Édouard Baldus

Édouard Baldus (5 juin 1813, Grünebach, Prusse – 1889, Arcueil) était un peintre et photographe prussien naturalisé français en 1856. Ses photographies de paysages et de monuments, innovantes en leur genre, témoignent de la transformation du paysage par l’ingénierie moderne au cours de les années 1850-1869, la confiance dans le progrès technique, mais aussi l’esprit et les ambitions de la France du Second Empire. Son album consacré à la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée est considéré comme l’aboutissement de sa période de création.

Édouard-Denis Baldus est né le 5 juin 1813 à Grünebach, en Prusse. Il a d’abord suivi une formation de peintre et a également travaillé comme dessinateur et lithographe avant de se tourner vers la photographie en 1849.

En 1851, il est chargé pour les Missions Héliographiques par la Commission des Monuments Historiques de France de photographier des bâtiments, ponts et monuments historiques, dont beaucoup sont en train d’être rasés pour faire place aux grands boulevards de Paris, sous la direction de Napoléon. III préfet le baron Georges-Eugène Haussmann. La haute qualité de son travail lui a valu le soutien du gouvernement pour un projet intitulé Les Villes de France Photographiées, une série étendue de vues architecturales à Paris et en province visant à alimenter un regain d’intérêt pour le passé romain et médiéval de la nation.

En 1855, le baron James de Rothschild, président du Chemin de Fer du Nord, chargea Baldus de réaliser une série de photographies à utiliser dans le cadre d’un album qui devait être offert à la reine Victoria et au prince Albert en souvenir de leur visite. en France cette année-là. L’album richement relié fait toujours partie des trésors de la Bibliothèque royale du château de Windsor. En 1856, il entreprend une brève mission pour photographier les destructions causées par les pluies torrentielles et les crues des rivières à Lyon, Avignon et Tarascon. Il a créé un enregistrement émouvant du déluge sans décrire explicitement la souffrance humaine laissée dans son sillage.

Baldus était bien connu dans toute la France pour ses efforts en photographie. L’une de ses plus grandes missions était de documenter la construction du musée du Louvre. Il a utilisé des négatifs sur papier humides et secs aussi grands que 10×14 pouces. A partir de ces négatifs, il a réalisé des tirages contact. Afin de créer une image plus grande, il a mis côte à côte des tirages contact pour créer un effet panoramique. Il était réputé pour la taille de ses images, qui mesuraient jusqu’à huit pieds de long pour un panorama d’environ 1855, réalisé à partir de plusieurs négatifs.

Malgré la nature documentaire de bon nombre de ses missions, Baldus était inventif pour surmonter les limites du processus de calotype (décrit ici). Il retouchait souvent ses négatifs pour masquer des bâtiments et des arbres, ou pour mettre des nuages ​​dans le ciel blanc ; dans son tirage composite du cloître médiéval de Saint-Trophime, à Arles (1851), il a reconstitué des fragments de 10 négatifs différents pour capturer la mise au point en profondeur dans une vue panoramique de l’espace intérieur et également rendre les détails dans la cour lumineuse à l’extérieur. Il mourut en 1889 à Arcueil, France.

Les archives photographiques de la Médiathèque Architecture et Patrimoine de Charenton-le-Pont contiennent de nombreux négatifs papier et négatifs verre au collodion, datant pour la plupart de la seconde moitié des années 1850 et 1860.