La Maison de Balzac est une maison-musée d’écrivain située dans l’ancienne résidence du romancier français Honoré de Balzac (1799-1850). Située sur les coteaux de Passy, ​​la Maison de Balzac est la seule des demeures parisiennes du romancier qui subsiste aujourd’hui. A travers la présentation de portraits de l’artiste ou de ses personnages, peintures, gravures, dessins, et à l’aide d’une scénographie originale, le musée incite le visiteur à s’interroger sur Balzac et propose des chemins originaux pour conduire à la découverte comme à la relecture de La Comédie humaine.

C’est à cet endroit que Balzac corrigea, de 1840 à 1847, l’intégralité de La Comédie humaine. La maison modeste, avec sa cour et son jardin, est située dans le quartier résidentiel de Passy à proximité du Bois de Boulogne. Ayant fui ses créanciers, Balzac loue son dernier étage de 1840 à 1847 sous le nom de sa gouvernante (M. de Breugnol). Il a été acquis par la ville de Paris en 1949, et est aujourd’hui l’un des trois musées littéraires de la ville, avec la Maison de Victor Hugo et le Musée de la Vie Romantique (George Sand). C’est la seule des nombreuses demeures de Balzac qui existe encore.

Le cinq pièces de Balzac était situé au dernier étage, sur trois niveaux, et s’ouvrait comme aujourd’hui sur le jardin. Il y édita La Comédie humaine et écrivit quelques-uns de ses plus beaux romans, dont La Rabouilleuse, Une ténébreuse affaire et La Cousine Bette. Bien que le mobilier de l’écrivain ait été dispersé après la mort de sa veuve, le musée abrite aujourd’hui l’écritoire et la chaise de Balzac, sa canne cloutée turquoise de Lecointe (1834), ainsi que sa bouilloire et sa cafetière offertes par Zulma Carraud en 1832.

Le musée contient également un daguerréotype de 1842 de Balzac par Louis-Auguste Bisson, un dessin de Balzac par Paul Gavarni (vers 1840), un portrait au pastel (vers 1798) de la mère de Balzac, Laure Sallambier (1778-1854), un portrait à l’huile (1795-1814) de son père Bernard-François Balzac (1746-1829) et des estampes du XIXe siècle d’artistes de renom tels que Paul Gavarni, Honoré Daumier, Grandville et Henry Bonaventure Monnier.

Depuis 1971, le rez-de-chaussée de la maison abrite une bibliothèque des manuscrits de l’auteur, des éditions originales et ultérieures, des illustrations, des livres annotés et signés par Balzac, des livres consacrés à Balzac et d’autres livres et revues de l’époque. En 2012, la Maison de Balzac a été rénovée afin de répondre aux normes actuelles et a maintenant un aspect plus moderne.

Biographie
Honoré de Balzac, est un écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d’art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l’une des œuvres romantiques les plus impressionnantes de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles publiés de 1829 à 1855, rassemblés sous le titre La Comédie humaine. . A cela s’ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq œuvres esquissées.

C’est un maître du roman français, dont il a abordé plusieurs genres, du roman philosophique avec Le Chef-d’œuvre inconnu au roman fantastique avec La Peau de chagrin ou encore le roman poétique avec Le Lys dans la vallée. Il excelle surtout dans la veine du réalisme, notamment avec Le Père Goriot et Eugénie Grandet.

En raison de son sens aigu du détail et de sa représentation sans filtre de la société, Balzac est considéré comme l’un des fondateurs du réalisme dans la littérature européenne. Il est réputé pour ses personnages aux multiples facettes; même ses personnages secondaires sont complexes, moralement ambigus et pleinement humains. Les objets inanimés sont également imprégnés de caractère.

Son projet était d’identifier les « espèces sociales » de son temps, tout comme Buffon avait identifié les espèces zoologiques. Ayant découvert à travers ses lectures de Walter Scott que le roman pouvait prétendre à une « valeur philosophique », il souhaite explorer les différentes classes sociales et les individus qui les composent afin « d’écrire l’histoire oubliée par tant d’historiens, celle des mœurs » et de « rivaliser avec l’état civil ».

La ville de Paris, décor d’une grande partie de ses écrits, revêt de nombreuses qualités humaines. L’auteur décrit la montée du capitalisme, la montée de la bourgeoisie contre la noblesse, dans une relation complexe faite de mépris et d’intérêts communs. Intéressé par les êtres qui ont un destin, il crée des personnages plus grands que nature.

En plus de sa production littéraire, il a écrit des articles dans des journaux et a dirigé successivement deux revues, qui feront faillite. Convaincu de la haute mission de l’écrivain, qui doit régner par la pensée, il milite pour le respect du droit d’auteur et contribue à la fondation de la Société des Lettres.

Lu et admiré dans toute l’Europe, Balzac a fortement influencé les écrivains de son temps et du siècle suivant. Son écriture a influencé de nombreux écrivains célèbres, dont les romanciers Émile Zola, Charles Dickens, Gustave Flaubert et Henry James, ainsi que les cinéastes François Truffaut et Jacques Rivette. De nombreuses œuvres de Balzac ont été transformées en films et continuent d’inspirer d’autres écrivains.

Histoire
Balzac loua dans la dépendance d’un hôtel situé au 47 de l’actuelle rue Raynouard, en octobre 1840, un appartement composé d’une salle à manger, d’un salon et d’une chambre avec armoire, à usage d’une cave et du jardin. La maison de Balzac offre aujourd’hui le dernier témoignage des coteaux de Passy, ​​tels qu’ils apparaissaient sous l’Ancien Régime et au XIXe siècle.

Sous l’Ancien Régime, les coteaux se transforment en terrasses où de modestes maisons côtoient de luxueuses demeures, transformées après la Révolution en immeubles d’habitation. Après son annexion par Paris en 1860, Passy s’urbanise et au XXe siècle le village devient l’un des plus beaux quartiers de la capitale.

Après le départ de Balzac, le propriétaire Etienne Désiré Grandemain entreprit certains travaux, notamment la réduction de la salle à manger. A la mort de Grandemain en 1878, le pavillon revint à sa fille, Madame Barbier, qui, ayant connu Balzac, offrit à quelques privilégiés l’honneur de visiter l’ancien appartement de l’écrivain.

C’est lors d’une telle visite qu’en 1890 l’homme de lettres Louis Baudier de Royaumont découvre l’ancienne demeure de Balzac à Passy. L’appartement est alors occupé – par exemple par l’architecte Hénin de 1905 à 1907. En 1908, un homme de lettres, Louis Baudier de Royaumont sauve la maison en y aménageant un musée dédié à l’écrivain, devenu musée municipal en 1949.

En 1949, l’Etat cède les lieux à la Ville de Paris qui décide d’y implanter un musée. En 1960, le musée a rouvert. La Maison de Balzac s’étend désormais sur trois niveaux entre la rue Raynouard et la rue Berton ; il comprend l’appartement du rez-de-chaussée ainsi que diverses pièces et dépendances occupées à l’origine par d’autres locataires. L’ensemble du pavillon devient la Maison de Balzac. Les conservateurs Patrice Boussel et Jacqueline Sarment développent les collections et organisent les premières expositions. La bibliothèque Installée dans les anciennes écuries en 1971, côté rue Berton (anciennement rue du roc).

Des fouilles menées en 2002 ont montré que les caves comportaient des habitations troglodytes, ces cavités qui ont été identifiées par des éclats de poterie comme d’anciennes habitations troglodytes datées de la fin du Moyen Âge. Cette découverte est la seule connue à ce jour à Paris, quand à l’époque Passy n’était qu’un village peuplé d’agriculteurs, de vignerons et de carriers. Ces fouilles ne sont cependant pas ouvertes au public.

Related Post

Aménagement du musée
La Maison de Balzac est un musée gratuit. Actuellement, on y trouve les documents de l’auteur, ses manuscrits, lettres autographes, éditions rares, quelques traces de ses excentricités comme la fameuse canne turquoise, et sa cafetière aux initiales « HB ». Des tableaux acquis par l’auteur, grand amateur d’art, sont également présents dans les différentes salles. Dans son bureau, sa chaise et sa petite table de travail.

Dans une autre salle, on découvre de nombreuses pages d’épreuves corrigées par Balzac. Il corrigea l’intégralité de La Comédie Humaine dans cette maison et écrivit plusieurs autres de ses romans, notamment l’affaire Une ténébreuse. Une généalogie des personnages de La Comédie Humaine est accessible au public, sous la forme d’un tableau de 14,50 m de long où sont référencés 1 000 personnages sur les 6 000 de La Comédie Humaine.

Au sous-sol, une salle propose des bustes de Balzac réalisés par divers sculpteurs, dont Auguste Rodin. Outre l’appartement de Balzac, le musée occupe trois niveaux et s’étend sur plusieurs pièces et dépendances autrefois occupées par d’autres locataires.

Collections
D’abord conçu comme un lieu de pèlerinage, le musée acquiert des éditions originales, des portraits de l’écrivain et des illustrations de ses oeuvres. L’intérêt pour la biographie conduit à la recherche d’objets personnels, de portraits de membres de la famille et de connaissances de Balzac.

A partir des années 1980, la priorité donnée à l’écriture se traduit par la constitution d’un fonds de manuscrits. L’élargissement des curiosités a permis l’ouverture à Théophile Gautier en 1997 ainsi que l’acquisition progressive d’une collection considérable d’œuvres graphiques de très grande qualité relatives à la société française entre 1820 et 1850 : Daumier, Gavarni, Grandville, Monnier, etc.

La Maison de Balzac a également mis en valeur le regard des artistes des XXe et XXIe siècles sur La Comédie Humaine et conserve des œuvres originales de Pierre Alechinsky, Eduardo Arroyo, Enrico Baj, Olivier Blanckart, Louise Bourgeois, Pol Bury, André Derain, Paul Jouve, Albert Marquet, André Masson, Pablo Picasso…

La collection Comédie humaine
La Comédie humaine est le titre donné en 1841 par Balzac à la collection d’œuvres signées de son nom. La Comédie humaine regroupe les romans déjà écrits à cette date – environ soixante-dix depuis 1829 – et une vingtaine d’autres conçus par la suite dans ce cadre.

Pour Balzac, le système de la Société est comparable au système de la Nature et s’analyse tout aussi bien ; c’est l’objectif de La Comédie humaine, que Balzac se propose d’atteindre grâce à une construction en trois parties.

-Les Etudes de mœurs forment les plus importantes : elles se répartissent en six séries de romans, qualifiées de « scènes » ; scènes de la vie privée, scènes de la vie de province, scènes de la vie parisienne, scènes de la vie politique, scènes de la vie militaire et scènes de la vie à la campagne.
-Les Etudes philosophiques cherchent à identifier les causes des aléas de la vie sociale, et en particulier l’énergie universelle qui s’est exprimée chez l’homme à travers la pensée. « La société devait porter avec elle la raison de son mouvement. » Selon Balzac, l’exercice de la pensée épuise les réserves vitales de chaque homme et vivre ses passions conduit inévitablement à la mort : c’est le sort de Raphaël dans La Peau de chagrin, celui du Père Grandet, un type d’avare en province, comme celle de Frenhofer, le peintre du Chef-d’œuvre inconnu ; car Balzac étudie toutes les applications de ce système, des plus basses aux plus hautes.
-Les études analytiques développent les principes théoriques qui régissent la vie sociale.

Cette construction est restée inachevée et un catalogue établi par Balzac permet de mesurer l’étendue des lacunes. Les études analytiques ne comprennent que la physiologie du mariage et les petites misères de la vie conjugale ; les Scènes de la vie militaire ne comportent que deux histoires alors que Balzac en avait prévu vingt-cinq ! On observe également que la vie rurale est à peine esquissée dans Les Paysans, alors que la paysannerie formait l’essentiel de la population française au XIXe siècle.

Il est hasardeux de suivre la classification proposée par Balzac, qui a beaucoup évolué. Le Lys dans la vallée oscille ainsi entre scènes de la vie provinciale et celles de la vie campagnarde. César Birotteau était à l’origine destiné à être une scène philosophique mais devient dans l’édition Furne une scène de la vie parisienne. On ne peut pas non plus se fier à un ordre chronologique puisque Balzac retravaillait ses romans à chaque réédition et parfois très fortement, changeant les noms des personnages, modifiant des traits de caractère notables, etc. On peut choisir de parcourir librement l’œuvre de Balzac avant de la reprendre, le plaisir souvent être accentué par la relecture.

Dessins et estampes
Le fonds principal est constitué d’œuvres graphiques, environ 4 500 gravures et 225 dessins. Ces ouvrages sont d’une part des illustrations pour La Comédie Humaine, d’autre part des ouvrages sur la vie et les coutumes dans la première moitié du XIXe siècle (Daumier, Gavarni, Grandville, Monnier…). Il y a aussi des portraits de contemporains.

Photographies
L’œuvre la plus importante est le célèbre daguerréotype de Bisson représentant Balzac en chemise. Le musée conserve également quelques négatifs sur verre et un fonds d’environ trois cents photographies anciennes, classées par thème.

Bibliothèque
Musée littéraire, la Maison de Balzac possède une bibliothèque dotée d’un important fonds patrimonial, constitué autour des éditions des oeuvres d’Honoré de Balzac et de Théophile Gautier ainsi que de la littérature contemporaine liée à ces deux écrivains.

La bibliothèque propose également un fonds documentaire composé d’études critiques consacrées aux deux écrivains, à l’art et à la littérature à l’époque du romantisme et, plus généralement, au XIXe siècle français. Située au niveau inférieur du musée, la bibliothèque est accessible à toute personne intéressée par ses collections : élèves, étudiants, amateurs, chercheurs, spécialistes du XIXe siècle.

Organisation
Le fonds Théophile Gautier de la Maison de Balzac s’enrichit régulièrement d’ouvrages plus modestes : critiques de films, portraits de Gautier dessinés ou photographiés, éditions de poche, bandes dessinées, ou encore partitions.

A ce jour, la Maison de Balzac conserve la collection la plus dynamique consacrée à Théophile Gautier. 1997 voit l’ouverture d’un fonds spécifique, avec l’acceptation de dix œuvres offertes à la mémoire d’Ivan Devries, descendant de l’écrivain. Toutes ces oeuvres sont répertoriées dans l’inventaire dressé en 1879 par Émile Bergerat, gendre de Gautier.

Share
Tags: France