La Monnaie de Paris est une institution publique responsable de la production des pièces de monnaie françaises. Fondée en l’an 864 par l’édit de Pistres, la Monnaie de Paris est la plus ancienne institution française et la plus ancienne entreprise au monde. Il remplit la mission de service public de frapper les pièces en euros en circulation pour la France, ainsi que les pièces en autres devises étrangères.

La Monnaie de Paris a une triple mission : régalienne, commerciale et culturelle. Pour le compte de l’État, la Monnaie de Paris frappe la monnaie courante, c’est-à-dire les pièces nationales en euros en circulation. Forte de ce savoir-faire historique, la Monnaie de Paris produit et commercialise des monnaies étrangères courantes, des pièces de collection, des objets d’art, des médailles et des décorations pour des pays étrangers, des entreprises ou des institutions.

Première usine implantée à Paris, elle est aujourd’hui la dernière en activité. Depuis douze siècles, elle cultive une vénérable tradition des arts et métiers de la métallurgie. La Monnaie de Paris frappe dans son usine de Pessac environ 1 milliard de pièces courantes chaque année, dont la moitié est destinée à l’exportation.

La Monnaie de Paris a traversé les siècles et raconte l’histoire de la France. Berceau d’un savoir-faire unique, elle frappe aussi bien des monnaies courantes françaises qu’étrangères et des produits d’exception : médailles, monnaies, décorations, objets d’art. La Monnaie de Paris remplit cette mission depuis plus de 1150 ans, la Monnaie de Paris a su se transformer et s’adapter. En s’ouvrant à de nouveaux publics et en intégrant les enjeux d’aujourd’hui, la Monnaie de Paris est entrée avec succès dans le XXIe siècle.

Forte de cette identité unique et de ce patrimoine exceptionnel, la Monnaie de Paris est un acteur culturel de premier plan qui propose une programmation valorisant la création artistique et l’artisanat. Sur ses deux sites de Paris et de Pessac, la Monnaie de Paris continue, avec audace et créativité, à porter cet héritage et ces valeurs. à continuer d’écrire l’histoire d’une institution millénaire.

Édifice néoclassique, l’Hôtel de la Monnaie a été conçu par Jacques-Denis Antoine et construit de 1767 à 1775 sur la rive gauche de la Seine. La Monnaie a été le premier grand monument civique entrepris par Antoine, mais montre un haut niveau d’ingéniosité de la part de l’architecte. Aujourd’hui, il est considéré comme un exemple clé du néoclassicisme français dans le Paris pré-révolutionnaire.

Le bâtiment se caractérise par sa forte rustication extérieure et son traitement décoratif sévère. Il possède l’une des plus longues façades de la Seine ; son apparence a été comparée à la tradition des palais italiens. Le bâtiment, qui abritait des ateliers de monnaie, des locaux administratifs et des quartiers résidentiels, s’enroule autour d’une grande cour intérieure. Il reste ouvert au public et comprend un musée numismatique, situé dans ce qui était autrefois la fonderie principale.

En 1973, la Monnaie délocalise sa production primaire dans une usine à Pessac, l’usine de Pessac (Gironde) fabrique ces pièces, de la découpe du flan au conditionnement final. Des pièces artistiques sont toujours produites dans sa manufacture historique du Quai de Conti. La Monnaie de Paris fabrique également des pièces de collection, en or et en argent, dont les programmes sont validés chaque année par l’Etat. C’est la fabrique historique des décorations officielles et des grands ordres, comme la Légion d’Honneur ou l’Ordre National du Mérite.

Aujourd’hui, l’installation d’origine à Paris, bien qu’encore opérationnelle, fonctionne principalement comme un musée et abrite une collection de nombreuses pièces de monnaie anciennes. La Monnaie de Paris est l’institution monétaire nationale de la France. Etablissement public à caractère industriel et commercial depuis 2007, il exerce notamment la mission régalienne de fabrication de la monnaie nationale française. Elle assure la mission de service public de la frappe d’euros courants pour la France et produit également des devises étrangères.

L’établissement entretient également le patrimoine architectural de l’Hôtel de la Monnaie et la gestion du Musée de la Monnaie de Paris, qui propose des expositions et des événements liés à la création et aux savoir-faire d’excellence de l’institution : expositions artistiques, métiers d’art et métiers d’art, mode, industries culturelles et créatives, nouvelles technologies. La Monnaie de Paris a su se réinventer autour de multiples activités pour valoriser sa compétence et son savoir-faire industriel de haut niveau. C’est aujourd’hui un lieu de création, de découverte et un lieu culturel avec une programmation ambitieuse destinée à toutes les générations.

Histoire
La Monnaie de Paris est la plus ancienne institution de France et l’une des plus anciennes entreprises du monde. C’est en 864, avec la promulgation de l’Edit de Pîtres, que Charles II – dit le Chauve – décide de créer un atelier parisien rattaché à la Couronne, en plus de huit autres ateliers en province. Seul atelier en France à produire sans interruption depuis sa création, l’atelier parisien s’imposera sous l’Ancien Régime comme le premier du royaume.

Avec cet édit promulgué à Pîtres (Eure) – et tous ceux qui suivront au cours du Moyen Âge – le Roi entend concentrer entre ses mains le pouvoir de frapper monnaie, longtemps partagé avec les nombreux seigneurs, barons et ecclésiastiques des provinces. Dans la dynamique de l’unification du pays, les rois, Carolingiens puis Capétiens, font de la frappe (fabrication) et de l’émission (mise en circulation) de la monnaie une puissance souveraine. Pour des raisons techniques – les pièces sont frappées à la main, à l’aide d’un marteau – et jusqu’à l’aube du XIXe siècle, de nombreuses villes frappent des pièces pour le roi de France. Il s’agissait de la bonne répartition de l’argent nécessaire au bon fonctionnement de l’économie.

Le nombre d’ateliers varie ensuite pendant plusieurs siècles. les crises monétaires, les besoins du Roi et les annexions territoriales à la Couronne font fluctuer régulièrement leur nombre. Il faudra attendre le règne de Louis XIV à la toute fin du XVIIe siècle pour que les monnaies frappées d’un bout à l’autre du royaume soient identiques ; la révolution technique de la sonnerie à pendule (plus rigoureuse mais aussi plus sûre) ayant permis d’optimiser la production monétaire. En 1691, vingt-sept ateliers de fabrication de monnaies parsèment le territoire. Leur nombre diminue progressivement et en 1870, il n’en reste plus que trois : Bordeaux, Paris et Strasbourg.

Depuis 1878, seule la Monnaie de Paris reste active. Seul atelier en France à produire sans interruption depuis sa création, l’atelier parisien s’imposera sous l’Ancien Régime comme le premier atelier du royaume.

Créé en 1833 par Jean-Baptiste Henry Collin de Sussy, le musée de la Monnaie de Paris est inauguré par Louis-Philippe Ier le 8 novembre 1833. Son conservateur est Fernand Mazerolle (1868-1941).

Une nouvelle muséographie est présentée à partir de 1991, conçue par Katherine Gruel, pour la partie Antique, Jean Belaubre, pour la partie médiévale et Bruno Collin pour les parties moderne et contemporaine. Il s’est clôturé le 31 juillet 2010, avec un projet de travaux d’une durée de deux ans.

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Après des années de réflexion, le Musée de la Monnaie de Paris rouvre ses portes le 30 septembre 2017. Labellisé Musée de France, la Monnaie de Paris a également pour mission la gestion et la gestion des réserves, l’inventaire, la vérification, la restauration, les études scientifiques, les collaborations avec autres établissements.

Avec près de 1800 objets présentés sur 1200 m², le nouveau musée expose dans une scénographie interactive et ludique mettant en lumière le savoir-faire de la dernière manufacture de Paris. Sont également exposées quelques-unes des pièces maîtresses de la collection de la Monnaie de Paris, comme un creséide antique en or, la couronne en or de Philippe VI (monnaie capétienne), une pièce de 10 louis d’or, un mètre étalon en platine, un ōban doré, une collection de poids Akan, le trésor de Hué, etc.

Le Musée du 11 Conti
Le musée du 11 Conti est un musée dédié au savoir-faire de la Monnaie de Paris, situé dans l’hôtel de la Monnaie, 11 quai de Conti à Paris. Il présente des vues directes sur quelques ateliers de la dernière manufacture à Paris, les techniques de fabrication et les métaux utilisés, le matériel utilisé pour sa fabrication. Le musée est très interactif avec les visiteurs.

Un lieu unique d’expériences sensorielles autour du métal, conçu pour tous, mettant en valeur notre patrimoine et notre savoir-faire. Le site de la Monnaie de Paris associe un musée et une usine. Il offre une expérience unique mêlant à la fois showrooms et vues de certains ateliers de la manufacture. Véritable voyage sensoriel, il présente le savoir-faire de la Monnaie de Paris et son patrimoine. Pensé dans une démarche de design universel, le musée s’adresse à tous et vous invite à être acteur de l’expérience pour comprendre les coulisses de ce temple de l’argent et de l’artisanat.

Le parcours aborde différentes disciplines (art, sciences et techniques, histoire des peuples, goût et économie, archéologie et sociologie) pour exprimer la richesse et la diversité des collections de la Monnaie de Paris, et mettre en lumière les femmes, les hommes et les métiers qui garantissent la qualité de fabrication.

Voir, toucher, écouter, sentir… Explorez les thématiques du musée à l’aide de vos sens. Le musée propose une véritable rencontre avec nos artisans à travers des portraits, des témoignages et des interviews d’experts et des vues directes de certains des ateliers de la manufacture. Plongez dans les ambiances de cette dernière grâce à des dispositifs olfactifs, assistez à la préparation et à la coulée de la fonte dans la Fonderie, visible depuis le musée et profitez des démonstrations de gravure qui se déroulent régulièrement au cœur du parcours.

Des vidéos pédagogiques détaillent le processus de fabrication, tandis que des appareils interactifs vous permettent d’expérimenter les techniques de frappe et d’explorer de manière ludique les collections à travers des jeux. Les plus curieux pourront découvrir « Le Numiscope », un dispositif de réalité augmentée.

Collections
Le musée est riche de près de 200 000 objets dont l’inventaire est en cours. Près de 70 000 médailles, 40 000 monnaies, 18 000 monnaies papier, 5 000 outils constituent l’essentiel de la collection. Le reste est constitué d’objets scientifiques et métrologiques, d’œuvres d’art, de tableaux et de plans.

La plupart des archives historiques, 13 020 volumes imprimés, 98 400 publications, 1 454 volumes manuscrits, 18 227 dossiers en liasse qui constituaient le fonds de l’institution, ont été transférées au service des Archives économiques et financières du ministère des Finances pour des raisons de conservation préventive.

Exposition
Le visiteur est accueilli par une vue sur l’atelier de fonderie d’art. Une première salle présente les matières premières utilisées de l’Antiquité à nos jours dans les domaines monétaire, médaillé et métrologique. Le mètre étalon de platine et son pendant, le kilogramme étalon, sont ainsi, pour la première fois, présentés ensemble au public. Platine, or, argent, mais aussi fer, zinc, étain, nickel sont présentés à travers des objets et des minerais historiques.

Les minerais exposés font écho au Laboratoire d’Essais installé depuis l’inauguration de l’Hôtel des Monnaies du Quai Conti en 1775. Ils y furent étudiés dès 1783 à l’Ecole Royale des Mines, instituée lors de sa création dans le Salon d’honneur. de l’hôtel par le chimiste Balthazar Georges Sage. Aujourd’hui encore un laboratoire étudie les métaux pour développer de nouveaux alliages et lutter contre la contrefaçon. Un tableau périodique interactif des éléments y est présenté, pour souligner le rôle prépondérant de la physique et de la chimie dans la fabrication de la monnaie métallique comme monnaie fiduciaire.

La fabrication des monnaies, des médailles, de la fonte et des bijoux est expliquée dans la salle suivante (qui abritait au XXe siècle la salle des laminoirs). La gravure est expliquée sous tous ses aspects, anciens et modernes : taille directe, modelage, réduction, électro-érosion, conception assistée par ordinateur, gravure laser. Des démonstrations de gravure ont lieu trois fois par semaine. La frappe est ensuite expliquée, de l’époque dite du « marteau » à l’époque de la « presse », en passant par l’emblématique période de la pendule, dont plusieurs exemples des XVIIIe et XIXe siècles sont présentés. Des coins monétaires à marteaux, des poinçons du XVIIIe siècle et deux pièces de 10 louis d’or sont exposés dans cette salle.

Au niveau inférieur, dans l’ancienne salle du Grand Monnayage, est exposée une allégorie de la Fortune, restaurée pour la réouverture du musée. La fabrication des monnaies courantes françaises et la lutte contre la contrefaçon sont présentées dans ces salles. Une vue magnifique sur l’usine installée dans le Grand Monnayage s’offre aux visiteurs.

Les fonctions et usages de la monnaie sont abordés dans les salles suivantes : objets souverains, change, compte, thésaurisation, etc. Sont exposées les monnaies traditionnelles : pagnes, cauris, briques à thé, guinzés, mitako (barres de cuivre), etc. Un appareil, le Numiscope, permet de découvrir en réalité augmentée les secrets de monnaies emblématiques de l’Histoire.

Une salle est consacrée à la numismatique. Vient ensuite une salle des trésors où sont expliqués ceux de la rue Mouffetard (Paris) et de Hué (Vietnam). Des objets d’exception font également partie des collections, comme la Vénus au violoncelle en or massif d’Arman, l’Ultime franc de Philippe Starck. Ils sont exposés dans la dernière salle dédiée aux artisans et artistes qui collaborent avec la Monnaie de Paris. Des portraits d’artisans et des détails sur les techniques de fabrication de la fonte, des décorations et des médailles complètent cette section.

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Tags: France