L’Escale, Alpes-de-Haute-Provence, France

L’Escale est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans l’histoire, la ville a été le théâtre d’événements pendant les guerres de religion, puis lors de la résistance de cette partie de la Provence à Napoléon III. Elle a connu un exode rural, avant de dépasser les 1000 habitants dans les années 1980.

Située en bordure des Préalpes de Digne, en bordure et à l’est de la Durance, cette commune était autrefois une étape de navigation. Aujourd’hui, un pont-barrage y a été construit et une occupation humaine a eu lieu sur les rives du réservoir. La rivière Bléone forme la frontière sud de la commune, puis se jette dans la Durance, qui forme la frontière ouest de la commune.

L’histoire
A l’époque gallo-romaine, lorsque la Durance était relativement navigable, l’Escale était un port fluvial important. Le site de Bourguet, situé à 1 km au nord du village était à cette époque un centre résidentiel majeur. Les fouilles 1960-1961 avant l’inondation sous les eaux du réservoir d’Escale ont mis au jour la plus importante série de bronzes anciens (statuettes et bustes) découverts en Haute-Provence.

Selon la tradition, Saint Consorce, fille de Saint Eulcher et de Saint Galle, sœur de Saint Tulle, fonda un hospice pour voyageurs à L’Escale, et une chapelle Saint-Étienne. Elle aurait été enterrée dans la chapelle, plus tard appelée Sainte-Consorce. Il a été détruit en 1962.

L’Escale était une traversée du fleuve: un bac pour traverser la Durance est attesté au XII e siècle. Le fief dépendait de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, puis passa à Barras (xiv e siècle) aux Amalric (xv e siècle), et enfin à Matheron qui conserva le xvii e siècle jusqu’à la Révolution. La communauté passe sous le bailli de Sisteron en 1297 31. Les églises relèvent de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille qui en reçoit les revenus.

La communauté indépendante Mandanoïs, qui a connu 29 incendies en 1315, est fortement dépeuplée par la crise du xive siècle (peste noire et guerre de cent ans) et annexée par celle de l’Escale du xv siècle.

Pendant les guerres de religion, un combat eut lieu à l’Escale (1562), puis le village fut pris en 1568 par les huguenots. L’armée royale l’a repris en 1572.

En 1835, lors de l’inauguration du pont suspendu, les câbles se cassent et font plusieurs victimes. Il a été reconstruit de 1835 à 1837.

En 1851, à la suite du coup d’État du 2 décembre de Louis-Napoléon Bonaparte, les pays de Sisteron, Forcalquier et Manosque développent une résistance pour défendre la République: 15 000 hommes armés sont mobilisés. Les résistants prennent le contrôle de la préfecture de Digne et forment un « Comité Départemental de Résistance ». L’armée, ralliée à Napoléon III, est venue au bout de ce mouvement. Un cordonnier du village a été condamné à 5 ans de déportation vers l’Algérie suite à sa participation à ces événements et 5 autres habitants de L’Escale ont été traduits devant la commission mixte.

Comme beaucoup de communes du département, Volonne avait une école bien avant les lois Jules Ferry: en 1863, elle en avait déjà une qui dispensait l’enseignement primaire aux garçons, dans la capitale. La même instruction est donnée aux filles, bien que la loi Falloux (1851) n’impose pas l’ouverture d’une école de filles dans les communes de plus de 800 habitants.

Comme toute la France, la ville compte des hommes morts au front pendant la Première Guerre mondiale. De 1866 à 1946, l’exode rural conduit à une diminution de plus d’un tiers de la population, qui passe de 560 à 360 habitants.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le département est occupé par l’Italie en 1942 – 1943, puis par l’Allemagne nazie jusqu’en août 1944. A cette date, la ville de Sisteron est bombardée par les alliés dans le cadre du débarquement de Provence. Sisteron et Digne ont été libérés le 19.

Le pont suspendu de la Durance, dit pont de Trébaste, a été remplacé par le pont-barrage de L’Escale et détruit en 1962. Le chantier du barrage et du canal EDF a conduit à la construction d’un lotissement temporaire destiné à la logement de travailleurs célibataires, principalement des Maghrébins. Il avait une capacité d’hébergement de 344 places.

A partir de 1946, la commune connaît une croissance démographique importante, passant de 360 ​​à 1 245 habitants en 60 ans.

Vieux village d’Escale
Le village d’Escale s’est développé au Moyen Âge à la fois sur le coteau de Vière et dans le « hameau de l’hôte ». Lieu de passage obligé entre Sisteron et Digne, il s’est ensuite étendu en petits hameaux plus proches des réalités agricoles. Au sud du village, le pigeonnier datant du milieu du XIXe siècle a été récemment restauré dans son état d’origine grâce à l’association «Alpes et Lumière».

Agriculture
Les agriculteurs sont principalement des arboriculteurs (onze des fermes) et de la polyculture. L’arboriculture, sous forme d’oliviers et de vergers, s’est développée dans la vallée, cultivant sur les coteaux. La superficie agricole utile a fortement diminué pour atteindre 387 ha.

Lieux et monuments
Un pont-barrage crée un réservoir sur la Durance.

Notre-Dame-de-Mandanois a été reconstruite en 1610 et restaurée au XIXe siècle, après avoir été saccagée pendant la Révolution française. Ses quatre travées sont de longueur inégale, la nef est voûtée en berceau. Quatre chapelles s’ouvrent dans la nef.

Son décor est presque entièrement renouvelé à cette époque, et offre un bon échantillon de l’art religieux du XIXe siècle: Âmes du Purgatoire, Saint-Pierre et Saint-Jean-Baptiste, Don du Rosaire, Ascension, Sainte Famille. Plusieurs vitraux ornent l’église. La cloche est antérieure à la Révolution, et date de 1710 (classée monument historique sous objet). Le linteau sculpté de l’ancienne chapelle Sainte-Consorce est conservé dans l’église paroissiale. Datant d’avant l’an 1000, il est également classé.

A Clément, la chapelle de la Vierge (ou de l’Immaculée Conception) a été construite en 1870 par souscription publique. Il a été récemment restauré. La chapelle Sainte-Anne, dans le hameau de Coulayès, non datée, a également été récemment restaurée. Sur la colline de Ville-Vieille, où se trouvait le village médiéval (lieu-dit Vière), on trouve les ruines de la tour de guet et de l’église Saint-Michel. Les ruines sont celles de la chapelle construite en 1840, succédant à l’église paroissiale Saint-Michel construite avant le XVe siècle.

Événements
Trail de l’escalo (course nature de 5,10 et 25 km) en février / mars
La course Escalaise Gambade (mémoire de Thierry Carmona) autour du lac 5,10,21 km fin septembre
la commune dispose de trois itinéraires permanents pour découvrir la pratique du trail: 25 km de balisage rouge avec son dénivelé positif de 1600 mt pour les coureurs confirmés avec un magnifique panorama sur la vallée de la Durance, un balisage bleu de 10 km et ces 640 mt de dénivelé et pour débutants un balisage vert de 5 km.

Hydrographie
La Durance borde la ville à l’ouest; c’est un fleuve à la fois alpin et méditerranéen, avec une morphologie très particulière. Il est appelé « capricieux », et était autrefois redouté pour son cru (on l’appelait le 3 fléau de la Provence) ainsi que pour son faible débit. Il est équipé du pont-barrage d’Escale, d’une hauteur maximale théorique de 432 mètres.

C’est à la limite sud de L’Escale que la rivière Bléone se jette dans la Durance 8; Bléone signifie «la rivière du loup».

De petits ruisseaux intermittents descendent les pentes des ravins pour se terminer dans la Durance.

Barrage de l’Escale
Le pont-barrage de L’Escale est situé sur le cours de la Durance dans les Alpes-de-Haute-Provence entre les communes de L’Escale sur la rive gauche et Château-Arnoux-Saint-Auban sur la rive droite.

Les travaux ont commencé sur le barrage en 1959, qui s’est achevé en 1963. D’une hauteur de 30 m, il retient 15,70 hm³ d’eau. Il mesure 126 mètres de long avec une chaussée routière le long de laquelle court la route Napoléon. Il y a attaché au barrage une centrale électrique dont les trois unités produisent un total de 170 000 KW d’électricité.

Le barrage Escale est un barrage gravitaire avec remblais. Il se compose d’une partie en béton de 30 m de haut qui supporte le pont et d’une digue de 610 m 2 de long pour une longueur totale de 760 m 1. Elle sert de prise d’eau pour alimenter la partie du canal EDF qui aboutit à l’Oraison centrale électrique, ainsi que le canal de Manosque.

Le barrage en béton est prolongé à l’est (rive gauche de la Durance) par une digue de 610 m 2. Une crue millénaire de la Durance peut atteindre un débit de 4500 m 3 / s à L’Escale, cinq fentes de 18 m de large sont aménagées pour permettre le passage aux eaux de crue.

Le barrage repose sur la poudingue du plateau de Valensole, sous le lit de la Durance et quelques couches de marnes.

Le pont
Le barrage a été construit à 60 m en amont du pont de Trébaste, datant de 1837.

Le pont surplombant le barrage permet de traverser la Durance. Emprunté par la RN 85, il relie les communes de L’Escale et Château-Arnoux-Saint-Auban. Il a une longueur de 126 m. La chaussée mesure 7 m de largeur et est bordée de deux trottoirs de 1,45 m.

Le lac
Le lac, à 432 m d’altitude, s’étend du confluent du Vançon et de la Durance en amont jusqu’au barrage en aval établi entre L’Escale et Château-Arnoux-Saint-Auban. La montée des eaux a nécessité l’aménagement de la route départementale RD 4, anciennement route Napoléon. Le niveau du lac varie en fonction de la puissance de la centrale d’Oraison, mais dans de petites proportions. L’amplitude des marées autorisée n’est que de 50 cm.

Réserve ornithologique
Le lac artificiel d’Escale situé sur la Durance a été créé au début des années 1960 avec la construction du pont-barrage hydroélectrique. La sédimentation a été forte jusque dans les années 2000 et a favorisé l’installation de la roselière, qui se stabilise maintenant.

Quatre principaux types d’environnements ont été identifiés: les milieux humides et aquatiques, les milieux forestiers, les milieux ouverts et les milieux anthropiques. Ce réservoir concentre désormais une biodiversité d’une richesse presque équivalente à celle enregistrée en Camargue.

Les amateurs d’ornithologie pourront observer sur les rives du lac près de 140 espèces d’oiseaux, souvent cachées dans les roseaux ou les bancs de gravier, d’autres sont facilement visibles sur les plans d’eau. Autour du lac, un sentier pédestre de deux heures permet de découvrir cet important site ornithologique.