Haussmann’s rénovation de Paris

La rénovation de Haussmann à Paris était un vaste programme de travaux publics commandé par l’empereur Napoléon III et dirigé par son préfet de la Seine, Georges-Eugène Haussmann, entre 1853 et 1870. Il comprenait la démolition de quartiers médiévaux jugés surpeuplés et malsains le temps; la construction de larges avenues; nouveaux parcs et places; l’annexion des banlieues entourant Paris; et la construction de nouveaux égouts, fontaines et aqueducs. Le travail de Haussmann rencontra une opposition féroce et il fut finalement renvoyé par Napoléon III en 1870; mais les travaux sur ses projets se poursuivirent jusqu’en 1927. Le plan des rues et l’aspect distinctif du centre de Paris aujourd’hui sont en grande partie le résultat de la rénovation de Haussmann.

Vieux Paris
Au milieu du dix-neuvième siècle, le centre de Paris était surpeuplé, sombre, dangereux et insalubre. En 1845, le réformateur social français Victor Considerant écrivait: «Paris est un immense atelier de putréfaction, où la misère, la peste et la maladie travaillent de concert, où le soleil et l’air pénètrent rarement … Paris est un endroit terrible où les plantes se ratatinent et où de sept petits enfants, quatre meurent au cours de l’année. Le plan des rues de l’île de la Cité et du quartier des Arcis, entre le Louvre et l’Hôtel de Ville, avait peu changé depuis le Moyen Âge. La densité de population dans ces quartiers était extrêmement élevée, comparée au reste de Paris; dans le quartier des Champs-Élysées, la densité de population était estimée à 5 380 km2; dans les quartiers d’Arcis et de Saint-Avoye, dans le troisième arrondissement actuel, il y avait un habitant pour trois mètres carrés. En 1840, un médecin a décrit un bâtiment de l’île de la Cité où une seule pièce de cinq mètres carrés au quatrième étage était occupée par vingt-trois personnes, adultes et enfants. Dans ces conditions, la maladie se propage très rapidement. Les épidémies de choléra ont ravagé la ville en 1832 et 1848. Dans l’épidémie de 1848, cinq pour cent des habitants de ces deux quartiers moururent.

La circulation du trafic était un autre problème majeur. Les rues les plus larges de ces deux quartiers avaient seulement cinq mètres de large; les plus étroits avaient seulement un ou deux mètres de large. Wagons, voitures et charrettes pouvaient à peine se déplacer dans les rues.

Le centre de la ville était aussi un berceau de mécontentement et de révolution; Entre 1830 et 1848, sept soulèvements et révoltes armées avaient éclaté au centre de Paris, notamment le long du faubourg Saint-Antoine, autour de l’Hôtel de Ville, et autour de la Montagne Sainte-Geneviève sur la rive gauche. Les habitants de ces quartiers avaient pris des pavés et bloqué les rues étroites avec des barricades, et ont dû être délogés par l’armée.

Haussmann commence à travailler – La Croisée de Paris (1853-59)
Napoléon III a rejeté Berger comme le Préfet de la Seine et a cherché un directeur plus efficace. Son ministre de l’Intérieur, Victor de Persigny, interroge plusieurs candidats, et choisit Georges Eugène Haussmann, originaire d’Alsace et préfet de la Gironde (capitale: Bordeaux), qui impressionne Persigny par son énergie, son audace et sa capacité à surmonter ou à autour des problèmes et des obstacles. Il devient Préfet de la Seine le 22 juin 1853 et, le 29 juin, l’Empereur lui montre la carte de Paris et instruit Haussmann d’aérer, unifier et embellir Paris: lui donner de l’air et de l’espace libre, relier et unifier les différentes parties de la ville en un tout et pour le rendre plus beau.

Haussmann est allé travailler immédiatement sur la première phase de la rénovation souhaitée par Napoléon III; achever la grande croisée de Paris, une grande croix au centre de Paris qui permettrait une communication plus aisée d’est en ouest le long de la rue de Rivoli et de la rue Saint-Antoine et la communication nord-sud le long de deux nouveaux boulevards, Strasbourg et Sébastopol. La grande croix avait été proposée par la Convention pendant la Révolution et commencée par Napoléon Ier; Napoléon III était déterminé à le compléter. L’achèvement de la rue de Rivoli a reçu une priorité encore plus élevée, car l’Empereur voulait qu’il soit terminé avant l’ouverture de l’Exposition Universelle de Paris en 1855, dans deux ans seulement, et il voulait que le projet inclue un nouvel hôtel, le Grand Hôtel du Le Louvre, premier grand hôtel de luxe de la ville, accueille les invités impériaux à l’Exposition.

Sous l’empereur, Haussmann avait plus de pouvoir qu’aucun de ses prédécesseurs. En février 1851, le Sénat français avait simplifié les lois sur l’expropriation, en lui donnant l’autorité d’exproprier tous les terrains de chaque côté d’une nouvelle rue; et il n’a pas eu à rendre compte au Parlement, seulement à l’Empereur. Le parlement français, contrôlé par Napoléon III, fournit cinquante millions de francs, mais ce n’est pas assez. Napoléon III a fait appel aux frères Péreire, Émile et Isaac, deux banquiers qui avaient créé une nouvelle banque d’investissement, le Crédit Mobilier. Les frères Péreire ont organisé une nouvelle société qui a levé 24 millions de francs pour financer la construction de la rue, en échange du droit de développer des biens immobiliers le long de la route. C’est devenu un modèle pour la construction de tous les futurs boulevards haussmanniens.

Pour respecter la date limite, trois mille ouvriers travaillaient sur le nouveau boulevard vingt-quatre heures par jour. La rue de Rivoli fut achevée et le nouvel hôtel ouvrit ses portes en mars 1855, à temps pour accueillir les invités à l’Exposition. La jonction a été faite entre la rue de Rivoli et la rue Saint-Antoine; dans le processus, Haussmann restyled la Place du Carrousel, a ouvert une nouvelle place, Place Saint-Germain l’Auxerrois face à la colonnade du Louvre; réorganisé l’espace entre l’Hôtel de Ville et la place du Châtelet. Entre l’Hôtel et la Ville et la place de la Bastille, il élargit la rue Saint-Antoine; il prit soin de sauver l’historique Hôtel de Sully et l’Hôtel de Mayenne, mais de nombreux autres bâtiments, médiévaux et modernes, furent démolis pour faire place à la rue plus large, et plusieurs rues anciennes, sombres et étroites, rue de l’Arche. -Marion, rue du Chevalier-le-Guet et rue des Mauvaises-Paroles, disparues de la carte.

En 1855, les travaux commencent sur l’axe nord-sud, à commencer par le boulevard de Strasbourg et le boulevard Sébastopol, qui traversent certains des quartiers les plus peuplés de Paris, où l’épidémie de choléra a été la pire, entre la rue Saint- Martin et rue Saint-Denis. «C’était l’éviscération du vieux Paris», écrit Haussmann avec satisfaction dans ses Mémoires: du voisinage des émeutes et des barricades, d’un bout à l’autre. »Le boulevard Sébastopol aboutit à la nouvelle place du Châtelet: un nouveau pont Pont-au-Change a été construit de l’autre côté de la Seine et a traversé l’île sur une rue nouvellement construite: sur la rive gauche, l’axe nord-sud a été prolongé par le boulevard Saint-Michel, qui a été coupé en ligne droite de la Seine à l’Observatoire, puis de la rue d’Enfer jusqu’à la route d’Orléans, l’axe nord-sud fut achevé en 1859.

Les deux axes se croisent sur la place du Châtelet, ce qui en fait le centre du Paris haussmannien. Haussmann élargit la place, déplaça au centre la Fontaine du Palmier, construite par Napoléon Ier et construisit deux nouveaux théâtres, se faisant face sur la place; le Cirque Impérial (aujourd’hui Théâtre du Châtelet) et le Théâtre Lyrique (aujourd’hui Théâtre de la Ville).

La deuxième phase – un réseau de nouveaux boulevards (1859-1867)
Dans la première phase de sa rénovation, Haussmann a construit 9 467 mètres (6 miles) de nouveaux boulevards, pour un coût net de 278 millions de francs. Le rapport parlementaire officiel de 1859 a conclu qu’il avait «apporté de l’air, de la lumière et de la santé et facilité la circulation dans un labyrinthe constamment bloqué et impénétrable, où les rues étaient sinueuses, étroites et sombres». Il avait employé des milliers de travailleurs et la plupart des Parisiens étaient satisfaits des résultats. Sa deuxième phase, approuvée par l’empereur et le parlement en 1858 et commencée en 1859, était beaucoup plus ambitieuse. Il avait l’intention de construire un réseau de larges boulevards pour relier l’intérieur de Paris à l’anneau des grands boulevards construits par Louis XVIII pendant la restauration, et aux nouvelles gares que Napoléon III considérait comme les vraies portes de la ville. Il prévoyait de construire 26.294 mètres (16 miles) de nouvelles avenues et rues, pour un coût de 180 millions de francs. Le plan de Haussmann appelait à:

Sur la rive droite:

La construction d’une grande place nouvelle, place du Château-d’Eau (la place de la République moderne). Il s’agissait de démolir la fameuse rue du théâtre connue sous le nom de «boulevard du Crime», rendue célèbre par le film Les Enfants du Paradis; et la construction de trois nouvelles rues principales: le boulevard du Prince Eugène (le boulevard moderne Voltaire); le boulevard Magenta et la rue Turbigo. Le boulevard Voltaire devint l’une des plus longues rues de la ville et devint l’axe central des quartiers est de la ville. Il se terminerait à la place du Trône (la moderne Place de la Nation).
L’extension du boulevard Magenta pour le relier à la nouvelle gare, la Gare du Nord.
La construction du boulevard Malesherbes, pour relier la place de la Madeleine au nouveau quartier Monceau. La construction de cette rue a effacé l’un des quartiers les plus sordides et les plus dangereux de la ville, appelé la Petite Pologne, où les policiers de Paris s’aventuraient rarement la nuit.
Une nouvelle place, place de l’Europe, en face de la gare Saint-Lazare. La gare était desservie par deux nouveaux boulevards, la rue de Rome et la rue Saint-Lazaire. En outre, la rue de Madrid a été agrandie et deux autres rues, la rue de Rouen (la moderne rue Auber) et la rue Halevy, ont été construites dans ce quartier.
Le parc Monceau a été réaménagé et replanté, et une partie du vieux parc a été transformée en quartier résidentiel.
La rue de Londres et la rue de Constantinople, sous un nouveau nom, avenue de Villiers, furent étendues à la porte Champerret.
L’Étoile, autour de l’Arc de Triomphe, a été entièrement repensé. Une étoile de nouvelles avenues rayonnées de l’Étoile; avenue de Bezons (maintenant Wagram); avenue Kléber; l’avenue Joséphine (maintenant Monceau); avenue Prince-Jérôme (maintenant Mac-Mahon et Niel); avenue Essling (aujourd’hui Carnot); et une avenue plus large de Saint-Cloud (maintenant Victor-Hugo).
L’avenue Daumesnil a été construite jusqu’au nouveau Bois de Vincennes, un immense nouveau parc en construction à l’est de la ville.
La colline de Chaillot a été nivelée et une nouvelle place a été créée au Pont d’Alma. Trois nouveaux boulevards ont été construits dans ce quartier: l’avenue d’Alma (l’actuel George V); avenue de l’Empereur (actuelle avenue du Président-Wilson), qui reliait les places d’Alma, d’Iena et du Trocadéro. En outre, quatre nouvelles rues ont été construites dans ce quartier: rue François-Ier, rue Pierre Charron, rue Marbeuf et rue de Marignan.

Sur la rive gauche:

Deux nouveaux boulevards, l’avenue Bosquet et l’avenue Rapp, ont été construits à partir du pont de l’Alma.
L’avenue de la Tour Maubourg s’étend jusqu’au pont des Invalides.
Une nouvelle rue, le boulevard Arago, a été construite, pour ouvrir la place Denfert-Rochereau.
Une nouvelle rue, le boulevard d’Enfer (actuel boulevard Raspail) a été construite jusqu’à l’intersection Sèvres-Babylone.
Les rues autour du Panthéon sur la Montagne Sainte-Geneviève ont été largement modifiées. Une nouvelle rue, l’avenue des Gobelins, a été créée et une partie de la rue Mouffetard a été agrandie. Une autre nouvelle rue, la rue Monge, a été créée à l’est, tandis qu’une autre nouvelle rue, la rue Claude Bernard, au sud. La rue Soufflot, construite par Rambuteau, a été entièrement reconstruite.

Sur l’île de la Cité:

L’île est devenue un énorme chantier de construction qui a complètement détruit la plupart des vieilles rues et des quartiers. Deux nouveaux bâtiments gouvernementaux, le Tribunal de Commerce et la Préfecture de Police, ont été construits, occupant une grande partie de l’île. Deux nouvelles rues ont également été construites, le boulevard du Palais et la rue de Lutèce. Deux ponts, le pont Saint-Michel et le pont-au-Change ont été entièrement reconstruits, ainsi que les talus à proximité. Le Palais de Justice et la place Dauphine ont été profondément modifiés. En même temps, Haussmann a conservé et restauré les bijoux de l’île; la place en face de la cathédrale de Notre-Dame a été élargie, la flèche de la cathédrale, démolie pendant la Révolution, a été restaurée, et la Sainte-Chapelle et l’ancienne Conciergerie ont été sauvées et restaurées.

Les grands projets de la deuxième phase ont été pour la plupart bien accueillis, mais ont également suscité des critiques. Haussmann fut particulièrement critiqué pour avoir pris de grandes parts du Jardin du Luxembourg pour faire place à l’actuel boulevard Raspail et pour sa liaison avec le boulevard Saint-Michel. La fontaine des Médicis a dû être déplacée plus loin dans le parc, et a été reconstruite avec l’addition de la statuaire et d’un long bassin d’eau. Haussmann a également été critiqué pour le coût croissant de ses projets; le coût estimatif des 26.290 mètres (86.250 pieds) de nouvelles avenues avait été de 180 millions de francs, mais il est passé à 410 millions de francs; les propriétaires dont les bâtiments avaient été expropriés gagnèrent un procès qui leur donnait droit à des paiements plus importants et de nombreux propriétaires trouvèrent des moyens ingénieux d’augmenter la valeur de leurs biens expropriés en inventant des magasins et des commerces inexistants et en taxant la ville de recettes perdues.

Paris double en taille – l’annexion de 1860
Le 1er janvier 1860, Napoléon III annexa officiellement la banlieue de Paris à l’enceinte des fortifications autour de la ville. L’annexion comprenait onze communes; Auteuil, Batignolles-Monceau, Montmartre, La Chapelle, Passy, ​​La Villette, Belleville, Charonne, Bercy, Grenelle et Vaugirard, ainsi que des morceaux d’autres villes périphériques. Les habitants de ces banlieues n’étaient pas entièrement heureux d’être annexés; ils ne voulaient pas payer les impôts plus élevés et voulaient conserver leur indépendance, mais ils n’avaient pas le choix; Napoléon III était empereur, et il pouvait arranger les limites comme il le souhaitait. Avec l’annexion Paris a été élargi de douze à vingt arrondissements, le nombre aujourd’hui. L’annexion a plus que doublé la superficie de la ville, passant de 3 300 à 7 100 hectares, et la population de Paris a augmenté instantanément de 400 000 à 1 600 000 personnes. L’annexion obligea Haussmann à agrandir ses plans et à construire de nouveaux boulevards pour relier les nouveaux arrondissements au centre. Pour relier Auteuil et Passy au centre de Paris, il bâtit les rues Michel-Ange, Molitor et Mirabeau. Pour relier la plaine de Monceau, il construit les avenues Villers, Wagram et le boulevard Malesherbes. Pour atteindre les arrondissements du nord, il prolongea le boulevard Magenta avec le boulevard d’Ornano jusqu’à la porte de la Chapelle, et à l’est la rue des Pyrénées.

La troisième phase et la critique croissante (1869-1870)
La troisième phase de rénovations fut proposée en 1867 et approuvée en 1869, mais elle rencontra beaucoup plus d’opposition que les phases précédentes. Napoléon III avait décidé de libéraliser son empire en 1860 et de donner une plus grande voix au parlement et à l’opposition. L’empereur avait toujours été moins populaire à Paris que dans le reste du pays, et l’opposition républicaine au parlement concentrait ses attaques sur Haussmann. Haussmann a ignoré les attaques et est allé de l’avant avec la troisième phase, qui prévoyait la construction de vingt-huit kilomètres de nouveaux boulevards pour un coût estimé à 280 millions de francs.

La troisième phase incluait ces projets sur la rive droite:

La rénovation des jardins des Champs-Élysées.
Achever la place du Château d’Eau (aujourd’hui Place de la République), créer une nouvelle avenue des Amandiers et prolonger l’avenue Parmentier.
Fin de la place du Trône (aujourd’hui Place de la Nation) et ouverture de trois nouveaux boulevards: l’avenue Philippe-Auguste, l’avenue Taillebourg et l’avenue de Bouvines.
Extension de la rue Caulaincourt et préparation d’un futur pont Caulaincourt.
Construire une nouvelle rue de Châteaudon et dégager l’espace autour de l’église Notre-Dame de Lorette, en faisant de la place pour la liaison entre la gare Saint-Lazare et la gare du Nord et la gare de l’Est.
Finir la place devant la gare du Nord. La rue Maubeuge fut étendue de Montmartre au boulevard de la Chapelle, et la rue Lafayette fut étendue à la porte de Pantin.
La place de l’Opéra a été créée durant les première et deuxième phases; l’opéra lui-même devait être construit dans la troisième phase.
Extension du boulevard Haussmann de la place Saint-Augustin à la rue Taitbout, reliant le nouveau quartier de l’Opéra à celui de l’Etoile.
Création de la place du Trocadéro, point de départ de deux nouvelles avenues, le moderne Président-Wilson et Henri-Martin.
Création de la place Victor Hugo, point de départ des avenues Malakoff et Bugeaud et des rues Boissière et Copernic.
Fin du Rond-Point des Champs-Élysées, avec la construction de l’avenue d’Antin (aujourd’hui Franklin Roosevelt) et de la rue La Boétie.

Sur la rive gauche:

Construire le boulevard Saint-Germain du pont de la Concorde à la rue du Bac; immeuble rue des Saints-Pères et rue de Rennes.
Extension de la rue de la Glacière et agrandissement de la place Monge.
Haussmann n’a pas eu le temps de terminer la troisième phase, car il a été rapidement attaqué par les adversaires de Napoléon III.

La chute de Haussmann (1870) et l’achèvement de son œuvre (1927)
En 1867, l’un des leaders de l’opposition parlementaire à Napoléon, Jules Ferry, ridiculisa les pratiques comptables de Haussmann comme Les Comptes fantastiques d’Haussmann («Les comptes fantastiques de Haussmann»), un jeu de mots basé sur l’opérette Offenbach « Les Contes d’Hoffman » populaire à l’époque. Lors des élections parlementaires de mai 1869, les candidats du gouvernement obtinrent 4,43 millions de voix, tandis que les républicains d’opposition obtinrent 3,35 millions de voix. A Paris, les candidats républicains ont remporté 234 000 voix contre 77 000 pour les candidats bonapartistes et obtenu huit des neuf sièges des députés parisiens. En même temps Napoléon III était de plus en plus malade, souffrant de calculs biliaires qui allaient causer sa mort en 1873, et préoccupé par la crise politique qui allait mener à la guerre franco-prussienne. En décembre 1869, Napoléon III nomme Émile Ollivier, chef de l’opposition et critique féroce d’Haussmann, son nouveau Premier ministre. Napoléon céda aux demandes de l’opposition en janvier 1870 et demanda à Haussmann de démissionner. Haussmann refuse de démissionner et l’Empereur le congédie à contrecœur le 5 janvier 1870. Huit mois plus tard, pendant la guerre franco-prussienne, Napoléon III est capturé par les Allemands et l’Empire est renversé.

Dans ses mémoires, écrits de nombreuses années plus tard, Haussmann a commenté son rejet: «Aux yeux des Parisiens, qui aiment la routine dans les choses mais qui sont changeants quand il s’agit de gens, j’ai commis deux grands torts: Au cours des dix-sept Pendant des années, je bouleversai leurs habitudes quotidiennes en renversant Paris, et il fallut regarder le même visage du préfet de l’hôtel de ville: deux plaintes impardonnables.

Le successeur de Haussmann en tant que préfet de la Seine a nommé Jean-Charles Alphand, directeur du département des parcs et plantations de Haussmann, directeur des travaux de Paris. Alphand a respecté les concepts de base de son plan. Malgré leur intense critique de Napoléon III et de Haussmann sous le Second Empire, les dirigeants de la nouvelle Troisième République ont poursuivi et achevé ses projets de rénovation.

1875 – achèvement de l’Opéra de Paris
1877 – achèvement du boulevard Saint-Germain
1877 – achèvement de l’avenue de l’Opéra
1879 – achèvement du boulevard Henri IV
1889 – achèvement de l’avenue de la République
1907 – Achèvement du boulevard Raspail
1927 – Achèvement du boulevard Haussmann

Espace vert – parcs et jardins
Avant Haussmann, Paris n’avait que quatre parcs publics: le Jardin des Tuileries, le Jardin du Luxembourg et le Palais Royal, tous au centre de la ville, et le Parc Monceau, l’ancienne propriété de la famille du Roi Louis Philippe, en plus du Jardin des Plantes, le jardin botanique de la ville et le plus ancien parc. Napoléon III avait déjà commencé la construction du Bois de Boulogne, et voulait construire plus de nouveaux parcs et jardins pour la récréation et la détente des Parisiens, particulièrement ceux des nouveaux quartiers de la ville en expansion. Les nouveaux parcs de Napoléon III s’inspirent de ses souvenirs des parcs de Londres, en particulier de Hyde Park, où il s’était promené et promené dans une voiture en exil; mais il voulait construire sur une échelle beaucoup plus grande. Travaillant avec Haussmann, Jean-Charles Alphand, l’ingénieur qui dirige le nouveau Service des Promenades et Plantations, que Haussmann a amené avec lui de Bordeaux, et son nouveau jardinier en chef, Jean-Pierre Barillet-Deschamps, également de Bordeaux, ont élaboré un plan pour quatre parcs principaux aux points cardinaux de la boussole autour de la ville. Des milliers d’ouvriers et de jardiniers ont commencé à creuser des lacs, à construire des cascades, à planter des pelouses, des parterres de fleurs et des arbres. construire des chalets et des grottes. Haussmann et Alphand ont créé le Bois de Boulogne (1852-1858) à l’ouest de Paris: le Bois de Vincennes (1860-1865) à l’est; le Parc des Buttes-Chaumont (1865-1867) au nord, et le Parc Montsouris (1865-1878) au sud. En plus de la construction des quatre grands parcs, Haussmann et Alphand ont redessiné et replanté les anciens parcs de la ville, notamment le parc Monceau et le jardin du Luxembourg. Au total, en dix-sept ans, ils ont planté six cent mille arbres et ajouté deux mille hectares de parcs et d’espaces verts à Paris. Jamais auparavant une ville n’avait construit autant de parcs et de jardins en si peu de temps.

Sous Louis Philippe, une seule place publique avait été créée, à la pointe de l’Ile-de-la-Cité. Haussmann écrivait dans ses mémoires que Napoléon III l’instruisait: «ne manquez pas l’occasion de construire, dans tous les arrondissements de Paris, le plus grand nombre possible de places, afin d’offrir aux Parisiens, comme ils l’ont fait à Londres, des places pour détente et récréation pour toutes les familles et tous les enfants, riches et pauvres.  » En réponse, Haussmann créa vingt-quatre nouveaux carrés; dix-sept dans la partie la plus ancienne de la ville, onze dans les nouveaux arrondissements, ajoutant 150 000 mètres carrés d’espaces verts. Alphand a appelé ces petits parcs « salons verts et florissants ». L’objectif de Haussmann était d’avoir un parc dans chacun des quatre-vingts quartiers de Paris, de sorte que personne ne soit à plus de dix minutes de marche d’un tel parc. Les parcs et les places ont été un succès immédiat auprès de toutes les classes de Parisiens.

L’architecture de Haussmann’s Paris

Le Palais Garnier ou Opéra de Paris (1875), alors le plus grand théâtre du monde, commencé par Napoléon III mais non terminé jusqu’en 1875. Le style a été décrit par son architecte, Charles Garnier, simplement comme « Napoléon III ».
Napoléon III et Haussmann ont commandé une grande variété d’architectures, certaines traditionnelles, parfois très innovantes, comme les pavillons de verre et de fer des Halles; et certains d’entre eux, comme l’Opéra Garnier, commandé par Napoléon III, conçu par Charles Garnier mais non terminé jusqu’en 1875, est difficile à classer. La plupart des bâtiments ont été conçus par l’architecte de la ville, Gabriel Davioud, qui a tout conçu, des mairies aux théâtres en passant par les bancs et les kiosques.

Le bâtiment Haussmann
La caractéristique la plus célèbre et la plus reconnaissable de la rénovation haussmannienne de Paris sont les immeubles Haussmanniens qui bordent les boulevards de Paris. Les rues ont été conçues comme des ensembles architecturaux homogènes. Il a traité les bâtiments non pas comme des structures indépendantes, mais comme des morceaux d’un paysage urbain unifié.

Dans le Paris du XVIIIe siècle, les bâtiments étaient généralement étroits (souvent seulement six mètres de large); profond (parfois quarante mètres) et grand-autant que cinq ou six histoires. Le rez-de-chaussée contenait généralement un magasin et le commerçant vivait dans les pièces au-dessus du magasin. Les étages supérieurs étaient occupés par des familles; l’étage supérieur, sous le toit, était à l’origine un lieu de stockage, mais sous la pression de la population croissante, était généralement transformé en une résidence à faible coût. Au début du XIXe siècle, avant Haussmann, la hauteur des bâtiments était strictement limitée à 22,41 mètres, soit quatre étages au-dessus du rez-de-chaussée. La ville a également commencé à voir un changement démographique; Les familles plus aisées ont commencé à se déplacer vers les quartiers occidentaux, en partie parce qu’il y avait plus d’espace, et en partie parce que les vents dominants emportaient la fumée des nouvelles usines de Paris vers l’est.

Dans le Paris haussmannien, les rues sont devenues beaucoup plus larges, passant d’une moyenne de douze mètres à vingt-quatre mètres, et dans les nouveaux arrondissements, souvent à dix-huit mètres de large.

Les intérieurs des bâtiments ont été laissés aux propriétaires des bâtiments, mais les façades ont été strictement réglementées, pour s’assurer qu’ils avaient la même hauteur, la même couleur, la même matière et la même conception générale, et qu’ils étaient harmonieux quand ils étaient vus ensemble.

Sous les rues de Paris Haussmann – la rénovation de l’infrastructure de la ville
Alors qu’il reconstruisait les boulevards de Paris, Haussmann reconstruisit en même temps le dense labyrinthe de tuyaux, d’égouts et de tunnels sous les rues qui fournissait aux Parisiens les services de base. Haussmann écrivait dans ses mémoires: «Les galeries souterraines sont un organe de la grande ville, fonctionnant comme un organe du corps humain, sans voir la lumière du jour: l’eau propre et fraîche, la lumière et la chaleur circulent comme les divers fluides dont l’entretien sert la vie du corps, les sécrétions sont emportées mystérieusement et ne perturbent pas le bon fonctionnement de la ville et sans gâcher son bel extérieur.  »

Haussmann a commencé avec l’approvisionnement en eau. Avant Haussmann, l’eau potable à Paris était soit soulevée par des locomotives à vapeur de la Seine, soit apportée par un canal, lancé par Napoléon Ier, depuis l’Ourcq, affluent de la Marne. La quantité d’eau était insuffisante pour la ville à croissance rapide, et, puisque les égouts se vidaient aussi dans la Seine près des prises d’eau potable, il était également notoirement malsain. En mars 1855, Haussmann nomma Eugène Belgrand, diplômé de l’École polytechnique, au poste de directeur de l’eau et des égouts de Paris.

Belgrand a d’abord répondu aux besoins en eau douce de la ville, en construisant un système d’aqueducs qui a presque doublé la quantité d’eau disponible par personne et par jour et quadruplé le nombre de maisons avec de l’eau courante. Ces aqueducs déversaient leur eau dans des réservoirs situés dans la ville. Dans les limites de la ville et en face du parc Montsouris, Belgrand a construit le plus grand réservoir d’eau au monde pour retenir l’eau de la rivière Vanne.

Dans le même temps, Belgrand a commencé à reconstruire le système de distribution d’eau et d’égouts sous les rues. En 1852, Paris avait 142 kilomètres d’égouts, qui ne pouvaient transporter que des déchets liquides. Des conteneurs de déchets solides étaient ramassés chaque nuit par des vidangeurs qui les transportaient dans des décharges à la périphérie de la ville. Les tunnels qu’il a conçus étaient destinés à être propres, facilement accessibles et sensiblement plus grands que le précédent métro parisien. Sous sa direction, le réseau d’égouts de Paris a quadruplé entre 1852 et 1869.

Haussmann et Belgrand ont construit de nouveaux tunnels d’égout sous chaque trottoir des nouveaux boulevards. Les égouts ont été conçus pour être assez grands pour évacuer l’eau de pluie immédiatement; la grande quantité d’eau utilisée pour laver les rues de la ville; les eaux usées des deux industries et des ménages individuels; et l’eau qui s’est accumulée dans les sous-sols lorsque le niveau de la Seine était élevé. Avant Haussmann, les tunnels d’égouts (présentés dans Les Misérables de Victor Hugo) étaient étroits et étroits, à peine 1,8 mètre de haut et 75 à 80 centimètres de large. Les nouveaux tunnels mesuraient 2,3 mètres de haut et 1,3 mètre de large, assez grands pour que les hommes puissent travailler debout. Ceux-ci coulaient dans de plus grands tunnels qui transportaient les eaux usées vers des tunnels collecteurs encore plus grands, d’une hauteur de 4,4 mètres et d’une largeur de 5,6 mètres. Un canal au centre du tunnel emportait les eaux usées, avec des trottoirs de chaque côté pour les égoutiers ou les égoutiers. Des wagons et des bateaux spécialement conçus sont montés sur des rails le long des canaux pour les nettoyer. Belgrand a fièrement invité les touristes à visiter ses égouts et à monter dans les bateaux sous les rues de la ville.

Le labyrinthe souterrain construit par Haussmann fournissait également du gaz pour chauffer et éclairer Paris. Au début du Second Empire, le gaz était fourni par six compagnies privées différentes. Haussmann les a contraints à consolider en une seule compagnie, la Compagnie parisienne d’éclairage et de chauffage par le gaz, avec le droit de fournir du gaz aux Parisiens pendant cinquante ans. La consommation de gaz a triplé entre 1855 et 1859. En 1850, il n’y avait que 9000 becs de gaz à Paris; en 1867, l’Opéra de Paris et quatre autres grands théâtres avaient à eux seuls quinze mille feux de gaz. Presque tous les nouveaux bâtiments résidentiels de Paris avaient des lampes à gaz dans les cours et les escaliers; les monuments et les édifices publics de Paris, les arcades de la rue de Rivoli, les places, les boulevards et les rues étaient illuminés la nuit par des becs de gaz. Pour la première fois, Paris était la ville de la lumière.

Héritage
Les transformations du baron Haussmann à Paris ont amélioré la qualité de vie dans la capitale. Les épidémies de maladies (sauf la tuberculose) ont cessé, la circulation routière s’est améliorée et les nouveaux bâtiments ont été mieux construits et plus fonctionnels que leurs prédécesseurs.

Les rénovations du Second Empire ont laissé une telle empreinte dans l’histoire urbaine de Paris que toutes les tendances et influences subséquentes ont été obligées de s’y référer, de s’y adapter ou de les rejeter ou de réutiliser certains de ses éléments. En intervenant une seule fois dans les anciens quartiers de Paris, il subsistait des poches d’insalubrité qui expliquent la résurgence des idéaux hygiéniques et la radicalité de certains planificateurs du XXe siècle.

La fin du «pur haussmannisme» peut être attribuée à la législation urbaine de 1882 et 1884 qui a mis fin à l’uniformité de la rue classique, en permettant des façades décalées et la première créativité pour l’architecture au niveau du toit; ce dernier se développera considérablement après que les restrictions auront été davantage libéralisées par une loi de 1902. Toutefois, cette période était simplement «post-haussmannienne», ne rejetant que l’austérité de l’architecture de l’époque napoléonienne, sans remettre en cause l’urbanisme lui-même.

Un siècle après le règne de Napoléon III, de nouveaux besoins en logement et l’avènement d’une nouvelle république volontariste, la Cinquième République entame une nouvelle ère de l’urbanisme parisien. La nouvelle ère rejette les idées haussmanniennes dans leur ensemble pour embrasser celles représentées par des architectes comme Le Corbusier en abandonnant les façades ininterrompues, les limites de la taille et de la dimension des bâtiments, et même en fermant la rue aux automobiles avec la création de espaces libres entre les bâtiments pour les piétons. Ce nouveau modèle est rapidement remis en question dans les années 1970, période de réhaussement du patrimoine haussmannien: une nouvelle promotion de la rue multifonctionnelle s’accompagne de limitations du modèle de construction et, dans certains quartiers, d’une tentative de redécouverte de l’architecture. homogénéité du bloc de rue du Second Empire.

Le public parisien a maintenant une opinion généralement positive de l’héritage haussmannien, au point que certaines villes de banlieue, comme Issy-les-Moulineaux et Puteaux, ont construit de nouveaux quartiers qui, même par leur nom, revendiquent le Quartier haussmannien.