Valence, Drôme, Auvergne-Rhône-Alpes, France

Valence est une ville du sud-est de la France, préfecture du département de la Drôme région Auvergne-Rhône-Alpes. Ville romaine à l’histoire riche, la ville de Valence recèle de nombreuses merveilles en termes d’archéologie, d’architecture et de paysage. Située au cœur du corridor du Rhône et soumise à un climat méditerranéen, Valence est souvent qualifiée de «porte du Sud». Entre Vercors et Provence, sa situation géographique attire de nombreux touristes.

La commune, fondée en 121 avant JC, après l’invasion de Gallia Narbonensis par les Romains, elle se déplaça rapidement pour devenir le plus grand carrefour derrière Lyon. Avec son importance croissante, Valence acquiert le statut de colonie romaine.

Au fil des siècles, la ville grandit et grandit. Aujourd’hui, de nombreux vestiges du Moyen Âge, de la Renaissance, mais aussi des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles sont visibles dans le centre-ville. La ville est historiquement rattachée au Dauphiné, dont elle forme la deuxième plus grande ville après Grenoble et fait aujourd’hui partie du réseau des Villes et Terres d’Art et d’Histoire de France.

Valence possède de beaux monuments comme la Maison des Têtes, construite entre 1528 et 1532 par Antoine de Dorne, la cathédrale Saint-Apollinaire, construite entre 1063 et 1099 sous l’impulsion de Mgr Gontard, ou la fontaine monumentale de l’architecte Eugène Poitoux. La ville possède de nombreux monuments historiques, dont la plupart se trouvent dans le Vieux Valence.

La ville propose des sentiers de découverte à travers les jardins et les canaux qui la traversent sur plus de 17 km. Des sentiers longent les berges où évolue une faune diversifiée. Inscrite sur la liste des villes et villages fleuris de France, Valence est l’une des dix-sept communes de l’ancienne région Rhône-Alpes à être labellisée «Quatre fleurs» par le concours des villes et villages fleuris.

Histoire
Dominant les flots du Rhône, Valentia la «vigoureuse» occupe un site privilégié de trois terrasses alluviales. C’est avec la conquête romaine qu’elle est entrée dans l’histoire.

Au Ve siècle, le contrôle de Valentia passa des Romains aux Alains et autres barbares: en 413, les Goths sous Ataulf assiègent et capturèrent le frère de l’usurpateur Jovinus, Sebastianus, à Valentia pour le compte de l’empereur Honorius. En 440, les Alains dirigés par Sambida reçurent des terres désertes à Valentia par les Romains. Trois ans plus tard, Aetius installa les Bourguignons dans la région, sous le roi Gondioc qui devint une partie du royaume des Bourguignons. Son fils, Chilpéric II, a gouverné Valence de 473 à 493 quand il a été tué par son frère Gundobad. Clotilde, la fille de Chilpéric, épousa Clovis, le roi des Francs, en 493. Le fils de Clovis, Childebert I, attaqua les Bourguignons en 534, ajoutant leur territoire au royaume franc. La ville est ensuite tombée successivement sous le pouvoir des Francs, les Arabes d’Espagne,

Moyen Âge
Vers 800, une nouvelle cathédrale Saint-Estève (de Saint Etienne) a été construite à la place du baptistère, avec un choeur exposé ouest. Il est construit symétriquement à l’église Saint-Jean-l’Évangéliste. Il abritait de nombreuses reliques: celles des saints Apollinaire, Cyprien, Corneille, Félix, Fortunat, Achillea et un fragment de la Sainte Croix. Le quartier épiscopal comprenait également des logements pour les chanoines, regroupés autour d’une cour-cimetière, et une église ronde, Notre-Dame-la-Ronde. Au début du IXe siècle, peut-être avant, la muraille romaine est élevée avec des murs construits à rouleaux. En 890, la veuve du roi de Provence Boson, fait couronner leur fils Louis III roi de Provence à Valence. En 1029, l’archevêque de Vienne investit Guigues III, dit «le vieil homme» du comté de Viennois. Il appartient à la famille des comtes d’Albon, qui a tenu la région pendant plusieurs décennies, occupant fréquemment le comté et l’évêché de Valence. La région subit encore les raids des Sarrasins à la fin du IX et X siècle.

Le Rhône est parfois présenté comme la frontière entre le royaume de France et le Saint Empire Romain dont Valence fait partie jusqu’au XV siècle, mais c’est surtout un lien entre les différents pays qui le bordent. L’évêché de Valence, comme la principauté rivale, le comté de Valentinois-Diois, s’étend également sur les deux rives. C’est aussi un axe commercial important, notamment pour le sel, qui profitera à la ville qui garde pour trace le nom de la rue « Saunière », anciennement le nom d’une des quatre portes de Valence, celle qui donnait au sud .

La ville profite également de sa position à un point de changement du régime des vents dans la vallée du Rhône: au Moyen Âge, les bateaux ne remontaient le fleuve que par remorquage au col, ou par sang (par les hommes). Au nord de Valence, l’ascension pourrait se faire à la voile (mais pas toujours). A la fin du XV siècle, elle était même la capitale du remorquage car outre cet avantage dû au vent, c’est une étape dans une journée de Lyon, et un carrefour et dans les montagnes. Enfin, remonter le Rhône est particulièrement difficile à Valence, ce qui a provoqué des arrêts forcés. Plusieurs Valentinois étaient spécialisés dans le courtage de transporteurs. Les transporteurs tiraient de gros bateaux ou des trains barques, par équipes de quelques dizaines à plusieurs centaines d’hommes. Chaque homme tirait une masse d’environ une tonne. Ce mode de remorquage régresse fortement à la fin du XVe siècle, pour être remplacé par le remorquage des chevaux,

La ville, à l’abri des crues du fleuve et protégée par ses remparts, est une étape sur la route de pèlerinage de Compostelle. La vie religieuse prend vie, la cathédrale Saint-Apollinaire est construite ainsi que l’abbaye Saint-Ruf qui au Moyen Âge était le chef de l’ordre d’une grande congrégation de chanoines réguliers. Cette abbaye, fondée en 1039 dans la banlieue d’Avignon, fut transférée à Valence en 1158. Deux personnalités importantes se battent pour le pouvoir sur la ville: l’évêque et le comte de Valentinois.

Le boom économique se traduit par le développement des villes, notamment du côté du Rhône: la rivière (Riperia) connue aujourd’hui, moins poétiquement, «ville basse»; la Ville Nouvelle, au nord de l’ancienne porte Pomperi et du Bourg-Saint-Pierre, s’est formée autour de l’abbaye Saint-Pierre, qui a engendré la ville actuelle de Bourg-lès-Valence. Ailleurs, sur la terrasse du milieu, les logements hors murs sont associés à des fondations religieuses: la Commanderie des Hospitalières, la Porte Tourdéon, l’Abbaye Saint-Félix, la Porte Saint-Sulpice, la Commanderie des Templiers à Faventines, le prieuré bénédictin de Saint-Victor à le sud près de l’ancienne Via Agrippa, et peut-être, plus au sud,

Après la disparition du comté de Valentinois, incorporé à la province du Dauphiné, le dauphin Louis II de Poitiers-Valentinois peut imposer un hommage à l’évêque et à l’abbé de Saint-Ruf (abbé exonéré et immuniste): Valence est donc incorporée dans la province du Dauphiné. A la mort de Louis II, qui en fut le dernier chef, le Valentinois fut vendu en 1419 par ses héritiers, sa fille Louise de Poitiers (veuve de Humbert VII de Thoire et Villars) ou ses proches parents, à Charles, dauphin, alors roi . de France (Charles VII). Le comté de Valentinois fut rattaché à la couronne de France en 1424.

La seconde moitié du XVe siècle et le début du XVIe siècle est un âge d’or pour la cité médiévale, matérialisé par la Maison des Têtes et le pendentif. Fondée le 26 juillet 1452 par le Dauphin Louis, futur Louis XI, l’Université de Valence se développe rapidement. Des professeurs renommés de divers pays, comme Jacques Cujas, ont forgé sa réputation en enseignant le droit, la théologie, la médecine et les arts. Après son sacre, Louis XI confirme sa préférence en envoyant ses lettres patentes destinées à l’université le 12 octobre 1461. En mars 1480, le roi soutient toujours son université préférée.

Alors que la ville basse accueille un port et un arsenal, la cité médiévale reste enfermée dans le rempart du Bas Empire, renforcé en 1570 sous Charles IX. Malgré ce repli de la ville dans ses murs, le sort de Valence reste lié au Rhône, axe commercial majeur mais aussi frontière entre le Royaume de France et le Saint Empire Romain jusqu’au XVe siècle. La création d’une université en 1452 a participé à l’éveil intellectuel de la ville. Le Dauphin Louis fit de nombreux séjours à Valence qui, en signe d’allégeance, lui donna une porte de ville, la porte de Saunière et quelques maisons environnantes. Il en fit un « palais delphinal », occupé par la suite par l’ordre religieux des Récollets. Devenez Louis XI,

Au XVIe siècle, ses fonctions militaires se développent avec la construction d’une citadelle. De nombreux hôtels particuliers et résidences bourgeoises fleurissent alors à l’intérieur des remparts. La Maison des Têtes est l’un des joyaux de cette architecture surprenante par la profusion et la richesse de son décor sculpté dans la pierre. Cette période prend fin brusquement en 1562 lorsque la ville est occupée par les troupes du baron protestant des Adrets, François de Beaumont: tous les édifices religieux de Valence sont partiellement ou totalement détruits, dont la cathédrale Saint-Apollinaire et la cathédrale Saint- Abbaye de Ruf, tous deux gravement touchés. L’abbaye d’Épervière n’a jamais été reconstruite, les chanoines choisissant de reconstruire leur monastère au début du XVIIe siècle autour de leur prieuré Saint-Jacques. Le bâtiment de l’abbaye Saint-Ruf, de structure romane,

François Rabelais étudie à Valence en 1532, avant de s’installer à Lyon, grand centre culturel où fleurit le commerce de la librairie. Charles IX traverse la ville lors de son tour royal de France (1564 – 1566), accompagné de la Cour et du Grand du royaume: son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine. Le tournant majeur a eu lieu au XVIIe siècle, qui a vu fleurir une multitude d’ordres religieux à Valence. La ville confirme alors ses fonctions religieuses, administratives et judiciaires au détriment du commerce. Le centre historique de Valence conserve encore son aspect médiéval avec ses ruelles étroites.

18ème siècle
Point stratégique de la vallée du Rhône, Valence est un lieu militaire depuis sa création et comptait 7 100 habitants dans les années 1700. C’est à eux que revient l’hébergement des soldats et c’est d’ailleurs pour limiter ce fléau qu’une délibération municipale propose, dès 1714, la construction de casernes dans l’actuelle rue Bouffier. Rapidement insuffisante pour loger les 12 000 hommes et 20 000 chevaux d’un camp provisoire de cavalerie, la ville investit 190 000 livres pour l’installation de nouvelles casernes dans le quartier de Rollin, au nord de la route des Romains.

C’est à Valence que l’épopée de Louis Mandrin, le passeur qui a défié la ferme générale et redistribué le produit de ses vols, s’est terminée en mai 1755. Après avoir passé plusieurs jours dans la prison de la ville, Mandrin est condamné à mort: il est conduit à place des Clercs où l’échafaudage est érigé, il est ensuite roulé jusqu’à la mort. Son corps a été exposé après sa mort, pendant trois jours, et de nombreuses personnes sont venues lui rendre un dernier hommage, sa popularité grandissant. La mort de Mandrin sur la roue de Valence marque la fin de ses actions mais aussi le début d’une légende comme le

Napoléon Bonaparte fut affecté à cette ville de 1785 à 1786 dans le régiment d’artillerie de La Fère. Il y fit par la suite de nombreux séjours. Il reviendra en effet plusieurs fois à Valence. Il traversa la ville notamment le 12 octobre 1799 à son retour de l’expédition égyptienne, et offrit à son ancienne logeuse venue le saluer à la poste, un cachemire d’Inde (offert aux Sœurs du Saint Sacrement), une boussole et une cuillère à poudre (données au musée de Valence en 1862). Il rencontra également le même jour le futur cardinal Spina qui négociera le Concordat en 1801 au nom du pape Pie VII.

19ème siècle
Ce n’est qu’au XIXe siècle que la Ville sort de ses remparts, remplacés par des boulevards en 1860. Valence se développe alors en éventail autour de son centre ancien. Peu avant la IIIe République, Valence subit de nombreux réaménagements urbains. Il remplace ses remparts par de belles façades cachant la vieille ville, et développe de nouveaux espaces publics. Le musée d’art et d’archéologie est inauguré en 1850, les boulevards remplacent les fossés militaires en 1860 et la mairie est créée en 1894. Le Champ de Mars, créé quelques années avant la Révolution, devient le lieu de promenade privilégié de Valence et visiteurs tout au long du XIXe siècle. La vue panoramique que l’on découvre depuis cette terrasse, sur le Rhône, les Monts du Vivarais, et les ruines du Château de Crussol, est très appréciée et fait même la fierté de ses habitants.

Depuis des décennies, l’augmentation de la population (26 000 habitants en 1900) et l’évolution des modes de vie ont conduit à de nouveaux besoins, dont la création d’un parc public. Cependant, compte tenu du prix élevé (240 000 francs) demandé par les vendeurs, le maire Jean-François Malizard hésite et envisage de n’acheter que la moitié du terrain. Craignant que le terrain ne soit vendu à des promoteurs privés, le conseil municipal décide d’acquérir l’ensemble de la parcelle lors de la séance du 20 décembre 1900. Cependant, l’achat ne se concrétise pas. En octobre de l’année suivante, Théodore Jouvet, un retraité qui fit fortune dans le commerce du vin, proposa d’offrir à la commune la somme nécessaire à l’acquisition de la parcelle. En 1905, le parc Jouvet, du nom de son bienfaiteur, est créé et devient le parc le plus visité de la ville.

Au XXe siècle, alors que la Valence de demain se développe sur les terrasses supérieures, la ville d’hier «aux souvenirs romains» n’est pas oubliée et connaît une rénovation réussie. En s’appuyant sur son passé,

A l’aube du XXe siècle, la commune de Chalamet et l’Etat entreprennent d’importants travaux dans ce quartier du centre-ville: par Alphonse Clerc construction d’un nouveau pont de pierre sur le Rhône en remplacement du pont métallique Marc Seguin (pont de pierre qui sera lui-même remplacé par le pont Frédéric-Mistral (1967) suite à sa destruction pendant la Seconde Guerre mondiale), le remblayage et l’alignement de l’avenue Gambetta, l’agrandissement et la modernisation du port de plaisance de l’Épervière, la création d’une place publique (Place de la République) à proximité le pont et la construction d’un nouveau collège (actuel Lycée Émile Loubet) au sud du Champ de Mars. La plupart de ces grands travaux ont été réalisés par Émile Loubet, devenu président de la République (1899-1906).

20ième siècle
Au XXe siècle, alors que la Valence de demain se développe sur les terrasses supérieures, la ville d’hier «aux souvenirs romains» n’est pas oubliée et connaît une rénovation réussie. En s’appuyant sur son passé.

Économie
Point focal des grands axes nord-sud européens et porte d’entrée du sillon alpin pour les liaisons est-ouest vers l’Italie et la Suisse, le territoire de l’agglomération valencienne se développe autour d’entreprises innovantes, d’un enseignement supérieur, de pôles d’excellence et d’un environnement économique. offre foncière. Le développement de l’économie de Valence est favorisé par la proximité de grandes métropoles comme Lyon ou Genève et, grâce aux axes de transport, des grandes capitales européennes.

Le développement économique de Valence peut aussi compter sur un territoire qui produit de la richesse dans l’industrie agroalimentaire, des hautes technologies avec la présence de grands groupes dans l’électronique ou l’aéronautique, de nombreuses PME innovantes et un pôle universitaire d’importance comme dans l’image animée et le savoir avec la présence de grands studios d’animation reconnus internationalement pour la qualité de leurs productions.

L’agglomération valencienne, de par sa position géographique et stratégique au carrefour des principaux flux européens, bénéficie d’infrastructures exceptionnelles et multimodales: la gare de triage, le port de commerce de Valence: desserte fluviale et maritime par le Rhône, par le canal du Rhône à la Méditerranée et par accès au gabarit Freycinet au nord, un accès autoroutier à l’A7 et un embranchement vers l’Isère et l’Italie (A49), une branche ferroviaire donnant accès aux flux Europe-Méditerranée et à l’Italie.

Valence abrite le siège de la marque Crouzet (aéronautique, automatisme, électronique, micro mécanique, défense); usines du groupe Thales (groupe d’électronique spécialisé dans l’aéronautique, la défense et les technologies de l’information avec 720 collaborateurs sur le site de Valence); usines de la marque Scapa (équipements sportifs); les usines d’Agrana Fruit (fabrication de boissons et conserves de fruits); les usines de la société Andros (fabrication de conserves de fruits et de biscuits sucrés), les usines de la société Allopneus (vente de pneus), le siège de la société de production Folimage (production de films d’animation); mais compte aussi sur son territoire communal et ses usines d’agglomération et entreprises de métallurgie, d’électronique, de mécanique de précision, et d’agroalimentaire (comme les usines des Cafés Pivard et des brioches Pasquier).

Valence est également le siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Drôme (CCI de la Drôme), qui gère plusieurs installations dont le port de plaisance de l’Épervière, le port de commerce de Valence et l’aéroport de Valence. -Chabeuil (tous trois situés dans l’agglomération).

Héritage historique
De nombreux monuments de la ville de Valence sont protégés au titre des monuments historiques. Beaucoup de ces monuments se trouvent dans le Vieux Valence.

Ancien palais consulaire
Au début des années 1920, une décision du conseil municipal prévoyait de moderniser la vieille ville et d’aligner les bâtiments de la rue du Palais pour créer un espace régulier. Le président de la Chambre de commerce a saisi cette opportunité pour faire racheter le terrain par la Chambre afin de construire un nouvel hôtel consulaire. En effet, depuis 1879, la Chambre de Commerce est locataire de la maison Clerc, frappée par l’alignement par les mesures d’embellissement devant le palais de justice. Les chambres consulaires désignent les chambres de commerce et d’industrie dont le rôle est de représenter les intérêts des entreprises commerciales et industrielles auprès des pouvoirs publics et de leur apporter soutien et assistance. Le bâtiment qui abrite une salle consulaire s’appelle un palais ou un hôtel consulaire.

Le Palais Consulaire de Valence a été inauguré en 1927, construit selon les plans de l’architecte Louis Bozon. Il allie classicisme et modernité en inscrivant, sur un cadre classique, un décor moderne de bandes d’entablement et de moulures courbes, de balustrades et de balcons en ferronnerie de style Art Déco. Sur la façade il y a une base bossée, de grandes ouvertures semi-circulaires, des colonnes cannelées dans les coins coupés du bâtiment. Les modillons et les denticules sont des éléments décoratifs empruntés au langage classique. Ces éléments animent la rigueur du bâtiment en créant des courbes et en cassant les angles vifs de la façade. L’aménagement intérieur forme un ensemble décoratif homogène et cohérent, dû à une étroite collaboration entre architecte et artisans: vitraux dans les salons d’honneur, ferronnerie de l’escalier monumental, éclairages, vasques, peinture murale.

Hôtel de ville de Valence
À l’époque médiévale, les premières assemblées municipales se réunissaient dans le quartier Saint-Jean, centre artisanal et économique de la ville. Jusqu’au 19 e siècle, il n’y a pas de bâtiment construit spécifiquement pour les fonctions municipales. La vétusté du dernier bâtiment pousse la municipalité à envisager un vrai projet. Après avoir occupé pendant plusieurs siècles différents sites (maison de la confrérie, maison Saint-Antoine, partie de l’ancienne abbaye Saint-Ruff) la mairie de Valence s’installe en 1808 dans les bâtiments de l’ancien couvent Sainte-Marie, cédé à la ville en 1806 par l’empereur Napoléon Ier; lieu où il reste jusqu’à ce qu’il soit reconstruit au même endroit.

Après diverses tentatives de réparations et d’agrandissements impliquant le théâtre, la mairie et le marché aux céréales, refusées par le Conseil national des bâtiments civils, ce n’est qu’en décembre 1889 (près de cinquante ans après le théâtre) que la Ville lance un concours national, le premier , pour un bâtiment neuf avec un budget de 400 000 Fr. Il reçoit 77 projets qui, pour préserver leur anonymat, portent des devises diverses et parfois surprenantes, telles que Nil, Clarté, Être juste et ne craindre rien, Grandir et se multiplier, Come what may, Jack, Sans mode, La Lessive, Volens Nolens , Qui non azardo non Gagno, Sic, Bégonia, Lou soleo luisé per tou le mondé, Très bien (ol raïte), pour n’en citer que quelques-uns.

Son architecture éclectique, caractéristique du XIXe siècle, emprunte au classicisme avec sa façade à trois pans de façade aux ouvertures régulières, comme au Moyen Âge et à la Renaissance remises au goût du jour par Viollet-le-Duc avec son beffroi central, ses meneaux fenêtres … Sa composition intérieure comprend un vestibule ouvrant sur un grand escalier monumental menant aux salles d’apparat de la fonction municipale situées sur la façade principale; salle du conseil municipal et salle des mariages séparés par une salle de réception ouvrant sur la place de la Liberté par un balcon destiné aux proclamations. Les services municipaux sont «rejetés» sur les côtés et à l’arrière du bâtiment. Les symboles sont forts: allégorie de la Loi et Suffrage Universel du sculpteur lyonnais Lamotte entourant l’horloge du beffroi,

Kiosque Peynet
La prolifération des pupitres à musique au milieu du XIXe siècle est liée au développement de sociétés musicales, chorales et orchestres populaires qui se produisent régulièrement. Un premier kiosque à musique est érigé au centre du Champ de Mars en 1862. Conformément aux codes architecturaux de l’époque, il est construit sur un socle en calcaire et composé de piliers en fonte surmontés d’une toiture en zinc mouluré, ornée de lyres. Remplacé en 1890 par le kiosque actuel, dessiné par Eugène Poitoux, il doit son nom à l’illustrateur Raymond Peynet qui, à Valence en 1942, a donné naissance à ses célèbres amants. Son croquis du kiosque à musique abritant un violoniste et un admirateur fera le tour du monde. En 1966, en présence de Raymond Peynet, le kiosque à musique de Valence est officiellement nommé, classé monument historique en 1982.

Inscrit aux Monuments Historiques depuis 1982 et œuvre de l’architecte Eugène Poitoux, le kiosque Peynet est un kiosque à musique qui a inspiré Raymond Peynet en 1942 à ses célèbres amants. Ces «amoureux» voyageront à travers le monde et orneront de nombreux objets. Raymond Peynet travaille donc à un rythme plus que soutenu pour de nombreux journaux. Devenu célèbre, Peynet revient à Valence en avril 1966 pour baptiser le kiosque qui portera désormais son nom.

Les amoureux de Peynet ont inspiré la chanson Les amoureux des bancs publics de Georges Brassens. Ils étaient déclinés en timbres en 1985 en France, en cachet de Saint-Valentin dans l’Indre tous les 14 février, en cartes postales, en poupées, en livres, sur médailles, en statues (comme celle élevée à Hiroshima au Japon). Objet d’une quête inlassable de milliers de collectionneurs, le petit couple est célèbre dans le monde entier. Le Japon possède deux musées Peynet (à Karuizawa et Sakuto), tandis qu’à Hiroshima, une statue des Amoureux fait face au mémorial de la bombe atomique. Il y a aussi un kiosque et un musée dédié à la créatrice dans la petite ville de Brassac-les-Mines, dans le Puy-de-Dôme d’où était originaire la mère de Peynet, Isabelle Bard.

Bourse du travail
Créée en 1896 et après avoir été temporairement installée dans des locaux délabrés, la Bourse du Travail de Valence s’installe dans un immeuble nouvellement construit place de la Pierre, à l’emplacement d’un ancien marché couvert. Inauguré le 13 mars 1904, il conserve sa structure, un vaste espace rectangulaire dont le toit est soutenu par quatre rangées de colonnes. Le projet consiste en la construction d’une façade sur la place et le réaménagement intérieur du bâtiment d’origine en une salle de 400 places, des salles pour les syndicats, une salle de réunion et une bibliothèque. En 1927, le bâtiment est surélevé d’un niveau, permettant d’offrir trois chambres supplémentaires. Depuis le départ des syndicats dans les années 80, le site accueille occasionnellement des expositions et tend à affirmer sa vocation culturelle.

Gare de Valence
Le quartier de la gare est pleinement développé dans la seconde moitié du XIXe siècle. Inaugurée en 1866, la gare de Valence exprime deux types d’architecture radicalement différents: le bâtiment voyageurs est une tradition classique, tandis que la halle métallique exprime le parti de l’industrie. Construit par Louis-Jules Bouchot, architecte en chef de la Compagnie des Chemins de fer, le bâtiment des passagers reprend les principaux motifs du Grand Trianon de Versailles, avec un bâtiment central flanqué de deux ailes en retrait. La halle métallique est un ingénieur en architecture mettant en œuvre les nouvelles techniques du 19ème siècle. Suite à son effondrement en 1901, des travaux de restauration et d’agrandissement ont été effectués entre 1903 et 1908, donnant au bâtiment son aspect actuel. La façade est classée monument historique en 1982.

La Maison Dupré la Tour
Cette villa urbaine est située au début du XVIe siècle par la famille Genas, dont la fortune est liée au commerce du sel. Propriété Dupré Family Tour au 18ème siècle, elle appartient à la Ville de Valence depuis 1974. La maison est divisée en deux bâtiments principaux disposés autour d’une cour centrale. La pièce inférieure possède une cheminée, une pierre à laver et un potager. Dans la cour, une tourelle abrite un escalier à vis qui concentre l’essentiel du décor Renaissance, dont le style abouti suggère l’intervention d’un artiste italien. Des pilastres ornés de figures anciennes et de candélabres supportent un linteau dont la frise sculptée s’inspire du répertoire mythologique gréco-romain. Cet ensemble décoratif exceptionnel fait de cette demeure un joyau de la Renaissance à Valence.

La maison maure
La Maison Maure a été construite en 1860 à la demande de M. Ferlin sur un terrain proche de l’ancienne préfecture dont il ne reste que le portail, le bâtiment ayant été détruit par les bombardements en août 1944. Le bâtiment, dont la façade principale, d’une quarantaine de mètres, domine rue Gaston Rey, contraste avec les vieux bâtiments qui l’entourent. Sa réalisation coïncide avec les débuts d’un programme d’urbanisme rationaliste pour le quartier, impliquant l’élargissement de la rue Gaston-Rey et l’alignement de toutes les façades sur la préfecture située au bout de la rue, à l’ouest. Son propriétaire, M. Ferlin, est donc contraint d’adapter sa maison à la forme asymétrique de la parcelle. Le bâtiment témoigne du goût pour l’orientalisme qui a balayé la France à partir des années 1830, une tendance qui a inspiré la peinture, la littérature, la sculpture … En architecture, ce mouvement est caractérisé par l’utilisation d’arcs en fer à cheval et d’arabesques. sinueux, entrelacés et nombreux motifs géométriques.

Cette maison annonce une rupture avec l’architecture traditionnelle et l’académisme néoclassique. En centre-ville, il contraste avec tous les bâtiments anciens qui l’entourent. Original, son décor rappelle les merveilles de l’Orient, dans un contexte de rationalisation et d’alignement des centres urbains qui a eu lieu au XIX e siècle. A partir du 19 ème siècle, la présence française en Afrique du Nord s’accompagne d’un engouement pour les artistes de l’art oriental. Peintres, designers, architectes voyagent en Orient pour découvrir de nouvelles sources d’inspiration qui surgissent alors dans l’art occidental: c’est la naissance de l’orientalisme. En architecture, ce mouvement se caractérise par l’utilisation de décors orientaux avec des arcs en fer à cheval, des arabesques sinueuses, des entrelacs et de nombreux motifs géométriques.

En 1858, M. Ferlin a acheté un terrain dans la rue de la préfecture. Il appartient à la ville d’élargir cette rue à 14 mètres et d’aligner toutes les façades sur la préfecture. Ferlin sera donc contraint de construire un bâtiment asymétrique avec un mur de 2 m à l’est et un mur de 4 m à l’ouest. Fréquentant les cercles artistiques de la ville, il choisit pour sa façade de puiser dans le répertoire oriental: qui vaudra donc le surnom de l’édifice de « La Mauresque à Ferlin ». La modernité de la Maison réside également dans le matériau utilisé pour la première fois à Valence. Le premier niveau est en pierre de taille, mais les niveaux supérieurs sont constitués de grandes dalles de béton moulé.

La Maison Maure a retrouvé ses couleurs (rouge, vert et bleu) grâce à la restauration de sa façade en 2019. Si le rez-de-chaussée en pierre froide, très dure, avait résisté au passage des années, les niveaux supérieurs, en calcaire tendre , et donc plus facile à sculpter, étaient beaucoup plus abîmés, les décorations fortement érodées .. Une des particularités de ce bâtiment est qu’il n’est pas protégé de la pluie par une corniche: l’eau coule de la façade, la ciselant, elle s’infiltre la pierre, la rendant plus sensible au gel. La pierre, après avoir été nettoyée, a été reconstituée afin de recréer le décor. Les deux gargouilles ont été renforcées par des chevilles, pour des raisons esthétiques et aussi de sécurité. Pour protéger le haut des façades, un revêtement de plomb recouvre désormais le décor de la couronne à travers lequel de l’eau s’est infiltrée. Les descentes pluviales ont été refaites. Le plus spectaculaire, cependant, est le retour de la polychrome, les 1 er et 2 e niveaux. La façade a été soigneusement observée pour des traces d’ocre rouge et vert pâle qui avaient presque entièrement disparu. Les décors peints ponctuent et renforcent les décors en pierre.

Tribunal
Le palais de justice occupe le site de l’ancienne abbaye royale de Vernaison, communauté cistercienne de sœurs installée à Valence au début du XVIIe siècle. Après la Révolution, les bâtiments sont attribués au tribunal correctionnel et à la gendarmerie. Le bâtiment étant mal adapté à ses nouvelles fonctions, un nouveau palais de justice a été construit en partie sur le site de l’ancien couvent. Il a été inauguré en 1836 et sera agrandi et modifié plusieurs fois. La façade principale, au nord, est inscrite sur l’emplacement de la chapelle, du cloître et des jardins des religieuses. Il date de 1861, lorsque les arcades précédemment ouvertes ont été fermées. La partie sud a conservé sa façade d’origine, visible depuis la cour intérieure du bâtiment. Le palais de justice de Valence,

Le monument aux morts
En 1919, Valence crée une commission chargée de planifier la construction d’un monument aux morts. L’architecte Henri Joulie propose une œuvre moderne et originale, déclinée en trois parties symbolisant la Victoire, le Sacrifice et l’Hommage, constituant ainsi un ensemble architectural monumental. Les figures de la Victoire et du Poilu sont l’œuvre du sculpteur drômois Gaston Dintrat avec lequel l’architecte s’est associé. Inauguré en mars 1929 dans le parc du Jouvet, il bénéficie d’éléments décoratifs naturels et s’inscrit dans un espace intime et collecté. Il porte les noms des 736 martyrs morts pour la patrie. Valence remplit ainsi son devoir de mémoire avec un monument qui serait « l’un des plus remarquables parmi ceux érigés en France pour commémorer le terrible cataclysme »,

Maison des têtes
Antoine de Dorne, professeur de droit à l’université et consul de la ville, est le premier propriétaire connu de cette résidence urbaine qu’il avait construite vers 1530, à son retour d’un voyage en Italie. La façade sur rue présente des décors gothiques flamboyants caractéristiques: un réseau complexe de moulures, de fenêtres à meneaux et de croisillons, un bestiaire fantastique… Ce dernier côtoie des décors Renaissance, dont les nombreuses têtes de médaillons. La maison fut achetée en 1794 par la veuve du libraire Pierre Aurel, dont le fils, proche du jeune Bonaparte en garnison à Valence, fut recruté comme imprimeur en chef de l’armée d’Égypte. Depuis les années 1960, des restaurations ont permis à cette résidence urbaine de retrouver sa splendeur d’antan. Propriété de la Ville de Valence, il abrite aujourd’hui un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine.

Maison du drapier
Du Moyen Âge au XIX e siècle, l’industrie textile est bien implantée à Valence. La présence de canaux dans la ville a favorisé l’installation de foulons et de tanneurs. De riches marchands indiens mais aussi des drapiers s’installent progressivement dans la ville basse et dans la ville de Bourg-lès-Valence. Autrefois, les draps étaient en laine et tissés à la main sur des métiers à tisser. De l’élevage ovin à la fabrication artisanale de feuilles, l’industrie lainière a joué un rôle prépondérant dans le développement économique de l’Occident. Les origines de cette activité sont attestées depuis l’époque médiévale. La construction de cette maison remonte au 13 ème siècle. C’est la plus ancienne maison en pierre connue de Valence. Il est situé dans le vieux quartier où les bourgeois, artisans et commerçants se réunissent par activité. L’église Saint-Jean et la maison commune, qui n’existe plus,

Cette maison est traditionnellement appelée La Maison du Drapier car elle domine un quartier situé au bord du canal de la Currière où se trouvent les grands magasins de fabrication de plaques. La forme de sa façade avec une porte cochère et trois arcs de magasin, indique qu’elle appartenait à un riche marchand. La maison conserve un aspect médiéval malgré de nombreuses restaurations du XIXe siècle. Les arcades de magasins au rez-de-chaussée sont caractéristiques d’un établissement commercial médiéval. Ils ouvrent largement la maison sur l’extérieur et permettent à l’artisan-commerçant d’installer son étal dans la rue puisqu’au Moyen Âge, les clients n’entrent pas dans les magasins. Les ouvertures sont larges. Ils sont surmontés de linteaux plats, exceptionnellement hauts et lourds. Afin d’alléger le poids des linteaux et des murs qui les surplombent, des arcs en relief bicolores répartissent les charges sur les côtés. Le premier étage a deux grandes ouvertures dites squelette, formées de deux baies jumelles, avec des arcs légèrement brisés. Les petits chapiteaux crochus sont caractéristiques de la période gothique.

Canaux de Valence
Les canaux et ruisseaux de Valence forment un réseau d’environ 40 km, dont 17 km en plein air qui traversent et agrémentent différents quartiers de la ville. La présence de cette eau dans la ville conditionne la vie des habitants, passés et présents. Considérés comme un avantage ou un inconvénient, les usages de ces canaux urbains évoluent dans le temps. La fondation de la ville de Valence remonte à la période antique. On suppose que les Romains canalisaient les eaux naturelles descendant du Vercors. Cependant, les premiers documents écrits attestant l’utilisation et la gestion des canaux datent du Moyen Âge. Les moines utilisent et canalisent l’eau pour entraîner les roues de leurs moulins à huile, moutarde et blé … L’eau permet également d’irriguer champs et vergers grâce à un système complexe de by-pass et de vannes. Puis petit à petit, faute d’entretien, de nombreux canaux se bloquent et débordent de leurs lits. Aujourd’hui, les canaux sont principalement utilisés pour l’arrosage des jardins et des petits potagers privés. Des mesures de protection de la biodiversité ont été mises en place pour protéger tous les animaux et plantes qui vivent dans l’eau ou sur les berges.

Patrimoine naturel et écologique unique en France, les canaux accompagnent Valence depuis l’époque romaine. Le nom de Valence viendrait également de trois mots celtiques: «val» (eau), «len» (plaine) et «ty» (habitation) et signifierait «lieu habité riche en eau». A l’époque ces rivières permettaient aux habitants de satisfaire de nombreux besoins et activités: pêche, irrigation, lavage, trempage, force motrice pour les moulins à blé, huile, foulon et soie. Ils sont aujourd’hui un lieu de promenade pour beaucoup de Valence. C’est dans les quartiers est de Valence, au pied d’un étage, la terrasse du séminaire, que prennent naissance les canaux (d’une longueur totale de 17 kilomètres et 40 kilomètres y compris les canaux d’irrigation secondaires). Très vite, le Valentinois va tenter de canaliser ces eaux formant des marais insalubres.

En effet, l’eau, utilisée pour l’irrigation, la consommation d’eau potable et les lavoirs, est aussi une source d’énergie précieuse pour le développement économique de l’époque. Les principaux (Charran, Thon, Moulins et Malcontents) traversent la ville d’est en ouest avant de se rejoindre pour former le canal de l’Épervière qui se jette ensuite dans le Rhône. Au XIXe siècle, les canaux perdent de leur importance et seront un peu oubliés, cachés par l’urbanisation, les immeubles de grande hauteur et les routes. Depuis quelques années, la municipalité entreprend des travaux de mise en valeur des routes, bordées de peupliers et de saules, le long de ces canaux. Des routes vertes ont été balisées le long des canaux Malcontents, Grande Marquise, Thibert, Charran et Californie. Des canaux qui continuent encore d’arroser les jardins aujourd’hui.

Patrimoine militaire

Caserne Baquet
La caserne dite d’artillerie «caserne Baquet» a été établie au début du XX e siècle sur le site et dans les locaux de l’ancien petit séminaire de Valence, fermé en 1907. Le ministre de la Guerre envisage alors d’installer un groupe d’artillerie lourde là, dans la mesure où la Ville accepte de céder l’immeuble au profit de l’État. Un an plus tard, il délibère sur la cession des locaux et des bâtiments du séminaire pour les affecter à une caserne pour recevoir le nouveau régiment d’artillerie créé au 14 e corps d’armée. Le 5 janvier 1911, un décret officiel attribue le site au ministère de la Guerre pour en faire une caserne d’artillerie.

L’unité du 1 er Régiment de Spahis de l’armée française sous l’arme de cavalerie blindée, est l’héritière des traditions du 1 er régiment de marche des Spahis marocains recréé pendant la 2 ème guerre mondiale par les Forces françaises libres, à partir d’éléments du 1er régiment des spahis marocains. Depuis leur nouvelle affectation, de nombreuses améliorations ont permis à la construction de l’ancien séminaire d’ajuster l’organisation des unités qui l’occupaient jusqu’aux dernières rénovations et constructions réalisées au début du XXIe siècle. Le quartier Baquet est aujourd’hui le dernier et unique lieu d’implantation militaire de la ville. Le 1er régiment de spahis, après un accueil temporaire à Latour-Maubourg, s’y est installé en 1984 et y vit depuis.

Latour-Maubourg
Nommée d’après la célèbre Drôme, le marquis de Latour Maubourg, Empire général, la caserne a été construite dans le dernier quart du XIXe siècle. Il complète ainsi le patrimoine militaire de Valence, déjà riche de quatre sites. Sa construction fut décidée en 1876, face au champ d’artillerie, un grand espace réservé aux exercices de tir. Conçu pour accueillir un régiment d’artillerie, c’est finalement le 5 e régiment de chasseurs à cheval qui s’y installe en juin 1879. Illustration parfaite de la caserne de cavalerie républicaine, il se compose d’un bâtiment central pour loger les soldats et de deux rangées d’écuries. quais. Les manèges situés dans l’axe du quartier et les entités pour l’entretien des chevaux ont disparu. Suite au départ des militaires en 1998, il est devenu la propriété de la Ville de Valence. Après une phase de destruction partielle des bâtiments et la réhabilitation de trois ensembles bâtis, les écuries accueillent des entreprises privées et des structures liées au pôle universitaire Latour-Maubourg. Quant au bâtiment central, il abrite le Centre des Médias-Archives Valence Romans Agglo.

Patrimoine religieux

Cathédrale Saint-Apollinaire
La cathédrale Saint-Apollinaire est l’un des plus anciens monuments de Valence. La première communauté chrétienne de Valence est au 3ème siècle après JC. Le premier évêque est attesté en 314. Plus tard, à l’époque romane, Gontard, évêque du diocèse, veut un édifice digne de son rang. Au 11 e siècle, une nouvelle cathédrale appelée Saint-Apollinaire est alors construite au cœur du quartier religieux. Il est situé au centre du quartier de la cathédrale et jouxte au sud l’ancien baptistère paléochrétien et le palais épiscopal, aujourd’hui musée. La cathédrale a été classée monument historique en 1869.

Situé à l’extrême sud-ouest de la vieille ville, sur la première terrasse de la ville avec vue sur le Rhône, le quartier de la cathédrale est parfaitement situé. Au Moyen Âge, le clocher de l’église servait de tour de guet pour surveiller la campagne environnante et la navigation sur le Rhône. Le palais épiscopal, ou résidence de l’évêque, est construit juste à côté de l’église. Ce palais, plusieurs fois transformé, est devenu en 1911 le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Valence. Au fil des siècles, la cathédrale a subi de nombreuses modifications. Consacrée le 5 août 1095 par le Pape Urbain II, elle fut détruite lors des guerres de religion et reconstruite exactement au XVII e siècle. Au 18 e siècle, l’évêque Alexandre Milo de Mesme réorganise richement son palais et son église. Il finance notamment le grand orgue et son écrin, un nouvel autel en marbre et des peintures. Le monument du pape Pie VI, mort à Valence en 1799 prisonnier du Directoire, fut placé dans le chœur. Au 19 e siècle, le clocher est frappé par la foudre. Il a été reconstruit, en partie en pierre de Crussol, dont la couleur blanche contraste avec le reste du bâtiment, qui est essentiellement en molasse.

Chapelle des Capucins
Le couvent des Capucins de Valence a été construit par les frères capucins entre 1620 et 1630 dans la ville basse, dans le quartier « La Rivière ». Elle se présentait à l’époque comme une modeste maison à trois bâtiments disposés en carré, au sud de la chapelle, selon un plan classique autour d’un cloître encerclant le jardin central. Cette disposition est toujours visible aujourd’hui. D’une nef unique au plafond plat, elle possède deux chapelles dédiées à Saint Philibert et à la Vierge. Elle conserve un mobilier en bois doré des XVII e et XVIII e siècles, dont un autel dédié à saint Venantius du couvent voisin des Sœurs de Notre-Dame de Let. Le Ministère de l’Equipement a acquis les locaux en 1977 et après d’importants travaux, des agents de la DDE s’y sont installés en 1983. La chapelle n’est plus utilisée aujourd’hui et sert de salle de réunion, de salle de concert, d’exposition.

Église à nef unique et plafond plat, elle possède un maître-autel doré polychrome et son retable (classé Monument Historique, 1905), dédié à Saint Venance, de l’abbaye de Notre-Dame de Soyons. Tous les meubles classés et inscrits aux Monuments Historiques ayant été déposés par la Conservation des Antiquités et Objets d’Art de la Drôme dans les réserves de la Conservation du Patrimoine. La période révolutionnaire marque la fin de leur histoire à Valence où le lieu est alors utilisé comme hôpital militaire. En 1802, l’hôpital général y est transféré, suivi en 1818 par l’Hôtel-Dieu. Constamment réaménagée depuis le début du XIXe siècle, seule la chapelle, avec sa façade classique, conserve sa structure d’origine. En 1991, des travaux ont émergé de l’intérieur du chœur, décor peint en fresque au XVIIIe siècle. Cette décoration italienne met en perspective les éléments et motifs architecturaux mis au jour sur un arc de triomphe situé à la charnière entre le chœur et la nef (aujourd’hui protégée par un coffrage). La chapelle est classée monument historique depuis 1997.

Église Saint-Jean
Le quartier Saint-Jean était une grande paroisse au Moyen Âge. S’il subsiste une trace de l’édifice d’origine, son clocher date du XII ème siècle et abrite deux romans historiés remarquables: la Femme serpente et Tobias capturant des poissons. Après les guerres de religion, l’église fut brièvement élevée au début du XVIIe siècle. à nouveau battu pendant la période révolutionnaire, le corps du bâtiment est reconstruit dans les années 1840, sur les plans de l’architecte diocésain Alexandre Epailly. Le clocher-porche a été restauré deux décennies plus tard par l’architecte-voyer Auguste Chauffeur qui a proposé un parement complet des façades, modifiant radicalement son style architectural et lui donnant un style néo-romain très différent de celui d’origine. L’église Saint-Jean-Baptiste a été classée monument historique en 1978.

Porte Saint-Ruf
Cette porte monumentale, datant du XVIIIe siècle, est le dernier vestige de la maison abbatiale de la maison mère de l’ordre de Saint-Ruf. Après sept siècles de présence dans la ville, l’ordre a commencé à décliner lentement, abandonnant peu à peu la règle de saint Augustin, pour préférer la gestion des biens et une vie plus mondaine. L’ordre fut finalement sécularisé en 1774 et le site fut progressivement abandonné. En 1800, la maison abbatiale accueillit le siège de la préfecture de la Drôme. Le 15 août 1944, les bombardements alliés visant le pont sur le Rhône ont eu de graves conséquences. Les bâtiments abritant la préfecture ont été en grande partie détruits, laissant comme témoin à la grande abbaye un portail monumental ainsi que quelques vestiges lapidaires conservés au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Valence.

La poterne Sylvante
Cette poterne est l’un des derniers vestiges des fortifications de Valence. C’est une porte monumentale équipée d’une herse, une porte de fer massive qui s’est levée ou est tombée pour réguler l’accès à l’intérieur de la ville et isoler le haut du bas de la ville en cas de conflit ou d’épidémie. Le rempart construit sur les bords du Rhône a progressivement remis en perspective cette séparation entre la ville haute et la ville basse. La côte Sylvante date du Moyen Âge, tout comme les côtes de Sainte-Ursule, Saint-Martin et Saint-Estève. Ces escaliers pittoresques relient le quartier de La Rivière, au bord du Rhône, à la première terrasse qui le surplombe. Au-dessus de la côte Sylvante se trouvent les structures en terrasses de l’ancienne abbaye de Saint-Ruf. Le bombardement de 1944 ayant profondément modifié le site,

Notre-Dame de Soyons – Porte de l’Arsenal
Notre-Dame de Soyons est une propriété municipale depuis 1927, classée monument historique depuis 1926 pour la porte de l’Arsenal et la façade et 1965 pour la chapelle. L’abbesse Antoinette de Sassenage achète en 1629, sur les bords du Rhône, quelques maisons qui formeront le noyau de l’abbaye bénédictine qui allait s’agrandir progressivement. Les travaux furent achevés en 1633 et les religieuses prirent possession de leur nouvelle maison. Au début du XVIIIe siècle, l’abbaye commence à décliner. N’ayant que de maigres revenus, elle succombe progressivement.

En 1791, les bâtiments sont confisqués et vendus comme bien national, les 10 moniales qui y restent quittent l’abbaye. Après avoir servi tour à tour de prison, d’entrepôt à vin pour les troupes, d’arsenal pour l’armée des Alpes et d’Italie, le bâtiment est désormais affecté à une association de sports nautiques, « Les enfants du Rhône ». La restauration de la façade de la chapelle entre dans un contexte de mise en valeur et de requalification de l’ancien quartier de « La Rivière », situé sur les bords du Rhône. La destruction de l’insalubre «île des pêcheurs» qui faisait face à la façade de la chapelle a permis dans un premier temps de libérer un espace visuel et de créer un point de verdure dans un espace urbain relativement confiné. C’est sur ce site, situé dans la ville basse,

Temple Saint-Ruf
Bâtiment religieux majeur de la ville, le temple Saint-Ruf est aujourd’hui dédié au culte protestant. Il possède une belle collection de décorations du 18 e siècle. La présence de raisons religieuses dans ce temple s’explique par la reconversion du lieu. Il s’agit en effet d’une ancienne église catholique attribuée après son abandon au culte protestant. Saint Ruf est le nom de l’un des premiers fondateurs de la communauté chrétienne d’Avignon. Au Moyen Âge, les reliques de ce saint étaient conservées dans une église où des moines s’installaient pour fonder un ordre appelé Saint-Ruf. Cette commande fut rapidement transférée d’Avignon à Valence où une immense abbaye fut construite à l’extérieur de la ville. Ce couvent sera complètement détruit pendant les guerres de religion par les troupes protestantes. Les moines se sont réfugiés rue St James dans la vieille ville où ils ont reconstruit tous leurs bâtiments conventuels). Le site comprend une ancienne église romane transformée et embellie au XVIII e siècle.

Entièrement reconverti du 18 ème siècle, le décor finement ciselé reflète l’élégance de cette époque. Les motifs et thèmes religieux sont discrètement représentés et restent à peine visibles. Des scènes bibliques sont représentées au milieu des trophées soutenus par des guirlandes de fleurs. Avant la Révolution, la France comptait un très grand nombre d’ordres religieux. Le roi décide d’en supprimer certains, dont l’ordre de Saint-Ruf. Pendant la révolution, l’église désaffectée a été transformée en magasin de blé avant de s’ouvrir aux assemblées révolutionnaires. Ceux-ci sont à l’origine du monument funéraire placé dans l’ancien chœur en hommage au Valentinois, Jean-Etienne Championnet, général des troupes de la Révolution. Au XIXe siècle, Bonaparte, premier consul de France, confie l’église à la communauté protestante pour l’exercice de son culte:

Espace public

Champ de Mars
L’ancienne « Promenade de Beauregard », réalisée à l’initiative de l’évêque de Valence dans les années 1770, prit le nom de Champ de Mars une décennie plus tard, probablement à cause des défilés militaires qui s’y déroulaient et des exercices. qui y sont pratiquées par les étudiants en artillerie, avant la mise en service du polygone d’artillerie. D’emblée, il fut choisi pour abriter un kiosque à musique, puis en 1845, une statue monumentale en bronze représentant. Championnet, général en chef de l’armée des Alpes, produit par le sculpteur grenoblois Victor Sappey. En 1913, un monument dédié aux Drômois morts pendant la guerre de 1870 est érigé dans le sud. Mais le Champ de Mars est surtout réputé pour accueillir des événements festifs, des marchés et des foires. Il domine le parc du Jouvet et le Rhône, et s’ouvre sur la perspective du château de Crussol.

Fontaine monumentale
Le 19e est souvent appelé « le siècle de l’hygiène naturelle ». C’est pourquoi les arbres et les fontaines en milieu urbain sont l’une des préoccupations majeures de cette période. Ils contribuent à la fois à la jouissance de la ville et à l’amélioration de la santé de la population. La fontaine monumentale est l’œuvre d’Eugène Poitoux. Il a été installé en 1887, au
rond-point de l’ancienne promenade Cagnard lors des grands travaux urbains menés par la Ville à la fin du XIXe siècle. «Les griffons qui en font l’ornement principal sont tirés des armoiries de Valence dont ils font partie. Ils tiennent sous leurs griffes les crêtes des quatre quartiers du département de la Drôme. Les consoles qui les soutiennent représentent la figure allégorique du Rhône projetant l’eau dans les bassins supérieurs d’où elle s’échappe à travers douze mascarons (têtes de lion) pour alimenter les bassins inférieurs  »

Dès sa création, la fontaine était surmontée d’une sculpture représentant une figure ailée, disparue dans les années 1950 en raison de sa dégradation. En 2006, le modèle de la statue ayant été retrouvé (probablement une représentation d’Hermès), une copie a été réalisée et installée à son emplacement d’origine. Lieu emblématique agrémenté de jets d’eau, la fontaine monumentale symbolise le point central de la ville et les boulevards. Par sa forme circulaire, il accompagne visuellement la courbe formée par le glacier, qui lui est contemporain. Il a été déplacé de quelques mètres en direction de la vieille ville lors des travaux sur les boulevards dans les années 2000, afin de permettre l’aménagement d’un site spécifique pour les bus.

Château d’eau, parc Jean Perdrix
En 1962, pour faire face à l’augmentation de sa population, la Ville de Valence, sous l’impulsion du maire Jean Perdrix, décide de créer un nouveau quartier, sous la forme d’une «zone à urbaniser en priorité» (ZUP) , dont la conception a été confiée à l’architecte urbain André Gomis. Le quartier est composé de deux parties séparées par un grand parc de vingt-quatre hectares au milieu duquel est projeté un château d’eau, destiné à servir de repère à ce nouveau quartier. Les travaux ont débuté en 1969 et se sont poursuivis jusqu’en mai 1971. « Alliant objet fonctionnel et recherche artistique, le sculpteur Philolaos a su transformer des réservoirs d’eau en œuvres d’art contemporain, véritable symbole de la ville de Valence ». Le décès de l’architecte André Gomis en 1971 et le changement de commune remettent en cause l’aménagement des abords du château d’eau, qui ne sera pas réalisé. En 1981, le château d’eau remporte le prix «quartier de l’horloge» qui récompense la meilleure réalisation d’art urbain des années 1970 en France.

Gymnase civil Berthelot
Créé en 1871, le gymnase civil de Valence est l’une des plus anciennes sociétés sportives de la Drôme et est probablement l’une des toutes premières associations nationales de gymnastique. Le gymnase a été créé à l’initiative d’Edouard Iung, après la défaite de la guerre de 1870, pour qui le développement des structures sportives devrait permettre aux jeunes de se préparer physiquement et moralement à reconquérir les provinces perdues. Après avoir été hébergée sur plusieurs sites, elle s’installe dans un gymnase construit en 1902, rue Berthelot, à son initiative. La façade remarquable du bâtiment d’origine est inchangée depuis le début du 20ème siècle.

La place de pierre
Au XV ème siècle, les habitants de Valence obtiennent le Dauphin Louis, futur Louis XI, la concession de deux foires annuelles et d’un marché qui sont confirmés par François I er en 1538. Un marché traditionnel de la vieille ville, la place de la Pierre doit son nom à une imposante pierre taillée à trois trous servant de mesures à blé. Le fond des trous était légèrement incliné afin de conduire le grain vers une autre ouverture à travers laquelle il coulait. Cette pierre a disparu au 19ème siècle. La partie ouest de ce lieu a vu une succession de différents bâtiments, dont une petite église dédiée à Saint-Martin au Moyen Âge, détruite au début du XVI e siècle. Un marché couvert a été aménagé sur le site de l’église.

Place des Clercs
Mentionnée dans les textes en 1285, la place des Clercs doit son nom à sa situation au cœur du quartier religieux de la ville. Près de la cathédrale Saint-Apollinaire, il y avait plusieurs édifices religieux. Un important édifice de caractère monumental du XII e siècle, découvert au nord du site lors de fouilles archéologiques, aurait pu appartenir à l’ensemble de l’ancienne canonerie. Dès la seconde moitié du XVe siècle, les Clercs de la place accueillent des représentations théâtrales, dont Jeu des Trois Martyrs, raconte l’histoire des saints Félix, Fortunat et Achille, le fondateur légendaire de l’Église de Valence. C’est également sur cette place que le célèbre passeur Louis Mandrin subit le supplice de la roue le 26 mai 1755, devant plusieurs milliers de spectateurs.

Cimetière de Valence
Le cimetière de VALENCE par sa singularité de lieu, son histoire mémorielle reçoit plus de 100 000 visiteurs par an. Le cimetière de Valence est l’un des plus importants de la région en termes de taille et d’histoire. Il est unique et le reste. 1836 est la date de création de l’actuel cimetière de Valence. C’est aussi une traduction du cimetière (il était auparavant situé sur le site de Sainte-Catherine (quartier Saint-Jacques) sur une superficie de 5000 ares). Le cimetière a d’abord été béni sous le nom de Saint-Lazare, dont il tire le nom. Il a été agrandi à plusieurs reprises mais reste encore aujourd’hui dans son emplacement d’origine.

Se promener dans ses ruelles, c’est entrer dans l’histoire de Valence à travers les hommes et les femmes qui ont fait la ville. Parmi les éléments patrimoniaux, notons la présence de nombreux monuments et stèles commémoratives (Belat, Delacroix, stèle de la Madeleine…) et de deux places militaires rendant hommage aux soldats morts pour la France pendant la Grande Guerre. Hérités de l’Antiquité classique, colonnes et cippi se côtoient dans le même espace avec la croix riche d’une multitude de modèles. Des animaux aux végétaux, comme l’urne drapée, le sablier, la colonne brisée ou la torche renversée, ces ornements hautement symboliques participent à la décoration funéraire de l’espace du cimetière. Plus de 12000 concessions, dont un tiers sont des concessions perpétuelles qui représentent un véritable patrimoine, tant dans l’architecture funéraire (temple, voûtes, coupoles, stèles, sculpture de femmes en douleur, acrotérions, etc.) et épitaphes. Une promenade dans les ruelles révèle cette diversité: de la voûte monumentale en pierre (Crussol, Cavaillon…), à la concession individuelle et familiale (entourage, stèle et dalle de granit).

Pendentif
Ce monument funéraire, construit en 1548, occupait le centre du cloître situé au nord de la cathédrale. Son parrain est Nicolas Mistral, chanoine de la cathédrale de Valence. Vendu comme bien national en 1796, il est acquis par Antoine Gallet, liquoriste, qui le transforme en débits de boissons. Sous le bâtiment se trouve une crypte qui aurait pu abriter des sépultures mais aucune n’a jamais été trouvée. Le bâtiment tire son nom du système de voûte particulier. En effet, la voûte du bâtiment est sphérique et portée par quatre pendants (système particulier d’assemblage de pierres placées dans les quatre angles). C’est l’œuvre d’un architecte chevronné dont l’activité se développe en France au milieu du XVIe siècle.

Les façades présentent une multitude de lignes sinueuses creusées dans la pierre, rappelant les galeries de vers. Des animaux fabuleux ou exotiques (salamandre, crocodile, poulpe…) mais aussi des angelots ou des rosaces se cachent dans les entrelacs du décor. L’ensemble est en molasse, une pierre très friable qui s’est usée avec le temps, rendant difficile la lecture des décors. Le monument rappelle également le motif de l’arc de triomphe romain avec ses colonnes, ses chapiteaux et son architrave. Les fonctions du bâtiment évoluent au fil des siècles. Alors que les guerres de religion laissent toutes les églises de Valence en ruines, le Pendentif semble y avoir échappé. Utilisé alternativement comme cave, entrepôt, porcherie, il fut racheté par la Ville de Valence en 1831 et restauré. Il a été inscrit sur la première liste des bâtiments classés monuments historiques en France en 1840.

Espace culturel

Musée de la ville
La tradition place la fondation de l’évêché de Valence à l’époque du Haut Moyen Âge. Situé dans le coin sud-ouest de la cité médiévale, de nombreuses phases de rénovation-extension ont considérablement modifié l’aspect du bâtiment. Les transformations du XVIIIe siècle menées par Mgr Alexandre Milo de Mesme lui ont donné son aspect hôtel particulier entre cour et jardin, visage qu’il présente lorsque le musée s’y installe en 1911. Après un siècle de présence dans l’ancien évêché, le musée de Valence est en tête un ambitieux projet de rénovation-extension entre 2009 et 2013, avec l’architecte Jean-Paul Philippon. Ce projet permet de doubler la surface d’exposition,

École Jules-Renard
Après la publication des lois Jules Ferry (1881-1882), la Ville de Valence est à la recherche d’un lieu pour installer une école maternelle dans la ville basse. Neuf bâtiments ont été visités et la municipalité a opté pour une maison de la rue Pêcherie, qu’elle a achetée en 1884. Les locaux étaient très délabrés, leur destruction était programmée afin de construire une nouvelle école sur son site. A l’issue d’un concours, les architectes valenciens Ernest Tracol et Eugène Poitoux ont été désignés pour réaliser le projet. Ils appliquent les règles de l’école d’architecture émergente et réalisent en 1903 une école de type III e République, avec deux classes et deux appartements fonctionnels. Situé dans une zone inondable, le bâtiment est surélevé pour être à l’abri des crues du Rhône. L’école Jules Renard a fermé ses portes en 2011 et le bâtiment, rénové en 2016,

La Comédie de Valence, ancien théâtre Bel Image
Au début du 20e siècle, le théâtre municipal ne suffisait plus, en raison des nombreuses demandes et propositions de spectacles, la Ville approuve le projet de construction d’une salle. Conçue par l’architecte-voyer Louis Brunel en 1914, la salle des fêtes fut achevée en 1929. L’organisation interne du bâtiment fut entièrement repensée lors de la rénovation réalisée en 1993, lorsqu’elle prit le nom de Bel image. Quatre ans plus tard, il anime la nouvelle Comédie de Valence. Sa façade allie parfaitement les colonnes monumentales du balcon officiel à la délicatesse d’un décor inspiré de l’architecture civile du XVIIIe siècle. Le thème de la musique est suggéré par des instruments de musique répartis sur les quatre trophées qui ponctuent la façade.

Le théâtre de la ville
Au 19ème siècle, Valence est une ville de garnison qui accueille de nombreux militaires habitués à fréquenter les théâtres. C’est pourquoi en 1827, il entreprend pour la première fois la construction d’un théâtre dont la construction prendra 10 ans. La façade présente un agencement classique et sobre qui contraste avec l’exubérance de la décoration intérieure.La chambre italienne est le résultat d’un projet de rénovation des années 1886-1887. Des médaillons sculptés et des inscriptions d’auteurs et de compositeurs font de ce bâtiment un temple à la gloire de la comédie, du théâtre, de l’opéra et du vaudeville. Le dôme peint est réalisé à la fin du 19ème siècle. Outre sa fonction de théâtre de divertissement, ce bâtiment a accueilli une multitude d’activités: bals, foires, conférences, rencontres politiques …

La gastronomie
Suisse de Valence: ce biscuit sablé en forme d’homme est une spécialité de la ville. Parfois appelée à tort « Pantin », la Suisse de Valence est parfumée à la fleur d’oranger, elle contient de la poudre d’amande et de petits morceaux d’écorces d’orange confites. Le nom, la forme et la décoration de ce biscuit sont inspirés de l’uniforme des gardes suisses du pape Pie VI, décédé à Valence en 1799. La Suisse est traditionnellement consommée pendant les vacances de Pâques et surtout le dimanche des Rameaux, le jour de sa fête.
Estouffade de bœuf et oignons de Valence: c’est une spécialité dauphinoise que l’on trouve principalement au Valentinois. Ce ragoût est cuit avec du bœuf, du bacon, des oignons et des légumes. On l’appelle aussi « marinade grill », rappelant que, pendant des siècles, avant l’arrivée du chemin de fer, les marins descendaient le Rhône et laissaient la recette de la matelote et de ce ragoût sur les berges de la rivière.
Dragée de Valence: confiserie pralinée ou chocolatée enrobée de sucre fabriquée dans la plus pure tradition, pour célébrer les événements solennels de la vie tels que baptêmes, communions et mariages. Les matériaux utilisés sont des amandes calibrées et régulières, principalement de France (Ferraduelle), mais aussi d’Espagne (Longuette, Planeta) ou de Sicile (Avola). Ces variétés sont les seules qui permettent d’obtenir une très belle dragée.
Vins locaux: plusieurs vins d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) sont produits dans l’agglomération de Valence, sur la rive droite du Rhône (Ardèche). On peut citer Saint-Péray (produit sur les communes de Saint-Péray et Toulaud) et Cornas (produit sur la commune de Cornas, juste au nord de Saint-Péray). A environ 20 km au nord de Valence sont produits Hermitage, un vin AOC originaire de la commune de Tain-l’Hermitage (Drôme) et Crozes-Hermitage, un vin produit dans dix communes autour de Tain et de Crzes-Hermitage. Ces vins font partie du vignoble de la vallée du Rhône septentrionale, plus connue sous le nom de « Côtes-du-Rhône ». Enfin, chaque année, à Saint-Péray, la « Fête des vins » et les « Marchés aux vins »..
les fruits couramment trouvés dans la région de Valence comprennent les pêches, les pommes, les poires, les abricots, les figues et de nombreux fruits rouges tels que les cerises, les mûres, les cerises acides et les framboises.
le chef Anne-Sophie Pic (3 étoiles au guide Michelin) est un restaurant gastronomique et maître restaurateur. Diplômée de l’Institut Supérieur de Management, elle possède le restaurant gastronomique de la Maison Pic situé au 285 Avenue Victor Hugo Valencia. Elle est la première femme chef à recevoir trois étoiles Michelin; La Maison Pic existe depuis 1889. Quatre personnalités se sont succédées, deux femmes et deux hommes, tous issus de la famille Pic. André Pic, son grand-père, obtient trois étoiles à partir de 1934, Jacques Pic, son père, trois étoiles à partir de 1973.
Baptiste Poinot, chef du restaurant Flaveurs (1 étoile Michelin). Les saveurs sont des sensations gustatives perçues par le nez ainsi que les papilles gustatives à la mise en bouche d’un aliment. Le restaurant étoilé Flaveurs a été créé en janvier 2006 à Valence par Baptiste Poinot.
Masashi Ijishi, chef du restaurant La Cachette (1 étoile Michelin).

Événements culturels et festivités
Valence fête le printemps: célèbre la production agricole locale et régionale,
Festival de flamenco MOVIDA
Boulevards de Chine: brocantes et antiquités,
Festival de Valence: concerts gratuits en ville,
Festival de musique: concerts gratuits (Champ de Mars, parc Jouvet),
Les Féeries d’Hiver: spectacle et feu d’artifice,
Scénario à la Long Court: Festival international des écrivains,
Festival de la gastronomie: festival annuel se déroulant en septembre,
Exposition automobile du Rallye historique de Monte-Carlo: exposition sur le Champ de Mars de voitures participant aux courses historiques des rallyes de Monte-Carlo (événements réservés aux véhicules d’époque).
Student Challenge: un événement étudiant majeur qui se déroule chaque année le temps d’un week-end depuis 1988. Il s’agit d’un ensemble de festivités, d’un défilé, et de compétitions sportives au cours desquelles les différentes universités et écoles de la ville. Ceci est organisé par l’Association Valentinoise des Étudiants, c’est l’un des plus grands événements étudiants de France,
Festival on the Field: événement musical annuel gratuit (musique française, pop, rock, électro, musique urbaine, hip-hop) depuis 2015 sur la place du Champ de Mars.

Héritage naturel

Végétation
La végétation de la plaine de Valence est de type mi-européen appartenant au niveau supraméditerranéen (chêne pédonculé, chêne dans les endroits les plus froids, taillis de charme) mélangée à des espèces thermophiles comme le chêne pubescent, voire des chênes verts (Quercus ilex) sur les pentes exposées aux sols drainants. Au sud de la vallée de la Drôme, où l’emporte enfin l’influence méditerranéenne (20 km plus au sud), on trouve également des populations spontanées de thym, lavande, euphorbe characia, genêt espagnol (Genista hispanica), canne de Provence (Arundo donax), ainsi que comme les pins d’Alep (Pinus halepensis) sur la face ouest de la colline de Crussol. Du fait de l’exposition et de la nature du sol, les coteaux ardéchois offrent des paysages de garrigue méditerranéenne et de chênaies (Quercus ilex) de Tournon-sur-Rhône qui se situe à 20 km au nord de Valence (Cornas, Saint-Péray et Soyons). Les collines (calcaires pour la plupart) ont une double végétation: méditerranéenne au sud et sub-continentale au nord.

Autrefois, la culture de l’olivier remontait sur les hauteurs bien exposées de Tain-l’Hermitage (19 km au nord), mais elles ont été remplacées par la culture de la vigne dans un premier temps, puis par celle des abricots, de la pêche arbres et autres arbres fruitiers encore très présents dans la région, même si plus de 7000 ha d’arbres fruitiers (abricotiers, cerisiers, pêchers et kiwis principalement) ont disparu des paysages drômois en raison d’une épidémie de clavelée et bactériose obligeant l’arrachage depuis 2003.

Parcs et jardins
Composée d’un patrimoine de 250 hectares de parcs et d’espaces verts, la ville de Valence compte 10 grands parcs urbains, 17 kilomètres de canaux ouverts, et plus de 20000 arbres d’ornement et d’alignement dans ses parcs, ses places et le long de ses rues et avenues. Située en centre-ville entre le Vieux Valence au nord, le parc Jouvet à l’ouest, le quartier de la gare à l’est, et le lycée Emile Loubet au sud, l’esplanade du Champ de Mars est une vaste promenade de 3 hectares plantée de chaux arbres, avec le kiosque Peynet en son centre. L’esplanade se compose de deux grandes pelouses sur lesquelles il est possible de pique-niquer. C’est également le site d’événements culturels tels que des concerts et des expositions en été. En 2000, avant la reconversion du Champ de Mars, c’était un parking bordé de platanes qui est aujourd’hui souterrain.

Sous cette terrasse se trouve le jardin de la ville ou parc Jouvet qui porte le nom de Théodore Jouvet, généreux donateur qui a offert à la ville de Valence la somme nécessaire à l’achat du terrain et dont la statue est placée près du belvédère de la Belle Époque. Ce jardin occupe les coteaux qui relient le quartier de la Basse-Ville et le Champ de Mars. Il est traversé de petits ruisseaux et décoré de statues. Central Park est également l’un des complexes monumentaux et civiques les plus importants de Valence: le monument aux morts de la ville, en forme d’obélisque, y a été construit après la Première Guerre mondiale; Le général Championnet, originaire du pays, il y a aussi sa statue, qui a été démontée en mai 1944 et cachée, pour éviter qu’elle ne soit fondue par l’occupant allemand. La rencontre du docteur Gilbert Dreyfuse avec Louis Aragon,

D’une superficie de 26 ha, le parc Jean-Perdrix est le plus grand de la ville. Il est situé à Valence-Le-Haut entre les quartiers Fontbarlettes et Plan. Le parc compte de nombreux arbres, dont 400 cèdres à proximité d’un espace naturel en forme d’amphithéâtre. Ce parc valencien propose un parcours de santé, des aires de jeux pour enfants et un grand plan d’eau sur lequel se reflètent les deux châteaux d’eau futuristes. Construit entre 1969 et 1971 par le sculpteur grec Philolaus à l’initiative de l’architecte urbain André Gomis, le château d’eau est une sculpture-architecture labellisée «Patrimoine XX siècle» et se compose de deux tours torsadées dont la plus haute mesure 57 m de haut.

Le parc Saint-Ruf est le parc de l’ancienne préfecture et est situé dans le Vieux Valence, dans le quartier Saint-Jean. Ce petit parc de 0,5 ha offre une belle vue sur l’Ardèche et les ruines de Crussol. Il relie le centre historique à la vieille ville. C’est sur cette colline particulièrement bien exposée au soleil couchant que la Commune Libre de Saint-Jean a planté son vignoble. A l’entrée du parc se trouve le portail du palais abbatial de l’abbaye Saint-Ruf. Situé dans le quartier de Valensolles, le parc Marcel-Paul est un parc paysager de 3,7 hectares, traversé par une source naturelle canalisée dans un ruisseau champêtre. Il dispose de pelouses accessibles aux visiteurs, de jeux pour enfants et d’un espace pour les boules. Il est traversé par l’Épervière.

Non loin se trouve le Parc de l’Épervière. Outre sa marina, ce parc comprend un plan d’eau de 32 000 m, protégé par une digue de 400 mètres de long. Dans son espace de loisirs et de détente, le parc abrite des restaurants, un camping, un hôtel, une piscine, un court de tennis, un billard, un boulodrome, des promenades, et propose des croisières fluviales. Après plusieurs mois de réaménagement du parc, il rouvre au public en 2016.

Les espaces verts publics de Valence totalisent 250 hectares (plus de 10% de la superficie de la commune). Listés ci-dessous par ordre décroissant de superficie (en hectares), les principaux parcs de la ville sont:
le parc Jean-Perdrix (26 ha);
le parc du Jouvet (7 ha);
le parc de l’Épervière (7 ha);
le parc des Trinitaires (4,3 ha);
le parc Polygone (4 ha);
le parc Marcel-Paul (3,7 ha);
le Champ de Mars (3 ha);
le parc Benjamin-Delessert (2,3 ha);
le parc Itchevan (1,8 ha);
Parc de Châteauvert;
le parc de Saint-Ruf (0,5 ha).

Valence, ville « 4 fleurs »
Depuis 2002, la ville de Valence fait partie des 226 communes françaises bénéficiant du label «ville fleurie» aux «4 fleurs» décerné par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages de France. Floraison. Cette distinction, remise tous les trois ans à l’appréciation d’un jury national, récompense la qualité du travail des équipes du service espaces verts de la ville et garantit le respect des critères d’évaluation.

Les graines et les jeunes plants sont conservés et entretenus dans les serres municipales de Valence jusqu’à ce qu’ils soient prêts à fleurir et à résister aux aléas climatiques. Chaque campagne de floraison fait l’objet d’un travail de concertation en amont entre les différentes équipes de jardiniers communaux afin d’assurer l’harmonie dans les plantations de la ville. Les plates-bandes sont renouvelées deux fois par an avec des plantes de saison: «annuelles» en mai (pavot, œillet, tournesol, bleuet, etc.), «biennales» en octobre (primevère, pâquerette, pensée, tulipe, crocus…).