Villa Arson, Nice, France

L’École nationale supérieure des beaux-arts de la Villa Arson est un musée d’art français, une école d’élite et une institution de recherche en art contemporain, située à Nice, en France. Il abrite le Centre national d’art contemporain créé en vertu d’une charte ministérielle en 1972 par le ministère de la Culture.

Construite sur la colline de Saint-Barthélémy, la propriété Villa Arson s’étend sur plus de deux hectares offrant une vue magnifique sur la ville de Nice et la Baie des Anges. Un labyrinthe de béton entremêlé, de pierre et de végétation, avec des rues intérieures et des patios, des amphithéâtres en plein air, des terrasses suspendues et des jardins, reliant harmonieusement l’ancien manoir de la famille Arson.

Conçu dans les années 60 par l’architecte Michel Marot, cet ensemble architectural singulier construit au milieu d’un jardin méditerranéen doit être découvert lors d’une promenade tranquille. L’architecture basse, sans façade, s’étend sur 17 000 mètres carrés et suit la topographie de la colline. Tout au long de la propriété, on peut rencontrer des œuvres créées par des artistes contemporains en relation avec l’architecture et les jardins.

La Villa Arson est une institution nationale unique dédiée à l’art contemporain. Il réunit dans un même lieu une école d’art, un centre d’art, une résidence d’artistes et une bibliothèque spécialisée. Le bâtiment a été classé Patrimoine du 20ème siècle.

La Villa Arson a été conçue à partir de 1962 par Michel Marot, architecte et ancien élève de Walter Gropius. Ouvert en 1972, c’est l’un des fleurons de l’architecture des années 1960, proche du modernisme et du nouveau style Brustalisme. Implantée sur une colline derrière la ville de Nice, la Villa occupe un vaste domaine de plus de 2 ha dominant la Baie des Anges, partie de la Côte d’Azur. Le bâtiment est un site inscrit au patrimoine du 20ème siècle.

C’est une institution nationale unique en son genre dédiée à l’art contemporain en France qui associe un Centre National d’Art Contemporain, une Ecole Nationale d’Art, un programme d’artistes en résidence et une bibliothèque spécialisée en art. L’architecture «brutaliste» de Villa Arson des années 1960 entoure une villa de style italien du XVIIIe siècle dans un petit ensemble architectural banal: un métissage entre le minéral et le végétal, fait de murs de béton brut partiellement couverts de galets. Ce projet architectural ambitieux, qui implique à la fois le labyrinthe et la forteresse, est marqué par une grandeur austère.

Une salle monumentale mène au bâtiment principal et continue dans une «rue» centrale, ponctuée de patios. Celui-ci relie l’école d’art, hébergée sous des terrasses de type, des types de serres sur le toit, qui protègent l’empreinte et les arbres remarquables admirés par les premiers touristes. Le centre d’art et la résidence des artistes s’organisent autour de l’ancien jardin d’été. Le domaine entier est entrecoupé d’œuvres d’art spécifiques au site.

En 1970 fut inaugurée la Villa Arson, l’ancienne école des Arts Décoratifs de Nice (créée en 1881 sur la rue Tonduti de l’Escarène) et le CARI (Centre Artistique de Rencontres Internationales) créé avec la mission d’organiser des expositions thématiques et de créer une résidence d’artistes. L’inauguration officielle était en 1972.

Au milieu des années 1980, avec la politique de soutien aux arts visuels de la ministre de la Culture Jack Lang, la Villa Arson abandonne l’enseignement des arts décoratifs et se tourne vers l’enseignement des pratiques les plus contemporaines. L’École pilote internationale d’art et de recherche (devenue l’École nationale supérieure d’art) a été créée et le CARI a été remplacé par le Centre national d’art. contemporain (Centre national d’art contemporain).

Au cours des années 2000, la Villa Arson a été classée «Patrimoine du XXe siècle», l’atelier de création dans les arts numériques (aujourd’hui le «pôle numérique») a été ouvert et le service éducatif a été créé. Les espaces ont été rénovés, les studios réaménagés, les terrasses rénovées et les jardins reconfigurés.

Les réalisations de Michel Marot sont composées de plusieurs bâtiments qui intègrent l’ancienne villa ocre du 18ème siècle (couleur rouge de Gênes) dans la construction, et investissent la quasi-totalité du terrain (17 000 m2 construits sur les 23 000 de la parcelle). La mise en œuvre du projet, qui comprend à la fois le labyrinthe apparent et la forteresse, a principalement investi la partie sud du site sous la forme d’un aménagement urbain organisé le long de l’axe d’une rue centrale.

Une grande salle monumentale permet d’accéder aux bâtiments, à l’ancienne villa, aux espaces du centre d’art (1 200 m2), à la médiathèque, etc. De là, un double axe central de circulation qui, au niveau supérieur, s’ouvre sur des toits en terrasse aménagés en allées et en jardins suspendus percés de patios d’où émergent des arbres et, au niveau inférieur, mènent aux ateliers de l’école. Ces ateliers, placés sous une dalle, bénéficient de systèmes d’éclairage naturels adaptés, alliant éclairage zénithal par pyramides et éclairage latéral par puits de lumière.

A l’intérieur, l’aspect général donne à la vue une impression de sobriété avec des murs de béton «déco brute» et un éclairage naturel habilement maîtrisé.

A l’extérieur, les parois des murs avec des galets tirés du lit du Var ne se réfèrent pas seulement à un contexte régional d’architecture vernaculaire, mais surtout produisent un effet pointilliste qui donne une très grande unité aux bâtiments.

L’ensemble a une apparence moderniste singulière et un caractère méditerranéen.

La principale caractéristique du jardin de la Villa Arson d’antan a été sa structuration en trois terrasses « à l’italienne » successives en direction du sud. Au début du XXe siècle, une partie du jardin a été démantelée par l’installation d’un hôtel. De l’époque de la famille Arson demeurent aujourd’hui principalement les imposants alignements de pins maritimes et de cyprès qui justifiaient la protection en 1943 de la villa en tant que patrimoine6 et des sites remarquables de la ville de Nice.

Depuis lors, les bâtiments contemporains ont largement été placés sur le jardin du plaisir d’antan mais ont néanmoins réussi à garder l’impression et l’esprit d’un jardin. En nivelant les bâtiments principaux sur trois niveaux sur le versant sud, l’architecte Michel Marot a réussi à respecter la topographie originale du site en trois terrasses. Les patios ouverts ont préservé la verdure et les arbres à l’intérieur du bâtiment. Les toitures-terrasses composées de jardinières et de massifs plantés permettent de restituer de manière suspendue ce que l’architecture a pris dans le jardin d’origine.

À l’entrée de Villa Arson, un jardin contemporain, Le Bosco, a été créé et se caractérise par de grands cercles sur une grande pelouse avec des arbres dans différents continents, en référence à la vocation internationale de l’établissement artistique. D’autres plantes choisies pour leur feuillage offrent une résonance par rapport aux matériaux nus et bruts des bâtiments.

La promenade dans le site, proposée comme un village méditerranéen avec sa végétation, ses places, ses bancs publics et ses ruelles, place la place dans son espace géographique.

Le CNAC de Villa Arson appartient à un réseau de 57 centres d’art soutenus par le ministère de la Culture. Les centres d’art sont nés d’expériences associatives dans les années 1970, suivant le modèle du Kunsthallen allemand. À la suite de la décentralisation culturelle des années 1980, l’État a consolidé ces expériences en leur apportant un soutien régulier. Le projet d’installation d’un centre d’art à la Villa Arson est dû à Henri Maccheroni, un artiste niçois, qui l’a déposé en juillet 1982 au ministère de la Culture. Il est assuré du soutien de Michel Butor et de celui de Max Gallo.

Le CNAC a été créé en 1984 et remplace le CARI (Centre artistique de rencontres internationales) créé au début des années 1970 lors de l’inauguration de l’institution. La direction du centre d’art est assurée pendant dix ans par Christian Bernard et permet d’inscrire la villa Arson dans le paysage artistique français et international. Le centre soutient les artistes dans leurs recherches, permet la réalisation de nouveaux projets et aide à rendre visible, documenter et diffuser leurs créations. Son activité principale est la conception et la mise en œuvre d’un programme d’exposition. Ceux-ci peuvent être consacrés à un ou plusieurs artistes, la plupart du temps en début de carrière ou peu présents sur le territoire français. La diversité des espaces, couvrant une superficie totale de 1200 m2, permet l’organisation de plusieurs expositions monographiques simultanées ou d’importantes expositions collectives.

Contrairement à un musée ou à un fonds régional d’art contemporain (FRAC), un centre d’art ne constitue pas une collection permanente. Il agit plus comme un producteur, en fournissant une assistance technique et financière. Régulièrement, le centre d’art publie des catalogues10, contribuant ainsi autrement à la promotion des artistes et à la mémoire de la création contemporaine.

Anciennement école nationale des arts décoratifs, elle s’est transformée au milieu des années 1980 en une école entièrement consacrée à l’art contemporain et à ses pratiques les plus expérimentales.

L’ENSA de Villa Arson11 est l’une des sept écoles nationales situées dans les régions sous la tutelle du ministère de la Culture. Il accueille environ 200 étudiants, dans un seul département Art, pour un cursus de 5 ans. Les orientations pédagogiques, réalisées par l’équipe pédagogique, visent à proposer un parcours progressif sanctionné par deux diplômes d’Etat:

DNAP (Diplôme National d’Arts Visuels) en 3ème année;
un DNSEP (diplôme supérieur national d’expression plastique) en 5ème année, agréé au grade de master en 2012.

La principale caractéristique de l’ENSA est d’offrir aux étudiants la possibilité de poursuivre leurs études dans le voisinage immédiat du centre d’art et de bénéficier de la présence d’artistes accueillis en résidence ou invités à exposer. Les cours et ateliers sont organisés en cinq zones:

pôle numérique (studio de son, vidéo, webauthoring, etc.)
pôle d’édition et de photographie (lithographie, sérigraphie, gravure, photo numérique et argentique)
volume de poteaux (ateliers métal, bois, coupe, céramique)
dessin de peinture de poteau
pôle d’enseignements théoriques (histoire de l’art, histoire des idées, esthétique, langues)
Les étudiants sont recrutés sur un concours annuel ainsi que par des équivalents. Une visite des ateliers est organisée chaque année au début du mois de mars sous la forme d’une journée « portes ouvertes ».

La médiathèque est le centre de ressources de toute la villa Arson. Ouvert à tous, il accueille principalement des chercheurs et des étudiants en art. Avec une collection d’environ 35 000 références, il dispose d’une collection de livres du patrimoine (livres rares et précieux) datant du XIXe siècle, qui correspond à la collection de l’ancienne école des arts décoratifs. Cette collection comprend de nombreux répertoires de modèles utilisés en architecture et en arts décoratifs ainsi que des ouvrages traitant de l’histoire de l’art.

La majeure partie des collections est le résultat de la volonté de 30 ans de créer un centre12 de ressources documentaires spécialisées sur la création contemporaine en menant une politique d’achats et d’échanges entre institutions. De nombreux artistes invités ou exposés au travail de dépôt de villa. La disponibilité de 65 périodiques traitant des grandes tendances de la recherche et des créations actuelles témoigne de ce souci de suivre au plus près l’actualité du monde des arts.

La résidence des artistes permet d’accueillir chaque année six résidents sur invitation et / ou projet liés à la programmation artistique de Villa Arson. Chaque artiste reçoit une bourse, dispose d’un hébergement sur place, d’un atelier et d’un accès à tous les ateliers de l’école.

En échange, le résident s’engage à s’impliquer activement dans la vie de l’école, soit en initiant un atelier avec les étudiants, soit en organisant des rencontres et des conférences avec les étudiants et le public. La durée des résidences varie entre 3 et 4 mois au maximum.