Roquefort-les-Pins, Alpes-Maritimes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, France

Roquefort-les-Pins est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à 18 km de Cannes, 17 km de l’aéroport de Nice et 13 km de Grasse.

Le village est situé entre 200 et 300 mètres d’altitude. Roquefort-Les-Pins est entouré d’une pinède et d’un paysage rocheux, ce qui en fait un village pittoresque de la Côte d’Azur. La rivière Miagne est située au nord de la commune, parallèle à la route nationale D7. La commune est découpée en 4 zones s’étendant à partir du centre: une zone fortement boisée, une zone peu peuplée, une zone moyennement peuplée et une zone densément peuplée.

Les « premiers hommes » habitaient déjà cette terre hospitalière, épargnée des excès climatiques, offrant des plaines cultivables, des élévations, un réseau de ruisseaux jamais asséchés et de nombreuses grottes pour le plus grand plaisir des spéléologues.

Aujourd’hui, Roquefort-les-Pins offre toujours un environnement verdoyant et paisible à ses habitants, village résidentiel par excellence aux portes de la technopole de Sophia Antipolis. Un centre village a récemment vu le jour dans l’esprit provençal alliant logements et commerces ainsi que de nouveaux équipements publics répondant aux attentes des habitants de Roquefort.

Saisissez des trésors que la Provence secrète sait nous offrir: un joli pont romain en pierres grises lavées par l’eau et les années, une citerne moussue, une façade blanchie au soleil. Les plus intrépides partiront à la recherche des traces des Templiers et rêveront dans les tours d’un château effondré surplombant le Loup. Sept sentiers de randonnée sont à découvrir, dont la Via Aurélia, l’un des passages sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.

L’histoire
Les Seigneurs et Princes d’Antibes ont fondé la première paroisse dont le lieu de culte est l’église Saint-Pierre (San Peyre). Ils ont également construit un château fort sur un sommet rocheux, le Castellas, afin de maintenir leur autorité sur le territoire. Selon l’explication de l’historien David Faure-Vincent, un bâtiment construit en hauteur est souvent qualifié de «roque». Il est donc fort probable que le qualificatif de «roque» sur Loup alors, de «rocher fort» soit à l’origine du nom actuel de la commune, d’autant plus qu’il implique une défense active du territoire.

Objet de rivalité entre les moines de l’abbaye de Lérins et la communauté de Saint-Paul, le territoire de Roquefort a vu son déclin dans la première moitié du XIVe siècle. En 1337, la guerre de Cent Ans a commencé, opposant les Anglais et les Français. Les combats ont eu lieu sur le territoire français, qui a subi, en plus des dommages militaires, des raids et des pillages par les seigneurs. La tradition orale raconte qu’un moine et prieur de Roquefort, répondant au nom de Féraud de Cabris, aurait effectué de nombreuses exactions et destructions dans toute la Provence. Lorsque le comte de Provence, le roi Robert, réagit, en 1341 il fit détruire son refuge forteresse, c’est-à-dire le château de Roquefort. Cet événement, ainsi que l’épidémie de peste de ce siècle, ont marqué une baisse significative de l’activité humaine sur le territoire …

Au XIe siècle, le fief était la propriété des seigneurs d’Antibes qui le vendirent à l’abbaye de Lérins, mais en 1241, l’abbé de Lérins, en raison de la dette importante que subissait l’abbaye à l’époque, fut contraint de vendre la seigneurie de Roquefort-les-Pins aux habitants de Saint-Paul-de-Vence pour le prix de 16 000 sols raimondi, l’abbaye restant propriétaire de la chapelle de San Peyre.

L’église Saint-Pierre suppose l’existence d’un nombre suffisant de croyants, et donc la taille de la population, et témoigne également du succès de l’évangélisation des campagnes. Soutenus par l’église Saint-Michel située à l’intérieur des murs du château et réservés à la cour seigneuriale, ces lieux de culte étaient les deux centres de la vie rurale à l’époque médiévale.

Cependant, la désertification démographique du 14ème siècle a provoqué l’abandon de ces églises. Dans le cadastre de 1588, une chapelle est mentionnée, la chapelle Notre-Dame de Canlache, probablement construite sur les ruines d’un édifice païen. Son emplacement stratégique en fait un lieu prisé: il a été construit sur un plateau et non sur un terrain escarpé, donc facile d’accès, et au centre d’un carrefour dont les chemins mènent à Grasse, Saint-Paul et Antibes. Il devient le nouveau centre de la vie du village des temps modernes au 19ème siècle.

Avec l’évolution démographique des siècles suivants, l’emplacement de cette église a créé des difficultés pour les habitants du sud de Roquefort. Contraints de parcourir 5 à 6 km pour se rendre au bureau, ils demandent vers 1850 la construction d’un deuxième lieu de culte à proximité du quartier de Colombier. L’inauguration eut lieu en 1884. Sur les conseils du Père Féraud, maître d’œuvre de ce projet, cette nouvelle chapelle fut dédiée au Sacré-Cœur de Jésus et donna lieu à de nombreux pèlerinages. Grâce à des dons, le successeur du Père Féraud, le Père Suque, embellit la chapelle en créant un véritable sanctuaire, qui devient peu à peu le « Petit Montmartre ».

A la fin du 14ème siècle, le territoire de Roquefort est déclaré « inhabité ». Mais, en 1537, le roi de France, François Ier, lance les travaux de renforcement des remparts de Saint-Paul. Ces améliorations ont donné lieu à plusieurs expropriations afin d’obtenir plus d’espace pour les fortifications. Pour indemniser les familles, la communauté de Saint-Paul leur attribue 400 parcelles de terrain, situées sur le territoire de Roquefort. De cette manière, Saint-Paul préserve ses privilèges et les perceptions de ses droits sur les activités et le terroir de Roquefort.

En 1547, suite aux guerres et à l’épidémie, la communauté de Saint-Paul, pour repeupler le lieu, divise la place forte de Roquefort en 400 lots qu’elle distribue par tirage au sort à 400 personnes tenues de payer pendant 9 ans un bail annuel de 9 et demi florins. Ce lotissement durera jusqu’en 1640 lorsque la seigneurie de Roquefort est rachetée par les Alziari et les Mougins.

Cependant, au XVIe siècle, à la suite des travaux de fortification de Saint-Paul, une seconde vague de population s’installe sur le territoire de Roquefort. Comme à l’époque préhistorique, ces nouveaux habitants ne formaient pas une communauté cohésive, comme on peut le voir dans d’autres villages de la même période, mais se sont installés en fonction des terres qui leur avaient été attribuées. C’est ainsi que se créent des hameaux qui dépendent juridiquement, économiquement et politiquement de Saint-Paul jusqu’en 1790.

Depuis l’indépendance de la commune après la Révolution française, la gestion du territoire incombe au maire et à ses conseillers. C’est la première fois depuis le repeuplement du XVIe siècle que l’autorité politique réside dans la circonscription qu’elle a en charge. Malgré tout, il a fallu attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour concrétiser ce nouveau statut: le projet de construction d’une maison commune ne fut lancé qu’en 1861 et ne fit pas l’unanimité. En effet, il est prévu de construire ce bâtiment à proximité de l’église Notre-Dame de Canlache. Les problèmes de distance réapparaissent pour les habitants de Roquefort vivant dans le sud de la ville. La population reste divisée. De plus, le lieu de réunion du conseil municipal est transféré quatre fois, jusqu’à la fixation définitive du lieu, en 1989, dans l’actuelle mairie.

Les bourgeois aussi bien que les nobles possèdent des propriétés sur le territoire, souvent qualifiées de «bastides», mais n’y vivent pas en permanence. Ce sont plutôt des zones d’exploitation agricole dans lesquelles sont employés des agriculteurs, ou des résidences secondaires, le principal lieu de vie étant à La Colle ou à Saint-Paul.

Cette nouvelle répartition en hameaux donne naissance à des microcosmes, plus tard qualifiés de «patèque», où les habitants bénéficient d’une grande autonomie. Par conséquent, les lieux de vie sont particulièrement dispersés sur l’ensemble du Roquefort, tant de part et d’autre de la Miaine qu’au sud, formant ainsi une division entre le Haut et le Bas Roquefort.

Au début du XVIIIe siècle, une succession de crises provoqua pour les habitants, comme pour les communautés, une pression fiscale très forte et insupportable. La guerre de succession en Espagne (1701-1713), l’invasion des Impériaux en 1707 en Provence, le grand hiver de 1709, la politique de rachat des droits féodaux-seigneuriaux entraînent une explosion des impôts et des dettes municipales. Les trois quarts des habitants vivent dans la pauvreté. La paupérisation est générale. Saint-Paul, dont la trésorerie était aux abois, a choisi la solution déjà utilisée au XIIIe siècle par Lérins, pour céder ses droits à Roquefort. Le 15 novembre 1718 est le transfert de tous les droits féodaux à haute, moyenne et basse justice de Saint-Paul, aux familles Alziary, Bellissime, Lombard et Mougins (cette dernière anoblie le 2 avril 1822):

En décembre 1789, JJ Mougins de Roquefort, maire de Grasse, député du Tiers État aux États généraux, obtient de l’Assemblée constituante, l’érection de la paroisse de Roquefort en commune distincte de Saint-Paul, séparation opérée en février 1790. Le 5 avril 1790, Roquefort, qui comptait alors 590 habitants, est séparé de Saint-Paul-de-Vence et forme une commune indépendante.

Nouvellement indépendant de Saint-Paul et des quatre coseigneurs, Roquefort bénéficie d’une organisation administrative sans précédent: désormais, un maire nommé par le préfet, représente l’autorité de référence, et le premier à obtenir cette fonction est Honoré Civatte, du quartier de Boisnègre. Il entretient une correspondance régulière avec le préfet et le sous-préfet, attestée aujourd’hui par une grande quantité de ces lettres conservées dans les fonds des archives municipales.

Le XIXe et le début du XXe siècles représentent une période essentielle de l’histoire de la commune car elle voit le lancement d’importants travaux municipaux. En 1861, les premiers devis sont établis concernant la construction d’une maison commune en face de l’église Notre-Dame de Canlache. Ce projet ne suscite pas une décision unanime de la commune en raison de problèmes d’accessibilité: les habitants du Sud restent à 5 à 6 km de la maison commune. Ainsi, plusieurs lettres mentionnent la démission de membres du conseil municipal, qui réclament, par ce moyen, leur opposition. Cependant, le nouvel hôtel de ville est érigé à l’emplacement choisi, et les premiers travaux de restauration sont même envisagés en 1886.

Pendant cette période, la commune prend à cœur d’améliorer le confort des habitants. Les premiers travaux d’adduction d’eau sont entrepris, et prévoient de distribuer les eaux du canal du Foulon. Pour ce faire, Roquefort doit traiter avec les communes qui bénéficient également de ces eaux, notamment le Rouret et Grasse. Même si l’eau potable arrive en 1899, les accords sont fastidieux à conclure et les différends sur les concessions d’eau se prolongent jusqu’en 1940 (du moins dans les documents des archives municipales). Aujourd’hui encore, la maîtrise de l’eau représente des enjeux majeurs pour Roquefort-les-Pins.

Par ailleurs, l’entretien des pistes rurales devient une priorité pour la commune, qui prend progressivement conscience de la richesse de ces pistes. Aujourd’hui, Roquefort-les-Pins compte 53 kilomètres de sentiers et développe une politique de valorisation des sentiers, en lien avec l’aménagement de pistes cyclables. Enfin, les besoins de subsistance et d’optimisation du service public supposent l’ouverture de la commune et le développement des voies de communication vers les grandes villes environnantes.

La route 2085 (initialement Route des Claps), reliant Cagnes à Grasse, est celle qui a nécessité le plus d’investissements matériels et financiers. En effet, elle a été construite entre 1910 et 1916, avec, en parallèle, la construction de la voie de tramway, inaugurée en 1911. Cette ligne ouvrait ainsi l’accès à Roquefort et desservait des zones longtemps restées isolées.

Cependant, plusieurs accidents ont discrédité la fiabilité de ce moyen de transport. L’accident du 17 septembre 1913 au Pont des Vignes fit 19 morts et 39 blessés. Par la suite, plusieurs déraillements ou lâchers de freins ont effrayé les usagers et la ligne a cessé de fonctionner en 1929. Dès la préhistoire, les zones de peuplement étaient dispersées sur l’ensemble de Roquefort. Les premiers regroupements continus datent probablement de l’âge du fer, c’est-à-dire entre -1000 et -300, et finalement stabilisés à l’époque médiévale. Les foyers de population se situent alors autour de l’église Saint-Pierre et de l’église Saint-Michel, jusqu’au déclin démographique des XIVe et XVe siècles.

En 1932, Roquefort prend le nom de Roquefort-les-Pins pour éviter toute confusion avec les communes homonymes. Avant que la mairie ne devienne le centre de la vie communautaire à la fin du XXe siècle, ce rôle a été assumé par les églises. D’abord concentrée, à l’époque médiévale, autour des églises Saint-Michel et Saint-Pierre, la population s’est ensuite rassemblée autour de l’église Notre-Dame de Canlache. Au fil du temps, la distance géographique entre le Nord et le Sud est devenue trop grande et un deuxième centre s’est créé autour du sanctuaire du Sacré-Cœur. Tout comme la vie médiévale, la vie moderne aux XIXe et XXe siècles se déroule sur deux points opposés du territoire.

Il faudra attendre la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle pour que les pouvoirs publics se concentrent en un seul lieu, le quartier du Plan, créant ainsi une zone de convergence et de réunification identitaire à Roquefort-les-Pins.

Développement
Roquefort-les-Pins est généralement situé dans le pays moyen, sur un plateau calcaire entre 200 et 300 mètres en pente ascendante du sud au nord et ponctué de collines. Ce contexte géographique explique un micro-climat relatif à l’origine de sa notoriété historique. La pinède est prédominante et fait le charme de la commune. Le rocher est l’autre élément du paysage. Il y a quelques rivières là-bas dont la Miagne, un affluent du loup. Le village est coupé au sud, d’est en ouest, par un axe important reliant Grasse à Nice qui est la départementale M2085.

Une école de garçons est créée en 1800 et une école de filles en 1865. En 1899, les eaux du Foulon arrivent à Roquefort et en 1928 commence l’électrification de la ville.

Roquefort-les-Pins peut être divisé en 4 zones d’importance inégale à l’approche du centre, à savoir le quartier du Plan où se trouve la mairie: une zone forestière, une zone peu habitée, une zone moyennement habitée et une zone dense. La zone dense regroupe des activités administratives, éducatives et commerciales. L’habitat majoritaire est la maison individuelle de style provençal.

Depuis plus de dix ans, la commune mène une politique de rénovation et d’amélioration de ses infrastructures. Mais aussi du développement urbain, d’une part pour répondre à la croissance démographique et, d’autre part, pour satisfaire un certain quota de logements sociaux. Ainsi, de nouveaux quartiers sont apparus, notamment un «centre village» avec des logements et des commerces, qui jusqu’à présent n’existaient pas. En revanche, cette politique est impactée depuis plusieurs années par une baisse des dotations de l’Etat.

Patrimoine culturel

Lieux et monuments
Vestiges romains et gallo-romains du quartier Castellas
Ruines du château de Roquefort, témoin d’une farouche résistance contre les partisans de Saint-Paul.
Église Notre-Dame de Canlache: la chapelle Notre-Dame-de-Canlache est mentionnée en 1351. L’église actuelle, qui date de 1690, a été agrandie en 1865.
Ancien viaduc de Sept-Fonts (1913) (circuit de tramway reliant Cagnes à Grasse).
Grotte de la chèvre dorée: sur le chemin de La Colle se trouve la grotte de la chèvre dorée. Selon une légende, lors d’une guerre entre le seigneur de Roquefort et celui de Gap, une chèvre dorée aux yeux de diamant aurait été cachée dans cette grotte. La légende de la chèvre dorée est répandue en Provence et dans le Dauphiné.

Événements et festivals
La commune accueille le Roquefort Auto Moto Rétro comme événement principal, l’événement incontournable des voitures et motos anciennes sur la Côte d’Azur. Cet événement a lieu deux fois par an, au printemps et en automne.

Jardins en fête (avril)
Fête des Voisins (mai)
Fête de la Musique (juin)
Fête de la Saint-Jean (juin)
Les Estivales (juin-juillet-août)
Fête de Notre-Dame de Canlache: fête patronale (fin août / début septembre)
Semaine bleue (octobre)
La Quinzaine de la Mémoire (fin octobre -11 novembre)
Fêtes de Noël (décembre)

Des expositions
Tout au long de l’année le centre culturel Le Bon Accueil « accueille » chaque mois une exposition d’un artiste où des noms prestigieux: Peynet, Van Lith, César, Théo Tobiasse, Picasso, Melchiorre, côtoient des artistes. locaux, membres du Photo Club ou d’associations d’artistes de Roquefort.