Chambres à l’étage supérieur, Villa Ephrussi de Rothschild

La baronne Ephrussi de Rothschild a fait de sa villa un véritable paradis pour les collectionneurs d’art avec de la porcelaine, des meubles et des peintures des Grands Maîtres. La villa a été décorée dans le style Rothschild, c’est-à-dire avec le meilleur de chaque époque, résultant en un mélange quelque peu éclectique.

L’étage supérieur abrite des chefs-d’œuvre: sculptures en terre cuite de Clodion et de son atelier, faïence de Castelli, salon en porcelaine où les visiteurs peuvent découvrir des pièces de Meissen, Berlin, Wurtzbourg au XVIIe siècle, salle Directoire au décor d’époque, salle tapisserie dont mobilier signé Jacob recouvert de tapisserie de Beauvais, Le petit Salon des Singeries avec son orchestre de singes en porcelaine de Meissen et boiseries peintes attribuées à Jean-Baptiste Huet, La loggia florentine, décorée de pièces intéressantes en fer forgé, vous permet de profiter de la baies de Beaulieu, Villefranche, Cap-Ferrat et les jardins. Le petit salon chinois,

La chambre Directoire
Le décor de la chambre Directoire, les peintures en panneaux, comprend des motifs connus sous le nom de grotesques qui étaient très populaires pendant la période Directoire, entre 1795 et 1799. Ceux-ci présentent des volutes florales, un motif central suspendu, des animaux exotiques tels que les ibis et les singes, etc. Ce type de décor s’inspire des décors antiques découverts lors des fouilles de Pompéi en 1748. Ils ont eu une influence majeure sur l’art dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

La chambre bleue
Avec sa taille généreuse et son triple aspect dominant la mer et les jardins, la chambre bleue est l’une des plus belles chambres réservées aux hôtes. Il est décoré de boiseries pompéiennes de la fin du XVIIIe siècle. Le mobilier est en partie français, mais aussi italien, y compris les chaises bleues avec leurs pieds en forme de pyramide. Le plafond abrite un lustre Meissen du XVIIIe siècle décoré de fleurs, parmi lequel Béatrice avait placé un petit oiseau en porcelaine. Ce lustre a été électrifié au début du XXe siècle.

La salle de la tapisserie
Cette pièce tire naturellement son nom des tapisseries qui ornent ses murs et notamment la grande tapisserie de près de 20 m2 accrochée au mur du fond. Réalisé par la Manufacture royale des Gobelins, son motif rouge flamboyant représente l’hommage de Bacchus à Ariane.

Deux des autres tapisseries ont été créées à partir de dessins animés de François Boucher. Ils représentent des scènes pastorales et romantiques. L’une montre un jeune couple parmi les arbres, assis sous le buste de Pan, le dieu de la nature. Le décolleté béant de la jeune femme expose l’un de ses seins. Elle a perdu sa chaussure et vous pouvez voir les détails de ses ongles. Cette scène romantique très raffinée a été initialement montée dans des panneaux muraux.

Le mobilier de la pièce est représentatif du savoir-faire des ébénistes français du XVIIIe siècle. Au centre de la salle, la table tric-trac estampillée par Pierre Garnier témoigne de la passion de Béatrice pour les jeux. Il est entouré de chaises, fauteuils et canapés aux pieds fuselés et cannelés, tapissés de tapisseries de Beauvais.

Le bureau à plateau incliné, réalisé par l’ébéniste René Dubois, est décoré de panneaux peints dans différentes nuances de vert, ce qui lui confère son originalité. Les couleurs utilisées généralement pendant la période étaient des gris et des beiges.

La salle de porcelaine de Meissen
Cette petite salle est entièrement dédiée à la porcelaine allemande, en particulier la célèbre porcelaine de Meissen, la manufacture saxonne qui la fabriqua au début du XVIIIe siècle. En 1710, Meissen est devenue la première manufacture de porcelaine à pâte dure jamais créée en Occident.

Dans la vitrine, plusieurs objets nous rappellent le goût de la chinoiserie qui prévalait à l’époque: un étrange éléphant avec le corps d’un cochon, les oreilles d’un homme, un tronc en forme de pipe et les dents d’un carnivore, tout droit sorti de l’imagination du modélisateur Johann Kirchner et Joseph Fröhlich, l’un des bouffons du souverain de l’électorat de Saxe.

La chambre chinoise
Le Salon chinois présente une collection de diverses œuvres d’art chinoises. Un mur est décoré de portes laquées, toutes du Palais impérial de Pékin, et de vitrines, qui montrent une collection de pièces de quartz rose et de jade blanc.

La salle chinoise contient ce que l’on appelle des « chinoiseries ». Ces types d’objets sont arrivés en France à partir du XVIIe siècle grâce aux ambassadeurs du Siam, aujourd’hui connu sous le nom de Thaïlande. Entre 1684 et 1686, les navires qui les accompagnaient étaient essentiellement remplis de cadeaux pour le roi Louis XIV.

Salle des tapisseries de Beauvais
Le mobilier a été signé par l’ébéniste Georges Jacob et recouvert de tissus du tapissier Beauvais.

La salle des singes
Le Cabinet des singes montre des figures en porcelaine de Meissen représentant un orchestre de singes et des boiseries peintes attribuées à Jean-Baptiste Huet.

La chambre singe tire son nom du décor de la pièce, où le motif singe est omniprésent. L’utilisation de cet animal dans la décoration n’est pas anodine: les singes étaient très à la mode au XVIIIe siècle et Béatrice en possédait deux comme animaux de compagnie. Le décor de cette salle témoigne du goût de la baronne pour l’impertinence et la liberté du XVIIIe siècle.

Les panneaux proviennent tous d’hôtels particuliers à Paris et mettent en scène des musiciens singes: trompettiste, violoniste, chef d’orchestre, chanteur … Il y a tout un orchestre ici. Au-dessus du miroir, il y a plus de singes, par exemple, jouant avec les flammes, patinant, faisant des acrobaties et buvant.

Dans la vitrine, les petits singes musiciens en porcelaine de Meissen sont d’un rare niveau de qualité. Ils forment un deuxième orchestre, faisant écho au premier sur les panneaux. Cet orchestre était une caricature de la cour de Saxe. Par exemple, le chef d’orchestre, portant la plus haute perruque, tapant du pied dans son pantalon rose vif et ouvrant la bouche pour montrer ses longues dents blanches, aurait représenté le Premier ministre von Brühl. Cet ensemble a été un succès phénoménal – et a provoqué un scandale phénoménal. C’est l’un des trésors des collections de la Villa Ephrussi.

Loggia florentine
La loggia est décorée de pièces de fer forgées inhabituelles et de celui-ci a une vue sur les baies environnantes et Villefranche-sur-Mer.

Salle Jean-Honoré Fragonard
Des peintures de Jean-Honoré Fragonard et de son professeur François Boucher sont exposées dans le salon.

Villa Ephrussi de Rothschild
La villa Ephrussi de Rothschild, également appelée villa Île-de-France, est une villa balnéaire française située à Saint-Jean-Cap-Ferrat sur la Côte d’Azur.

La villa a été conçue par l’architecte français Aaron Messiah et construite entre 1905 et 1912 par la baronne Béatrice de Rothschild (1864-1934). Membre de la famille bancaire Rothschild et épouse du banquier Baron Maurice de Ephrussi, Béatrice de Rothschild a construit sa villa rose sur un promontoire sur l’isthme du Cap Ferrat dominant la mer Méditerranée.

La Villa Ephrussi de Rothschild, une somptueuse demeure entourée de neuf jardins idylliques à Saint-Jean-Cap Ferrat sur la Côte d’Azur, a été construite pendant la Belle Epoque par la baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild, une femme extraordinaire, dont la vie et le goût au quotidien car l’art s’incarne à jamais dans la villa.

La baronne a rempli le manoir de meubles anciens, de peintures de vieux maîtres, de sculptures, d’objets d’art et a assemblé une vaste collection de porcelaine rare. Les jardins sont classés par le ministère français de la Culture comme l’un des jardins remarquables de France.

La Villa est une résidence de collectionneur, où la porcelaine fabriquée par la Manufacture royale de Sèvres côtoie les tapisseries des Gobelins, les tableaux des maîtres et les rares meubles. Les neuf jardins sont décorés de colonnes, de cascades, d’étangs ornementaux, de parterres de fleurs et d’espèces rares d’arbres.

À sa mort en 1934, la baronne a fait don de la propriété et de ses collections à la division Académie des Beaux Arts de l’Institut de France et il est maintenant ouvert au public. Le rôle de l’Académie des Beaux-Arts est de défendre et mettre en valeur le patrimoine artistique de la France et de favoriser sa croissance sous toutes ses formes d’expression.