski de randonnée pour démarrer en toute sécurité. Formation sur les bases de l’activité, comment s’équiper, quels sont les principes de sécurité, comment faire une conversion (changement de direction en ski de randonnée), … Des professionnels passionnés sont à votre disposition pour vous aider à gravir les sommets et descendre le les plus belles pistes.

Jacuzzi
Est-ce qu’il fait froid, des flocons de neige tombent sur le village? Le moment idéal pour prendre un bon bain… à l’extérieur! Comme les pays scandinaves, essayez les bains nordiques en plein air à l’Oréade Balnéo. Chauffé à 38 ° au feu de bois, vous n’aurez pas froid. Bénéfices pour le corps (et l’esprit) garantis.

St Hugues: village dans le village
St Hugues est un hameau de St Pierre de Chartreuse mais il pourrait bien être un village à part entière avec son église, ses restaurants et ses jolies maisons. De plus, son église abrite un étonnant musée d’art sacré contemporain. C’est aussi une toute petite station de ski (Les Egaux) qui a l’originalité d’être gérée par des bénévoles, et un site nordique dont les pistes sont reliées à celles du Col de Porte.

Patrimoine architectural

Édifices religieux
Le principal site historique et touristique de la ville est un monastère, la maison mère de l’Ordre des Chartreux, fondé en 1084 par Saint Bruno.

Le monastère de la Grande Chartreuse
Le monastère de la Grande Chartreuse proprement dit fondé par Saint Bruno, situé dans une zone de silence, appelée «Désert de Chartreuse» est fermé au public. Celui-ci est classé aux monuments historiques par décret du 14 novembre 1912.

Le musée de la Grande Chartreuse
Le musée de la Grande Chartreuse n’est pas installé dans le monastère, mais dans l’ancienne correrie, la « chambre basse » du monastère, destinée à l’habitat et aux ateliers des laïcs et transformée en lieu d’exposition et de conservation d’objets (plans, meubles et objets) liés à l’activité de l’Ordre. les bâtiments de ce musée datent de la période comprise entre le xvii e siècle et le xix e siècle. L’église du petit village de Saint-Hugues, simple hameau de Saint-Pierre-de-Chartreuse reçoit également de nombreux visiteurs, pour son église

L’église Saint-Hugues-de-Chartreuse,
Cet édifice religieux, construit en 1860 abrite un musée d’art sacré contemporain, principalement cent onze œuvres d’Arcabas. Ces œuvres sont principalement des peintures, sculptures, vitraux et gravures, réalisés à partir de 1952.

Autres bâtiments
Différents bâtiments, situés dans de nombreux endroits distincts, font partie du patrimoine architectural de la ville.

La maison Guet, située route du désert, datant du XVI e siècle, fait l’objet d’un classement aux monuments historiques par arrêté du 1 er mai 1923.

A la limite du territoire de la commune côté ouest (accessible depuis la ville de Proveysieux), la maison forestière du col de la Charmette est typique de l’architecture forestière du XIX ème siècle. La construction de cet imposant bâtiment remonte à 1862. Selon la période de l’histoire, l’activité du chalet était liée soit à la sylviculture, soit au tourisme. L’Office National des Forêts a décidé de mettre ce bâtiment en vente en 2010. L’association « Charmette Ouverte » a été créée pour que ce lieu puisse continuer à être ouvert au public.

La grange de la Morina, au lieu-dit Les Olagniers, était l’un des derniers exemples de grange chartreuse conservée; il a fait l’objet d’une inscription aux monuments historiques par arrêté du 9 février 1987, mais il a été abrogé par arrêté du 1 er juillet 2011 pour état d’abandon et absence de mesures d’entretien.

Plusieurs ponts de la commune sont classés monuments historiques, dont notamment: le Pont de la Dame dans le hameau de La Diat, par décret du 28 octobre 1927, le Pont de la Forge, ou de la Fabrique, le Pont de la bronzage sur le Guiers Mort et le pont du Grand Logis, à proximité de la maison de la Garde, par arrêté du 1 er mai 1923.

Héritage culturel
La ville possède deux musées sur son territoire. Ceux-ci font partie intégrante des monuments historiques, du domaine de la Grande Chartreuse (correrie) et de l’église Saint-Hugues.

La ville dispose également d’une bibliothèque, ouverte à tous, appelée « Pic Livre » située à proximité de l’ancienne mairie.

Événements culturels et festivités

Le Grand Duke Ultra Trail
Ce concours, créé à la fin des années 80, sous le nom de « Tour piéton de Chartreuse » a été rebaptisé « Grand Duc Ultra Trail de Chartreuse » en 1995, du nom d’un rapace local. Chaque année, un nouveau parcours emprunte différents sommets: le Grand Som lors de l’édition 2009, la Chamechaude en 2010 et en 2013, la Dent de Crolles en 2009, le Charmant Som en 2009 et en 2012, le Bec Charvet en 2011 la Grande Sure près de Voreppe en 2012, la Pinéa près de Proveysieux en 2010 et 2013, la Dorure près de Corbel en 2015 et la Bastille à Grenoble en 2000. la 44 e édition a eu lieu les 23 et 24 juin 2018.

Le grand festival du son
Le nom de l’écofestival de la chanson française « Le Grand Son » fait référence à la montagne du Grand Som qui domine le village. Cet événement, qui s’appelait, avant 2017, les « Brel Meetings », était un festival de musique, qui se déroulait généralement dans la seconde quinzaine de juillet. La 31 ème et dernière édition s’est tenue du jeudi 19 juillet 2018 au dimanche 22 juillet 2018 sous un grand chapiteau installé sur la place centrale du village, face à l’église.

La bataille des reines d’Hérens de Chartreuse
Créée en 1999, la « bataille des vaches d’Hérens », inspirée du combat de la reine valaisanne, a lieu chaque année le premier dimanche d’août dans le hameau de Planolet. Les éleveurs viennent présenter leurs vaches Hérens. Ils s’affrontent dans des batailles franches et justes. Après une lutte acharnée et naturelle, la reine des Hérens de Chartreuse sera élue. La 19 e édition a eu lieu le 5 août 2017.

La fête des gentianes
La fête annuelle de la gentiane est organisée dans la salle des fêtes communale toute la journée et prend la forme d’un vide-grenier et d’une vente de biens d’occasion. L’édition 2018 a eu lieu le 29 juillet.

Héritage naturel
Le territoire communal est entièrement dans le Parc Naturel Régional de la Chartreuse. Elle abrite également (partiellement) la Réserve Naturelle Nationale des Hauts de Chartreuse et l’Espace Naturel Sensible du Col du Coq.

Selon le site de l’INPN, la commune héberge, de manière totalement partielle, sur son territoire de nombreuses zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.

Patrimoine naturel biologique

Zone forestière
la commune héberge sur son sol, une grande partie de la forêt domaniale de la Grande Chartreuse qui est la plus grande forêt domaniale des Alpes. Cette zone forestière est principalement composée de forêts de hêtres et de sapins. Ses essences produisent du bois de qualité et offrent des paysages magnifiques.

Comme toutes les forêts domaniales, cette zone protégée est gérée par l’Office national des forêts, qui assure la protection de l’environnement et du paysage, la production de bois et l’accueil des touristes et des promeneurs.

Les principales essences de cette forêt sont le sapin, l’épinette et le hêtre. Une démarche de reconnaissance «AOC Bois de Chartreuse» a été mise en place afin de valoriser la qualité du bois et le savoir-faire des professionnels locaux.

Au cœur de cette forêt et dans les prairies environnantes, le territoire Chartroussin présente une très grande variété de fleurs correspondant aux différentes altitudes du territoire qui sont: Le sol montagneux, principalement forestier, mais aussi composé de prairies et d’espaces aménagés par le l’homme mesure entre 900 m et 1 600 m; le niveau subalpin est situé de 1 600 m à 2 100 m et le niveau alpin est situé au-dessus de 2 100 m, mais ne concerne pas le territoire municipal. En effet, le village de Saint-Pierre et tous les hameaux environnants sont situés au niveau de la montagne. Le niveau subalpin se situe au niveau des principaux sommets dépassant 1 600 m d’altitude).

Patrimoine naturel géologique
La Dent de Crolles et son réseau karstique souterrain se situe à l’extrémité est de la commune, elle est partagée avec les communes voisines de Saint-Pancrasse et Saint-Hilaire-du-Touvet.

Patrimoine gastronomique

La chartreuse et le vert chaud
Le monastère est une liqueur conçue par les moines de la Chartreuse de Vauvert à Paris au début du xvii e siècle. L’apothicaire de la Grande-Chartreuse, le frère Jérôme Maubec, étudie cette création et l’améliore. Puis en 1737, le monastère produisit l’élixir dans sa pharmacie et commença à le vendre. Sa commercialisation est réalisée par un frère chevauchant un mulet de Saint-Pierre et reste donc limitée aux communes de Savoie et du Dauphiné, où elle gagne en popularité.

Cet élixir est toujours commercialisé aujourd’hui, sous le nom d’Elixir Végétal de la Grande Chartreuse. Il y avait aussi une chartreuse verte, une chartreuse jaune.

Le Hot Green est un cocktail composé de chocolat chaud, de lait, d’un peu de sucre et de chartreuse verte, souvent servi dans les stations de ski des Alpes françaises, dont Saint-Pierre-de-Chartreuse.

Safran Chamechaude
La safranière de Chamechaude est située entre le hameau de la Brévardière et celui de Michons. Celui-ci s’étend sur une prairie clôturée d’un hectare et sur laquelle ont été plantés 10 000 bulbes de crocus sativus, plante dont on extrait le safran, épice au goût amer et au pouvoir colorant.