La haute couture est la création d’un design de mode haut de gamme exclusif et personnalisé, construit à la main du début à la fin. La haute couture est le secteur professionnel dans lequel évoluent les créateurs de vêtements de luxe. Aujourd’hui, il s’organise autour de « maisons de haute couture », dont certaines sont des marques assez anciennes, avec lesquelles de nombreux grands créateurs ont collaboré au fil des années. La haute couture joue un rôle d’avant-garde et ses œuvres préfigurent la mode.

La Haute Couture est une exception française et comme le nom de la Fédération l’indique, elle est au cœur de l’écosystème de la mode. Fortement moderne, elle est une passerelle permanente entre tradition d’excellence des savoir-faire et contemporanéité de la création incarnant aujourd’hui des techniques de fabrication à la pointe de l’innovation. Les collections Haute Couture sont présentées deux fois par an, en janvier et en juillet.

En raison de sa nature extraordinaire, il a obtenu un statut spécial. Depuis 2010, son calendrier officiel accueille les Maisons de Haute Joaillerie affiliées à la Fédération. Cette initiative permet la synchronicité des présentations mais permet également de rejouer en séquence l’histoire de deux secteurs aux savoir-faire exceptionnels et tous deux en état de réinvention sans fin.

Les origines de la Haute Couture sont attribuées à Charles Frederick Worth qui fonde en 1858 la première véritable Maison de Couture au numéro 7, rue de la Paix à Paris. Avant cela, Rose Bertin, la « Ministre de la Mode » de Marie-Antoinette l’avait préfiguré, étant la première à commencer à libérer le corps féminin, tout en parant ses créations de broderies, de dentelles et de pétales de rose.

À partir du milieu du XIXe siècle, Paris est devenue le centre d’une industrie en pleine croissance qui se concentrait sur la confection de tenues à partir de tissus de haute qualité, coûteux, souvent inhabituels et cousus avec une extrême attention aux détails et finis par les couturiers les plus expérimentés et les plus capables – souvent en utilisant des techniques manuelles chronophages.

Couture se traduit littéralement du français par « couture », couture ou travaux d’aiguille et est également utilisé comme abréviation courante de la haute couture et peut souvent faire référence à la même chose dans l’esprit. Haute se traduit littéralement par « élevé ». Un vêtement de haute couture est toujours fait pour un client individuel, adapté spécifiquement aux mensurations et à la posture du porteur. Compte tenu du temps, de l’argent et des compétences alloués à chaque pièce terminée, les vêtements de haute couture sont également décrits comme n’ayant pas de prix : le budget n’est pas pertinent.

Son champ d’intérêt premier étant le travail artisanal réalisé au sein des ateliers de ces Maisons, laboratoire d’idées et de techniques, espace où la créativité peut s’épanouir librement : c’est la Haute Couture, dont la renommée internationale est toujours restée fidèle à elle-même et a contribué à faire de Paris capitale mondiale de la mode.

La Haute Couture se distingue par la singularité des modèles originaux créés chaque année, et la personnalisation de ces modèles qui sont ensuite confectionnés aux mensurations de la cliente. La Haute Couture comme la Haute Joaillerie contemporaine chahutent et parfois des broutilles académiques pour s’adapter à l’air du temps. Ils apportent un indéniable supplément sensoriel et imaginatif en plus de rester extrêmement modernes, souvent nourris des nouvelles technologies.

Dans la France moderne, la haute couture est un nom protégé qui ne peut être utilisé que par des entreprises qui répondent à certaines normes bien définies. Suite à une décision prise le 23 janvier 1945, l’appellation « Haute Couture » devient une appellation d’origine légalement enregistrée. Seules les maisons et entreprises agréées chaque année par une commission dédiée animée par la Chambre Syndicale de la Couture et placée sous l’égide du Ministère chargé de l’Industrie peuvent y prétendre.

Les maisons de haute couture doivent répondre à un certain nombre de critères : travail réalisé à la main dans les ateliers de la maison, deux ateliers, nombre d’employés, unicité des pièces sur-mesure, deux défilés dans le calendrier de la haute couture chaque année, nombre d’apparitions par spectacle (au moins vingt-cinq), utilisation d’une certaine surface de tissu. Par ailleurs, Didier Grumbach précise que « chaque créateur de mode postulant pour devenir membre doit être parrainé ».

Histoire
La prééminence française dans la mode date probablement du XVIIe siècle, lorsque les arts, l’architecture, la musique et la mode de la Cour de Louis XIV à Versailles étaient admirés et imités dans toute l’Europe. Lorsque le chemin de fer et les bateaux à vapeur l’ont permis, il est devenu courant pour les dames de la haute société européenne de faire le voyage à Paris pour acheter des vêtements et des accessoires. Les tailleurs et modistes français avaient alors la réputation d’être les plus talentueux, et leurs créations étaient les plus recherchées.

Rose Bertin, marchande de mode, peut-être considérée comme l’une des premières grandes personnalités de la haute couture française. En 1770, cette jeune créatrice de mode ouvre sa maison de couture sous l’enseigne « Le Grand Mogol » rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris ; une audace rare dans un monde d’entrepreneurs essentiellement masculins. Présentée à la reine Marie-Antoinette, elle s’impose rapidement comme la créatrice de mode de la Cour, obtenant du souverain le titre flatteur et envié de « ministre de la Mode ». Sous son impulsion créatrice, la haute-couture française explose de diversité et d’invention : coiffure à la belle poule, pouf sentimental, chapeau tiré de l’Opéra, de la Montgolfière ou de Philadelphie…

Prince des tailleurs et tailleurs des princes, Louis Hippolyte Leroy a régné sur la mode française sous le Premier Empire. Nommé fournisseur de Napoléon Ier et de son épouse Joséphine de Beauharnais, il conçoit et coupe les costumes de l’Empereur et de l’Impératrice pour leur couronnement à la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1804. A la tête d’une maison de couture prospère et luxueuse située rue de Richelieu à Paris (comprenant cabine d’essayage, atelier, boutique), il devient le premier couturier vedette de son temps, refusant de vendre aux provinciales ou aux dames qui ne viennent pas chez lui en personne avec leur propre voiture. Paris est déjà le temple de la mode avec plus de 2 400 tailleurs référencés.

Sous Napoléon III, Paris se transforme en « ville lumière », et son prestige attire les talents de toute l’Europe. Un jeune couturier d’origine anglaise, Charles Frederick Worth (1826-1895), s’installe dans la capitale française. Après un premier apprentissage chez Gagelin, il ouvre sa propre maison de couture rue de la Paix, près de la célèbre place Vendôme. Innovante et originale, elle introduit de nouvelles pratiques commerciales : c’est la naissance du défilé de mode sur mannequin vivant (appelé alors sosie) et du concept de « collection », également mis en œuvre dans les grands magasins émergents comme Au Bon Marché. d’Aristide Boucicaut (surnommé « Au Bonheur des Dames »).

La légende, ses nombreuses inventions et l’autopromotion agressive de Charles Frederick Worth lui valent plus tard le titre de « père de la haute couture », bien qu’il ne soit ni le premier ni le seul à travailler dans le monde de la haute couture parisienne. En 1868, Worth crée une Chambre Syndicale de la confection et de la couture pour dames et fillettes, destinée à protéger ses membres contre les copies, où la distinction entre couture et confection n’est pas clairement établie. En 1911, l’organisation prend le nom de Chambre Syndicale de la Couture Parisienne. Mais à partir des années 1880, le terme « haute couture » s’est imposé.

En 1914, les sœurs Callot, Paul Poiret, Jacques Worth, Jeanne Paquin, Louise Chéruit, Jenny Sacerdote, Paul Rodier et la soyeuse Bianchini-Férier forment le Syndicat de défense de la grande couture française, dont Paul Poiret prend la présidence, suivi de Georges Dœuillet, dans le but de défendre leurs modèles contre les copies non autorisées. Dans une « profession de foi » adressée au New York Times en 1915, Poiret fustige notamment les méthodes des « acheteurs américains ». Les générations suivantes de la haute couture française incluent Jean Patou, Madeleine Vionnet, Lanvin, Gabrielle Chanel, Schiaparelli, Balenciaga ou Dior.

A partir de 1947, la haute couture, révolutionnée par Christian Dior, connaît son deuxième « âge d’or ». Au milieu des années 1960, un groupe de jeunes créateurs nés dans le sillage de Christian Dior créent leurs propres maisons parisiennes. Les plus célèbres sont Yves Saint Laurent, Pierre Cardin, André Courrèges et Emanuel Ungaro. Plus tard au XXe siècle, apparaissent notamment Christian Lacroix, Jean-Paul Gaultier et Thierry Mugler : dans les années 1980, après une longue période de déclin, la haute couture retrouve son dynamisme.

Les défilés de haute couture modernisés ne sont pas conçus et fabriqués pour être vendus, ils sont plutôt exactement ce pour quoi ils sont présentés – pour le spectacle. Au lieu d’être construits dans le but de vendre et de gagner de l’argent, ils sont conçus pour favoriser la publicité, ainsi que la perception et la compréhension de l’image de marque.

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Pour toutes ces maisons de couture, le vêtement sur mesure n’est plus la principale source de revenus, coûtant souvent bien plus que ce qu’il rapporte par la vente directe ; cela ne fait qu’ajouter l’aura de la mode à leurs entreprises de prêt-à-porter et de produits de luxe connexes tels que les chaussures et les parfums, et les entreprises de licence qui rapportent plus à l’entreprise. Ce sont leurs collections de prêt-à-porter qui sont accessibles à un public plus large, ajoutant une touche de glamour et une touche de haute couture à davantage de garde-robes.

Aujourd’hui, la haute couture n’est plus l’activité essentielle, sur le plan économique, pour les dix grandes maisons parisiennes qui la pratiquent encore. D’abord parce qu’il n’est pas rentable : les exigences de ce métier (travail long, réalisé à la main dans des ateliers français, etc.) se traduisent par des prix inabordables pour le commun des mortels. Certaines robes se négocient à plus de 100 000 euros.

Mais si elle n’est pas rentable, la haute couture sert de vitrine pour diffuser l’image de marque des maisons, ce qui leur permet de commercialiser le prêt-à-porter auprès d’une clientèle plus large ainsi que, de plus en plus, les accessoires et les parfums, deux activités extrêmement rémunératrices. . Certaines maisons sont connues pour avoir poussé à l’extrême cette logique de licence et de merchandising, comme Pierre Cardin, dont le prestige s’effondre rapidement, l’excès et la mauvaise qualité des produits portant sa signature dévalorisant peu à peu le prestige de sa marque.

Enfin, depuis les années 1960, la scène de la mode s’est internationalisée, et les clients ont pris l’habitude de prêter également attention aux créateurs de prêt-à-porter new-yorkais ou milanais, Paris conservant néanmoins son rôle de capitale de la mode. Cette activité a permis à de nombreux fournisseurs de survivre, dont les activités étaient généralement artisanales et anciennes, comme le brodeur Lesage ou le plumassier Lemarié.

Semaine parisienne de la haute couture
Chaque année, deux collections haute couture sont présentées à travers des défilés de mode inscrits au calendrier officiel de la Fédération française des créateurs de prêt-à-porter et des créateurs de mode. La présentation des collections printemps/été a lieu durant le mois de janvier de l’année correspondante, et celle des collections automne/hiver début juillet pour la saison de l’année suivante. La France est historiquement la première à avoir organisé ces défilés, suivie par l’Italie présentant le prêt-à-porter.

La Paris Haute Couture Week est une affaire somptueuse, principalement fréquentée par des clients (le porte-monnaie sur pattes) avec des chéquiers prêts à s’emparer de cette robe haute couture parfaite, qui pourrait coûter plus de 20 000 $. Même si la haute couture n’est pas une énorme source de revenus pour les maisons de couture – certaines maisons perdent même de l’argent sur leur haute couture – la Couture Week est un événement avec plus que sa juste part d’opulence et de glamour.

Les décors Scenes sont chargés de sens, pour mettre en valeur les incroyables heures de travail passées à créer les vêtements. Par exemple, un spectacle de Chanel a recréé les rues parisiennes comme toile de fond pour mettre en valeur leurs costumes bouclés emblématiques et leurs robes en mousseline de rêve, tandis que les tenues typiquement flamboyantes de Schiaparelli ont accessoirisé des masques d’animaux à l’Opéra du Palais Garnier.

Couturier
Un couturier est un établissement ou une personne impliquée dans l’industrie de la mode vestimentaire qui fabrique des vêtements originaux sur commande pour des clients privés. Un couturier peut faire ce qu’on appelle la haute couture. Une telle personne engage généralement des modélistes et des machinistes pour la production de vêtements et est soit employée par des boutiques exclusives, soit travaille à son compte.

Le couturier Charles Frederick Worth est largement considéré comme le père de la haute couture telle qu’elle est connue aujourd’hui. Bien que né à Bourne, dans le Lincolnshire, en Angleterre, Worth a fait sa marque dans l’industrie de la mode française. Révolutionnant la façon dont la couture avait été perçue auparavant, Worth a fait en sorte que la couturière devienne l’artiste de la saisie-arrêt : un créateur de mode.

Alors qu’il a créé des designs uniques pour plaire à certains de ses clients titrés ou fortunés, il est surtout connu pour avoir préparé un portefeuille de designs qui ont été montrés sur des modèles vivants à la House of Worth. Les clients ont sélectionné un modèle, spécifié les couleurs et les tissus, et ont fait confectionner un vêtement en double sur mesure dans l’atelier de Worth. Worth allie la confection individuelle à une standardisation plus caractéristique de l’industrie du prêt-à-porter, qui se développe également à cette époque.

Callot Soeurs, Patou, Poiret, Vionnet, Fortuny, Lanvin, Chanel, Mainbocher, Schiaparelli, Balenciaga et Dior ont suivi les traces de Worth. Certaines de ces maisons de couture existent encore aujourd’hui, sous la houlette de créateurs modernes.

Dans les années 1960, un groupe de jeunes protégés qui s’étaient formés auprès de créateurs de mode plus expérimentés et établis, dont Dior et Balenciaga, ont quitté ces maisons de couture établies et ont ouvert leurs propres établissements. Les plus brillants de ces jeunes créateurs sont Yves Saint Laurent, Pierre Cardin, André Courrèges, Ted Lapidus et Emanuel Ungaro. Hanae Mori, originaire du Japon et basée à Paris, a également réussi à créer sa propre ligne.

Ateliers
L’industrie a en fait un ensemble de règles très spécifiques. Les créateurs doivent avoir leur propre atelier avec pas moins de 15 employés (en plus de 20 membres du personnel technique, dont près de 2 200 les petits mains, qui fournissent le détail minutieux des pièces de couture), qui est équipé pour offrir des expositions privées aux clients, et plus d’un raccord. La marque doit également présenter au moins 25 looks lors de la Couture Fashion Week de Paris, qui a lieu deux fois par an, en janvier et en juillet.

A partir d’un croquis ou d’un moulage sur mannequin par le couturier, les créations sont réalisées en atelier. Les maisons de haute couture ont traditionnellement deux ateliers : un pour le « blur » et un pour le « tailoring » : le « blur » pour les matières fluides, permettant de confectionner des robes de soirée ou de cocktail ; le « tailleur » pour les vêtements structurés tels que manteaux, vestes, pantalons, jupes droites. Ces ateliers peuvent être constitués de quelques personnes, et jusqu’à une centaine pour certaines maisons comme Dior.

Réglementé
En France, le terme haute couture est protégé par la loi et est défini par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris basée à Paris. La Chambre Syndicale de la Haute Couture est définie comme « la commission régulatrice qui détermine les maisons de couture éligibles au statut de véritables maisons de haute couture ». Leur règlement stipule que seules « les entreprises mentionnées sur la liste établie chaque année par une commission domiciliée au ministère de l’Industrie sont habilitées à se prévaloir » du label haute couture.

La Chambre Syndicale de la Couture Parisienne est une association de couturiers parisiens fondée en 1868 dans le prolongement des corporations médiévales qui réglementent ses membres en ce qui concerne la contrefaçon de styles, les dates d’ouverture des collections, le nombre de modèles présentés, les relations avec la presse, les questions de droit et fiscalité, et activités promotionnelles. La formation de l’organisation a été provoquée par Charles Frederick Worth.

La Fédération de la Haute Couture et de la Mode, et en particulier la Chambre Syndicale de la haute couture, est chargée de réglementer l’industrie de la haute couture à Paris. Il protège les maisons de design telles que Chanel, Givenchy et Valentino, ainsi que les créateurs qui ne travaillent que dans le domaine de la haute couture, tels que Schiaparelli et Jean Paul Gaultier. Au total, seuls 14 créateurs portent le label de la haute couture.

Une école affiliée a été organisée en 1930 appelée L’Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture. L’école aide à faire venir de nouveaux créateurs pour aider les maisons de « couture » encore présentes aujourd’hui. Depuis 1975, cette organisation travaille au sein de la Fédération Française de Couture, du Prêt-à-Porter des Couturiers et des Créateurs de Mode.

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Tags: France