Art et Trésor de Notre-Dame de Paris, France

Depuis sa construction, Notre-Dame a reçu des dons souvent somptueux. Souverains et nobles manifestent ainsi leur attachement à l’Église et leur mécénat. C’est le plus souvent sous forme de dons que les objets sont entrés au Trésor. Sous l’Ancien Régime, tous les rois et de nombreux membres de leur famille ont fait des cadeaux à Notre-Dame. Jusqu’au XIXe siècle, les souverains passaient commande auprès d’artisans de renom à l’occasion d’un heureux événement de leur règne.

Tout au long de son histoire, donateurs, familles aisées, confréries ont offert des objets de culte à Notre-Dame : reliques de saints, ostensoirs, lutrins, tapisseries… Des artistes et artisans, parmi les plus célèbres de leur temps, contribuent à l’enrichissement de cette collection. . Le savoir-faire, les matériaux utilisés (or, pierres précieuses, soie) font de ces objets de véritables oeuvres d’art.

Jusqu’à la Révolution, le Trésor était considéré comme une réserve possible d’argent pour les temps de crise : épidémies, famines, guerres étrangères et guerres civiles. A la demande du roi, ou de sa propre initiative, le chapitre de Notre-Dame envoie des objets précieux à fondre pour en faire de l’argent, donc disparaître.

Au fil du temps, la cathédrale a été progressivement dépouillée de bon nombre de ses décorations et œuvres d’art d’origine. Cependant, la cathédrale contient encore plusieurs exemples remarquables de sculptures gothiques, baroques et du XIXe siècle, un certain nombre de retables du XVIIe et du début du XVIIIe siècle et certaines des reliques les plus importantes de la chrétienté, notamment la couronne d’épines, un ruban de la vraie croix et un clou de la vraie croix.

Le trésor de Notre-Dame, comme les autres trésors des édifices religieux, conserve des objets destinés à la liturgie de l’Église catholique. Les vases sacrés, les ornements et les livres liturgiques sont utilisés pour la célébration de la messe, d’autres offices et l’administration des sacrements.

Le Chapitre, collège de chanoines chargé de l’exercice du culte, est traditionnellement responsable du Trésor de Notre-Dame. Les premiers inventaires datent de 1343 et 1416. Périodes favorables et temps de crise se succèdent, certaines pièces sont fondues ou vendues. Ce trésor fut pourtant l’un des plus riches de France jusqu’à la Révolution de 1789 où il fut brutalement détruit. Il ne reste aucun objet de l’ancien trésor.

En 1804, la remise à Notre-Dame de plusieurs Saintes Reliques de la Passion, précédemment conservées à la Sainte-Chapelle, marque le début de la reconstitution du trésor. Les commandes du Chapitre et les dons, souvent de personnalités illustres ou d’ecclésiastiques, l’enrichissent. Ravagé lors des émeutes de 1830 et du sac de l’archidiocèse en 1831, le fisc connaît un nouvel essor avec la restauration de la cathédrale et la reconstruction de la sacristie en 1849 par l’architecte Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc. Il s’attache à lui donner une apparence cohérente en adoptant le style néo-gothique pour l’architecture, les agencements et l’orfèvrerie.

A l’occasion des 850 ans de la cathédrale en 2013, le Trésor bénéficie d’une nouvelle muséographie, respectant le décor et le mobilier voulus au XIXème siècle par ses administrateurs. Tout concourt à rendre intelligible au public le sens, la fonction et la valeur artistique des pièces présentées.

La valeur de tous ces objets tient avant tout à la rareté des matériaux utilisés : or, vermeil, pierres précieuses. Elle est aussi due au talent des artistes et artisans qui les ont exécutées. Leur valeur peut aussi être due aux circonstances historiques de leur création.

Trésor de Notre-Dame de Paris
Les inventaires de 1343 et 1416 ne mentionnent pas les salles primitives qui abritent le premier trésor de Notre-Dame de Paris, servant de réserve monétaire en cas de besoin. Les rois de France vendent des pièces ou les font fondre en temps de crise ou de guerre. Pillé en 1793, le trésor est reconstitué à partir de 1804, notamment avec la remise à l’archidiocèse de Paris des reliques de la Sainte-Chapelle, puis il s’enrichit des dons et commandes du Chapitre.

Le trésor actuel de Notre-Dame de Paris est exposé dans le bâtiment néo-gothique de la sacristie du Chapitre, construit de 1840 à 1845 sous l’impulsion de Lassus et Viollet-le-Duc, et situé au sud du chœur de la cathédrale. . On y accède par l’une des chapelles latérales droites du chœur. Le public peut actuellement le visiter tous les jours sauf le dimanche. On peut y voir notamment des pièces prestigieuses comme la Couronne d’épines et autres reliques de la Passion du Christ, des ostensoirs et reliquaires, un grand lutrin de style baroque, une collection de camées des papes.

Sacristie du chapitre
La Place du Trésor à Notre-Dame de Paris a peu changé au cours des siècles. Elle est encore conservée dans un bâtiment situé perpendiculairement à la cathédrale au niveau des chapelles du déambulatoire Sud. Les anciens bâtiments abritent également les salles de la sacristie à l’usage des serviteurs de l’église.

Au XVIIIe siècle, ces bâtiments annexes menaçaient de ruine. L’architecte Soufflot (1714-1781) dessine les plans d’une nouvelle sacristie et en pose la première pierre le 12 août 1755. Cette grande sacristie prétend mêler les styles grec et gothique et s’intègre mal à l’ensemble de la cathédrale. Au fond, un escalier à deux rampes donne accès à une salle voûtée, sphérique, où se trouvent les châsses et les reliques. L’étage supérieur abrite les ornements.

Dans les années 1830, la construction d’une nouvelle sacristie pour le chapitre s’impose. En effet, le bâtiment précédent, construit par Soufflot entre 1755 et 1758, et gravement endommagé lors des émeutes du 29 juillet 1830, avait connu un triste sort le 14 février 1831. Ce jour-là, en effet, le palais archiépiscopal et la sacristie furent pillés et détruit. C’était un édifice mêlant les styles grec et gothique : un escalier à deux rampes conduisait à une salle ronde voûtée où étaient entreposés les châsses et les reliques, tandis que les ornements étaient conservés à l’étage supérieur.

Le budget de 2 650 000 francs pour la restauration de la cathédrale, voté par l’Assemblée nationale en 1845, permit non seulement la réfection du sanctuaire, mais aussi la construction de cette sacristie, et ce pour un montant de 665 000 francs pour les Gros travaux. Comme nous l’avons vu, la construction de ce dernier s’est avérée beaucoup plus coûteuse, le sous-sol très instable nécessitant des fondations profondes d’environ 9 mètres.

Entre 1845 et 1850, Lassus et Viollet-le-Duc reconstruisent uniquement la sacristie autour d’un petit cloître carré. La partie la plus proche du transept est utilisée pour le culte, l’autre partie abrite le Trésor. Inspirés de l’art religieux du XIIIe siècle, Eugène Viollet-le-Duc et son prédécesseur Lassus réalisent la nouvelle sacristie entre 1845 et 1850. La sacristie est reliée à la cathédrale par deux bras parallèles fermant ainsi un espace dévolu à un petit cloître carré, le cloître du Chapitre.

Viollet-le-Duc s’attache à reconstituer toute une orfèvrerie de style médiéval. Au-delà de l’adaptation de formes médiévales, il réalise également de véritables créations comme le chandelier Pascal et le reliquaire de la Couronne d’épines. Il a également conçu personnellement les grandes armoires et les chapitaux de la salle du Trésor. Les orfèvres Bachelet, Poussielgue-Rusand et Chertier ont réalisé ses projets.

Vitraux de la sacristie du chapitre
Les vitraux avaient été prévus au départ blancs, mais Prosper Mérimée ayant souligné les inconvénients de cette absence de coloration, ils en vinrent rapidement à mettre en place des vitraux colorés. Ceux de la grande salle de l’édifice qui représentent une série d’évêques de Paris par le maréchal de Metz.

Les arcades des galeries du cloître présentent dix-huit vitraux dont les vitraux sont de couleurs plus claires, œuvre d’Alfred Gérente d’après les dessins de Louis Steinheil. Ces vitraux représentent la légende de sainte Geneviève, patronne de la ville de Paris. On peut voir au bas de chaque fenêtre une inscription latine décrivant la scène. Seules les six dernières scènes de la vie du saint peuvent être admirées par les visiteurs. Ce sont celles du couloir donnant accès au Trésor. Au sommet du dais principal du cloître, un vitrail représente le couronnement de la Vierge.

Reliquaires et reliques
Dès les origines du christianisme, le corps des martyrs et des saints fondateurs fait l’objet d’un culte. Celle-ci atteint son apogée au Moyen Âge avec le développement des pèlerinages. Les reliquaires abritent les restes corporels d’un saint ou un objet sanctifié par son contact. Ils sont fabriqués par des orfèvres. Les reliquaires du XIXe siècle reproduisent les formes, les styles et les décors des époques antérieures. La collection de Notre-Dame illustre cette variété : reliquaire en forme de reliquaire, d’inspiration médiévale, croix caractéristique de l’émail limousin du Moyen Âge, reliquaire en cylindre laissant la relique visible ou reliquaire topique qui adopte la forme de la relique.

Les principales pièces exposées dans le trésor sont les reliquaires de la Sainte Couronne d’Épines et un fragment de la Croix du Christ, ainsi qu’un clou de cette dernière. Seuls les reliquaires que divers donateurs du XIXe siècle (dont Napoléon Ier et Napoléon III) offraient au public sont présentés au public, puisque pendant la Révolution le trésor a été pillé, et les divers objets qu’il contenait dispersés ou détruits.

De nombreux objets de culte disparus à la Révolution ont été remplacés au XIXe siècle : ostensoir, reliquaire, lampe ou pupitre. La plupart sont des pièces d’orfèvrerie inspirées d’un style médiéval. Divers objets cultes réalisés pour Notre-Dame sont de véritables œuvres d’art, réalisées à partir de matériaux précieux par des orfèvres ou artisans de grand talent.

La pièce maîtresse du trésor est le reliquaire de la croix palatine. qui s’y trouve depuis 1828. Il porte ce nom car il appartenait à la princesse palatine Anne de Gonzague de Clèves décédée au XVIIe siècle. Ce reliquaire est destiné à contenir un morceau de la vraie Croix ainsi qu’un clou de cette dernière. Il y a une lame en or avec une inscription en grec attestant que le fragment appartenait à l’empereur byzantin Manuel I Komnenos décédé en 1180.

Autre pièce de grande valeur, l’ancien reliquaire de la Sainte Couronne d’Épines qui fut créé en 1804 par Charles Cahier. Selon la tradition, la couronne d’épines a été acquise de Baudouin II de Courtenay, dernier empereur latin de Constantinople, par Saint Louis, roi de France. Il est visible pendant le carême et la semaine sainte.

La Sainte Couronne est, selon la tradition chrétienne, la couronne d’épines placée sur la tête du Christ avant sa crucifixion. Selon le Nouveau Testament, une couronne d’épines tissée a été placée sur la tête de Jésus lors des événements qui ont précédé sa crucifixion. C’était l’un des instruments de la Passion, employé par les ravisseurs de Jésus à la fois pour le faire souffrir et pour se moquer de sa revendication d’autorité. Comme l’une des reliques attribuées à Jésus, il devient un symbole chrétien.

Relique de la couronne d’épines, reçue par le roi français Louis IX de l’empereur Baudouin II. Depuis au moins l’an 400 environ, une relique considérée par beaucoup comme la couronne d’épines est vénérée. En 1238, l’empereur latin Baudouin II de Constantinople cède la relique au roi de France Louis IX. Il a été conservé dans la cathédrale Notre-Dame de Paris jusqu’au 15 avril 2019, date à laquelle il a été sauvé d’un incendie et transféré au musée du Louvre.

Lors de la restauration de 1845 menée par l’équipe de Viollet-le-Duc, la création d’une nouvelle châsse-reliquaire pour la Couronne d’Épines s’imposait. Ce nouveau reliquaire, en bronze doré et argent, diamants et pierres précieuses, date de 1862. Il mesure 88 cm de haut et 49 cm de large. Il a été réalisé d’après le dessin de Viollet-le-Duc par l’orfèvre Placide Poussielgue-Rusand, le même qui a exécuté la couronne de lumière pour la cathédrale. Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume a collaboré à sa réalisation pour la sculpture des personnages.

L’orfèvre Cahier a réalisé ce reliquaire, commandé par le Chapitre de Notre-Dame pour remplacer celui de 1806. De style néo-gothique, il s’inspire du reliquaire médiéval de la Sainte-Chapelle disparu à la Révolution. Maurice Poussielgue-Rusand l’a exécuté en 1896 d’après un dessin de Viollet-le-Duc. Geoffroy-Dechaume sculpte les personnages et Villemot les ornements. Les arcades ajourées dévoilent la relique enfermée dans une couronne de cristal de roche. Neuf chimères soutiennent un premier plateau, orné de feuillages filigranés et de pierres précieuses. Sainte Hélène tient la croix et Saint Louis la couronne. Des niches abritent les douze apôtres sous des verrières à tourelles. Fleurs de lys, enrichies de feuillage et de pierres précieuses.

Le trésor contient également des reliques de saint Louis, roi de France : des vêtements (dont la chemise de saint Louis), un fragment de sa mâchoire et une côte.

Le roi René au couvent des Célestins d’Avignon offrit la relique de la croix de Saint-Claude au XVe siècle. Il fut authentifié en 1895. Ce reliquaire de style gothique international, exécuté d’après les dessins de l’architecte Jules Astruc, fut apprécié de la critique lors de sa présentation à l’Exposition universelle de 1900.

Ostensoir de Sainte-Geneviève, objet de culte destiné à présenter aux fidèles une hostie consacrée, l’ostensoir est généralement placé sur l’autel. Celle-ci provient de l’ancienne église du même nom, actuel Panthéon. Il rejoint la collection en 1894.

Sculpture de Notre-Dame de Paris
La statuaire extérieure de Notre-Dame est conçue en même temps que l’architecture de la cathédrale. Il raconte des épisodes de l’histoire chrétienne. A l’intérieur, les statues s’ajoutent au fil du temps. Dès le XIIe siècle, des architectes conçoivent la statuaire de la cathédrale, en même temps que l’édifice lui-même. Il se situe principalement à l’extérieur, sur les portails. Il est conçu sur un mode narratif. Chaque partie raconte une histoire de la Bible.

De nombreuses statues ont disparu au fil du temps, dégradées par les intempéries ou détruites en période de troubles politiques. Lors des restaurations du 19ème siècle, certaines ont été refaites dans « le style gothique » principalement sur la façade ouest. Des traces de peinture retrouvées sur certaines statues du XIIIe siècle prouvent que la statuaire intérieure et extérieure était colorée au Moyen Âge.

Il reste peu de statues médiévales à l’intérieur de la cathédrale. Cependant, la plus emblématique est une Vierge à l’Enfant du XIVe siècle. La tour du chœur représente un programme sculpté en partie conservé. Au XVIIIe siècle, suivant la volonté de Louis XIII, le chœur de la cathédrale est remanié. L’ajout de nombreux éléments sculptés, dont l’imposante Pietà en marbre blanc, marque l’une des nombreuses évolutions de la cathédrale.

Les chapelles latérales sont remplies d’autels, de tombes et de décorations au fil des siècles. Cependant, le plus représentatif est le mausolée du Comte d’Harcourt par Jean Baptiste Pigalle. Lorsqu’au XIXe siècle, Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration, « le style gothique » domine sur la façade occidentale. Il ajoute des créations imaginaires au bâtiment. Ainsi apparaît la nouvelle flèche et ses douze statues d’apôtres ou encore de chimères en bordure de la terrasse. Certaines statues proviennent de vénérations particulières comme Saint Antoine de Padoue ou Sainte Thérèse de Lisieux.

Notre Dame
Dès le XIIe siècle, un autel dédié à Marie est adossé au pilier sud-est de la cathédrale. Ce lieu est un haut lieu de dévotion depuis le Moyen Âge. Au XIXe siècle, Viollet-le-Duc y plaça une statue de la Vierge à l’Enfant, appelée depuis « Notre Dame de Paris ».

Cette sculpture date du milieu du XIVe siècle. Il provient de la chapelle Saint-Aignan, située dans l’ancien cloître des chanoines, sur l’île de la Cité. En 1818, elle est transférée à Notre-Dame pour être placée sur le trumeau du portail de la Vierge, en remplacement de la Vierge du XIIIe siècle, détruite en 1793. Puis, en 1855, Viollet-le-Duc décide de la déplacer pour le contre le pilier sud-est du transept de la cathédrale. Un autel dédié à Marie est situé à cet endroit au Moyen et reste un haut lieu de dévotion. Cette statue incarne l’image de « Notre Dame de Paris », le nom qui lui est associé.

Le vœu de Louis XIII
Par dévotion à la Vierge Marie, le roi Louis XIII voulut construire un nouveau maître-autel pour Notre-Dame. Son vœu fut réalisé par Louis XIV au XVIIIe siècle, sous la direction de son architecte Robert de Cotte.

En 1723, la Pietà en marbre blanc sculptée par Nicolas Coustou prend place dans la cathédrale. Il représente le Christ mort reposant sur les genoux de sa mère, entouré de deux anges. De plus, la composition rappelle la Pietà de Michel-Ange à Florence. Les drapés profonds qui captent la lumière et l’attitude extatique de la Vierge exprimant son émotion, soulignent le caractère baroque de cette sculpture. La base ornée d’un bas-relief en bronze doré représente une déposition de croix.

Enfin, un ostensoir, un crucifix et six chandeliers réalisés par l’orfèvre Claude Ballin ornent le nouveau maître-autel. De part et d’autre du maître-autel, six statues d’anges en bronze portent les instruments de la crucifixion. Ils sont l’oeuvre d’Antoine Vassé.

Pour clore cet ensemble sculpté, les statues de Louis XIII et de Louis XIV sont placées de chaque côté. Louis XIII, agenouillé, tend sa couronne royale en dévotion à la Vierge. De plus, cette sculpture en marbre est l’oeuvre de Guillaume Coustou. L’autre marbre, sculpté par Antoine Coysevox, représente Louis XIV implorant la Vierge, la main droite appuyée sur sa poitrine.

Les stalles, installées de part et d’autre du chœur, sont des assises en bois permettant aux chanoines de s’asseoir pendant l’office. Ornés de bas-reliefs, les hauts dossiers illustrent la vie de la Vierge : Présentation, Mariage, Annonciation, Nativité, Adoration des Mages, Fuite en Égypte, Noces de Cana, Descente de Croix, Assomption. D’autre part, les figures allégoriques représentent des vertus comme la prudence ou la modestie. Entre chaque stalle, un décor de feuillage complète la scène.

Le mausolée du Comte d’Harcourt
Le mausolée funéraire du Comte d’Harcourt sculpté par Jean-Baptiste Pigalle illustre une « réunion conjugale » en hommage de la Comtesse à son défunt mari. A une extrémité du sarcophage, se trouvera l’ange tutélaire dudit seigneur comte d’Harcourt qui, voyant venir ladite dame comtesse d’Harcourt, soulèvera d’une main la pierre du tombeau et de l’autre tiendra le flambeau du mariage. ; M. le comte qui, après avoir semblé retrouver un instant de vie dans la chaleur de sa torche, se débarrasse de son linceul et tend ses bras alanguis à sa femme… Derrière M. le comte sera la mort tenant un sable pour montrer à Madame la comtesse que son heure est venue.

Autrefois, un vitrail aux couleurs vives représentait une cour céleste et de nombreux hauts dignitaires de l’Église. Le vitrail fut détruit en 1774, à la demande de Pigalle, et remplacé par du verre blanc, pour donner un vrai jour au mausolée de feu le comte d’Harcourt. L’ensemble du décor disparaît pendant la période révolutionnaire. Les peintures murales actuelles, restaurées à la fin des années 1990, sont réalisées à partir de dessins de Viollet-le-Duc. Le monogramme de la famille Harcourt est choisi pour illustrer le mur sur lequel repose le mausolée. Appelée chapelle d’Harcourt, elle l’est aujourd’hui sous le nom de Saint Guillaume.

La tournée du chœur
Ce mur sculpté au XIVe siècle illustre des scènes de la vie du Christ. Il forme une séparation entre le chœur et le déambulatoire. A l’origine, il offrait aux chanoines un écran de silence pendant l’office. Au Moyen Âge, un déambulatoire était conçu pour circuler pendant l’office. Ainsi, dans le chœur de la cathédrale, le jubé assume la fonction de paravent. Il incarne le respect de la prière et du silence des chanoines réunis pour l’office. Au début du XIVe siècle, les travaux de modification du chevet de Notre-Dame sont achevés sous la direction de l’architecte Pierre de Chelles. Ainsi, sculpteurs, peintres, verriers et menuisiers travaillent à la décoration intérieure du chœur.

La partie nord représente des scènes de l’enfance du Christ : la Visitation, l’Annonciation aux bergers, la Nativité, l’Adoration des Mages, le Massacre des Innocents et la Fuite en Égypte, la Présentation au Temple, Jésus au milieu des docteurs, le Baptême du Christ par saint Jean dans les eaux du Jourdain, les Noces de Cana, l’Entrée à Jérusalem, la Dernière Cène et le Lavement des pieds, le Christ au Jardin des Oliviers.

Le mur sud représente les apparitions du Christ. Inspirées de l’Évangile de Nicomède, elles sont rarement aussi complètes dans la statuaire du Moyen Âge. La première scène représente l’Apparition du Christ à Marie-Madeleine dans le jardin près du Sépulcre. Cette apparition du Christ en jardinier perdure jusqu’à la fin du Moyen Âge. Les autres décors sculptés racontent les apparitions du Christ aux saintes femmes et à saint Pierre, aux disciples d’Emmaüs, à saint Thomas et à divers apôtres réunis.

Statues de saints
Les statues de saint Antoine de Padoue et de sainte Thérèse de Lisieux sont des sculptures récentes. Les catholiques attachent une dévotion particulière à ces deux personnalités de l’Église. Les statues de saint Antoine de Padoue et de sainte Thérèse de Lisieux ont été construites, respectivement, en 2013 et 1934 par des sculpteurs distincts. Chacune de ces statues marque un passage de l’histoire chrétienne.

Peinture de Notre-Dame de Paris
Les peintures conservées à Notre-Dame datent des XVIIe et XVIIIe siècles. Commandées par les prêtres de la cathédrale aux plus illustres peintres parisiens, elles témoignent de la qualité artistique de la peinture religieuse à Paris à cette époque. A Notre-Dame, les vitraux témoignent du goût de l’art médiéval pour la couleur. Au Moyen Âge, les peintures sont présentes sur les portails et le jubé autour du chœur. Effacées par les intempéries, elles ont complètement disparu à l’extérieur du bâtiment. La cathédrale ne possède aucune peinture du Moyen Âge. A cette époque, la peinture religieuse existait principalement sous forme d’icônes. En raison de leurs petites tailles, ces précieux objets peints sont facilement transportables. La peinture décore également les coffres et les tabernacles.

Dès le XIIIe siècle, de nombreuses familles et corporations de métiers témoignent de leur dévotion à Marie en commandant des décorations pour les chapelles. Au XVIe siècle, la corporation des orfèvres prenait l’habitude d’offrir un tableau à Notre-Dame chaque 1er mai. Cette tradition s’est développée au 17e siècle à travers de grands tableaux appelés « Les Mays de Notre-Dame ». Au début du 18ème siècle, la société a cessé son offre annuelle. Dans le même temps, le chœur de la cathédrale subit d’importantes rénovations. Ainsi, pour décorer ce nouveau chœur, les meilleurs peintres de l’époque réalisent les huit grands tableaux illustrant la Vie de la Vierge, dont seule la Visitation de Jean Jouvenet est restée sur place. Pour terminer,

Les « Mays » de Notre-Dame de Paris
« Mays des Orfèvres » à Notre-Dame est une série de 76 tableaux offerts à la cathédrale par la confrérie des orfèvres, presque chaque année à la date du 1er mai (d’où leur nom), en hommage à la Vierge Marie, et ce depuis 1630 à 1707. Les orfèvres avaient depuis longtemps leur propre chapelle au sein du sanctuaire. En 1449, la tradition de l’Offrande de Mai à Notre-Dame de Paris est instituée par la confrérie des Orfèvres de Paris.

Ces Mays étaient commandés à des peintres de renom, qui devaient remettre leurs esquisses aux prêtres de la cathédrale. Après la fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture, en 1648, les artistes choisis étaient tous membres ou parents de cette dernière. Ces commandes devinrent rapidement une forme de concours de peinture religieuse. Leur sujet était généralement tiré des Actes des Apôtres. Après les avoir exposées sur le parvis, elles étaient accrochées au niveau des arcades de la nef ou du chœur.

Les Mays ont été dispersés pendant la Révolution, il en reste aujourd’hui une cinquantaine. Les plus importantes ont été récupérées par la cathédrale et ornent aujourd’hui les chapelles latérales de la nef de Notre-Dame. Certaines sont conservées au musée du Louvre, d’autres dans quelques églises ou dans divers musées français.

La descente du Saint-Esprit
Le May de 1634 peint par Jacques Blanchard illustre le thème de la Pentecôte. Dans les textes, cinquante jours après Pâques, l’esprit de Dieu, symbolisé par des langues de feu, souffle sur les apôtres. La Pentecôte, du grec pentekostê « cinquantième », est célébrée cinquante jours après Pâques. Elle célèbre le mystère de l’Esprit Saint avec les apôtres et la naissance de l’Église. Le Saint-Esprit apparaît généralement sous la forme d’une colombe ou d’un élément symbolisant le feu de la foi.

Saint Pierre guérissant les malades à son ombre
Le Mai de 1635, peint par Laurent de La Hyre caractérise la peinture classique française en vogue à Paris dans les années 1630-1640. Le thème est tiré des « Actes des Apôtres ». Saint Pierre et son frère Saint André sont les premiers disciples de Jésus. Ainsi, plusieurs Mays de Notre-Dame illustrent des moments de la vie de Pierre. Saint Luc écrit les récits des « Actes des Apôtres » dans le cinquième livre du Nouveau Testament.

La conversion de saint Paul
Le May de 1637, peint par Laurent de La Hyre, raconte un épisode de la vie de saint Paul. Alors qu’il est un soldat romain qui persécute les chrétiens, il est saisi par la vision du Christ sur le chemin de Damas. Saul de Tarse est originaire de Cilicie (actuelle Turquie). Approuvant le martyre de saint Etienne, il se convertit au christianisme vers 31 ou 36. Ainsi, Saul se fait connaître sous le nom de Paul, puis de saint Paul. Considéré comme un apôtre du Christ, il ne fait pas partie des douze disciples. Grand voyageur pour prêcher sa foi chrétienne, il fut arrêté à Jérusalem et mourut à Rome en 67.

Le Centurion Corneille aux pieds de Saint Pierre
Le May de 1639 représente le moment où Pierre arrive à Césarée pour rencontrer Corneille. Le centurion se prosterne et Pierre lui dit : « Lève-toi. Moi aussi, je ne suis qu’un homme. Ce tableau est peint par Aubin Vouet. Saint Luc, au chapitre 10 du Livre des « Actes des Apôtres », raconte l’histoire du Centurion Corneille. Suite à une vision, il va à la rencontre de Pierre et devient disciple chrétien. De plus, il est l’un des premiers à être baptisé par Pierre après la mort de Jésus.

Saint Pierre prêchant à Jérusalem
Le May de 1642 est un tableau de Charles Poërson. Il représente Saint Pierre, prédicateur à Jérusalem. Selon Saint Luc, dans les Actes des Apôtres, Pierre proclame : « Détournez-vous de cette génération perverse, et vous serez sauvés ». L’apôtre Pierre est l’un des premiers disciples de Jésus. Après le jugement et la condamnation à mort du Christ, la recherche et la persécution des disciples continuent. La peur et le doute s’installent. La Pentecôte, cinquante jours après la crucifixion, marque l’engagement de leur foi. Pierre est le premier à parler et commence à répandre les paroles du Christ. En fait, c’est la prédication de saint Pierre à Jérusalem.

La Crucifixion de Saint Pierre
La corporation des orfèvres parisiens commanda Sébastien Bourdon pour le mois de mai 1643. Elle représente le martyr de saint Pierre crucifié la tête en bas selon ses volontés. Simon-Pierre est l’un des premiers disciples de Jésus. Persécuté pour sa foi chrétienne, le gouverneur Agrippa le condamne à la crucifixion à Rome. Ne s’estimant pas digne d’être sur la croix au même titre que Jésus, il demande à subir son supplice la tête en bas. Le lieu du martyre correspond communément aux jardins de Néron au Vatican. Selon Tacite, c’est là que se déroulent les scènes de persécution les plus dures. Selon la tradition chrétienne, Pierre est le premier évêque de Rome et de l’Église catholique.

La crucifixion de saint André
Charles Le Brun peint le Mai 1647. Premier disciple de Jésus avec son frère Pierre, le vieil homme est crucifié sur ordre du proconsul Egéas vers l’an 60. André et frère Pierre pêchent tous les deux sur le lac de Tibériade lorsqu’ils décident de suivre Jésus . Auparavant disciple de Jean-Baptiste, André fut le premier à rencontrer Jésus sur les rives du Jourdain. Après la mort de Jésus, il prêche principalement autour de la Mer Noire. Sous le règne de Néron, il convertit la femme du proconsul Égée, qui le condamne. Plus tard, il meurt en Grèce, torturé sur une croix.

La lapidation de saint Étienne
Ce mai, offert par la guilde des orfèvres à Notre-Dame en 1651, est peint par Charles Le Brun. Il représente le martyre de saint Étienne tel que décrit dans les Actes des Apôtres. Étienne ou saint Étienne, savant prédicateur, connu pour ses discours argumentés, condamné à Jérusalem à la lapidation pour blasphème. En fait, il est aussi le premier martyr chrétien condamné après la mort du Christ. Sa foi a conduit à la conversion de Saul de Tarse, dit Saint Paul.

La prédication du prophète Agabus à saint Paul
Le May de 1687 illustre le thème de la confiance et de la foi de saint Paul. Face à Agabus, disciple de Jésus, qui prédit sa mort, il répond « Je suis prêt ». Le tableau est peint par Louis Chéron. Agabus est un résident de Jérusalem. Disciple de Jésus, il l’envoie prêcher. Dans les Actes des Apôtres, Luc le considère comme un prophète. Ainsi, il raconte qu’Agabus, venu de Jérusalem à Antioche, prédit une grande famine, qui eut lieu sous le règne de Claude. (Chapitre 11, verset 28). Au chapitre 21, il rapporte les circonstances dans lesquelles le prophète a prédit la mort de Paul, ainsi que la réponse de Paul.

La visite
Un ensemble de huit grands tableaux illustrant la Vie de la Vierge fut commandé au XVIIIe siècle pour décorer le chœur de Notre-Dame. La Visitation peinte par Jean Jouvenet en 1716 est l’œuvre la plus populaire de son époque. En 1709, le chanoine de La Porte (1627-1710), l’instigateur financier du Vœu de Louis XIII et du remaniement du chœur, décide d’offrir à la cathédrale un ensemble de tableaux sur le thème de la vie de la Vierge, dont le Visitation. Lorsqu’il mourut à l’âge de 83 ans, en 1710, l’œuvre était inachevée. Grâce à l’héritage qu’il légua à Notre-Dame, les huit tableaux furent finalisés et placés dans le chœur de la cathédrale en 1715.

Saint Thomas d’Aquin, Fontaine de la Sagesse
Ce tableau du XVIIe siècle témoigne de la ferveur des catholiques envers saint Thomas d’Aquin. Ce dominicain étudia puis enseigna la théologie à l’Université de Paris au milieu du XIIe siècle. Ses écrits, rédigés à Paris, sont contemporains de l’ouverture de Notre-Dame. Né en Italie, Thomas d’Aquin vint deux fois étudier à l’Université de Paris en 1245 et 1252, il revint à Paris en 1268 alors que les querelles morales autour des pensées d’Aristote faisaient rage dans l’Église. Là, pendant quatre ans, il a écrit la majorité de son œuvre. Ses paroles questionnent la foi et l’existence de Dieu à travers la nature et la connaissance du monde. Ainsi, il associe théologie et philosophie. Dans l’ensemble, ses écrits portent sur l’âme, le corps, les passions, la liberté et la béatitude.

Considéré comme le père spirituel de l’Église, inhumé à Toulouse puis canonisé en 1323, il obtient en 1567, à titre posthume, le nom de « Docteur de l’Église ». A cette époque, ses écrits font polémique avec les protestants lors de la Réforme. Au milieu du XVIIe siècle, l’enseignement de saint Thomas d’Aquin est largement diffusé par l’Église catholique. Sa renommée s’accrut lorsqu’Ignace de Loyola le choisit comme maître spirituel de l’ordre des Jésuites, dont l’enseignement fut soutenu par Louis XIII et Louis XIV.

Autre trésorerie

Les camées des papes
Les collections complètes représentant les papes de Saint Pierre à nos jours sont extrêmement rares. Ces camées sont des bijoux d’une grande finesse. Les artistes de Torre des Greco donnent à chacun des papes des gestes variés, hiératiques sans doute, mais vivants. Les poses sont diverses, moins conventionnelles que les médaillons romains. Les vêtements diffèrent : chape ou camail, diadème, deux ou trois couronnes, mitre lévitique, bonnet simple ou camauro. Les mouvements sont souvent expressifs : certains bénissent, d’autres méditent devant le crucifix ; les uns de profil ou de face, les autres assis ou debout comme Pie VI dans un geste ferme ou émouvant comme Innocent XII.

Maître Goudji et Maître Pierre Rouge-Pullon créent les camées des dix derniers papes, de Léon XIII à Benoît XVI à l’occasion du 120e anniversaire de la collection en septembre 2008. Ils sont comme les précédents, finement sculptés sur coquillage, et leur monture est en argent.

Les tapisseries de la Vie de la Vierge
En 1638, Louis XIII consacre la France à la Vierge. Par son vœu, il s’engage à construire un nouvel autel décoré d’un tableau de Philippe de Champaigne (Le Vœu de Louis XIII, Musée du Louvre). Pour se joindre à l’initiative du Roi, le Cardinal de Richelieu, Premier Ministre, offrit un ensemble de tapisseries sur le thème de la vie de la Vierge. En 1657, l’atelier de tissage Pierre Damour met au point la série complète des tapisseries, tissées en laine et soie. Il comprend quatorze scènes qui ornent le chœur de la cathédrale lors des grandes fêtes religieuses. Trois peintres renommés de l’époque dessinent les cartons de tapisserie : Philippe de Champaigne, Jacques Stella et Charles Poerson.

Lors de la rénovation du chœur de la cathédrale, achevée en 1717, les goûts changent. Les tapisseries ne sont pas remplacées mais accrochées dans diverses églises parisiennes. En 1739, le chapitre de la cathédrale de Strasbourg rachète le tout. Depuis lors, elles sont accrochées dans la nef de la cathédrale chaque mois de décembre, pendant l’Avent et la période de Noël.

Lampe à Notre-Dame
Les fidèles ont offert cette lampe en 1941 pour perpétuer une tradition de dévotion à la Vierge instituée en 1357. Elle est placée au pied de la statue de Notre-Dame. Réalisé d’après les dessins du peintre verrier J. Le Chevallier, il remplace celui offert en 1605 par les échevins de Paris et détruit à la Révolution. Dans son programme de restauration de la cathédrale au XIXe siècle, Eugène Viollet-le-Duc complète le projet en dessinant des sculptures et des objets religieux. Certains objets datent de cette période.

Lutrin
Le grand pupitre est un chef-d’œuvre d’ébénisterie. Le tétramorphe (symboles des quatre évangélistes) et les douze apôtres côtoient un décor végétal stylisé.

Musique de Notre-Dame de Paris
La musique à Notre-Dame fait partie intégrante du culte et de la culture. Dès le Moyen Âge, le chant y est maîtrisé et la polyphonie y est inventée. Le grand orgue participe depuis le XVe siècle à la création musicale et à la renommée des concerts. Avec la construction de la Cathédrale, le chant devient son âme musicale. Au XIIe siècle, une école épiscopale est créée pour former de jeunes chanteurs à la musique. Notre-Dame devient alors un chef de file musical en Europe, inventant des genres musicaux comme les polyphonies et les motets.

Au début du XVe siècle, les vastes dimensions de la cathédrale nécessitaient un instrument capable d’envelopper l’ensemble de l’édifice d’une résonance musicale. Le premier grand orgue est construit pour accompagner les offices. Les maîtres de musique dirigent la maîtrise de chœur. Ils exercent une forte influence sur le développement de la musique. Au XVIIIe siècle, la popularité des organistes tend à les remplacer. Grâce aux talents des facteurs d’orgues, l’instrument passe de un à cinq claviers puis continue d’être agrandi, retravaillé, restauré. Le grand orgue de Notre-Dame était alors le plus grand et le plus moderne du royaume au XVIIe siècle. Sa qualité sonore associée à une nouvelle liberté de composition suscite l’enthousiasme au XVIIIe siècle.

Lors du grand chantier de restauration mené par Viollet-le-Duc, Aristide Cavaillé-Coll le transforme en instrument symphonique. Au XXe siècle, les concerts d’orgue, initiés par Pierre Cochereau, se développent avec succès. L’orgue actuel est modernisé et résonne de près de 8000 tuyaux.

Grand orgue
L’un des premiers orgues de Notre-Dame, construit en 1403 par Frédéric Schambantz, a été reconstruit plusieurs fois au cours de 300 ans, mais 12 tuyaux et du bois survivent de cet instrument ancien. Elle fut remplacée entre 1730 et 1738 par François Thierry, puis reconstruite par François-Henri Clicquot. Lors de la restauration de la cathédrale par Eugène Viollet-le-Duc, Aristide Cavaillé-Coll construit un nouvel orgue, reprenant la tuyauterie des anciens instruments. L’orgue a été inauguré en 1868.

En plus du grand orgue à l’extrémité ouest, le cahier de la cathédrale porte un orgue de chœur de taille moyenne de 2 manuels, 30 jeux et 37 rangs dans un buffet du XIXe siècle des années 1960. Il a été fortement endommagé par l’engorgement, mais est au moins partiellement réutilisable. Il disposait également d’un orgue continu à un seul clavier à 5 jeux, qui a été complètement détruit par l’eau des pompiers.

Cloches
Vingt et une cloches de bronze composent la sonnerie de Notre-Dame, dont le bourdon est le plus ancien. Elles sonnent les heures et les moments clés de la vie de l’Église ou de l’histoire de Paris. Ils portent tous un prénom en hommage à une personnalité de l’Église. La plus grosse des cloches de Notre-Dame est située dans la tour sud. En campanologie, on l’appelle « bourdon ». Elle sonne pour des occasions spéciales telles que Noël, Pâques, la Pentecôte ou la Toussaint et lors d’événements tels que la mort ou l’élection du Pape.

Dans la tour nord, quatre cloches assurent la sonnerie quotidienne des offices de la cathédrale. Ils pèsent entre deux et trois tonnes chacun. La sonnerie des cloches rythme la vie des fidèles, marque la solennité des offices. Pour tous les Parisiens, ils donnent l’heure en fonction du nombre de coups de feuille, ou avertissent des grands moments de l’histoire de France. Cette tradition perdure aujourd’hui.

La mauvaise qualité du métal des quatre cloches de la tour nord a provoqué des discordances harmoniques et une mauvaise qualité acoustique. Ils ont tous été remplacés en 2013 à l’exception du dôme Emmanuel, reconnu pour son excellence sonore. La fonderie Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles réalise les cloches de la tour nord, la coupole Marie de la fonderie Royal Eijsbouts aux Pays-Bas.