Plainpalais Jonction, Genève, Suisse

La Jonction est un quartier de la ville de Genève (Suisse), Plainpalais Jonction est l’un des huit grands quartiers de Genève. Bordé par l’Arve et le Rhône, il est relié au quartier de la Bâtie Acacias par le pont Hans-Wilsdorf., Le boulevard Georges-Favon, puis le boulevard des Philosophes, le sépare du quartier des Eaux-Vives Cité, tandis que le boulevard de la Cluse marque sa frontière avec Champel. Dans ce quartier populaire et animé, les habitants et un public plus large bénéficient d’une offre riche de services, de lieux culturels, de loisirs ou de détente.

Le territoire est entouré de deux fleuves, le Rhône et l’Arve, qui se rejoignent à la pointe du quartier explicitement dénommé «Jonction». L’eau s’avère ainsi être un élément central du quartier, dont une grande partie n’était autrefois que des marécages., Une tradition balnéaire remonte au XIXe siècle, avec la construction de bains publics sur la petite île des Volontaires. S’ils ont disparu depuis longtemps, la pratique s’est poursuivie sur les bords du Rhône de la Jonction, pris d’assaut par les nageurs lors des chaleurs estivales.

Plainpalais Jonction est un quartier dynamique regorgeant de restaurants, bars, cafés et étals de toutes sortes. Les théâtres et lieux culturels sont nombreux et participent au quartier des divertissements. Ses commerces spécialisés, ses multiples institutions universitaires ainsi que sa proximité avec l’hôpital attirent un public dépassant largement les seuls habitants du quartier., .. ce qui n’empêche pas ces derniers de s’investir massivement dans la vie associative. et le quartier.,

Situé au confluent du Rhône et de l’Arve (d’où son nom), il est l’un des deux seuls quartiers de Genève (avec celui de Plainpalais) à s’étendre sur la rive gauche de l’Arve par les ponts Acacias et Saint-Georges ., La partie rive gauche est principalement occupée par la colline du bois de la Bâtie, qui est directement accessible par le pont piétonnier du même nom.,

L’histoire
Banlieue à vocation militaire, puis maraîcher, Plainpalais devient un lieu de détente au 17ème siècle, puis s’urbanise progressivement. La zone agricole de La Jonction, quant à elle, est devenue un centre industriel au XXe siècle.

Pendant longtemps, la terre entre le Rhône et l’Arve n’était qu’un delta boueux. Seuls les mineurs d’or s’y rendent pour chercher de l’or dans l’Arve. L’histoire du quartier de Plainpalais Jonction est d’abord et avant tout celle d’une conquête de ce fleuve, qui a souvent débordé. À partir du XIIIe siècle, des efforts sont faits pour contenir l’Arve pour utiliser la plaine et les terres de la Jonction.

En 1531, face à la menace savoyarde, le peuple genevois décide de raser tous ses faubourgs pour empêcher l’ennemi d’avancer à couvert. La population coincée à l’intérieur des murs et les pierres des maisons détruites ont servi à renforcer les remparts. Plainpalais devient un no man’s land jonché de ruines., En 1536, la République de Genève est proclamée. Mais Genève reste une citadelle et Plainpalais un terrain vague, même après le traité de paix qui suit la nuit de l’Escalade.

Sa renaissance, c’est au duc de Rohan que la banlieue la doit. Lors d’un séjour à Genève en 1637, le duc proposa de faire de la Plaine une promenade ornée de tilleuls et d’ormeaux et d’aménager des terrains pour le jeu de la galerie marchande, alors très à la mode. La plaine devient le cœur vivant de Plainpalais, avec ses parties de centres commerciaux, ses exercices militaires et ses foires. À la jonction, les terres récupérées de l’eau sont utilisées pour l’agriculture.,

Suite au contrôle des eaux de l’Arve, le territoire de Plainpalais Jonction devient propice à l’agriculture. La presqu’île de la Jonction prend ainsi le surnom de «Jardin de Genève»., Pour l’anecdote, on appelle les maraîchers «plantaporrêts», une déformation de «planteurs de poireaux». Le long du boulevard Saint-Georges, certaines rues rappellent ce passé: rue des Jardins, rue des Plantaporrêts, plus loin rue des Maraîchers. La rue de la Puiserande indique une roue qui puise l’eau grâce à un cheval.

Vers Plainpalais, jardins et maisons apparaissent également entre le Rhône et l’Arve, malgré de fréquentes crues de cette dernière. Au 17ème siècle, ce sont principalement des réfugiés français qui cultivent ces jardins et font découvrir aux Genevois des légumes alors inconnus, comme les artichauts violets ou le cardon, qui sont devenus une spécialité labellisée genevoise.

Avant d’être pris à la fin du 19ème siècle par la croissance de la ville de Genève et l’urbanisation de celle-ci, la jonction est un espace de jardins maraîchers entre Rhône et Arve, comme le rappellent encore les noms de certaines rues du quartier: des Jardins, rue de la Puiserande (du nom d’une sorte de noria utilisée pour l’irrigation et représentée par une sculpture métallique située entre la rue des Plantaporrêts et la rue des Deux-Ponts), rue David-Dufour (nom d’un maraîcher), rue des Plantaporrêts (signifiant littéralement planteurs de poireaux) où Lénine a vécu pendant son exil à Genève (plaque sur le bâtiment au n ° 3).

Au XIXe siècle, la ville de Plainpalais était encore rurale. Sa rue principale, la rue de Carouge, non pavée, n’est bordée que de petites maisons entourées de jardins., Mais elle se développe et s’urbanise petit à petit. Nous ouvrons une école, des commerces, des services publics comme l’hôpital, des lieux culturels (Comédie, Casino-Théâtre, Diorama, etc.), voire des universités avec des écoles de chimie et de médecine.

Au fil des siècles, la Plaine de Plainpalais est devenue un lieu central de célébrations populaires. Celui qui accueillait déjà une partie de l’Exposition nationale de 1896, est aujourd’hui le théâtre des festivités annuelles de la fête nationale et accueille le célèbre marché aux puces depuis 1970.

Quant au faubourg de la Jonction, il est resté rural jusqu’au début du XXe siècle. À partir de 1850, des travaux permettent de protéger les terres des inondations en les surélevant. Les jardins cèdent progressivement la place aux commerces. La banlieue est devenue un centre industriel dont la plupart des usines sont aujourd’hui converties en centres culturels.

Au XXe siècle, la jonction est une zone industrielle, avec l’usine à gaz (qui explose en août 1909) et les entreprises de métallurgie: SIP – Société genevoise des instruments de physique (machines-outils de précision), Gardy (composants électriques), Nationale (mécanique de luxe, briquets), Kugler (valves) ou locaux SIG. Toutes ces entreprises se sont effondrées dans les années 1970 et 1980, ou ont quitté le quartier. L’administration du canton de Genève y possède quelques bâtiments. Le dépôt de La Jonction, site historique des transports publics genevois, s’y trouve également.

Un vaste projet de réhabilitation d’un ancien site SIG, réapproprié par de nombreuses associations sous le nom d’Artamis (1996 – 2008) qui y installe un espace culturel alternatif, est porté par les autorités genevoises et a abouti au projet d’éco-quartier «Green Square» .

Depuis 1995, l’espace culturel autogéré d’Artamis occupe également le cœur de la Jonction. Au début des années 2000, le passé industriel du site, sur lequel se trouvait autrefois une usine à gaz, a réapparu: un inventaire des sites pollués du canton confirme la grave pollution de la zone par le cyanure et les hydrocarbures, qui menace les eaux souterraines. Alors que certaines activités culturelles sont délocalisées ou disparaissent, besoin d’espace, le projet d’assainissement «Carré vert» voit le jour en 2008. Il cède désormais la place à la construction de l’Ecoquartier Jonction, qui comprendra quelque 300 logements, commerces de proximité, PME, locaux associatifs et culturels ainsi que des ateliers.

Au cours de son histoire, la Jonction a abrité de nombreux bâtiments industriels., Plusieurs d’entre eux ont été transformés en théâtres ou salles de concerts, ateliers d’artistes ou encore discothèques., En témoigne le Musée d’Art Moderne et Contemporain (MAMCO) des Bains, qui est entouré de nombreuses galeries d’art. A la Coulouvrenière, le centre culturel alternatif de la Factory fait face au Bâtiment des Forces Motrices (BFM), qui propose principalement de la musique classique.

Institutions et entreprises
Le quartier de la Jonction abrite plusieurs institutions. La tour de télévision occupée par la RTS y a été construite en 1969, où se trouvent de nombreux studios de télévision publics (dont celui de 19h30) ainsi que ceux de la radio.

A proximité, il y a des bâtiments de l’Université de Genève, dont celui d’Uni Mail, qui est l’un des plus grands en nombre d’étudiants, ou celui de Science 2.

C’est également le siège du quotidien La Tribune de Genève, de l’administration fiscale cantonale ou des bureaux de la CODHA.,

Attractions
Découvrez quelques-unes des nombreuses curiosités qui font le charme du quartier de Plainpalais Jonction.

Le cimetière des rois
Lieu de promenade et de flânerie prisé de Genève, le cimetière des rois est aujourd’hui considéré comme le Panthéon local. Il abrite les tombes de personnalités ayant joué un rôle important dans la ville, ainsi que de certains éminents étrangers décédés à Genève. Y sont enterrés notamment:
Jean Calvin, le réformateur;
Rodolphe Töpffer, l’inventeur de la bande dessinée;
Jorge Luis Borges, écrivain d’origine argentine;
Emile Jacques-Dalcroze, célèbre musicien et professeur;
Des personnalités politiques importantes pour Genève comme Léon Nicole, James Fazy, Adrien Lachenal…
A une trentaine de mètres de la tombe de Calvin se trouve celle de Grisélidis Réal, la plus célèbre prostituée genevoise, auteur du Pass Imaginaire., Le transfert de sa dépouille en 2009 au Cimetière des Rois a alors déclenché une grande polémique.

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Le marché aux puces de Plainpalais
Depuis 1970, la Plaine de Plainpalais accueille l’un des plus grands marchés aux puces de Suisse. Rendez-vous incontournable des brocanteurs de la région, ses stands proposent toutes sortes de produits: brocante, livres, vêtements, bijoux, … Les mercredis et samedis, curieux et chasseurs de bonnes affaires peuvent venir dénicher des objets inattendus .

Le musée du Vieux Plainpalais
Créé en 1953 sous l’impulsion de l’Association des intérêts de Plainpalais, ce petit musée à taille humaine recèle de précieux documents et photographies qui perpétuent la mémoire de la longue histoire du secteur de Plainpalais.

Il est situé dans un bâtiment construit dans le style « Beaux Arts » à la fin du 19ème siècle, qui était l’ancienne mairie de Plainpalais, alors commune indépendante, puis siège du Service Social de la Ville de Genève à partir de 1930 à 1953.

Musée d’Ethnographie de Genève
Le Musée Ethnographique de Genève (en abrégé MEG) est un musée en Suisse situé dans le quartier de Plainpalais à Genève., Dédié à l’ethnographie, il a remporté le Prix du Musée Européen 2017.

Musée Patek Philippe
Le Musée Patek Philippe est un musée privé d’horlogerie en Suisse situé dans le quartier de Plainpalais à Genève., Il a été fondé par la direction de la société Patek Philippe.,

Des usines devenues des centres culturels
Tout au long de son histoire, la Jonction a abrité des bâtiments industriels dont certains ont été convertis en centres culturels:

Les bâtiments de l’ancienne Société genevoise d’instruments de physique (SIP), fondée en 1869, abritent depuis 1994 le bâtiment d’art contemporain (BAC), comprenant le musée d’art moderne et contemporain (MAMCO) et le Centre d’art contemporain, ainsi qu’une petite salle de spectacle, des studios de danse et des ateliers d’artistes.

L’usine de dégrossissage de l’or de Genève, fondée en 1880, est devenue le cœur de la culture underground genevoise. Pôle culturel alternatif, l’Usine propose une offre musicale, artistique et culturelle.

Le bâtiment des Forces motrices (BFM), construit en 1886, est un monument classé, qui témoigne magnifiquement de l’architecture industrielle genevoise de la fin du XIXe siècle. Par le passé, permettant d’utiliser la force motrice du Rhône, de contrôler le niveau du lac et de fournir de l’eau courante aux Genevois, le BFM a été racheté par la Ville et depuis 1995 transformé en salle de spectacle., Avez-vous savez-vous que le Jet d’eau de Genève y est né?

L’usine à gaz de la Coulouvrenière a fonctionné entre 1844 et 1915. Après avoir abrité les bureaux du réseau routier, puis les services industriels de Genève (SIG), le site a été partiellement abandonné. Devenu «friche urbaine», le terrain et les bâtiments ont été repris au milieu des années 1990 par près de 300 artisans et artistes, réunis au sein du collectif Artamis., Lorsqu’on constate que le site est fortement pollué par des substances menaçant les eaux souterraines, ils sont forcé de quitter les lieux. L’Éco-quartier de la Jonction verra bientôt le jour sur ce site désormais réaménagé.,

Activités culturelles et sportives

Culture
Aujourd’hui, les anciennes industries ont été remplacées par des espaces culturels tels que l’usine, le bâtiment des forces motrices, la gravière, la fonderie Kugler. Le quartier compte déjà plusieurs musées comme le musée ethnographique ou le Mamco qui se situe rue des Bains, très prisé des galeristes. De nombreux autres sites plus petits s’y trouvent également.

sport
La présence du Rhône en fait un lieu prisé pour les activités nautiques. C’est aussi le point de départ d’activités telles que le kayak ou le rafting.

Les plates-formes en bois permettent aux nageurs de se détendre en nageant dans le Rhône. Une buvette et des transats sont installés à la Pointe de la Jonction durant l’été afin que les nageurs puissent profiter du soleil.

Maison de quartier La Jonction
La Maison de quartier de la Jonction propose des activités sociales, civiques et culturelles pour aider chacun à trouver sa place dans la société. Des activités, des accompagnements et des moyens d’action y sont proposés. La maison offre à chacun, petits et grands, un lieu d’expression, de réflexion et d’organisation.

Anecdotes connexes
Bains comme aux Pâquis
Entre 1870 et 1886, on se baigne dans le quartier de la Jonction: des bains publics sont installés sur la petite île des Volontaires, en aval du pont de la Coulouvrenière. A cette époque, Genève était une ville balnéaire., Parmi les nombreux bains publics établis sur le Rhône, l’Arve et le lac, seuls les bains des Pâquis subsistent aujourd’hui., La Coulouvrenière, ou La Colle, les bains ont été démolis en 1886 pour établir un barrage qui a alimenté les turbines des Forces Motrices (actuellement BFM).

Origine ludique pour l’avenue du Mail
L’avenue du Mail a hérité son nom d’un jeu très en vogue au XVIIe siècle qui se jouait alors dans la plaine du Plainpalais., Ce jeu, qui ressemble au golf, à la pétanque et au croquet, se joue avec un maillet à manche flexible. Le but est de frapper les buts fixés dans le sol avec une balle qui est poussée du maillet.

Armoiries paysannes et militaires
Le quartier de Plainpalais est une commune indépendante entre 1800 et 1930. Ses premiers armoiries ont été créées en 1892. Elles comprennent 2 rivières: l’une d’argent, le Rhône et l’autre d’or, l’Arve, dans laquelle on pouvait trouver des paillettes d’or. Un râteau, une bêche et une roue à godets (qui sert à puiser l’eau de la rivière) rappellent le caractère paysan de la banlieue. Un arquebuse évoque l’histoire militaire du quartier: les soldats genevois pratiquaient à la Coulouvrenière. La devise exprime bien ce passé militaire et paysan: « nous cultivons les champs que nous saurons défendre ».

Le Jet d’eau né au Bâtiment des Forces Motrices
Construite entre 1883 et 1892 par Gustave Naville et Georges Habicht, cette usine de pompage d’eau était à l’origine utilisée pour fournir de l’eau sous pression aux industries. A peine créé, il est également adapté à la production d’électricité., Au cours des travaux, la colonne d’eau de 30 mètres qui jaillit de la soupape de décharge du bâtiment a connu un tel succès qu’elle a été déplacée en 1891 vers le port, où elle est devenue un spectacle emblématique de Genève: le Jet d’eau., qui culmine aujourd’hui à près de 140 mètres., Désarmé en 1986, le bâtiment a été transformé en 1994-1995 pour abriter une salle de spectacle, annexe du Grand-Théâtre.

Des moulins à Plainpalais
Comme son nom l’indique, le quartier des Flour Mills abritait autrefois des moulins., Au départ, seul un modeste moulin exploitait des meules en utilisant la force des eaux de l’Arve. En 1879, une usine l’a remplacé, qui a aujourd’hui disparu.

Des victimes de la peste aux personnalités
Si le cimetière des rois est aujourd’hui considéré comme le panthéon local, il n’en a pas toujours été ainsi. Aménagé en 1482 autour de l’hôpital de la peste, il est destiné à accueillir les nombreuses victimes de la peste. Son rôle a beaucoup changé depuis, puisqu’il héberge les tombes de personnalités, faisant partie des curiosités du quartier. Parmi eux se trouve le «faux» tombeau de Jean Calvin, le célèbre réformateur. A sa mort, selon ses vœux et pour éviter tout culte de la personnalité, il est enterré presque anonymement, sans indiquer l’emplacement de sa tombe. Ce n’est qu’en 1999 qu’un élu décida, malgré de nombreuses protestations, d’encercler le site supposé de la dépouille du réformateur, d’y planter une haie basse et d’y ajouter une plaque commémorative.

Lénine à la jonction
Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine, célèbre révolutionnaire russe et fondateur de l’URSS, a effectué de nombreux séjours en Suisse pendant son exil, entre autres à Genève. Entre 1895 et 1908, il a passé 4 ans au total à Genève, notamment rue des Plantaporrêts 5, dans le quartier de la Jonction. Une plaque sur le bâtiment du n ° 5 rappelle son passage.

Cardon de Plainpalais: une spécialité labellisée
Bénéficiant d’une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) depuis 2003, le cardon argenté épineux de Plainpalais a été introduit à Genève au XVIe siècle par des agriculteurs huguenots qui, suite à la révocation de l’édit de Nantes en 1685, ont fui les persécutions pour s’installer à Genève. Genève. Il tire son nom du quartier de Plainpalais, alors essentiellement maraîcher, dans lequel il a d’abord été cultivé avant d’être planté à Jonction. Aujourd’hui, les maraîchers genevois continuent de sélectionner, cultiver et blanchir cette spécialité, traditionnellement servie en gratin à Noël.

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