Le Musée Jacquemart-André est un musée privé situé au 158 Boulevard Haussmann dans le 8ème arrondissement de Paris. Le musée a été créé à partir de la maison privée d’Édouard André (1833-1894) et de Nélie Jacquemart (1841-1912) pour présenter l’art qu’ils ont collectionné au cours de leur vie. Propriété de l’Institut de France, il est géré par Culturespaces depuis 1996.

Le musée Jacquemart-André est un musée installé dans un ancien palais privé à Paris. Le musée Jacquemart André propose aux visiteurs de remonter le temps dans l’un des âges d’or de Paris, et souvent comparé à la Frick Collection à New York, il a conservé son atmosphère d’hôtel particulier qui le rend unique à Paris.

Découvrez des œuvres d’art extraordinaires dans l’un des plus beaux musées bourgeois du 19 e siècle. Inauguré en 1876, ce musée permet de découvrir les lieux de vie du XIXe siècle : salles d’apparat, escaliers monumentaux, jardin d’hiver, appartements privés… En plus de vous émerveiller devant le magnifique manoir, vous trouverez une belle collection d’œuvres d’art de personnes comme Botticelli et Rembrandt, ainsi qu’un salon de thé tentant, parfait pour un brunch ou un délicieux dessert.

Le Musée Jacquemart André est l’ancienne demeure d’un couple fortuné, Édouard André et Nélie Jacquemart. Enfant d’une riche famille de banquiers protestants, Edouard André était un homme politique proche de Napoléon III. Le couple s’installe dans cet hôtel particulier en 1870, à l’époque où ce quartier des grands boulevards est créé par le Baron Haussmann. Haussmann a complètement transformé l’apparence de Paris et a entre autres dégagé de nombreuses petites ruelles pour faire place aux célèbres boulevards bordés d’arbres qui sillonnent Paris.

Jacquemart & André avaient une immense passion pour les arts, en particulier l’art italien. Au fil des ans, ils ont parcouru le monde et collectionné des œuvres d’art de toutes sortes pour décorer leur somptueux manoir. Les collectionneurs parcourent l’Europe et l’Orient pour acquérir des objets d’art et des meubles rares. Les collections comptent parmi les plus remarquables de France : œuvres des écoles flamande et allemande, fresques détachées, mobilier raffiné et tapisseries trouvent également leur place au rez-de-chaussée de la maison. Nélie Jacquemart a consacré l’essentiel de son attention à la période de la Renaissance à Florence et à Venise. En effet, le premier étage est consacré à l’art italien de cette période.

Sa collection est réunie par un collectionneur privé ; Édouard André en 1875. Le musée Jacquemart-André, propriété de l’Institut de France, présente des collections d’art dignes des grands musées dans un magnifique hôtel particulier du Second Empire. Le musée Jacquemart-André présente aujourd’hui principalement des expositions de l’époque de la Renaissance italienne, des chefs-d’œuvre de l’École française du XVIIIe siècle et des maîtres flamands.

Le musée présente des œuvres d’Élisabeth-Louise Vigée Le Brun, Bellini, Francesco Botticini, Luca Signorelli, Cima da Conegliano, Pietro Perugino, Neri di Bicci, Vittore Crivelli, Luca della Robbia, Paolo Uccello, Canaletto, Jean-Marc Nattier, Alfred Boucher , Quentin Massys, Rembrandt, Anthony van Dyck, Frans Hals, Giovanni Battista Tiepolo, Jacques-Louis David, Franz Xaver Winterhalter, Thomas Lawrence, Joshua Reynolds, Thomas Gainsborough, Gian Lorenzo Bernini, Sandro Botticelli, Andrea Mantegna, Jean-Honoré Fragonard, et Jean-Baptiste-Siméon Chardin.

Biographie
Édouard André, descendant d’une famille de banquiers protestants, consacra sa fortune considérable à l’achat d’œuvres d’art. Au début du XIXe siècle, Dominique André, le grand-père d’Edouard, s’installe à Paris et s’associe à François Cottier, qui l’assiste dans les affaires de la banque André. Les deux hommes ont cru bon de renforcer leurs liens par le mariage de leurs enfants : Ernest André et Louise Mathilde Cottier. Edouard est le seul enfant né de cette union.

A 18 ans, il entre à Saint-Cyr, d’où il sort officier dans l’un des régimes d’élite au service personnel de Napoléon III. Mais plus enclin aux fastes de la cour des Tuileries, il préfère démissionner. En 1864, il reprend le siège de député de son père et décide de mener une vie très parisienne.

En 1860, Edouard André commence sa collection avec de petites pièces d’orfèvrerie, des bijoux, des céramiques, des miniatures et des tapisseries. Il acquit également des toiles d’artistes de son temps comme Delacroix, des peintres orientalistes et paysagistes de l’école de Barbizon. Il les expose ensuite dans son nouvel hôtel particulier construit en 1869 par l’architecte Henri Parent, et achevé en 1875.

Il se marie avec une peintre mondaine bien connue, Nélie Jacquemart, qui avait peint son portrait 10 ans plus tôt. Chaque année, le couple voyage en Italie, constituant l’une des plus belles collections d’art italien en France. A la mort d’Edouard André, Nélie Jacquemart achève la décoration du Musée italien et voyage en Orient pour ajouter des œuvres plus précieuses à la collection. Fidèle au plan convenu avec son mari, elle lègue l’hôtel particulier et ses collections à l’Institut de France en tant que musée, et il ouvre au public en 1913.

Architecture
Dès 1860, Napoléon III confie au préfet Haussmann la réalisation d’un vaste plan d’urbanisme qui modifie profondément l’aspect de Paris : des quartiers sont détruits et des axes droits sont tracés de la périphérie vers le centre. Sur le boulevard Haussmann nouvellement tracé, Edouard André achète un terrain pour y construire un hôtel. La construction est confiée à Henri Parent. Ce dernier, exclu de la construction du nouvel Opéra au profit de son confrère Charles Garnier, va se surpasser dans la conception de cet hôtel.

De 1869 à 1876, Henri Parent construit une vaste et belle construction très inspirée des modèles classiques par son plan parfaitement symétrique et par la décoration de ses façades. La construction est en retrait de l’alignement des façades du boulevard Haussmann, créant ainsi une rupture qui attire l’attention. En 1876, l’inauguration de l’hôtel est un événement : les invités découvrent la rampe à double révolution de l’escalier, son improbable équilibre et la somptuosité des matériaux qui le composent. Ils saluent ce monument comme ils saluaient le foyer de l’Opéra que Charles Garnier vient de construire.

Le musée
Nélie décède le 15 mai 1912. L’hôtel particulier devient alors la propriété de l’Institut de France. L’Institut de France confie à Culturespaces la mission de valoriser et faire vivre le patrimoine du Musée qui rouvre ses portes la même année. La société organise chaque année deux grandes expositions temporaires.

Les grandes salles
Les State Rooms ont été conçues par les Andrés pour leurs réceptions les plus formelles. Ils témoignent de leur fascination pour l’école française de peinture et l’art décoratif du XVIIIe siècle.

La salle de peinture
La salle de peinture est une antichambre, une pièce de circulation qui précède le grand salon. Eclairée de l’extérieur par trois baies vitrées, elle introduit progressivement le visiteur à l’intérieur des grands appartements. On suit d’un panneau à l’autre l’accrochage qui, selon la volonté d’Édouard André et de son épouse, alterne œuvres décoratives, dessus de portes, compositions mythologiques, natures mortes, paysages et portraits.

Boucher, Chardin, Canaletto, Nattier sont les artistes prestigieux réunis dans la salle des peintures. Ils accueillent ici le visiteur, comme ils accueillaient déjà, il y a plus de 100 ans, les hôtes de M. et Mme André, faisant de ce premier salon une extraordinaire galerie de tableaux. Édouard André et Nélie Jacquemart ont une passion pour la peinture du XVIIIe siècle que la grande bourgeoisie redécouvre après l’avoir longtemps jugée trop frivole.

Le grand salon
Après avoir patienté dans la salle de peinture, les invités découvrent ce grand salon, pièce de réception par excellence. C’est là qu’Édouard André accueillait ses hôtes. Lors de réceptions très importantes, il pouvait faire disparaître les cloisons latérales au moyen de vérins hydrauliques pour réunir la salle de peinture, la grande salle et la salle de musique attenante en un seul espace. Édouard André et Nélie Jacquemart ont pu y recevoir un millier d’invités lors de somptueuses fêtes auxquelles participait alors tout Paris.

Ce salon se distingue des autres pièces par son plan en hémicycle qui rappelle la préférence du XVIIIe siècle pour la courbe au détriment de la ligne droite. Sa décoration mélange des éléments du 18ème siècle avec des éléments réalisés lors de la construction de l’hôtel. Ainsi se compose un ensemble très harmonieux, typique de l’art décoratif qui se met en place à cette époque et fait cohabiter meubles, objets anciens et copies de style : c’est ce qu’on appelle l’éclectisme.

Ici pas de tableaux mais une belle collection de bustes en marbre du 18ème siècle créant une galerie de sculptures. On y reconnaît les traits de personnages illustres : hommes politiques mais aussi artistes célèbres sculptés par des sculpteurs de talent : Coysevox, Lemoyne, Houdon et Michel-Ange Slodtz.

La salle de musique
La salle de musique est l’autre grande salle de réception. Ce salon est typique du Second Empire avec ses murs recouverts de rouge et ses meubles en bois sombre. Les peintures qui ornent la salle ont souvent changé, en fonction de la croissance de la collection. Ils nous ramènent au XVIIIe siècle français avec des œuvres d’Hubert Robert, de Fragonard et des portraits de Perronneau.

Le tableau au plafond est signé par l’un des peintres décorateurs les plus recherchés de l’époque, Pierre-Victor Galland. Il représentait un Apollon protecteur des arts. Ainsi, le dieu des Arts et de la Musique préside aux destinées de cette maison.

La salle à manger
L’importance de cette pièce dans la vie quotidienne de l’hôtel particulier se mesure à l’ampleur de ses dimensions et à la qualité de son décor. Sur le pourtour, une série de consoles Louis XV en bois sculpté et doré font office d’enfilades, tandis que le buste de Madame trône sur la cheminée. Ci-dessus, cinq tapisseries de la tapisserie d’Achille, tissée à Bruxelles au XVIIIe siècle, racontent les aventures du héros de la guerre de Troie. La fraîcheur de leurs couleurs est remarquable.

L’élément le plus surprenant est la fresque installée au plafond : œuvre de Giambattista Tiepolo, elle provient, comme celle de l’escalier, de la Villa Contarini à Mira. Malgré son sujet, la Renommée annonçant dans les airs la visite d’Henri III, les effets de trompe-l’œil, les personnages accoudés, le singe dont la queue pend au-dessus de l’arc, lui donnent un air de comédie. Le peintre lui-même semble s’être imaginé et se penche sur la balustrade pour accueillir le visiteur.

Salons privés
Les appartements informels étaient l’endroit où les André recevaient leurs relations d’affaires dans une série de salons plus petits et plus informels. Celles-ci étaient décorées dans un style raffiné.

La salle de la tapisserie
Cette chambre, dite des tapisseries, vous fait découvrir une série de pièces plus intimistes qu’Edouard André et son épouse ont affectées à leur vie privée et à leurs affaires. Ce salon est l’antichambre précédant leur bureau. Il offre la particularité d’avoir été adapté aux dimensions des tentures qui le décorent, ce qu’Edouard André possédait déjà avant la construction de l’hôtel.

Les trois tapisseries faisaient partie d’un ensemble appelé les « Jeux russes », tissé à l’usine de Beauvais à partir des cartons de Jean-Baptiste Le Prince, élève de Boucher. Ils représentent « The Dance », « The Musician » et « The Fortune Teller ».

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Le parquet est recouvert d’un tapis de Savonnerie sur lequel se dresse un chevalet présentant le seul ornement peint du salon, une gouache du Vénitien Guardi. Quant au mobilier, il porte des estampilles prestigieuses : Othon, Joseph, Riesener.

Le bureau
C’est dans cette chambre qu’Edouard André puis Nélie Jacquemart organisaient leur quotidien et recevaient leurs relations d’affaires. Curieusement, ce salon n’est pas agencé à la manière austère d’un cabinet ministériel, mais présente au contraire un décor intimiste composé des objets qu’ils ont préférés. Au mur, une série de tableaux des grands maîtres français du XVIIIe siècle : Fragonard, Lagrénée, Coypel, Pater, Greuze. Une fresque de Tiepolo provenant d’un palais vénitien décore le plafond.

Pour l’aménager, les André ont réuni des meubles tout aussi prestigieux : fauteuils estampillés Chevenat recouverts de tapisseries d’Aubusson, secrétaire en laque du Japon orné de bronzes dorés attribué à BVRB, commode Louis XV en palissandre avec marqueterie de violette attribuée à l’ébéniste Joseph Baumhauer, bureau Louis XV estampillé de Jacques Dubois, ébéniste préféré du roi.

Boudoir
Ce boudoir, comme la pièce suivante, était d’abord destiné à abriter l’appartement privé de Nélie Jacquemart : dans cette pièce, sa salle de bain et dans la suivante sa chambre. Mais quelques années plus tard, Nélie souhaite se rapprocher de son mari. Elle fit alors installer une nouvelle chambre près de la sienne. C’est alors que cette pièce devient un boudoir.

Le Portrait de la comtesse Skavronskaïa peint par Elisabeth Vigée Lebrun rappelle le goût de la cour royale et celle qui fut l’interprète privilégiée de Marie-Antoinette, tandis que le comte français de Nantes peint par David évoque la rigueur de l’étiquette impériale. Le plafond de Tiepolo représente des allégories de la justice et de la paix. Mobilier de style Louis XVI en bois doré et tableaux de maître forment un ensemble néo-classique cohérent.

La bibliothèque
La chambre de Nélie Jacquemart, devenue bibliothèque, est la pièce la plus reculée de l’hôtel. Les deux époux s’y retrouvent pour consulter les catalogues de vente et décider de leurs futurs achats.

Le mobilier de la chambre est de style et d’époque Louis XIV, dont le Cabinet Fontanges, offert par le roi à Mademoiselle de Fontanges est le plus étonnant joyau. Aux murs, vous découvrirez une série de peintures flamandes et hollandaises du XVIIe siècle. Dès 1865, Edouard avait acquis le Portrait du docteur Tholinx de Rembrandt. Plus tard fut ajoutée la fameuse petite scène des Pèlerins à Emmaüs, également peinte par Rembrandt. Autour de ce tableau infiniment précieux, portraits et paysages réunissent les noms prestigieux de Van Dyck, Frans Hals, Philippe de Champaigne, Ruysdaël.

Le fumoir
Le fumoir est une pièce conçue pour les conversations d’après-dîner entre hommes devant la cheminée. Tandis que Nélie se réfugiait dans un petit salon pour raconter à ses amis ses dernières découvertes en Italie, Edouard y emmenait les hommes pour parler affaires ou voyages et fumer devant un bon feu brûlant dans la cheminée.

Mis à la mode par le Second Empire, les fumoirs sont généralement meublés dans un style oriental. Celui-ci s’inscrit dans cette tradition en rassemblant des objets ramenés de voyages lointains. Edouard André a fait étendre les murs en faux cuir de Cordoue avec du papier mâché et a décoré le plafond d’un tableau représentant La Dispute entre Minerve et Neptune sur la fondation d’Athènes par un disciple du Tintoret. La cheminée a été apportée de Venise. Les portraits anglais qui décorent aujourd’hui la salle ont été achetés par Nélie lors d’un long séjour en Angleterre.

Le jardin d’hiver et l’escalier
Le Jardin d’hiver a été créé par l’architecte Henri Parent, qui cherchait à surpasser Charles Garnier, le constructeur du nouvel Opéra Garnier.

Le jardin d’hiver
Le jardin d’hiver est caractéristique de l’art de recevoir qui s’est développé sous le règne de Napoléon III. Venue de Grande-Bretagne, cette innovation est un grand succès. Elle consiste à disposer, sous le couvert d’une verrière, des plantes en pots, le plus souvent exotiques. Cet espace vert permet aux clients de venir se reposer un instant dans un cadre plus rafraîchissant que les salons étouffants voisins. Ce vestibule dallé de marbre, aux murs recouverts de miroirs, donne accès au très étonnant escalier à double vis. Les sculptures qui l’ornent en font une galerie d’antiquités. Mais les végétaux qui l’ornent rappellent que cette pièce fut d’abord un jardin d’hiver, inondé par la lumière diffusée par la verrière.

Lors de l’inauguration de l’hôtel, c’est la chambre qui a le plus marqué les contemporains. La revue L’Illustration en rapporte en 1876 : « La merveille de ce merveilleux palais était sans doute le jardin d’hiver Nos grandes dames s’y étaient réfugiées pour éviter les foules. Une telle somptuosité ne pouvait être permise qu’à un souverain ou à un banquier ».

L’escalier
La prouesse architecturale de cette maison est son escalier monumental, curieusement rejeté au bout des appartements, alors qu’on l’attendrait traditionnellement au centre de la construction. Dessiné par Henri Parent, cet escalier est une construction magique, étonnamment légère malgré la densité des matériaux qui le composent : marbre, pierre, fer, bronze. Il s’élève jusqu’à une corniche arrondie qui prolonge ses courbes. Le jeu des miroirs le reflète sur tous les murs et porte l’illusion à son paroxysme.

Fresque de Tiepolo
Pour compléter la décoration de cet escalier principal, le couple Jacquemart-André a placé cette très grande fresque peinte par Giambattista Tiepolo pour la Villa Contarini en Vénétie où ils l’ont découverte et achetée en 1893. Elle représente Henri III revenant de Pologne pour succéder à son frère Charles IX sur le trône de France. Il passe par Venise où il est reçu par le Doge Contarini.

Un plafond peint par le même artiste représentant « La Renommée annonçant l’arrivée du Roi III » complétait le décor de la villa vénitienne. Ce plafond fut remonté dans la salle à manger de l’hôtel, aujourd’hui salon de thé. Des temps heureux où l’on pouvait, de même année, acheter un tel ensemble de Tiepolo auquel s’ajoutent les deux plafonds du Cabinet de travail et du Boudoir.

Le musée italien
Le musée italien est la galerie de sculptures qui abrite des collections de sculptures italiennes des XVe et XVIe siècles, avec des chefs-d’œuvre de Francesco Laurana, Donatello, Luca Della Robbia et d’autres. La galerie florentine est à la fois un lieu de culte, contenant des œuvres sur des thèmes religieux – stalles du chœur, retable et monuments funéraires – et une galerie de photos axée sur l’école florentine, avec des œuvres de Botticelli, Francesco Botticini et Perugino, et le célèbre St Georges et le dragon. La galerie vénitienne témoigne de l’amour des Andrés pour les artistes vénitiens du XVe siècle. Dominés par un plafond à caissons attribué à Mocetto, les tableaux de Mantegna, Bellini ou Carpaccio recréent le décor typique d’un palais vénitien.

La salle des sculptures
La partie abritant le « Musée italien » était à l’origine vide. Au fil des ans, Nélie et Edouard André ont eu l’idée d’y installer leurs collections italiennes. C’était un peu leur jardin secret. Autant à l’étage de la réception, tous leurs invités pouvaient admirer leurs collections, autant, les visites du musée italien étaient limitées à quelques amis ou amateurs qui en faisaient la demande.

Après son mariage, Edouard André fit transformer cette pièce en atelier pour sa femme. On perce à cette occasion, la grande baie vitrée. Mais Nélie abandonne définitivement ses pinceaux et la salle reste vide. Bientôt, elle emmène son mari en Italie et leur passion commune pour l’art de la Renaissance italienne les poussera chaque année à effectuer un ou plusieurs voyages dans ce pays. Pendant des années, ils ont accumulé leurs trésors et ce n’est qu’après la mort d’Edouard que Nélie a aménagé cette salle de sculptures. Son accrochage, très personnel, est ici restitué conformément aux anciennes descriptions.

La chambre florentine
Nélie avait souvent exprimé son désir de favoriser Florence par rapport au reste de l’Italie. Elle imagine alors un mausolée en forme de chapelle privée, réunissant ce qu’elle possède de plus précieux : présentée à la fois comme un lieu de culte où se croisent des œuvres d’inspiration religieuse (stalles d’église, retable et monument funéraire), cette salle est à la fois fois une galerie de peintures qui privilégie l’école florentine.

Des variations sur un thème, une série de Vierges à l’Enfant issues d’un même atelier, offrent leurs similitudes et leurs particularités : l’élève, Sandro Botticelli, crée un chef-d’œuvre de jeunesse tandis que son maître, Le Pérugin, exécute une œuvre magistrale, miraculeusement conservée. Ces panneaux suffiraient à faire de cette pièce l’une des plus précieuses du musée. Il contient également une autre œuvre majeure avec Saint Georges terrassant le dragon de Paolo Uccello.

La chambre vénitienne
Cette dernière salle du musée italien est peut-être celle qui doit le plus au goût personnel d’Edouard André. Aménagé de son vivant, il réunit des œuvres de Venise et des écoles du nord de l’Italie. L’art de Venise avait, en effet, sa préférence. A l’époque, peu de collectionneurs faisaient ce choix. La mode est bien florentine.

Il y a des œuvres de Bellini, Mantegna, Crivelli, Schiavone et Vittore Carpaccio. Les peintures du plafond à caissons sont peintes en grisaille et mêlent sujets religieux et profanes.

Appartements privés
Les appartements privés des Andrés occupent une partie du rez-de-chaussée du manoir.

Chambre de madame
Les appartements privés se composent de trois pièces au rez-de-chaussée. Dans sa chambre, Nélie Jacquemart a choisi de retrouver l’ambiance du règne de Louis XV. Autour d’un grand lit, elle installe des panneaux de boiseries anciennes et place quelques-uns de ses plus beaux meubles. Les murs sont tendus de soieries de Lyon et ornés de deux pastels dont l’exceptionnel Portrait d’homme de Maurice Quentin de la Tour. Elle fit construire sur la terrasse un petit salon-véranda qui lui servait de bureau.

L’antichambre
Située entre les deux chambres, l’antichambre était le lieu de rencontre intime préféré du couple. Chaque matin, ils prenaient leur petit-déjeuner, entourés de portraits de famille. Parmi celles-ci, figure en bonne place celle que Nélie fit d’Edouard en 1872 et qui fut l’occasion de leur première rencontre. La mémoire d’Edouard André y est marquée. Des objets personnels tels que le portefeuille de son père et le trombinoscope de l’Assemblée du temps où il était député, rappellent sa présence.

La chambre de monsieur
La chambre d’Edouard André et sa salle de bains attenante, refaites après sa mort, suggèrent donc plutôt un intérieur féminin. Une commode transition, attribuée à BVRB, y est présentée avec son buste en plâtre de Carpeaux. Malgré la ressemblance avec l’empereur, il s’agit bien d’Edouard André, ultime témoignage de l’admiration et de la fidélité de Nélie pour son mari.

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Tags: France