Baroque français

L’art français du XVIIe siècle est généralement appelé baroque, mais du milieu à la fin du XVIIe siècle, le style de l’art français montre une adhésion classique à certaines règles de proportion et de sobriété non baroques du baroque tel qu’il était pratiqué en Europe méridionale et orientale pendant la même période.

Le nom de Grand Siècle (Grand Siècle) désigne en France le XVIIe siècle, qui est l’une des périodes les plus riches de l’histoire de ce pays. D’abord utilisé pour décrire le règne de Louis XIV (1661-1715), l’historiographie l’applique maintenant à une période plus longue qui englobe l’ensemble du XVIIe siècle et court sous le règne de Henri IV – qui voit la récupération de l’autorité royale et la fin de les guerres de religion – jusqu’à la mort de Louis XIV, soit de 1589 à 1715. Durant cette période marquée par l’absolutisme monarchique, le royaume de France domine ou, à défaut, marque durablement l’Europe grâce à son expansion militaire et à sa perpétuelle influence culturelle croissante. Dans la seconde moitié du siècle, les cours d’Europe à la recherche de radiations, princières ou royales, prennent comme modèle celui du «Roi Soleil» et de ses attributs. La langue, l’art, la mode et la littérature française se répandent à travers l’Europe. Une influence française très influente qui marquera également l’ensemble du XVIIIe siècle.

Style Louis XIII
Au début du 17ème siècle, les tendances maniéristes tardives et baroques ont continué à fleurir à la cour de Marie de Médicis et de Louis XIII. L’art de cette période montre des influences du nord de l’Europe (écoles néerlandaises et flamandes) et des peintres romains de la Contre-Réforme. Les artistes en France ont souvent débattu des mérites entre Peter Paul Rubens (le baroque flamand, les lignes voluptueuses et les couleurs) et Nicolas Poussin (contrôle rationnel, proportion, classicisme romain).

Il y avait aussi une forte école du Caravage représentée à l’époque par les peintures aux bougies de Georges de La Tour. Les misérables et les pauvres étaient représentés de manière presque hollandaise dans les peintures des trois frères Le Nain. Dans les peintures de Philippe de Champaigne, il y a des portraits propagandistes du ministre de Louis XIII, le cardinal Richelieu, et d’autres portraits plus contemplatifs de la secte janséniste.

Architecture résidentielle
Cependant, sous Louis XIV, le baroque tel qu’il était pratiqué en Italie n’était pas à la française (la célèbre proposition du Bernin pour réaménager le Louvre fut rejetée par Louis XIV). Par la propagande, les guerres et les grandes œuvres architecturales, Louis XIV lança un vaste programme. pour la glorification de la France et de son nom. Le château de Versailles, initialement un minuscule pavillon de chasse construit par son père, a été transformé par Louis XIV en un merveilleux palais pour fêtes et fêtes. L’architecte Louis Le Vau, le peintre et designer Charles Le Brun et l’architecte paysagiste André Le Nôtre ont créé des merveilles: des fontaines dansées; Les fêtards errants ont découvert des grottes cachées dans les jardins.

L’impulsion initiale de cette transformation de Versailles est généralement liée au château privé de Vaux-le-Vicomte construit pour le ministre des Finances de Louis XIV, Nicolas Fouquet. Ayant offert une fête somptueuse au roi dans la résidence nouvellement achevée en 1661 (Le Brun, Le Vau, Le Nôtre, le poète La Fontaine, le dramaturge Molière étaient tous sous le patronage de Fouquet), le ministre fut accusé de détournement de fonds et condamné à la réclusion à perpétuité. Les architectes et les artistes sous son patronage ont tous travaillé sur Versailles.

La cour de Louis XIV
Au cours de cette période, le ministre de Louis Jean-Baptiste Colbert établit le contrôle royal sur la production artisanale en France; Désormais, la France n’achèterait plus de produits de luxe à l’étranger, mais établirait elle-même la norme de qualité. Ce contrôle se traduisait également par la création d’une académie de peinture et de sculpture, qui maintenait une hiérarchie des genres en peinture (le «plus noble», selon André Félibien en 1667, en peinture d’histoire), un fort usage de la rhétorique picturale, un sens strict du décorum dans le sujet.

L’ameublement et les aménagements intérieurs de cette période sont appelés style Louis XIV; le style est caractérisé par des brocarts lourds de rouge et d’or, des moulures en plâtre épais doré, de grands buffets sculptés et de lourdes marbrures.

En 1682, Versailles fut transformé en résidence officielle du roi; finalement, la galerie des Glaces a été construite; D’autres châteaux plus petits, comme le Grand Trianon, ont été construits sur le terrain, et un immense canal avec des gondoles et des gondoliers de Venise a été créé.

À travers ses guerres et la gloire de Versailles, Louis devint, dans une certaine mesure, l’arbitre du goût et du pouvoir en Europe et son château et l’étiquette de Versailles furent copiés par les autres cours européennes. Pourtant, les guerres difficiles à la fin de son long règne et les problèmes religieux créés par la révocation de l’Edit de Nantes ont fait de ses dernières années des ténèbres.

Arts
C’est durant cette période que les arts fleurissent en France dans tous les domaines, dans un contexte de paix retrouvé après les guerres de religion de la fin du XVIe siècle et l’affirmation du pouvoir absolu du roi. Si le baroque italien influence les artistes français, le XVIIe siècle voit naître un vocabulaire artistique français emprunté au classicisme et aux références au style ancien qui va progressivement peser sur l’échelle européenne. À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, Paris a remplacé Rome en tant que capitale artistique de l’Europe, un rôle qu’elle ne quittera qu’au XXe siècle. Les modèles français sont répandus dans toute l’Europe du Nord à la fin du siècle, par exemple le manoir entre cour et jardin, qui se développe réellement de Paris tout au long du siècle, les jardins français mis au point par André Le Nôtre, grandes demeures royales de cours européennes, construites sur le modèle du château de Versailles.

Le Dôme des Invalides à Paris, exemple d’architecture classique française.
Tout au long du siècle, les arts en France sont incarnés par de grandes figures dans tous les domaines artistiques. Le contexte politique favorise cette émulation: le contrôle artistique est très vivant, qu’il soit royal, ecclésiastique ou privé. La collection d’œuvres d’art, jusque là peu développée, se répand dans les cercles aristocratiques, les collections royales s’enrichissent considérablement, notamment sous Louis XIV. Les souverains entreprennent d’importantes campagnes d’urbanisme, notamment à Paris, qui doivent pouvoir rivaliser avec Rome et d’autres grandes capitales européennes comme Madrid et Londres. Des palais sont construits, de grandes places royales sont créées, des ponts et des hôpitaux sont construits. Le Louvre et les Tuileries sont considérablement agrandis sous Henri IV, Louis XIII et Louis XIV.

La contre-réforme tridentine et le renouveau ultérieur de la piété après les divisions des guerres de religion ont conduit à la construction ou à la reconstruction d’églises de style baroque ou classique. Leurs décors sont des sources de travail inépuisables pour les peintres et les sculpteurs. Au XVIIe siècle, ils seront souvent formés à Rome, qui est alors la capitale artistique de l’Europe, avant de revenir en France où ils importent les dernières nouveautés stylistiques. C’est le cas de Simon Vouet, dont le retour à Rome en 1627 est une date importante pour l’évolution de la peinture en France. Une école caravagesque française est née à Rome dans les années 1610, avec aussi Vouet, la figure remarquable de Valentin de Boulogne. Deux des plus grands artistes du siècle, Nicolas Poussin et Claude Lorrain, effectuent presque toute leur carrière à Rome, mais ont une influence significative sur la peinture française de leur vivant.

En France, Paris devient la capitale artistique, attirant des artistes de tout le pays mais plusieurs foyers provinciaux se distinguent par leur vivacité, comme Toulouse, Lyon et la Lorraine où Georges de La Tour, l’un des représentants les plus originaux du Caravage. A Paris, des artistes aussi divers que Les Nain Brothers, Philippe de Champaigne, Eustache Le Sueur, Charles Le Brun, le grand décorateur des palais de Louis XIV, Pierre Mignard, et Hyacinthe Rigaud, le portraitiste le plus sollicité de la fin, travaillent . du siècle.

Le style Louis XIII
Au début du 17ème siècle, la fin du maniérisme et le début du baroque dans la cour de María de Médici et Luis XIII ont coïncidé. L’art de cette période a montré des influences du nord de l’Europe à la fois des écoles néerlandaises et flamandes et des peintres romains de la Contre-Réforme. Parmi les artistes il y avait un débat entre les partisans de Rubens (couleur, liberté, spontanéité, le baroque) et les partisans de Nicolas Poussin (dessin, contrôle rationnel, proportion, classicisme romain). Au début du siècle, le Caravagisme se distingue également, une tendance picturale influencée par le Caravage et qui a eu son plus grand représentant en France avec Georges de La Tour avec ses peintures éclairées par des bougies.

De même que le ténébrisme réussit en France provinciale, le classicisme prend racine à la cour et à Paris, entre un public d’aristocrates et la haute bourgeoisie. Le classicisme français de l’époque de Louis XIII a été dominé par les figures de deux artistes qui ont travaillé à Rome: Nicolas Poussin et Claudio Lorena et ont été à leur tour influencés par le classicisme d’Annibale Carracci et ses disciples. De ce dernier, les paysages se distinguent particulièrement, ce qui a influencé le romantisme. Les deux Poussin et Lorena ont satisfait tous les goûts des collectionneurs français, particulièrement Richelieu et Mazarino, qui ont acquis leurs travaux.

Un autre peintre qui a également développé sa carrière à Rome, mais dont les œuvres ont été acquises en France, était Gaspard Dughet. A Paris, Laurent de La Hyre et Jacques Stella travaillaient.

Dans la cour de France, le portrait était aussi cultivé, surtout à ce moment l’œuvre de Philippe de Champaigne, qui cultivait à la fois le portrait simple et intime d’une grande pénétration psychologique, et le courtisan dans lequel ils se présentaient aux rois et aux grandes figures. toute leur splendeur. Le portrait coupé est généralement debout, avec des accessoires tels que des colonnes ou des rideaux. Dans les peintures de Ph. De Champaigne, il y a deux portraits de Louis XIII, le triple portrait du cardinal Richelieu et les portraits des membres des jansénistes, groupe auquel il appartenait depuis 1645.

Atticisme
Au milieu du siècle, le mainstream était l’atticisme, style caractérisé par ses raffinements particuliers. Représente cette tendance Eustache Le Sueur, Sébastien Bourdon, Nicolas Chaperon et Nicolas Loir.

C’est un courant qui s’est surtout produit à Paris. Ils avaient l’habitude de peindre au nom des patrons, à la fois de l’église et des laïcs.

Les aticistes ont préféré représenter les thèmes de l’Antiquité classique, en les traitant d’une manière précieuse. Les compositions sont simples, mais elles comprenaient des codes sophistiqués et des symboles que les commissaires raffinés savaient déchiffrer.

Les personnages apparaissent dans des attitudes calmes, détendues, statiques. Ils étaient habillés élégamment, avec des vêtements pliés et ondulés à la manière classique. Les gestes étaient délicats, les expressions froides.

Prédominance du dessin sur la couleur, étant celle-ci des tonalités douces, comme le gris ou le rose. La seule couleur avec une certaine intensité est le bleu.

Ils ont peint sur des tissus collés directement sur le tableau français.

La cour de Louis XIV
Bien qu’avec un prédécesseur, Nicolas Poussin devint un peintre de la cour. La plus grande partie de sa vie a été passée à Rome. Le cardinal Richelieu lui ordonne de retourner en France pour occuper cette position pendant environ un an, en mourant en 1665. Poussin est l’auteur d’un traité, L’Expression des passions.

Sous le règne de Louis XIV, le classicisme s’identifie au « grand goût », étant le personnage le plus influent fut Charles Le Brun, atticiste dans sa jeunesse, qui marqua le style officiel de l’époque. Bien que l’initiateur est considéré comme Simon Vouet, ancien ténébriste, est sans doute Le Brun le personnage académique par excellence, et qui a su le mieux défendre l’idéal artistique du Roi Soleil. Il est nommé premier peintre du roi en 1664 et dirige l’œuvre de Versailles.

La création, en 1648, de l’Académie royale des Beaux-Arts, sous les auspices du cardinal Mazarin, contribua à créer des lignes artistiques officielles au service de la monarchie.

Grâce à l’Académie et aux ordres du roi Louis XIV pour la décoration du château de Versailles, le classicisme fera de cette tendance le mouvement officiel de la France et influencera grandement une génération de peintres français et le reste de l’Europe.

Pierre Mignard, successeur de Le Brun, a suivi la même tendance, mais avec plus de prodigalité.

L’académie a établi la hiérarchie des genres dans la peinture, occupant la dernière place du paysage et étant le plus noble des genres la peinture de l’histoire. Cela a utilisé une rhétorique picturale très marquée et un sens strict de ce qui était considéré comme décoratif.

En 1672, Le Brun est en faveur de la ligne (Poussin) au détriment de la couleur (Rubens). Ainsi, il donne du caractère et normalise le style classique, l’œuvre de Poussin symbolise les vertus de la clarté, de la logique et de l’ordre, principes de l’académisme.

Dans le portrait de cour souligné Hyacinthe Rigaud et Nicolas de Largillière. Celui-ci, et Jean Jouvenet personnifient les derniers instants de ce courant.

Style
Comme dans d’autres disciplines, le classicisme en peinture tend vers un idéal de perfection et de beauté, inspiré par ce que l’on croit alors être les vertus de l’antiquité.

Des compositions de fresques sont réalisées, notamment pour la décoration des dômes, et des huiles sur toile plus petites que la taille habituelle de la peinture baroque.

La peinture choisit des thèmes nobles et de préférence inspirés par l’antiquité ou la mythologie gréco-romaine. Cependant, les peintures religieuses étaient également fréquentes. Le portrait est aussi cultivé, à commencer par ceux du roi, dans des arrangements somptueux, et suivant ceux des nobles et des bourgeois qui voulaient être représentés.

Enfin, le paysage prend une grande importance, traité «à l’italienne», c’est-à-dire avec des vues en perspective et accordant une grande importance à la lumière. Les peintres ont pris des notes de la nature mais ont ensuite recréé ces paysages dans leurs études, en les utilisant comme décoration pour les scènes mythologiques.

La composition et le dessin doivent primer sur la couleur et le concept de la séduction des sens. Les compositions sont fermées, tendant à un schéma pyramidal, avec des figures centrées; il n’est pas représenté avec réalisme, mais plutôt les personnages sont idéalisés. Ils posent, calmement, en évitant les postures forcées ou exagérées si typiques du baroque.

En sculpture, les figures de Jacques Sarazin, François Anguier émergent dans la première partie du siècle. Sous Louis XIV se distinguent Pierre Puget, qui est aussi peintre et architecte, et François Girardon et Antoine Coysevox qui travaillent pour les grands ordres du roi à Versailles et à Paris aux côtés de Martin Desjardins, d’origine hollandaise. En architecture, Salomon de Brosse, Jacques Lemercier et François Mansart développent le vocabulaire de l’architecture classique française, que l’on retrouve dans les châteaux et demeures qu’ils construisent pour le roi et l’aristocratie. Sous Louis XIV, les architectes préférés du roi sont Jules Hardouin-Mansart et Louis Le Vau.

L’influence française est également évidente dans les autres arts: le concepteur de jardins André Le Nôtre crée la formule canonique du jardin à la française qui se répand rapidement dans toute l’Europe. Le mobilier français devient un modèle, grâce aux créations de l’ébéniste André-Charles Boulle. Des graveurs de renom tels que Jacques Callot et Abraham Bosse, ainsi que des orfèvres renommés de toute l’Europe, ont fait de la Grande Argenterie de Louis XIV, malheureusement quelques années seulement après sa création pour couvrir les frais de guerre. Du roi.

L’art de la tapisserie fleurit encore en France au XVIIe siècle, grâce à la création de la Manufacture Royale des Gobelins. L’Académie royale de peinture et de sculpture fut fondée en 1648 et permit de centraliser la création artistique dans le royaume, sanctionnant une évolution du statut des peintres et des sculpteurs, perçus non plus comme de simples artisans mais comme de véritables praticiens des arts libéraux, lettres ou scientifiques. Dans la seconde moitié du siècle, Paris a remplacé Rome au cœur des débats artistiques européens et, en architecture, le modèle du palais de Versailles et celui de l’hôtel particulier français, notamment pour le décor intérieur, ont une influence durable en Europe.

Les plus célèbres réalisations architecturales du Grand Siècle sont le château de Versailles, le château de Vaux-le-Vicomte, le complexe des Invalides, la place des Vosges, la place Vendôme, la cour carrée et la colonnade du Louvre. comme le Pont Neuf à Paris. L’architecture militaire est incarnée par les innovations de Vauban, qui renforce la côte et les frontières du pays à travers un réseau de citadelles et de forts conçus rationnellement en damier.

Art décoratif

Style Louis XIII
Le style Louis XIII reflète de nombreuses influences espagnoles, flamandes et italiennes, dépourvues du caractère « national » que « Luis XIV » a revendiqué plus tard ou du goût français (« goût français ») caractéristique du siècle précédent (style « Renacimento »).

Il était caractérisé par des lignes droites, qui lui donnent un aspect sévère, parfois tempéré par une richesse décorative. Les pieds ont généralement la forme d’une colonne, ils s’élèvent à partir d’un carré à boules, bien que la plupart des exemplaires conservés aient un fronton en balustrades ou à décor tourné, avec une entretoise (« brace ») en forme de H, avec les pieds avant joints au sommet par une barre transversale de renforcement décoratif. Parmi les autres meubles, les armoires en ébène se distinguent, avec des lignes simples, une structure carrée et massive. La décoration des feuilles et des fleurs gravées accompagne des scènes de thèmes religieux ou mythologiques, de relief peu marqué. L’exubérance décorative marque une origine flamenco, qui est reproduite par des artisans locaux. L’importation de produits italiens par le cardinal Mazzarino a conduit à une émulation du luxe parmi la noblesse de cour, qui a attiré des artisans étrangers. Le célèbre ébéniste hollandais Pierre Golle et les Italiens Domenico Cucci et Philippe Caffieri travaillaient au Louvre. Le Français Jean Macé de Blois, formé aux Pays-Bas, travailla pour la Couronne et créa l’école française de marqueterie dans laquelle André Charles Boulle se distingua par la suite.

Style Louis XIV
Le style Louis XIV se caractérisait par un mobilier de plus en plus luxueux, mais contrairement aux styles précédents, il n’était pas inspiré par l’architecture.Distinct deux types de mobilier: le d’apparat, richement décoré de plâtre et d’incrustations, en doré massif le bois, et le bourgeois («bourgeois»), en bois massif, la symétrie était absolue, et les dimensions ostentatoires. Les sources des motifs étaient italiennes et anciennes (Rome victorieuse, gracieuse, Jules César, etc.). Les panneaux avaient un style caractéristique: ils pouvaient être moulés aux quatre coins, dans les deux premiers et cintrés ou encore cintrés à ressauts. les pieds étaient faits en balustres ou consoles. Les allantoises sont passées de la forme en H à la forme en X. La marqueterie a connu un développement important avec la marqueterie Boulle (André-Charles Boulle).

Combinant l’esthétique baroque (triomphale et majestueuse) et l’esthétique classique (solennelle et héroïque), le style Louis XIV a été considéré comme particulièrement adapté à l’expression de l’absolutisme des Bourbons. Il a atteint sa maturité entre 1685 et 1690, sous Charles Le Brun, qui dirige la décoration de la galerie des glaces de Versailles, et de Colbert, qui acheta en 1662 pour la Couronne la manufacture des Gobelins, où organise, sous le nom de Manufacture Royale des Meubles de la Couronne, la production de meubles destinés aux résidences royales, un parfait exemple de véritable manufacture « colbertista ».

Le travail de Boulle témoigne de l’excellence réalisée par l’artisanat et l’ébénisterie de l’époque. Adoptant le style idéal de Le Brun, avec un répertoire classique, il crée des meubles qui expriment la grandeur («grandeur») qui était voulue. Sa technique, baptisée de son nom, désigne un type de marqueterie composée d’écaille de tortue (laiton, émail et ivoire). La vibration de la lumière sur les surfaces est caractéristique, ainsi que la grande variété de galbes et de courbes du mobilier et la richesse des matériaux.

Au tournant du siècle, les compositions de Boulle sont imprégnées du style du grand décorateur Jean Bérain qui, avec Pierre Lepautre, apporte une nouvelle vivacité aux arts décoratifs, les libérant du classicisme solennel exigé par Le Brun et évoluant vers le style Regency (maintenant dans la période Rococo).

Le mobilier le plus caractéristique du style Louis XIV était le fauteuil, ainsi que les lits, les consoles (avec deux ou trois rangées de tiroirs, un modèle créé dans les années 1690), les tables, les miroirs, les guéridons (tables rondes avec trépieds) en bois finement sculpté et doré, également appelé torchères) et de grandes armoires (plan rectangulaire, corniche et moulure complexe). Le bureau est une évolution du cabinet, avec un de ses meilleurs exemples dans le bureau Mazarin.

Jardinage et aménagement paysager
Le jardin à la française, dont les jardins de Versailles, de Vaux-le-Vicomte et de Chantilly (tous d’André Le Nôtre) sont des exemples de premier ordre, était un modèle de jardinage, face aux Anglais. jardin.

Chantilly
Le grand traité fut le traité Antoine Joseph Dezallier d’Argenville, La Théorie et la pratique du jardinage, où l’on traitait à la fin des beaux jardins et les jardins de la propreté (éditions de 1709, 1713 et 1732).

La musique
Il ne doit pas être confondu avec le classicisme musical, dont la chronologie est postérieure (fin du XVIIIe et début du XIXe).

Littérature et philosophie
La littérature française est exceptionnellement vivante tout au long du XVIIe siècle. En particulier, le théâtre, sous-développé à la Renaissance, bat son plein avec les tragédies de Pierre Corneille et Jean Racine, les comédies de Molière et la création de la Comédie-Française. La poésie a particulièrement prospéré dans la première moitié du siècle avec Agrippa d’Aubigné, Théophile de Viau et François de Malherbe. Le roman connaît un grand succès avec La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette, mais aussi avec L’Astrée et Paul Scarron d’Honoré d’Urfé. Le règne de Louis XIV est marqué par des auteurs dont les plus célèbres écrits ont été considérés, dans leur genre, comme des classiques de la langue et de la littérature françaises: La Fontaine et ses Fables, Bossuet et ses oraisons funèbres, Nicolas Boileau et son Art poétique définit l’idéal classique du siècle, Racine, qui amène la tragédie classique à son plus haut degré de perfection, Molière pour la comédie et Charles Perrault avec ses contes qui fixent la tradition orale française. Parmi les mémorialistes qui ont livré le portrait de l’époque, il y a le cardinal de Retz, Mme de Sévigné et Saint-Simon. Les moralistes les plus célèbres sont La Bruyère avec ses Personnages et La Rochefoucauld avec ses Maximes. La philosophie française prend une place prépondérante en Europe grâce au renouveau de la pensée cartésienne. En plus de Descartes, c’est l’époque de Pascal, Mersenne, Gassendi et Pierre Bayle.

Versailles, modèle pour l’Europe
Dans la seconde moitié du siècle, Louis XIV installa la cour en dehors de Paris dans la zone créée par son père près de la capitale, Versailles. Il agrandit progressivement le château d’origine et créa de vastes jardins à partir de zéro pour constituer le plus grand palais royal d’Europe, symbole de l’absolutisme monarchique et du pouvoir français. L’influence du modèle de Versailles est notable à partir de la fin du XVIIe siècle et tout au long du XVIIIe siècle: le type du grand palais immergé dans un parc à la périphérie de la capitale est reproduit par tous les souverains européens: le palais de Caserte pour le roi de Naples, Sans-Souci à Potsdam pour le roi de Prusse, Peterhof pour le tsar de Russie, etc. L’influence n’est pas seulement architecturale: le style de vie et le label français sont également imités.

Si l’influence culturelle française est décisive en Europe au XVIIIe siècle dans tous les domaines, renforcée par l’esprit des Lumières et la vitalité ininterrompue des arts, la France s’affirme progressivement au niveau politique et militaire pour que le terme Grand Siècle ne soit pas appliqué à lui. Le XVIIe siècle et le règne de Louis XIV ont été érigés comme un modèle de l’époque de Louis XV et considéré comme un âge d’or, un moment où la France s’affirme volontairement à tous les niveaux, culturel comme politique et militaire.