Rinceau

Dans l’architecture et les arts décoratifs, un rinceau (pluriel rinceaux français dérivé de la vieille branche française de la pluie avec des feuillages) est une forme décorative consistant en un motif ondulé continu en forme de tige à partir duquel s’épanouissent des tiges feuillues ou des groupes de feuilles à des intervalles plus ou moins réguliers.

L’utilisation de rinceaux est fréquente dans les frises des bâtiments romains, où l’on trouve généralement dans une frise, l’élément central d’un entablement, juste en dessous de la corniche. Il est également décoré dans les ornements de jambage et les chapiteaux des structures romanes et dans les frises et les panneaux des bâtiments dans les divers styles de la Renaissance, où les animaux minuscules ou les têtes humaines apparaissent également.

Le rinceau a connu un retour au style classique plus simple au 17ème siècle, et au siècle suivant il a été appliqué plus librement, sans une répétition stricte de formes identiques.

La description
Ce sont des motifs composés de feuillages et de tiges végétales à enroulements successifs plus ou moins rythmés et ordonnés, souvent déployés sous forme de frises mais pouvant également couvrir de plus grandes surfaces. Les plantes les plus classiques représentées depuis l’antiquité sont l’acanthe et la vigne, et dans une moindre mesure le lierre. Ils comprennent parfois des roses et peuvent inclure toutes sortes de plantes à fleurs. Les feuillages sont avant tout des motifs imaginaires et composites qui peuvent s’inspirer d’une très grande variété de plantes sans respecter leur forme naturelle. Ils contiennent fréquemment des fleurs, des vases, des oiseaux et d’autres animaux, des masques et diverses figures humaines. Lorsqu’ils sont associés à des personnages ou à des animaux, ils sont appelés « rinceaux peuplés ». Ils sont utilisés pour la décoration graphique, la peinture et / ou l’architecture. Ils peuvent être peints (par exemple éclairés), sculptés, forgés (ferronnerie), tissés ou brodés (arts textiles), faits de mosaïques, imprimés, etc.

Histoire
Le feuillage apparaît dans l’architecture ancienne dans les décorations de toits (sima) dans la Grèce antique, surtout à l’époque hellénistique. Dès la période hellénistique, ils se diversifiaient en mosaïques, en fresques et en frises sculptées, et se répandaient dans tout le bassin méditerranéen, et à l’est de l’Inde après les conquêtes d’Alexandre le Grand. Comme l’ensemble du patrimoine artistique grec, ils sont transmis à la Rome antique où ils constitueront l’une des raisons décoratives les plus diffuses et classiques de l’époque impériale. Ils seront également largement utilisés dans les paramètres de l’architecture paléochrétienne.

Le feuillage persiste tout au long du Moyen Age en se diversifiant. Ils sont très abondants dans l’art byzantin, dans la continuité de l’art paléochrétien, que ce soit dans les mosaïques, les ivoires ou les reliefs architecturaux en marbre. Dès le début du Moyen Age, on les trouve partout en Europe occidentale, sur des reliefs sculptés, des cercueils, des croix de pierre, des stucs décoratifs, des orfèvres, etc. Ils sont particulièrement utilisés dans les manuscrits, souvent associés à des entrelacs. grands motifs décoratifs d’illumination médiévale depuis plus d’un millénaire, malgré les évolutions du style (pré-roman, roman, gothique). Ils sont souvent dans les initiales ou autour, mais peuvent également former le motif de fond des vignettes ou les encadrer en pleine page. Dans l’architecture romane, ils ornent parfois les chapiteaux sculptés. Les ferrures de ferronnerie des portes de la cathédrale Notre-Dame de Paris sont un exemple remarquable de feuillage gothique. Ils sont également parfois vus dans les vitraux. En Orient, sous l’influence de l’art byzantin, ils deviennent aussi une des raisons fondamentales de la décoration de l’art islamique, aux côtés de motifs géométriques, favorisés par l’interdiction de la figuration humaine en Islam, et ils connaîtront un développement particulier en Perse. art.

En Europe, ils trouvent des formes plus anciennes à la Renaissance. Puis ils se diversifient encore à l’époque baroque des XVIIe et XVIIIe siècles, où ils seront utilisés en abondance dans toutes les formes d’art, y compris l’ébénisterie et les arts textiles.

Héraldique
Dans le domaine héraldique, le feuillage «est aussi un blason, des branches chargées de feuilles».