Ecole de Paris

Ecole de Paris fait référence aux artistes français et émigrés ayant travaillé à Paris dans la première moitié du 20ème siècle.

Terme utilisé pour désigner les artistes travaillant à Paris des années 1920 aux années 1950. Il a été utilisé pour la première fois par le critique André Warnod dans Comoedia au début des années 1920 pour désigner les artistes non français qui s’étaient installés et travaillaient à Paris. pendant plusieurs années, beaucoup d’entre eux vivaient à Montmartre ou à Montparnasse et comprenaient un certain nombre d’artistes d’origine européenne ou juive.

À partir de 1900 environ, de nombreux artistes importants ont été attirés dans la capitale en raison de sa réputation de centre international le plus important en matière de peinture et de sculpture. Picasso, Gris et Miró (Espagne), Chagall, Soutine et Lipchitz (Russie ou Lituanie), Brancusi (Roumanie) et Modigliani (Italie). L’importance des artistes juifs à Paris et des influences artistiques étrangères en général a commencé vers 1925 pour susciter un intense ressentiment et ont conduit les étrangers à être étiquetés «Ecole de Paris» contrairement à des artistes d’origine française tels qu’André Derain et André Dunoyer de Segonzac, qui étaient censés défendre la pureté et la continuité de la tradition française après la Seconde Guerre mondiale. les attitudes nationalistes et antisémites ont été discréditées, et le terme a acquis un usage plus général pour désigner des artistes français et étrangers travaillant à Paris

L’École de Paris n’était pas un mouvement ou une institution artistique unique, mais faisait référence à l’importance de Paris en tant que centre de l’art occidental au début du XXe siècle. Entre 1900 et 1940, la ville attire des artistes du monde entier et devient un centre d’activités artistiques. L’école de Paris a été utilisée pour décrire cette communauté lâche, en particulier d’artistes non français, concentrée dans les cafés, salons et espaces de travail partagés et les galeries de Montparnasse.

Avant la Première Guerre mondiale, le nom était également appliqué aux artistes impliqués dans les nombreuses collaborations et nouveaux mouvements artistiques imbriqués, entre post-impressionnistes et pointillisme et orphisme, fauvisme et cubisme. A cette époque, la fermentation artistique se déroulait à Montmartre et sur la scène artistique bien établie. Mais Picasso s’est éloigné, la guerre a dispersé presque tout le monde, à partir des années 1920, Montparnasse est devenu un centre de l’avant-garde. Après la Seconde Guerre mondiale, le nom a été appliqué à un autre groupe d’artistes abstraits.

Remarques introductives
Le terme générique « Ecole de Paris » pose problème lorsqu’il est utilisé pour désigner un groupe d’artistes particulier. En réalité, cela ne fait référence à aucune école qui existait réellement; l’expression, qui a fait l’objet d’un usage impropre, reste ambiguë et mérite d’être explicite.

Dans son Dictionnaire des peintres de l’école de Paris (1993), Lydia Harambourg justifie l’utilisation du terme par la continuité qu’il permet d’établir entre les différentes phases de développement de l’art moderne de la part des artistes ayant résidé à Paris. Son livre ne présente pas une école ni un courant particulier, mais vingt ans de peinture à Paris

« Le terme Ecole de Paris sera conservé, car nul autre ne peut mieux désigner, en ces années d’après-guerre, la suprématie de la capitale dans l’art. »

En ce sens, l’École de Paris réunit les artistes qui ont contribué à faire de Paris le foyer de la création artistique jusqu’aux années 1960.

Il existe généralement trois grandes périodes de changement dans le monde de l’art parisien au XX e siècle, chacune étant le reflet d’un renouveau du précédent. La première période va de 1900 aux années 1920, la seconde couvre l’entre-deux-guerres et la dernière se réfère à la période d’après-guerre.

Chronologie
Précurseurs
Lazar Meyer, né le 20 janvier 1847 à Fegersheim (Alsace) et venu s’installer à Paris pour des raisons politiques et religieuses en 1870, est un peintre français, considéré comme l’un des premiers précurseurs de l’École de Paris. Il fut l’un des premiers peintres à venir à Montmartre. Il fut d’abord l’élève d’Alexandre Laemlein, puis d’Alexandre Cabanel et d’Émile Lévy.

1900-1920
L’historien et critique d’art Adrian M. Darmon 2, note que le terme « école de Paris » était utilisé avant la Première Guerre mondiale par certains journaux d’outre-Rhin lorsqu’il signalait les tendances d’avant-garde opposées à l’expressionnisme allemand.

Le 27 janvier 1925, André Warnod utilisa pour la première fois en France l’expression « Ecole de Paris » dans un article du magazine littéraire Comœdia (fondé par Gaston de Pawlowski en 1907). Il s’agit donc de tous les artistes étrangers arrivés au début du xx e siècle dans la capitale à la recherche de conditions favorables pour leur art. De 1900 à la Première Guerre mondiale, Paris a vu affluer des artistes, souvent d’Europe centrale, installés principalement à Montparnasse. Parmi eux, Marc Chagall, Pablo Picasso, Pinchus Kremegne, Chaim Soutine, Pascin, Amadeo Modigliani, Kees van Dongen, Moïse Kisling, Alexandre Archipenko, Joseph Csaky, Ossip Zadkine et Tsugouharu Foujita, pour ne citer que les plus célèbres. L’expression « école de Paris » acquiert ainsi un sens propre et communément admis.

Artistes juifs de l’Ecole de Paris
Nombreux sont les peintres juifs de l’école de Paris. Ces artistes viennent de l’est: Russie, Pologne, Allemagne, Bulgarie, Tchécoslovaquie, Roumanie, Hongrie. Ils connaissaient bien les maîtres français du xix e siècle et connaissaient les impressionnistes par le biais de leurs professeurs, tels Józef Pankiewicz à Cracovie, Ilya Repin à Saint-Pétersbourg, Adolf Fényes, Isaac Perlmutter à Budapest et Lovis Corinth à Berlin. La plupart d’entre eux ont environ 20 ans, ils sont des acteurs de l’émancipation juive et participent au mouvement de réveil social et intellectuel en Europe, caractérisé par la perte de l’engagement religieux et politique, et coïncidant avec le contexte cosmopolite. des grandes capitales de l’époque, Vienne, Berlin et surtout Paris. Ils seront plus de cinq cents peintres 3 dans le Paris de l’entre-deux-guerres, formant un réseau d’amitié et se sachant pas à pas, sachant tout.

La guerre de 1914-1918 les a bientôt dispersés, renvoyant Rudolf Levy, Walter Bondy et Otto Freundlich en Allemagne. Léopold Gottlieb est parti rejoindre l’armée du maréchal Pilsudski en Pologne. Marc Chagall, Emmanuel Mané-Katz, Abram Brazer et Savely Schleifer rentrent en Russie. Eugène Zak s’installe à Nice et à Vence avant de rejoindre son épouse dans sa ville natale.

Nombreux sont ceux qui se sont portés volontaires dans l’armée française: Kisling est réformé en 1915, après une blessure; Louis Marcoussis, ami d’Apollinaire, sera décoré; Quant à Simon Mondzain, il conservera l’uniforme jusqu’en juillet 1918. Certains, réformés pour des raisons de santé, comme Modigliani et Soutine, se porteront alors volontaires pour des tâches ménagères. Pascin part pour Londres pour échapper au service dans l’armée bulgare.

Pendant la guerre, les artistes qui séjournaient à Paris sans pension ni aide ont uni leurs forces. À partir de 1915, Marie Vassilieff tient une cantine artistique dans son atelier situé dans l’impasse du 21 avenue du Maine, qui est toujours plein pendant la guerre. Nous parlons toutes les langues.

La Première Guerre mondiale marque l’entrée des peintres juifs de Montparnasse sur la scène parisienne. En décembre 1915, Germaine Bongard, soeur du couturier Paul Poiret, parraina une série d’expositions dans sa boutique de la rue de Penthièvre. La première présente les peintures de Modigliani, celles de Kisling, à côté des peintures de Picasso, de Fernand Léger, Henri Matisse et André Derain.

Ces peintres brisent peu à peu la position marginale qui était la leur. Le retour du front leur donne un « certificat de bonne conduite », perspectives ouvertes ensuite.

Le 3 décembre 1917, Léopold Zborowski a organisé la première exposition personnelle de Modigliani à la galerie B. Weill. Pour la préface du catalogue, Blaise Cendrars a écrit un poème.

François Mitterrand, Président de la République, a inauguré jeudi 6 juin 1985 l’exposition « De la Bible à nos jours, 3000 ans d’art ». Cette exposition comprenait parmi la collection d’œuvres une rétrospective d’artistes juifs de l’Ecole de Paris de Paris. L’école parisienne de Paris est un terme utilisé par André Warnord à la demande de Paul Signac (président de la Société des artistes indépendants) pour accueillir de nouveaux artistes de descendance israélite qui ont fui les conditions sociales et politiques de l’Europe centrale ou orientale. L’exposition rend un hommage particulier aux artistes juifs qui ont introduit de nouvelles idées artistiques à travers le Salon des Indépendants. Le Salon des indépendants était à l’origine un espace pour accueillir de nouveaux esprits, de nouvelles cultures dont les artistes pouvaient se manifester par des formes plastiques et le choix des couleurs un imaginaire lyrique, poétique, humoristique, tragique proche de la culture juive.

Cet hommage au Salon de François Mitterrand aux peintres juifs de l’École de Paris est devenu indispensable pour mesurer l’importance de ces peintres comme Marc Chagall, Amadeo Modigliani, Eugène Zak (voir bibliographie source: catalogue de l’exposition « De la Bible aujourd’hui: 3 000 ans d’art « : [96 ème exposition], Grand Palais-Paris, Salon des Indépendants, 6 juin – 28 juillet 1985).

L’entre-deux guerres

Trois étapes d’immigration des artistes de l’Ecole de Paris
Eugene Zak quitte Varsovie pour Paris en 1900, Mela Muter en 1901, Jacques Gotko arrive d’Odessa en 1905 et Adolphe Feder d’Ukraine en 1908, la même année que l’allemand Otto Freundlich et le russe Alexander Zinoview. Samuel Granowsky est arrivé en 1909, tout comme Maurice Mendjizki de Łódź. Marc Chagall quitte la Russie pour la première fois, à partir de 1910, quatre ans à Paris. Istvan Farkas arrive de Budapest en 1912, Emmanuel Mané-Katz d’Ukraine en 1913 …

Ceux qui se sont installés entre 1900 et 1912 ont eu le temps de mettre en place le réseau d’amitiés et de relations nécessaires à leur développement. D’autres peintres leur succèdent, fascinés par Montparnasse.

Ils le rejoignent bientôt: Vladimir Naïditch de Moscou en 1920, Kostia Terechkovitch venant de Moscou, après un long voyage de 3 ans, en 1920, Zygmunt Landau de Pologne la même année, le Hongrois Jean Toth en 1921 qui s’installe dans la grande chaumière à Montparnasse, Alexander Fasini d’Ukraine en 1922, le Biélorusse Ossip Lubich est arrivé en 1923, le Biélorusse Isaac Antcher en 1924, le Mexicain Federico Cantú (es) en 1924, la Polonaise Esther Carp en 1925. Issachar Ryback est arrivé d’Ukraine en 1926, Abraham Iris (dit Antoine Irisse) est arrivé de Bessarabie en 1926 et Jacob Macznik de Pologne en 1928. Quant au prince russe, le peintre Alexis Arapoff, né à Saint-Pétersbourg, il a fui l’URSS en 1924 avec une troupe de théâtre.

L’entre-deux-guerres connaît donc l’arrivée d’autres artistes (notamment des artistes russes tels que André Lanskoy, Serge Poliakoff, Alexander Garbell, etc.) et voit l’émergence de nouvelles tendances stylistiques, telles que l’abstraction, ainsi que de couleur en peinture.

Dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933, des artistes fuyant l’Allemagne nazie: le lituanien Moses Bagel, Jesekiel David Kirszenbaum (en) et Jacob Markiel arrivent à Paris. En Pologne, après avoir été contraint de travailler à la construction du camp d’Auschwitz, Sam Ringer a été successivement déporté dans neuf camps différents avant de venir à Paris en 1947 pour entrer aux Beaux-Arts.

Montparnasse remplace Montmartre. À Montparnasse, depuis vingt ans, sous le manteau ou sous les tables des terrasses de La Rotonde, le Dôme, le Dôme, des trafiquants achètent et vendent des peintures de Derain, des peintures d’Utrillo, des peintures de Modigliani ou de Picasso qui se sont miraculeusement échappées des peintres papier carton.

En effet, les trois principaux cafés de l’École de Paris sont le Dôme, la Rotonde et le Dôme. Puteaux plus excentrique, nous trouvons le restaurant « Big Boy » de Camille Renault.

Le Dôme a été créé en 1898 et c’est vers 1903 que les peintres juifs de langue allemande, Walter Bondy, Rudolf Levy, Béla Czobel, Jules Pascin et Reszo Balint … en ont fait leur lieu de prédilection selon la tradition des cafés de Munich. Ils y trouvent Alfred Flechtheim, Henir Bing, marchands de peinture. Les autres groupes comprennent les peintres néerlandais et scandinaves.

La Rotonde est un ancien établissement, pris en main par Victor Libion ​​en 1911. Cet homme très généreux envers les peintres accueille les peintres et parfois le nettoyeur en échange de consommations, mais aussi Michel Larionov, Nathalie Goncharova, Adolphe Feder. Des difficultés financières obligèrent Libion ​​à vendre La Rotonde en 1920. De la même manière que les marchands de tableaux, cet homme a largement contribué à l’épanouissement de cette vie grâce à son attitude et à sa sensibilité.

On raconte qu’André Salmon avait fait campagne pendant des années pour que la statue de Balzac, boulevard Raspail, soit remplacée par celle de Libion.

La Coupole a été inaugurée en décembre 1927 par les artistes gérants du Dôme Fraux et de Laffont. Trente peintres ont décoré les piliers et les murs de peintures peintes directement sur le béton: Fernand Léger, Marie Vassilieff, David Seifert, Nathan Grunsweigh, George Kars, Othon Friesz …

La Seconde Guerre mondiale
Un groupe de peintres, qui s’engagent à exposer sous l’occupation, est réuni pour l’exposition Vingt jeunes peintres de tradition française, organisée en 1941 par Jean Bazaine et l’éditeur André Lejard. Le titre de l’exposition masque en réalité la démonstration d’un tableau qui ne correspond pas à l’idéologie nazie de l’art dégénéré. En 1998, Jean Bazaine écrit:

« Tous ces peintres, d’âges et de tendances très différentes, s’accordèrent sur la nécessaire résistance du tableau. Ce qui les fit accepter ce titre général et clément, destiné à rassurer l’occupant (…) Ce n’était rien de plus – rien de moins – que de permettre, par surprise, une exposition judéo-marxiste, sous toutes ses formes, à une époque où les galeries osaient exposer uniquement l’art de l’obéissance nazie. Après avoir refusé un certain nombre de galeries, la galerie Braun acceptait le risque d’une exposition salué par des torrents d’insultes d’une presse bien entraînée « .

En effet, ces peintres sont loin des formes d’art traditionnelles. Classés cependant sous le terme de « tradition », ils ne sont pas inquiets par la censure du régime de Vichy. « Je me souviens très bien de l’ouverture: deux officiers allemands sont arrivés au milieu de la galerie. Ils ont jeté un coup d’œil, se sont regardés, se sont retournés. C’est tout. C’est l’époque où les Allemands voulaient encore être gentils » mais dis à Bazaine. L’exposition devient le manifeste d’une peinture moderne et fédère plusieurs artistes non figuratifs: Jean Le Moal, Alfred Manessier, Charles Lapicque, Jean Bazaine, Édouard Pignon, Léon Gischia, Maurice Estève, Charles Walch, Gustave Singier, Jean Bertholle, André Beaudin et Lucien Lautrec.

Deux ans plus tard, du 6 février au 4 mars 1943, se tient à la Galerie de France une exposition de groupe intitulée Douze peintres d’aujourd’hui avec Bazaine, Bores, Chauvin, Esteve, André Fougeron, Gischia, Lapicque, Le Moal, Gable, Singier, Villon, Lautrec, Tal Coat. Malgré leurs différences esthétiques, ces artistes, issus de ce groupe, seront prochainement nommés membres de la « New School of Paris ».

Pierre Francastel, dans un livre écrit sous l’occupation, mais publié à la Libération en 1946 (Nouveau dessin, nouvelle peinture, Ecole de Paris), qualifie en fait le style roman et cubiste de ces peintres, qualifié de « de tradition française » la formule d’André Warnod.

L’après-guerre
Après la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 1960 environ, la Nouvelle École de Paris fait référence à un groupe de peintres contemporains qui se sont consacrés avant tout à la peinture abstraite. La Nouvelle École de Paris était un groupe de peintres parisiens interdépendants, fortement influencé par Roger Bissière. Jean Dubuffet, Pierre Soulages, Nicolas de Staël, Hans Hartung, Serge Poliakoff, Jean-Michel Coulon, Bram van Velde, Georges Mathieu, Jean René Bazaine, Alfred Manessier, Jean Le Moal et Gustave Singier. Arnold Fiedler, Hans Hartung, Serge Poliakoff, Nicolas de Staël, Maria Helena Vieira da Silva, Raoul Ubac, Wols, l’artiste franco-chinois Zao Wou-Ki et les artistes de CoBrA étaient à la fois artistes associés et indépendants. Nombre de ces artistes étaient des représentants de l’abstraction lyrique et du tachisme. Souvent, la Nouvelle École de Paris est également synonyme de tachisme utilisé.

L’École de Paris était aussi le nom d’une série d’expositions d’art moderne à Paris. L’une des expositions les plus importantes est « École de Paris 1957 » à la galerie Charpentier. Plus de 150 artistes ont participé à cette exposition, dont Hans Hartung, Roger Bissière, Édouard Pignon, Gustave Singier, Pierre Soulages, Jean-Michel Coulon, Jean Carzou, Roger Chapelain-Midy et de nombreux autres artistes importants.

Aujourd’hui, l’expression « Ecole de Paris » recouvre plusieurs sens.

La phrase a été détournée par certains dans les années 1950 pour définir une esthétique figurative nationale; elle prend alors une connotation fortement péjorative dans le vocabulaire des critiques de la New York School à la fin des années 1960. En outre, les galeries parisiennes évoquent une confusion quant à l’utilisation du terme. En janvier 1952, lors d’une exposition à la Babylone Gallery, Charles Estienne décida de ne réunir que des artistes à tendance abstraite. Ils sont présentés comme garants de la New School of Paris née entre 1940 et 1950. La galerie Charpentier, en 1960, élargit sa sélection d’artistes. Il est exposé à la Biennale de Paris en 1961. L’article de Connaissance des Arts [réf. nécessaire] est apparu lors de l’exposition en retrace le contenu:

« L’art est présent à Paris, mais aussi ailleurs en Italie, par exemple. C’est ce que comprenaient les organisateurs de l’exposition annuelle appelée Ecole de Paris (galerie Charpentier). Ils ont ajouté à leurs invités vingt-sept peintres, dont Peverelli et ORAZI. qui vivent à Paris, entre autres, François Baron-Renouard, Burri, Dova, Schneider, Fontana, ORAZI ont acquis une réputation internationale.  »

La « Jeune peinture » de l’Ecole de Paris
Créé juste après la guerre, le Salon de la jeune peinture réunit des peintres nés pendant ou peu après la Première Guerre mondiale. Le peintre Gaëtan de Rosnay en est le vice-président. Ce sont parfois des artistes qui ne se sont pas manifestés pendant l’occupation ou même pas du tout parce qu’ils ont participé activement au conflit dans les rangs des armées alliées ou de la résistance. André Warnod utilise le terme Nouvelle École de Paris à propos de ces peintres. C’est l’expression qu’il utilise notamment pour classer Maurice Boitel en 1954 et 1955 dans Le Figaro.

Certaines galeries parisiennes soutiennent activement ces artistes depuis la Libération: la galerie Suillerot, la galerie Chapelain, la galerie de l’Élysée, la galerie Bernier, la galerie Drouant David, puis Maurice Garnier et Jean Minet de La galerie d’art de la place Beauvau.

Parmi les peintres figuratifs les plus représentatifs de ce « jeune tableau » figurent René Aberlenc, Guy Bardone, François Baron-Renouard, Jean Baudet, Michel Bertrand, Roland Bierge, Bernard Buffet, Maurice Boitel, Yves Brayer, Paul Collomb, Maurice Verdier et André Mignaux. , Gaëtan de Rosnay, Françoise Adnet, Belias, Cara-Costea, Geoffroy Dauvergne, Jean Dries, Roger Forissier, Janer et Daniel, Michel de Gallard, Jansem, Jean Joyet, François Heaulme, Gabriel Dauchot, René Margotton, Yvonne Mottet, ORAZI, Danièle Perré, Peter Henry, Raoul Pradier, Claude Schürr, Paul Schuss, Gaston Sebire, Éliane Thiollier, Michel Thompson 6 ans, Jean Vinay et Louis Vuillermoz.

Ce sont les mêmes artistes qui refusent de se conformer aux normes officielles de l’époque Malraux et qui ont laissé leurs œuvres dans les grands salons parisiens, indépendamment du pouvoir politique tout au long de la seconde moitié du XX e siècle. Une petite minorité d’entre eux s’est rapidement tournée vers l’art abstrait, tout comme François Baron-Renouard, Édouard Pignon et ORAZI.

Des critiques d’art et des écrivains réputés ont rédigé des préfaces, des livres et des articles sur les peintres de l’École de Paris, notamment dans des périodiques tels que Libération, Le Figaro, Le Peintre, Combat, Les Lettres françaises, Les Nouvelles littéraires. Il s’agit notamment de Georges Emmanuel Clancier, Jean Paul Crespelle, Arthur Conté, Robert Beauvais, Jean Lescure, Jean Cassou, Bernard Dorival, André Warnod, Jean-Pierre Pietri, Georges Besson, Georges Boudaille, Jean-Albert Cartier, Jean Chabanon, Raymond Cogniat. Jean Bouret, Guy Dornand, Raymond Charmet, Florent Fels, Georges Charensol, Frank Elgar, Roger Van Gindertael, Georges Limbour, Marcel Zahar.

L’Unesco a organisé en 1996 le cinquantième anniversaire de l’École de Paris (1954-1975), rassemblant «100 peintres de la nouvelle école de Paris». On y trouve notamment: Arthur Aeschbacker, Jean Bazaine, Leonardo Cremonini, Olivier Debré, Chu Teh-Chun, Jean Piaubert, Jean Cortot, Zao Wou-ki, François Baron-Renouard, … Cette grande exposition a rassemblé 100 peintres sur 28 différents pays dans le palais de l’Unesco à Paris. Les commissaires de l’exposition sont les deux critiques d’art et experts de l’école Henry Galy-Carles de Paris et de Lydia Harambourg.

Représentants de l’Ecole de Paris

Artistes sélectionnés
Constantin Brâncuși, sculpteur d’origine roumaine, considéré comme un pionnier du modernisme, est arrivé à Paris en 1904
Marc Chagall vécut à Paris de 1910 à 1914 puis de nouveau après son exil de l’Union soviétique en 1923; Juif; arrêté à Marseille par le gouvernement de Vichy, mais s’est enfui aux États-Unis avec l’aide d’Alfred H. Barr, directeur du Museum of Modern Art, et des collectionneurs Louise et Walter Arensberg, entre autres
Giorgio de Chirico, un Italien qui a montré les premiers signes de réalisme magique mis en avant par la suite dans des œuvres surréalistes, a vécu à Paris entre 1911 et 1915, puis dans les années 1920.
Jean-Michel Coulon, peintre français, a la particularité d’avoir gardé son travail presque secret de son vivant
Robert Delaunay, peintre français, co-fondateur de Orphism avec son épouse Sonia
Sonia Delaunay ,, épouse de Robert, née Sarah Stern en Ukraine
Isaac Dobrinsky
Jean Dubuffet
François Zdenek Eberl, peintre naturalisé français, catholique né à Prague
Boris Borvine Frenkel, peintre juif polonais
Léopold Gottlieb, peintre polonais
Tsuguharu Foujita, peintre franco-japonais
Philippe Hosiasson, peintre d’origine ukrainienne associé aux Ballets russes
Max Jacob
Wassily Kandinsky, artiste abstrait russe, est arrivé en 1933
Georges Kars, peintre tchèque
Kostia Terechkovitch est né en Russie et est arrivé à Paris en 1920, où il faisait partie du groupe Montparnasse émigré.
Moïse Kisling, a vécu à La Ruche
Pinchus Krémègne
Michel Kikoine, né en Biélorussie
Jacques Lipchitz a vécu à La Ruche; Sculpteur cubiste juif; s’est réfugié des Allemands aux États-Unis
Jacob Macznik (1905-1945), né en Pologne, arrivé à Paris en 1928, est décédé des mains des nazis en 1945. Jeune et très estimé membre de l’École de Paris dans les années 1930, avant sa décimation par le Reich.
Louis Marcoussis, avait un studio à Montparnasse
Abraham Mintchine
Amedeo Modigliani, arrivé à Paris en 1906, a vécu à La Ruche
Piet Mondrian, artiste abstrait néerlandais, s’installe à Paris en 1920
Elie Nadelman, a vécu à Paris pendant dix ans
Chana Orloff, juive, sculpteur de portraits a travaillé à Montparnasse
Jules Pascin, Juif d’origine bulgare
Avigdor_Stematsky
Chaim Soutine, né dans un shtetl près de Minsk, n’a pas pu obtenir de visa américain lors de l’invasion de l’armée allemande et a vécu caché sous l’occupation jusqu’à sa mort en 1943, à l’âge de 50 ans. Soutine, un ami de Modigliani, arriva à Paris en 1913 et a vécu à La Ruche
Kuno Veeber, artiste estonien, est arrivé à Paris en 1924
Max Weber, né en Russie, est arrivé à Paris en 1905
Ossip Zadkine, né en Biélorussie et a vécu à La Ruche
Faïbich-Schraga Zarfin, née en Biélorussie, amie de Soutine
Alexandre Zinoview né en 1889 en Russie, mort en France en 1977. Arrivé à Paris en 1908. Bénévole pour la Légion étrangère française pendant la Première Guerre mondiale, il est naturalisé français en 1938.

Associé avec des artistes
Albert C. Barnes, dont le voyage d’achat à Paris a donné à de nombreux artistes de l’école de Paris leur première pause
Waldemar George, critique d’art hostile
Paul Guillaume, marchand d’art présenté à De Chirico par Apollinaire
Jonas Netter, collectionneur d’art
Madeline et Marcellin Castaing, collectionneurs
André Warnod, critique d’art sympathique
Léopold Zborowski, marchand d’art, a représenté Modigliani et Soutine

Les musiciens
Au cours de la même période, le nom de l’école de Paris a également été étendu à une association informelle de compositeurs classiques, émigrés d’Europe centrale et orientale, réunis au Café Du Dôme de Montparnasse. Parmi eux figuraient Alexandre Tansman, Alexandre Tcherepnin, Bohuslav Martinů et Tibor Harsányi. À la différence des Six, autre groupe de musiciens de Montparnasse à l’époque, l’école de musique de Paris était un groupe assez uni qui n’adhérait à aucune orientation stylistique particulière.