Parc Naturel Régional du Queyras, Hautes Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, France

Le Parc Régional du Queyras est un parc régional français, situé dans les Alpes du Sud à la frontière entre la France et l’Italie, le Queyras bénéficie d’un climat exceptionnellement ensoleillé. Ce climat a permis l’installation de villages à très haute altitude, dont la commune la plus haute de France, Saint-Véran. Aujourd’hui, le Queyras vit principalement du tourisme, mais a réussi à préserver les activités traditionnelles, notamment le pastoralisme et l’artisanat du bois.

L’été, le Queyras est une destination idéale pour la randonnée, notamment le long des sentiers de randonnée GR5 et GR58 (tour du Queyras). La randonnée permet d’admirer la faune et particulièrement la flore exceptionnelle de ce massif. En hiver, plusieurs stations villageoises sont ouvertes, permettant la pratique du ski de fond et de descente, mais aussi du ski de fond et de nombreuses autres activités comme la raquette, l’escalade de cascades de glace, etc.

Le parc régional du Queyras englobe l’ensemble du bassin versant du Guil. Il contient des espaces plus fortement protégés, dont la réserve naturelle du Val d’Escreins. Il existe également un projet de création d’une réserve naturelle nationale au fond de la vallée du Guil, près de Ristolas, dans le cadre du programme Natura 2000. Se compose de onze communes du massif du Queyras, des massifs des Escreins et des Alpes cotiennes, au nord-est du département des Hautes-Alpes. Avec seulement 2 300 habitants permanents, c’est le moins peuplé des parcs naturels régionaux français, et le deuxième le moins densément peuplé après la Guyane.

Le Queyras est divisé en plusieurs vallées où se répartissent les différents villages du massif. La Valée du Guil, orientée du sud-ouest au nord-est, abrite les villages de Château-Queyras et d’Aiguilles. Arrivé au nord du massif, il se courbe ensuite vers le sud-est, le long des villages du Haut Guil, Abriès et Ristolas. Au nord-ouest du massif, le Val D’Azur, où coule la rivière, abrite le village d’Arvieux. Au Sud-Est, les villages de Pierre Grosse, Molines et Saint Véran occupent la vallée d’Aigues, drainée par l’Aigue blanche et l’Aigue Agnelle. Plus au sud, les vallées du Cristillan et du Mélezet forment le Ceillaquin, centré sur le village de Ceillac. Enfin, la pointe sud du parc est occupée par le Val d’Escreins, vide de tout habitant.

La géographie
Le massif du Queyras est un massif des Alpes franco-italiennes situé à cheval entre le département des Hautes-Alpes et la région du Piémont. Il accueille une partie du Parc Naturel Régional du Queyras. Si le Queyras correspond au bassin du Guil, donc aux deux rives de part et d’autre du fleuve, le massif lui-même se limite à la partie nord de cette région, c’est-à-dire au nord de Château-Ville-Ancien, donc approximativement sur le rive droite. Il est également entouré de Château-Ville-Vieille, Guillestre et Briançon. De ce fait, elle est entourée par le massif des Escreins au sud, le massif des Ecrins à l’ouest, le massif des Cerces au nord et les Alpes cotiennes à l’est.

Géologie
La géologie du Queyras est extrêmement complexe. Ce massif est situé à la frontière de différentes zones des Alpes internes, où la compression des roches lors de la formation des Alpes a été très importante. L’ouest du Queyras (parfois appelé «Queyras calcaire») est constitué de roches sédimentaires comprenant des calcaires, des dolomites, mais aussi des marnes et des grès. Ces roches sédimentaires se sont formées dans des mers relativement peu profondes sur les bords d’un ancien océan qui a maintenant disparu appelé Téthys. Il faut imaginer ces formations sédimentaires comme un mille-feuille dont chaque feuille est un banc de roche. Lors de la formation des Alpes, ces couches géologiques se sont détachées de leur substrat et ont migré, formant des couches de poussée. Plusieurs couches de ce type se superposent les unes aux autres, formant des piles de couches de poussées.

Le site Geol-Alp explique plus en détail cette structure complexe et propose une section des gorges du Guil. Le reste du massif est essentiellement constitué de « schistes lustrés ». Ces roches proviennent de sédiments argileux formés à grande profondeur, à la surface de la croûte océanique des Thétys. Ces argiles sont devenues des schistes à la suite d’un processus de métamorphose, une «cuisson» des sédiments à haute température et sous haute pression, au sein de la croûte terrestre. Lors de la métamorphisation, les frontières entre les bancs d’argile ont disparu ou sont devenues à peine visibles. Il est cependant très probable que ces berges soient, comme dans le Queyras calcaire, déformées de manière très complexe. A l’inverse, un plan de schistosité est apparu. L’orientation du plan de schistosité est plus homogène (il pend généralement vers l’ouest dans le Queyras).

Ce bassin intérieur orienté à l’ouest formé par le Queyras a été sculpté par les eaux et les glaciers coulant vers la Durance. Avec les périodes de gel, ils ont largement érodé les roches floconneuses (schistes) des vallées suspendues du Queyras oriental et entaillé profondément les calcaires compacts de la moitié ouest. L’observation de ces affleurements rocheux plus ou moins parallèles nous rappelle que leurs plis et leur disposition résultent avant tout du télescopage entre le continent africain et l’Eurasie qui se poursuit depuis 60 millions d’années.

Parmi les minéraux déposés dans les lagunes des premiers rives marines: le gypse. Les coraux fossiles du massif de Rochebrune témoignent d’une mer chaude et peu profonde. Le mouvement fossile du marbre de Guillestre a nagé dans les bas-fonds. Des geysers sous-marins déposent des sels métalliques (coussins basaltiques du col de Péas, mine de cuivre de Saint-Véran). Le fond de l’océan alpin est tapissé de limons d’argile ou de calcaire. Les pressions du télescopage les transformeront en schiste. Ces roches floconneuses sont à l’origine des grandes vallées ouvertes du Haut Queyras (Molines, Abriès, Saint-Véran).

Des portions de la croûte océanique (appelées Ophiolites) sont visibles dans le Queyras au sein des schistes lustrés. Ce sont des roches sombres, comme le basalte ou le gabbro, souvent métamorphosées et de couleur verdâtre. Plus durs, ils forment souvent des sommets comme le Mont Viso, le Bric Bouchet ou la Grande Aiguillette.

Vallée du Queyras
Le Queyras (en occitan Cairàs) est une vallée du département des Hautes-Alpes, mais aussi un parc naturel régional, où se pratiquent le ski en hiver et la randonnée en été. Il est notamment traversé par le GR 58 qui permet de le contourner ou le GR 5. La vallée est traversée par le Guil et compte aujourd’hui huit communes regroupées au sein d’une communauté de communes: Arvieux, Abriès, Aiguilles, Ceillac, Château- Ville-Vieille, Molines-en-Queyras, Ristolas et Saint-Véran. Ceillac ne faisait pas partie du Queyras historique: il appartenait à l’évêché d’Embrun (et non à Briançon) et n’entrait pas dans l’escarton du Queyras.

Le parc est délimité au nord et à l’est par la frontière avec l’Italie, du sommet du Grand Glaiza à la Tête des Toillies en passant par le col Agnel. Puis il suit la crête délimitant le bassin versant de l’Ubaye jusqu’à Mortice et monte au nord-ouest jusqu’à Guillestre, dans la basse vallée du Guil, principale porte d’entrée naturelle du Queyras. De Guillestre, la limite suit la crête exposée nord séparant la vallée de l’Arvieux de la Durance et passant par le pic du Béal Traversier puis prend une direction nord-est jusqu’au col d’Izoard, passage mythique du tour de France à vélo et se termine par la ligne de crête séparant la vallée des Fonts au nord et passant par le Pic de Rochebrune, jusqu’à la frontière italienne. On peut également considérer que le Queyras correspond au bassin versant du Guil.

Le col de l’Izoard, à 2 361 m d’altitude, est, depuis le Briançonnais, la porte d’entrée du Queyras. La traversée de la Casse Déserte annonce un désert. Le contraste en aval est d’autant plus frappant. Au-dessous de ce cirque lunaire hérissé de cheminées de fées (vestiges d’une forte érosion) se succèdent steppes, forêts, tapis fleuris. C’est le pays des villages hautains avec des fours communs et des fontaines entourées de bois, où les fils électriques sont enterrés. Ils sont comme le plus haut village de France, Saint-Véran (2042 m).

La vallée n’est pas très urbanisée, donc mal éclairée, la pollution lumineuse est quasi nulle; Combiné avec son climat laissant de nombreuses nuits claires, cela en fait un endroit très prisé des astronomes amateurs.

Paysages
Ce sont les Queyrassins qui, par leur travail, ont façonné la nature et donné aux paysages l’aspect qui est le leur, même si les sommets, les éboulis, les ravins abrupts sont restés hors de leur portée.

En fait, ces paysages sont également historiques et, au fil des siècles, ils ont changé. La vallée du Guil, entre Château-Queyras et Ville-vieux a été décrite comme la fin du xix e siècle: « Des champs où le lin, l’orge, l’avoine et le seigle atteignent une très grande hauteur; prairies à travers lesquelles serpente le Guil , et s’étendant sous de vastes forêts de mélèzes, qui couronnent les montagnes; sur ces immenses pâturages et une multitude de plantes rares; hameaux, dont la plupart ne sont habités que pendant les mois d’été, des canaux qui, sur des échafaudages soutenus par des sections de roche au-dessus le Guil, transportent la fertilité d’un côté à l’autre de la vallée: tel est l’aspect du pays. »Aujourd’hui, l’aspect de cette vallée est bien différent et le paysage agricole a disparu. En fait, il n’y a plus de champs cultivés , plus de canaux surélevés. Les pâturages d’été sont souvent en ruines, les prairies de moins en moins fauchées.

Il y a deux siècles, le Queyras était moins boisé qu’aujourd’hui. Pendant la longue période de prospérité et de croissance démographique du xvi e au xvii e siècle, la superficie occupée par la forêt a diminué, malgré les mesures prises pour éviter une déforestation massive, qui a entraîné une hausse du prix du bois de travail, plus rare. Dans les années 1860, une loi forestière incite les communes à préserver les forêts et, grâce à des avantages fiscaux, à replanter les terres en jachère en forêt.

C’est le cas des prairies à foin. L’exemple du Pré Michel, situé près du belvédère du Viso, sur la commune de Ristolas, est éclairant. Comme le montrent les auteurs d’une brochure éditée par le Parc Naturel Régional du Queyras, la forêt gagne progressivement du terrain sur la prairie ici et ailleurs dans tout le Queyras depuis 1920 ou 1940, car toute prairie, à partir du moment où elle cesse d’être fauchée, est jonchée sur quelques décennies avec des trembles, puis redevient forêt. Des photos de Pasquier, hameau de la commune d’Arvieux, prises dans les années 1930, montrent un paysage de hautes prairies bien définies et bien entretenues, comme si l’herbe y avait été peignée. Soixante ans plus tard, ces versants, qui ne sont plus fauchés, sont progressivement repris par les arbustes.

Au final, les paysages, constitués de terrasses et de prairies à foin qui, pendant des siècles, ont été typiquement Queyrassins, risquent de disparaître dans un proche avenir et d’être renvoyés dans la forêt. A Saint-Véran, en juillet et août, face au village, sur la rive gauche de l’Aigue Blanche, les cônes alluvionnaires de quelques torrents, débarrassés de toute pierre, sans doute irrigués et peut-être fumés au printemps ou à l’automne, sont toujours fauché. On admire le travail séculaire des hommes qui ont tracé des parcelles clairement délimitées au milieu de ces éboulis informes, les ont entretenus avec soin, et dont l’herbe coupée courte varie du vert tendre au vert foncé.

Les terrasses constituent (ou étaient quand elles étaient encore entretenues et visibles) l’un des éléments essentiels du paysage queyrassin. Ce sont des murs en pierres sèches ou des remblais de terre recouverts d’herbe qui servent à retenir les terres arables et permettent de cultiver et d’irriguer des parcelles escarpées par gravité, l’eau étant amenée dans des canaux creusés très haut dans la pente. Les pentes du deroit, au dessus ou autour des villages, sont organisées de cette manière. Il y a un siècle, lorsque la montagne était une ruche en activité, elle apparaissait comme un jardin en pente. Aujourd’hui, l’entretien des terrasses n’est pratiquement plus assuré; les prairies sont de moins en moins tondues. Les communs, que les animaux broutaient autrefois au printemps,

Climatologie
Le Queyras reçoit de très faibles perturbations atlantiques. La plus grande partie du territoire de la vallée est marquée par une sécheresse qui rend le ciel limpide et augmente à l’extrême les contrastes de température liés à l’altitude. Ces aspects font que des espèces animales ou végétales, aux affinités climatiques très diverses, peuvent s’y retrouver. La région du Mont Viso reçoit de l’est l’humidité de la nebbia, sorte de «mousson» qui favorise l’existence de plantes et d’animaux nécessitant de l’eau.

La Nebbia est l’abondante vapeur d’eau dégagée par le bassin du Pô, qui monte avec la chaleur, se condense en altitude et forme finalement des nuages ​​épais en rouleaux »qui mouillent les rochers et les pelouses alpines jusqu’à la pente du Queyrassin où l’air sec les dissipe. Ce phénomène lié à l’ensoleillement se produit en été en moyenne 1 jour sur 3: la mer de nuages ​​apparaît vers 10h et disparaît au coucher du soleil.

Biogéographie
Situé à proximité du 45e parallèle, à mi-chemin entre le pôle et l’équateur, le Queyras avec son climat sec très contrasté est devenu un refuge privilégié, qui concentre des espèces d’origines diverses. Ce balcon massif du Piémont abrite des espèces uniques au monde comme la salamandre de Lanza, des insectes et des plantes qui ont peut-être évolué ici de manière isolée, comme sur une île.

La position très orientale du Queyras peut expliquer pourquoi la sétaire astragale, originaire du Caucase, ou le campagnol Fatio, des Alpes du sud de l’Italie, s’y sont peut-être installés grâce à de grands échanges est-ouest devant le front des vastes glaciers descendus du nord. L’emplacement sud de la vallée permet la culture de céréales à plus de 1 800 m d’altitude. Le genévrier thurifère, originaire d’Afrique, la sauge éthiopienne et la lavande typiquement méditerranéenne ont atteint le Queyras lors du dernier grand réchauffement post-glaciaire.

La faune et la flore
C’est la basse température des eaux torrentielles des montagnes (5 ° C à 15 ° C pour le Guil) qui leur permet d’être saturées en oxygène lors du brassage dans les chutes. Ils accueillent alors les animaux qui consomment de grandes quantités d’oxygène dissous, comme la truite et les larves d’une multitude d’insectes. En période d’inondation, le torrent abandonne les matériaux qu’il transporte. Ceux-ci forment des bancs de gravier, de sable et de limon qui sont ensuite colonisés par les plantes. La végétation de ces berges consomme une partie de la pollution organique de l’eau et protège les berges.

Propre aux eaux douces, vives et bien oxygénées, la truite brune est ici liée aux torrents et aux cours supérieurs des rivières. Le fario se distingue par ses nombreuses taches rouges. Population des marais: présente jusqu’au niveau subalpin, cette plante vit également au bord des eaux calmes. Complètement lié aux torrents, le Dipper est un oiseau aquatique capable de marcher tout au fond du ruisseau pour se nourrir d’insectes aquatiques. Excellent «bio-indicateur», la Perle est un insecte qui révèle par sa présence la bonne qualité du milieu aquatique dans lequel elle vit.

Au-dessus d’une altitude de 2 400 m, les conditions hivernales sont maintenues plus de neuf mois par an. Les périodes douces favorables au développement des plantes sont donc si courtes que de nombreuses espèces parviennent rarement à produire leurs graines. L’aspect laineux de l’Edelweiss vient du grand nombre de poils qui recouvrent cette plante pour la protéger du froid.

La forêt de mélèzes leur convient également. Un plan de chasse fixe le nombre d’animaux à abattre à l’automne dans chaque commune. 800 ongulés (chamois, bouquetins, mouflons) sont concentrés dans la seule commune de Ristolas, dont la gestion est très rigoureuse depuis cinquante ans. Proie de l’Aigle royal, l’importante population locale de la Marmotte des Alpes explique la forte densité de ce rapace dans le Queyras. Après son hibernation, à partir de fin mars, il sort de son terrier et se distingue alors principalement par son sifflement.

La pinède suisse est emblématique du Haut Queyras. Il atteint une altitude record de 2 500 m, où la végétation a un peu plus de trois mois pour se développer. Le pin cembro étroitement associé au mélèze, ce pin – également appelé arole – est l’un des emblèmes floristiques du Queyras. Son bois clair est utilisé pour l’ébénisterie locale. Le mélèze d’Europe est le seul conifère à perdre ses aiguilles à l’automne.

Une fois de plus répandue en montagne, la Lyre Grouse a souffert des effets conjugués de la pression de la chasse et du développement des stations de ski: les pistes et les remontées mécaniques ont fragmenté et perturbé l’environnement des grands espaces forestiers que cette espèce gallinacée affectionne.

La forêt de pins crochus prolonge, en altitude, celle des pins sylvestres et constitue le couvert forestier le plus élevé des coteaux ensoleillés. Très résistant, ce pin peut supporter d’être partiellement haché par les avalanches, et prospère sur des sols instables tels que les ravines de gypse. Tout cela explique pourquoi la flore de ses sous-bois n’est pas très exubérante.

Le principal lieu de reproduction de la Chouette de Tengmalm est la forêt boréale. Mais il trouve dans le Queyras, du fait de son altitude, des conditions écologiques très similaires. Le pin à crochet est particulièrement rustique et s’adapte aux sols les plus pauvres. Il supporte les climats rigoureux et peut atteindre 2400 m. Cela aide également à fixer le sol. La mésange noire regorge de forêts de conifères et effectue en automne des migrations altitudinales vers les vallées. Lié aux landes de montagne, le genévrier nain apprécie le sous-bois clair. Sa forme prostrée est caractéristique.

Les falaises ont été creusées par la glace et les eaux torrentielles de la haute vallée du Guil pour atteindre la Durance. La lente érosion a fini par décrocher les blocs et les gravats qui s’accumulent au pied des murs en gros cônes d’éboulis. Les gorges du Guil et du Cristillan forment d’étroits couloirs écologiques qui relient l’environnement de haute montagne et celui presque méditerranéen de la vallée de la Durance. Juniper Thurifère, présent en Espagne et au Maroc, pousse sur des pentes chaudes et ensoleillées. Le pin sylvestre pousse volontiers sur les sols siliceux, on le trouve surtout dans les gorges du Guil, où il s’adapte bien aux conditions difficiles. Il aide à réparer les sols instables. Elle abrite peu d’espèces animales, mais certaines sont rares et menacées (papillon Isabelle).

L’hirondelle de roche est strictement soumise aux environnements rocheux, tandis que l’hirondelle plus éclectique y trouve un environnement plus naturel que les villages où elle nidifie. La chouette du Grand-Duc d’Europe sonne le bas houhou qui trahit sa présence à la fin de l’hiver. Ce super-prédateur peut même attaquer le faucon pèlerin, allant jusqu’à l’éliminer de la falaise.

Activités humaines

Histoire
Les Quariats, tribu gauloise des Alpes cotiennes, sont des montagnards. Les Romains et les Carthaginois redouteront de traverser ces territoires. Il ne semble pas que cette haute vallée ait été occupée et aménagée en permanence avant les XIe et XIIe siècles.

Le premier groupe d’habitants est probablement récent, vers le 5e ou 4e millénaire. Les vestiges retrouvés à Saint-Véran pourraient être datés de 1500 avant JC. JC. et d’autres, de la nécropole de Peyre-Haute, au-dessus de Guillestre, témoignent d’un peuplement sédentaire avant la conquête romaine. C’est à cette population, appelée les Quariats, que certains attribuent l’origine du nom Queyras. Grâce à une inscription des Escoyères (réutilisée comme linteau de la chapelle), on sait que ce village était, à l’époque romaine, le lieu central des établissements humains. Des fouilles récentes ont mis en évidence l’activité de la mine de cuivre de Saint-Véran.

Comme toute vallée alpine, le Queyras prétend également avoir été la route empruntée en 218 av. JC. par Hannibal, avec ses troupes et ses éléphants, depuis le site de Mont-Dauphin, par le chemin des Escoyères jusqu’au col de la Traversette. Vers le Ve siècle après JC, le Queyras n’échappe pas aux invasions qui mettent fin à l’empire romain.

Dans cette société paysanne émergent quelques paysans aisés et des nobles modestes qui acceptent de limiter le pouvoir du Dauphin. Ceux de Château-Queyras se réservent plus de pouvoirs. Au milieu du XIIIe siècle, la population était d’environ 5 000 personnes. Les villages les plus peuplés étaient alors Arvieux, Molines et Château-Queyras. Le 13ème siècle apparaît comme un siècle de prospérité pour tout le Briançonnais. Le Queyras bénéficie de l’activité des flux commerciaux.

Grâce aux bénéfices du commerce, les communautés peuvent racheter en 1343 à Humbert Il, suzerain endetté, les privilèges et les droits pour constituer l’Escarton sur les bases de la solide administration mise en place par le Dauphin.

La grande dépression de la fin du Moyen Âge a miné la prospérité du XIIIe siècle. Si le Queyras reste relativement isolé des combats de la guerre de Cent Ans, la population subit les effets dévastateurs de la grande peste noire. En 1474, il n’y avait que 580 maisons. Même si le Queyras est moins marqué que les autres vallées des Hautes-Alpes, le passage du Vaudois laissera des influences durables. A partir de 1450, un contexte plus favorable permet une reprise démographique et commerciale.

Par la Charte signée en 1343 avec Humbert II, l’Escarton du Queyras, composé de sept communes (Arvieux, Abriès, Aiguilles, Château-Ville-Vieille, Molines, Ristolas et Saint-Véran), est affranchi de la terre et de la plupart des et obtient d’importantes franchises municipales. Les communautés, qui peuvent se réunir sans autorisation pour leurs affaires communes et élire leurs officiers et consuls, jouissent alors d’une grande liberté. Ils partagent cette autonomie de gestion avec les communautés des quatre autres escartons. Ensemble, ils forment le Grand Escarton du Briançonnais. Cependant, celui-ci fut scindé en 1713 avec la cession des escartons piémontaises au duché de Savoie.

Si les Vaudois n’ont jamais eu une main-d’œuvre très importante dans le Queyras, ils ont une réelle influence. À partir des années 1560, la doctrine calviniste est prêchée dans toutes les vallées, entraînant de nombreuses conversions. Pendant près de vingt ans, les luttes entre les communautés ont été sévères. La proclamation de l’édit de Nantes en 1598 ramena le calme et la coexistence entre les communautés. Les églises sont reconstruites et des temples sont installés, notamment à Arvieux, Abriès et Molines, où les réformés sont les plus nombreux. Depuis la révocation de l’édit de Nantes (1685), les départs sont massifs. D’autres abjurent de rester et de pratiquer leur culte en secret.

En 1713, le traité d’Utrecht met fin à la guerre de succession d’Espagne et au conflit avec le duc de Savoie. Il permet le retour de la paix, mais il ratifie la fin du Grand Escarton. Au siècle suivant, le Queyras reste relativement isolé des troubles de la Révolution et de l’Empire. Malgré la réorganisation administrative, la tradition des escartons se poursuit dans la gestion de la communauté villageoise.

Depuis 1830, date du dernier pic de population, la population n’a cessé de décliner, passant d’environ 8000 à 4400 en 1901.

Related Post

En 1856, le Queyras est lié à Guillestre et, en 1884, le train arrive pour la première fois à Mont-Dauphin, desservant la place forte et les vallées environnantes. En 1893, l’ouverture de la route du Col de l’Izoard conduit à Briançon. L’aménagement de nouvelles voies de circulation a facilité l’arrivée des touristes à la fin du siècle. La construction de deux hôtels à Aiguilles et Abriès témoigne de l’engouement pour un pays que les anciens migrants cherchent à développer et à promouvoir. Les villages du Queyras font partie des premières vagues d’Europe à être équipées d’électricité.

Le Queyras a subi les effets de la surmortalité de la guerre de 14-18. Elle se déroule dans une situation démographique déjà critique, en raison des départs définitifs des jeunes des villages. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Queyras, en raison de sa position frontalière, était une zone menacée. Au printemps 1940, la plupart des familles sont évacuées. Mais le pays est aussi une zone de refuge où les familles installées à Marseille trouveront protection et nourriture. En revanche, les occupations italienne et allemande se traduisent par des escarmouches avec les résistants et surtout, en 1944, par le bombardement qui détruit largement le village d’Abriès et plus radicalement encore celui de Ristolas.

Avec les premières remontées mécaniques, installées dans les années 30 à Abriès, Saint-Véran et Aiguilles, le tourisme d’hiver se développe. Les premiers grimpeurs sont suivis par les premiers ethnologues qui souhaitent découvrir un pays qui a su préserver ses paysages et un mode de vie traditionnel. Depuis 1977, un parc naturel régional n’a cessé de développer l’idée d’un pays préservé autour de ses stations villageoises. La meilleure traduction de la vitalité de la région réside dans la reprise démographique mais aussi dans le maintien ou le développement des activités locales. L’artisanat du bois a pris le dessus et joue un rôle important dans l’activité économique de la région.

Agriculture
L’agriculture joue un rôle essentiel pour l’équilibre du Queyras mais elle est de plus en plus fragile. L’élevage (bovin et ovin) est l’activité traditionnelle de l’agriculture de montagne car il s’adapte à de fortes contraintes environnementales (haute altitude, rudes hivernales, petite surface cultivable, etc.). C’est ainsi qu’il a contribué à favoriser la diversité des écosystèmes de montagne et qu’il a profondément structuré des paysages traditionnels à forte valeur patrimoniale et économique.

L’environnement agricole fait l’objet de profondes mutations: le développement de certains secteurs (apiculture, maraîchage, etc.) et le déclin d’autres (élevage en général, production laitière, etc.). Ce territoire possède de nombreux atouts. Il constitue une zone de haute montagne avec une identité et des paysages uniques. Elle possède d’importantes ressources agricoles et pastorales, des paysages équilibrés et typiques et un potentiel pour des produits de très haute qualité.

Forêt
Forts de leur particularité biogéographique, les forêts du Queyras sont constituées majoritairement de conifères et, parmi eux, d’espèces très peu représentées en France: Mélèze, pin suisse et pin crochu. Les paysages qu’ils offrent sont uniques à l’échelle nationale. Les travaux de recherche menés ces dernières années ont confirmé le caractère exceptionnel de la forêt du Queyrassin. Il a un très haut niveau de naturel. Ceci peut s’expliquer par l’absence de gestion sylvicole pendant des décennies, voire des siècles, en raison d’une très grande difficulté d’accès liée au relief et au contexte géologique local. Par conséquent, ces «lambeaux» de forêt dits sous-naturels constituent la base du développement d’une biodiversité forestière originale et importante qui colonise, autant que possible, les forêts gérées de manière plus traditionnelle.

Le rôle économique de la forêt sur ce territoire est particulièrement important et l’artisanat du bois y est très présent. Le logo du Parc Naturel Régional du Queyras en est l’illustration la plus parfaite: une rosace taillée dans une essence locale, le pin suisse. Son rôle social est également essentiel puisque la plupart des forêts du Queyras sont constituées de mélèzes, dont le feuillage fin et les couleurs saisonnières constituent un attrait touristique indéniable.

Patrimoine architectural
Chaque vallée du Queyras offre une architecture particulière adaptée au mode de vie des villageois. La loi sur la montagne reconnaît la valeur patrimoniale des bâtiments d’alpage. L’architecture du Queyras met en valeur l’habitat traditionnel et identifie les spécificités de chaque vallée.

Ristolas
Ristolas est la plus petite ville du Queyras en termes de population, environ 95 habitants, mais la plus grande en termes de superficie, 8 217 ha. Situé aux confins des Hautes-Alpes et du Piémont. La commune est située au fond de la vallée du Haut-Guil dans le massif du Queyras, adossée au Mont-Viso (3841 m) et à la frontière italienne. Trois villages composent la commune et sont situés le long du Guil entre 1600 et 1700 m d’altitude. La reconstruction de Ristolas, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en fit le village le plus important de la commune tandis que les autres villages également presque entièrement détruits par la guerre (La Monta) ou gravement touchés par des catastrophes naturelles (avalanche de L ‘ Echalp de mars 1946) n’ont pas été reconstruits.

Haut Guil
L’architecture du Haut Guil est très fortement influencée par l’architecture de la fin du 19ème siècle en raison de sa plus grande facilité d’accès. Ces villages de rue abritent des commerces, des administrations, des maisons bourgeoises et des bâtiments ruraux. En général, les bâtiments sont en terrasse comme dans un environnement urbain et se composent d’un rez-de-chaussée, de deux étages et d’un grenier. L’organisation des toitures est déterminée par le tracé de la route avec les crêtes qui lui sont parallèles. Le bois est très peu présent dans cette architecture, on trouve parfois des bases en pierre de taille, et une maçonnerie enduite avec une recherche de couleur de façade plus importante que dans les villages des hautes vallées et avec une exécution plus soignée.

Vallée d’Aigues
Tant dans sa conception architecturale que dans son organisation intérieure, l’habitat de cette vallée est sans doute le plus original du Queyras, remarquable notamment par la prépondérance d’un matériau de construction: le bois. Ces maisons sont constituées de trois corps principaux contigus et distincts: le «caset» – qui rassemble, sur plusieurs niveaux, la cuisine, les chambres, les débarras et un grenier -, en même temps l’écurie, où les hommes utilisé pour mélanger. et les animaux, et enfin le journal, situé dans la partie supérieure du bâtiment. Cette dernière, formée de troncs de mélèze et ouverte sur la façade ensoleillée par des galeries et des balcons superposés, abrite la grange.

Val d’Azur
Les fermes du Val d’Arvieux témoignent par leur style architectural de la richesse et de l’importance des terres agricoles et des éleveurs locaux. Rectangulaires (plan en U), d’un grand volume, plus long que large, ils s’ouvrent vers le sud par une série de loggias et d’arcs en plein cintre sur deux ou trois niveaux, dans un style artistique original. Le rez-de-chaussée, articulé autour d’une «cour» couverte, abrite l’écurie et la loge, tandis que les parties supérieures sont utilisées pour le stockage des récoltes, du matériel agricole et du fourrage. Dans cette architecture dominée par la pierre, le bois n’est utilisé que dans les toitures (bardeaux), les charpentes et les balcons.

Vallée de Ceillac
L’architecture de cette vallée est d’un caractère compact et austère, avec des bâtiments trapus, peu ouverts sur la rue. Les logements Ceillaquin, le plus souvent construits selon un plan en «L», sont en maçonnerie bloquant les éléments grossièrement enduits dans les parties inférieures et intermédiaires. Le bois (principalement le mélèze) est utilisé dans les parties supérieures de la charpente, pignon de grange, toit. Le rez-de-chaussée, voûté et semi-enterré, abrite l’écurie, la bergerie et la loge. Le premier étage est organisé en chambres et diverses réserves, tandis que la grande grange du niveau supérieur est principalement utilisée pour le stockage des récoltes et du fourrage.

Culture
Le Queyras a donné lieu à de nombreux ouvrages savants, récits de vie et articles dans des revues, très nombreux par rapport à son isolement apparent des grands centres urbains et à sa faible population. Ils ont été libérés en Amérique du Nord, tous deux par des folkloristes du xixe siècle, liés aux coutumes, traditions, contes oraux, légendes, et spécialistes des attitudes et des arts populaires, qui ont parcouru le Queyras dans toutes les directions au début du xxe siècle et ont été confiée à des milliers d’objets, souvent sculptés au couteau, de la vie quotidienne (râteaux en bois, caisses, navettes, caisses à pierres à aiguiser, tanches d’irrigation, araires, mules, vaisselle, etc.) et du mobilier (coffres sculptés, lits fermés, tabourets, chaises, armoires sculptées, etc.). Ils sont exposés au Musée Dauphinois ou au Musée Départemental de Gap. Géographes, dont Raoul Blanchard,

C’est également le cas des géologues, fascinés par la diversité géologique des schistes lustrés, des cargneules, des calcaires du Queyras. Tout comme les voyageurs avides de pittoresque et de botanistes, qui ont étudié dans le Queyras une très grande variété de plantes et de fleurs et admiré la stratification de la végétation en fonction de l’altitude, aussi bien pour le compte des historiens et savants locaux que des historiens. du christianisme (protestants, vaudois, catholiques), à la fois ethnologues et anthropologues, dont de nombreux anthropologues nord-américains, en particulier Harriet Rosenberg.

Le fait le plus important pour comprendre ce qu’était la culture du Queyras, que le Queyras partage avec le Briançonnais, est l’éducation précoce et massive de la population. Au xix e siècle, la population vivant au nord d’une ligne entre Saint-Malo et Genève est majoritairement alphabétisée, même féminine; ceux vivant au sud de cette ligne sont largement analphabètes, sauf dans deux hautes vallées de Briançon et Queyras, où l’alphabétisation a commencé à la fin du xv e siècle (la communauté d’Abriès a payé un régent à partir de 1456) et où elle a atteint un niveau égal voire égal supérieur à celui des grandes villes du nord de la France. Au xviii e siècle, 90% des gens sont capables de signer leur nom. L’école, à une classe, se faisait en mauvaise saison dans une étable, et l’instruction était donnée par un habitant du village ou du hameau, paysan éleveur, dont la spécialité était l’hiver.

M Myriel l’évêque de Digne, personnage du roman de Victor Hugo, Les Misérables, présente les habitants du Queyras aux fidèles de son diocèse comme un modèle à imiter, car ils apprennent à tous les enfants à lire, écrire et compter, même à ceux qui vivent dans des hameaux isolés. En 1801, le préfet des Hautes-Alpes de l’époque, le citoyen Bonnaire, comme il se faisait appeler, écrivait dans Mémoires sur les statistiques du département des Hautes-Alpes que, pour trouver une véritable passion pour l’éducation dans son département, il se diriger vers les hautes montagnes de la frontière, vers Briançon et Queyras, où se forment de nombreux instituteurs itinérants qui, à l’automne et jusqu’au début du printemps, s’engageront comme « régents » dans les villes de Provence, – 1840 et cessèrent progressivement,

Les résultats de cette alphabétisation massive sont innombrables: de nombreux documents écrits rassemblés dans les archives départementales; les «transitons» ou relevés de routes et sentiers sur lesquels ont également été collectées des informations de la fin du xv e siècle et du début du xx e siècle; livres de raison; cahiers tenus par les procureurs (ceux qui, pendant un an, ont géré les affaires d’un hameau ou d’une paroisse); livres d’arrosage (ou d’irrigation) remplis avec beaucoup de soin; et de nombreux écrivains queyrassins, prêtres (abbés Gondret et Berge), instituteurs (Jean Tivollier) ou paysans éleveurs racontant l’histoire de la vie d’antan (MM. Bourcier, Arnaud, Borel, MMessimilly). Bref, c’est une vallée de haute montagne dont la culture est basée sur l’écrit et se dit en français et qui se situe dans une vaste région aux traditions culturelles orales et exprimée en occitan.

Cependant, malgré ces vastes connaissances accumulées depuis plus de deux siècles, d’abord par des prêtres éduqués, puis par des enseignants, enfin par des universitaires, il existe un domaine qui reste encore inconnu et dont beaucoup de scientifiques n’ont pas. importance perçue: ce sont des œuvres d’art, des retables, des peintures, des tabernacles, des statues, des sculptures, des vitraux, des offrandes votives, etc. Ces œuvres d’art sont, pour la plupart, religieuses ou cultuelles, c’est peut-être pourquoi elles n’ont pas été étudiés ou ne sont même pas mentionnés dans les guides ou les travaux publics généraux. Cependant, ils sont très étroitement liés à l’histoire du Queyras et à la culture des Queyrassins.

Cette étonnante profusion d’œuvres d’art, datant pour la plupart des XVII e, XVIII e et XIX e siècles, révèle ce qu’est ou ce qui fut le long Queyras. Cela nous oblige également à réviser de nombreuses idées reçues sans examen.

Le Queyras n’était pas pauvre, contrairement à ce qui est souvent écrit. Peintures, retables architecturaux, statues, sculptures, voûtes peintes et décorées, tout cela coûte cher aujourd’hui, et était très cher dans le passé. Cependant, ce sont les familles, souvent nombreuses, d’éleveurs de moutons, pour la plupart exploitant 5 à 6 hectares, ou les commerçants, qui ont financé tout cela et ont pu soustraire à leurs revenus suffisamment pour payer les artistes / artisans et leurs fournitures, en plus de ce qu’ils ont retiré à leurs enfants, et cela dès la fin du xv e siècle.

Le Queyras peut être entouré de hautes montagnes, dont beaucoup dépassent 3000 mètres d’altitude, il ne forme pas une vallée fermée, isolée, repliée sur elle-même. Non seulement les Queyrassins, en particulier les habitants de Needles, ont établi au XIXe siècle des maisons de commerce prospères partout dans le monde, notamment en Amérique du Sud et en Amérique centrale (Chili, Mexique, Brésil, Venezuela), ce qui prouve qu’ils participaient aux échanges internationaux.

Ils ont également été influencés dans leur sensibilité par l’art baroque italien, par l’art sulpicien (fin du xix e siècle), le fonctionnalisme en architecture (les fermes de reconstruction en 1945), par les formes végétales et contourné l’Art nouveau (début du xx e siècle) siècle) par les formes simplifiées de l’art religieux des années 1930 ou qu’ils étaient conscients de faits qui avaient un impact national voire européen: dévotion à Notre-Dame-de-Bon-Secours, pèlerinages à Fátima, Lisieux, Lourdes, la canonisation de Jeanne d’Arc, la béatification d’Emilie de Vialar, etc. Le sujet des peintures ou les façades sculptées des autels ou les inscriptions latines ou les fragments de psaumes peints dans les églises attestent que, par leur vaste et profonde culture religieuse, ils étaient ouverts au monde.

Une analyse plus précise de ces œuvres montre l’importance qu’ont eu dans le Queyras les grands événements religieux des xvii e et xix e siècles. Pendant les guerres de religion, églises, chapelles, peintures et sculptures ont été détruites, de sorte que les communes du Queyras, contrairement à Ceillac, qui est restée catholique et qui a été épargnée par la guerre, n’ont pas dans leur patrimoine, sauf deux ou trois spécimens en mauvais état des œuvres d’art (fresques ou peintures ou statues) antérieures au milieu du XVIIe siècle.

Les protestants étant attachés aux textes et aux images méfiantes, c’est à partir du moment où ils ont été affaiblis, puis retirés de la vie publique, que les églises ont commencé à se parer de peintures – la plupart du temps de peintures de crucifixion: le Christ crucifié entouré de deux saints mère et Pierre, etc. Ces peintures expriment en images la doctrine du Concile de Trente (1545 – 1563): la messe conçue comme un véritable sacrifice (d’où les peintures du retable représentant la crucifixion) et non comme une commémoration; la présence du corps et du sang du Christ dans l’Eucharistie; la communion de tous les saints (d’où la présence dans le même tableau de saints qui ont vécu à des époques différentes et dans des lieux très éloignés les uns des autres). Le Queyras est resté fortement imprégné pendant près de trois siècles, jusqu’aux années 1950-1960,

D’autre part, les œuvres d’art, dont les églises et chapelles ont été ornées au XIXe siècle, traitent de sujets d’histoire sainte, ayant une réelle positivité (faits attestés, personnages historiques), à une époque où le christianisme est ébranlé dans son la vérité par le développement des sciences et par le rationalisme critique: ce sont les tables du chemin de croix, racontant la Passion du Christ, celles qui représentent la circoncision de Jésus, la visite de saint Antoine du désert à saint Paul l’ermite, le martyr de Saint Laurent, l’adoration des mages ou le baptême de Jésus par Jean-Baptiste. C’est aussi au XIXe siècle que de nombreux jeunes Queyrassins entrent au service de l’Église comme prêtres ou moniales et ceux qui exercent leur prêtrise dans le Queyras y diffusent une doctrine militante, celle de la masse populaire,

Gourmet
Des produits laitiers reprenant la tradition ancestrale de fabrication de produits dérivés du lait: des fromageries sont créées à Arvieux en 1981 et à Montbardon en 1982, puis à Roux d’Abriès et Ceillac. Fabriqués à partir de lait cru, de blues et de tommes, pour ne citer que les plus classiques, sont affinés et vendus sur place. Les tartes et croquettes, décorées de noisettes, de noix et de confiture, sont fabriquées à la main. Le miel et ses produits dérivés sont de haute qualité en raison de l’absence d’insecticides ou de pollution pouvant se déposer sur les fleurs. Les baies, les framboises et les myrtilles ainsi que les baies d’églantier et d’épine-vinette font de délicieuses confitures.

Art religieux
Le discret héritage religieux du Queyras témoigne de sa mémoire historique et culturelle, celle d’un pays qui porte les cicatrices des guerres de religion, toujours suivies de reprises pastorales. Des chapelles aux églises paroissiales, l’identité s’enracine grâce à un langage original dans lequel, de l’époque romaine au Moyen Âge, circulent des échanges de savoir-faire, entre pierre et bois ciselé, qui ignorent les frontières chronologiques et spatiales. C’est un religieux. un art qui vous invite à explorer un espace artistique au cœur d’un espace géographique: un conservatoire à ciel ouvert. Calvaires, croix de missions et de la Passion (décorées d’instruments tels que coqs, marteau, calice, épée, fouet, lanterne, main, roseau, lances croisées, échelle, Sainte Face ou inscription «INRI») sont autant de repères pour le village communauté lors des processions et des bénédictions.

La tradition écrite
Dans un sud de la France peu alphabétisé, les Hautes-Alpes, et plus particulièrement le Briançonnais et le Queyras, sont depuis longtemps des îlots de culture écrite. Des enquêtes sur le niveau d’alphabétisation réalisées sous l’égide du recteur Maggiolo à la fin du XIXe siècle montrent que pratiquement tous les hommes et toutes les femmes savent signer, à partir de la fin du XVIIIe siècle. Ce niveau est confirmé par d’autres sources ou objets, qui témoignent non seulement de cette compétence mais aussi d’un réel goût pour l’écriture. L’existence de colporteurs par écrit est documentée depuis le XVe siècle. Chaque année, les villageois recrutaient un régent parmi eux pour la saison hivernale. Dans un contrat, la communauté a accepté de le loger, de le nourrir et de lui verser une compensation. Cette forme d’enseignement a disparu à partir de 1840.

Cadrans solaires
Les cadrans Queyras constituent une facette originale de l’art populaire, dont l’origine remonte au XVIIe siècle, et qui a disparu à l’époque où l’usage des montres se démocratise, à la fin du XIXe siècle. L’intérêt du Queyrassin pour ces horloges solaires s’explique par les relations privilégiées qu’il entretient avec le Piémont voisin. Il a été influencé de manière décisive par les écoles de peinture italiennes spécialisées dans la réalisation de décorations intérieures religieuses, mais aussi celle des «maîtres cadranyers» qui passaient les laissez-passer pour offrir leurs services. Les pigments naturels sont souvent extraits des sables ocres du Luberon.

Pâturages d’été
Le Queyras a toujours eu une vocation pastorale et le Queyrassin a toujours été pasteur. En été, une partie de la population emmène les animaux dans les alpages. La vie pastorale dans ces pâturages d’été s’est alors entièrement consacrée à la production et à la transformation du lait. Jusqu’au XIXe siècle, le Queyras pratiquait également la transhumance hivernale: les troupeaux partaient à la fin de l’automne vers les vallées vaudoises et les cassines des plaines en Italie et revenaient au printemps. La tradition fromagère et pastorale disparaît à la fin du XIXe siècle, et les Queyrassins confient alors leur bétail à des bergers provençaux.

Artisanat du bois
Le travail du bois est l’œuvre de toute la société queyrassine des XVIIIe et XIXe siècles. Si certains meubles complexes sont confectionnés par des professionnels, de nombreux objets et meubles du quotidien sont fabriqués, et surtout décorés, par les habitants eux-mêmes. L’esprit Queyrassin est ainsi gravé sur le plus humble ou le plus orné de ces objets fonctionnels, grâce aux différents motifs décoratifs, dates inscrites ou même phrases, qui témoignent parfois de la culture protestante et surtout d’un remarquable degré d’éducation. La maison est au cœur de la vie dans la vallée du Queyras, car l’hiver long et rigoureux oblige les habitants à y vivre plusieurs mois enfermés. Le bois étant la matière première, on le trouve dans toute la maison, il est utilisé pour l’architecture, le mobilier, ainsi que pour la plupart des outils et ustensiles.

Le musée du Soum, espace pédagogique du Parc de Saint Véran, est un témoin de cette vie queyrassine et de ses traditions. Depuis 1641, les murs de ce bâtiment abritent les hommes, les femmes et les animaux de ce village d’altitude. Franchir le seuil de bois au sommet de cette maison, c’est voyager dans le temps et plonger au cœur d’une histoire sensible entre les hommes et la montagne.

Activités extérieures
Les activités de plein air s’inscrivent dans une stratégie de développement de l’écotourisme consistant à préserver et valoriser le patrimoine culturel et naturel, à améliorer l’accueil et à renforcer l’attractivité du territoire en diversifiant les activités. A pied, à cheval, en VTT, sur les falaises d’escalade ou sur le Guil… le Queyras offre une multitude d’itinéraires et d’activités pour tous les goûts et tous les niveaux.

Le Queyras se découvre en voiture et à pied. De nombreux sentiers de randonnées locaux vous seront indiqués par les offices de tourisme de chaque village. A noter qu’à Saint-Véran en saison estivale, la circulation est interdite, sauf les résidents, et le stationnement est obligatoire à l’entrée du village. Une contribution de 2 € sera demandée, pour permettre au village d’aménager et d’agrandir ses parkings.

Randonnée
Traversez le Queyras sur le GR5, qui relie Briançon à Nice, en passant par Les Toys du Queyras (SCOP l’Alpin Chez Lui) à La Chalp d’Arvieux avant de rejoindre le célèbre Lac de Roux ou Lac de la Motte Tremblante, anciennement connu sous le nom de 8 merveille du Dauphiné. Si le premier aperçu du parc vous enchante, vous pouvez rejoindre le GR58, également appelé «tour du Queyras» pour parcourir les différentes vallées et leurs villages. Le GR58 passe également devant les JOuets du Queyras L’Alpin Chez Lui avant de remonter vers l’alpage de Furfande et son refuge populaire. Aussi, de nombreux sentiers locaux ont été aménagés par les communes, n’hésitez pas à vous renseigner. Le Queyras est cependant une région qui, de par son isolement, a bénéficié d’une conservation exceptionnelle de son milieu naturel.

Ski de fond
Le Queyras est célèbre pour son domaine nordique: 100 km de pistes de ski de fond, 100 km de sentiers de randonnée nordique. Sous le soleil et l’air sec, la neige reste sèche et douce. rien à voir avec les autres massifs humides des Alpes. Profitez-en pour venir voir « Les Toys du Queyras » à Arvieux en Queyras au pied du Col d’Izoard.

Ski alpin
Le Queyras est un magnifique domaine de ski alpin. Il est ouvert tout l’hiver pour le plus grand plaisir de 15 000 vacanciers. Particularités: Quatre pôles géographiques pour quatre zones: Vallée du Haut-Guil: Abriès en Queyras, Vallée de l’Izoard: Arvieux en Queyras et ses fameux « Queyras Toys depuis 1920 », Vallée d’Aigues: Môlines en Queyras et Saint-Véran (2040 m, village le plus haut en Europe), Vallée du Cristillan: Ceillac en Queyras. 35 remontées mécaniques, 120 km de pistes pour tous niveaux.

Parapente
Le Queyras est aussi un paradis du vol libre: Ceillac est un site de vol libre très accessible et apprécié quel que soit son niveau de pratique. Les sites voisins autour du Col Izoard et du Col Agnel permettent de décoller au-dessus de 2700m pour des vols très aériens, où les jours défavorables comme en fin de saison, les autres massifs restent sous la couche d’inversion et donc peu pratiques.

Ceillac permet certains vols en relative protection des brises de vallées. Dans tous les cas il est conseillé de voler dans le Queyras avec très peu de vent météorologique, et de préférence depuis une direction différente de l’orientation globale des vallées (généralement dans une extension Sud-Ouest).

Spéléologie, canyoning
Une dizaine de cavités ont été répertoriées sur le massif calcaire, dont l’Aven de la Mortice, situé à 2950 m, au-dessus du lac de 9 couleurs, avec une ouverture de 8 X 12 et une verticale de 110 m arrivant sur un champ de neige permanent. A faire après juillet en raison du risque de neige sur les lèvres de départ. Aussi jolis canyons pour l’été côté Briançonnais

Ski de randonnée
Le Queyras est un paradis du ski de randonnée, pourquoi? Soleil, neige sèche, pente moyenne (donc accessible à tous), forêts de mélèzes puis alpages, sérénité de paysages pas oppressants, quatre vallées ou des dizaines de sorties toutes différentes. Mais reste ? Les hameaux au fond de la vallée, le réseau d’étapes ou de gîtes hôteliers, des hébergements meublés chez l’habitant.

Randonnées, bien sûr, aussi visites: La coopérative artisanale de Château-Queyras, mobilier sculpté, fromageries, les célèbres jouets en bois du Queyras (l’Alpin Chez Lui à Arvieux, depuis 1920, tout le petit patrimoine (églises classées, fours, fontaines) etc…).

Sans oublier le plus haut village d’Europe: Saint-Véran, avec ses barriques au soleil.

Escalade sur glace
De nombreuses cascades sont réparties dans le massif du Queyras, Ceillac est un haut lieu de l’escalade sur glace.

Share
Tags: France