Napoléon à Fontainebleau, Château de Fontainebleau, Seine-et-Marne, France

Fontainebleau connut une période particulièrement fastueuse sous le Premier Empire (1804-1815), lors des visites de Napoléon Ier (1804, 1807, 1809, 1810) riches en événements politiques et familiaux, le profond attachement de l’Empereur au palais se confirma. Un nouveau souffle donné au palais, dépouillé de son mobilier après la Révolution, et aussi grâce à la vie brillante qui s’y est déroulée.

Napoléon Ier a fait revivre le Château de Fontainebleau après la Révolution. Il l’a fait restaurer et meubler et en a fait une de ses résidences. La visite de ce monument est l’occasion de découvrir les différentes facettes de l’Empereur : l’homme d’État, le chef de guerre, le chef de famille et le promoteur des arts. Fontainebleau est donc une étape clé de l’histoire de Napoléon.

Chaque année, le château de Fontainebleau commémore Napoléon Ier avec de nombreux temps forts, notamment : des reconstitutions historiques, des expositions temporaires ainsi que des visites guidées du château et des jardins. Des visites virtuelles présenteront des œuvres remarquables ayant appartenu à l’Empereur. Le Musée Napoléon I dévoilera de nombreuses acquisitions récentes et inédites.

Une renaissance s’opère sous Napoléon Ier, en faisant restaurer à grands frais l’ancienne demeure des rois de France, sous la direction des architectes Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine, l’Empereur montre la place éminente qu’il souhaite redonner à Fontainebleau parmi les autres résidences impériales, comme les Tuileries, Saint Cloud, Compiègne, Rambouillet, etc.

Comme Fontainebleau, les toitures sont refaites, les décors intérieurs restaurés, les appartements largement remeubles, le théâtre rénové, l’aile Louis XV aménagée pour les princes, et les jardins rénovés au goût du temps. Malgré cette activité ininterrompue, le travail de Napoléon en tant que restaurateur, éminemment respectueux du château, reste difficile à identifier, d’autant que les régimes successifs, notamment la Restauration, ont gommé certains de ses apports.

L’objectif de l’exposition est de mettre en valeur l’œuvre de Napoléon à Fontainebleau et d’analyser la manière dont l’Empereur a investi le château. Plus de deux cents ouvrages issus des collections de Fontainebleau (fonds, bibliothèques et archives), ainsi que des collections publiques françaises et étrangères, révèlent la somptuosité des rénovations de Joséphine, le luxe du mobilier du palais, l’extraordinaire bibliothèque de l’Empereur, la transformation du Galerie François Ier et les grands chantiers abandonnés après la chute du régime. L’exposition développe des thèmes aussi variés que l’architecture, la peinture, la sculpture, les jardins, les arts décoratifs et les bibliothèques, tout en illustrant la « grande histoire ».

Fontainebleau
Fontainebleau est un site du patrimoine mondial de l’UNESCO et le seul château à avoir été habité par tous les souverains français du XIIe au XIXe siècle. Une expérience unique attend les visiteurs qui souhaitent suivre leurs traces.

Le Château de Fontainebleau est unique en France. La complexité de son architecture et la variété de ses décors témoignent des époques et des goûts des souverains qui s’y sont succédé. Flâner dans les galeries, admirer les fresques et stucs de la Renaissance, parcourir les appartements enserrés des rois et des reines, découvrir la solennité de la Salle du Trône, autant d’étapes de ce voyage au cœur de l’histoire. Chaque chambre résonne du souvenir des souverains et de leur cour.

A la suite de François Ier, Henri IV, Louis XIII et Louis XV, Napoléon Ier a également souhaité marquer Fontainebleau en restaurant le château au lendemain de la Révolution. Ses appartements et le musée qui lui est consacré constituent et exposent des témoignages inestimables de ce passé impérial. Fontainebleau présente des chefs-d’œuvre de la Renaissance, les intérieurs raffinés de Marie-Antoinette, l’appartement d’apparat de Napoléon Ier et le mobilier « spacieux » voulu par Napoléon III et Eugénie. Ces monarques étaient aussi des esthètes et invitaient les meilleurs artistes de leur temps à façonner ce palais où coexistaient vie de famille, vie de cour et exercice du pouvoir.

Revivez les demeures du Roi Soleil, le mariage royal de Louis XV et les adieux émouvants de Napoléon Ier à la Garde dans l’escalier en fer à cheval. N’oublions pas non plus les somptueux bals organisés du temps de Catherine de Médicis, les promenades de Marie-Antoinette dans les jardins dessinés par Le Nôtre, le feu d’artifice sur l’étang des Carpes et les joutes nautiques sur le Grand Canal. Napoléon disait que Fontainebleau était la « vraie demeure des rois ». Ce château incarne comme aucun autre le mariage du plaisir et du pouvoir, de l’intimité et de la politique. En parcourant ses galeries et ses jardins, le visiteur voit huit cents ans d’art et d’histoire se dérouler au cours d’une seule journée.

Napoléon et Fontainebleau
A la veille de son sacre en 1804, Napoléon Bonaparte décide de faire du château de Fontainebleau une de ses résidences. Il ordonna alors la rénovation du palais afin d’accueillir le pape Pie VII, venu le couronner : le château fut réaménagé en seulement dix-neuf jours. Il poursuivra la rénovation de ce « joyau de la Couronne » jusqu’à la fin de son règne. En s’installant à Fontainebleau, l’ancien lieutenant d’artillerie arrivé au sommet du pouvoir veut marcher dans les pas des monarques qui l’ont précédé.

Il voyait dans cette immense demeure un lieu essentiel pour asseoir sa légitimité. Il redessine les jardins, rénove luxueusement les Grands Appartements et rétablit l’étiquette traditionnelle qui avait été l’une des coutumes de la vie monarchique. L’ancienne chambre du Roi est devenue la Salle du Trône, où l’on peut trouver des symboles impériaux ainsi que des emblèmes de la monarchie. Les Petits Appartements du rez-de-chaussée témoignent de la vie privée de l’Empereur et de ses deux épouses successives. C’est là que Joséphine, qui ne pouvait lui donner d’héritier, fut informée de leur inévitable séparation. Plus tard, Marie-Louise, enceinte du futur roi de Rome, y prendra ses quartiers.

Fontainebleau, c’est aussi le rappel de Napoléon l’infatigable travailleur. L’administration de l’Empire occupa constamment Napoléon Ier, à tel point qu’il fit installer un lit dans son cabinet de travail. C’est dans le salon attenant qu’il signa son abdication en avril 1814 avant de faire ses fameux adieux à la Garde au pied de l’escalier en fer à cheval.

Première abdication de Napoléon Ier
En 1814, une alliance est formée entre le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, l’Empire russe, le Royaume de Prusse et l’Empire d’Autriche. Malgré une série de victoires (batailles de Champaubert, de Montmirail, etc.) remportées par Napoléon à la tête d’une armée de jeunes recrues inexpérimentées, Paris tombe le 31 mars, debout les maréchaux obligent l’Empereur à abdiquer. L’intention de Napoléon était de le faire en faveur de son fils ( Napoléon II ), mais les puissances alliées exigèrent une abdication sans condition, qu’il signa le 6 avril 1814.

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Napoléon, qui pensait que les alliés allaient le séparer de l’impératrice Marie-Louise d’Autriche et de son fils le roi de Rome, prit, dans la nuit du 12 au 13 avril, une dose de « poison de Condorcet » qui devait lui permettre se suicider. En plein malaise, l’Empereur se plaint de la lenteur de l’effet de la substance qu’il a avalée. A la visite du docteur Alexandre-Urbain Yvan, Napoléon lui demande une dose supplémentaire de poison mais le docteur refuse, disant qu’il n’est pas un assassin et qu’il ne fera jamais rien contre sa conscience. L’agonie de l’Empereur continue, Caulaincourt quitte la chambre pour demander au valet et au service intérieur de se taire. Napoléon répond à Caulaincourt en lui disant qu’il préfère mourir que de signer le traité.

Les effets du poison s’estompent et l’Empereur peut reprendre ses activités normales. Le 11 avril, Napoléon signe le traité de Fontainebleau, conclu le 6 avril à Paris entre les maréchaux Ney, Macdonald, le général Caulaincourt, ses plénipotentiaires et les ministres d’Autriche, de Russie et de Prusse. Il a été ratifié le 14 avril. En application de cet accord, Napoléon abdique sans condition. L’empereur signa la déclaration d’abdication à Fontainebleau, et la salle devint connue sous le nom de salle d’abdication, et la décoration intérieure fut conservée.

Napoléon passe en revue les troupes avant de quitter Fontainebleau, dans la Cour du Cheval-Blanc, devant l’escalier monumental du Château de Fontainebleau, Napoléon Bonaparte fait ses adieux à la Garde Impériale le 20 avril. Il embrassa avec émotion le drapeau que lui présentaient les vieux grenadiers et prononça le discours suivant :

« Soldats de ma Vieille Garde, je vous dis adieu. Depuis vingt ans, vous avez été mes compagnons constants sur le chemin de l’honneur et de la gloire. En ces derniers temps, comme au temps de notre prospérité, vous n’avez jamais cessé d’être des modèles de courage et fidélité. Avec des hommes tels que vous, notre cause n’aurait pas été perdue. Mais la guerre aurait été interminable; ce serait une guerre civile, et cela aurait entraîné des malheurs plus profonds pour la France. J’ai donc sacrifié tous nos efforts. intérêts à ceux du pays ; je partirai. Mais vous, mes amis, continuez à servir la France. Son bonheur était ma seule pensée ; il continuera à être l’objet de mes désirs ! […] »

Il fut ensuite destitué par le Sénat le 3 avril et exilé à l’île d’Elbe, selon le traité de Fontainebleau signé le 11 avril, conservant le titre d’empereur mais ne régnant que sur cette petite île. Son convoi de Fontainebleau vers la Méditerranée avant de s’embarquer pour l’île d’Elbe.

Musée du Château de Fontainebleau
Aujourd’hui, le Château de Fontainebleau abrite un musée dédié à Napoléon Ier. On y retrouve l’épée et la tunique qu’il portait au Sacre, le célèbre bicorne de l’Empereur, son mobilier de campagne et le berceau du Roi de Rome. De salle en salle, portraits, bustes et objets d’art représentent les membres de sa famille, dignitaires et officiers de l’Empire, les élus à qui Napoléon distribua les trônes et confia l’administration des royaumes d’Europe. Au total, plus de 700 œuvres, pour la plupart commandées au service du projet politique de l’Empereur, racontent l’éblouissante épopée napoléonienne.

Le pape Pie VII est venu à Fontainebleau pour officier au sacre de Napoléon. L’Empereur fit quelques visites au domaine entre deux campagnes militaires au printemps 1805 et aux automnes 1807, 1809 et 1810. Il y fit prisonnier le Pape entre 1812 et 1814 et passa ses derniers jours au château avant abdique le 6 avril 1814.

Napoléon quitte le domaine le 20 avril, après la fameuse cérémonie d’adieu au cours de laquelle il prononce un discours devant ses soldats réunis devant lui dans la Cour du Cheval Blanc. Elle se terminait par les mots suivants : « Adieu mes enfants ! Je voudrais serrer chacun de vous sur ma poitrine : je serrerai au moins votre drapeau ». Et il l’a fait avant de monter dans sa voiture et de partir pour l’île d’Elbe.

La transformation la plus significative entreprise dans le palais est la transformation, en 1808, de la chambre du roi en salle du trône d’après les dessins de Percier et Fontaine. C’est la seule salle du trône royale française existante aujourd’hui qui soit complète avec son mobilier. Le « Grand salon » et la chambre de l’Impératrice sont également décorés dans le style Empire. La suite de Napoléon est à nouveau entièrement remaniée en 1804.

La pièce la plus spectaculaire reste la chambre de l’Empereur qui devint par la suite la chambre de tous les souverains jusqu’en 1870. La petite chambre, la chambre particulière appelée aussi « salle de l’Abdication », le « passage aux bains » et les aides- la salle commune de-camp complète cette magnifique suite qui a été restaurée entre 1987 et 1995. Au rez-de-chaussée, sous la galerie François Ier, les chambres plus petites de l’Empereur et de son épouse ont été remaniées en 1808 et 1810 et réservées à la vie personnelle du couple impérial. utiliser.

En 1979, grâce à la donation de nombreux objets par le Prince Napoléon et la Princesse Marie-Clotilde, les collections napoléoniennes de l’État sont redistribuées au sein de l’ensemble des musées d’État. Un musée entièrement consacré à Napoléon Bonaparte est ainsi créé à Fontainebleau, son but étant de présenter une vue de l’Empereur et de sa famille. Il était installé dans l’aile Louis XV, partie du château qui avait été restaurée par Napoléon en 1810 et qui avant cette restauration (de 1803 à 1808) avait été le siège de l’école militaire spéciale, plus tard connue sous le nom de Saint- Cyr.

L’exposition commence par présenter Napoléon et Joséphine et la splendeur du régime impérial, avant de se tourner vers Marie-Louise, roi de Rome et mère de Napoléon, ainsi que ses frères et sœurs, qui ont tous joué un rôle durant cette période. Une attention toute particulière a été portée aux tissus des murs et du mobilier afin de présenter les portraits, les souvenirs, les armes, la porcelaine, les objets d’orfèvrerie et les vêtements dans un cadre luxueux.

Fontainebleau a également joué un rôle dans le Second Empire. Avec le retour de l’Empire avec Napoléon III entre 1852 et 1870, Fontainebleau redevient un château impérial. Cette période est représentée aujourd’hui par la galerie Diane (reconvertie en galerie) et le musée chinois de l’Impératrice Eugénie installé dans les salons de Napoléon III, restauré et inauguré en 1991.

Dans ces chaleureux salons typiquement Second Empire, cette surprenante collection d’art oriental est constituée du butin saisi, lors de la campagne anglo-française de 1860, à la résidence d’été des empereurs chinois près de Pékin. Il y a aussi des objets qui ont été offerts en cadeau par les ambassadeurs siamois lors d’une réception à Fontainebleau le 21 juin 1861. L’exposition actuelle conserve l’arrangement conçu par l’impératrice elle-même.

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Tags: France