Repoblación art et architecture

La dénomination arte a d’abord été proposée par José Camón Aznar en 1949 pour remplacer le terme mozarabe appliqué à certaines œuvres d’architecture des royaumes chrétiens du nord de l’Espagne entre la fin du IXe et le début du XIe siècle. Camón a fait valoir que ces bâtiments étaient liés stylistiquement à l’architecture des Asturies et devaient peu aux styles andalous. De plus, puisqu’ils ont été construits par des chrétiens vivant sous la domination chrétienne, ils n’étaient pas non plus mozarabes (les Mozarab étant les chrétiens de l’Espagne musulmane).

Dans l’historiographie espagnole, la repoblación est l’expansion de la colonisation chrétienne dans le bassin du Duero et la Meseta Central aux IXe-Xe siècles.

Histoire
Les influences religieuses étaient inévitables compte tenu de la présence de l’État islamique du calife de Cordoue, qui était très développé culturellement, artistiquement et économiquement. Cependant, il a longtemps été suggéré que les bâtiments monumentaux dans le nord de l’Espagne de cette période ont été conçus par les groupes modestes d’immigrants mozarabes qui se sont installés dans les zones de repeuplement lorsque les conditions de vie dans al-Andalus musulman sont devenues difficiles à supporter. Comme l’a déclaré le professeur Isidro Bango Torviso, suggérer que ces immigrants étaient responsables de ces bâtiments serait suggérer que:

lorsque la vallée du Duero fut repeuplée sous les auspices du royaume asturien-léonais, les colons du Nord auraient abandonné toute leur connaissance et leur expérience et se seraient soumis à la «capacité créatrice très riche et démontrée» des pauvres immigrants ruraux du sud.

L’Art et l’Architecture de la Repoblación est identifié comme le troisième sous-ensemble de la période pré-romane hispanique, par les phases qui correspondent à l’art wisigothique et à l’art asturien. Son architecture est un résumé d’éléments d’extraction diversifiée, irrégulièrement distribués, de telle sorte qu’à l’occasion des éléments d’origine paléochrétienne, wisigothique ou asturienne viennent prédominer, tandis qu’à d’autres moments, les caractéristiques musulmanes se mettent en évidence.

Caractéristiques
L’art du repeuplement est identifié à la troisième phase de la période pré-romane hispanique, après les phases qui correspondent à l’art wisigoth et à l’art asturien. Son architecture est un recueil d’éléments d’extraction diversement répartis de façon irrégulière, de sorte que parfois ceux d’origine paléochrétienne, wisigothe ou asturienne prédominent, tandis que d’autres fois l’empreinte musulmane se distingue.

Certaines des caractéristiques d’identification de ce style architectural ecclésiastique Repoblación sont:

Basilique ou plan centralisé; parfois avec des absides opposées.
Chapelle principale sur un plan rectangulaire à l’extérieur et ultra-semi-circulaire à l’intérieur.
Utilisation de l’arcade en fer à cheval de la dérivation musulmane, un peu plus fermée et inclinée que les Wisigoths.
Utilisation généralisée de la porte d’arche en fer à cheval ou alfiz.
Utilisation des fenêtres jumelles et triples de la tradition asturienne.
Toits composés de voûtes segmentées, y compris les voûtes traditionnelles en berceau.
Colonnes groupées formant des piliers composites, avec des chapiteaux corinthiens décorés avec des éléments stylisés et des cinctures reliant la capitale aux colonnes.
Les murs sont renforcés par des contreforts extérieurs.
Évolution des ornements de chevrons à de grands décalages lobés qui soutiennent l’avant-toit très prononcé.
Décoration similaire aux Visigoths à base de volutes, de croix gammées et de thèmes végétaux et animaux formant des frontières en saillie.
Une grande maîtrise de la technique dans la construction, employant principalement des pierres de taille de longueur et de largeur.
Absence ou sobriété de la décoration extérieure.
Diversité dans les plans d’étage, avec de petites proportions et des espaces discontinus recouverts de coupoles (enchevêtrées, segmentées, nervurées de transept en fer à cheval, etc.).

Exemples
Les bâtiments les plus représentatifs du genre sont:

Monastère de San Miguel de Escalada (Province de León)
Ermitage de Santo Tomás de las Ollas (Province de León)
Église de Santiago de Peñalba (Province de León)
Église de Santa María de Wamba (Province de Valladolid)
Église de San Cebrián de Mazote (Province de Valladolid)
Monastère de San Román de Hornija (Province de Valladolid)
Chapelle de San Miguel, Celanova (Ourense)
Ermitage de Santa Céntola et Santa Elena de Siero (Province de Burgos)
Ermitage de Santa Cecilia de Barriosuso (Province de Burgos)
Église de Santa María, Retortillo (Cantabrie)
Ermitage de San Juan Bautista de Barbadillo del Mercado (Province de Burgos)
Église de San Vicente del Valle (Province de Burgos)
Tour de Doña Urraca, à Covarrubias (Province de Burgos)
Église de Santa María, Lebeña (Cantabrie)
Ermitage de San Román de Moroso, Arènes d’Iguña (Cantabrie)
Ermitage de San Baudelio de Berlanga, Caltojar (Province de Soria)
Monastère de San Juan de la Peña, Jaca (Province de Huesca)
Église de San Pedro de Lárrede (Province de Huesca)
Monastère de San Millán de la Cogolla (La Rioja)
Monastère de San Salvador de Tábara (Zamora)
Église de Sant Cristòfol, Cabrils (Province de Barcelone)
Église de Sant Julià de Boada (Province de Gérone)
Église de Santa Maria de Matadars (Province de Barcelone)