Parc Naturel Régional du Vercors, Drôme et Isère, Auvergne-Rhône-Alpes, France

Le Parc Naturel Régional du Vercors est un parc naturel régional créé en 1970, à cheval sur les départements de la Drôme et de l’Isère. La Maison du Parc (siège social) est située à Lans-en-Vercors.

Une masse émerge de la mer et de l’aube des temps. Il y a 23 millions d’années, le Vercors surgissait des profondeurs de l’océan. Les principales caractéristiques qui la constituent sont indissolublement liées à une aventure géologique qui fonde les grandes lignes de son paysage réunissant falaises, plateaux et gorges dans un environnement immédiat de plaines et de collines plus modestes. Ce massif, constitué de roches sédimentaires (famille des calcaires) est l’héritage d’une histoire en trois étapes: sédimentation – émergence – érosion, conséquence directe du mouvement des continents à la surface de la Terre (tectonique des plaques). Le Vercors continue aujourd’hui de se modeler lentement, sous nos yeux, sous l’influence du climat et des activités humaines.

Situé à la transition entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud, le Vercors est soumis à la triple influence climatique de l’altitude, des précipitations océaniques et des régimes méditerranéens. Ces influences, visibles autant dans les précipitations que dans la température, font du Vercors un massif préalpin particulier et contribuent grandement à la richesse des milieux et des espèces rencontrés dans la région.

Dans les plaines et sur les premiers versants du massif, le chêne pubescent compose les espaces boisés. Avec l’altitude, les peuplements forestiers changent. Vous pouvez vous promener à travers les bosquets de hêtres et de sapins, typiques du niveau de la montagne, ou la pinède de pins à crochets, plus caractéristiques du niveau subalpin. Cultures, prairies ou alpages, les milieux ouverts sont très diversifiés. On y trouve des champs de lavande ainsi que des prairies de foin, d’ongulés sauvages et d’espèces domestiques. Les milieux rocheux sont omniprésents dans un massif calcaire comme le Vercors. Lapiaz, éboulis, falaises, grottes et réseaux karstiques sont les caractéristiques des paysages ici.

Debout à l’avant-poste des Alpes françaises, le Vercors présente une grande diversité de paysages et de reliefs qui permet la pratique d’innombrables activités, le Vercors est apprivoisé à pied, à vélo, à cheval, en corde, en raquettes ou en skis, suspendu à une voile … Du Parc Naturel National des Hauts-Plateaux du Vercors, cœur de nature de 17000 hectares, le plus sauvage du massif, aux détours de routes sublimes jusqu’aux profondeurs souterraines, le Vercors est une mosaïque de territoires invitant à la contemplation, les découvertes et l’aventure … Parce que le massif du Vercors est un espace aux équilibres fragiles, il mérite le plus grand respect. Les éco-gardes du parc et les gardes de la réserve naturelle des Hauts-Plateaux veillent à ce qu’il n’y ait pas de dommages à l’environnement et donnent de bons conseils aux randonneurs.

Le paysage du Vercors est également l’héritier d’une très longue histoire humaine qui l’a façonné au fil des siècles. La première trace humaine sur le territoire est due à l’agriculture. En l’absence de toute intervention humaine, le Vercors serait presque entièrement boisé. En effet, à part les falaises et quelques pentes très raides, les humains ont transformé les éléments naturels pour composer le paysage aujourd’hui. Les bergers et les agriculteurs ont créé une mosaïque de champs et de pâturages, les bûcherons et les charbonniers ont changé la composition des forêts … En ouvrant ainsi les parcours dans le couvert forestier dense, et en les maintenant ouverts, les agriculteurs jouent encore un grand rôle le paysage du massif.

À travers les âges, l’homme et le massif du Vercors ont tissé des liens qui nourrissent l’identité d’un territoire unique, écrin d’un patrimoine parfois discret mais très présent et surprenant … En chemin, abris sous roche naturelle en grottes, traces de ruines de civilisations lointaines, les routes en encorbellement tracées jusqu’au XIXe siècle, les monuments commémorant la dernière guerre mondiale reflètent un passé riche, une force pour l’avenir.

Deux musées d’histoire situés à Vassieux-en-Vercors sont gérés par le Parc du Vercors: le Mémorial de la Résistance est une étape centrale d’un parcours pour découvrir, à travers le massif, les lieux où les actions de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et le Musée de la Préhistoire, installé sur le site d’un atelier de taille de silex abandonné il y a 4 500 ans par des artisans-tailleurs, expose une trentaine d’années de recherches archéologiques. De nombreux autres sites permettent d’aborder différentes facettes de l’histoire: le musée départemental de la Résistance à Vassieux-en-Vercors, le musée archéologique et historique du Pays Diois et du Diois à Die, le musée de l’eau à Pont -in-Royans. ..

Massif du Vercors
Le massif du Vercors est un massif montagneux des Préalpes, à cheval sur les départements français de l’Isère et de la Drôme, culminant à 2341 mètres d’altitude au Grand Veymont. Son caractère géologique majoritairement calcaire offre un relief constitué de falaises, crêtes, vallées, gorges, plus complexe que le qualificatif de « plateau On pourrait le laisser penser. De ce fait, il est divisé en plusieurs régions, géographiquement et historiquement distinctes: les Quatre Montagnes , les Coulmes, le Vercors Drômois, les Hauts-Plateaux et, dans le Piémont, les Royans, la Gervanne, le Diois et le Trièves, le surnom de «forteresse» lui a également été associé.

Cette géographie complexe explique pourquoi le Vercors a longtemps manqué d’une réelle unité, des mouvements et des échanges économiques s’opérant entre le massif et la plaine, plutôt qu’entre les différentes parties du massif. Vercors Le nom lui-même est d’usage récent, pour désigner l’ensemble du massif: jusqu’au milieu du XX siècle, cela signifie que le canton de La Chapelle-en-Vercors était relié au Royans. Le nord du massif, autour de Lans-en-Vercors, Villard-de-Lans, Autrans et Méaudre, en lien avec la région grenobloise, s’appelait jusqu’alors Quatre Montagnes. Ce sont les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale, avec la création de l’important maquis du Vercors, le développement du tourisme et, enfin, la création du parc naturel régional sur le territoire, qui renforcent l’unité du massif.

C’est désormais un site sportif au cœur de la nature où l’environnement est protégé. Si l’homme a profondément façonné le paysage pour les besoins de l’élevage et de la sylviculture, les plans de reboisement font du Vercors l’un des principaux espaces forestiers de France et une réserve d’espèces comme la tulipe du sud et le tétras. lyre, deux symboles du parc, auxquels s’ajoutent notamment le bouquetin des Alpes et le vautour fauve qui ont été réintroduits. La faune et la flore présentent une diversité importante, du fait des différences climatiques entre les extrémités nord et sud du massif ainsi que de l’altitude. La mission du parc est également de promouvoir le tourisme et de soutenir les productions locales.

La géographie
La géologie, le climat et l’homme influencent l’expression des milieux naturels et des espèces sauvages et contribuent à leur diversité. Comme nulle part ailleurs, on y trouve des espèces méridionales, montagneuses, continentales … Exceptionnel, ce territoire est fragile, il faut le respecter. Le Vercors possède un grand nombre d’espaces naturels reconnus au niveau national et international sur lesquels le Parc Naturel Régional du Vercors surveille les espèces de faune et de flore. Un observatoire éco-climatique permet de suivre les évolutions de ces milieux et espèces. Ce réseau d’espaces naturels protégés comprend la Réserve Naturelle Nationale des Hauts-Plateaux du Vercors, des réserves biologiques intégrales, des décrets de protection des biotopes, des sites classés, un réseau de sites Natura 2000,

Le Vercors est un massif des Préalpes situé dans le sud-est de la France, à cheval sur les départements de l’Isère et de la Drôme (région Auvergne-Rhône-Alpes), à une centaine de kilomètres au sud-est de Lyon. Sa superficie est d’environ 135 000 hectares, avec soixante kilomètres de longueur du nord au sud et quarante de largeur d’ouest en est, ce qui en fait le plus grand massif des Préalpes du Nord.

Il est entouré par le massif de la Chartreuse au nord-est, le massif du Taillefer face à la Matheysine à l’est et le massif du Diois au sud. C’est avec ce dernier que s’établit la seule extension géographique, à l’extrémité sud-est du Vercors, au col de Menée à 1 457 mètres d’altitude. Il est arrosé du nord-est au nord-ouest par l’Isère, à l’est par le Drac (Trièves) et au sud par la Drôme (Diois). A l’ouest, il domine la vallée du Rhône.

Topographie
La géographie du Vercors est souvent résumée par le terme «plateau», probablement apparu dans les Quatre Montagnes. Vu de loin, cela paraît simple: la différence d’altitude entre le massif et les vallées est de plusieurs centaines de mètres, atteignant les zones habitées qui se situent entre 800 et 1 200 mètres d’altitude. Le relief est commandé par deux barres, celle des calcaires urgoniens et celle des calcaires tithoniens, les formations marno-calcaires plus tendres donnant des pentes plus douces. La crête du flanc oriental, longue d’une cinquantaine de kilomètres, présente plusieurs sommets dépassant 2 000 mètres d’altitude, l’intérieur du massif oscillant entre 800 et 1 500 mètres.

A y regarder de plus près, les contrastes sont significatifs: de larges vallées (vallée de Lans-en-Vercors, régions d’Autrans, de La Chapelle-en-Vercors, etc.) et des plateaux (forêt de Coulmes, forêt de Lente et les immenses Hauts-Plateaux du Vercors) sont séparés par des gorges profondes (gorges de la Bourne, du Furon, etc.) et par d’imposantes falaises pouvant dépasser 400 mètres de hauteur (falaises de Presles, la combe Laval, le cirque d’Archiane, etc.) Le Mont Aiguille est isolé du reste du le massif par une érosion qui l’a entaillé de tous ses côtés.

Du fait de ce relief, plusieurs parties du Vercors sont particulièrement isolées du reste du massif. Gresse-en-Vercors ne communique pas avec l’intérieur du massif: il faut parcourir une centaine de kilomètres pour rejoindre le sud du Vercors via le col du Rousset et autour de soixante-dix aussi pour rejoindre le nord du Vercors via Saint-Nizier-du-Moucherotte . Les villages de l’extrémité nord du Vercors ont été coupés de l’intérieur du massif depuis qu’un glissement de terrain s’est produit près du tunnel de Mortier; la route n’a jamais été reconstruite et on ne s’attend pas à ce qu’elle le soit. En conséquence, les habitants doivent redescendre dans la plaine et remonter par une autre route s’ils souhaitent accéder à l’intérieur du Vercors. Le plateau du Peuil, petit plateau à l’est du Vercors, ne dispose également d’aucun moyen de communication avec l’intérieur du massif. Ce plateau est le témoin du glacier du Grésivaudan qui, à l’époque glaciaire, a grimpé jusqu’à cette altitude. Il y a là une tourbière. C’est aussi l’un des belvédères du Vercors qui permet, par temps clair, de voir Grenoble, et Belledonne.

Le relief particulier du Vercors lui vaut deux surnoms. Celui de « Forteresse » témoigne de l’accès difficile de la plaine au Vercors: il faut le plus souvent passer par des gorges de falaises calcaires ou des escaliers accessibles uniquement aux randonneurs; celle des «Dolomites françaises» fait référence au massif calcaire italien connu pour ses formes rocheuses particulières.

Subdivisions
En raison de ce relief particulier, le centre du Vercors est divisé en plusieurs régions distinctes. Les Coulmes, au nord-ouest, ont toujours été la partie la plus boisée du massif. La forêt a été exploitée au XIX siècle pour fabriquer du charbon de bois, en particulier par ceux d’origine italienne. Dans cette région, le Vercors ressemble plus à une montagne qu’à une succession de plateaux, les plis du calcaire urgonien étant plus arrondis. Plusieurs routes impressionnantes permettent d’accéder aux Coulmes, notamment la route des gorges de Nan, et la route des gorges des Écouges.

Les Quatre Montagnes sont aujourd’hui le domaine le plus développé du Vercors pour le tourisme, en particulier le ski de fond et le ski alpin. Cette région est très appréciée des Grenoblois pour leurs sorties week-end. Néanmoins, il existe encore des activités traditionnelles dans les Quatre Montagnes, notamment l’élevage de bovins laitiers et la production de fromage. Les quatre principaux villages (Autrans, Méaudre, Lans-en-Vercors et Villard-de-Lans) sont répartis sur deux plateaux séparés par des montagnes boisées. Ces quatre villages sont des stations de ski mais ont toujours des fermes en activité. La Drôme Vercors est constituée de plateaux plus petits mais plus nombreux. Certains de ces plateaux sont spectaculaires (Ambel, Font d’Urle), et offrent de belles vues les uns sur les autres ou sur les plaines environnantes. Au nord de la Drôme Vercors se trouvent plusieurs gorges traversées par d’impressionnantes routes creusées dans la falaise. Les plateaux herbeux de la Drôme Vercors sont utilisés comme alpages en été. La transhumance est l’occasion d’un festival à Die.

Les Hauts-Plateaux du Vercors constituent la zone la plus haute, la plus sauvage et la plus protégée du massif. Cette zone n’a pas de résidents permanents, pas de routes goudronnées et aucun véhicule à moteur n’est autorisé. Les seules activités économiques sont l’exploitation des forêts selon le modèle du jardin des hautes forêts et l’utilisation des pâturages comme alpages en été. Sur le périmètre du massif, le parc régional du Vercors couvre partiellement ou totalement quatre autres zones géographiques.

Le Royans, au nord-ouest, est une région vallonnée dédiée à l’élevage et à la culture de la noix. Trois des gorges les plus impressionnantes du Vercors convergent vers le Royans: les gorges de la Bourne, le cirque de la combe Laval, et la vallée d’Echevis, comprenant les Petits et les Grands Goulets. C’est la région la plus tournée vers l’intérieur du massif. La Gervanne, au sud-ouest, est une région vallonnée au pied des plateaux, où se trouvent de jolis villages. Il est principalement orienté vers Crest.

Le Diois, au sud, correspond à une partie de la vallée de la Drôme autour de la ville de Die. Cette région a un caractère méditerranéen plus marqué, avec des vignobles et des champs de lavande. C’est une zone tampon entre la Gervanne et l’intérieur du massif. Cependant, malgré son accès relativement facile avec ce dernier, il s’est largement détourné des plateaux au profit de la vallée. Le Trièves, à l’est, est un plateau bas vallonné, entre les plus hauts sommets du Vercors et les gorges du Drac. C’est du Trièves que l’on a les plus belles vues sur le Mont Aiguille. C’est aussi la région la plus isolée du reste du massif.

Grands sommets
Du nord au sud:
la Moucherotte, 1 901 mètres, le sommet qui domine Grenoble, le plus septentrional du massif;
le pic Saint-Michel, 1 966 mètres;
Roc Cornafion, 2049 mètres;
les crêtes de Gerbier, 2 109 mètres;
le Grand Moucherolle, 2 284 mètres;
le petit moucherolle, 2 156 mètres;
la Tête des Chaudières, 2 029 mètres;
les rochers de Balme, 2063 mètres;
le sommet du Malaval, 2 097 mètres;
le Grand Veymont, 2 341 mètres, point culminant du massif;
le mont Aiguille, 2086 mètres, la forme caractéristique; sa première ascension en 1492, serait l’acte de naissance de l’alpinisme;
le Dôme ou Pié Ferré, à 2 041 mètres, à l’est de Die, dans la montagne de la Glandasse.

Géologie
Les différentes influences climatiques, l’amplitude altitudinale et la diversité des substrats géologiques conduisent à la diversité des milieux naturels qui composent le massif du Vercors (boisés, ouverts, humides, rocheux). Ils sont également façonnés par les nombreuses activités humaines (agriculture, sylviculture, colportage, houillère, ski …) qui façonnent nos paysages d’hier et d’aujourd’hui. Dans le massif karstique du Vercors, l’eau de pluie, mal filtrée par le sol, pénètre rapidement dans le sous-sol. Ils circulent ensuite dans des galeries souterraines pour émerger au niveau des contreforts. Ils sont donc difficiles à stocker. En plus d’être vulnérables à la pollution, les ressources en eau sont également soumises à d’importantes variations saisonnières, accentuées par le changement climatique.

Les roches qui constituent le Vercors sont formées par sédimentation d’il y a 165 millions d’années, au Jurassique moyen, au pied de la Téthys alpine. Les dépôts d’origine animale forment des calcaires durs tandis que des roches détritiques résultant principalement de l’érosion de la chaîne hercynienne composent les marnes, dans une alternance marquée par des changements climatiques ou des variations de profondeur. L’une de ces couches, appelée Tithonien (ex-Tithonien), est caractéristique du Diois et du Trièves.

Puis, il y a environ 130 millions d’années, au Crétacé, une augmentation des températures combinée à la présence de bas-fonds contribuent à l’établissement de récifs coralliens parmi lesquels abondent les mollusques de type rudiste, à l’origine du calcaire urgonien composant la partie supérieure de le massif, principalement dans sa partie nord. Cette faune primitive laisse de nombreux fossiles, comme ceux présents sur le site de Rencurel dans les Coulmes. Au Paléogène, le Téthys se ferme. Il y a environ 23 millions d’années, au début du Miocène, l’érection du massif alpin conduit à la formation d’un lit de charge et repousse vers l’ouest, en les soulevant d’environ 2000 mètres, les roches sédimentaires, initialement présentes au-dessus du région actuelle du massif des Ecrins.

Le pliage de ces roches crée dans le massif une succession d’anticlins et de synclinaux entrecoupés localement, du fait de la dureté de la roche, par des failles. Par la suite, diverses transgressions marines sont concomitantes à une sédimentation secondaire dans les bassins, suite au creusement des gorges et à l’érosion des falaises par l’action du ruissellement, formant ainsi les mélasses présentes au pied du massif dans le Royans, mais aussi en les vallées du Lans, d’Autransor voire de Rencurel. A la fin du Miocène, une nouvelle phase de soulèvement a contribué au retrait définitif de la mer.

Érosion et karstification
Dès sa formation, le massif est soumis à une érosion importante qui accentue et modifie le relief. Les différents synclinaux sont élargis pour former les vallées d’Autrans – Méaudre, Lans – Villard – Corrençon, ou celle reliant les cols de Romeyère à celui de Rousset. L’eau creuse le Cirque d’Archiane et les régions éloignées de Bournillon et de la Combe Laval. La dissolution du calcaire conduit à la formation d’un relief karstique, caractérisé par des lapiaz et des dolines, et percé de nombreuses cavités (golfe de Berger, Trou Qui Souffle, etc.) connues, localement appelées «pots» ou «scialets». Ailleurs, le Vercors présente une alternance de pentes abruptes pouvant atteindre 300 mètres de hauteur, correspondant à l’érosion des calcaires durs et des pentes moins abruptes correspondant à l’érosion de roches marnes ou marno-calcaires plus tendres,

Il y a un manque de couverture complète de la calotte glaciaire, même pendant les périodes de glaciation. Une langue glaciaire du glacier du Grésivaudan, de 2 000 mètres d’épaisseur, déborde la partie nord du Vercors dans la vallée du Lans et y dépose des roches allochtone. En revanche, les glaciers peu abrasifs du fait de la faible pente occupent localement une partie des Hauts-Plateaux, la forêt de Lente et, au sud-est du massif, le synclinal de Lus-la-Croix-Haute. Enfin, de petits glaciers locaux ont pu se former, au Roc Cornafion comme au Grand Veymont, laissant des moraines et un drumlin en aval du sommet, entre Chichilianne et Gresse-en-Vercors.

Sur tout le versant ouest du Vercors, une dynamique périglaciaire était présente: les alluvions transportées par les petites rivières descendant du massif forment des cônes alluvionnaires. Ces matériaux, provenant des montagnes alpines et accumulés pendant la période quaternaire, couvrent une grande partie du fond molassique tertiaire de la plaine et des dépôts fluvio-glaciaires de l’Isère.

Hydrographie
Les gorges sont les étapes intermédiaires de circulation entre le ruissellement principalement souterrain du plateau et les zones de piémont en périphérie du massif:

Grands Goulets, creusés par la Vernaison et sillonnés par une route vertigineuse creusée dans le mur;
gorges de la Bourne, creusées par la Bourne;
Gorges du Furon, creusées par le Furon;
Gorges des Engins, creusées par le Furon;
Gorges de Nan, creusées par le Nan;
Gorges des Écouges, creusées par la Drevenne;
Gorges de l’Omblèze, creusées par la Gervanne;
combe Laval, creusée par le Cholet.

Ces eaux bien oxygénées et douces sont riches en poissons. Par ailleurs, le projet Vercors Eau Pure vise à restaurer la qualité de l’eau sur des plans à 6 ans.

Les Grands Goulets sont fermés en permanence à toute circulation, y compris aux piétons, en raison du risque permanent de glissements de terrain. L’accès à Barraques-en-Vercors se fait depuis 2008 via un nouveau tunnel construit de 2006 à 2007.

Glacières et champs de neige
En raison de son altitude (2341 mètres au point culminant), le Vercors ne possède pas de glaciers à proprement parler. En revanche, il existe un certain nombre de glaciers, typiques des reliefs calcaires, comme la grotte de la Glacière, près de Corrençon: située à une altitude modeste (environ 1 200 mètres), elle prend la forme d’une ouverture. rocher béant face au ciel. L’hiver, la neige s’accumule, et l’été, elle est maintenue par une température constante proche de 0 ° C. Ouverte au public jusqu’aux années 1990, elle a depuis été fermée pour des raisons de sécurité, notamment en raison de glissements de terrain. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il servait de réfrigérateur naturel aux résistants. Aujourd’hui, l’épaisseur de la glace diminue. Il dispose également d’un bar de Grenoble dans la glace.

Les névés se trouvent principalement à l’est du massif du Vercors. Selon les années, on les retrouve jusqu’en juin, juillet, voire début août sur le Grand Veymont notamment.

La faune et la flore
L’une des principales causes du déclin de la biodiversité, en particulier dans le contexte du changement climatique, est la fragmentation des espaces naturels qui rend les habitats naturels et les espèces particulièrement vulnérables. Le Vercors, véritable «poumon de la biodiversité», porte une grande responsabilité dans la préservation de ses milieux fonctionnels et riches, notamment vis-à-vis des agglomérations environnantes. Le Vercors recèle une grande variété d’écosystèmes, des conditions favorables au développement et au maintien d’une belle biodiversité: faune « haute » de montagne (campagnol des neiges, venturon de montagne, etc.) et falaises (échelette tichodrome, bouquetin des Alpes, vautour fauve … ); espèces d’affinités méridionales (cigale, perdrix rouge …) et espèces « reliques glaciaires » (lièvre, tétras lyre, lagopède alpin chevêchette d’Europe …).

Il existe 80 espèces végétales protégées dans le Vercors, du Sabot de Vénus en milieu forestier à la Campanule alpine dans les éboulis, en passant par l’oreille de l’ours Primrose dans les falaises ou la Tulipe du Sud, un des symboles du parc, en pelouses subalpines . La différence climatique entre les parties nord et sud du massif est très fortement ressentie dans la végétation. Au nord, la majeure partie de la surface est boisée, tandis qu’au sud, les sols sont plus secs et les espèces typiques du climat méditerranéen.

Flore
Le niveau de la colline et supraméditerranéen s’étend de 200 mètres d’altitude à 800 voire 1000 mètres d’altitude. Il est fortement influencé par la présence humaine. Le chêne pubescent est l’espace typique. Il est associé au buis, au hêtre et au noisetier dans les sols calcaires bien drainés du Vercors Drômois ou du Royans. On trouve également dans ces terres le bois Sainte-Lucie, le Laburnum sessile, le Laburnum aubour le Brome dessiné, le cornouiller, les bois de blé de vache, le calament à grandes fleurs, ainsi que des espèces de clinopodes. Sinon, le chêne duveteux est associé au pin sylvestre, plus résistant au froid, présent dans les ubacs du Diois et du sud du Trièves. Il y a aussi l’opulus de feuilles d’érable, l’Hellébore fétide sur l’arbre à fumée Sumac, le balai de frêne, le balai à balai, le cornouiller, le Catananche bleu, les aphyllanthes le Brome dessiné, la Bugrane épineuse,

L’étape de montagne est présente de 800 à 1 100 mètres d’altitude jusqu’à 1 500 à 1 700 mètres. Il comprend trois séries distinctes. La forêt de hêtres comprend des épinettes, des aconites, des ancolies, des phoques de Salomon, des épinards, des épilobes et des framboises. La série mésophile du hêtre, outre cette espèce, abrite des espèces de buis, de céphalanther, de chèvrefeuille, d’érable à feuilles d’Obier, de lys martagon et de houx. La série de pin sylvestre mésophile convient aux zones plus sèches. Le hêtre s’y maintient aux côtés de l’ours des Alpes, de la lavande, de la callune et de l’airelle.

Le niveau alpin s’étend de 1 500 à 1 800 mètres à 2 000 à 2 200 mètres, principalement autour des Hauts-Plateaux et au sud du Vercors. C’est une lande où le genévrier nain, la nigritelle noire, l’orchidée sureau, l’aster alpin, l’ours alpin, le saxifrage, la joubarbe des toits et les centaurées sont parsemés de pins crochus, formation unique par sa taille en Europe ou épinettes. L’étape alpine se rencontre très rarement, presque exclusivement au-dessus de 2000 mètres. La Bérardie laineuse, L’edelweiss, le tabouret aux feuilles rondes, la Dryade à huit pétales, la Moss Campion et Androsace alpina vont pousser lentement imposées par la rigueur climatique.

L’agriculture est un facteur important de la végétation du massif. Des lignes de communication ont été ouvertes dans les bois; les fonds de vallée, à l’exception des zones humides, sont occupés par des champs entourés dès les premiers versants par des forêts. Au XIX siècle, les plans de reboisement sont entrepris, notamment en voyant l’introduction du pin autrichien dans le Diois. La migration de l’olivier vers les versants les plus méridionaux du Vercors est envisagée. Le taux de boisement varie entre 40% et près de 70% selon les régions du massif, avec une moyenne de 60%, sachant qu’environ la moitié de la superficie forestière appartient au domaine public; ces taux sont supérieurs à la moyenne nationale. Le parc naturel régional abrite 125 000 hectares de forêts.

Faune
La faune n’échappe pas à la distribution des espèces. Le massif abrite à la fois des mammifères du niveau des collines (cerf, chevreuil, lièvre commun, sanglier) et des niveaux montagneux et alpin (mouflon, chamois, bouquetin des Alpes, marmotte, lièvre de montagne) qui représentent au total 75 espèces. Ainsi, le massif du Vercors est l’un des rares endroits en France où les six espèces de grands ongulés sont présentes à l’état sauvage, même si le mouflon, dans les années 1950, a fait l’objet de réintroductions, ainsi que le bouquetin, en 1989, 1990 et 2002, le chevreuil et le cerf, tandis que le sanglier fait régulièrement l’objet de lâchers clandestins afin d’être chassé.

Les chauves-souris sont représentées par la grande chauve-souris en fer à cheval, la petite chauve-souris en fer à cheval, la chauve-souris à queue libre européenne, le grand murin, le rouge à oreilles, les Alpes à oreilles, la pipistrelle commune, la pipistrelle de Savi et la sérotine Nilsson. Les bois abritent le campagnol rougeâtre, l’alpage Mulot, le Loir gris, le loir commun, le loir du Loir, l’écureuil roux, le blaireau d’Europe et la martre des pins. Les zones ouvertes abritent la musaraigne des jardins, le campagnol des bois, la belette de pierre et le lapin européen. On retrouve aussi le renard, la belette, la hermine, le putois et le campagnol des neiges. Le retour du Loup d’Italie dans le Vercors via le Mercantour est censé se faire au milieu des années -1990 et confirmé en 1998; il pourrait en être de même pour le Lynx d’Eurasie. L’ours brun, en revanche, a disparu dans les années 1940 et n’a jamais été réintroduit,

Plus de 140 espèces d’oiseaux ont été recensées. Les plus courants sont le merle noir, le pinson, le corbeau noir, le merle, la mésange charbonnière, la calotte noire, le chiffonchaff, le troglodyte, le coucou et le faucon. Ce sont des espèces que l’on trouve principalement en forêt et semi-boisée, comme le Pic noir, le Pic vert, le Pic épeiche, la Grive chanteuse, la Mésange saule, la Mésange bleue, la Mésange des marais, le Firecrest, le Troglodyte huppé, le Serin , le Chardonneret, le Verdier, le Rossignol, la Huppe fasciée, la croix Bec de sapins, le casse-noisette moucheté, la chouette hulotte, la chouette effraie et la chouette d’Athéna.

L’Aigle royal et le vautour Griffon, notamment suite à leur réintroduction dans la Glandasse au-dessus de Die à partir des années 1990, vivent dans les falaises. Ce dernier a été suivi par le grand corbeau, le vautour moine, le vautour égyptien et le gypaète barbu. Le faucon pèlerin et le hibou grand-duc partagent également cet habitat. Le tétras lyre, autre symbole du parc, mais aussi le lagopède alpin, l’accenteur alpin et le pinson du Nord sont des espèces qui aiment les pelouses alpines des Hauts-Plateaux. Le Dipper, le Martin-pêcheur d’Europe et la Petite Aigrette vivent à proximité des rivières, tout comme le Héron cendré dont la présence depuis les années 1980 le long de la Bourne et de la Vernaison constitue un record d’altitude pour les espèces.

Les rares représentants chez les amphibiens sont le crapaud commun, la grenouille commune, la grenouille agile, la sage-femme acoucheur, la salamandre tachetée, le triton alpin et le triton palmé. Chez les reptiles, le lézard vivipare a un mode de reproduction ovovivipare qui lui permet de vivre sur les Hauts-Plateaux, tandis que le lézard des murailles, le lézard vert et le lézard ocellé aiment les pentes les plus exposées au soleil; theFragile Orvet est également présent. La vipère Asp et le serpent vert et jaune sont les espèces de serpents les plus courantes, tandis que la couleuvre à collier et la couleuvre à collier habitent les ruisseaux.

Les insectes sont représentés par de nombreux papillons, dont l’apollon, le semi-apollon et l’alexanor dans les éboulis et les pentes des montagnes, le Chamoisé des glaciers et la Piéride du vélar sur les Hauts-Plateaux, le Citron de Provence et l’Aurore de Provence plutôt dans le Diois qui héberge aussi l’Isabelle; la Rosalie des Alpes est une espèce de coléoptère protégée; le scorpion noir à queue jaune est présent dans le Diois à la limite nord de son territoire en France, tandis que la cigale plébéienne migre progressivement vers le nord vers le Royans et les Hauts-Plateaux; le bostry typographe et la chenille processionnaire pinivore sont des espèces nuisibles.

Parmi les poissons, on trouve la truite brune et, dans la Bourne, le chabot commun qui sont des espèces d’eau vive, ainsi que la loach, le chevesne, le blage et le barbeau dans les rivières à moins de courant.

Activités humaines

Agriculture
Le Parc Naturel Régional du Vercors soutient le développement économique de ces filières et s’engage avec ses parties prenantes à viser l’excellence en matière environnementale et énergétique. L’agriculture joue un rôle majeur dans l’économie locale et l’entretien des paysages. Les multiples influences climatiques dont bénéficie le Vercors permettent des productions très diversifiées: plantes aromatiques et médicinales, production laitière, salmonidés, miel, agneau et bœuf … De son côté, la forêt est un élément essentiel des paysages du Vercors. il couvre 70%.

L’activité agricole dans le Vercors occupe une superficie de 40 000 hectares, jusqu’à 1300 mètres d’altitude, 85% des prairies, pour un total de 500 exploitations. 36% du chiffre d’affaires du secteur est réparti dans la production laitière et 23% dans la production de viande (une ferme sur deux possède des bovins, dont 3 000 têtes dans les Quatre Montagnes et le Vercors Drômois); les fruits à coque et le vin représentent 14% du chiffre d’affaires pour une superficie agricole de 3% seulement. En outre, on estime qu’entre juin et octobre, 16 000 moutons et 300 bovins sont transhumants, bien que les camions aient généralement remplacé la marche.

Les races ovines locales, principalement issues de la Haute Provence voisine (moins d’une semaine à pied), autrefois élevées pour leur laine, fournissent désormais presque exclusivement de la viande. Cependant, il existe des disparités importantes entre les régions: l’agriculture emploie cinq à six fois plus de travailleurs dans la Drôme Vercors et Gervanne que dans les Quatre Montagnes. Près de la moitié des exploitations ont la certification d’un ou plusieurs produits AOC, un quart d’entre elles réalisent des ventes directes et 10% sont engagées dans l’agriculture biologique. Le Parc Naturel Régional du Vercors consacre l’essentiel de son budget au soutien à l’agriculture.

Le Villard est une race bovine polyvalente, adaptée à la robustesse de la montagne, bon producteur de lait et appréciée pour ses qualités de viande. Répandu sur le plateau au milieu du XIXe siècle, il a failli disparaître après la Seconde Guerre mondiale à cause des retraits de l’armée allemande, de la mécanisation et de l’introduction de races spécialisées. Dès la fin des années 1970, il a fait l’objet d’un plan de sauvegarde. Grâce à son lait gras, il est désormais associé à la production de bleu du Vercors-Sassenage. La main-d’œuvre est maintenue; le nombre de femelles reproductrices dépasse 200 pour une cinquantaine de mâles. L’agneau est élevé pour sa viande, principalement dans le Diois, mais aussi dans le Vercors Drômois et le Royans. Il est traditionnellement consommé dans le sud du Vercors, où il a autrefois supplanté le bœuf. L’agnelage a lieu autour de l’automne et l’abattage des fêtes de fin d’année jusqu’au printemps. L’agneau pré-alpin a une appellation d’origine contrôlée.

Le cheval du Vercors serait connu depuis l’Antiquité. Cette race mesure entre 1,40 et 1,55 mètre et pèse entre 400 et 500 kilogrammes. Rustique, solide et docile, c’est un cheval très bien adapté aux terrains montagneux, ainsi qu’aux différents climats. En 1760, un moine de l’abbaye de Léoncel, Dom Perrier, qui rêve de créer un haras, écrivait: «Expériences faites, les chevaux nés à la campagne sont vifs, robustes, habiles, jambes lâches, sèches et propres, pieds sûrs ., la selle dure, comme leur constitution qui retient l’air toujours froid ou frais et un pâturage au foin sec et mou ». Déjà au XVIIe siècle, des actes de vente attestent du commerce de ces animaux. Ouvriers renommés et qualifiés, capables de traverser pas les plus difficiles, le nombre se multiplie entre la fin du XIX siècle et le début du XX siècle, avec le développement des cultures. Cependant, dans le même temps, les éleveurs étaient tentés d’acquérir de gros chevaux et de grandes vaches, comme dans la vallée; une série d’hivers rigoureux les amène à quitter les montagnes.

La famille Barraquand, originaire d’Ambel, comprit en 1894 la nécessité d’avoir des animaux adaptés et finit par recréer un grand troupeau. Afin de trouver les meilleurs pâturages en toutes saisons, ils pratiquent la transhumance et marquent les traditions locales. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le domaine, foyer de la Résistance, est détruit et les chevaux exterminés ou réquisitionnés par les Allemands. Au prix d’une reconstruction laborieuse, les descendants de la famille reconstituent l’élevage. La mécanisation prend fin en 1954 à la transhumance. La famille, peu à peu en déficit, dissout l’élevage en 1963. La plupart des animaux autour de Léoncel descendent du cheval du Vercors, et des tentatives de reconnaissance de la race sont menées depuis la fin du XXe siècle. La poule grise du Vercors est apparue au début du XX siècle, originaire d’Italie. C’est une poule rustique, bonne pondeuse, appréciée pour la qualité de sa chair. Disparue à la fin du XXème siècle, elle a été recréée par croisements génétiques et réimplantée dans le Royan par des volontaires.

Les sols et les climats, d’une grande diversité d’un bout à l’autre du Parc du Vercors, ont façonné une agriculture riche en produits et en savoir-faire. Plusieurs labels reconnaissent les produits des fermes du Vercors avec notamment: cinq AOP: Clairette de Die, Vins de Châtillon en Diois, Noix de Grenoble, Bleu du Vercors-Sassenage, Picodon et deux IGP: Saint Marcellin, Agneau de Sisteron. Il existe trois races patrimoniales emblématiques dans le Vercors: la vache Villard-de-Lans, le cheval Vercors de Barraquand et la Poule grise du Vercors. Adaptés à leur environnement, ils représentent un patrimoine biologique unique et menacé que le Parc du Vercors s’attache à faire connaître et à promouvoir en soutenant notamment l’engagement d’acteurs locaux passionnés dans leur action de sauvegarde de ces espèces.

Forêt
La forêt est un élément essentiel des paysages du Vercors. D’une superficie de 139 000 ha, répartis à parts égales entre les propriétés privées et publiques, elles couvrent plus de 70% du territoire. Cette forêt est très diversifiée en raison d’un gradient d’altitude important, de la multitude d’expositions et de sols. Les peuplements forestiers, sous l’influence des diverses tendances climatiques et de l’action humaine, sont variés: peuplements de hêtres-sapins de montagne, peuplements de chênes pubescents, plantations de pins noirs …

La sylviculture semble être un secteur prometteur, notamment à travers la diversification des sources d’énergie. Il coexiste relativement bien avec les contraintes de protection de l’environnement. Il génère déjà 200 emplois directs. De plus, avec 140 000 m de bois exploités dans le parc, la production potentielle devrait au moins doubler, à condition que les infrastructures soient développées.

La gastronomie
Plusieurs spécialités sont typiques du massif du Vercors. Le Bleu de Vercors-Sassenage est un fromage au lait cru au fromage bleu, dont les origines remontent au Moyen Âge et dont l’existence est attestée dès le XVII siècle; elle bénéficie d’une appellation d’origine protégée (AOC) depuis 1998, ayant pourtant disparu au cours du XXe siècle. Le Petit Léoncel est également un fromage au lait de vache produit dans le village du même nom. Le picodon, sans être typique du massif, est néanmoins produit même dans le Diois, Gervanne et Royans, à partir de lait de chèvre; il est reconnu AOC depuis 1983. Le fromage Saint-Marcellin au lait de vache à pâte molle originaire de la ville du même nom, possède une aire de production reconnue par une indication géographique protégée (IGP) qui s’étend jusqu’aux Quatre Montagnes, le Vercors et Royans Drôme. L’Arranaise,

Les raviolis (IGP) sont une spécialité des Romains et des Royans connus depuis le Moyen Âge, probablement après des bûcherons piémontais d’immigrants. Le Royans est aussi l’un des berceaux de la noix, AOC depuis 1938; les fruits sont consommés secs, sous forme d’huile de noix, ou de vin de noix lorsqu’ils sont récoltés verts. Le Vercors est un terrain propice à la récolte des champignons: morilles, chanterelles, chanterelles (ou localement craterelles), trompettes de la mort, petits coprins gris poilus et, dans sa partie sud, la truffe. La bière Vercors est produite à Villard-de-Lans.

De plus, dans les environs proches ou dans une zone plus diffuse, vous pourrez déguster le gratin dauphinois, spécialité régionale à base de pommes de terre en gratin, cardons, dont les côtes se mangent, également préparés en gratin, pogne, pâtisseries romaines et le Saint genix spécialité de Saint-Genix-sur-Guiers et du saint-Félicien, fromage de vache au lait cru. La Clairette de Die, vin effervescent AOC depuis 1942, le Crémant AOC cru depuis 1993, le vin Châtillon-en-Diois, AOC depuis 1975, et le Coteau de Die, vin blanc sec AOC depuis 1993, sont produits dans le Diois.

Tourisme
A travers des panoramas à couper le souffle, le Vercors s’apprivoise à pied, à vélo, à cheval, à corde, en raquettes ou à skis, suspendu à une voile … et généreusement offert aux amoureux de la nature, aux amateurs de sensations fortes et aux passionnés de patrimoine.

Les principaux sites historiques sont les grottes de Choranche, qui sont un site touristique très réputé unique en Europe, connu depuis 1871 environ, la grotte de Luire, dont le site allie des thèmes géologiques et historiques, celui de Draye Blanche à La Chapelle-en-Vercors , riche en découvertes paléontologiques, l’abbaye de Léoncel, fondée en 1137, et l’abbaye de Valcroissant, fondée en 1188, protégées parmi les monuments historiques de la Drôme respectivement en 1840 et en 1971, l’église Saint-Barthélemy de Lans-en-Vercors qui date du clocher du XVI siècle et inscrit en 1929 parmi les monuments historiques de l’Isère, l’église de la machinerie, le plus ancien massif datant du XI siècle, le monastère orthodoxe de Saint-Antoine le Grand à Saint-Laurent -en-Royans, les ruines de tout castral de Gigors-et-Lozeron,les fortifications de Beaufort-sur-Gervanne, le château et le musée régional du Royans à Rochechinard, ou les musées de la Préhistoire et de la Résistance ainsi que son mémorial à Vassieux-en-Vercors.

Autrans organise le festival international du film de montagne depuis 1984, en collaboration avec la Fédération française des clubs alpins et de montagne, ainsi qu’un festival de voix solo depuis 2000. Durant l’été, les Quatre Montagnes et la Drôme Vercors accueillent des spectacles de Musiques en Vercors. Villard-de-Lans vit l’art du rire, depuis 1990 met en scène l’humour et la création. La fête de la transhumance a lieu chaque année depuis 1991 à Die, autour du solstice d’été, tout comme la fête alpine de Gresse-en-Vercors et la foire aux bergers de Chaud Clapier, respectivement au milieu et à la fin du mois d’août. A Lans-en-Vercors se trouve le musée La Magie des Automates.

Activités sportives
La variété des reliefs et des paysages du Vercors en font un espace privilégié en termes de nombre et de qualité de sites naturels propices aux loisirs. Ces lieux sont au carrefour de plusieurs enjeux: naturels (lieux riches en habitats et en espèces), économiques (lieu de travail pour certains habitants du Vercors), usages de l’espace (agricole, sylvicole, chasse, loisirs, etc.).

Sports d’hiver
Le Vercors est l’un des royaumes du ski de fond, profitant de son profil tabulaire global: 250 kilomètres de pistes sur les domaines d’Autrans – Méaudre, 110 kilomètres sur le domaine des Hauts-Plateaux (Corrençon – Bois- Barbu – Herbouilly ) et un total de 160 kilomètres dans la zone nord du sud du Vercors, regroupant les communes de Font d’Urle, Chaud Clapier, Col de Carri et Lente. Chaque année depuis 1979, à la mi-janvier, le village d’Autrans accueille la White Foulée, une course de ski de fond à laquelle participent près de 5 000 athlètes professionnels et amateurs. En mars, depuis 1968, la Grande traversée du Vercors (ou GTV) entre Vassieux et Villard-de-Lans est réservée aux skieurs aguerris.

La raquette est un moyen de circulation en vogue depuis les années 1990 et a fait l’objet d’une course fin janvier, le raid Inook, entre Méaudre, Autrans et Engins. Les chiens de traîneau sont apparus dans le massif en 1937 et se sont développés depuis les années 1950 avec l’organisation de courses à Vassieux (Alpirush) et à Autrans – Méaudre (l’Aventure polaire). Le Vercors est aussi l’un des hauts lieux français pour la pratique du ski de fond nordique et du ski alpinisme qui emprunte les nombreuses marches de la crête orientale du massif. Cette dernière discipline fait également l’objet depuis 2004, une course autour du Grand Veymont, présentant plus de 1600 mètres de dénivelé. Le snowkite est la dernière activité à s’être réellement développée en solide, notamment sur les grands pâturages de la Font d’Urle et du Col des Limouches.

Isère:
Autrans: ski alpin (Sure, Claret), tremplin, ski nordique (Gève et village)
Méaudre: ski alpin, ski nordique (Narces)
Lans-en-Vercors: ski alpin, ski nordique (vallée du Lans, Allières), stade des neiges
Villard-de-Lans: ski alpin (Côte 2000), ski de fond (Bois-Barbu)
Corrençon-en-Vercors: ski alpin (Clos de la Balme), ski nordique
Presles – Rencurel: ski nordique (Coulmes), ski alpin (au col de Romeyère)
Gresse-en-Vercors: ski alpin, ski nordique

Drôme:
Saint-Martin-en-Vercors: Ski nordique (Herbouilly)
Léoncel: ski nordique (le Grand Échaillon)
La Chapelle-en-Vercors: Ski nordique (Col de Carri)
Bouvante (Font d’Urle Chaud Clapier): ski alpin, ski nordique (Lente)
Saint-Agnan-en-Vercors (col Rousset): ski alpin, ski nordique, chiens de traîneau, biathlon
Vassieux-en-Vercors: ski nordique, chiens de traîneau

Au total, le Vercors offre 850 à 1000 kilomètres de pistes de ski de fond, 90 à 130 pistes de ski alpin, environ 80 remontées mécaniques et 10 écoles de ski. Afin de pérenniser leur activité et de faire face à des hivers sans neige, la plupart des stations de moyenne montagne du Vercors ont investi dans l’installation de canons à neige. Celles-ci ne sont pas sans impact environnemental (besoins en eau, additifs).

Randonnée
Les sentiers de randonnée officiellement balisés sont un moyen privilégié de découverte et de ressourcement pour les résidents et les visiteurs. La plupart du temps, ils empruntent la voie publique, notamment sur les anciennes voies de circulation passant des pas et des cols, et tissent un maillage fin sur le territoire.

Le massif se prête très bien à la pratique de randonnées et de sports en pleine nature, avec 2 850 kilomètres de sentiers pédestres balisés, 1 200 kilomètres d’itinéraires VTT et 800 kilomètres de sentiers équestres. La Tour du Vercors propose aux marcheurs 350 kilomètres de sentiers, à parcourir à la journée ou sur plusieurs jours. Il offre des liaisons avec le GR 9, le GR 91, le GR 93, le GR 95, et les Tours de Pays (Tour des Coulmes, Tour des Quatre Montagnes, Tour du Mont Aiguille), tandis que la traversée du Vercors (soixante kilomètres sur trois à cinq jours) vous permet de découvrir les Hauts-Plateaux de part en part sur un parcours similaire à la course de ski de fond. Quatre sites balisés existent en VTT: Villard-de-Lans – Corrençon, Autrans – Méaudre, Royans – Vercors et la Drôme – Vallée du Diois; il y a aussi les grandes traversées de massif;

Escalade
La géologie du Vercors offre de nombreuses possibilités d’escalade. L’ascension du Mont Aiguille en 1492 par le capitaine Antoine de Ville, sur ordre de Charles VIII à la suite de son voyage à Embrun, marque symboliquement la naissance de l’alpinisme, bien que les techniques employées – à l’utilisation d’échelles et de cordes – soient devenues peu utilisées. Mais les sites d’Archiane, de Presles ou des falaises surplombant la vallée du Drac permettent d’emprunter des itinéraires de difficulté variable. Le développement de cette pratique a commencé dans les années 1960 avec l’ouverture de nouvelles routes pour offrir actuellement 150 sites reconnus. La difficulté des parcours n’est pas à négliger, comme le prouve la mort de Lionel Terray et de son compagnon de corde Marc Martinetti en 1965 sur la face est des crêtes du Gerbier. Plus récemment, des sites ont été créés pour la pratique de la via ferrata.

Spéléologie et canyoning
La géologie du massif permet aux spéléologues d’assouvir leur passion grâce à de nombreuses cavités naturelles (grottes, scialets, etc.), au nombre de 3000 environ, parmi lesquelles les plus connues sont: le golfe du Berger, les cuves de Sassenage, le réseau Trou soufflant le La grotte Favot, la grotte Luire, la grotte de Choranche, la grotte Gournier et la grotte Bournillon. Le gouffre Berger a joué un rôle important dans l’histoire de la spéléologie: découvert par Jo Berger, il a été de 1954 à 1966 le «gouffre le plus profond» du monde et le premier à dépasser les 1000 mètres en 1956, avec exactement 1141 mètres de profondeur attestés en 1968, quinze ans après sa découverte, puis 1 271 mètres en 1988. Son exsurgence, les chars Sassenage, est ouverte au public.

En dehors de certaines des gorges citées ci-dessus et avec des niveaux de difficulté variables, il est possible de pratiquer le canyoning à Rio Sourd, au sud du parc, dans le Diois, mais la plus grande densité d’itinéraires se trouve sur les contreforts nord et est. ces descentes, le canyon des Écouges est l’une des plus grandes descentes d’Europe et celle du canyon du Furon sur la commune de Sassenage est la plus parcourue. La cascade du Moulin Marquis près de Choranche offre une pause de plus de 350 mètres. Sur les flancs nord, de nombreuses descentes se trouvent entre Grenoble et Valence: canyon de l’Étroit des Colombiers, canyon des Lavures, canyon du Versoud, canyon des Écouges, canyon de Neyron, canyon de Ruzand et canyon des Carmes.

Protection environnementale
Le parc naturel régional du Vercors englobe depuis le 16 octobre 1970 tout le massif ainsi que les espaces naturels environnants. En 2009, il s’étendait sur un total de 206 208 hectares dont 139 000 hectares de forêts, soit 48 communes en Isère et 38 en Drôme, pour une population totale de 46 000 habitants. Le territoire concerné par le massif du Vercors représente 186 500 hectares et 11 communes de l’Isère regroupant 9 000 habitants sont couvertes par le parc sans faire partie du massif.

A cette date, le parc a été constitué en Syndicat mixte dont la vocation est de contribuer à des actions de protection et de développement de son territoire et a son siège à Lans-en-Vercors. Il est administré par un Comité syndical composé de délégués élus dans les collèges qui élaborent le règlement intérieur de l’Union mixte et votent le budget. Il exerce toutes les fonctions réglementaires en vigueur sur le fonctionnement des syndicats et définit les pouvoirs qu’il délègue au Bureau syndical. Celui-ci met en œuvre la politique générale du parc en matière de protection et de valorisation des sites et monuments, la création d’équipements de qualité, la promotion de l’économie rurale et le développement des activités touristiques et culturelles. Il élit le président qui convoque les réunions du comité syndical et du bureau syndical.

Les trois objectifs qui ont conduit à sa création sont la protection et la valorisation des richesses, le maintien de l’activité économique et le développement de l’harmonie entre l’homme et l’environnement, auxquels s’ajoutent depuis 1996 l’accueil et l’information du public et, enfin, l’expérimentation et recherche. Parmi les principales réalisations du parc figurent la réintroduction du bouquetin des Alpes et du vautour fauve, le classement comme site Natura 2000, le balisage des sentiers de randonnée et le réaménagement des musées de Préhistoire et de la Résistance de Vassieux.

La réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors, également à cheval sur les deux départements, couvre une superficie de 16 600 hectares, dont 6 000 hectares de forêts (la plus grande réserve naturelle terrestre de France) et protège les plateaux situés à 1050 mètres d’altitude au sommet du Grand Veymont, dans la partie sud du massif, ainsi que le Mont Aiguille, de Villard-de-Lans et Corrençon-en-Vercors à Châtillon-en-Diois. Il a été créé le 27 février 1985 et la réglementation interdit toute atteinte à la flore, la faune et la richesse minérale, tout travail, tout trafic motorisé, toute publicité, toute activité industrielle ou commerciale, toute introduction de chiens (hors chiens de berger autorisés), tout incendie et camper. Des sentiers de grande randonnée sont aménagés, balisés par de simples abris, et permettent à 70 000 visiteurs par an de découvrir les Hauts-Plateaux.

Éducation
Le Vercors, terre de nature, d’histoire et d’expressions vivantes, bénéficie d’un riche réseau d’associations culturelles, d’éducation populaire, d’éducation à l’environnement, et même dédié aux transitions écologiques. Il contribue à des projets de restauration et de valorisation du patrimoine local; mène des actions d’éducation environnementale; organise ou participe à des événements; anime des programmes de recherche-action et gère deux musées: le Mémorial de la Résistance et le Musée de la Préhistoire.

Partager la connaissance du territoire pour mieux le préserver est une mission centrale du Parc Naturel Régional du Vercors. Les actions d’éducation environnementale et régionale facilitent l’émergence de comportements responsables. Construits en étroite collaboration avec des partenaires institutionnels et des écoles, les projets pédagogiques, proposés chaque année, amènent les jeunes à observer et questionner leur environnement culturel et naturel et à identifier les clés de compréhension de leurs relations avec les humains. Ces projets les incitent à exercer leur esprit critique et à devenir les éco-citoyens de demain.

La création artistique et culturelle offre des perspectives nouvelles et sensibles sur le projet du territoire, ses enjeux et son patrimoine en inventant un espace d’échanges et d’identification qui fédère autour de valeurs et d’aspirations communes. En synergie avec les acteurs institutionnels et associatifs, le Parc Naturel Régional du Vercors développe des initiatives créatives qui contribuent au partage, notamment en termes de savoir, et favorise son émergence à travers le soutien des acteurs culturels. Il soutient le développement de pratiques culturelles participatives et civiques à travers une multiplicité d’approches.

Rendre compte d’un territoire précieux mais fragile est l’une des missions centrales du Parc Naturel Régional du Vercors. La vocation de préserver les espaces naturels n’a de sens que si elle est comprise et partagée par le plus grand nombre. C’est pourquoi le Parc du Vercors cherche à transmettre le respect du vivant à tous les publics à travers toutes sortes d’horaires de rencontre, de la sortie terrain à la journée de formation … Éduquer à l’environnement: outils et ressources pédagogiques Le Parc Naturel Régional du Vercors encourage les gens expérimenter, connaître et comprendre les milieux naturels, mais aussi le fonctionnement de son institution, ses missions et les enjeux du Vercors. Elle produit et met à disposition du matériel pédagogique pour les projets d’enseignants, d’éducateurs ou d’animateurs en environnement: jeux, fiches découverte, cahiers, expositions et cas.