Malijai, Alpes-de-Haute-Provence, France

Malijai est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les agriculteurs de la ville pratiquent la polyculture ou l’élevage de moutons. La culture de l’olivier est pratiquée dans la commune depuis des siècles, tout en se limitant à certaines pentes. Une carrière de granulats est active dans divers secteurs de la construction.

Malijai est traversée par la route nationale 85 dite « Route Napoléon ». Le village est situé à 428 m d’altitude, sur la rive droite de la Bléone.La rivière Bléone, qui fait partie de la frontière ouest de la commune, s’écoule ensuite vers l’ouest à travers la partie nord de la commune.

L’histoire
La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1272 (Malijacio). Son nom vient soit du latin Male jactus, mal situé, soit de l’occitan mal i jai, dort mal, pour désigner une habitation de mauvaise qualité, peut-être une ancienne auberge. A l’époque gauloise la vallée de la « Bléaune » était habitée par les Bléontici, aux coutumes grossières et très vaillantes. Les origines de Malijai sont encore floues, mais en 1060, lors d’une donation de terrain au monastère de Saint-Victor à Marseille, le village de Malijai n’existe pas encore. Deux communes, l’une sur les hauteurs de la rive droite de la Bléone appelée Bézaudun et l’autre sur les hauteurs de la rive gauche sous le nom de Bastide Blanche de Villeneuve sont sûrement les précurseurs de notre communauté.

Au XIIe siècle, le Saint-Bonnet, récemment décédé, appartenait à l’abbaye de Saint-André Villeneuve-lès-Avignon, qui percevait des revenus. L’église de Bézaudun fut donnée par Pierre de Volonne au prieuré de L’Escale, dépendant de l’abbaye Saint-Victor de Marseille en 1060. Elle fut ensuite cédée à l’abbaye de Chardavon. La communauté de Malijai relève du bailliage de Digne.

Vers 1250, une nouvelle communauté, que les textes des XIIIe et XIVe siècles appellent Malijacio ou Villefranche, est reconstituée le long de la rive droite de la Bléone à son emplacement actuel. Le nom de Villefranche (Villa francha) reflète l’idée d’une «ville nouvelle». Le nouveau village s’approche de l’ancienne route Digne – Sisteron.

La mort de la reine Jeanne I re ouvrit une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes d’Aix Union (1382-1387) soutenant Charles de Durazzo contre Louis Ier d’Anjou. Le seigneur de Malijai, Guigon Flotte, rejoint le camp carliste dès avril 1382, puis lorsque Sisteron se soumet au camp angevin, il suit le mouvement et rend hommage au 30 novembre 1385.

Pendant la révolution, Malijai est devenu chef du canton et a eu une société patriotique. Le 13 mai 1792, le château est attaqué par les paysans: les fusils sont pris, les gouttières en plomb sont fondues pour faire des balles et toute la ferronnerie arrachée. Dans la nuit du 4 au 5 mars 1815, Napoléon Ier, à son retour de l’Ile d’Elbe, s’arrête à Malijai, tandis que Cambronne s’occupe de la résistance de Sisteron car de sa citadelle, la ville peut couper la route de Paris. Il se reposa dans le château sur un fauteuil puis finit cette nuit-là au milieu de ses troupes campées dans le parc.

La Bléone provoqua des inondations catastrophiques en 1826 et surtout en 1860. Le coup d’État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Seconde République provoqua un soulèvement armé dans les Basses-Alpes.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la libération de Malijai est marquée par le passage d’une colonne de la 36 e division d’infanterie (US), le 19 août 1944, de Riez par Valensole et Mees pour libérer Digne. Il est arrêté par la résistance allemande à l’entrée du village. Le pont sur la Bléone, a été choisi par la Wehrmacht pour installer une écluse, qui saute après de courts combats.

En 1974, la commune de Chénerilles est rattachée à Malijai. Jusqu’au milieu du 20ème siècle, la vigne était cultivée et les Chénerilles Malijai. Plusieurs dizaines d’hectares ont produit un vin destiné à la consommation domestique et à la vente sur les marchés locaux. Cette culture est désormais abandonnée.

Héritage historique

Le château
Le château est situé à l’entrée du village, entre celui-ci et la Bléone. Il a été construit à la fin des années 1760 et au début des années 1770 par Pierre Vincent Noguier, qui avait acheté la seigneurie en 1759. Sa façade est encadrée de deux tours rondes, et surmontée d’un fronton, répété sur la façade arrière, Côté Bléone. Les fenêtres des deux étages sont cintrées. Son rez-de-chaussée est classé monument historique pour la qualité de ses plâtres, représentatifs des styles Louis XV et Louis XVI.

Melchior de Mazargues, conseiller au parlement d’Aix, acheta la Seigneurie de Malijai en 1632. Il fit immédiatement construire un château, entre 1635 et 1643. Acheté en 1766 par Pierre-Vincent Noguier, il prit un étage de plus et vit sa décoration intérieure entièrement refait. Grand vestibule, immenses pièces de réception lumineuses donnant sur les terrasses et les parterres de fleurs. Le château de Malijai est composé d’un quadrilatère flanqué au nord de deux tours rondes surmontées de poivrières ou de snuffers, d’un fronton triangulaire, d’un long bâtiment principal sobre et élégant avec de grandes fenêtres cintrées, il est au pur style classique sûr. Son rez-de-chaussée est classé monument historique pour la qualité de ses plâtres, représentatifs des styles Louis XV et Louis XVI (classement par arrêté du 14 novembre 1983), il abrite aujourd’hui la mairie. Les étages sont occupés par des appartements locatifs. Admirez le parc à la française délicieusement ombragé

L’église paroissiale
L’église paroissiale, placée sous le nom de Saint Christophe et sous le patronage de Sainte Madeleine, a été reconstruite en 1839, dans un style classique tardif, avec une nef à quatre travées. L’abside est un cul-de-quatre. La croix de procession, cuivre argenté, datée du XVI ème siècle et est classée monument historique dans le titre du sujet.

Il est placé sous le nom de Saint Christophe et sous le patronage de Sainte Madeleine. Elle a été reconstruite en 1839, à l’emplacement de l’ancienne église Notre-Dame d’Espérance. Construit dans un style classique tardif, avec une nef de quatre travées, une abside en cul-de-quatre, une intéressante fresque du choeur et quelques vitraux et peintures.

L’ancien prieuré construit dans le cimetière, à proximité du confluent de la Bléone et de la Durance, également sous le patronage de Saint-Kitts, offre un certain charme, bien que petit.

Le pont
Le pont sur la Bléone est le premier du département à abandonner la forme à bosse et le nombre impair d’arcs, abandonnant ainsi un certain archaïsme. Ses deux arcades sont dans la poignée d’un panier, l’empilement central est protégé par un nez pointu et un arrière semi-cylindrique. Les parapets sont équipés de chenilles. Il a été construit dans une structure fine et régulière, avec deux rampes d’accès, en 1775-1778.

Avant de traverser la Bléone, il fallait prendre le ferry. Un pont a été décidé pour être construit par la Région. Il est le premier du département à abandonner la forme à bosse et le nombre impair d’arcs. Ses deux arcades sont dans la poignée d’un panier, l’empilement central est protégé par un nez pointu et un arrière semi-cylindrique. Le travail de mise en place des pieux sur des pieux en bois a nécessité le détournement de la rivière; 190 ouvriers travaillaient sur le chantier.

Autres lieux et monuments
Pont-canal passant le canal d’Oraison sur la Bléone
Château de Serre-Bourret
Le petit cimetière où la chapelle est ornée d’un cadran solaire
Le village et le château fort de Chénerille sont en ruines.

L’ancienne église paroissiale Saint-Florent de Chénerille a été restaurée en 2007.

Traditions et festivals
Le comité des fêtes a pour objectif de mettre en place des festivités tout au long de l’année pour animer le village. 2 événements importants se sont déroulés cet été avec les Journées Napoléoniennes qui ont duré 2 jours avec un repas de plus de 300 couverts servi le samedi soir et la fête votive sur 3 jours avec un repas de 150 personnes le samedi soir également. D’autres activités telles que le carnaval, la soirée des îles, le karaoké, le réveillon du nouvel an et bien d’autres ont eu beaucoup de succès.