La Ciotat, Provence-Alpes-Côte d’Azur, France

La Ciotat est une commune française située dans le département des Bouches-du-Rhône en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à 31 kilomètres à l’est de Marseille. Ses habitants sont appelés les Ciotadens et les Ciotadennes. La Ciotat est l’une des deux seules municipalités. La Ciotat Bay a rejoint le Club des plus belles baies du monde en 2019.

La Ciotat est au milieu entre Marseille et Toulon. Un ancien centre de construction navale, maintenant c’est une belle station balnéaire. Il est souvent associé aux Frères Lumière et à leurs premiers films.

Située au fond d’une baie en croissant, la ville, adossée au Bec de l’Aigle, fait face à la mer. Elle est dominée par un vaste plateau calcaire, bordé à l’ouest par de hautes falaises tombant directement sur la mer, qui s’étend au nord par le cap Canaille. Ces dernières, les falaises de Soubeyranes, dépassent 390 mètres, ce qui les place en tête des plus hautes de France et parmi les plus hautes falaises maritimes d’Europe. Entre la Grande Tête et le Bau Rous, sur le territoire de La Ciotat, un marqueur surplombant la mer indique le point culminant des falaises, du plateau et de la commune, soit 394 m 2.

L’histoire
La Ciotat, qui signifie « la ville ». La première installation de l’établissement sur la route maritime remonte aux anciens navigateurs du Ve siècle. À cette époque, la ville acquiert une grande prospérité grâce à la pêche et au commerce. L’activité du port contribue au développement économique de la ville.

Moyen Âge
La commune apparaît comme un hameau de 200 habitants dépendant de Ceyreste. Les moines détiennent alors un pouvoir considérable sur le territoire. En plein essor économique, grâce à son trafic maritime, la ville de La Ciotat a progressivement marqué sa volonté d’autonomie.

En 1429, de sérieuses querelles concernant la garde des terres «communes» éclatent entre La Ciotat et Ceyreste. Les délégués des deux communautés ont alors trouvé une solution: la division du territoire de Ceyreste, divisé en deux communautés distinctes et indépendantes.

Dès lors, La Ciotat se développe rapidement: elle construit son Fort Bérouard, ses remparts, son église et gère sa propre entreprise. Des familles italiennes de Gênes s’installent. La Ciotat compte bientôt 10 000 habitants.

Deux autres forts complètent la défense de la place: à l’est, près de la porte de la Tasse, le petit fort Saint-Martin et le fort Saint-Antoine, situés à l’époque sur les chantiers navals du site.

1720 et la peste
L’épidémie de peste, qui ravage la Provence en 1720, épargne La Ciotat grâce au courage et à l’organisation des Ciotadens. Afin de se protéger du fléau, la ville ferme ses portes aux étrangers. Lorsque les troupes de la garnison de Marseille ont voulu se réfugier en ville, ce sont les Ciotadennes qui les en ont empêchés.

Le port de la ville se transforme alors en entrepôt de commerce: des produits de subsistance et surtout du blé, destinés à Marseille et à la Provence, traversent ensuite la ville, préservant ainsi la région de la famine.

L’église paroissiale Notre-Dame-de-l’Assomption, conserve deux précieux témoignages de la peste de 1720: un tableau de Michel Serre sur lequel est représenté le bateau qui a amené la peste, partant de la baie de La Ciotat, sans secours, vers Marseille, ainsi qu’une vue de Cassis au moment de la peste.

La révolution et le premier empire
Peu avant la Révolution française, les troubles ont augmenté. En plus des problèmes budgétaires présents depuis plusieurs années, la récolte de 1788 avait été médiocre et l’hiver de 1788-89 très froid. L’élection des États généraux de 1789 avait été préparée par ceux des États de Provence 1788 et janvier 1789, qui avaient contribué à mettre l’accent sur l’opposition politique de classe et à faire sensation. C’est au moment de la rédaction des cahiers de doléances, fin mars, qu’une vague insurrectionnelle secoue la Provence. Une émeute de fruits se produit à La Ciotat le 26 mars. Si elle se limite finalement à un rassemblement de cris et de menaces contre les riches, elle parvient à obtenir la suppression d’une taxe, la mise, temporairement. Il est ensuite restauré, mais à un rythme inférieur. Dans un premier temps, la réaction a consisté à rassembler sur place les effectifs de la gendarmerie. Une garde bourgeoise est créée pour atténuer les soulèvements futurs. Puis des poursuites judiciaires sont engagées, mais les peines ne sont pas exécutées, la prise de la Bastille comme les troubles de la Grande peur provoquant, par mesure d’apaisement, une amnistie début août.

En 1800, la rébellion s’éteint progressivement avec la nomination du nouveau maire de La Ciotat, Bernardin Ramel, par le premier consul Bonaparte. Le retour du prêtre et des prêtres au presbytère, la suppression du calendrier républicain au 1 er janvier 1806, la restauration des anciens noms de rue en 1808, marquent ainsi la fin de l’ère révolutionnaire.

Cependant, la prolifération des attaques britanniques a fini par ruiner La Ciotat. Progressivement, la population diminue et devient plus pauvre.

Au moment de l’effondrement de l’Empire, La Ciotat était très faible.

Industrialisation
Les chantiers navals développent le XIXe siècle. En 1835, le Ciotaden Louis Benet s’associe aux ingénieurs maritimes de Vence pour construire des navires à coque métallique à La Ciotat (et propulsés par la vapeur). En 1851, les Messageries nationales choisissent les chantiers navals de La Ciotat pour construire les navires de leur flotte. En 1870 yards les ciotadens emploient trois mille cinq cents ouvriers, ouvriers pour lesquels fut construit en 1853 un premier des lotissements de France.

La Ciotat a été le décor de l’un des tout premiers films projetés, L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat filmé par les frères Lumière en 1895. Après plusieurs séances privées, le cinquante-deuxième long métrage a été rendu public projection le 28 décembre 1895, à Paris, la première projection publique commerciale enregistrée d’un film. Selon l’Institut Lumière, avant sa première à Paris, le film a été présenté au public invité dans plusieurs villes françaises, dont La Ciotat. Il a été projeté à l’Eden Theatre en septembre 1896, faisant de ce théâtre l’un des premiers cinémas.

Trois autres des premiers films Lumière, Partie de cartes, l’Arroseur arrosé (la première comédie filmée connue) et Repas de bébé, ont également été tournés à La Ciotat en 1895, à la Villa du Clos des Plages, la résidence d’été de les frères Lumière. En 1904, les frères Lumière ont également développé les premières photographies couleur au monde à La Ciotat

En 1907 Jules Le Noir invente le jeu de pétanque à La Ciotat, et le premier tournoi s’y déroule en 1910. L’histoire du jeu est documentée au musée Ciotaden.

Lieux touristiques
Calanque de Figuerolles
Mugel Park
Île verte
Falaises de Soubeyranes

Monuments séculiers
vestiges des anciennes fortifications: forts Bérouard et Saint-Antoine
porte datant de 1628
Palais des frères Lumière (qui y a tourné plusieurs films) et grand salon (Classé Monument Historique)
maisons xvii ème, rues Focaccia et Bee
ancien hôtel Grimaldi-Régusse (Rejoignez les monuments historiques) – cet hôtel a été construit au XVIIe siècle pour le compte des armateurs et commerçants, Grimaldi; le fronton de la porte est de type ornemental (époque Louis XIV)
ancien vestibule, escalier et toiture (Classé Monument Historique), 6 rue Adolphe-Abeille
Hôtel de ville du XIXe siècle, de style Renaissance, surmonté d’un clocher: en façade, inscription commémorative de l’escale de Lamartine à La Ciotat (l’ancien hôtel de ville abrite aujourd’hui le musée de la ville)
tour octogonale, vestige de l’ancien couvent des Ursulines;
ancien Eden-Concert, le plus ancien cinéma du monde (classé monument historique)
Quartier Gare: site du tournage d’un des premiers films au monde, L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat, en 1895 par les frères Lumière
ruines du fort Saint-Pierre sur l’île verte (La Ciotat)

Monuments religieux

Chapelle de Sainte-Croix, chemin de Sainte-Croix. La plus ancienne chapelle de La Ciotat, construite en dehors de la ville, elle fut l’un des premiers belvédères avant sa construction, avant la construction de l’actuel sémaphore. Propriété des Pénitents Blancs, il a abrité pendant longtemps un ermite qui assurait le rôle de gardien et pouvait émettre des signaux. Vendu comme bien national en 1790, la chapelle qui comprenait deux pièces et une cour a été transformée en cabanon.
Église Notre-Dame de l’Assomption (1603), quai Ganteaume. L’église a été construite de 1603 à 1626 en agrandissant une ancienne chapelle. Les travaux n’étant pas terminés, il manque deux travées du côté ouest. Le bâtiment roman mesure 44 mètres de long, 25 mètres de large et 22,5 mètres de haut. La façade dégradée par l’érosion et l’intérieur de l’église ont été restaurés de 1971 à 1975. Une statue en marbre évoquant Notre-Dame du Bon Voyage provient de l’ancien couvent des Capucins qui se trouvait sur le site de la clinique La Licorne. Les fresques murales ont été créées en 1972 par le peintre local Gilbert Ganteaume.
Chapelle Notre-Dame-de-la-Garde (1610), chemin Notre-Dame-de-la-Garde. Construit, également à l’extérieur de la ville, par les Pénitents bleus, il a été consacré en 1613. Décoré d’offrandes votives de marins reconnaissants, un pèlerinage traditionnel s’y déroule chaque année le 8 décembre.
Salle Saint-Jacques, chapelle des Pénitents Blancs (1618), place du Théâtre. Décrétée nationale à l’époque de la Révolution, elle fut utilisée pour les assemblées primaires à partir de 1790 puis devint salle commune. Mal entretenu, il fut décidé de démolir les pièces en ruine et en 1882, les murs rasés, d’y construire un théâtre. L’endroit est devenu une salle municipale polyvalente.
Chapelle des Pénitents bleus (1626), esplanade du 8 mai 1945. D’une longueur d’environ 46 mètres et d’une largeur de 9 mètres, son style est significatif de l’architecture de la Contre-Réforme. Le clocher octogonal a été construit entre 1633 et 1650. La décoration intérieure de certaines fenêtres porte les dates 1693 ou 1694. Propriété de l’hospice puis national, le premier maire de La Ciotat, Toussaint André Besson, y fut élu le 12 février. 1791. Désaffectée, la chapelle restaurée à partir de 1980 et devenue espace d’exposition, a été classée monument historique en mars 1992.
Chapelle Sainte-Anne, chapelle des Pénitents Noirs (1630), place Esquiros. Construit à partir de 1630, il ne fut achevé, sous le nom de Notre-Dame-des-Neiges, que vers 1659. Endetté, les Pénitents Noirs le revendirent en décembre 1693 aux Pères Servites, enrichi par la vente d’eau de Fontsainte, qui l’agrandit et le dédia à Notre-Dame-des-Sept-Douleurs mais dura, incapable de faire face à l’entretien du bâtiment, quitter La Ciotat avant même la Révolution. Décrétée propriété nationale, elle fut vendue en 1791. Elle fut ensuite transformée en prison, puis achetée et la confrérie de Sainte-Anne s’y installa.
Chapelle des Minimes (1633), place Guibert. La chapelle, longue de 32 mètres et large de 6 mètres, est flanquée de deux collatéraux qui abritent aujourd’hui la synagogue et l’académie de danse qui s’ouvre sur l’ancienne cour du couvent. Pendant la Révolution, c’était le siège du club antipolitique. Rendue au culte en 1822, la chapelle désaffectée a été rendue à la ville en 1948.
Chapelle Saint-Joseph, Chapelle des Pénitents Noirs (1698), Place Esquiros. Il a été construit pour les Pénitents Noirs de mai 1697 à avril 1698 à une cinquantaine de mètres de leur première chapelle (Sainte-Anne) sur un terrain attenant au rempart de la Porte de Cassis. Ce qui restait de la confrérie a cédé la place en 1819 à la congrégation de Saint Joseph.
Chapelle de l’Œuvre de la jeunesse (1872), boulevard Michelet. Construit entre 1866 et 1871, il mesure 26 mètres de long, 9 mètres de large et 14 mètres de haut. Les vitraux, commandés en 1867, sont l’oeuvre du verrier Alphonse Didron.
Chapelle Saint-Jean (1935), avenue Bellon. De style moderne, il mesure vingt mètres de long et huit mètres de large.

Patrimoine culturel

le cinéma
A la fin du XIXe siècle, Lyon industriel, les frères Lumière, jouera un rôle de premier plan dans l’histoire du cinéma avec, en 1895, l’un des premiers films jamais réalisés, L’arrivée d’une gare à La Ciotat, suivi de quelques autres qui auraient été faites dans leur villa ciotadienne, le château du Clos des Plages: l’arroseur arrosé, le repas de bébé. Les frères Lumière ont également réalisé les premières photographies couleur dans le golfe de La Ciotat.

À La Ciotat, il y a aussi le plus ancien cinéma du monde encore en existence, L’Eden, en face du nouveau port de la ville. Sa réhabilitation via un comité d’accompagnement présidé par Bertrand Tavernier est réalisée, le nouveau cinéma a été inauguré le 9 octobre 2013 ainsi qu’un espace muséal Lumière-Michel-Simon (l’acteur ayant fini ses jours à La Ciotat).

les bols
La Ciotat revendique également l’invention de la pétanque: en 1910, sur le terrain de jeu provençal des frères Pitiot, les chaises des spectateurs avaient été enlevées. Mais un ami des propriétaires, Jules Lenoir, pris au piège des rhumatismes et qui a du mal à se tenir debout, a été autorisé à jouer assis à un poteau fixe, « les pieds taquinés » au milieu d’un cercle tracé au sol. Celui-ci a été immortalisé par une plaque apposée au sol du « Star ball » où la pétanque est née.

Divers
Le parc municipal de La Ciotat, le Parc du Mugel, situé sur l’Anse deu Petit Mugel, est classé parmi les Jardins Notables de France par le Ministère de la Culture. Abrité par le rocher massif appelé « Le Bec D’Aigle » (le bec de l’aigle), de 155 mètres de haut, il contient à la fois un jardin botanique de plantes tropicales et une réserve naturelle de plantes provençales indigènes, couvrant la colline en dessous du rocher.

La ville a un festival du film annuel au début de juin appelé le «Festival», et tourne généralement autour d’un sujet spécifique. Il a également deux autres festivals annuels liés au cinéma, avec un festival de scénaristes en avril et une conférence de cinéma associée «Berceau du cinéma» environ deux semaines après le festival.

Plage
La Ciotat possède une plage de sable artificielle en raison de son emplacement rocheux. La plage est située au centre-ville et est à distance de marche du marché local, des chantiers navals et de la gare routière principale. La plage fait face aux régions montagneuses des Alpes d’un côté et à la zone commerciale en montée de l’autre côté. La plupart des hôtels, restaurants et bars de La Ciotat sont situés dans la même rue.

Festivités et événements
L’une des manifestations les plus importantes est Il était une fois en 1720. Cette célébration historique se déroule sur trois jours dans la zone piétonne au bord des plages (jusqu’en 2010, elle a eu lieu à « Port-Vieux » et au centre ville) . Il commémore la triste période de la peste de Marseille qui a frappé la Provence au xviii siècle et le courage des Ciotadens et des Ciotadennes luttant contre les étrangers voulant se réfugier dans l’une des seules villes ayant évité cette épidémie.

Le salon, qui a eu lieu pour la première fois en 2002, est l’oeuvre d’une association loi de 1901: La Ciotat, il était une fois, des bénévoles, de la ville ou d’ailleurs, qui travaillent toute l’année pour préparer ce week-end d’histoire reconstruction.

Fin septembre, la communauté algérienne de Mers El Kébir de La Ciotat a rendu hommage à Saint Michel lors d’une procession qui lui était dédiée.

La Ciotat dans la littérature
Lamartine en juillet 1832 et Stendhal en mai 1838 s’arrêtent à La Ciotat. La Ciotat, Figuerolles et Cap Canaille sont mentionnés en 1928 et 1931 dans l’interprétation que Raymond Queneau essaie des images de ses rêves. Le début de son roman Les Enfants du limon (1938) se déroule à La Ciotat. Au cours de l’été 1953, Henry Miller rend visite à Michel Simon à La Ciotat.

La Ciotat dans les arts
Après un séjour à l’été 1906 à La Ciotat, Georges Braque et Othon Friesz ont peint, à la manière du fauvisme, de nombreux tableaux dont les titres évoquent la ville. Le peintre André Masson y a séjourné dans les années 1930. Lors de ses séjours à La Ciotat vers 1945-1946, le sculpteur Baltasar Lobo réalise, dans une tour au-dessus des « Blue Waves », les dessins dont il s’inspirera pour la série de ses Maternités et de ses Baigneuses. Une œuvre de Nicolas de Staël de 1952-1953 (huile sur toile, 50 x 61 cm) a pour titre Méditerranée (La Ciotat). Une œuvre durable de Guillaume Bottazzi réalisée dans le cadre de Marseille-Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture, s’inscrit dans le paysage urbain de La Ciotat.