Appartements de Béatrice, Villa Ephrussi de Rothschild

Le couple Rothschild collectionne avec passion des objets liés à l’architecture, à la nature et à l’art, ainsi que de rares pièces uniques. La baronne elle-même a mené un style de vie élaboré. Au cours de sa carrière, elle collectionne l’art français ou non européen du XVIIIe siècle. Beaucoup de ses objets de collection achetés ont été emmenés par train jusqu’à la gare de Beaulieu-sur-Merbrought, et transportés de là à la Villa Ephrussi de Rothschild. Il n’y avait pratiquement aucune limite à sa passion pour la collection.

La baronne Ephrussi de Rothschild a fait de sa villa un véritable paradis pour les collectionneurs d’art avec de la porcelaine, des meubles et des peintures des Grands Maîtres. La villa a été décorée dans le style Rothschild, c’est-à-dire avec le meilleur de chaque époque, résultant en un mélange quelque peu éclectique.

Les appartements de Béatrice. On y accède par un boudoir décoré de boiseries néo-pompéiennes servant de toile de fond au bonheur du jour signé Jean-Henri Riesener, ébéniste nommé par la reine Marie-Antoinette ainsi qu’à une petite table octogonale attribuée à Adam Weisweiler.
La chambre forme une saillie ovale ouvrant sur la baie de Villefranche. Le plafond est orné d’une peinture vénitienne du milieu du XVIIIe siècle. Au sol, un tapis Aubusson de forme identique mais légèrement plus tard. Le long d’un mur, une commode Louis XV-Louis XVI, estampillée Nicolas Petit.
Des vitrines disposées dans l’armoire exposent des costumes français du XVIIIe siècle et une collection de vêtements et de petites chaussures chinoises du XIXe siècle.
La salle de bain attenante est un chef-d’œuvre de raffinement; sous un treillis de lattes de bois doré, les boiseries peintes par Leriche à la fin du XVIIIe siècle dissimulaient l’évier et le rangement.

Le Boudoir
Béatrice a utilisé le boudoir pour écrire ou recevoir ses amis les plus proches. La chambre de Béatrice de Rothschild est accessible par un boudoir décoré de boiseries de style néo-pompéien. Elle servait de chambre à un secrétaire à l’ébéniste Jean-Henri Riesener. Il y a aussi une petite table octogonale attribuée à Adam Weisweiler.

Le bureau ou escritoire. Ce petit meuble a été utilisé pour l’écriture et a été conçu spécifiquement pour les femmes. Il est signé Jean-Henri Riesener, l’un des ébénistes les plus connus du XVIIIe siècle, et aurait appartenu à Marie-Antoinette.

La table de base octogonale. Le plateau poli, créé à la manufacture de Sèvres, est décoré de plumes d’oiseaux et d’ailes d’insectes. Ce plateau à tiroirs est signé du maître ébéniste français Adam Weiswiler, qui a travaillé sous le règne de Louis XVI.

La chambre
La chambre possède une corniche ovale qui s’ouvre sur la baie de Villefranche. Le plafond est orné d’une peinture vénitienne du XVIIIe siècle. Au sol se trouve un tapis Aubusson d’une période ultérieure. Il y a une commode de style Louis XV transitionnelle sur le mur. à Louis XVI. avec un timbre de Nicolas Petit. Il y a une salle de bain à côté artistiquement conçue.

Orientée à l’ouest vers le soleil couchant, la chambre de la baronne est meublée d’un lit vénitien recouvert de soie chinoise brodée de divers motifs de fleurs et d’oiseaux. Les Rothschild échangeaient de la soie avec la Chine à partir de 1838, à peine 4 ans après la fin du monopole commercial imposé par la Compagnie des Indes orientales.

La commode à droite du lit est signée Nicolas Petit, l’un des meilleurs adeptes du style Transition, marquant le basculement entre le rococo de Louis XV et le néo-classicisme de Louis XVI. En plus de cela, il y a un portrait de Béatrice en tant que jeune fille, le seul portrait à être conservé à ce jour.

La seconde partie de la salle, de forme ronde, donne sur la baie de Villefranche.

Le grand tapis ovale provient de la manufacture d’Aubusson et date de la fin du règne de Louis XVI. Il fait écho exactement à la forme du plafond. Le plafond est orné d’un tableau de l’école de Venise du XVIIIe siècle représentant le triomphe d’une famille patricienne.

Le vestiaire

Les chinoiseries
Cette partie du dressing accueille des vêtements qui s’inspirent de la Chine.
Il y a de minuscules chaussures exposées dans une vitrine. C’était une croyance traditionnelle en Chine qu’une femme devrait avoir de petits pieds. Béatrice a essayé de répondre à cette exigence au prix de grandes souffrances: tous ses orteils, à l’exception du gros orteil, étaient pliés sous le pied et maintenus là avec des bandes de tissu extrêmement étroitement liées. Une autre vitrine expose de grandes robes mandarines.

La collection de soieries du XVIIIe siècle
Dans la deuxième partie du dressing, il y a des robes, des gilets et des tissus en satin, taffetas, soie et velours datant du XVIIIe siècle. Tous représentent un niveau de raffinement très élevé.

La salle de bain
La salle de bain de Béatrice est un chef-d’œuvre de sophistication. De forme circulaire, son dôme est recouvert de lattes de châtaignier coupable formant un treillis. Aux murs, les boiseries, peintes au XVIIIe siècle par Pierre Leriche, l’un des peintres de Marie-Antoinette, cachent de petits placards abritant le lavabo, la coiffeuse et le bidet.

Au centre de la salle de bain, il y aurait certainement eu une baignoire alimentée en eau courante. Elle n’existe plus aujourd’hui.

Villa Ephrussi de Rothschild
La villa Ephrussi de Rothschild, également appelée villa Île-de-France, est une villa balnéaire française située à Saint-Jean-Cap-Ferrat sur la Côte d’Azur.

La villa a été conçue par l’architecte français Aaron Messiah et construite entre 1905 et 1912 par la baronne Béatrice de Rothschild (1864-1934). Membre de la famille bancaire Rothschild et épouse du banquier Baron Maurice de Ephrussi, Béatrice de Rothschild a construit sa villa rose sur un promontoire sur l’isthme du Cap Ferrat dominant la mer Méditerranée.

La Villa Ephrussi de Rothschild, une somptueuse demeure entourée de neuf jardins idylliques à Saint-Jean-Cap Ferrat sur la Côte d’Azur, a été construite pendant la Belle Epoque par la baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild, une femme extraordinaire, dont la vie et le goût au quotidien car l’art s’incarne à jamais dans la villa.

La baronne a rempli le manoir de meubles anciens, de peintures de vieux maîtres, de sculptures, d’objets d’art et a assemblé une vaste collection de porcelaine rare. Les jardins sont classés par le ministère français de la Culture comme l’un des jardins remarquables de France.

La Villa est une résidence de collectionneur, où la porcelaine fabriquée par la Manufacture royale de Sèvres côtoie les tapisseries des Gobelins, les tableaux des maîtres et les rares meubles. Les neuf jardins sont décorés de colonnes, de cascades, d’étangs ornementaux, de parterres de fleurs et d’espèces rares d’arbres.

À sa mort en 1934, la baronne a fait don du bien et de ses collections à la division Académie des Beaux Arts de l’Institut de France et il est désormais ouvert au public. Le rôle de l’Académie des Beaux-Arts est de défendre et mettre en valeur le patrimoine artistique de la France et de favoriser sa croissance sous toutes ses formes d’expression.