La brocante de Saint-Ouen désigne à la fois un quartier et un ensemble de marchés de la ville de Saint-Ouen-sur-Seine, aux portes de Paris. Les différents marchés rassemblent près de 2 000 commerçants et s’étendent sur 7 hectares. Le marché aux puces de Paris Saint-Ouen est situé à une porte nord de Paris face au 18e arrondissement, il se tient tous les samedis, dimanches et lundis.

C’est le plus grand marché d’art et d’antiquités au monde, totalisant plus de 5 millions de visiteurs par an, dont de nombreux touristes étrangers et très souvent des célébrités, et une fréquentation culminant à 150 000 personnes certains week-ends, c’est la quatrième ou cinquième destination touristique française ( après Euro-Disney, Notre Dame, Le Louvre, la Tour Eiffel).

Le marché aux puces de Paris Saint-Ouen est la plus grande concentration d’antiquaires et de brocanteurs au monde. Ils proposent principalement des objets anciens mais aussi des vêtements et des articles de vide-grenier. C’est une expérience originale du Paris populaire, une balade riche en surprises et une mine d’or pour les amateurs de pièces vintage ou d’antiquités…

Sept hectares composent l’ensemble des Puces, qui se compose actuellement de douze halles (Antica, Biron, Cambo, Dauphine, l’Entrepôt, Jules-Vallès, Malassis, le Passage, Paul Bert et Serpette, l’Usine et Vernaison), cinq rues commerçantes de Pucières (rue Jules Vallès, rue Lecuyer, rue Paul Bert, rue des Rosiers et impasse Simon) et marchands déballant sur les trottoirs, chacune avec sa propre identité, formant un ensemble pittoresque et convivial.

Les puces s’organisent principalement autour de la rue des Rosiers, de la porte de Clignancourt et de la porte de Montmartre. Ces trois lieux correspondent au triptyque que forme cette activité et ce quartier. Les rues aux puces qui regroupent de nombreuses boutiques et marchés de plein air, eux-mêmes spécialisés dans l’antiquité ou l’habillement. Ces stands sont principalement installés dans les rues Jules-Vallès, Lécuyer, Marceau, Paul-Bert, Voltaire, et bien sûr l’avenue Michelet qui concentre un important linéaire de boutiques de vêtements ; le Carré des Biffins, un espace de vente solidaire sous le pont de la Porte-de-Montmartre où se pratique la revente d’objets de récupération, perpétuant la tradition des brocantes.

Les Puces sont la plus grande concentration de marchands d’art au monde (1100 antiquaires, brocanteurs et galeries d’art), ce qui leur a valu le surnom de « Grenier du Monde », et l’un des hauts lieux touristiques de France, qui contribue largement à la renommée de Saint-Ouen, de Paris et de la Campagne. C’est un haut lieu de Culture et d’Histoire, aussi de transmission de savoir-faire et de savoirs, y compris dans le domaine de l’artisanat.

C’est une multitude d’artisans : ébénistes, bronziers, marbriers, verriers, restaurateurs de céramiques, lustreurs, restaurateurs de tableaux etc. qui assurent l’entretien et la sauvegarde du patrimoine artistique de la France, ce qui par conséquent permet aussi de préserver le savoir -comment de toutes ces professions. On estime que 3 000 emplois induits dépendent du site des Puces (Artisans, fournisseurs multiples et variés, hôtels, restaurants et bistrots, etc.). La gastronomie a aussi sa place aux Puces où une quarantaine d’établissements sont là pour accueillir les visiteurs de passage.

De tout temps, les Puces ont inspiré de grands noms des arts et des lettres, dont André Breton, Jacques Prévert, Raymond Queneau, Robert Doisneau, Pablo Picasso, César, Willy Ronis, Woodie Allen et Thomas Dutronc. La célèbre Goulue de Lautrec, qui a fait les beaux jours du Moulin Rouge, habitait aux Puces, tout comme Charles Aznavour, dont les parents avaient une boutique.

Histoire
Les origines de la brocante remontent à 1885, suite à l’arrêté du préfet Eugène Poubelle interdisant le dépôt d’ordures aux portes des immeubles à Paris. Les chiffonniers s’installent dans la plaine de Malassis, terrain contigu aux fortifications de Paris. Cette plaine fait partie de la Zone, une bande de terre non édificandi de 250 mètres de large autour de l’enceinte de Thiers, les « fortifs », construite en 1844. Sur cette zone, toute construction est interdite, pour des raisons de sécurité militaire. Sur ces terrains vagues s’accumuleront les bidonvilles d’une population très pauvre.

Il y a près de 150 ans, quand, chassés de Paris, les éboueurs venaient s’installer de l’autre côté des « forts ». Le Marché aux Puces puise ses racines à l’aune du métier de chiffonnier. Une corporation comptant environ 11 000 personnes, brassant 75 000 kilos de marchandises, à la fin du 19ème siècle. Chassés du centre de Paris, les chiffonniers trouveront alors refuge à Clignancourt à cheval sur Saint-Ouen et Paris, desservie par le chemin de fer de la petite ceinture et par deux lignes de la nouvelle métropole. Leur marché « Peu » s’installera entre guinguettes, buvettes, cirques et autres échoppes foraines.

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Très vite, ce petit village sera arpenté par les Parisiens des quartiers huppés et mondains de la Belle Époque venus chaque dimanche matin marchander d’incroyables bric-à-brac d’où surgissaient déjà des trésors. Alors que nos chiffonniers formaient leur premier syndicat, la presse de l’époque se faisait l’écho de cette vie parallèle « Cette pittoresque cour des miracles, cette jungle où se mêlent Apaches et snobs bourgeois ».

Les métropoles arrivent dans les premières années du XXe siècle, contribuant à faire des Puces un lieu de déambulation dominicale très apprécié des Parisiens. Petit à petit, lassés de plier bagages après les jours de marché, les brocanteurs s’organisent et s’installent sur de nouveaux « marchés durs ». Lors de la démolition des fortifications en 1920, les Puces déménagent pour se réorganiser à Saint-Ouen. Enracinées bien que précaires, les Puces restent en équilibre grâce à leur succès.

Les premiers marchés fermés apparaissent alors, le pionnier ouvrira en 1920 : ancien concessionnaire du parking des Halles de Paris, loueur de chaises des jardins publics, Romain Vernaison qui possédait un terrain de 12 000 m2 à Saint-Ouen où étaient entreposés des sièges. y construire des cabanes préfabriquées à louer à 150 antiquaires.

Suivra Biron, inauguré en 1925 par l’Union des Brocanteurs de Saint-Denis, expulsé du quartier de Clignancourt : surnommé les « Belles Puces » avant de gagner son surnom de « Faubourg Saint-Honoré des Puces ». Biron a été la première brocante de Saint-Ouen et aussi la première brocante à vendre des objets anciens restaurés. Plus chic donc, fréquenté par tout le Paris de la Mode et des Arts, Biron lancera l’Art Primitif Africain. Cette même année 1925, par décision municipale, les Puces fonctionnent du samedi au lundi. L’association des commerçants compte 120 membres quand les Puces rassemblent 300 Puciers libres autour du Marché.

En 1938, Amedeo Cesana, marchand vénitien, ouvre à son tour le Marché Jules Vallès. En 1942, sur un terrain réservé à la culture des fruits et légumes, concédé à vie par M. Bourdin à M. Malik, ce dernier poursuit l’horticulture et crée par la suite le Marché qui portera son nom afin de vendre friperie et vieux vêtements, tandis que ajoutant du streetwear et des baskets, des biens qui ont aujourd’hui pris le pas sur l’ancien. En 1946, le marché des Rosiers, alors fief de la débrouillardise, voit le jour dans un ancien garage.

Au tournant des années 1960 et 1970, le Marché aux Puces faisait vivre 2 800 actifs, hors commerçants, dont 400 artisans habitant Saint-Ouen ou ses environs. L’ouverture des nouveaux marchés, Cambo, Marché des Rosiers, Hall de la Brocante et Allée Verte, portera la surface occupée à 7 hectares. En 1977, Alain Serpette, fils de Pucier, ouvre à son tour un nouveau Marché : Serpette, Marché couvert.

De 1985 à 1995, le regroupement des Puces près de la porte de Clignancourt entraîne la disparition de quelques marchés – la Halle de la Brocante située rue Lécuyer, l’Allée Verte, rue Jules Vallès et les « cabanons » rue Lécuyer. Deux nouveaux marchés s’ouvrent en compensation : « Malassis », réservé aux antiquaires et doté d’un parking souterrain, est ouvert en 1989. Et deux ans plus tard, en 1991, le Marché Dauphine accueille 150 stands sur deux étages. dans une structure à la Baltard.

En 2001, l’association « Défense et Promotion des Puces », créée en 1995, réussit à faire classer les Puces en ZPPAUP : le Marché aux Puces de Saint-Ouen devient l’un des premiers sites de France à être classé en Zone de Protection du Patrimoine Architectural., Urbain et Paysage pour son ambiance et son atmosphère. Ce classement vise à protéger l’identité de chacun des marchés constituant les Puces, il est également chargé de protéger l’activité Puces dans sa globalité et ses spécificités.

Organisation
Le MAP (Marché Aux Puces), association régie par la loi de 1901, a pour vocation de fédérer les brocanteurs, antiquaires, galeries d’art, marchands et artisans et agit comme un relais auprès des collectivités et des partenaires. Elle développe plusieurs actions afin de sauvegarder, développer et promouvoir les Puces.

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Tags: France