Géoparc UNESCO de Haute-Provence, Provence-Alpes-Côte d’Azur, France

Le Géoparc UNESCO de Haute-Provence est souvent qualifié de «paradis des géologues». En effet, portant les traces de plus de 300 millions d’années d’histoire de la Terre, le sol est ici béni par les géologues. Découvrez son patrimoine géologique unique, sa biodiversité remarquable, sa culture faite d’histoires humaines et son art contemporain, grandeur nature.

La Réserve Naturelle Géologique Nationale de Haute-Provence (RNN73) est une réserve naturelle nationale située dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Classé en 1984, il occupe une superficie de 269 316 hectares répartis sur 18 sites dans les Alpes-de-Haute-Provence et le Var. Situé entre le Verdon et la Durance, c’est un territoire labellisé pour la diversité de ses paysages, témoins du passé géologique de ce massif et de la Terre. C’est la plus grande réserve de ce type en Europe.

Le Géoparc UNESCO de Haute-Provence est né d’une volonté de protéger et de préserver le patrimoine géologique du territoire. Aujourd’hui, il œuvre pour promouvoir et animer tout le patrimoine de son territoire. Des forces géologiques à celle des hommes, une histoire particulière s’est développée qui a façonné l’identité de la Haute-Provence au fil des millénaires. Dans cette histoire, l’empreinte géologique est déterminante. C’est cette relation privilégiée entre la terre et les habitants que le Géoparc UNESCO de Haute-Provence souhaite partager avec le plus grand nombre.

Découvrez ce territoire en commençant par le Musée de la Promenade, à Digne-les-Bains, centre d’interprétation muséale du Géoparc UNESCO de Haute-Provence. Vous trouverez dans ce lieu toutes les clés pour comprendre les paysages qui vous entourent. Après cela, vous serez autonome pour explorer nos cinq itinéraires de découverte. Ils vous feront parcourir des lieux emblématiques et patrimoniaux de la Haute Provence.

Le Géoparc
Le Géoparc UNESCO de Haute-Provence déploie un projet de valorisation des différents patrimoines du territoire et propose des stratégies de développement territorial durable en partenariat avec la population. Promouvoir et faire découvrir à tous les publics les nombreuses richesses de la région sont les missions premières du Géoparc UNESCO de Haute-Provence. Il développe des contenus muséographiques, équipe les sites et propose des itinéraires de découverte permettant de comprendre l’essence même de ce territoire. Ce faisant, le Geopark encourage les gens à rencontrer des partenaires associés. Enfin, il propose des actions de médiation, de sensibilisation et d’éducation. Pour les visiteurs, plusieurs entrées sont donc possibles.

Le musée de la promenade, centre d’interprétation du musée. Perché sur sa crête de tuf, le musée domine Digne-les-Bains et offre une vue imprenable sur la ville. Le public est accueilli dans un parc ombragé, oasis de verdure et de fraîcheur, où chemins et ruisseaux côtoient des œuvres d’artistes de renommée internationale. Les salles d’exposition retracent l’histoire géologique locale tumultueuse à travers une collection de fossiles et d’aquariums marins tropicaux. Le musée de la promenade est la porte d’entrée privilégiée pour comprendre les paysages qui nous entourent.

Le Géoparc UNESCO de Haute Provence propose également de découvrir le territoire par des itinéraires de découverte traversant les lieux emblématiques et patrimoniaux de la Haute-Provence. En totale autonomie, avec la carte spécifique Geopark, les visiteurs peuvent explorer le vaste territoire à leur rythme en fonction des différents centres d’intérêts.

En chemin, rencontrez nos: restaurateurs, artisans, producteurs ou hôtes passionnés, chacun avec des histoires à raconter, un savoir-faire à partager. Demandez Mandala Voyages, une équipe de voyageurs dans l’âme, de guides et de guides. Dégustez de délicieux plats au café-restaurant de Marie, La Beluguette, sur la place du village typique de Thoard, continuez votre chemin à travers le jardin de la culture du safran de Guilène, jusqu’au village de Moustiers-Sainte-Marie, où vous découvrez la faïence traditionnelle de la famille Bondil , un savoir-faire transmis de génération en génération. Terminez votre périple par le panorama exceptionnel sur la ville de Digne et ses montagnes au sommet du village perché du Vieil Aiglun, entièrement restauré dans des gîtes de la famille Speth.

Un service de médiation. Des géologues et des animateurs diplômés vous accueillent et vous guident pour découvrir les vastes richesses du territoire. En couple, en famille ou en groupe (professionnel, scolaire ou autre) nous nous adaptons selon vos besoins et vos envies. Apprenez à lire dans les rochers et les paysages qui nous entourent, à se positionner à l’échelle de l’histoire de la terre et à apercevoir notre apparence humaine. Découvrez la vie et les coutumes de nos ancêtres dans ces reliefs. Pouvoir repérer les plantes et les animaux, connaître leurs usages, leurs bienfaits. Laissez-vous surprendre par une œuvre d’art inspirée de ces paysages et interrogez-vous. Il s’agit de partager avec vous tout un écosystème à travers une lecture multiforme, pour se laisser raconter l’histoire d’un pays.

Les actions menées par le Géoparc UNESCO de Haute-Provence visent à favoriser une véritable dynamique locale durable et raisonnée. Pour cela, les acteurs (producteurs, hôtes, professionnels des activités de plein air) s’engagent dans un partenariat avec le Géoparc UNESCO de Haute-Provence afin de relever ensemble la qualité globale de l’offre sur notre territoire. Il s’agit également de promouvoir le lien entre tous ces acteurs locaux. Travailler en collaboration permet une action globale cohérente dans une vision prospective du territoire.

Patrimoine géologique
Pendant des décennies, des générations de géologues du monde entier ont arpenté notre région. Aux portes des Alpes et de la Provence, cette terre fabuleuse révèle à courte distance plus de 300 millions d’années. L’histoire géologique tumultueuse de cette région est à l’origine de ses reliefs et panoramas grandioses comme celui du Vélodrome, où les couches successives évoquent un passé toujours difficile à relativiser à l’échelle du temps humain. Depuis la Serre d’Esclangon (1152 mètres d’altitude), on découvre ce pli gigantesque au cœur duquel une lame de roche plane vers le ciel: la montagne Blade de Facibelle.

Il y a 130 millions d’années, des ammonites géantes de plus d’un mètre avaient colonisé l’océan qui recouvrait alors cette région des Préalpes. Examen de l’immense dalle de 320 m2 recouverte de plus de 1500 ammonites fossilisées et nautiles. Cette dalle est un précieux témoin du fond marin d’il y a 200 millions d’années. Pendant des millions d’années, la mer a couvert la région. En se retirant sous l’effet de l’élévation des Alpes, il a fait ressortir des trésors géologiques comme le désert lunaire des Terres Noires ou les étranges monstres marins que sont les ichtyosaures. Puis les rivières et les torrents ont creusé le rocher jusqu’à ce qu’ils se taillent de splendides indices dont les couleurs automnales ravivent la puissance. On peut citer l’indice de Sisteron, l’indice de Péouré ou l’indice de Barles.

Histoire géologique
Le Géoparc UNESCO de Haute-Provence s’étend dans les Alpes du Sud du lac de Sainte-Croix sur le Verdon à celui de Serre-Ponçon sur la Durance. La Tête de l’Estrop n’a besoin que de 40 mètres pour entrer dans le club des «3000» et pourtant ce pays est depuis des centaines de millions d’années sous la mer. C’est la collision du plateau africain avec l’européen qui a donné naissance à la chaîne des Alpes où l’on se retrouve aujourd’hui.

Les mers du Jurassique et du Crétacé qui s’approfondissent progressivement dans des environnements très variés et regorgent de vie avec des ammonites, des bélemnites, des ichtyosaures, des poissons. Une grande partie des sédiments qui ont donné naissance aux roches de nos montagnes s’y dépose. Les piscines se remplissent progressivement. L’ère tertiaire (ou cénozoïque) est la période de formation des montagnes alpines. La mer occupe différentes zones avant de se retirer définitivement, les sédiments qui s’y déposent sont assez différents des précédents. Il se dépose également dans les lacs ou rivières qui ont une place importante dans le paysage. Au Quaternaire, le Géoparc de Haute-Provence a émergé et les glaciers descendent des Alpes dans nos vallées. Depuis leur retrait il y a 15 000 ans, l’Homme façonne et modifie ce territoire.

L’ère primaire
Les terres carbonifères ont été déposées il y a environ 300 millions d’années à une époque où notre région était couverte de forêts de fougères arborescentes, de prêles géantes et des ancêtres des conifères d’aujourd’hui. Ils vivaient dans un climat chaud et humide de type équatorial. L’analyse des roches montre un environnement de plaine inondable marécageuse. Enfouis rapidement et régulièrement dans les sédiments, les débris végétaux sont à l’origine de la formation de couches de charbon.

Aucune trace en revanche de dépôts de la période suivante, le Permien (-298, -252ma), qui met fin à l’ère primaire. Il est probable que notre région ait alors formé un relief (au sein de la chaîne hercynienne) soumis à l’érosion où il n’y avait pas de dépôts (un peu comme aujourd’hui). Outre la plus grande extinction de masse dans le monde vivant, la fin de l’ère primaire a également été marquée par le changement climatique et l’érosion de la chaîne de montagnes hercynienne.

Le Trias
Au Trias, l’unique super-continent appelé Pangée s’est progressivement fragmenté en deux ensembles séparés par un espace marin: l’océan Téthys s’est installé entre Laurasia au nord et Gondwana au sud. Notre région est située sur la marge sud de Laurasia. Les terres du Trias inférieur sont assez rares sur notre territoire, ce sont surtout les quartzites de la Clue de Verdaches qui représentent des sables anciens et des graviers de quartz transportés par les rivières.

Par la suite, les roches les plus abondantes et les plus spectaculaires sont des argilites aux couleurs vives et panachées qui sont souvent associées à de grands gisements de gypse. Le gypse se dépose dans un environnement de lagunes dans un climat chaud et aride, c’est une évaporite comme le sel et l’anhydrite qui l’accompagnent souvent. Le gypse joue un rôle important dans la structuration de la chaîne alpine en facilitant les mouvements de grands panneaux rocheux grâce à sa grande plasticité. Cela s’appelle une couche de savon. Le gypse est également une matière première traditionnelle qui a contribué à l’originalité des bâtiments anciens. Chaque village qui pouvait autrefois cuire son plâtre pour les besoins locaux.

Le Jurassique inférieur
A Lias, l’espace marin s’approfondit et s’élargit grâce au jeu de l’expansion océanique; notre région est franchement sous l’eau. La topographie sous-marine est accidentée par l’interaction des failles qui compensent de grands panneaux de la croûte terrestre. Les sédiments qui se déposent ensuite sont modulés par cette topographie. Ils sont devenus des calcaires, des marnes ou des marnes-calcaires selon la profondeur, l’agitation et l’éloignement du rivage. Sur notre territoire il y a de grandes différences entre le sud des affinités provençales où les gisements sont plus côtiers et moins épais et le nord des affinités dauphinoise où les gisements sont plus pélagiques (face au large) et plus épais. La mer grouille de vie et les fossiles abondent. C’est à partir de cette période que datent certains des sites les plus emblématiques du Géoparc: la dalle d’ammonite, l’ichtyosaure de La Robine,

Jurassique moyen et supérieur
A Lias, l’espace marin s’approfondit et s’élargit grâce au jeu de l’expansion océanique; notre région est franchement sous l’eau. Au Jurassique moyen et supérieur, la mer est toujours très présente et s’élargit encore. Il subit des variations de profondeur, dues aux fluctuations à l’échelle mondiale. Les roches issues des sédiments déposés à cette époque sont très caractéristiques du paysage. Au-dessus de la corniche formée par les alternances marno-calcaires du Bajocien -Bathonien s’étendent les imposantes Terres Noires, connues pour leurs paysages lunaires. Ils sont surmontés des falaises de calcaire tithonien qui ferme le Jurassique et déborde un peu dans le Crétacé.

Cet ensemble épais de calcaire est un repère facilement identifiable. Il arme une grande partie des reliefs: barre des Dourbes, montagne de Gache, crête du Reynier … Il constitue la majorité des indices (ou gorges) trouvés dans le Géoparc: Clues de Barles, Clues de Chabrières, Clue de bayons ou de Sisteron

Le Crétacé
La mer recouvre toujours le territoire du futur Géoparc. Il dépose d’abord des marnes et des calcaires (à Barrémien par exemple) avec de belles faunes ammonitiques. Viennent ensuite d’épaisses couches de marnes noires comme celles qui ont donné l’ichtyosaure de Chanolles. Durant la dernière partie de cette période, des couches très épaisses de calcaire clair se déposent témoignant d’une diminution de la profondeur de la mer.

Le Crétacé est aussi la période où commence la formation des Alpes. Il y a environ 80 millions d’années, le mouvement des plaques tectoniques change, l’ouverture et l’élargissement de l’Atlantique poussent l’Afrique vers le nord-est ce qui conduira à la formation de la chaîne des Alpes et de celles qui bordent la Méditerranée. Les premiers plis allongés est-ouest apparaissent: les chaînes du Luberon et de Lure…. Les premières surfaces terrestres subissent l’érosion des climats chauds.

Ère tertiaire
Au début du Tertiaire, tout le Géoparc a émergé car les mouvements commencés au Crétacé se sont poursuivis. Les couches déposées au cours de l’ère secondaire étaient déformées, froissées, empilées les unes sur les autres et sortaient des eaux. Ils sont déjà sujets à l’érosion. À l’Éocène, le bord nord-est du Géoparc a vu la mer revenir. Des calcaires, des marnes et des grès sont déposés. Ces grès sont très abondants à l’est du Géoparc, à Annot, mais ils couronnent également le massif de l’Estrop. Le reste du territoire accueille quelques formations continentales. Dans l’Oligocène donc, la collision de l’Afrique et de l’Europe s’accentue dans un mouvement de rotation qui combine les effets de compressions et d’extensions.

Dans notre région, des gisements appelés «molasse rouge» accumulent graviers, sables et argiles apportés par les rivières qui descendent des jeunes reliefs alpins soumis à l’érosion du climat tropical. Au Miocène, la formation des Alpes se poursuit et atteint son apogée. La chaîne est entourée d’un bras de mer peu profond qui va des rives de la Méditerranée actuelle à l’Autriche. Ici, on observe un empilement de plages fossiles de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur. Il y a divers fossiles, empreintes d’oiseaux et même le rythme des marées reconstituées.

La fin du tertiaire et du quaternaire
Dans la seconde partie du Miocène puis au Pliocène et au Quaternaire, les mouvements des plaques tectoniques qui ont construit les Alpes changent et conduisent à la formation de la Méditerranée. Les ruisseaux qui drainent le Géoparc se dirigent maintenant vers lui. Son évolution influence l’érosion et la sédimentation sur tout le territoire. A environ -5 millions d’années, il s’assèche toutes les rivières commencent à creuser des gorges étroites et profondes pour rattraper le niveau. Lorsqu’elle se remplit à nouveau, la sédimentation remplit ces canyons.

Deux caractéristiques majeures du paysage actuel prennent forme à cette époque. D’une part, la faille qui court depuis des dizaines de millions d’années sous l’actuelle vallée de la Durance entre le pont Mirabeau et Sisteron délimite le bord ouest d’un bassin qui reçoit les produits de l’érosion portés par la Durance, la Bléone, l’Asse… C’est ce que l’on appelle le bassin de Valensole avec ses millions de galets et dont la surface correspond au remplissage de ce bassin. En revanche, une épaisse tranche de terre (près de 2000 m d’épaisseur) se déplace du nord au sud, guidée par de grandes failles de la même famille que celle de la Durance et grâce à la présence à sa base de gypse, une roche molle et soluble qui agit comme une couche de savon. C’est la couche de Digne qui constitue l’ensemble des reliefs qui entourent la ville et une grande partie des reliefs du Géoparc.

Enfin, les glaciers laisseront leur empreinte sur le territoire, notamment celui de la Durance et celui de l’Ubaye, qui débordent du nord sur notre Géoparc. On leur doit la modélisation du bassin de la Seyne, par exemple, et l’abandon des moraines résiduelles et des tourbières après leur départ. Plus au sud, leur influence sur le niveau de la mer se reflète dans les différentes étapes de creusement des vallées et des terrasses de galets qui les soulignent.

Réserve géologique
Il y a 130 millions d’années, des ammonites géantes de plus d’un mètre avaient colonisé l’océan qui recouvrait alors cette région des Préalpes. Ces fossiles peuvent être découverts, soit au musée de la réserve géologique de Haute-Provence, soit in situ sur des sites géologiques aux couches plissées et fracturées.

Le site le plus connu est la dalle d’ammonite, sur la RD 900, à 1,5 km au nord de Digne-les-Bains. Incliné à 60 °, il possède environ 1 500 ammonites, dont 90% de l’espèce Coroniceras Multicostatum datant du Sinémurien (Jurassique inférieur). Ces ammonites peuvent atteindre un diamètre de 70 cm. Vous pouvez également voir des nautiles, des bélemnites, des pectens et d’autres bivalves. L’épaisseur du gisement est estimée à 20 cm, établie sur une période d’environ 100 000 ans.

L’ichtyosaure Robine, exposé au musée de Digne, vivait dans le Toarcien supérieur, il y a environ 185 millions d’années. Ce reptile marin a été enterré très rapidement ce qui a limité sa décomposition. Sa conservation est due à des conditions paléogéographiques favorables avec le basculement des blocs lié au rift qui a accompagné l’ouverture de l’océan Liguro-Piémontais.

À Castellane, le musée Maison Nature et Patrimoine vous fait remonter le temps 40 millions d’années. Une mer chaude recouvrait alors cette partie des Alpes de Haute-Provence et était peuplée de mammifères marins, les siréniens. Aussi connus sous le nom de vache de mer, puisqu’ils se nourrissent d’algues et de plantes aquatiques, ils ont donné naissance à l’ancien mythe des sirènes.

Biodiversité
Typiquement provençal au sud et déjà alpin au nord, la rencontre du climat méditerranéen avec le climat alpin de montagne a favorisé, sur le territoire du Géoparc UNESCO, l’éclosion d’une étonnante biodiversité. La faune et la flore ont progressivement apprivoisé cette terre préservée de la pollution urbaine et industrielle. Cette nature omniprésente et généreuse compose un jeu de formes et de couleurs à la fois apaisant et rajeunissant pour ceux qui s’y attardent. Ici, on ne se lasse pas de ces paysages qui changent à chaque saison. Remplissez vos poumons de cet air pur et enivrant. Un moment de tranquillité simple, libre de toutes contraintes.

A Digne-les-Bains par exemple, au cœur du Géoparc, plus de 130 espèces de papillons ont été identifiées. Vous aurez peut-être la chance de croiser la Proserpine ou l’Isabelle de France, espèces rares présentes notamment dans le Jardin aux Papillons du Musée de la Promenade. Certaines pelouses d’altitude abritent la vipère d’Orsini: une espèce menacée, faisant l’objet d’un plan de sauvegarde national. Il fait partie de la liste des dix espèces de serpents discrètement présentes dans le Géoparc, sachant que l’ensemble du territoire national métropolitain n’en compte que douze!

Sur les falaises calcaires, repérez un survivant de la dernière période glaciaire, le genévrier thurifère. Et il y a aussi le thym, le romarin, la sarriette, la sauge et la lavande qui parfument le long des sentiers. Sur votre chemin, des cours d’eau rafraîchissants abritent une faune aquatique particulièrement développée. Sans oublier la cascade de tuf du Musée de la Promenade, nourrissant l’émergence d’un monde végétal à part entière …

Plus haut dans le ciel, les vautours fauves nous observent, survolant attentivement les zones montagneuses, assurant le nettoyage des charognes. Et à la tombée de la nuit, un espace illimité s’ouvre à vous: la voûte céleste. Plusieurs communes du Géoparc UNESCO ont reçu la mention de «Villages Étoiles» comme Sigoyer, Mirabeau ou Estoublon. L’observation du ciel étoilé est une véritable merveille pour petits et grands. Il y a peut-être une bonne raison pour laquelle Pierre Gassendi (1592-1655) célèbre mathématicien, philosophe, théologien est également devenu astronome. En effet, la légende raconte que Pierre Gassendi, gardant pendant la nuit les troupeaux de ses parents sur les hauteurs du village de Champtercier, se passionnait pour ce spectacle extraordinaire que le ciel étoilé de Provence nous offre chaque soir.

Activités humaines

Patrimoine architectural
Depuis son apparition dans la région, il y a plus de 400 000 ans, l’homme s’est déplacé, s’adaptant à la géographie du lieu. Malgré des conditions difficiles, il s’installe définitivement sur le territoire occupant vallées, reliefs et plaines.

Pour se protéger, les habitants ont construit des villages perchés sur les sommets des montagnes, comme à Thoard. Vu du ciel, ce village à la forme étrange d’une amande qui épouse parfaitement le relief sur lequel il est posé. Ailleurs, l’homme a également construit des forteresses avec une grande ingéniosité comme la Citadelle de Sisteron ou le Fort Vauban de Seyne. Ces remparts contre l’ennemi ont transformé la perspective de leur village. Perchés haut ou au fond des vallées, les villages sont l’âme de ce territoire avec leurs ruelles, places et fontaines mais aussi leurs belles portes et leurs majestueux clochers. Estoublon, Courbons, Prads-Haute-Bléone, sont des villages très animés lors des fêtes patronales, un moment idéal pour goûter à la vie locale et ressentir l’art de vivre provençal. Le plus souvent, ce patrimoine bâti tire son caractère des ressources naturelles locales, comme le plâtre (extrait du gypse). Dispersés sur tout le territoire, les fours à chaux et les usines de plâtre témoignent encore du travail de transformation de ces ressources locales. Indéniablement, l’histoire géologique est à l’origine de ce sol si particulier.

L’écomusée de La Javie retrace parfaitement la vie quotidienne des villages au début du siècle dernier. Il y a la reconstruction d’une épicerie, d’une salle de classe ou d’une cuisine. Cette évocation de la vie d’antan est rendue possible grâce à l’implication des habitants, qui n’ont pas hésité à chercher et ôter toutes les traces de cette vie passée de leur grenier.

Terre de culture mais surtout terre de labeur agricole: vergers d’arbres fruitiers au creux de la vallée des Hautes-Terres-de-Provence, champs de lavande à perte de vue sur le plateau de Valensole, champs d’oliviers sur les hauteurs d’Estoublon et parfois de chênes truffiers. Par les ressources qu’il cultive, l’homme entretient également le sol. De même, le berger emmène ses moutons paître sur les hauteurs lors de sa transhumance annuelle.

Activités économiques
Entre les mains de nos producteurs, les produits locaux prennent une saveur particulière. Au Vieux Moulins, Marie-France Girard s’occupe de ses oliviers toute l’année. Et dès le premier gel, la récolte commence! Les olives juteuses sont ensuite transformées en une huile savoureuse. Nicolosi Création transforme la lavande, plante aux multiples propriétés, en huile essentielle et en produits cosmétiques. L’Etoile du Berger, quant à elle, perpétue la tradition de la poire Sarteau confite: une poire cueillie dans les vergers sur de très vieux arbres, si dure qu’on ne peut la mordre sans la cuire. Les familles ont appris à cuisiner ce fruit pour en faire de la confiture, du pain aux poires, des gelées de fruits… Et chaque année, à la fête de la poire Sarteau à La Javie, il est temps de goûter toutes les façons de le cuisiner.

Cette terre nourricière fournit également d’autres matières premières aux artisans. A Moustiers-Sainte-Marie par exemple, village niché contre la montagne évoquant la Toscane, vous pourrez découvrir tout le talent des maîtres terrassiers comme la famille Bondil. La faïence, dont le matériau d’origine est l’argile, est un métier délicat qui demande patience et précision. L’argile encore, entre les mains du santonnier, est pétrie pour former les santons de Provence. A l’approche des vacances de Noël, venez découvrir à la foire des Santons de Champtercier, ces innombrables figurines, personnages de la vie locale, d’hier et d’aujourd’hui.

Héritage culturel
Maria Borrély (1890-1963), romancière impliquée dans la Résistance, est notamment l’auteur de « Le dernier incendie » publié en 1931. Ce roman évoque la disparition d’un village du plateau de Valensole dont les habitants ont été victimes des éléments de la nature qui se déchaînent, sont contraints de quitter leurs terres et de descendre dans la vallée. Jean Proal (1904-1969), également écrivain, originaire de la ville de Seyne-les-Alpes, écrivit son premier roman à l’âge de 28 ans: «Spring storm» paru en 1932. L’histoire se déroule près de Digne -les- Bains: Sylvain 18, décide de quitter son hameau de montagne et les obligations qui y sont attachées: reprendre l’exploitation agricole familiale. A travers les montagnes et la forêt, il part au gré des saisons et de la rudesse de la nature.

Certains connaissent peut-être le poète et écrivain Sisteron, Paul Arène (1843-1896), qui publie son chef-d’œuvre à l’âge de 25 ans, «Jean-des-Figues»: retraçant l’histoire d’un jeune homme. Provençal quittant son pays natal pour la capitale, Paris. On peut citer aussi Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1815-1893), ingénieur, architecte militaire, nommé maréchal de France par Louis XIV. Il mènera un destin incroyable et est intervenu sur les plans du fort de la Seyne et de la Citadelle de Sisteron. Quant à Louis Gabriel Prosper Demontzey (1831-1898), il fut ingénieur français des Eaux et Forêts et mènera au 19ème siècle un plan exceptionnel de reboisement des montagnes des Alpes de Haute-Provence.

Art
Depuis les années 90, ses montagnes et ses vallées ont attiré de nombreux artistes de renommée internationale comme Andy Goldsworthy, Herman de Vries, Joan Fontcuberta, Paul-Armand Gette, Richard Nonas, Mark Dion… Tous sont venus puiser leur inspiration dans ces lieux. Leur pérégrination, ainsi que leurs rencontres avec les habitants, sont à l’origine d’un ensemble d’œuvres diffusées sur tout ce territoire.

Le Musée Gassendi, à l’initiative de ce projet innovant, a fait de l’art une spécificité du territoire du Géoparc UNESCO. Fondé en 1885, le musée Gassendi combine des peintures de paysages provençaux du XIXe siècle et des collections d’histoire naturelle avec des œuvres contemporaines. A partir de 1995, il déploie des installations artistiques en extérieur: loin des galeries et des musées, l’envie est de créer dans la nature et avec la nature. L’art n’a plus de valeur marchande, il devient une véritable expérience gratuite que chacun peut s’approprier. Ce modus operandi est issu du mouvement artistique dit «land art», né dans les années 1960 dans le désert de l’Ouest américain. Toujours à l’initiative du musée Gassendi, le centre d’art CAIRN a été créé en 2000. En tant que laboratoire artistique soutenant et diffusant la création contemporaine en milieu rural,

Sur la route des empreintes artistiques dans la mémoire de la Terre, explorez la partie nord du géoparc UNESCO et entrez dans les profondeurs de son histoire géologique. Les œuvres d’art surprenantes s’intègrent superbement dans les paysages comme les fenêtres d’Herman de Vries qui ouvrent un champ de l’invisible, celui du passé.

Imaginé et réalisé par l’artiste britannique Andy Goldsworthy, Refuge d’Art propose des itinéraires ou une boucle de randonnée qui s’arrête (pour une simple escale ou une nuit) dans un refuge abritant une œuvre d’art de l’artiste. Cet itinéraire de 150 km au total, balisé par les Sentinelles, emprunte des sentiers anciens et traverse de somptueux paysages. Dormir dans un Refuge d’Art, bercé par les flammes d’une cheminée, est l’une des expériences inoubliables proposées par le Géoparc UNESCO de Haute-Provence. Ce projet artistique non conventionnel pose des questions véritablement anthropologiques du lien entre l’œuvre et son lieu d’installation, lui-même porteur des traces d’une histoire à la fois géologique et humaine.

Dans le parc du Musée Promenade au détour d’un chemin ou le long d’un ruisseau, la collection d’œuvres est riche et variée de la Fontaine aux théières de Sylvie Bussières au triangle de Curt Asker.

Alexandra David-Neel (1868-1969), orientaliste, exploratrice et bouddhiste. Elle a été la première femme européenne à séjourner à Lhassa au Tibet en 1924. Elle a mis fin à ses jours à Digne-les-Bains. Sa maison se visite et retrace, à travers d’innombrables photographies d’époque, son parcours exceptionnel.

Itinéraires découverte
Le Géoparc UNESCO de Haute Provence vous invite à explorer les 1989 km2 de son territoire, unique au monde, à travers 5 itinéraires de découverte traversant les lieux emblématiques et patrimoniaux de la Haute-Provence, toujours au cœur de paysages somptueux. Prenez notre carte découverte gratuite et explorez le vaste territoire de façon autonome, à votre rythme, en fonction de vos différents centres d’intérêt.

Chacun de ces itinéraires a son caractère, sa personnalité propre et peut être parcouru en voiture en une journée (hors balades), au départ de Digne-les-Bains ou de Sisteron. Ils vous permettront de découvrir ces régions contrastées qui composent le Géoparc UNESCO à travers plus de 130 sites développés en fonction du patrimoine remarquable de son territoire. Le long de ces itinéraires, vous pourrez également rencontrer les habitants de ce pays, partenaires du Géoparc UNESCO. Qu’ils soient restaurateurs, hôtes, artisans ou producteurs, ils sont fiers de leur terroir et de leur passion.

La Route de l’Art à la Mémoire de la Terre
Cet itinéraire permet de découvrir la partie nord du Géoparc UNESCO à travers le cœur de son territoire et ces paysages qui font partie de la Mémoire de la Terre depuis 300 millions d’années. Suivez les œuvres contemporaines créées par des artistes de renom comme Andy Goldsworthy. Cet itinéraire traverse l’étroit et sinueuxclue de Barles, majestueuse formation rocheuse creusée par la rivière Bès.

La route des montagnes et des hommes
C’est la route la plus « sportive » du Géoparc UNESCO qui se termine au pied de la vallée du Prads, village pittoresque. Il met en évidence la relation privilégiée entre la montagne et les hommes, notamment avec une visite à l’Ecomusée de La Javie. Ce dernier, grâce à l’énergie des habitants et à leurs dons, met en lumière la vie des villages d’antan avec d’innombrables objets anciens. Pour ceux qui aiment se promener au milieu des montagnes, de nombreuses petites balades sont possibles (max 3 heures 30 minutes) pour accéder à des sites méconnus qui portent la magie de ce territoire.

La Route des Galets, des Saveurs et des Lavandes
Dans la partie sud du Géoparc UNESCO, le sol constitué de galets vieux de plus de 2 millions d’années est à l’origine de ce terroir unique. Traversez de vastes étendues de lavande, passez devant des oliveraies et arrivez à Moustiers-Sainte-Marie, l’un des plus beaux villages de France.

La route des histoires, des mots et des pierres
Sur la Route des histoires, des mots et des pierres, entrez au pays des «roches parlantes» (roches diffusant des contes en anglais et en français). Au départ de Sisteron et de sa citadelle imprenable, empruntez les petites routes et glissez de village en village. De l’église monumentale Notre-Dame de Béthléem en passant par les tourniquets d’Astoin, découvrez notamment le site étonnant du chaos de La Piche, un glissement de terrain qui a eu lieu en 2016.

La route du temps
La Route du Temps vous invite à un voyage où le temps de l’homme rencontre le temps de la Terre. De l’indice taillé dans le rocher par la Durance à Sisteron, la Route monte jusqu’à la terre suspendue entre ciel et terre de Saint-Geniez avec sa pierre écrite, gravure rupestre datée du Ve siècle ou sa mystérieuse chapelle Dromon. Passé l’ombre fraîche de Fontbelle, la route serpente à travers les vallées verdoyantes vers le village perché de Thoard pour rejoindre les collines ensoleillées de l’Asse. Les sites secrets, étranges et même mystérieux de cet itinéraire en font un véritable « voyage initiatique ».