Musée des Beaux-Arts de Quimper, Bretagne, France

Le Musée des Beaux-Arts de Quimper est un musée d’art situé à Quimper. Il est né en 1864, grâce au comte Jean-Marie de Silguy qui a légué toute sa collection à sa ville natale, à la seule condition qu’un musée y soit construit pour y accueillir ses peintures et dessins. Il est aujourd’hui l’un des plus grands musées d’art de l’ouest de la France, avec de riches collections de peinture française (notamment du 19e siècle), italienne, flamande et hollandaise du xiv e siècle à nos jours.

Histoire et construction
La collection du comte Jean-Marie de Silguy de 1 200 peintures, 2 000 dessins et 12 000 gravures est au cœur du premier musée de Quimper. Le musée a été construit sur la place principale de Quimper et se trouve en face de la cathédrale qui est adjacente au nouvel hôtel que la ville a obtenu en 1866. La construction du bâtiment a été laissée à l’architecte Joseph Bigot en 1867, qui a également construit la flèche de la cathédrale. Les œuvres ont fait leurs débuts en 1869 et le musée a été ouvert le 15 août 1872.

Le musée a été entièrement rénové par l’architecte Jean-Paul Philippon sous la direction d’André Cariou en 1993. Derrière la façade du musée, il a été entièrement refait selon des choix architecturaux modernes, fondés sur le principe de transparence. Elle a permis une meilleure exposition des œuvres et un gain de statut notable. Depuis les rénovations, 700 œuvres ont été exposées en permanence et un espace spécifique est dédié aux expositions temporaires qui peuvent être créées. Le musée possède également un auditorium, un service d’accueil et une librairie.

Au milieu du XIXe siècle, Quimper, préfecture du Finistère et capitale des Cornouailles, est une ville modeste de 12 000 habitants. Il peut être comparé aux capitales régionales comme Rennes et Nantes, où sont créées à la fin du XVIIIe ou au début du XIXe siècle les premières collections muséales issues des saisies parmi les émigrés des biens de l’Église et des dépôts du Musée Central des Arts.

A Quimper, considérée par Jacques Cambry comme une « ville sans fortune et sans enthousiasme pour les arts », le peintre François Valentin (1738-1805) tente, au cours du parcours, de créer un musée à partir d’œuvres anciennes récupérées dans la région. Mais sans moyens et sans assez de travaux, son projet a échoué. Au milieu du XIXe siècle, les yeux sont plus enclins à l’archéologie et à l’histoire locale. En 1862, le Conseil général du Finistère vota le principe de la création à Quimper d’un musée départemental, consacré essentiellement à l’archéologie finistérienne, qui recevrait les collections réunies depuis 1845 par une savante société archéologique du Finistère, et conservées dans une salle le collège des filles.

A l’exception des villes de Saint-Malo qui se sont engagées, en 1861, à collecter quelques portraits et souvenirs historiques, et de Vannes où sont stockés depuis 1826 des objets archéologiques recueillis par des polymathes du Morbihan, aucun musée n’existe en Bretagne à l’ouest de la ligne Rennes-Nantes lorsque Quimper décide de créer un musée des beaux-arts en 1864.

Cette création est exceptionnelle. Il ne s’agit pas de regrouper quelques œuvres locales et quelques dépôts de l’État, mais de recevoir l’importante collection de Jean-Marie de Silguy qui vient de disparaître: 1200 peintures, 2000 dessins, 12000 gravures et plusieurs dizaines d’objets d’art.

Les collections

Peinture d’inspiration bretonne
Une centaine d’œuvres, avec pas moins d’une vingtaine de grands formats, dont certains sont célèbres depuis leur création au XIXe siècle, composent cette collection. Unique en son genre et parfaitement représentatif des derniers feux du réalisme et de ses prolongements via le naturalisme, il a été patiemment formé par les premiers conservateurs après l’ouverture du musée en 1872. Il offre aujourd’hui un univers extrêmement varié et souvent juste d’un monde qui a disparu ou a fortement évolué.

Parmi les œuvres les plus spectaculaires, on retiendra, sans chercher l’exhaustivité, L e Pardon de Kergoat de Jules Breton, veuve de l’Île du Sein d’Emile Renouf, la Visite à la Vierge de Bénodet d’Eugène Buland, plusieurs grandes et belles toiles par Théophile Deyrolle ou Alfred Guillou, ou plus récemment acquis: les superbes Moissonneuses, Île de Bréhat par Pierre Dupuis.

Sans oublier la salle Lemordant qui constitue en quelque sorte le cœur du musée. Ses boiseries servent de cadre au grand décor créé en 1906-1909 par Jean-Julien Lemordant (1878 – 1968) pour le Café de l’Epée à Quimper.

Écoles flamandes et néerlandaises
Le fonds nordique de Quimper est assez représentatif de la variété des genres abordés par les artistes flamands et néerlandais. Sans surprise, le XVIIe siècle domine cet ensemble avec, cependant, plusieurs œuvres importantes datant de la fin du XVIe siècle et représentatives du maniérisme (en particulier, La première famille de Cornelis Van Haarlem) ou encore plus rare un corpus étroit de peintures de la XVIIIe siècle (d’où Suzanne et les vieillards de Nicolaes Verkolje).

Remontant au 17e siècle, la récolte est riche et culmine dans la peinture d’histoire avec un bozzetto vibrant de Peter Paul Rubens, le Martyre de Sainte-Lucie. Toujours dans le grand genre, le musée présente une magistrale Descente de croix de Pieter Van Mol du couvent des Minimes de Saint-Pol-de-Léon.

Citons également une acquisition remarquable datant de 1985, la Leçon de lecture de Pieter Fransz de Grebber, démonstration magistrale de la diffusion du mouvement rembranesque. Paysage, portrait, nature morte sont aussi des genres abondamment illustrés dans les collections de Quimper. Pour la nature morte, la collection contient plusieurs pépites et notamment deux variations sur les fruits exotiques d’un peintre rare en France, Dirk Valkenburg et surtout la composition ambitieuse et étrange d’Otto Marseus Van Schrieck, Chardons, écureuils, reptiles et insectes, probablement ses chef-d’oeuvre.

Peinture italienne
La collection italienne comprend de nombreux exemplaires d’après les grands maîtres de la Renaissance (Raphaël, Titien, Léonard de Vinci, etc.) qui avaient été collectés par Jean-Marie de Silguy afin de servir de modèles à de jeunes artistes cornouaillais. Essentiellement, ces œuvres ne sont plus destinées à être exposées aujourd’hui. Il n’en demeure pas moins que les œuvres italiennes sont parmi les plus intéressantes, sinon les plus précieuses, des anciennes collections du musée.

Le champ chronologique est vaste, puisque l’œuvre la plus ancienne date de la fin du XIVe siècle (Saint Paul de Bartolo di Fredi) et s’étend jusqu’au milieu du XVIIIe siècle avec, par exemple, le chef-d’œuvre de Giulia Lama, Le Martyre de Saint Jean l’évangéliste. Plusieurs œuvres remarquables jalonnent ce parcours comme le bois extrêmement rare de Nicolo dell’Abate, Vénus endormie ou la classicisation Sainte Madeleine en prière par Guido Reni des collections de Louis XIV.

Le mouvement caravaggesque ainsi que la peinture rococo sont représentés par des compositions importantes qui assurent cette cohérence et cette originalité.

Peinture espagnole
Si le corpus des œuvres espagnoles est limité, il comprend néanmoins plusieurs peintures intéressantes du XVIIe siècle et surtout une superbe et grande esquisse du XVIIIe siècle, Christophe Colomb offrant le nouveau monde aux rois catholiques d’Antonio Gonzales Velazquez.

Peinture française

Le 17e français
Dans cette collection certes modeste, nous pouvons cependant citer quelques œuvres importantes:

Les deux œuvres de Pierre Mignard, l’un des plus grands décorateurs de son temps, rival du Brun: Foi et Espoir, gisements de l’État en 1897, aujourd’hui propriété de la Ville après transfert.
La deuxième génération classique du Grand Siècle est représentée par Nicolas Loir (Moïse sauvé des eaux, vers 1670, tableau conservé dans la famille maternelle de Jean-Marie de Silguy).
Paysages attiques inspirés des ruines antiques de Pierre-Antoine Patel (Paysage aux moissonneurs, vers 1670-1680 et La Fuite en Égypte) et Henri Mauperché.
Une scène de genre de Jean Tassel proche des peintres des « bambous » (Trois bergers et leur troupeau, vers 1660-1665, acquis en 1974).

Le 18ème français
Cette collection témoigne des appétits du comte de Silguy qui, conformément à l’évolution du goût à la fin du XVIIIe siècle, était réticent à collectionner la peinture religieuse.

Les portraits
Ils tiennent une place de choix, des portraits cérémoniels (Trémolières, Boizot, Tocqué) à des portraits proches de la Révolution française comme ceux d’Adélaïde Labille-Guiard ou Philippe Chéry, et des néo-classiques (Lethière, entourage de David…)

Croquis
Jean-Marie de Silguy oriente également ses achats vers les croquis, le «feu» de la création. L’un des joyaux de la collection est sans aucun doute L’Enlouverture de Proserpine de François Boucher qui a été rejoint par L’Enlouverture de Déjanire, par le beau-frère de Boucher, Jean-Baptiste Deshays (acquis en 2013). Il y a aussi les croquis de Berthélémy, Hallé, Callet, Amand et bien sûr Fragonard (Le Combat de Minerve contre Mars).

Le Festival de nuit Hubert Robert est une autre pièce emblématique de la collection.

Paysages
De Silguy partit à la recherche du paysage. A noter, pour la naissance du paysage historique, les deux œuvres de Pierre-Henri de Valenciennes (Biblis transformé en fontaine et Narcisse en miroir dans l’eau), César coupant un arbre sacré par Achille-Etna Michallon ou Orphée jouant de la lyre devant l’Eurydice de Jean-Victor Bertin.

Cet ensemble a été complété par des paysages de campagne peints sur le motif datant du début du XIXe siècle et dus à des artistes aujourd’hui peu connus mais dont la qualité n’est pas sans intérêt (Renoux, Guyot, Sarazin de Belmont…)

Peinture historique
Le renouveau de la peinture historique, notamment par le néoclassicisme, a intéressé le fondateur du musée: certains d’entre eux sont de grands formats, le tout s’étalant sur les années précédant la Révolution (Esther et Assuérus de Lagrenée, les trois œuvres de Nicolas-Guy Brenet) jusqu’au premier tiers du XIXe siècle (Alexandre-Evariste Fragonard) via Taillasson, Girodet, Lethière, Drolling ou Dubois.

On peut mettre en valeur les tableaux de Charles Meynier, de l’adolescent de L’Amour pleurant sur le portrait de Psyché qu’il a perdu et de Jean-Charles-Nicaise Perrin, Alcibiade surpris par Socrate dans la maison d’une courtisane.

Le 19e français
Parmi les chefs-d’œuvre du XIXe siècle en France, l’éblouissant portrait de Marie-Thérèse de Cabarrus peint par Théodore Chassériau mérite d’être mentionné; pour le paysage, la très subtile Vue du Château de Pierrefonds de Camille Corot ou pour le grand genre les deux Wilhelm List, artiste majeur de la Sécession viennoise.

Scènes d’histoire, scènes de genre
Pendant les premières décennies du XIXe siècle, le musée présente de nombreux petits formats oscillant entre scènes d’histoire et scènes de genre et souvent représentatifs de ce qu’on appelle l’art du troubadour. L’ensemble forme un tout cohérent à partir des études de Léopold Boilly en passant par les toiles plus développées de Georges Rouget ou l’esquisse vibrante d’Eugène Devéria, La Naissance d’Henri IV +, qui nous permet d’aborder le mouvement romantique. Remarquablement, le musée conserve pendant cette période un ensemble décoratif de première importance (non exposé actuellement faute de place) conçu en 1825 pour l’une des salles du Conseil d’État alors hébergée au Louvre. L’ensemble est parfaitement représentatif d’un art officiel où l’allégorie sert les intérêts de l’Etat.

Le paysage
La section développant l’art du paysage est essentielle dans la mesure où elle prolonge la section néoclassique et assure la transition avec les nouvelles formules développées à Pont-Aven. De nombreuses et séduisantes œuvres permettent de suivre l’attractivité des côtes bretonnes sur nombre d’artistes depuis Théodore Gudin, Emmanuel Lansyer, Paul Huet, jusqu’à la Vue du port de Quimper par Eugène Boudin. Une mention spéciale doit être réservée au peintre Jules Noël dont le musée conserve un ensemble important d’œuvres.

Symbolisme
La présentation du XIXe siècle trouve sa conclusion (en dehors de l’école de Pont-Aven et de la section dédiée à la «bande noire») avec un petit ensemble qui procède du mouvement symboliste. Les deux œuvres essentielles de Wilhelm List sont essentielles mais on peut facilement les compléter avec des créations de Lucien Lévy-Dhurmer, Henry Lerolle, Maurice Chabas, Eugène Carrière… Le tout s’enrichit de plusieurs tableaux importants d’un artiste au tempérament fort, Yan ‘ Dargent, dont l’œuvre démontre son attachement au Finistère.

École de Pont-Aven
C’est en 1861 que Jean-Marie de Silguy, originaire de la région de Quimper, décide par testament de léguer sa collection d’œuvres d’art à la ville de Quimper, à condition de construire un bâtiment spécifique. À sa mort en 1864, près de 1 200 peintures et 2 000 dessins, principalement d’art ancien, constituaient le noyau du musée des beaux-arts inauguré en 1872. Les conservateurs successifs à la tête de l’institution multiplient les acquisitions d’œuvres d’inspiration bretonne mais leurs la proximité des peintres académiques du XIXe siècle réunis à Concarneau les fait abandonner la modernité picturale de l’École de Pont-Aven.

Les années 1930, cinquante ans après l’arrivée de Gauguin en Bretagne, voient l’acquisition d’œuvres intéressantes mais encore mineures comme La Vieille du Pouldu de Sérusier ou Le Pardon du Folgoët de Maurice Denis. Les tentatives du fils d’Emile Bernard de vendre une œuvre de son père, peintre emblématique du synthétisme, restent vaines.

Un intérêt pour les œuvres de Pont-Aven après la guerre
En 1950, l’État dépose au musée Le Pardon de Notre-Dame-des-Portes à Châteauneuf-du-Faou de Sérusier tandis que la veuve de l’artiste donne le Paysage Ogival. On pourrait penser que l’organisation cette même année d’une exposition consacrée à Gauguin et au groupe Pont-Aven aurait pu largement contribuer à ces propositions d’enrichissement des collections.

Cependant, les œuvres de Gauguin étaient alors financièrement hors de portée du musée. On peut cependant noter l’acquisition en 1999 de L’Oie, témoignage avant tout historique du séjour de Gauguin au Pouldu car c’est un fragment du décor de l’auberge de Marie Henry tout comme la porte de placard réalisée par Meijer de Haan et le plâtre Le Génie avec Guirlande Filiger, issue de la vente de la collection Marie Poupée. Quelques années plus tard, l’entrée au musée de la gravure La Femme aux figues et le flacon de pèlerinage foisonnent de cette collection Gauguin, certes modeste mais non dénuée d’intérêt.

Grâce aux rénovations de 1976 puis de 1993, une politique active de dépôts, d’achats et de dons a permis à la collection de l’École de Pont-Aven et du Cénacle des Nabis de jouer aujourd’hui un rôle majeur dans l’attractivité et l’influence du musée.

The Black Band
Peu connu du public, ce moment fascinant de l’histoire de l’art est né en réaction contre la peinture claire de l’impressionnisme autant que contre la peinture hermétique et / ou stylisée du symbolisme et l’école de Pont-Aven. Les références au réalisme de Gustave Courbet ainsi qu’à la peinture espagnole et hollandaise du XVIIe siècle sont clairement assumées.

Les références au réalisme de Gustave Courbet ainsi qu’à la peinture espagnole et hollandaise du XVIIe siècle sont clairement assumées.
Ce mouvement pictural se développe intensément en Bretagne grâce aux séjours réguliers de Charles Cottet ou Lucien Simon. Composée d’une trentaine d’œuvres de qualité (en associant d’autres peintres comme André Dauchez ou René-Emile Ménard), cette section présente des chefs-d’œuvre authentiques, notamment La Récolte des pommes de terre de Lucien Simon ou l’extraordinaire Autoportrait de Charles Cottet.

Art du XXe et XXIe siècle

La première moitié du 20e siècle
Peu d’œuvres nous permettent d’évoquer la première moitié du XXe siècle, mais on peut noter quelques chefs-d’œuvre, comme Le Port de Fécamp d’Albert Marquet de 1906, œuvre importante pour le fauvisme (dépôt du Fonds national d’art contemporain); un beau Robert Delaunay, témoin de l’influence de l’école de Pont-Aven sur cet artiste, enrichi par le récent dépôt d’une collection privée, Brûleuse de goémon.

1930-1950
Les années 1930-1950 sont représentées par Composition Bretagne par André Fougeron (1946), Le Roi Arthur par Charles Lapicque (1953), tous deux dépôts du Musée National d’Art Moderne ou Les Alignements de Carnac de Marcel Gromaire (1953).

Après la guerre
Pour l’art après 1950, la collection s’est développée autour de l’abstraction et de la représentation du paysage marin. L’accent a donc été mis sur:

La Nouvelle Ecole de Paris – paysage abstrait – particulièrement bien représenté dans les collections par les œuvres de Jean Le Moal, Jean Bazaine, Alfred Manessier.

Les artistes défendus par le critique d’art breton Charles Estienne, les « peintres argentons » comme René Duvillier, Jean Degottex, Yves Elléouët.

On retrouve également pour les oeuvres abstraites de Geneviève Asse et Tal Coat.

On cite également des artistes comme François Dilasser, Norbert Nüssle, Jeanne Coppel et la figure gardienne, Jacques Villeglé dont la récente acquisition par l’association des Amis du musée de la rue Joubert constitue un enrichissement majeur pour le musée.

Donations d’œuvres d’artistes travaillant dans la région comme François Béalu, Yves Doaré et avant eux, Yves Elléouët donnent l’occasion de se consacrer à ces artistes qui prennent la Bretagne et ses paysages comme sources d’inspiration pour y jeter un œil. contemporain.

Arts graphiques

Designer Jean-Marie de Silguy
Cette solide collection d’environ 2000 feuilles provient principalement de l’héritage de Jean-Marie de Silguy. Elève du peintre François Valentin au lycée de Quimper, puis de Jean-François-Léonor Mérimée à l’Ecole polytechnique où l’enseignement du dessin occupait une place importante, le collectionneur aimait dessiner.

Il a conservé certains de ses propres dessins ainsi que ceux des familles paternelle et maternelle. L’ensemble montre que le dessin était une pratique courante dans l’entourage du collectionneur.

Une prédilection pour le français du XVIIIe siècle
De Silguy achète principalement des dessins français et certains italiens. Les pays nordiques et espagnols sont presque absents. Il acquiert par lots, des feuilles rarement isolées. Ce processus d’acquisition explique pourquoi il existe de très nombreuses académies dans la collection, des copies, des contre-épreuves, de nombreuses figures anonymes du XVIIIe et du début du XIXe siècle.

Signalons quelques remarquables dessins du XVIIe siècle de Callot, Vouet, Stella, Le Sueur, Courtois, La Fage ou Verdier qui, à leur manière, comblent les lacunes de la collection de tableaux de la même époque.

La collection du XVIIIe siècle, tout comme les peintures, reste le sujet de prédilection du collectionneur et donne un aperçu didactique de l’évolution du dessin à cette époque avec des pièces de maîtres comme Watteau, Natoire, Boucher, Vincent et Robert.

Le groupe italien, moins nombreux, regroupe du XVIe au XVIIIe siècle les noms de Dell’Abate, Cambiaso, Allegrini, Tiepolo ou Piranesi.

On peut ajouter à cette brève description du fonds dessiné, la collection de gravures anciennes, très importantes numériquement mais qui est avant tout un ensemble de gravures de reproduction ayant servi de bibliothèque d’icônes pour de Silguy.

Sculptures
Après son ouverture en 1872, le musée a reçu des copies d’antiquités de l’État, rarement des originaux dont la Psyché d’Aizelin ou le Cupidon de Fourquet.

On peut souligner le cas assez étonnant du plâtre Les Trois Ombres de Rodin déposé au musée par l’État en 1914, conservé dans de mauvaises conditions pendant des années au point que nous pensions qu’il s’agissait d’une copie avant sa restauration magistrale en 2008.
En revanche, l’artiste Hector Lemaire fait régulièrement des dons au musée entre 1885 et 1909. Lauréat du prix Wicar, ce sculpteur d’origine lilloise séjourne à Rome de 1866 à 1870. Le Buste de Transtévérine conservé à Quimper est probablement son troisième expédition de l’année.

Plus récemment, une sculpture très importante de James Pradier est entrée dans nos collections grâce au don de Monique Lavallée en 2001. Un ensemble de sculptures d’inspiration bretonne a également été créé, dans lequel l’œuvre de René Quillivic occupe une place importante.
Salles d’exposition

Max Jacob
Une salle du musée est dédiée à Max Jacob, originaire de Quimper. On y retrouve de nombreuses oeuvres de Jacob lui-même (gouaches, dessins au crayon, estampes, etc.) et de son entourage: notamment Jean Cocteau (dessins), Picasso (fort sur les trois), Roger Toulouse, et Amedeo Modigliani (dessins).

Jean Moulin
Jean Moulin fut un haut fonctionnaire avant de devenir une figure emblématique de la Résistance, servant de sous-préfet à Châteaulin de 1930 à 1933. Lors de son voyage en Bretagne, il rencontra Max Jacob et par ses conseils, illustra le recueil de poèmes de Tristan Corbière . Il signe les 8 gravures sous le pseudonyme de «Romanin»

Jean-Julien Lemordant
Au cœur du musée, dans un espace spécialement conçu, un ensemble exceptionnel de peintures de Jean-Julien Lemordant est présenté. À d’autres moments, ils décorent le restaurant de l’Hôtel de l’Épée à Quimper.

Restaurations
Les dernières années ont été consacrées à la restauration d’œuvres de l’héritage Silguy (1864) et de l’héritage colombien (1893), même si l’on ne peut ignorer la restauration magistrale, en 2006, de la sculpture « Les Ombres » de Rodin. Plusieurs œuvres, plus ou moins exposées depuis plusieurs années, même depuis leur entrée dans les collections, ont fait l’objet d’une attention toute particulière. Sous un vernis jauni ou derrière une retouche, les conservateurs, qu’ils soient du musée de Quimper ou d’autres institutions, reconnaissent la qualité esthétique et historique de plusieurs tableaux.