Musée des civilisations européennes et méditerranéennes, Marseille, France

Le Musée des civilisations européennes et méditerranéennes (Mucem) de Marseille s’intéresse aux aspects contemporains des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Son objectif est d’aider les visiteurs à mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent. Les collections sont composées d’un million d’œuvres d’art et d’objets, un trésor exceptionnel mis en valeur dans un programme ambitieux d’expositions permanentes et temporaires.

Le Musée des civilisations européennes et méditerranéennes (Mucem) est un musée national situé à Marseille. Le Musée des civilisations européennes et méditerranéennes est un musée national placé sous la tutelle du ministère de la Culture et consacré aux civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Sa création à Marseille souligne le souci de l’État de doter la deuxième ville de France de grands équipements culturels.

Véritable musée du XXIe siècle, il forme un véritable complexe culturel dont la durée historique s’étend du néolithique à nos jours, puisant dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, et réunissant l’art des deux rives de la Méditerranée .

Les expositions permanentes sont généralement conçues en croisant différents domaines scientifiques: anthropologie, archéologie, histoire, histoire de l’art et art contemporain. Le musée propose également des expositions monographiques temporaires dédiées aux artistes ou aux grandes figures du monde de la création plastique et littéraire. La vocation du musée est de rendre compte de la permanence historique et sociale de ce bassin de civilisation, ainsi que des tensions qui le traversent jusqu’à l’époque contemporaine.

Comme pour tous les musées selon la définition de l’ICOM, et les principes du droit des musées en France, le Mucem associe à son programme d’expositions, un riche programme culturel: comme un forum, il se veut un lieu de débat et de la programmation artistique et culturelle, ainsi que les expositions, tentent de répondre aux grands enjeux qui animent les entreprises européennes et méditerranéennes contemporaines.

Aperçu
Le musée est consacré aux civilisations européennes et méditerranéennes. Avec une collection permanente retraçant la fertilisation croisée historique et culturelle du bassin méditerranéen, elle adopte une approche interdisciplinaire de la société à travers les âges jusqu’aux temps modernes.

Le musée est construit sur des terres récupérées à l’entrée du port, à côté du site du fort Saint-Jean du XVIIe siècle et d’un ancien terminal portuaire appelé le J4. Un canal sépare le nouveau bâtiment du Fort Saint-Jean, qui a été restructuré dans le cadre du projet. Les deux sites sont reliés par une passerelle haute, longue de 130 m (430 pi). Une autre passerelle relie le fort Saint-Jean à l’esplanade de la Tourette, près de l’église St Laurent dans le quartier du Panier.

Le musée, construit en « pierre, eau et vent », a été conçu par l’architecte Rudy Ricciotti en collaboration avec l’architecte Roland Carta. Cube de 15 000 mètres carrés (160 000 pieds carrés) entouré d’une coque en treillis de béton fibré, il abrite des expositions sur deux niveaux, avec un auditorium souterrain de 400 places. La collection permanente et la librairie sont situées au rez-de-chaussée. Il y a un restaurant sur la terrasse au sommet du bâtiment avec une vue panoramique sur la baie de Marseille, la Corniche et le Prado.

L’histoire
Le Mucem est le premier musée national français dédié aux cultures d’Europe et de la Méditerranée, redéfini dans le cadre de sa relocalisation de Paris à Marseille. Inaugurée en 2013 à Marseille, l’histoire des collections du Mucem et de l’institution muséale dont il est l’héritier remonte à la fin du XIXe siècle.

Les origines
D’abord le musée d’ethnographie du Trocadéro (1878-1936), puis, en 1937, le Musée national des arts et traditions populaires (MNATP), porté par Georges Henri Rivière, et le Musée de l’Homme qui succède au « vieux Trocadéro ».

1878-1936
Le Musée d’ethnographie du Trocadéro a été créé en 1878 et à partir de 1884 la « Salle de France » a été ouverte, permettant l’exposition de collections françaises (vie domestique, costumes, etc.). La salle a fermé ses portes en 1928.

1937-1971
Le 1 er mai 1937, le Musée National des Arts et Traditions Populaires a créé avec la vocation de donner aux arts populaires la même importance culturelle et scientifique que les beaux-arts. Les collections du MNATP ont été créées à partir d’enquêtes-collections de l’entre-deux-guerres et se réfèrent au monde rural en voie de disparition, autour de deux thèmes principaux: la vie sociale et culturelle (religion, rites et fêtes du calendrier, etc.) et la culture matérielle (agriculture, artisanat, mobilier rural, alimentation, etc.).

1972-2000
Les collections du MNATP quittent le Palais de Chaillot et se dirigent vers un nouveau bâtiment construit par Jean Dubuisson au Bois de Boulogne. Dans le même temps, la politique d’acquisition est orientée vers l’artisanat et le commerce urbain ou vers de nouveaux domaines comme le cirque et les arts forains. Parallèlement, la collection d’estampes populaires est devenue l’une des plus importantes de France, avec des chefs-d’œuvre de l’imagerie classique du xvi e au xviii e siècle.

Les collections du Mucem proviennent de ces deux musées. Dès le début des années 2000, une nouvelle politique d’acquisition a été mise en place pour répondre aux nouvelles missions du musée dans le cadre de sa délocalisation le long de la Méditerranée, décidée par le gouvernement Jospin.

Nouveau musée
Dans les années 1990, le MNATP souffrait de ne pas recevoir suffisamment d’audience et il était question de le transférer à Lyon, Lille ou Marseille. En 2000, la transformation et la relocalisation de l’établissement transformé en Mucem ont été confirmées par le comité interministériel de planification.

2000 – 2013
Pendant 10 ans, de 1992 à 2000, les acquisitions intègrent de nouveaux thèmes: rock, cultures urbaines, sida, patrimoine industriel, cuisine, etc. En 2005, le champ géographique s’élargit avec le dépôt de la collection européenne du Musée de l’Homme (suite de 30 000 pièces); une politique d’acquisition visant délibérément l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient a été développée en 1999.

Le Musée National des Arts et Traditions Populaires (MNATP) à Paris, a été fermé en 2005 par le Ministère de la Culture et de la Communication. C’est avec le projet d’urbanisation euro-méditerranéen que le Mucem trouve sa place entre le Panier et la mer. Le musée a été construit sur un quartier anciennement appelé « Les Pierres plates » où les Marseillais se rencontraient pour les pique-niques -nick et baignade (voir l’extrait sonore ci-contre).

depuis 2013
Le Mucem dispose désormais d’une collection de référence exceptionnelle: peintures, gravures ou sculptures, ainsi que mobilier, costumes, véhicules, bijoux, etc. Pendant le week-end d’inauguration (le 4 juin 2013), le MuCEM reçoit 63 910 visiteurs, ce qui est considéré comme un  » affluence exceptionnelle « , car il avait été estimé auparavant qu’elle recevrait 300 000 visiteurs par an.

Le prix du musée du Conseil de l’Europe est attribué au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée en 2015.

Bâtiments
Suspendu entre le ciel et l’eau, flottant à l’entrée du Vieux Port de Marseille, le Mucem (Musée des civilisations européennes et méditerranéennes) profite de deux nouvelles passerelles. Grâce à sa position surplombant la mer, ce musée a été un projet majeur pour la Méditerranée, unissant ses deux rives.

Ce rectangle parallélépipède enveloppé d’un voile de mantille en dentelle représente un puissant symbole architectural dans une ville en pleine mutation, constituant un pont entre la Méditerranée et l’Europe.

Le Mucem compte en fait trois sites distincts: J4, Fort Saint-Jean et le Centre de conservation et des ressources. Le nouveau bâtiment de Rudy Ricciotti sur le J4 et le fort Saint-Jean sont situés en bord de mer et reliés par une passerelle de 130 m de long enjambant un quai. Une autre passerelle relie le fort Saint-Jean à l’esplanade de la Tourette par l’ancienne porte royale.

J4
Le J4, « un bâtiment de pierre, d’eau et de vent », a été créé par l’architecte Rudy Ricciotti (associé à Roland Carta) et mis en lumière (Wed-Eve) par Yann Kersalé. Ce nouveau bâtiment, construit entre novembre 2009 et juin 2013, est situé sur l’ancien quai n ° 4 port (d’où son surnom mole J4) – il est conçu comme un cube offrant une superficie de 16500 m2 au sol sur plusieurs niveaux – accueille le musée. expositions permanentes et temporaires sur deux niveaux. Il dispose d’une terrasse et d’un restaurant panoramique. La première pierre a été posée par Frédéric Mitterrand, alors qu’il était ministre de la Culture.

Situé entre la ville et la mer, sur le site de l’ancienne jetée J4, le bâtiment dispose de 3 690 m² d’espace d’exposition. Un espace dédié à la découverte des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, couvrant une variété de sujets différents pour améliorer notre compréhension du monde moderne.

Le bâtiment lui-même présente des caractéristiques architecturales complexes. Il s’agit d’un cube carré de 72 mètres avec une apparence singulière par la maille de béton qui entoure les façades. Le bâtiment est soutenu par 309 piliers moulés en béton fibré ultra haute performance, le même matériau constituant les deux passerelles sur vérins. Deux rampes extérieures partent du rez-de-chaussée et entourent le bâtiment jusqu’à la terrasse, permettant une promenade libre autour du cube de verre.

Le J4 comprend également un auditorium de 400 places, un espace de projection de documents audiovisuels en partenariat avec l’INA (la Médinathèque), un espace dédié aux enfants, des bureaux pour le personnel du musée, ainsi que deux librairies, une brasserie et un restaurant avec terrasse panoramique géré par le chef du Petit Nice, Gérald Passédat. La villa méditerranéenne a été construite à proximité, bien qu’elle ne fasse pas partie du plan de développement initial du J4. C’est aussi le lieu qui accueille des ateliers, des lieux de stockage, des bureaux et des espaces réservés à la conversation et à la recherche.

Entouré de quais et face à la mer, le J4 offre une vue panoramique sur le fort Saint-Jean et la Méditerranée, visibles depuis les salles d’exposition vitrées, la terrasse sur le toit et les passerelles extérieures qui encerclent le bâtiment. Il est relié au fort Saint-Jean par une passerelle aérienne de 115 mètres de long.

Le maillage de béton délicat qui entoure le cube du musée est une signature architecturale indubitable de Rudy Ricciotti. Il a permis au Mucem d’atteindre le statut d ‘«objet de la mondialisation» et de devenir internationalement reconnu.

Niveau 0: la galerie méditerranéenne
Au rez-de-chaussée, les expositions semi-permanentes, renouvelées tous les trois à cinq ans, occupent la galerie de la Méditerranée, sur 1600 m2. La Galerie de la Méditerranée présente les particularités du monde méditerranéen. Ce sont des objets et des œuvres d’art, issus en partie des collections du Mucem, qui y sont présentés dans une approche transversale et multidisciplinaire alliant art, histoire et anthropologie.

Niveau 2: Expositions temporaires
Deux salles, d’environ 1000 m2 chacune, sont dédiées aux expositions temporaires. Les espaces se transforment selon les thématiques et les approches abordées. Il y a donc des expositions d’art où les œuvres sont présentées comme l’expression des entreprises qui les ont produites. Des expositions qui invitent à un regard croisé sur l’histoire de la Méditerranée ou qui traitent des mythologies contemporaines des sociétés européennes et méditerranéennes.

Fort Saint-Jean
A l’entrée du port de Marseille, au dessus de la jetée J4, le Fort Saint-Jean accueille expositions, spectacles, et un voyage historique et botanique grâce au « Jardin des Migrations ». Le fort Saint-Jean constitue une véritable jonction entre la ville et le musée, entre histoire et contemporain.

Le Fort Saint-Jean, surplombant l’entrée du Vieux-Port et face au Fort Saint Nicolas et au Fort d’Entrecasteaux est un ancien terrain militaire cédé au ministère de la Culture en 1962. Le fort était la première maison de Mlle DRASSM qui a dû investir dans nouveaux locaux à L’Estaque au fur et à mesure de l’avancement du développement du MuCEM.

Alors que le fort Saint-Jean a des racines du XIIe siècle, cet ancien fort militaire était autrefois totalement inaccessible au public et avait été, jusqu’à présent, une forteresse imprenable.

Le fort est relié au nouveau J4 par une passerelle de 115 m de long, tandis qu’une deuxième passerelle de 70 m de long a été construite entre le port et le parvis de l’église Saint-Laurent dans le quartier du Panier. Cela assure une continuité entre la partie la plus ancienne de la ville et les nouveaux équipements culturels concentrés le long de la route côtière.

Les travaux de restauration du Monument historique du Fort Saint-Jean ont été réalisés sous la supervision de François Botton, l’architecte en chef des monuments historiques. Aujourd’hui, ce monument historique bénéficie d’un cadre exceptionnel et librement accessible sur 15 000 m².

Classé monument historique, le Fort possède différents espaces.

Place d’Armes
Il accueille une programmation estivale: concerts, projections et réunions, et peut accueillir environ 1 000 personnes.

La route historique
La galerie des officiers date du milieu du XVIIe siècle, tout comme la tour Fanal. La chapelle date du XIIe siècle, elle se situe dans l’enceinte initiale de la fondation des Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean et de Jérusalem.

Le jardin de la migration
D’une superficie de 12 000 m2, situé sur les hauteurs du Fort, le Jardin des Migrations rassemble quelques plantes emblématiques de la Méditerranée et offre une vue panoramique sur tout Marseille.

La galerie des actualités
Différents espaces composent cette galerie qui se trouve au bord du Jardin. La Galerie permet de présenter l’actualité des collections (dons, enrichissement des fonds, restaurations, recherches en cours, etc.) à travers des « dossiers-expositions » thématiques (autour d’un fait de société, d’un matériel, d’une technique…) ).

L’immeuble Georges Henri Rivière
Espace d’exposition temporaire situé sur la place d’Armes et d’une superficie de 320 m2.

La chapelle
Son plafond de 10 mètres de haut est utilisé pour la réception d’œuvres et l’installation d’art contemporain. Mais il est en construction et en mauvais état.

L’I2MP
L’Institut méditerranéen des métiers du patrimoine a été créé par convention entre le Mucem et l’Institut national du patrimoine (INP). L’I2MP est le lieu de la formation professionnelle, il accueille des rencontres scientifiques et professionnelles. En partenariat avec des établissements d’enseignement supérieur, l’I2MP développe une formation qui allie la connaissance des contextes culturels européens et méditerranéens à la transmission des pratiques muséales professionnelles (documentation, collection, conservation, restauration, médiation …).

Chaque année, des dizaines de séminaires de formation professionnelle sont consacrés aux enjeux et enjeux du patrimoine et des sociétés d’Europe et de la Méditerranée.

Par ailleurs, dans le domaine de l’éducation, les équipes du Mucem participent à plusieurs formations supérieures de niveau master ou doctorat. Depuis 2014, des cours dans la région de l’École du Louvre sont accueillis dans l’auditorium du MuCEM.

Centre de conservation et de ressources
Le Mucem dispose également d’un Centre de conservation et de ressources (CCR). Situé dans le quartier Belle de Mai, non loin de la gare Saint-Charles, ce centre a été conçu par l’architecte Corinne Vezzoni en collaboration avec André Jollivet (agence AURA).

Ce bâtiment de 13 000 m², qui comprend 7 000 m² d’espace de stockage, abrite: près de 200 000 objets; 135 000 peintures, gravures et dessins; 355 000 photographies; 140 000 cartes postales; et près de 150 000 livres et périodiques, sans parler des vastes archives papier, sonores et audiovisuelles.

Depuis l’an 2000, ces collections, héritées du Musée National des Arts Populaires et du Musée de l’Humanité, Paris, (avec une boutique contenant plus de 30 000 objets) se sont enrichies d’objets originaires du bassin méditerranéen, issus d’artefacts néolithiques à l’art moderne. Ils sont stockés selon les normes de conservation préventive dans ce bâtiment, qui a été spécialement conçu pour assurer leur sécurité et leur conservation.

Les réserves du musée, ainsi que les espaces consacrés à la recherche, sont situés dans le troisième site, le Centre de conservation et de ressources (CCR), conçu par Corinne Vezzoni, associée à André Jollivet, à la Belle de May. Cet immeuble a été livré en 2013 et a été construit dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) entre le ministère de la Culture et la Caisse des Dépôts et Consignations (ICADE).

Les professionnels du musée, les conservateurs, les chercheurs, les étudiants et les visiteurs peuvent accéder à l’ensemble de la collection, consultable sur place. Le CCR a une double fonction, d’une part la conservation des collections publiques nationales d’ethnologie conformément aux lignes directrices pour la sauvegarde des collections publiques définies par le Code du patrimoine, et leur promotion par la diffusion, la mise en page et la présentation au public.

Les fonds de conservation
Le bâtiment du CCR couvre 13 000 m2 répartis sur trois niveaux, dont 7 000 m2 d’espace de conservation ainsi que 1 400 m2 d’espace de consultation et de recherche. Des activités de restauration sont menées au CCR et il dispose d’espaces de réserve respectueux du climat adaptés à tous types d’objets et d’œuvres des collections.

Accès aux collections
Au CCR, deux espaces sont dédiés à cette mission:
Une salle d’exposition de 100 m2 pour les expositions de fichiers
Une réserve visitable, désignée par le terme « appartement témoin » d’une superficie de 800 m², et qui donne au public une idée de la nature des collections et des techniques de conservation.

Les collections
Les collections sont principalement constituées de celles de l’ancien MNATP mais aussi de celles du département Europe du Musée de l’Homme et d’œuvres d’autres musées nationaux. Outre ces dépôts, une politique d’acquisitions, sous forme d’achats, de dons ou d’enquêtes de collections sur le terrain, est menée avec l’accord et l’assistance des musées et centres de recherche partenaires des pays concernés. Le projet MuCEM collections, démarré en juin 2004, prend en charge l’ensemble des collections du musée ATP, soit environ 250 000 objets présents sur le site de Paris et dans les réserves extérieures, et traite ensuite les collections en deux dimensions (estampes, archives sonores, etc. .). Les collections du Musée de l’Homme comprenant environ 30 000 objets, soit un total d’environ 350 000 objets de tailles extrêmement variées,

Le MNATP étant destiné à témoigner du patrimoine rural de la France jusque dans les années 1990, les collections du MuCEM proviennent principalement de la France métropolitaine rurale, d’où la question souvent posée de l’adéquation des collections du musée, de son nom et de son identité.

Plus qu’un simple musée, le Mucem est le tout nouvel espace public de Marseille: l’accès aux espaces extérieurs du Fort Saint-Jean et du J4 est gratuit. Grâce à ses passerelles qui assurent une nouvelle liaison piétonne entre les quartiers historiques de la ville et l’ancienne zone portuaire, réaménagée dans le cadre du projet de rénovation urbaine « Euroméditerranée », le Mucem est devenu un élément naturel de la vie quotidienne des un grand nombre de résidents. Cet accès gratuit a généré un fort sentiment d’appartenance au musée, d’autant plus que ce site (qui était auparavant inaccessible) offre une sorte de scène embellie pour la relation entre la ville et la mer, très prisée des habitants.

Le site choisi – le Fort Saint-Jean et la jetée J4 du port de Marseille – où le Vieux-Port rencontre les quais de Joliette à la proue de la ville, s’inscrit parfaitement dans la thématique du musée.

Le site occupé par le Mucem est donc un lieu chargé d’histoire et de souvenirs, au cœur d’un quartier patrimonial prestigieux: la cathédrale Majeure, l’église Saint-Laurent et des vues sur le palais du Pharo, l’abbaye Saint-Victor, la mer, et les îles du Frioul, ouvertes sur le monde.

Trois sites, trois décors différents, des propositions puissantes et surprenantes réparties sur 44 000 m²: J4, le cœur du musée; Fort Saint-Jean, un nouvel espace de vie; et le Conservation and Resources Centre, dans les coulisses du musée.

Le financement
La création du MuCEM aura coûté 167 millions d’euros, financés à 65% par l’État et à 35% par les collectivités locales, le département et la région. Dans son rapport publié en février 2015, la Cour des comptes dénonce un équilibre économique «fragile» et les dépassements budgétaires importants pour sa construction (88 millions d’euros étaient initialement prévus). Il souligne également qu ‘ »une grande partie des coûts de maintenance et d’entretien (…) reste incertaine ».

La gestion
Mucem emploie directement environ 130 personnes, appartenant aux professions statutaires du secteur culturel de l’Etat et aux contrats de droit public ou privé. Il a le statut d’EPA et relève du ministère de la Culture. Elle emploie indirectement environ 150 prestataires de services pour les activités de maintenance, d’entretien, de sécurité et de sécurité ou de médiation, ce qui est une anomalie au sein des musées nationaux. Les conditions de travail des prestataires de services employés au MuCEM par des entreprises privées sont régulièrement dénoncées. En mars 2016, une cinquantaine de prestataires de services Muséa travaillant au MuCEM se sont mis en grève pour dénoncer leurs conditions de travail et leur précarité. Une nouvelle grève a lieu en novembre 2018, les salariés sous-traités par Musea dénonçant les oublis et retards de paiement de leur salaire ainsi que les conditions de travail déplorables.