Roybon, Isère, Auvergne-Rhône-Alpes, France

Roybon est une commune française située dans le département de l’Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes et, autrefois rattachée à l’ancienne province du Dauphiné. Historiquement la ville de Roybon a été créée au xive siècle suite à la signature d’une charte octroyée par Humbert 1 er, le Dauphin viennois accordant le «droit d’albergement» à toute personne qui s’installerait dans la forêt défrichée. Les premiers campements se faisaient autour d’une source où «le rif (le rû) était bon» et dont le surnom serait à l’origine du nom du village.

La Commune de Roybon située entre la Plaine de Bièvre au nord, la vallée de l’Isère au sud-est, la vallée du Rhône à l’ouest. Géographiquement, le territoire de la commune de Roybon est très étendu et couvre une bonne partie du plateau chambaran à l’ouest du département de l’Isère et dont le territoire fait l’objet d’un projet de centre de vacances, comprenant la construction d’un village de vacances et d’un plan d’eau parc, situé au milieu de la forêt.

L’histoire
Suite au transfert du Dauphiné à la couronne de France au milieu du XIVe siècle, et à un échange de terres entre les familles de Savoie, de Genève et du roi de France, la seigneurie de Roybon devient une terre des comtes de Genève, puis, par mariage, du marquis de Saluces. En effet, le comte de Genève épousa Béatrix de Saluces et, à sa mort, la terre de Roybon entra dans la famille Saluces, probablement avant 1370. Vers 1398, le cardinal Amédée de Saluces en devint seigneur, jusqu’à sa mort en 1419.

Son neveu, Bertrand, en hérita alors mais fut malheureusement tué à la bataille de Verneuil-sur-Avre (*), qui opposa les Français et les Écossais aux Anglais et aux Bourguignons en 1424. La terre de Roybon était alors administrée par les représentants du Dauphin de France, pendant trois ans, avant de retourner dans la famille Saluces en 1427. Louis Ier de Saluces fut alors seigneur de 1428 à 1475. Son fils Louis II lui succéda sous peu et vendit la seigneurie en 1480 pour payer une dette à sa sœur Marguerite. La seigneurie restera donc dans la famille Saluces pendant pratiquement tout le XVe siècle. En revanche, les Saluces ne restèrent pas dans le modeste château de Roybon, mais plutôt dans la baronnie d’Anton ou à Saint-Donat, et confièrent l’administration de leurs terres aux seigneurs.

Saluzzo fut le siège des marquisats de Saluces de 1142 à 1548. Gian Gabriele I de Saluzzo mourut sans héritiers en 1548 et le marquisat fut alors rattaché à la France. En 1601, le duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier le Grand obtient d’Henri IV d’attacher le marquisat à la Maison de Savoie pendant la paix de Lyon.

C’est à partir de cette période sous domination française que la ville porte également le nom français de Saluces. Il existe encore aujourd’hui de nombreuses traces de cette francisation, par exemple sur le fronton de la casa cavassa aujourd’hui transformée en musée où l’on peut lire la devise «juste n’importe quoi».

Le site est réputé géologiquement car c’est un lieu privilégié d’observation des ophiolites, roches de la croûte océanique à l’origine de la formation des Alpes. Le pilier spectaculaire du mont Viso est fait de basalte métamorphosé et de gabbros. Plus bas, les pentes du mont Viso étaient le site d’une carrière de jade néolithique, entre 2000 et 2400 mètres d’altitude. Son pic d’exploitation est estimé à -5000 avant JC. La jadéite a été utilisée pour fabriquer des haches de cérémonie, qui peuvent être trouvées dans toute l’Europe occidentale.

Non loin des pentes du Viso se trouve le Pertuis du Viso, sous le Col de la Traversette: c’est le premier tunnel creusé sous les Alpes, à la fin du XVe siècle. Cet ouvrage a été réalisé à l’initiative de Ludovico II, marquis de Saluces, pour relier la Provence et le Dauphiné à son marquisat. Achevé en 1480, après deux ans de travaux, il a été dimensionné pour permettre le passage d’un pack-mule et d’un homme courbé. Empruntez-le pour éviter de traverser le col de la Traversette, à 2947 mètres d’altitude. Economiquement, il réduit le trajet Grenoble-Saluces de trois jours, évitant le duché de Savoie qui contrôle alors le col du Mont-Cenis, qui favorise les échanges. Les caravanes reliant la Provence à Turin permettent de gagner jusqu’à trois semaines par rapport à l’itinéraire sud qui emprunte le col de Montgenèvre.

En 1953, le Conseil décide de faire affaire avec un pépiniériste de Saint-Lattier pour un marché de 700 000 francs à l’époque incluant la plantation de 18 000 arbres. Les travaux sont terminés et 490 000 francs sont payés après réception provisoire des travaux. Mais le 9 mai 1956, après acceptation définitive des travaux, il s’est avéré que la plantation était défectueuse, que les premiers travaux d’entretien n’avaient pas été correctement effectués, les arbres n’ayant récupéré qu’à hauteur de 45%. au lieu des 80% habituels dans ce genre de travail. Un rapport est donc rédigé par l’administration des Eaux et Forêts et le Conseil municipal décide que la somme restante à payer (210 000 francs) sera utilisée pour protéger et défricher les plantes restantes. C’est donc en 1956 que des travaux urgents de sauvegarde de ces jeunes plants ont été menés,

Après avoir été adulte et avoir fêté son demi-siècle d’existence, la forêt de la Sapinière a été défrichée en deux périodes: la partie nord a été défrichée en 2005 pour laisser le terrain libre pour la construction du nouveau groupe scolaire et le La partie sud a été défrichée peu de temps après pour accueillir la future extension du village dans le cadre du Plan d’urbanisme local validé à l’automne 2007.

Aujourd’hui, la Municipalité cherche à maintenir la population, voire à la faire progresser. À cette fin, l’action municipale est axée sur le maintien des activités existantes et le développement de nouvelles activités. Certaines actions ont déjà permis d’offrir aux habitants des services ou des infrastructures qui faisaient défaut ou qui étaient insuffisants (construction d’une nouvelle école, d’une bibliothèque, rénovation de l’Office de Tourisme, gros travaux de rénovation). sécurité au bord du lac, entretien d’un réseau routier en bon état, aménagement de carrefours et de places, etc.).

Projet d’un parc de loisirs
En 2007, Center Parcs Europe, filiale du groupe Pierre & Vacances-Center Parcs, a lancé un projet de construction d’un village de vacances sous la marque Center Parcs, dans le bois des Avenières, sur les hauteurs de Roybon. Ce nouveau domaine, nommé Forêt de Chambaran, comprendra, entre autres, 1 000 chalets sur une superficie de 203 ha.

La construction de ce vaste complexe touristique a débuté en novembre 2014 et aurait dû s’achever en 2017. Ce projet rencontre l’opposition de diverses associations pour la protection de la nature et de l’environnement, à l’impact néfaste de ce futur complexe touristique sur l’environnement de cette zone boisée et sa zone humide.

Patrimoine culturel

Les vestiges de l’enceinte urbaine du Moyen Âge.
Le pavillon Louis XI.
Les maisons à rouleaux (XVIIIe et XIXe siècles)
L’ancien château de Loives et donjon (4 ème quart du xiv ème siècle), possession des Dauphins viennois, aujourd’hui centre d’une ferme classée monument historique par arrêté du 8 mars 1961 (ferme de Loives).
Le château de Saint-Romme.
Le galet en mairie (XIX ème siècle).
Le style néo-roman de Saint-Jean-Baptiste construit dans la seconde moitié du XIX e siècle à rouleaux disposés en bord-de-poisson alternant avec des rangées de briques par l’architecte Alfred Berruyer; chaire, tabernacle.
Statue de la Liberté de Roybon. Ce monument a été érigé les 22 et 23 septembre 1906 en l’honneur d’Henri Saint-Romme (1797-1862), l’une des principales figures de la Seconde République dans le département de l’Isère. Cette statue représente une réplique fidèle, en fonte, de la Statue de la Liberté de New York. Haut de trois mètres, il rentrerait entièrement, avec sa base, dans la main de son aîné. Il a été légué par Auguste Bartholdi à son ami Mathias Saint-Romme qui en a fait un symbole du monument de son père. La «Liberté de Roybon» a été coulée en 1903. Sur le socle est apposé un bas-relief en bronze représentant Henri Saint-Romme, œuvre du sculpteur Auguste Davin.
L’abbaye Notre-Dame-du-Sacré-Cœur de Chambaran, cistercienne, néo-romane 1931.

Héritage naturel
La forêt domaniale de Chambaran (7 300 ha), comprenant une flore rare et de nombreux étangs;
Le parc naturel de Chambaran (240 ha), au sein de la forêt de Chambaran.

Lac de Roybon et base de loisirs
Le lac artificiel a été formé par la construction d’un barrage de digue sur la rivière Aigue-Noire. 400 m de long et 100 m de large, il est propice à la baignade et à la pêche. L’espace de loisirs associé permet les pique-niques, les sorties en famille et la détente. Le Bar du Lac est ouvert l’été et propose aux visiteurs des rafraîchissements et des collations.En 2012, un nouveau barrage a été construit pour des raisons de sécurité. La Municipalité a profité de la vidange du lac pour effectuer un nettoyage total du fond de celui-ci et aménager un sentier pédestre sur la rive est qui était jusqu’alors difficilement accessible. Un sentier pédestre permettra à terme de faire le tour du lac tout entier.