Guide de voyage de Manosque, Alpes de Haute Provence, Provence-Alpes-Côte d’Azur, France

Manosque est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les habitants de Manosque sont appelés les Manosquins. Manosque est la ville la plus peuplée des Alpes-de-Haute-Provence.

« C’est un paysage à la Poussin ou à la Hubert Robert: bouquets de chênes, oliviers, landes couvertes de thym, rochers, parfois un peu emphatiques mais couleur de cendre, lacs de lavande, à l’horizon oriental les Alpes » en gloire « , au sud de la Sainte-Victoire et de la Sainte-Baume, et derrière ces deux Saintes, les reflets de la mer blanchissent le ciel. Le pays est haut perché. C’est un plateau qui porte des collines tendres. Dès qu’on voit cela, quand tu as le goût du silence et de la paix, tu sais qu’ici tu trouveras ton repos.  » Jean Giono

Le pays Manosquin est composé de 13 villages pittoresques et authentiques, tous variés, mais néanmoins emblématiques, ensemble, de la Provence de Giono. Au fil de ses pages, l’écrivain a décrit les paysages qui composent son environnement, il les fait voyager selon ses idées, les embellit parfois, mais surtout il les aime beaucoup. Et, en voyageant à travers le pays Manosquin, on ne peut que comprendre pourquoi. Souvent perchés à flanc de coteau ou sur un rocher, petites villes et villages se succèdent mais ne se ressemblent pas. Les clochers racontent l’histoire médiévale, romaine ou parfois même préhistorique des lieux, les ruelles pavées laissent imaginer la vie d’antan, et les boutiques accueillantes donnent un aperçu de la douceur de vivre en Provence.

Entre Parc Naturel du Verdon et du Luberon, entre les champs de lavande du plateau de Valensole et la Durance, entre vignes et champs de tulipes, ces villes, devenues grandes, invitent à la flânerie comme à la flânerie. Ici le soleil brille plus de 300 jours par an, et des terrains de pétanque aux terrasses de cafés, ombragées par des châtaigniers ou des tilleuls, il fait bon respirer l’air chaud, en été ou sec et revigorant, en hiver.

De Pierrevert, capitale régionale de la viticulture, à Oraison, capitale des amandes, en passant par la ville de Manosque de Jean Giono, la nature, le patrimoine et la culture vous ouvrent grand leurs portes. Le pays Manosquin est aussi un point d’entrée vers les Gorges du Verdon, les lacs, le plateau de Valensole, la route des saveurs et des senteurs, Forcalquier, les villages perchés …

Histoire
L’histoire de la ville de Manosque est très riche, tant pour les faits qui la jalonnent que pour son patrimoine: œuvres d’art, fontaines, édifices culturels et hôtels particuliers …

Antiquité
Petit village rural, Manosque est devenue, au fil des années, la ville la plus peuplée des Alpes de Haute-Provence. Ville millénaire, elle ne laisse pratiquement aucune trace de son existence avant l’époque romaine où elle est devenue célèbre pour son grand marché régional.

De nombreuses légendes situent l’existence de Manosque dans le temps. Certains disent que Maneasq est né vers 218 avant JC quand Hannibal, venu d’Afrique avec son armée d’hommes et d’éléphants. Il y serait passé en remontant le cours de la Durance pour rejoindre les cols des Alpes à la frontière italienne. Une autre légende raconte qu’un général romain du nom de Manueascu a campé sous les murs de la ville fortifiée lors de l’invasion de la Provence par les Romains.

Moyen Âge
Alors que le sud-est de la Gaule était une terre bourguignonne, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand conquit la région située entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La ville dépend donc à nouveau brièvement de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi bourguignon Godomar III, le régent Ostrogoth Amalasonte lui rend ce territoire.

Vers l’an 900, Manosque fut détruite par les Sarrasins, elle comptait déjà 3 églises dans son enceinte.

En 982: Premier plaid de Guillaume « le libérateur », premier comte de Provence. Il vécut ensuite dans un château situé au sommet de la colline du Mont d’Or, dont subsiste encore cette fameuse section de muraille. Il s’agit d’une réunion publique au cours de laquelle le comte, représentant du souverain, prend acte de l’avis de ses barons ou vassaux sur des questions concernant son état ou son domaine.

En 1207: Par charte, Guillaume IV, dernier comte de Forcalquier, accorde à la ville certains privilèges ainsi qu’une organisation qui administrera la ville jusqu’à la Révolution française de 1789.

En 1355-1385: Manosque agrandit son enceinte côté Est, construit ses remparts et ses portes pour se défendre contre les «Grandes compagnies» qui ravagent la Provence.

De 1365 à 1367: le Pape Urbain V, fuyant l’épidémie de peste, fait transférer un «Studium Papal» (collège pour garçons de 12 à 18 ans) de Trets à Manosque.

En 1370: Une légende raconte que la reine Jeanne visite Manosque au printemps de cette année-là. Séduite par les amandiers en fleurs, Jeanne baptise la ville « Manosque la fleurie ».

Les temps modernes
Au 15ème siècle: Manosque évolue: alimentation en eau, construction de moulins et de fours, routes, mesures de protection pour la santé …

En 1516: Selon une autre légende, lors du passage du roi François Ier à Manosque le 17 janvier 1516, Pirona de Voland préféra sacrifier sa beauté en exposant son visage aux vapeurs de soufre plutôt que de céder aux vœux du galant Roi. Manosque aurait alors été surnommé «Manosque le modeste» à la suite de cet épisode.

En 1708-1709: terrible tremblement de terre, suivi d’un hiver rigoureux où les loups sont venus chercher de la nourriture jusque dans les rues de la ville.

En 1772: La ville achète l’Hôtel de Pochet pour créer l’actuel Hôtel de Ville. Avant cette date, la «Maison Commune» était située sur la place Saint-Sauveur dans un bâtiment qui n’existe plus.

Révolution française
Au début de la Révolution française, Manosque était l’une des villes les plus touchées par la fièvre révolutionnaire. Le couvent des Bernardines est détruit en 1791. La société des Amis de la Constitution est créée à la fin de 1791.

1792-1800: Au cours des années révolutionnaires, Manosque connaît de nombreuses vicissitudes: menace d’invasion et de destruction par les troupes marseillaises, représailles et amendes pour avoir bousculé Robespierre le jeune et Ricord, destruction du palais sur le Terreau mis en état de siège…

19ème siècle
La ville est modernisée. Peu à peu, l’aspect médiéval disparaît pour des raisons d’assainissement: la porte Guilhempierre est détruite, les tours sont abattues et les rues s’élargissent.

1895: Naissance de l’écrivain Jean Giono en mars (mort à Manosque en octobre 1970).

20ième siècle
La coopérative d’huile d’olive a été fondée en 1928.

D’un village rural où l’agriculture était dominante, Manosque s’est progressivement urbanisée. Cependant, l’oliveraie et la culture de la vigne restent importantes. Ainsi, l’oléiculture soutenue par le groupement des oléiculteurs de Haute-Provence et du Luberon conserve un impact significatif sur la ville (le Moulin de l’Olivette, une coopérative d’huilerie à Manosque, a également reçu de nombreuses distinctions et notamment l’or médaille de Paris En ce qui concerne la vigne, Manosque est aujourd’hui le deuxième producteur de vin du département, dont les cépages sont connus sous les appellations « vin de pays des Alpes-de-Haute-Provence » et « AOC Pierrevert ».

Dans les années 1960, la commune voit sa population augmenter avec l’arrivée du Centre d’Étude Atomique (CEA) à Cadarache. L’urbanisation s’étend ensuite vers les collines puis de nouveaux quartiers émergent progressivement, comme tout récemment le quartier Bellevue qui comprend le lycée des Iscles et la salle des fêtes Osco Manosco. Aujourd’hui, Manosque dépasse les 24 000 habitants et reste le centre le plus important du département.

Manosque est jumelée avec la ville de Leinfelden-Echterdingen (Allemagne) depuis 1973 et avec la commune de Voghera (Italie) depuis 1984.

Manosque est une ville dynamique où il fait bon vivre. Il est équipé de toutes les infrastructures essentielles: tous types de commerces, important fabri

Économie
En 2009, la population active s’élevait à 9 533 personnes, dont 1 387 chômeurs (1 381 à fin 2011). La plupart de ces travailleurs sont salariés (88%) et travaillent principalement à Manosque (66%).

Les ouvriers de Manosque qui ne trouvent pas d’emploi dans la ville peuvent travailler pour le CEA situé à Cadarache, à côté duquel Iter est en construction. De nombreux ingénieurs et chercheurs du monde entier viendront travailler dans ce centre, et chercheront entre autres à se loger près de Manosque, à environ 20 km et la ville la plus proche.

Agriculture
A fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) compte encore près d’une centaine d’établissements actifs (exactement 99) au sens de l’INSEE (opérateurs non professionnels inclus) et 31 emplois salariés.

Le nombre d’exploitations professionnelles, selon les enquêtes Agreste du ministère de l’Agriculture, est en baisse depuis un quart de siècle: il est de 83 en 2010, contre 188 en 2000, et 210 en 1988 (soit une perte de 55% des exploitations) . Les pertes les plus importantes ont été enregistrées en arboriculture, avec la disparition de 90 établissements en dix ans. Il y a encore 10 agriculteurs pratiquant la polyculture, les éleveurs ont disparu de la ville. De 1988 à 2000, la superficie agricole utile (SAU) a diminué de 25%, passant de 2 018 à 1 523 ha. Cette baisse s’est poursuivie au cours de la dernière décennie, à 1 108 ha.

Une partie de la commune, principalement la plaine descendant sur la Durance (environ la moitié du terroir de la commune), est consacrée à l’agriculture, qui fait face à la concurrence dans tous les secteurs par l’urbanisation. Les terres alluviales fertiles permettent la culture de céréales (blé, maïs) et d’amidons (pour un quart des exploitations), ainsi que d’arbres fruitiers (pommiers, pêchers). Sur les coteaux face à la Durance et dans la plaine, il y avait traditionnellement des oliveraies, des vignes et quelques vergers: la moitié des agriculteurs de la commune cultivent ces cultures permanentes. Ces plantations se sont également développées dans la plaine.

Culture d’olive
A Manosque, l’oléiculture est soutenue par le regroupement des oléiculteurs de Haute-Provence et du Luberon. Alors que la production d’huile d’olive était très importante au début du XX siècle (000 pieds avec 200 et 632 ha), elle s’effondre pour tomber à 23 300 pieds en 1994. Le renouvellement de l’oliveraie a été subventionné par le ministère de l’Agriculture et du Luberon parc. Outre son rôle économique, l’oliveraie peut également être utile pour limiter les incendies de forêt, en jouant le rôle de pare-feu.

Les oliviers sont principalement cultivés pour la production d’huile d’olive de qualité, associée à une requalification des paysages, l’olivier étant également utilisé comme symbole de la culture provençale à des fins touristiques. C’est dans cette optique que 12 ha ont été remis en culture sur le Mont-d’Or, symbole de la ville. En 2005, l’oliveraie a atteint 34 000 pieds et 236 ha. Cette activité agricole, souvent exercée par des non-agriculteurs, a un impact significatif sur la ville. Le moulin Olivette, moulin à huile coopératif situé dans la ville, a reçu de nombreuses distinctions nationales et notamment plusieurs fois la médaille d’or de Paris.

La contribution de l’olivier au paysage autour de la ville est importante, lui donnant le caractère méditerranéen apprécié des touristes. Les collines proches de la ville, comme le Mont-d’Or ou l’All-Aures, sont couvertes d’oliviers, de la variété Rosée-du-Mont-d’Or, ce qui en fait des lieux de promenade.

Vigne
La vigne, composante de la triade méditerranéenne, est présente dans le passé. Au XIXème siècle, le vin est produit pour la consommation domestique, qualité à vendre sur les marchés régionaux. Actuellement, 123 ha sont plantés de vignes, et la commune est le deuxième producteur de vin du département, sous les appellations viticoles des Alpes-de-Haute-Provence et AOC Pierrevert.

Tourisme
Selon l’Observatoire Départemental du Tourisme, la fonction touristique est d’importance moyenne pour la commune, avec moins d’un touriste accueilli par habitant, l’essentiel de la capacité d’hébergement étant marchande. Plusieurs structures d’hébergement touristique existent dans la commune: plusieurs hôtels, dont en 2008 deux non classés, cinq classés deux étoiles et deux classés trois étoiles (un nouvel hôtel trois étoiles ouvert en 2012). La capacité hôtelière des hôtels classés est de 242 chambres; un camping une étoile d’une capacité de 116 emplacements; plusieurs appartements meublés labellisés ou non labellisés; chambre d’amis; côté logement collectif, il y a une auberge de jeunesse et un gîte.

Les résidences secondaires apportent un complément significatif à la capacité d’hébergement: 176 en nombre, elles représentent la moitié des logements. Parmi les résidences secondaires, 56 ont plus d’un logement.

Héritage historique
Manosque, ville millénaire, était autrefois entourée d’un rempart et de quatre immenses portes. Situées aux points cardinaux, elles donnaient un accès privilégié au centre de la ville. La porte sud, appelée la Saunerie date dans son état actuel, de la fin du XIV ème siècle, alors que la ville existait déjà à partir de 300 avant JC « Saunerie » vient du mot provençal signifiant sel Sau. Un entrepôt installé juste devant cette porte permettait de stocker du sel et on y venait pour payer la taxe sur le sel, la taxe sur le sel. Aujourd’hui vous pourrez découvrir sous la porte de la Saunerie une représentation simplifiée des armoiries de Manosque.

La porte Soubeyran au nord, a été construite au XIIIe siècle. La partie supérieure est séparée de la partie inférieure par une balustrade et surmontée d’une tour avec horloge. L’ensemble date du XIXe siècle. Le tout est couronné d’un campanile en fer forgé, réalisé en 1830 par Bauchamp d’Apt, en forme de poire (ou bulbe) pour rappeler la forme des remparts de la cité médiévale. Au pied de la rue d’Aubette, se trouvait autrefois l’une des quatre portes de la ville, la porte d’Aubette. « Aubette » signifie « petite aurore » car, si elle est tournée vers l’Est, c’est celle qui reçoit le moins de soleil et qui est aussi la plus basse. Elle permettait une entrée directe dans le quartier de l’Aubette, prisé et très vivant. Les tavernes attiraient un grand nombre de passants. La porte Guilhempierre, à l’ouest,

La mosaïque des trois grâces et Bacchus
Sa découverte remonte à 1859, dans un champ près de Vinon-sur-Verdon. A l’occasion du creusement de fossés pour planter des arbres, une mosaïque à décor géométrique est mise à jour. Couvert, il fut à nouveau défriché en 1881 puis en 1919. Cette année-là, le site, qui appartenait alors à la famille Joubert, fut fouillé plus largement. C’est tout le pavé d’une villa romaine qui se dégage, avec la découverte de l’élément principal, la mosaïque dite des Trois Grâces et de Bacchus, constituée de trois panneaux à décor figuré qui surmontent une inscription.

Sur le panneau de gauche, on voit Bacchus, dieu romain de la vigne, de la fête et du vin, appuyé sur un bâton entouré de feuilles de vigne (un thyrse). À côté de lui se tient Ikarios, qui tient des grappes de raisin contre lui. Selon le mythe, Ikarios était un fermier simple et pauvre qui a involontairement accueilli Bacchus dans sa maison. Le dieu, pour le remercier, lui a donné la première vigne. Alors qu’il avait planté la vigne et la taillait avec le plus grand soin pour la faire fleurir, une chèvre se précipita dans le vignoble et brouta les feuilles les plus tendres. C’est cette scène qui est illustrée dans le panneau de droite. Le panneau central représente les Trois Grâces, filles de Bacchus et de Vénus, divinités symbolisant la séduction, la beauté et la nature. Seule la représentation de l’un d’entre eux est bien conservée. Elle porte une bande simple sur la poitrine et est ornée de bijoux. Au-dessous de ces trois scènes,

Le pavé des Trois Grâces a été déposé en 1922 et transporté à Manosque, au « Château de Drouille ». Il était appliqué verticalement, contre l’un des murs du bâtiment, sous un balcon. En juin 1969, le bien et la mosaïque, classés «monument historique» depuis le 15 juin 1923, sont vendus à la ville de Manosque. En 2014, la ville de Manosque a décidé de restaurer ce trottoir, dégradé par une exposition de près d’un siècle en plein air. Les Trois Grâces et Bacchus ont ainsi quitté Manosque pour les ateliers de restauration de Saint-Romain-en-Gal où, après une importante restauration, il a retrouvé son ancienne gloire… Il a été réinstallé en avril 2015 dans la salle du Conseil de la Mairie, où il est désormais visible de tous.

La Vierge Noire de Notre-Dame de Romigier
L’église Notre-Dame de Romigier recèle plusieurs trésors, dont une très ancienne statue de la Vierge, en bois d’aulne. Probablement datée du 12ème siècle, cette Vierge en Majesté tient l’enfant sur son genou gauche. Voilée, elle porte un manteau fermé par un crochet et une longue robe ornée d’une large bordure. L’enfant, également vêtu d’un manteau et d’une robe, tient un livre fermé. Les deux portent une couronne.

A l’origine cette sculpture en bois n’était pas « noire » mais peinte puisqu’une restauration récente a révélé des traces de polychromie (bleu, mais aussi rouge, rose, etc.) Cette statue était recouverte au XIXe siècle de vêtements et tissus luxueux, comme en témoigne les nombreux ex-voto qui le représentent. Elle a toujours été vénérée par les Manosquins, protecteurs de la ville et de ses habitants. Une légende le fait sortir de terre au 10ème siècle, découvert par un laboureur, dont les bœufs s’arrêtaient devant un buisson de ronces. En creusant dans la terre, un magnifique sarcophage ancien (également visible dans l’église, où il sert d’autel) a été déterré avec, à l’intérieur, la statue intacte. Toujours selon la tradition, roumi, en provençal), elle était surnommée Notre-Dame de Romigier, nom qui a également été donné à l’église où elle est exposée.

Le buste de Gérard Tenque
La mairie de Manosque recèle des trésors, dont ce buste en argent, classé monument historique depuis 1909, du fondateur de l’ordre des hôpitaux, Gérard Tenque, mort en 1120. A l’origine, cette tête faisait partie d’un buste-reliquaire contenant des ossements locaux tradition attribuée à Gérard Tenque. Mais des études récentes ont montré que les reliques n’étaient probablement pas les siennes mais celles de Saint-Géraud, vénérée à Manosque pour faire pleuvoir en cas de sécheresse, lors d’une procession ancestrale. Ces ossements étaient conservés dans la chapelle du château des Hospitaliers, située sur l’actuelle place du Terreau à Manosque. C’est en 1613 que les Hospitaliers « font confiance » au culte et aux reliques de Saint-Géraud pour les réattribuer à leur fondateur. Nul doute que la ressemblance entre les deux noms et la mise en désuétude du cortège ont contribué à cette usurpation. Dès lors, Gérard l’Hospitalier évince Saint-Géraud.

Au XVIIe siècle, deux bustes en argent ont été réalisés simultanément pour contenir ces reliques: l’un commandé par l’huissier Jean-François de Puget-Chasteuil, le second, plus prestigieux, aurait été réalisé par le célèbre artiste marseillais, Pierre Puget. En 1793, pendant les troubles révolutionnaires, les cloches et les objets métalliques des couvents et des chapelles sont envoyés à la fonderie et les deux bustes en argent également. Quelques fragments de reliques ont été conservés et enfermés sous le maître-autel de l’église Saint-Sauveur. Lorsque la situation s’est calmée, la tête de l’un des deux reliquaires a été retrouvée, la même que celle que l’on peut voir aujourd’hui à la mairie.

Le vieux centre de Manosque
Les premières traces tangibles d’une présence humaine sur le territoire de Manosque remontent au IIe ou IIIe siècle après JC. Des témoignages de vies découverts lors de fouilles archéologiques qui ont montré la présence de vestiges dans le périmètre de l’église Notre-Dame de Romigier située dans le centre ancien de Manosque. Cet établissement, aux «racines» de Manosque, a existé de façon continue jusqu’au Moyen Âge où il s’appelait la ville (burgum). D’autres habitations castales s’établirent sur les hauteurs mais elles finirent par être absorbées pour la ville basse. C’étaient les castrums du Mont d’Or, de Toutes les Aurès et de Montaigut.

Au Moyen Âge, Manosque était divisée en quatre quartiers: Palais, Martels, Payans et Hébréards. La population approche les 5000 habitants. Quatre portes, situées aux quatre points cardinaux, permettaient l’accès. Deux d’entre eux restent aujourd’hui. La porte sud connue sous le nom de Saunerie qui signifie « la porte du sel ». Il est, dans son état actuel, et a été construit à la fin du XIV e siècle. Comme son nom l’indique, il était utilisé pour stocker du sel. La porte Soubeyran est située au nord de l’enceinte médiévale et est déjà mentionnée dans les archives en 1216, comme portali superiori. Ses ruines actuelles datent du XIV e siècle. L’aspect général de la ville n’a guère changé jusqu’au tremblement de terre de 1708 lorsque toutes les maisons ont été touchées ainsi que l’hôpital. Ce dernier a été reconstruit au milieu du XVIIIe siècle.

Le livre des privilèges
Ce Livre des privilèges est un document exceptionnel, tant pour la beauté de ses pages, remarquablement bien conservées, que pour l’importance de son contenu: les premières libertés accordées aux Manosquins. Le plus beau document conservé aux Archives municipales est, sans aucun doute, le Livre des privilèges de Manosque. Ce cartulaire, daté approximativement de 1315, est un volume de 182 feuilles de parchemin, reliées en bois, recouvertes de cuir fauve, avec deux fermoirs en cuivre, malheureusement cassés. Le manuscrit est écrit en gothique, écriture manuscrite du début du XIVe siècle, et certaines initiales sont finement décorées à l’encre rouge, ombrées de violet et de bleu. Des annotations ont été faites dans les marges à des périodes ultérieures. Ce livre a été écrit en deux langues: le latin et le provençal. Il contient les textes fondateurs de la ville, les chartes et privilèges des Manosquins:

Armoiries de Manosque
« Écartelé d’azur et de gueules, à quatre mains appaumée d’argent, à deux dextres, placées une dans chacun des quartiers, les pouces en regard ». À travers les âges, différentes variantes des armoiries de Manosque ont existé, mais toutes ont une chose en commun: quatre mains. La représentation la plus ancienne que nous en ayons et qui, en tant que telle, est considérée par certains comme «authentique», apparaît dans un livre imprimé en 1559. Elle montre les paumes de quatre mains, deux à droite et deux à gauche., Pouces opposés ; « Écartelé d’azur et de gueules, à quatre mains épouvantées d’argent, à deux dextres, placées une dans chacun des quartiers, les pouces en regard », en langage héraldique. Dans un dessin ultérieur, daté de 1623, les mêmes mains apparaissent, accompagnées de la devise Omnia in manu dei sunt. Cette devise est sans aucun doute l’une des clés pour comprendre la signification du blason Manosquin, ce serait un blason parlant. La proximité entre le terme latin manus (la main) et le nom de la ville au Moyen Âge, Manuesca, est l’hypothèse la plus souvent envisagée pour expliquer l’utilisation de ces mains.

Vieille ville
La vieille ville, caractérisée par un plan en forme de poire, est entourée de boulevards qui ont remplacé les anciens remparts dont seuls quelques vestiges subsistent, comme les portes de la Saunerie et de Soubeyran, se traduisant par une séparation très nette du reste de la ville. . Avec de hautes maisons bordant les rues étroites, la vieille ville est restée typiquement provençale. La construction et l’urbanisme suivent des règles strictes et la circulation automobile est limitée. Ville millénaire, Manosque possède un patrimoine important, que vous pourrez découvrir au fil de vos balades, au cœur du centre-ville historique comme sur ses collines.

Hôtel de Gassaud
C’est dans cette très belle bâtisse, datant de la fin de la renaissance provençale et longtemps propriété de la famille Gassaud, que Mirabeau, futur fameux tribun du tiers état, fut envoyé en exil en 1774, sur une lettre de sceau royal, pour conduite dissolue. Aujourd’hui, cette maison abrite le presbytère de la paroisse de Manosque.

Hôtel Issautier
Cette maison génoise se distingue par sa cour intérieure, sorte de patio, désormais fermée, et par un escalier desservant, à l’aide de galeries intermédiaires, les différents étages résidentiels. En 1842, ce bâtiment a été légué au bureau de charité de la ville pour être utilisé pour fonder un établissement de charité pour les personnes âgées dans le besoin et les enfants orphelins.

Église de Saint-Sauveur
Deuxième paroisse de Manosque au Moyen Âge, cet édifice assez tardif (XIII e – XIV e siècle), fut consacré en 1372. L’église mesure 40 m2, 10 m de long et 23,70 m de large. Sa nef est voûtée sur des nervures croisées et, au croisement du transept, s’élève une coupole octogonale; il abrite un magnifique orgue baroque du XVII e siècle. Le campanile de l’église Saint-Sauveur est l’un des plus ornés de tout le bassin méditerranéen. Classé aux Monuments Historiques, il date de 1725 et est l’oeuvre d’un artisan local, Guillaume Bounard de Rians. Commandé pour le beffroi de la « maison de ville », il fut réinstallé sur le clocher surélevé de l’église en 1868, lors de la démolition de cet ancien hôtel de ville.

Place des Ormeaux
Cette place s’appelait autrefois la place du cimetière. Jusqu’au XVIII e siècle, les cimetières se trouvaient à l’intérieur de la ville, autour des églises. Celle de l’église Saint-Sauveur était située derrière l’édifice. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle – début XIXe que pour des raisons de sécurité, les cimetières se trouvaient à l’extérieur de la ville.

Place de contrôle
Pendant des siècles, pour amener des marchandises de toutes sortes dans les villes, il fallait payer la subvention, une sorte de droit de douane intérieur. Avant d’être supprimée après la libération, on suppose que la subvention de Manosque se trouvait à cet endroit. Un passage étroit, dans lequel on aperçoit encore un immeuble de la fin du Moyen Âge et sa grande salle voûtée, relie la place à la rue Grande.

Église Notre-Dame de Romigier
Bâtie aux «racines» de Manosque (des fouilles archéologiques ont mis au jour les vestiges d’un premier noyau urbain du IIIe siècle dans son secteur), Notre Dame Romigier est mentionnée pour la première fois dans les archives à la fin du Xe siècle. Sa construction est probablement antérieure. De style roman, il a été profondément remanié au fil des siècles. Jusqu’au XIII e siècle Notre-Dame de Romigier est la seule paroisse de Manosque.

Mairie
Acquis par la commune en 1770 par Monsieur de Pochet, avocat au parlement d’Aix-en-Provence, pour remplacer l’ancien « hôtel particulier » qui était rattaché à l’église Saint-Sauveur et où les consuls siégeaient depuis 1397, le bâtiment est situé au coeur de la ville. A noter, à l’intérieur, le buste de Gérard Tenque, fondateur de l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, attribué à Pierre Puget, une série d’aquarelles de Louis-Denis Valverane, évoquant un récit fictif de Manosque, ainsi que le très beau 18e portes du siècle.

C’est dans ce bel édifice que se tiennent les conseils municipaux depuis 1772 et que les affaires de la ville sont gérées. Le bâtiment principal de la mairie actuelle, daté de manière imprécise entre les XVe et XVIIe siècles, a été acquis en 1770 à Monsieur de Pochet, avocat au Parlement d’Aix-en-Provence. Ce nouveau bâtiment a remplacé l’ancienne «maison de ville» qui était rattachée à l’église Saint-Sauveur et dans laquelle les consuls se réunissaient depuis 1397. Cette maison a depuis été démolie. L’immeuble « de Pochet » avait l’avantage d’être en plein centre de Manosque et disposait de nombreuses dépendances dans lesquelles la ville souhaitait installer les greniers communaux. Le premier conseil municipal y eut lieu en 1772! À travers les siècles, la commune rachète les six bâtiments voisins et la mairie s’agrandit progressivement pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Les façades et les toitures sont inscrites à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1946.

Place du Terreau
Sur cette place, point culminant de la vieille ville, dernier comte de Forcalquier, Guillaume IV fit ériger un château. A sa mort en 1209, le palais devint la résidence des commandants des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (qui deviendront les Chevaliers de Malte au XVI e siècle) jusqu’en 1602. Déserte à cette date et tombant en ruine, le château sera finalement démantelé en 1793 et ​​ses matériaux récupérés, sur ordre du Comité Révolutionnaire. C’est en 1977 que la place est transformée en parking. Aujourd’hui, il accueille le marché principal de Manosque, tous les samedis matin.

Place Marcel Pagnol
C’est dans une maison, à proximité de cette place (anciennement appelée Place de l’Hôpital Vieux) que l’hôpital Sainte-Barbe a été installé en 1556. Sur deux niveaux, il comprenait une dizaine de chambres ainsi qu’une chapelle. En 1708, lors du tremblement de terre qui a frappé la ville de Manosque, cet hôtel-Dieu déjà très délabré subit de graves dommages. Grâce à divers dons, il a finalement été reconstruit à l’extérieur de la ville, près de la porte Guilhempierre.

Le centre Jean-Giono
Le Centre Jean Giono est installé dans un bâtiment provençal du XVIIIe siècle. C’est le premier manoir construit hors des murs de la vieille ville. Tuiles anciennes en terre cuite, menuiseries d’époque, beaux plafonds et un agréable jardin… autant de détails qui ajoutent au charme de cette maison. Le Centre Jean Giono a été inauguré en 1992 et constitue un centre culturel de premier plan, dédié à Jean Giono et à son œuvre.

Le centre jean giono propose plusieurs domaines d’activités visant à promouvoir la connaissance de l’écrivain et de son œuvre. Le centre Jean Giono est un lieu de documentation et de recherche et un centre d’activités culturelles. La médiathèque remplit une mission patrimoniale et documentaire: il s’agit de constituer une collection, d’assurer sa conservation, de l’augmenter au fil des années, et de satisfaire la curiosité du grand public ainsi que les demandes des chercheurs français et étrangers. . La bibliothèque rassemble des textes rares, des reprographies de manuscrits, de la correspondance, des périodiques, des premières éditions, des traductions, des ouvrages académiques, des études critiques et des ouvrages bibliophiles.

Place Observantins
Anciennement appelé à la place de l’Observance, c’est là que se dressait autrefois le couvent des Observantins qui date de la fin du XIV e et XV e siècle. Après la Révolution, cette église fut vendue comme bien national et transformée en lots résidentiels. De ce couvent, il ne reste que les vestiges de l’église, devenue aujourd’hui le Conservatoire Départemental Olivier Messiaen.

Place Caragou
« Caragou », en provençal, signifie l’escargot. Sur cette place se trouvait autrefois le couvent des Vernardines, fondé en 1634 par Anne de Valavoire, fille du seigneur de Volx. Couvent des jeunes filles issues de familles aisées, il fut fermé pendant la Révolution et vendu comme bien national. Au XIX e siècle, il sert la gendarmerie; la chapelle est transformée en théâtre. En 1875, Elemir Bourges y joua « Le miracle de Théophile ».

Promenade Barri
Cette promenade se situe sur une partie du parcours de l’ancien chemin couvert (« bàrri » signifie rempart en provençal). C’est là que la Maison de l’Agriculture, coopérative agricole départementale, a été fondée en 1936 par Louis Martin-Bret, militant du monde paysan et politique. En face du «bàrri», de l’autre côté du boulevard, se trouve l’école Saint-Charles, installée là depuis 1839.

La Fondation Carzou
Ancienne chapelle appartenant aux Sœurs de Notre-Dame de la Présentation, elle a été classée Monument Historique en 1987 en raison de son style néoclassique. Depuis 1991, la chapelle abrite la Fondation Carzou, basée sur le centre de travail testamentaire culturel du peintre Carzou, Apocalypse, une série de tableaux créés pour le bâtiment et essentiellement consacrés aux guerres et utopies du XX e siècle. Carzou (1907-2000) était considéré, dans les années 1950, comme l’un des dix artistes les plus influents de sa génération grâce à ses graphismes puissants et son talent de visionnaire.

Cour des carmélites
En 1367, afin de reconstruire leur premier couvent et église situés «hors les murs» et détruits pour la guerre, les moines de l’ordre mendiant des carmélites achètent un terrain près de la porte Guilhempierre, à l’abri des remparts. Cloître, sacristie, commune dortoir, réfectoire, cuisine, cellier… même s’il ne reste plus rien aujourd’hui, c’était néanmoins un couvent riche et structuré. C’est également dans cet établissement que le Parlement de Provence tint ses sessions entre 1589 et 1591. En effet, le roi Henri Ill voulant punir la ville d’Aix-en-Provence pour son dévouement à la Ligue, avait décidé de la transférer à Manosque, plus sûr pour le pouvoir royal. Le couvent des Carmélites fut définitivement fermé en 1786.

Passage des greniers
En 1770, les consuls de Manosque achètent l’immeuble appartenant à Monsieur de Pochet pour y installer la nouvelle «maison de ville». Ce bâtiment avait de très grandes dépendances et les consuls voulaient y installer les greniers communaux, pour stocker les réserves de céréales à distribuer en cas de pénurie alimentaire. Ces « magasins d’abondance » étaient situés derrière la mairie. Il ne reste qu’une grande arche d’entrée.

La chapelle All-Aures
Lorsqu’en 900 les Sarrasins détruisirent les villes, les habitants partirent pour les collines entourant Manosque et construisirent 5 villages, dont All Aures. Au XI e siècle, il y avait deux églises: une dédiée à Notre-Dame de Toutes Aures, une dédiée à St Jacques (frère de Jean). Au XV e siècle, le village a été dépeuplé et les églises s’effondrent. En 1422, une restauration, qui se révèle urgente, commence: avec les pierres des deux églises, la chapelle Notre-Dame de All Aures est reconstruite. En 1631, une grave épidémie de peste frappe la ville. Les consuls jurent alors d’élever la chapelle et de s’y rendre chaque année, le 21 novembre, jour de la présentation de Notre-Dame.

La chapelle fut reconstruite entre 1634 et 1637 pour remercier la Vierge de sa protection lors de la peste de 1631; les Pères carmélites de Manosque y célébraient chaque jour la messe. La chapelle prend alors le nom de Notre-Dame-du-Mont-Carmel. Les carmélites s’y installent occasionnellement jusqu’en 1753. En 1708, un grand tremblement de terre secoue Manosque. Les Consuls font alors vœu de pèlerinage chaque année le 15 août. A la Révolution, la chapelle est pillée, les dégâts sont réparés à partir de 1795.

Héritage culturel

Jean Giono
Jean Giono, né le 30 mars 1895 à Manosque et mort le 9 octobre 1970 dans la même ville, est un écrivain français. Un grand nombre de ses œuvres se situent dans le monde paysan de Provence. Inspiré par son imagination et ses visions de la Grèce antique, son œuvre fictive dépeint la condition de l’homme dans le monde, confronté à des questions morales et métaphysiques et a une portée universelle.

Giono se surnommait «le voyageur immobile». En fait, son travail évoque souvent de longs voyages ou voyages, alors que lui-même n’a guère voyagé, sauf pour de courts séjours en Écosse, à Majorque et en Italie (Voyage en Italie, Complete Works, La Pléiade). Avant de vivre à Paraïs, qui surplombe Manosque, à partir de 1929, Jean Giono a vécu à Manosque même: 1, rue Torte, où il est né le 30 mars 1895; 14, rue Grande, où ses parents ont déménagé peu après; 8, rue Grande, où il s’installe en 1930, après son mariage.

Sur le boulevard circulaire de Manosque se trouve aujourd’hui le Crédit Agricole, qui était le Comptoir d’Escompte lorsque Giono y travaillait.

Il séjourne aussi souvent dans le Trièves où il passe ses vacances, avant la guerre (à Tréminis) et après (à Lalley, où a vécu son amie Edith Berger, peintre). Cette région montagneuse, située au nord du col de la Croix-Haute et qu’il qualifie de « cloître de montagne », lui inspire notamment Le Chant du monde, Batailles dans la montagne (situé à Tréminis), Un roi sans animation (dont l’action se déroule dans un village correspondant à la situation de Lalley), Les Vraies richesses et Triomphe de la vie, essais qui empruntent beaucoup à la sérénité bucolique du Trièves.

L’œuvre de Jean Giono mêle un humanisme naturel à une violente révolte contre la société du xxe siècle, traversée par le totalitarisme et en proie à la médiocrité. Il est divisé en deux parties: les premiers livres sont écrits de manière très lyrique (ces œuvres sont souvent dites «premières») et leur style est très différent des œuvres plus tardives plus élaborées et plus narratives, comme les Chroniques romanes . et Le Cycle du Hussard (œuvres dites de «second style»). La nature est en quelque sorte le personnage principal des premiers livres, tandis que l’homme est celui du second.

Soldat pendant la Première Guerre mondiale, Jean Giono n’aborde objectivement cette période de sa vie que dans Refus d’Obéissance, c’est-à-dire longtemps après ses premières publications. L’influence de la guerre est cependant très forte tout au long de son œuvre. S’il est inclassable, Giono est sans aucun doute un humaniste et un pacifiste.

C’est dans une petite maison du centre-ville historique de Manosque, au 14 rue grande, que Jean Giono a vécu toute sa jeunesse, de sa petite enfance jusqu’à son mariage en 1920. Il s’est ensuite installé, quelques rues de plus. loin dans son petit paradis Lou Paraïs, une maison avec un jardin verdoyant et une vue dominant Manosque, le Mont d’Or et la vallée de la Durance. La Provence de Giono, c’est Manosque et son pays, ce sont ces terres, ces couleurs, ces images qu’il décrit et fait vivre dans ses œuvres. Plus que le théâtre de ses histoires, la Provence est indissociable de ses personnages. Aujourd’hui, Manosque célèbre ce grand écrivain en lui consacrant annuellement un Centre Culturel, Les Rencontres Giono, mais aussi une anthologie d’événements tout au long de l’année, des balades aux spectacles et expositions.

Si Jean Giono est l’écrivain le plus célèbre de Manosque, il est loin d’être le seul homme de lettres à avoir trouvé l’inspiration au cœur de ce pays ensoleillé et coloré. Pierre Magnan est également né à Manosque le 19 septembre 1922. Amoureux de la région, comme son ami Jean Giono, Pierre Magnan y localise l’ensemble de son travail. La succession des célèbres écrivains Manosquins est prolongée par René Frégni. Si cet auteur est né à Marseille en 1947, il est néanmoins renfermé, au calme, dans une petite cabane de cette douce Provence qu’il finit par venir se réfugier pour écrire son premier roman, Chemins noirs. Manosque, sa ville d’adoption depuis, est devenue le théâtre de tous ses thrillers. A croire qu’elle inspire, cette ville millénaire …

Événements et festivals
Tout au long de l’année, des activités multiples et variées rythment la vie quotidienne du pays Manosquin. Concerts, festivals, marchés, soirées, brocantes…, tous les prétextes sont bons pour s’amuser. Vous pourrez profiter de votre séjour au cœur de la Provence de Giono pour rendre hommage à l’amande, lors d’une belle journée d’automne d’octobre à Oraison; lavande sur l’emblématique Plateau de Valensole, en juillet,… Ici, tous les parfums, toutes les saveurs et les richesses qui font la réputation de notre région, méritent d’être célébrés, et n’attendent que vous pour vous joindre à la fête.

Depuis 1999, le festival Les Correspondances, organisé en septembre, se distingue en liant la littérature à d’autres pratiques artistiques. Pendant ces quelques jours, Manosque vit au rythme des mots, des lectures, des lectures croisées, des performances, mais aussi des rencontres sur les places de la ville. Un vaste parcours d’écriture, à travers une centaine de «pupitres», investit la ville, offrant de redécouvrir le plaisir d’échanger et d’envoyer des milliers de lettres.

La musique n’est pas en reste à Manosque. Le festival Musiks de Manosque propose quatre soirées folles, en plein air, dans le Parc de Drouille, au cœur de l’été. Depuis 32 ans, cet événement attire un public toujours plus nombreux, venant de toute la région, pour des concerts entièrement gratuits. Trio, Kendji Girac, Boris Brejcha, Superbus, Sinclair, les Fatals Picards, Amel Bent et Tal, entre autres, y ont déjà fait leur show et la programmation à venir promet des merveilles.

Si Pierrevert est la capitale viticole de la région tout au long de l’année, au cours du mois de juillet elle devient celle du 8 e art. Les Nuits Photographiques de Pierrevert qui se déroulent sur un long week-end. Chaque année, un photographe emblématique comme René Groebli en 2017, Marie Laure De Decker en 2016 ou Hans Silvester en 2015, honore l’événement en étant son sponsor. Expositions, projections en plein air et activités multiples rassemblent passionnés et spectateurs curieux autour d’images éblouissantes, modernes autant que surprenantes.

Initiée en 2018, la Journée internationale du rosé a lieu le 4e vendredi de juin à travers le monde. Pierrevert, la capitale du vin de Haute-Provence, accueille désormais cet événement majeur. Symbole de toute une région, le Rosé porte les couleurs des paysages de la Provence, de son climat, mais aussi de son patrimoine.

En Provence sèche, les cultures traditionnelles étaient celles de l’olive, de la lavande mais aussi de l’amande. Abandonnée ces dernières décennies, la filière amandier a été relancée il y a une vingtaine d’années, à partir de Valensole. Aujourd’hui, elle va bien et est fêtée tous les 2 dimanches d’octobre à Oraison.

Au-delà de ces cinq événements majeurs rythmant le calendrier, Manosque et le pays Manosquin prennent vie au quotidien. Programme théâtral, projections de cinéma, bals et autres spectacles, des plus drôles aux plus hypnotiques, offrent à chacun la possibilité de se divertir à tout moment.

Gourmet
Au détour des rues commerçantes pavées et des villes et villages animés du pays Manosquin, vous découvrirez de multiples saveurs et senteurs. De nombreux producteurs ont choisi le climat ensoleillé de la Provence pour venir concocter leurs inventions sucrées et salées. La chaleur des étés et la fraîcheur des hivers rigoureux leur permettent de concocter des produits de grande qualité.

De l’huile d’olive, du safran, du miel, des essences de lavande ou encore des chocolats, des biscuits et du massepain sont fabriqués sur le territoire. Des entreprises dont la réputation n’est plus à faire comme le chocolatier Doucet, Perl’amande, Terraroma ou Terre d’Oc, sans oublier bien sûr, L’Occitane en Provence est née au cœur de la Provence de Giono, font grandir les merveilles que ce territoire offre eux et s’en inspirent au quotidien.

Découvrir Manosque et le pays Manosquin, c’est faire connaissance avec un savoir-faire ancestral, souvent transmis de génération en génération et donnant naissance à des produits aux saveurs incomparables. Les chefs restaurateurs, dont plusieurs disciples d’escoffier, installés dans la région puisent dans ces richesses régionales pour concocter une cuisine traditionnelle et savoureuse qui plaira aux gourmets et aux gourmets. Pieds et sachets, tians de légumes, soupe au pesto, ratatouille, pompe à huile, tapenade et anchois … des noms de plats qui vous mettent l’eau à la bouche? Né en Provence, avec nos produits, nos senteurs et nos saveurs, c’est là que vous apprendrez à les aimer ou peut-être même à les cuisiner!

Espace naturel
Manosque et le pays Manosquin font partie d’un territoire plein de nature pleine de merveilles … Une nature faite de contrastes, de couleurs et de senteurs que vous ne manquerez pas de découvrir lors de votre séjour. Manosque est l’une des quatre villes les plus importantes situées au cœur du Parc Naturel du Luberon, qui s’étend sur 60 kilomètres entre Cavaillon et Volx. Les paysages changeants, cet environnement naturel atypique et son riche patrimoine bâti vous ouvrent ses portes. Un espace naturel protégé où de nombreuses activités attendent tous les visiteurs: des excursions vers des villages pittoresques, des randonnées, des vols en montgolfière, des sauts en parapente ou encore des balades à vélo.

Mont d’Or
Géologiquement, le Mont d’Or est une colline faite de pudding (agglomérat de galets réunis par du ciment), un sédiment drainé par la Durance. On peut dire qu’au sommet de cette colline il y a toujours eu un belvédère pour surveiller la plaine. Déjà, lorsque les Celtes ou les Gaulois s’établissaient avec nous, il y avait certainement une tour de garde au sommet de laquelle un garde annonçait à la ville l’arrivée des ennemis. Lorsque, vers l’an 900, les Sarrasins ont attaqué Manosque, nos concitoyens ont quitté le village pour s’installer dans 5 petits hameaux au sommet des collines voisines pour plus de sécurité.

En 974, Guillaume, fils de Boson, libère la Provence des Sarrasins. A cette date, le comté de Provence a été créé. Guillaume, dit « Le Libérateur », fit construire un château sur le Mont d’Or pour sa résidence d’hiver et fit agrandir le Castrum. Un véritable village fortifié s’est donc installé sur le Mont d’Or avec ses remparts, au centre d’une agglomération qui prit le nom de « Château ». Au début du XIIIème siècle, deux églises se dressaient sur le site: la première dédiée à Saint-Martin, l’église du village, la seconde dédiée à Notre-Dame, chapelle privée du château.

Aux XIV e et XV e siècles, les 5 villages sont dépeuplés, probablement pour des raisons de sécurité, mais aussi peut-être parce que le dernier comte de Forcalquier, Guillaume IV, accorde des privilèges qui ne s’appliquent qu’aux résidents du village. Le village a été détruit au fil du temps, mais le château, de construction plus solide que le reste du village, a résisté plus longtemps. Jusqu’au début du XIXe siècle, la tour, dont il reste les vestiges, avait ses 4 côtés. Le village du Mont d’Or était désert vers 1580, mais des constructions subsistent. Une partie du château s’est effondrée en 1708 suite au tremblement de terre. Les pierres seront utilisées, en 1757, pour la construction des murs de la promenade de la Plaine. En 1789, la Provence perd ses privilèges. Après cette date, un nouveau nom a été donné à la colline: le terme «Mont d’Or»

Parc Naturel Régional du Verdon
Le Parc Naturel Régional du Verdon est un territoire remarquable de 188 000 hectares qui s’étend sur 46 communes des départements des Alpes de Haute-Provence et du Var. Ce site culminant à plus de 1800 m d’altitude a été créé en 1997 et permet de découvrir sept paysages, tous uniques et caractéristiques, comme le plateau de Valensole, les gorges des Basses du Verdon et les gorges du Verdon ou les collines du Haut Var.

Situé au cœur de la région Provence Alpes Côte d’Azur, le Parc Naturel Régional du Luberon est un espace préservé de plus de 185 000 hectares. Il est réparti sur 77 communes du Vaucluse et des Alpes de Haute-Provence. Le site, labellisé Unseco, est également une importante réserve naturelle nationale du patrimoine géologique où de nombreux fossiles parfaitement conservés permettent de retracer l’histoire.

Gorges du Verdon
A cheval sur les départements du Var et des Alpes de Haute-Provence, les Gorges du Verdon font partie du Parc Naturel Régional du Verdon. Ce canyon unique, considéré comme le «Grand Canyon Provençal», a été creusé par le Verdon, coulant au creux d’immenses falaises calcaires. Il peut être admiré depuis la Route des Crètes ou le Point Sublime et peut être parcouru, pour les plus courageux, à pied ou sur l’eau.

Le plateau de Valensole
Le plateau de Valensole, célèbre pour sa lavande et sa lavande, mesure près de 800 000 km². Au fil des saisons et des cultures, ses couleurs et sa lumière changent: les sommets enneigés des Alpes qui l’entourent laissent place à des amandiers en fleurs en mars, puis aux bleus de la lavande se mêlant à l’or du blé en juillet, et enfin à l’ocre de la terre juste labourée une fois l’hiver arrivé.