Le Rove, Bouches-du-Rhône, France

Le Rove (lo Rove en provençal selon la norme classique et lou Rouve selon la norme mistralienne) est une commune française du département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

La commune est située dans le massif du Nerthe, entre L’Estaque (Marseille) et Ensuès-la-Redonne. La capitale occupe une dépression orientée approximativement d’ouest en est, entre 170 et 110 mètres d’altitude, entourée de collines calcaires à la végétation clairsemée, et reliée à la côte méditerranéenne par des vallées étroites et sinueuses, dont l’une (vallée du Gipier) vous permet pour rejoindre Marseille, et l’autre (vallée de la Regadzi) mène à deux criques habitées: la Vesse et le Niolon. Du côté nord, la ville couvre le flanc du massif, et s’arrête en bordure de plaine.

La brousse Rove est la spécialité de ce lieu. Le vrai buisson Rove est produit à partir du lait de chèvres de race Rove sur le territoire de la commune de Rove. Les chèvres Rove sont connues pour leur esthétique, leur robustesse et leur rusticité. Ils donnent moins de lait que les Alpins ou les Saanens, mais leur lait est plus riche et plus parfumé puisque ces troupeaux ne tolèrent pas la stabulation et sont élevés au milieu de la colline. La famille d’éleveurs de chèvres la plus connue de Rove est la famille Gouiran. Le buisson de Rove est un plat connu que l’on retrouve sur la carte des restaurants haut de gamme de la région.

L’histoire
Rove, prononcé « rouve », est le nom provençal du chêne méditerranéen (chêne), qui apparaît dans les armoiries de la commune. Vesso, prononcé «vesse», est la forme provençale de la vesce, et par extension désigne un lieu de fourrage.

On dit que le village est né en 1835, lorsqu’il est devenu une municipalité indépendante. En vérité, il est beaucoup, beaucoup plus âgé que ça. Il remonte à la plus haute Antiquité. Des grottes, lieux secs sous rochers en surplomb servaient ici d’abris aux hominidés à l’époque du Paléolithique, puis du Néolithique.

Le plus ancien rempart connu à ce jour en Provence se trouve sur nos collines. Il date du début de l’âge du bronze. C’est la seule colonie fortifiée, dans le sud de la France, où des structures en pierre sont présentes au début de l’âge du bronze. Le Camp de Laure, classé Monument Historique, est d’une grande valeur, car cela signifie que les premiers Rovenains ont vécu ici, il y a 3 500 ans.

Le Rove faisait partie de la seigneurie de Marignane au même titre que Saint-Victoret et Gignac. À son apogée, cette seigneurie s’étendait jusqu’aux calanques méditerranéennes.

Patrimoine culturel

Monuments civils
Le bâtiment de la gare de Niolon, qui domine la calanque du haut de ses 35 mètres d’altitude, est construit dans le style très particulier des gares de la ligne Côte Bleue: étroit, tout en hauteur, avec parements en céramique, un toit en tuiles. Depuis la gare, la vue sur la calanque est remarquable.

Fort de Niolon
Le fort de Niolon est un ensemble de batteries militaires françaises construites dans les années 1860 – 1880 près du hameau de Niolon, sur la côte près de Marseille. Les batteries étaient équipées de canons. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ont été occupés et partiellement modifiés par l’armée allemande à partir de 1942. Les bâtiments de l’Upper Fort sont actuellement abandonnés. Ils étaient la propriété du ministère de la Défense, qui les a vendus au Conservatoire de l’Espace Côtier et des Rivages Lacustres.

Fort de Figuerolles
Le Fort de Figuerolles est une batterie militaire française construite dans les années 1880-1890 près de la pointe de Figuerolles, sur la côte de la Côte Bleue près de Marseille. Le nom Figuerolles pourrait dériver de Fourquerolle signifiant « lieu de croisement des chemins » ou « chemin des figues »

Tunnel Rove
Le tunnel du Rove, tunnel-canal reliant Marseille à l’étang de Berre, a été principalement creusé sous le territoire de Rove, d’où son nom, mais il n’est visible d’aucun point de la ville. A hauteur de Niolon et des forts Figuerolles, anciennes batteries militaires installées dans les collines dominant la mer, partiellement détruites.

Le tunnel Rove est un tunnel-canal maritime percé sous la chaîne de l’Estaque, qui relie le nord de la rade de Marseille à l’étang de Berre. Achevée en 1926, c’est l’œuvre d’art majeure du canal Marseille Rhône, mais bloquée par un glissement de terrain, elle est en panne depuis 1963.

Le tunnel de 7 120 mètres de long, 22 mètres de large, 15 mètres de haut et 4 mètres de profondeur (soit 11 mètres de haut sous la clé de voûte) permet le franchissement de deux barges de 1 500 tonnes. Il traverse des roches calcaires sur 5 kilomètres et des terres marneuses sur 2 kilomètres. Ceux-ci ont nécessité un renforcement de l’épaisseur initiale de la voûte de 1 à 2,5 mètres et une extension des murs de maçonnerie sous le niveau de l’eau.

L’entrée sud du tunnel est située à l’extrême nord de la ville de Marseille, dans le quartier des Riaux, à proximité de l’Estaque entre le port de Lava et le site des Corbières. Le tunnel attaque directement une paroi rocheuse de plusieurs dizaines de mètres de haut. La plus grande partie de son tracé souterrain se situe sur la commune de Rove – d’où son nom – mais aussi sous celles de Gignac-la-Nerthe et de Marseille. L’extrémité nord est située au sud de la ville de Marignane, dans une zone légèrement vallonnée, où le canal débouche dans une tranchée qui descend progressivement vers le port Saint-Pierre, situé au bord du lac de Bolmon

Camp de Laure
Le Camp de Laure est sans aucun doute le plus méconnu des sites classés par les Monuments Historiques de notre commune. Il est situé près de la Chapelle St Michel. De nombreuses fouilles ont été effectuées depuis le début du siècle et les dernières datant de 1975 ont permis de mettre à jour une partie du rempart et d’inventorier une abondance de matériaux et de céramiques assez originales de la tradition campaniforme.

Le territoire de Rove était occupé par des hommes préhistoriques du Paléolithique et du Néolithique. Puis les Celtoligures en 1000 avant JC à l’âge du bronze. Le Camp de Laure présente une particularité, c’est la seule colonie fortifiée du sud de la France où des remparts en pierre sont présents à l’âge du bronze.

Des fouilles ont mis en évidence une structure défensive située sur un promontoire constitué d’un rempart en pierre sèche à double parement de 140 m de long; bordée d’une seconde paroi plus étroite formant une passerelle flanquée de tours hémisphériques de 4 m de diamètre, celles-ci ayant un passage suffisamment large pour laisser place à une charrette tirée par des bœufs. Cette architecture défensive présente des analogies avec des sites plus anciens de Grèce, du sud de l’Espagne, du Portugal et de l’est du Languedoc. En raison de son caractère unique en Provence, le Camp de Laure a été classé Monument Historique le 15 janvier 1997.

Monuments religieux

La chapelle Saint-Michel
La chapelle Saint-Michel Gignac est une chapelle romane du xiii ème siècle. Le château dont il dépendait, et dont il ne reste que quelques ruines, était un bastion templier servant de relais devant Fréjus, où s’embarquèrent les croisés. La chapelle, classée aux ruines du château au titre des monuments historiques en 1977, a été restaurée en 1997. Malgré son nom, et bien que la chapelle soit sur l’emblème du village voisin de Gignac-la-Nerthe, elle fait partie de la commune de Rove.

La Chapelle Saint-Michel (XIIe – XIIIe siècle) et les ruines du château sont construites sur un terrain de 5400 m2 sur le territoire de la commune de Rove qui en est propriétaire. Le site a été classé monument historique le 29 juillet 1977. Construite sans doute dans le courant du XIIIe siècle, la chapelle Saint-Michel nous offre l’un des tout premiers exemples de l’art gothique.

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Bâtie sur le rocher, cette chapelle ressemble à une petite église fortifiée à l’extérieur, dont les créneaux sont encore partiellement visibles sur la façade nord. Le clocher a été ajouté à la fin du XVIIe siècle. Le portail à colonnes et archivolte est surmonté d’arcs. La corniche est soutenue de chaque côté par une colonne engagée qui encadre deux autres colonnes. Les chapiteaux en forme de feuillage, très stylisés, se retrouvent à l’intérieur et témoignent de la survie de l’art roman dans les constructions gothiques provençales. La porte a un linteau; la face supérieure de l’arc est ornée d’un très beau motif de fleurs et d’étoiles. L’intérieur de l’église à nef unique est composé de deux travées et d’un chœur hexagonal. Le choeur, séparé de la nef, est couvert d’une voûte à six nervures.

Traditions et festivals
Composée d’une cinquantaine de bénévoles actifs, cette structure communale organise de nombreux événements, initiatives, activités et sorties pour la population tout au long de l’année. Il y en a pour tous les goûts et tous les âges. Les bénéfices récoltés lors des événements permettent d’organiser des initiatives et des actions gratuites en faveur de la population (banquets offerts aux anciens, carnaval et Noël, etc.).

Quelques fêtes et traditions du village
Carnaval
Fête votive de Sainte-Anne
Rove Goat Days
3 repas par an offerts aux anciens
Sortie annuelle des jeunes
Animations de Noël

Héritage naturel
Les calanques de Niolon et de La Vesse, situées face au port de Marseille à 5 kilomètres de la capitale, abritent chacune un petit village de pêcheurs et un port, et sont visitées par les Marseillais souhaitant se ressourcer le dimanche.

Le sentier côtier (non balisé, localement délicat), qui prend son origine à Establon, au bord de l’ancienne route à hauteur du tunnel du Resquilladou, contourne la pointe de Figuerolles, passe par les calanques de Vesse puis Niolon et, en quittant le territoire de la commune à la crique d’Érevine, continue vers la Redonne d’Ensuès.

Environnement
Avec près de 2000 hectares, Le Rove possède le plus grand territoire préservé de la Côte Bleue. Il existe une faune et une flore « exceptionnelles », comprenant un troupeau de 400 chèvres Rove, mais aussi des espèces protégées comme l’aigle de bonelli, le grand-duc et autres rapaces. Reconnu en juin 2013, «site classé» par la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et de l’Habitat), le quartier du Rove est un espace naturel privilégié, véritable poumon vert aux portes de Marseille. Elle reste néanmoins fortement exposée par sa géographie aux risques d’incendies. 75 entrées de sites et des dizaines de kilomètres de pistes sont répertoriés. La commune, qui gère les terrains du conservatoire, met en œuvre des moyens importants pour préserver son territoire.

Le Rove possède désormais le plus grand espace naturel de la Côte Bleue avec 87% du territoire classé site classé (soit 2000 hectares sur 2300) ainsi que le plus grand front de mer, allant de Resquiadou à Erevines en passant par Vesse et Niolon.

Il est important de rappeler que cet environnement exceptionnel a été préservé de l’appétit des opérateurs immobiliers (qui voulaient en faire une ville balnéaire de près de 65000 habitants – projet Amerove) grâce à un long combat initié par Georges Rosso au milieu de la années. 1970 avec le soutien des élus et des habitants.

Le maire de Rove a coutume de dire que « la protection de l’environnement est une bataille permanente ». C’est pourquoi nous devons inlassablement préserver notre environnement pour les générations présentes et futures.

Aujourd’hui, les rovenaines et les rovenains mais aussi les estivants peuvent profiter de cet espace remarquable pour des promenades d’exception ou du VTT.

Ruisseaux
Séparé de l’Estaque par des montagnes escarpées que l’on traverse par un tunnel, le village de Rove est le passage obligé lorsque l’on quitte Marseille par l’ouest. La route évite le village qui semble loin de la mer. Mais une route mène aux calanques de Vesse et de Niolon, qui font face à Marseille et aux îles de l’archipel du Frioul.

L’accès à la calanque se fait par une route qui serpente à travers la garrigue puis se divise en deux. D’un côté on rejoint la Vesse de l’autre on atteint Niolon.niolon-carte postale-soleilNiolon est une calanque située sur la commune de Rove à environ 20 km au nord-ouest de Marseille, entre l’Estaque et Carry-le-Rouet au milieu de la Côte bleue.

Le village de Niolon est principalement constitué du centre de plongée UCPA (centre fédéral FFESSM) qui occupe un ancien fort militaire construit en 1860 et ayant été occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Quelques maisons et commerces (restaurants, bars, auberge …) complètent le tout.la-vesseLa calanque de La Vesse marque le départ de la Côte Bleue. Nichée au fond d’une vallée sauvage, La Vesse est un havre de tranquillité, dont on peut rêver en observant les mouvements des paquebots blancs qui animent le port de Marseille.

La chèvre Rove
La chèvre Rove est une chèvre originale (Capra aégagnus Prisca). Ce capride est armé de remarquables cornes, torsadées et en forme de lyre. Les cornes de certaines chèvres peuvent atteindre une envergure de 1,20 m.

Ces caractéristiques leur confèrent une présence et une élégance particulières. Le manteau est court et doux, les robes sont variées. Elles peuvent être rouges ou noires (ces couleurs sont dominantes dans les troupeaux), mais il existe aussi des « blaù » (gris cendré), des « cardalines » (rouge tacheté de blanc), des « sardines » (rouge mêlé de gris), « boucabelles « (noir avec bronzage dans les oreilles, sous les yeux, le museau et le bout des pattes), » Tchaîsses « (noir devant, rouge derrière), et autres combinaisons possibles.

Les femelles adultes pèsent entre 50 et 60 kg. Mâles de 80 à 90 Kg, voire plus pour certains sujets. Certains animaux de cette race ont un sinus biflex, contenant une glande interdigitale en général dans les pattes antérieures et principalement chez les mâles. La rusticité exceptionnelle de ces animaux leur permet de vivre dans la neige, ainsi que de résister aux grandes sécheresses de l’été.

Concernant les chèvres Rove, deux hypothèses expliquent leur présence dans le massif du Rove. Cette chèvre ayant pour origine lointaine la Mésopotamie, l’Anatolie et bien sûr la Grèce, elles auraient été importées par les Phéniciens à bord d’un navire qui aurait coulé le long de la côte de Rovenain. Une grande partie de ces chèvres auraient atteint la côte à la nage, pour être ensuite domestiquées par les bergers de Rove présents depuis des millénaires. Pour la seconde hypothèse, les chèvres de Rove seraient arrivées par mer au port de Marseille par les Phéniciens et récupérées par les bergers de Rove grâce au troc.

Ce n’est qu’au fil des siècles grâce à une sélection naturelle et impitoyable dans les collines de Rove, que cette chèvre a été façonnée et a pris le nom de sa terre qui est devenue son berceau d’origine.

L’aigle de Bonelli
L’aigle de Bonelli, Aquila fasciata, est un rapace diurne de la famille des Accipitridae (aigles, vautours, cerfs-volants, busards, faucons). Pouvant atteindre jusqu’à 180 cm d’envergure, c’est l’un des rapaces les plus menacés de France où l’espèce est inscrite sur la liste rouge de la faune menacée dans la catégorie «en danger» et fait l’objet d’un plan d’action national de conservation.

Le territoire de Rove abrite depuis plusieurs décennies dans ses collines une paire d’aigles de Bonelli. Fortement impliquée dans la protection de la biodiversité sur son territoire, la commune a mis en place plusieurs mesures (arrêtés du maire pour protéger et sécuriser l’aire de nidification, création d’une zone de protection spécifique, natura 2000, site classé, interdiction des véhicules terrestres et aériens motorisés …).

Depuis 40 ans, le Conservatoire des Espaces Naturels protège l’aigle de Bonelli, espèce typiquement méditerranéenne.

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Tags: France