Symbolisme

Symbolisme était un mouvement d’art français, russe et belge de la fin du XIXe siècle dans la poésie et d’autres arts.

En littérature, le style trouve son origine dans la publication en 1857 de Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Les œuvres d’Edgar Allan Poe, que Baudelaire admirait beaucoup et traduisaient en français, ont été une influence significative et la source de nombreux tropes et images. L’esthétique a été développée par Stéphane Mallarmé et Paul Verlaine dans les années 1860 et 1870. Dans les années 1880, l’esthétique est articulée autour d’une série de manifestes et attire une génération d’écrivains. Le nom « symboliste » lui-même a été d’abord appliqué par le critique Jean Moréas, qui a inventé le terme pour distinguer les symbolistes des décadents connexes de la littérature et de l’art.

Distinct du style de la littérature, mais lié à celui-ci, le symbolisme de l’art est lié à la composante gothique du romantisme et de l’impressionnisme.

Étymologie
Le terme « symbolisme » est dérivé du mot « symbole » qui dérive du latin symbolum, symbole de la foi, et symbolus, un signe de reconnaissance, à son tour du grec classique σύμβολον symbolon, un objet coupé en deux constituant un signe de reconnaissance lorsque les transporteurs ont été en mesure de réassembler les deux moitiés. Dans la Grèce antique, le symbole était un tesson de poterie qui a été inscrit et ensuite cassé en deux morceaux qui ont été donnés aux ambassadeurs de deux états de ville alliés comme enregistrement de l’alliance.

Précurseurs et origines
Le symbolisme était en grande partie une réaction contre le naturalisme et le réalisme, des styles anti-idéalistes qui étaient des tentatives de représenter la réalité dans sa particularité graveleuse, et d’élever l’humble et l’ordinaire au-dessus de l’idéal. Le symbolisme était une réaction en faveur de la spiritualité, de l’imagination et des rêves. Certains écrivains, comme Joris-Karl Huysmans, ont commencé comme naturalistes avant de devenir symbolistes; pour Huysmans, ce changement représentait son intérêt croissant pour la religion et la spiritualité. Certains des sujets caractéristiques des Décadents représentent un intérêt naturaliste pour la sexualité et des sujets tabous, mais dans leur cas, cela a été mélangé avec le romantisme de Byron et la caractéristique de lassitude du monde de la période fin de siècle.

Les poètes symbolistes ont une relation plus complexe avec le parnassianisme, un style littéraire français qui l’a immédiatement précédé. Tout en étant influencé par l’hermétisme, permettant une plus grande versification, et rejetant la clarté et l’objectivité parnassiennes, il retint l’amour du parnassianisme pour le jeu des mots et le souci des qualités musicales du vers. Les symbolistes continuent d’admirer la devise de Théophile Gautier «l’art pour l’art», et retiennent – et modifient – l’humeur ironique du parnassianisme. De nombreux poètes symbolistes, dont Stéphane Mallarmé et Paul Verlaine, publient les premières œuvres du Parnasse contemporain, anthologies poétiques qui ont donné son nom au parnassianisme. Mais Arthur Rimbaud se moquait publiquement des Parnassiens éminents et publiait des parodies scatologiques de certains de leurs auteurs principaux, dont François Coppée – misattribué à Coppée lui-même – dans L’Album zutique.

Joséphin Péladan, critique d’art et critique littéraire (et occultiste), a fondé le Salon de la Rose + Croix. Le Salon a accueilli une série de six présentations d’art d’avant-garde, d’écriture et de musique pendant les années 1890, pour donner un espace de présentation aux artistes embrassant le spiritualisme, le mysticisme et l’idéalisme dans leur travail. Un certain nombre de symbolistes étaient associés au Salon.

Définition
Dans Un Manifeste de la littérature, publié en 1886, le poète Jean Moreas définit cette nouvelle manière d’écrire: «Ennemi de l’enseignement, déclamation, fausse sensibilité, description objective, poésie symbolique cherche à revêtir l’Idée d’une forme sensible». leurs travaux d’intentions métaphysiques, de mystère et même de mysticisme. Le sujet a de moins en moins d’importance, ce n’est qu’un prétexte. Beaucoup d’artistes s’amusent à traduire une image concrète en une réalité abstraite.

Gabriel-Albert Aurier donne une définition du symbolisme dans un Mercure de France de 1891: « l’œuvre d’art devra être d’abord idéiste, puisque son idéal unique sera l’expression de l’idée, d’autre part symboliste puisqu’elle exprimera cette idée en forme, en troisième lieu synthétique puisqu’il écrira ses formes, ses signes selon un mode général de compréhension, quatrièmement subjectif puisque l’objet ne sera jamais considéré comme un objet, mais comme un signe perçu par le sujet, cinquièmement l’œuvre d’art sera doit être décoratif.  »

Le symbolisme est une réaction au naturalisme. Les symboles permettent d’atteindre la réalité supérieure de la sensibilité et inspirent l’imagination poétique.

Il renoue avec certains aspects du romantisme, mais surtout proclame sa dette envers Baudelaire et Wagner. Arthur Rimbaud, « passant considérable », dit Mallarmé, oriente à sa manière la poésie, dans sa Lettre à Paul Demeny (1871), vers la recherche d’un langage qui soit « de l’âme pour l’âme, résumant tout, parfums, sons, les couleurs, la pensée suspendue à la pensée et à la traction … Mais c’est à Verlaine que les symbolistes salueront leur chef, à cause d’une écriture dont l’Art Poétique (1874) prescrit les règles:

« Parce que nous voulons à nouveau Nuance,

Pas la couleur, seulement la nuance!

Oh! le seul fiancé d’ombre

Rêve de rêver et de flûte à la corne!  »

Contexte de l’apparence
Depuis 1871, le gouvernement français se veut démocratique, la Troisième République garantit les libertés fondamentales, les lois de Jules Ferry rendent l’école obligatoire, libre et laïque jusqu’à l’âge de treize ans. La vie évolue dans la seconde moitié du siècle grâce à de nombreuses innovations techniques. En termes d’idées, le positivisme triomphe 5. Comme l’a montré Michel Décaudin, le symbolisme découle alors d’une crise des valeurs et des formes, mais aussi du langage lui-même: pour comprendre le symbolisme, il faut s’intéresser à Stéphane Mallarmé. Alfred Jarry. La définition de ce mouvement n’est pas évidente; contrairement à d’autres, il ne résulte pas d’une volonté collective délibérée, mais d’un rassemblement ponctuel d’acteurs. Le symbolisme vient principalement dans une variété de théories et de tentatives formelles, où l’on peut trouver ce qui suit: tendance hermétique, style de musique, magie évocatrice, utilisation de la mythologie, mysticisme, religiosité (voir La religion Mallarmé de Bertrand Marchal, Paris: Corti 1988). Enfin, la période symboliste se distingue par une intensification de la relation entre les arts, qui reflète l’idéal de synthèse qui nourrit le symbolisme. L’amitié entre Maurice Denis et Vincent d’Indy, la correspondance de ce dernier avec Mallarmé sont à ce titre « symboliques ».

Le symbolisme français apparaît dans la seconde moitié du xix e siècle, dans la révolution industrielle qui voit le pays dans l’ère de la modernité technique et scientifique et du symbolisme, par son rejet de la rationalité est une forme de réaction contre cette modernité.

Mouvement

Le Manifeste Symboliste
Les symbolistes ont cru que l’art devrait représenter des vérités absolues qui pourraient seulement être décrites indirectement. Ainsi, ils ont écrit d’une manière très métaphorique et suggestive, dotant des images ou des objets particuliers d’une signification symbolique. Jean Moréas publie le Manifeste symboliste (Le Symbolisme) dans Le Figaro le 18 septembre 1886 (voir 1886 poésie). Le Manifeste symboliste désigne Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé et Paul Verlaine comme les trois principaux poètes du mouvement. Moréas a annoncé que le symbolisme était hostile à « des significations simples, des déclamations, une fausse sentimentalité et une description factuelle », et que son but était plutôt de « revêtir l’Idéal sous une forme perceptible » dont le « but n’était pas en soi mais le seul but était d’exprimer l’Idéal.  »

Ainsi, dans cet art, les tableaux de la nature, les actions des humains, tous les phénomènes concrets ne sauraient se manifester eux-mêmes; Ce sont là des apparences sensibles à leurs affinités ésotériques avec des Idées primordiales.
(Dans cet art, les scènes de la nature, les activités humaines et tous les autres phénomènes du monde réel ne seront pas décrits pour eux-mêmes: ici, ce sont des surfaces perceptibles créées pour représenter leurs affinités ésotériques avec les idéaux primordiaux.)
En un mot, comme Mallarmé écrit dans une lettre à son ami Cazalis, «ne dépeint pas la chose mais l’effet qu’elle produit».

Techniques
Les poètes symbolistes voulaient libérer des techniques de versification afin de laisser une plus grande place à la «fluidité» et, en tant que tels, sympathisaient avec la tendance au vers libre, comme en témoignent les poèmes de Gustave Kahn et d’Ezra Pound. Les poèmes symbolistes étaient des tentatives d’évocation plutôt que de décrire d’abord; l’imagerie symbolique était utilisée pour signifier l’état de l’âme du poète. TS Eliot a été influencé par les poètes Jules Laforgue, Paul Valéry et Arthur Rimbaud qui ont utilisé les techniques de l’école symboliste, mais on a aussi dit [par qui?] Que « Imagisme » était le style auquel Pound et Eliot ont souscrit ( voir Pound’s Des Imagistes). La synesthésie était une expérience prisée; les poètes cherchaient à identifier et à confondre les sens séparés de l’odeur, du son et de la couleur. Dans le poème de Baudelaire Correspondances, (considéré comme la pierre de touche du symbolisme français) mentionne également les forêts de symboles – forêts de symboles –

Il est parfumé comme des chaises d’enfants,
Doux comme les hautsbois, verts comme les prairies,
– Et d’autres, corrompus, richesses et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et du sens.
(Il y a des parfums qui sont frais comme la chair des enfants,
doux comme des hautbois, vert comme des prairies
– Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

avoir l’expansivité des choses infinies,
comme l’ambre, la musc, le benjoin et l’encens,
qui chante les ravissements de l’âme et des sens.)
et le poème de Rimbaud Voyelles:

Un noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles …
(Un noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles …)
– les deux poètes cherchent à identifier une expérience sensorielle avec une autre. Le plus ancien romantisme de la poésie utilisait des symboles, mais ces symboles étaient des objets uniques et privilégiés. Les symbolistes étaient plus extrêmes, investissant toutes choses, même les voyelles et les parfums, avec une valeur symbolique potentielle. « L’univers physique est alors une sorte de langage qui invite un spectateur privilégié à le déchiffrer, bien que cela ne donne pas un seul message autant qu’un réseau supérieur d’associations. » Les symboles symbolistes ne sont pas des allégories, destinés à représenter; ils sont plutôt destinés à évoquer des états d’esprit particuliers. Le sujet nominal du « cygne » de Mallarmé (« Le cygne ») est celui d’un cygne pris au piège dans un lac gelé. Significativement, en français, cygne est un homophone de signe, un signe. L’effet global est d’une blancheur écrasante; et la présentation des éléments narratifs de la description est assez indirecte:

La vierge, le vivace et le bel aujourd’hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le glacier transparent des vols qui n’ont pas fui!
Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre …
(La vierge, vivante et belle aujourd’hui – va-t-elle déchirer pour nous ce lac dur et oublié qui se cache sous le givre, le glacier transparent des vols non pris d’un coup d’aile ivre … Un cygne d’il y a longtemps se souvient qu’il est , magnifique mais sans espoir, qui se libère …)

Paul Verlaine et les poètes maudits
Parmi les nombreuses tentatives pour définir l’essence du symbolisme, aucune n’a été plus influente que la publication de Paul Verlaine en 1884 d’une série d’essais sur Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Marceline Desbordes-Valmore, Gérard de Nerval et Pauvre Lelian. («Pauvre Lélien», anagramme du propre nom de Paul Verlaine), dont Verlaine comptait parmi les poètes maudits, «poètes maudits».

Verlaine prétendait que chacun de ces poètes jusque-là négligés, de manière individuelle et très différente, trouvait que le génie était une malédiction; il les isolait de leurs contemporains, et par conséquent ces poètes n’étaient pas du tout soucieux d’éviter l’hermétisme et les styles d’écriture idiosyncratiques. Ils ont également été présentés comme étant en désaccord avec la société, ayant des vies tragiques et souvent donnés à des tendances autodestructrices. Ces traits n’étaient pas des obstacles mais des conséquences de leurs dons littéraires. Le concept de poète maudit de Verlaine emprunte à son tour à Baudelaire, qui a ouvert sa collection Les fleurs du mal avec le poème Bénédiction, qui décrit un poète dont la sérénité intérieure reste intacte par le mépris des gens qui l’entourent.

Dans cette conception du génie et du rôle du poète, Verlaine se référait indirectement à l’esthétique d’Arthur Schopenhauer, le philosophe du pessimisme, qui soutenait que le but de l’art était de fournir un refuge temporaire au monde des luttes de la volonté.

Philosophie
L’esthétique de Schopenhauer représentait des préoccupations partagées avec le programme symboliste; ils ont tous deux tendance à considérer l’Art comme un refuge contemplatif contre le monde des conflits et de la volonté. À la suite de ce désir de refuge artistique, les symbolistes ont utilisé des thèmes caractéristiques du mysticisme et de l’autre monde, un sens aigu de la mortalité et un sens du pouvoir maléfique de la sexualité qu’Albert Samain qualifie de «fruit de la mort sur l’arbre de la vie. » Le poème Les Fenêtres de Mallarmé exprime clairement tous ces thèmes. Un homme mourant dans un lit d’hôpital, cherchant à échapper à la douleur et à la tristesse de son environnement physique, se tourne vers sa fenêtre, puis se détourne de dégoût de

… l’homme à l’épreuve dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s’entête à chercher cette ordure
Pour l’offrir à la femme allaitant ses petits, …
(… l’homme à l’âme dure,
Se vautrer dans le bonheur, où seulement ses appétits
Nourrir, et qui insiste sur la recherche de cette ordure
Offrir à la femme allaitant ses enfants, …)
et en revanche, il «tourne le dos à la vie» et il s’exclame:

Je me mire et moi vois ange! Et je meurs, et j’aime
– Que la vitre soit l’art, soit la mysticité –
Un renaître, important mon rêve en diadème,
Au ciel ancien où fleurit la Beauté!
(Je m’émerveille, j’ai l’air d’un ange et je meurs et j’aime
– Si le verre pourrait être de l’art, ou du mysticisme –
Renaître, porter mon rêve en diadème,
Sous cet ancien ciel où la beauté a fleuri!
Symbolistes et décadents
Le style symboliste a souvent été confondu avec la décadence, le nom dérivé de la critique littéraire française dans les années 1880, suggérant que les écrivains étaient auto-indulgents et obsédés par des sujets tabous. Quelques auteurs ont embrassé le terme tandis que la plupart l’ont évité. Le manifeste de Jean Moréas était en grande partie une réponse à cette polémique. À la fin des années 1880, les termes «symbolisme» et «décadence» étaient presque synonymes. Bien que l’esthétique des styles puisse être considérée comme similaire à certains égards, les deux restent distincts. Les symbolistes étaient ces artistes qui mettaient l’accent sur les rêves et les idéaux; les Décadents cultivaient des styles précieux, ornementés ou hermétiques, et des sujets morbides. Le sujet de la décadence de l’Empire romain était une source fréquente d’images littéraires et apparaît dans les œuvres de nombreux poètes de l’époque, quel que soit le nom qu’ils ont choisi pour leur style, comme dans « Langueur » de Verlaine:

Je suis l’Empire à la fin de la Décadence,
Qui regarde les grands Barbares
En composant des acrostiches indolents
D’un style d’or où la langueur du soleil danse.
(Je suis l’Empire à la fin de la décadence, qui voit passer les grands barbares blancs, en composant des poèmes acrostiches paresseux dans un style doré où danse la langueur du soleil.)

Littérature périodique

Victor Vasnetsov, Le Chevalier à la croisée des chemins, 1878
Un certain nombre de publications littéraires importantes ont été fondées par des symbolistes ou sont devenues associées au style. Le premier fut La Vogue initié en avril 1886. En octobre de cette même année, Jean Moréas, Gustave Kahn et Paul Adam commencèrent la revue Le Symboliste. L’un des plus importants journaux symbolistes fut Mercure de France, édité par Alfred Vallette, qui succéda à La Pléiade; Fondé en 1890, ce périodique a duré jusqu’en 1965. Pierre Louÿs a initié La conque, un périodique dont Jorge Luis Borges a fait allusion aux influences symbolistes dans son récit Pierre Ménard, auteur du Quichotte. D’autres revues littéraires symbolistes incluent La Revue blanche, La Revue wagnérienne, La Plume et La Wallonie.

Rémy de Gourmont et Félix Fénéon étaient des critiques littéraires associés au symbolisme. Les styles littéraires symbolistes et décadents ont été satirisés par un livre de poésie, Les Déliquescences d’Adoré Floupette, publié en 1885 par Henri Beauclair et Gabriel Vicaire.

Dans d’autres médias

Arts visuels
Symbolisme dans la littérature est distincte du symbolisme dans l’art, bien que les deux étaient similaires dans de nombreux aspects. En peinture, le symbolisme peut être vu comme une renaissance de certaines tendances mystiques dans la tradition romantique et proche du mouvement décadent morbide et privé.

Il y avait plusieurs groupes de peintres et d’artistes visuels symbolistes, parmi lesquels Gustave Moreau, Gustav Klimt, Mikalojus Konstantinas Čiurlionis, Jacek Malczewski, Odilon Redon, Pierre Puvis de Chavannes, Henri Fantin-Latour, Gaston Bussière, Edvard Munch, Félicien Rops, et Jan Toorop. Le symbolisme en peinture était encore plus répandu géographiquement que le symbolisme de la poésie, affectant Mikhail Vrubel, Victor Borisov-Musatov, Martiros Saryan, Mikhaïl Nesterov, Léon Bakst, Elena Gorokhova en Russie, ainsi que Frida Kahlo au Mexique, Elihu Vedder, Remedios Varo, Morris Graves et David Chetlahe Paladin aux États-Unis. Auguste Rodin est parfois considéré comme un sculpteur symboliste.

Les peintres symbolistes ont utilisé l’imagerie mythologique et de rêve. Les symboles utilisés par le symbolisme ne sont pas les emblèmes familiers de l’iconographie dominante mais des références intensément personnelles, privées, obscures et ambiguës. Plus une philosophie qu’un véritable art, le symbolisme de la peinture a influencé le style Art Nouveau contemporain et les Nabis.

La musique
Le symbolisme a également influencé la musique. Beaucoup d’écrivains et de critiques symbolistes ont été les premiers enthousiastes de la musique de Richard Wagner, un lecteur avide de Schopenhauer.

L’esthétique symboliste a affecté les œuvres de Claude Debussy. Ses choix de libretti, de textes et de thèmes proviennent presque exclusivement du canon symboliste. Compositions telles que ses arrangements de Cinq poèmes de Charles Baudelaire, diverses chansons d’art sur des poèmes de Verlaine, l’opéra Pelléas et Mélisande avec un livret de Maurice Maeterlinck, et ses croquis inachevés qui illustrent deux histoires de Poe, Le Diable au Beffroi et L’Automne de la Maison d’Usher, tout indique que Debussy était profondément influencé par les thèmes et les goûts symbolistes. Son œuvre la plus connue, le Prélude à l’après-midi d’un faune, s’inspire du poème de Mallarmé, L’après-midi d’un faune.

L’esthétique symboliste a également influencé les compositions d’Aleksandr Scriabin. Pierrot Lunaire d’Arnold Schoenberg tire son texte des traductions allemandes des poèmes symbolistes d’Albert Giraud, montrant une association entre l’expressionnisme allemand et le symbolisme. L’opéra Salomé de 1905 de Richard Strauss, basé sur la pièce d’Oscar Wilde, utilise un sujet souvent représenté par des artistes symbolistes.

Prose fiction
Le style statique et hiératique du symbolisme s’adaptait moins bien à la fiction narrative qu’à la poésie. Le roman à rebours de Joris-Karl Huysmans (Against Nature ou Against the Grain) de 1884 explore de nombreux thèmes associés à l’esthétique symboliste. Ce roman, dans lequel il se passe très peu de choses, catalogue la psychologie de Des Esseintes, un antihéros reclus et excentrique. Oscar Wilde a été influencé par le roman, c’est une influence majeure dans l’écriture de sa pièce Salome et le livre de Huysman apparaît dans The Picture of Dorian Gray, avec le personnage titulaire devenant corrompu après avoir lu le livre.

Paul Adam était l’auteur le plus prolifique et le plus représentatif des romans symbolistes. Les Demoiselles Goubert (1886), co-écrit avec Jean Moréas, est un important travail de transition entre le naturalisme et le symbolisme. Peu de symbolistes ont utilisé ce formulaire. Gustave Kahn publie le Roi fou en 1896. En 1892, Georges Rodenbach écrit le court roman Bruges-la-morte, situé dans la ville flamande de Bruges, que Rodenbach décrit comme une ville médiévale de deuil et de mort. contemplation: dans une juxtaposition typiquement symboliste, la ville morte contraste avec le réveil diabolique du désir sexuel. La fiction cynique, misanthropique et misogyne de Jules Barbey d’Aurevilly est parfois aussi symboliste. Gabriele d’Annunzio a écrit ses premiers romans à la manière symboliste.

Théâtre
L’accent mis sur une vie interne de rêves et de fantasmes a rendu le théâtre symboliste difficile à réconcilier avec les tendances plus récentes. Le drame Axël d’Auguste Villiers de l’Isle-Adam (édition de 1890) est un jeu symboliste définitif. Dans celui-ci, deux aristocrates rosicruciens s’enthousiasment l’un l’autre en essayant de s’entretuer, seulement pour accepter de se suicider mutuellement car rien dans la vie ne peut égaler leurs fantasmes. De cette pièce, Edmund Wilson a adopté le titre Axel’s Castle pour son étude influente des conséquences littéraires symbolistes.

Maurice Maeterlinck, également dramaturge symboliste, écrit The Blind (1890), The Intruder (1890), Interior (1891), Pelléas et Mélisande (1892) et The Blue Bird (1908). Eugénio de Castro est considéré comme l’un des introducteurs du symbolisme dans la péninsule ibérique. Il écrivit Belkiss, «poème en prose dramatique» comme il l’appelait, sur la passion condamnée de Belkiss, la reine de Saba, à Salomon, dépeignant dans un avant-garde et un style violent la tension psychologique et recréant avec précision le dixième siècle avant Jésus-Christ. Israël. Il a également écrit King Galaor et Polycrates ‘Ring, étant l’un des théoriciens symbolistes les plus prolifiques.

Lugné-Poe (1869-1940) était un acteur, directeur et producteur de théâtre de la fin du XIXe siècle. Lugné-Poe « a cherché à créer un théâtre unifié non réaliste de poésie et de rêves à travers la mise en scène atmosphérique et le jeu stylisé ». En apprenant le théâtre symboliste, il n’a jamais voulu pratiquer une autre forme. Après avoir débuté en tant qu’acteur au Théâtre Libre et au Théâtre d’Art, Lugné-Poe s’est emparé du mouvement symboliste et a fondé le Théâtre de l’Œuvre dont il a été le directeur de 1892 à 1929. Parmi ses plus grands succès, théâtre symboliste, produisant la première mise en scène d’Ubu Roi (1896) d’Alfred Jarry, et introduisant des amateurs de théâtre français à des dramaturges tels qu’Ibsen et Strindberg.

Les œuvres récentes du dramaturge russe Anton Tchekhov ont été identifiées par l’essayiste Paul Schmidt comme étant fortement influencées par le pessimisme symboliste. Konstantin Stanislavski et Vsevolod Meyerhold ont tous deux expérimenté des modes de mise en scène symbolistes dans leurs activités théâtrales.

Le drame des auteurs symbolistes constitue une part importante du répertoire du Théâtre de l’Œuvre et du Théâtre d’Art.

Effet
Parmi les artistes anglophones, la contrepartie la plus proche du symbolisme était l’esthétisme. Les préraphaélites étaient des contemporains des premiers symbolistes et ont beaucoup en commun avec eux. Le symbolisme a eu une influence significative sur le modernisme, (Remy de Gourmont considérait que les Imagistes étaient ses descendants) et ses traces peuvent également être détectées dans le travail de nombreux poètes modernistes, dont TS Eliot, Wallace Stevens, Conrad Aiken, Hart Crane et WB Yeats. dans la tradition anglophone et Rubén Darío dans la littérature hispanique. Les premiers poèmes de Guillaume Apollinaire ont de fortes affinités avec le symbolisme. Le début du modernisme portugais a été fortement influencé par les poètes symbolistes, en particulier Camilo Pessanha; Fernando Pessoa avait de nombreuses affinités avec le symbolisme, telles que le mysticisme, la versification musicale, le subjectivisme et le transcendatilisme.

L’étude Axel’s Castle de 1931 d’Edmund Wilson met l’accent sur la continuité avec le symbolisme et plusieurs écrivains importants du début du XXe siècle, avec un accent particulier sur Yeats, Eliot, Paul Valéry, Marcel Proust, James Joyce et Gertrude Stein. Wilson a conclu que les symbolistes représentaient une retraite de rêve dans

ce qui meurt, toute la tradition belle-lettriste de la culture de la Renaissance peut-être, obligée de se spécialiser de plus en plus, de plus en plus poussée sur elle-même, alors que l’industrialisme et l’éducation démocratique viennent l’assaillir de plus en plus.

Après le début du 20ème siècle, le symbolisme a eu un effet majeur sur la poésie russe, même s’il est devenu moins populaire en France. Le symbolisme russe, imprégné de l’orthodoxie orientale et des doctrines religieuses de Vladimir Soloviev, n’avait rien de commun avec le style français du même nom. Il a commencé la carrière de plusieurs grands poètes tels qu’Alexander Blok, Andrei Bely et Marina Tsvetaeva. Le roman de Bely Petersburg (1912) est considéré comme le plus grand exemple de prose symboliste russe.

Les influences primaires sur le style du symbolisme russe étaient la poésie irrationnelle et mystique et la philosophie de Fyodor Tyutchev et Solovyov, les romans de Fyodor Dostoyevsky, les opéras de Richard Wagner, la philosophie d’Arthur Schopenhauer et de Friedrich Nietzsche, symboliste français et poètes décadents. comme Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine et Charles Baudelaire), et les drames de Henrik Ibsen.

Le style a été inauguré en grande partie par l’article de Nikolai Minsky The Ancient Debate (1884) et le livre de Dmitry Merezhkovsky sur les causes du déclin et sur les nouvelles tendances de la littérature russe contemporaine (1892). Les deux auteurs ont promu l’individualisme extrême et l’acte de création. Merezhkovsky était connu pour sa poésie ainsi qu’une série de romans sur les hommes-dieux, parmi lesquels il comptait le Christ, Jeanne d’Arc, Dante, Léonard de Vinci, Napoléon, et (plus tard) Hitler. Son épouse, Zinaida Gippius, également un grand poète du symbolisme précoce, a ouvert un salon à Saint-Pétersbourg, qui a été connu comme le «siège de la décadence russe». Le Pétersbourg (roman) d’Andrei Bely, un portrait des couches sociales de la capitale russe, est fréquemment cité comme un exemple tardif du symbolisme dans la littérature russe du XXe siècle.

En Roumanie, les symbolistes directement influencés par la poésie française ont commencé à influencer au cours des années 1880, quand Alexandru Macedonski a réuni un groupe de jeunes poètes associés à son magazine Literatorul. Polémiquant avec Junimea établi et éclipsé par l’influence de Mihai Eminescu, le symbolisme roumain a été récupéré comme une inspiration pendant et après les années 1910, quand il a été illustré par les œuvres de Tudor Arghezi, Ion Minulescu, George Bacovia, Mateiu Caragiale, Tristan Tzara et Tudor Vianu, et loué par le magazine moderniste Sburătorul.

Les peintres symbolistes ont eu une influence importante sur l’expressionnisme et le surréalisme en peinture, deux mouvements qui découlent directement du symbolisme proprement dit. Les arlequins, les indigents et les clowns de la «période bleue» de Pablo Picasso montrent l’influence du symbolisme, et en particulier de Puvis de Chavannes. En Belgique, le symbolisme est devenu si populaire qu’il a été connu comme un style national, en particulier dans la peinture de paysage: l’étrangeté statique des peintres comme René Magritte peut être considérée comme une continuation directe du symbolisme. Le travail de certains artistes visuels symbolistes, tels que Jan Toorop, a directement affecté les formes curvilignes de l’art nouveau.

Beaucoup d’images animées précoces emploient également des images et des thèmes visuels symbolistes dans leur mise en scène, leurs décors et leurs images. Les films de l’expressionnisme allemand doivent beaucoup à l’imagerie symboliste. Les «bonnes filles» vierges vues dans le cinéma de DW Griffith et le film muet «mauvaises filles» de Theda Bara montrent toutes deux l’influence continue du symbolisme, tout comme les scènes babyloniennes de l’Intolérance de Griffith. L’imagerie symboliste a vécu le plus longtemps dans le film d’horreur: en 1932, le Vampyr de Carl Theodor Dreyer a montré l’influence évidente de l’imagerie symboliste; des parties du film ressemblent à des reconstitutions de tableau vivant des premières peintures d’Edvard Munch.

Thèmes des œuvres symbolistes
Dans les œuvres du symbolisme, il y a surtout des motifs de la mythologie antique et des allégories bibliques. D’autres thèmes incluent l’imagerie imprégnée de rêve et d’extase, les émotions troublées, inexplicables, la maladie, la mort, le péché et la passion, l’affichage de la réalité spirituelle, l’imagination, la vision, l’hallucination, la méditation et la sensation.

Les symbolistes glorifiaient également le «pur, noble et sublime» au sens des préraphaélites ainsi que le «côté obscur» autour des thèmes du péché, de l’eros, de la traîtrise, de la mort et du diable. Les motifs de la première direction sont des anges, des idoles pastorales, des motifs religieux et des figures féminines «pures et chastes», généralement gainées de longues robes blanches. Représentants typiques z. Il s’agit notamment de Pierre Puvis de Chavannes, de Maurice Denis, de Mikhail Vasilyevich Nesterov et de Mikhail Alexandrovich Vrubel.