Le palais de l’Élysée est le siège de la présidence de la République française et la résidence officielle du chef de l’État depuis la Seconde République française. Situé au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré, le Palais de l’Élysée abrite le bureau présidentiel et la résidence, est également le lieu de réunion du Conseil des ministres, la réunion hebdomadaire du gouvernement de la France présidée par le président de la République. Avec ses salons de réception, sa bibliothèque, sa salle à manger et son jardin, le palais de l’Élysée est un chef-d’œuvre architectural qui ne se visite que lors des Journées européennes du patrimoine. Les visiteurs étrangers importants sont accueillis à l’Hôtel de Marigny voisin, une résidence palatiale.

L’Elysée est un palais vieux de 300 ans qui a une histoire illustre. Lieu de mémoire collective de la République, c’est aussi un espace qui vit chaque jour au rythme du Président de la République et des 800 personnes qui œuvrent à ses côtés.

Construit par l’architecte Armand-Claude Mollet en 1720 pour Louis-Henri de La Tour d’Auvergne, comte d’Évreux. Achevé en 1722, il fut construit pour le noble et officier de l’armée Louis Henri de La Tour d’Auvergne, nommé gouverneur de l’Île-de-France en 1719. La marquise de Pompadour fit de l’Élysée sa demeure parisienne avant de le léguer à Louis XV.

De propriétaire en propriétaire, cette majestueuse demeure n’a cessé d’évoluer. Elle prend le nom d’Élysée à partir de 1797, du nom de la promenade voisine. C’est à cette époque que la duchesse de Bourbon loue le rez-de-chaussée et permet au locataire d’organiser des bals dans les salons de réception et le jardin.

Le palais a accueilli des personnalités telles que Madame de Pompadour (1721-1764), Nicolas Beaujon (1718-1786), Bathilde d’Orléans (1750-1822), Joachim Murat (1767-1815) et Charles Ferdinand, duc de Baie (1778–1820). En 1753, le palais devint alors le palais princier de Joachim Murat, beau-frère de Napoléon Ier. Ce dernier en fit sa résidence impériale en 1805. Son neveu, Napoléon III, premier président de la République française, y vécut également de 1848.

Le 12 décembre 1848, sous la Deuxième République, le Parlement français a adopté une loi déclarant le bâtiment la résidence officielle du Président de la France. Les médias utilisent par métonymie « l’Élysée » pour désigner les services de la présidence de la République française. Son résident actuel est Emmanuel Macron, président de la République française depuis le 14 mai 2017.

La visite virtuelle du palais de l’Élysée dévoilée depuis les Journées européennes du patrimoine 2020, la visite virtuelle du palais de l’Élysée permet aux visiteurs de profiter d’une exploration interactive, ludique et à 360° du palais. Ce tout nouveau dispositif est accompagné de nombreuses anecdotes sur les foires et les oeuvres d’art qui y sont exposées. Cependant, si vous visitez depuis un emplacement distant, vous devrez attendre un peu que le programme se charge.

Histoire
Au début du XVIIIe siècle, Paris est en pleine expansion et de nombreux hôtels particuliers sont construits en banlieue. L’architecte Armand-Claude Mollet, futur architecte de Louis XV, est chargé par le comte d’Évreux de lui construire une demeure de plaisance. Les travaux de ce qui deviendra plus tard le palais de l’Élysée débutent en 1718 et s’achèvent en 1722.

En 1753, la marquise de Pompadour, favorite du roi Louis XV, acquiert l’hôtel particulier. Elle n’y habita qu’occasionnellement, passant le plus clair de son temps à Versailles, et légua le château au roi à sa mort en 1764. Le roi en fit alors le siège provisoire du magasin de meubles de la Couronne. Après quelques péripéties, l’hôtel est racheté en 1787 par la cousine du roi, la duchesse de Bourbon. C’est du nom d' »Hôtel de Bourbon » ou « Élysée-Bourbon », qui lui a été donné à l’époque, que vient son nom actuel.

L’édifice sort intact de la tourmente de la Révolution de 1789, et connaît diverses affectations, comme résidence de particuliers, siège de la Commission de l’envoi des lois et de l’Imprimerie du bulletin des lois ou encore dépôt national du mobilier. provenant des saisies d’émigrants ou de forçats.

A l’aube du XIXe siècle, le palais devient la propriété du prince Joachim Murat, époux de Caroline et beau-frère de Napoléon Ier. En 1808, le prince Murat est nommé roi de Naples et cède l’ensemble de ses propriétés en France à Napoléon Ier, dont le palais, qui prend alors le nom d' »Élysée-Napoléon ».

L’Empereur décide de s’y installer en février 1809 et y réside deux mois, jusqu’à son départ pour la campagne d’Autriche le 13 avril. Il y retourne en 1812 et jusqu’au 22 juin 1815, date à laquelle il signe son abdication dans le boudoir d’argent. Par la suite, l’Élysée devint la résidence des princes et aristocrates étrangers lors de leur séjour à Paris.

En 1816, le palais revient aux possessions de la Couronne. Le roi Louis XVIII l’attribua à son neveu, le duc de Berry, à l’occasion de son mariage avec Marie-Caroline de Bourbon-Siciles. Quatre ans plus tard, le nouveau roi Louis-Philippe en prend possession et en fait la résidence des hôtes étrangers de France en visite à Paris jusqu’en 1848.

Après la Révolution de 1848 et l’instauration de la Seconde République, le palais de l’Élysée devient la résidence du président de la République nouvellement élu : Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de l’empereur Napoléon Ier. Il entreprend une rénovation complète du palais, qui aboutit dans la disposition des pièces que nous connaissons aujourd’hui. En 1852, Louis-Napoléon Bonaparte devient empereur sous le nom de Napoléon III. Il décide de s’installer au Palais des Tuileries.

Après une période de troubles politiques, l’instauration de la Troisième République fait du palais de l’Élysée la résidence officielle du chef de l’État. Le premier à s’y installer est le président Patrice de Mac Mahon en 1874. De 1940 à 1946, le palais est abandonné par le chef de l’État et ne retrouve sa fonction présidentielle que sous le mandat du président Vincent Auriol (1947-1954).

Elle devient le centre névralgique du pouvoir sous la Ve République, avec l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle en 1958, qui fait de l’institution présidentielle le principal arbitre de la vie politique française.

Aménagement architectural
Le palais de l’Élysée et son parc sont situés au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré à son intersection avec l’avenue de Marigny. Le palais possède deux entrées principales : l’entrée principale se situe rue du Faubourg-Saint-Honoré, l’autre, la Grille du Coq, se trouve au fond du parc. La grande entrée mène à la cour principale, et de là au palais et au vestibule principal. Celui-ci est divisé en un corps de logis (l’ancien hôtel d’Évreux à l’origine) de trois niveaux (dont les combles) flanqué de deux ailes (Est et Ouest), respectivement de deux et un seul niveau, s’enfonçant dans le parc, et dépendances entourant la cour d’honneur.

Une porte monumentale à quatre colonnes d’ordre ionique, flanquée de murs surmontés d’une balustrade, s’ouvre sur une grande cour arrondie. La majestueuse cour d’apparat confère une certaine grandeur à la maison. La résidence principale est construite dans le style néo-classique français. Un vestibule d’entrée est aligné avec la cour d’honneur et les jardins.

Il y a un long bâtiment central, un appartement d’État divisé au milieu par un grand salon qui s’ouvre sur le jardin. Ce bâtiment comporte également une partie centrale de trois étages, et deux ailes de plain-pied : l’Appartement des Bains à droite, et le Petit Appartement (appartements privatifs) à gauche. Le jardin à la française présente une allée centrale alignée avec le corps de logis central, des parterres fleuris à motifs et des allées de marronniers bordées de haies.

Bâtiment principal
Le corps de bâtiment (ou bâtiment principal) est encore appelé « hôtel d’Évreux ».

Rez-de-chaussée
Le rez-de-chaussée du bâtiment principal a une fonction purement officielle, abritant des salles d’apparat utilisées pour des réceptions et des réunions avec des invités étrangers ou pour la réunion du Conseil des ministres.

Vestibule d’honneur
Entrée du palais de l’Élysée visible depuis la cour, le vestibule d’honneur est un lieu familier aux Français. Dans son décor sobre, un élément se distingue : une sculpture monumentale en marbre blanc intitulée Hommage à la Révolution de 1789, commandée par le président François Mitterrand en 1984 à l’artiste Arman. Installée ici à l’occasion du bicentenaire de la révolution, elle rappelle son rôle fondateur pour le système politique français.

Le vestibule principal, pavé de marbre blanc de Carrare et rouge royal belge, est orné de pilastres doriques. Le président François Mitterrand y installa une sculpture d’Arman en 1984, nommée À la République française et composée de 200 drapeaux de marbre blanc aux mâts de bronze doré ; Le président Vincent Auriol installera des candélabres à seize feux bronzés réalisés par Phierre-Philippe Thomire pour la Manufacture Royale de Montcenis. Elle est éclairée par un lustre en bronze doré à 30 lumières.

C’est dans ce vestibule surplombant la cour d’honneur que le Président de la République reçoit invités de marque et chefs d’Etat étrangers. L’accès à la cour d’honneur se fait par d’immenses baies vitrées, voulues par Michelle Auriol (autrefois, il y avait une verrière à la place).

Escalier Murat
L’escalier Murat a été construit, comme son nom l’indique par Joachim Murat, en 1806, aucun escalier d’apparat n’existant à l’époque pour monter à l’étage. Construite par les architectes Barthélémy Vignon et Jean-Thomas Thibault, elle s’enfonce dans le mur est du vestibule d’honneur et débouche sur l’antichambre du bureau du président de la République.

Les rampes sont ornées de palmes en bois doré, symboles de la victoire, et sur le palier se dresse une statue de Rodin, La Défense, réalisée en 1879 et symbolisant la résistance française lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Sur les murs de l’escalier se trouve été accroché depuis 1811 une toile, L’Europe, de François Dubois.

Salon Cléopâtre
Le salon Cléopâtre est l’ancienne loge de Madame de Pompadour, puis de la Duchesse de Bourbon et de Napoléon Ier ; il fut ensuite aménagé en bureau pour Napoléon III. Il doit son nom à une tapisserie représentant la rencontre d’Antoine et Cléopâtre, d’après un dessin de Charles Natoire, dépeint le coup de foudre entre l’empereur romain et la reine égyptienne.

Situé à l’angle nord-est du corps de logis, il n’est plus aujourd’hui qu’un lieu de passage entre les différentes salles d’apparat du palais. L’essentiel de son décor, datant de l’époque où c’était la « chambre verte » de Nicolas Beaujon, a été entièrement rénové en 1992. Il doit son nom à la tapisserie des Gobelins sur le mur ouest représentant La rencontre entre Antoine et Cléopâtre Tarse. Il a été réalisé par l’atelier d’Audran entre 1759 et 1761 d’après un carton peint en 1756 par Charles-Joseph Natoire (actuellement exposé au musée des Beaux-Arts de Nîmes) et commandé en 1740 par Philibert Orry, directeur des Bâtiments du Roi, fait partie d’une série de sept compositions illustrant la Vie d’Antoine.

Au sol se trouve un tapis tissé en 2005 par la Manufacture Nationale de la Savonnerie à partir d’un carton original réalisé sous le règne de Louis XVI et reprenant la composition de celui qui décorait à l’origine la chambre à la fin du XVIIIe siècle. La salle est également ornée d’un portrait de l’archiduchesse Marie-Christine d’Autriche (sœur aînée de la reine Marie-Antoinette), peint au pastel en 1767 par un peintre anonyme. Comme le Salon des portraits, ce salon sera entièrement restauré à l’automne 2019.

Salon du portrait
Salon des muses de Nicolas Beaujon, salon de musique de Madame de Pompadour puis cabinet de travail de Napoléon Ier, Napoléon III décide de dédier la salle aux souverains les plus importants de l’époque, tous représentés par un portrait en médaillon (remplaçant ainsi ceux du famille initialement installée par Murat) : le pape Pie IX, empereur d’Autriche François-Joseph Ier, reine de Grande-Bretagne et d’Irlande Victoria, roi d’Italie Victor-Emmanuel II, le tsar de Russie Nicolas Ier, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, la reine d’Espagne Isabelle II et le roi de Wurtemberg Guillaume Ier. La salle a conservé ses boiseries blanches et or ornées de dragons réalisées entre 1720 et 1721 pour le comte d’Évreux.

Le salon, situé à l’angle sud-est du corps de logis et donnant sur le jardin du palais, a accueilli le Conseil des ministres sous la IIe et la IIIe républiques avant de devenir entre 1947 et 2007 une petite salle à manger permettant l’accueil d’une dizaine de convives et enfin, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un bureau d’été pour le chef de l’Etat. En conséquence, un mobilier moderne commandé par l’État aux architectes Chaix et Morel en 1997 a été installé, se fondant ainsi dans le décor général datant des XVIIIe et XIXe siècles. des siècles. A cette occasion, y a également été installé le tapis dit « Polylobes » (500 x 375 cm), tissé en 1999 par la Manufacture de la Savonnerie d’après un dessin du décorateur d’inspiration néoclassique Emilio Terry. Son successeur, François Hollande,

Salon Pompadour
Ancienne salle de parade des différents propriétaires aux XVIIe et XVIIIe siècles, du comte d’Évreux à Napoléon Ier, elle fut notamment modifiée par Madame de Pompadour qui transforma la grande alcôve rectangulaire d’origine encadrant l’ancien lit en une alcôve en plein cintre. -circulaire. A cette occasion, elle installe également une paire d’appliques Duplessis en bronze doré et porcelaine, réalisée en 1756 à la Manufacture de Sèvres, conservée au Louvre depuis 1985. Réduite sous Muratto à une simple niche pour permettre l’édification du grand escalier, c’est de cette alcôve, dont il ne reste que les colonnes et les pilastres, que la salle a pris son nom de « Salon de l’Hémicycle ».

Un médaillon représentant la marquise réalisé par François-Hubert Drouais en 1743 est situé entre les fenêtres donnant sur le parc, témoignant également des modifications apportées par Madame de Pompadour.

Au mur est accrochée une tapisserie du XVIIe siècle réalisée à Amiens d’après un carton de Simon Vouet. Ellie dépeint un passage de l’Ancien Testament, où Élie est emmené au ciel sur un char de feu devant Élisée. Le tapis qui orne la chambre, commandé par le roi Louis XV pour le château de Compiègne, a été réalisé par la Manufacture de la Savonnerie. Le mobilier est entièrement d’époque Louis XV et Louis XVI. Il comprend une commode en marqueterie de bois de violette réalisée par Pierre Migeon, sur laquelle est posé un buste en marbre blanc de la reine Marie-Antoinette attribué à Jean-Baptiste Pigalle (1759) ainsi qu’un canapé et des fauteuils à dossiers violonés et pieds galbés recouverts en damas bleu et or à décor de fruits exotiques. Les dessus-de-porte, peints sous Napoléon III par Charles Chaplin, représentent quatre déesses romaines, Diane, Vénus,

Après avoir servi éphémèrement comme l’un des lieux de réunion du Conseil des ministres sous la IVe République, le salon Pompadour est utilisé par le Président pour accorder des audiences à des invités de marque et plus rarement des dîners, comme celui de François Mitterrand. avec les chefs d’État européens, après la chute du mur de Berlin, le 18 novembre 1989.

Salon des Ambassadeurs
Ancienne grande salle de réception de Joachim Murat puis Napoléon III située dans le prolongement du vestibule d’honneur et donnant sur le jardin, le président Mac Mahon a introduit la tradition pour le chef de l’Etat d’y recevoir des lettres de créance. ambassadeurs étrangers nommés en France, d’où son nom. La tradition du Président de la République recevant les ambassadeurs dans ce salon dans sa veste s’est poursuivie jusqu’à Georges Pompidou. Il peut également servir de cadre à certaines réceptions officielles, et accueilli certaines réunions du Conseil des ministres sous la IVème République. Elle a également été le théâtre de plusieurs cérémonies d’investiture du Président de la République. Depuis 2014 et la formation du premier gouvernement de Manuel Valls, le Conseil des ministres se tient dans cette salle.

Son décor, d’inspiration militaire, est celui d’origine, tel que réalisé pour le comte d’Évreux par Michel Lange d’après Jules Hardouin-Mansart. Les miroirs et surportes ont été ajoutés en 1773 par Étienne-Louis Boullée pour Nicolas Beaujon. Le mobilier de la salle comprend plusieurs pièces remarquables : une statuette équestre en bronze de l’empereur romain Marc Aurèle d’après celle du Capitole à Rome ainsi qu’une pendule en bronze ciselé et doré reprenant le thème mythologique de la chute de Phaéton. Cette pendule, due à Romain, a la particularité d’indiquer les mois, les lunaisons et la position des signes du Zodiaque à partir de son cadran 24 heures, peint par Dubuisson et représentant un ciel étoilé.

Le mobilier est essentiellement composé de sièges tapissés de lampas bleu et crème au motif des quatre parties du monde, en référence à la fonction diplomatique de la pièce. Elles sont estampillées Georges Jacob à l’exception de deux verrières réalisées par Jean-Baptiste Boulard. Le tapis, également tissé par la Manufacture de la Savonnerie à partir de 1994, a été installé sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Au cours de l’été 2011, d’importants travaux ont été entrepris dans le salon des ambassadeurs. Suite à cette restauration, le mobilier reste inchangé, à l’exception des rideaux bleus. Celles-ci, placées sous la présidence de Jacques Chirac, avaient remplacé les rideaux crème installés lors du séjour de François Mitterrand.

Salon des aides de camp
Utilisé pour quelques déjeuners et dîners officiels lorsque le nombre de convives n’excède pas 23 convives, le Salon des aides de camp abrite un tapis rescapé du Palais des Tuileries (qui se trouvait dans la salle du trône de Napoléon Ier, d’où la présence du tapis impérial abeilles aux quatre coins, tandis que l’aigle figurant dans le médaillon a été remplacé à la Restauration par la fleur de lys et le chiffre de Louis XVIII). Ce salon reçoit son nom sous le Premier Empire en hommage aux aides de camp de Napoléon tels que Claude-François de Murat, le marquis de Caulaincourt ou le général Jean-Andoche Junot.

La cheminée de la pièce est une copie de celle située au château de Versailles, dans la chambre du roi Louis XIV. Sur la cheminée se trouve une horloge à cadran tournant appelée l’horloge du bélier en raison de son décor représentant une tête de bélier et une grappe de raisin. Il ornait le bureau présidentiel durant le mandat de Valéry Giscard d’Estaing.

L’ensemble du décor a conservé son aspect d’origine, datant du Comte d’Évreux. Cette pièce attenante donne sur le jardin au sud, le Salon des Ambassadeurs à l’est et le Salon Murat à l’ouest. Encadrées de boiseries, les peintures, réalisées par Charles Landelle pour l’Empereur Napoléon III, représentent des allégories des quatre éléments, la paix et la discorde.

Salon Murat
A l’origine une grande salle de réception de Joachim Murat formée d’une petite chapelle et d’une salle à manger de Nicolas Beaujon à l’extrémité ouest du corps de logis. Entièrement remaniée en 1807 à l’arrivée des Murat, cette salle a été conçue comme la principale salle de réception du palais. Son vaste espace, formé par la réunion de deux salles, était alors orné d’un prestigieux décor militaire, suivant la vogue de l’Empire, composé de cinq tableaux. Trois d’entre eux sont toujours là.

le salon est orné de deux toiles de Carle Vernet en l’honneur du beau-frère de Napoléon Ier et représentant respectivement le château de Benrath (situé sur les bords du Rhin près de Düsseldorf, résidence officielle de Murat en tant que Grand-Duc de Berg et Clèves en 1806) et Murat et sa cavalerie traversant le Tibre, lors de la campagne d’Italie. La vue de Rome a été réalisée par Vernet et Joseph Bidault tandis que celle de Benrath l’a été par Vernet Alexandre Dunouy.

Le décor comprend également un tableau de Dunouy représentant la colonne Trajane (qui servit de modèle à la colonne Vendôme édifiée en l’honneur des victoires des armées napoléoniennes) placé entre les deux fenêtres donnant sur le parc. La chambre mesure environ 100 m2, dimensions identiques depuis la transformation effectuée par Murat.

La pièce est également meublée, côté cour, d’une console à colonnes en porcelaine imitant le lapis-lazuli. Réalisé d’après des dessins d’Alexandre-Évariste Fragonard, il fut commandé en 1821 par le roi Louis XVIII à la manufacture de Sèvres pour son château de Saint-Cloud. Elle supporte une pendule aux décors en porcelaine de Sèvres représentant les principales horloges parisiennes. Réalisé par Robin entre 1841 et 1842 pour le roi Louis-Philippe et décoré par Jean-Charles Develly, il fut installé à l’Élysée à la fin du XIXe siècle. Y sont représentés l’horloge du Palais de la Cité, le cadran solaire du Louvre ainsi que l’horloge de l’Hôtel de Ville.

Le 10 décembre 1848, le Salon Murat sert de bureau de vote pour l’élection présidentielle. Sous le Second Empire, elle perd sa vocation de salle de réception au profit d’une salle de bal construite dans son prolongement, et sert surtout à la présentation des invités au couple impérial et présidentiel (fonction qu’elle occupe encore aujourd’hui lors de l’organisation de grands dîners d’État dans la salle des fêtes voisine).

Sous la IVe République, c’était l’un des lieux de réunion du Conseil des ministres avec le Salon des Ambassadeurs et celui de l’Hémicycle (actuel salon Pompadour), puis la seule salle du palais consacrée à cette tâche depuis Georges Pompidou. en 1969, chaque mercredi matin, le président de la République face au Premier ministre, les ministres, le secrétaire général de l’Elysée et le secrétaire général du gouvernement se réunissent pour gérer les affaires de l’Etat.

La table du Conseil occupe pratiquement toute la longueur de la salle, sur laquelle est posée en son centre, entre le chef de l’Etat et le chef du gouvernement, une horloge portative dite « de voyage », en cuivre jaune, en forme de coffre-fort, donc les deux peuvent lire l’heure en même temps. Le conseil débute généralement à 10 heures, une fois que le président a été annoncé à haute voix par un huissier (« Monsieur le Président de la République ! »). Chaque ministre a à sa place un sous-main et une carte nominative. En 1963, le chancelier de la RFA Konrad Adenauer et Charles de Gaulle y signèrent le traité de l’Élysée. Ayant retrouvé sa vocation de salle de réception, ce salon présente depuis 2017 un tapis moderne de l’artiste Sylvie Fajfrowska.

Salle des Tapisseries
Ce salon, situé entre le vestibule principal et le salon Murat, tire son nom des trois tapisseries des XVIIe et XVIIIe siècles, installées là par le président Félix Faure et racontant l’histoire du général romain Scipion l’Africain, qui vainquit le carthaginois Hannibal Barca dans la seconde guerre punique. Ses boiseries, qui constituent l’essentiel de la décoration murale du salon, ont été rénovées en 1991 afin de mieux mettre en valeur ces tentures et ont été recouvertes à cette occasion d’une chaude patine à base de bronze. Le tapis d’Aubusson en point Savonnerie et le lustre 36 lumières en bronze doré et cristal de Bohême sont tous deux d’époque Restauration.

Aujourd’hui, cette salle de réception et de passage ne contient plus de tapisseries. Souvent remodelé, cet espace de transition conserve sa vocation première mais a été entièrement restauré durant l’été 2018 et abrite désormais des peintures de Simon Hantaï issues des collections du Centre Pompidou.

Il sert avant tout de lieu d’accueil et de passage pour les convives des dîners d’Etat tenus à la salle des fêtes qui y attendent d’être présentés au couple présidentiel dans le salon Murat, mais aussi de salle d’attente pour les visiteurs reçus en audience dans l’une des autres salles d’apparat du rez-de-chaussée. Les ministres le traversent pour se rendre au Conseil des ministres chaque mercredi matin.

Premier étage
L’accès au premier étage se fait par plusieurs escaliers, essentiellement le grand escalier Murat du vestibule d’honneur menant aux deux antichambres qui desservent les bureaux du Président de la République et de ses principaux collaborateurs, aménagés dans les anciens appartements de l’Impératrice Eugénie de Montijo qui servit entièrement d’appartements présidentiels privés sous la Troisième République avant d’être affecté, sous le nom d' »appartements royaux » sous la IVe, à des États étrangers invités de la République.

Deux antichambres
Lieux de passage obligé avant d’accéder au Salon Vert (lieu de rencontre) et de ce lieu au Salon Doré (bureau officiel du Président de la République), ces deux salles se prolongent par le grand escalier Murat. Ils sont situés à l’emplacement des logements privés des présidents de la Troisième République, devenus, sous la IVe République, des « appartements royaux » destinés à accueillir les chefs d’État étrangers en visite officielle.

Dans le premier se trouvent une sculpture de samouraï offerte au président Jacques Chirac ainsi qu’une galerie de portraits de présidents de la Ve République aujourd’hui décédés : celui de Charles de Gaulle est de Roger Chapelain-Midy et ceux de Georges Pompidou et François Mitterrand de Hucleux. Depuis 1989, il y a aussi l’œuvre Lugdus d’Isabelle Waldberg, du Fonds National d’Art Contemporain. Après son installation à l’Élysée, Emmanuel Macron a également ajouté quelques meubles modernes : un tapis de Christian Bonnefoi ainsi qu’un canapé et deux fauteuils d’Éric Jourdan pour la marque Cinna.

La seconde est ornée d’un bureau de style Empire en acajou et bronze, de sièges en bois doré à passementerie bleue et d’accoudoirs en forme de bustes ailés et décorés de lyres et de têtes de Minerve. Aux murs sont exposées deux tapisseries des Gobelins représentant une scène de Don Quichotte. Elles font partie des trois tapisseries de la « tapisserie de l’histoire de Don Quichotte » d’après Charles Coypel commandée en 1749 par Louis XV pour le Château de Marly, la troisième étant accrochée dans le bureau présidentiel.

Bureau du chef de cabinet
Ce petit bureau d’angle, situé au nord-ouest de l’étage, se trouve juste après la seconde antichambre.

Ancienne salle à manger ou coin salon
Salle à manger privée des Présidents de la République jusqu’en 1958, à l’angle sud-ouest de l’étage, Charles de Gaulle y tenait les réunions du Conseil des ministres avant que ceux-ci ne déménagent, et ce, jusqu’à aujourd’hui, dans le salon Murat du rez-de-chaussée de la présidence de Georges Pompidou. Quatre fenêtres donnent sur le parc d’une part, l’avenue de Marigny et le toit de la salle des fêtes d’autre part.

En 2007, le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant décide d’en faire son bureau. Ses successeurs firent de même et la chambre fut alors occupée par Jean-Pierre Jouyet.

Salon vert
Conçue comme la salle à manger de l’Impératrice Eugénie, la décoration de la pièce est due à la collaboration du peintre Jean-Louis Godon et du sculpteur Ovide Savreux, engagé par Napoléon III pour décorer le premier étage du palais. La chambre tire son nom de la couleur verte des boiseries.

C’est dans ce salon que Gaston Doumergue épouse civilement Jeanne Graves le 1er juin 1931, douze jours avant la fin de son septennat, lors d’une cérémonie présidée par le maire du 8e arrondissement de Paris, Gaston Drucker. Bureau des aides de camp sous Charles de Gaulle, attenant au sien, et passage obligé pour accéder à la salle Doré depuis la deuxième antichambre, un appareil permettait éventuellement d’enregistrer les conversations téléphoniques du président avec les chefs d’État étrangers . Devenue ensuite une salle de réunion, elle fut confiée par François Mitterrand à son conseiller spécial Jacques Attali. Jacques Chirac en fait un lieu de rencontre où il prépare notamment ses voyages à l’étranger et ses discours.

Pendant le mandat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, il servait aux réunions de travail quotidiennes des principaux collaborateurs du chef de l’État, et plus généralement à toute réunion en présence de ce dernier. Le Conseil de défense et les Conseils restreints des ministres s’y réunissent également. Une table ovale, recouverte d’un tapis vert et de sous-mains fauves, y est installée en permanence. Une table aux griffons est également présente ; c’est le bureau de René Coty. L’horloge placée sur la cheminée de ce salon représente la déesse romaine Minerve, déesse de la guerre et de la sagesse.

Le 2 février 2008, pour la deuxième fois, le Salon Vert accueille en ses murs le mariage d’un Président de la République en exercice : Nicolas Sarkozy y épouse la chanteuse Carla Bruni lors d’une cérémonie civile présidée par le maire du 8e arrondissement de Paris, François Lebel. Seuls quelques invités ont été conviés au mariage présidentiel.

Salon doré
Dotée d’un rôle central, tant par sa situation au cœur de l’Elysée que par sa fonction, la chambre dorée accueille le bureau du Président de la République.

A l’origine grand salon de Madame de Pompadour, grande pièce située au centre de l’édifice avec vue sur le parc, le Salon Doré a été décoré en 1861 par Ovide Savreux (sculpture) et Jean-Louis Godon (peintures) pour l’Impératrice Eugénie qui l’utilise comme chambre. Elle est notamment ornée de tapisseries des Gobelins, notamment celle des Muses et d’un lustre Second Empire à 56 lumières en bronze doré et cristaux de roche.

Les dessus-de-portes représentent un N et un E entrelacés, monogramme de Napoléon III et de son épouse, l’Impératrice Eugénie. A cette occasion, un lit à baldaquin recouvert de damas vert de la maison lyonnaise Mathevon et Bouvard, réalisé en 1867 dans le style Louis XVI, est installé dans la chambre. Le toit du lit est recouvert du monogramme « E » porté par deux angelots, comme ceux que l’on retrouve au-dessus de la porte de la chambre. Longue de 4 mètres, elle est sortie du palais après le Second Empire et est actuellement conservée au Château de Compiègne.

Charles de Gaulle, une fois devenu président de la République, choisit cette vaste pièce pour en faire son bureau et y fit installer des meubles dont le bureau Louis XV en bois de violette, chef-d’œuvre réalisé au XVIIIe siècle, tapis Louis XIV de la Manufacture de la Savonnerie avec pour thème principal « Amour Triomphant » réalisé d’après des dessins de Charles Le Brun pour orner la Grande Galerie du Louvre. Le bureau de Cressent était entré dans le mobilier du palais en 1885 à la demande du président Félix Faure qui l’avait placé dans son bureau au rez-de-chaussée de l’aile est (dans l’actuelle bibliothèque).

Le mobilier subit une première transformation entre 1988 et 1995 sous l’impulsion de François Mitterrand : il confie cette tâche en décembre 1983 au décorateur Pierre Paulin, qui avait déjà transformé trois pièces du rez-de-chaussée de l’aile. Est, dans les appartements privés, pour Georges Pompidou en 1971-1972. L’ensemble alors réalisé comprend 21 meubles à dominante bleue avec bordure en aluminium rouge : un bureau plat et sa console technique, une table basse, un salon avec six fauteuils et un canapé, une chaise de travail, quatre fauteuils visiteurs, trois guéridons, un meuble bas d’environ trois mètres de long, un chevalet et un meuble de télévision.

Avant son départ de la présidence en 1995, François Mitterrand remet en place le mobilier d’origine et fait don du service Paulin au Mobilier national.

Related Post

Dès son arrivée à l’Élysée en 2007, Nicolas Sarkozy a installé dans son bureau un fauteuil canné de style Louis XVI datant du XIXe siècle, provenant du ministère des Affaires étrangères, que son successeur François Hollande a conservé.

Valéry Giscard d’Estaing et Emmanuel Macron n’ont pas fait du salon leur bureau quotidien. Ils lui ont préféré le Salon d’Angle, dévolu le plus souvent au chef de cabinet. La salle Doré sert cependant de « bureau d’apparat » pour la photographie officielle du chef de l’État en 2017.

Ancienne « Chambre du Roi »
Ancienne salle des Chefs d’Etat accueillant la Présidence de la République jusqu’en 1958, elle a été aménagée en 1949 par le décorateur André Arbus. Il a traditionnellement servi de bureau au secrétaire général de l’Élysée depuis lors, jusqu’en 2007, date à laquelle Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée a décidé de déménager au Salon d’Angle. La salle abrite actuellement le secrétariat du président de la République.

Ancienne « Chambre de la Reine »
Bureau situé à l’angle sud-est de l’étage, il est affecté depuis 1958 au directeur de cabinet du président, à l’exception de 1974 à 1981 où Valéry Giscard d’Estaing l’occupe lui-même, et entre 2007 et 2012, où il était confié au conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino.

Cette pièce a ensuite servi de bureau à Aquilino Morelle, conseiller politique de François Hollande, de 2012 à avril 2014. par l’ébéniste de la Couronne Jean-Henri Riesener. Emmanuel Macron décide à son tour de faire de l’ancienne chambre son bureau présidentiel et redécore la chambre. Il y installe un bureau en béton, réalisé par Francesco Passaniti pour le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres et qui a été prêté par le Mobilier national au président Jacques Chirac après son départ de l’Élysée en 2007 avant de revenir dans les collections nationales en 2015.

Une grande table en marbre Knoll, des chaises créées par le designer français Patrick Jouin en 2004, un tapis de la Savonnerie de Claude Lévêque intitulé Soleil noir et représentant des losanges tissés entre 2005 et 2007, une tapisserie intitulée Lavande du peintre belge Pierre Alechinsky (tissée par le manufacture de Beauvais en laine, coton et soie, elle mesure 2,94 m sur 2,99 m) et une Marianne du street artiste américain Shepard Fairey.

Salle de bain Eugénie
A l’origine salle de bains privative de l’impératrice Eugénie de Montijo, cette chambre n’a pas perdu son décor d’origine Second Empire (notamment ses nombreux miroirs) et sa baignoire a simplement été recouverte d’une banquette. Inspiré d’une salle de bain du château de Fontainebleau, ce décor a été créé en 1861 par Charles Chaplin, qui a peint des peintures de glace sur les panneaux muraux et les dessus de porte sur le thème du bain, des fleurs, des fruits ou du patinage. Son collaborateur, le peintre Jean-Louis Godon y réalisa la peinture décorative. Très amoureux de sa femme,. Transformé en boudoir servant, depuis Charles de Gaulle, d’antichambre aux appartements privés, il a été attribué en 2007 à Catherine Pgard, conseillère du président de la République chargée du « pôle politique ». A l’angle nord-est de l’étage,

Grenier
Les greniers ont d’abord été aménagés en appartements privés pour le roi de Rome à la fin du Premier Empire. Elles sont restaurées et retravaillées par l’architecte d’intérieur Alberto Pinto à la demande de Bernadette Chirac pour en faire un espace privatif de 130 m 2 servant de nouvel espace de vie (remplaçant le premier étage de l’aile Est) pour le bureau présidentiel du couple, également ponctuellement occupé par leur fille Claude Chirac et son fils Martin. Nicolas Sarkozy a également repris à son compte, celui de ses épouses Cécilia puis Carla Bruni-Sarkozy, et de son fils cadet Louis, les « appartements du roi de Rome » lorsqu’il séjournait au palais (généralement le week-end). En 2012, le bureau du chef de cabinet a été installé dans les combles.

aile est
L’aile Est du palais, en forme de L et encadrant le petit jardin à la française ou Jardin Privé du Président, est traditionnellement consacrée aux appartements privés du couple présidentiel, avec au rez-de-chaussée des pièces essentiellement de réception ou semi-fonctionnelles. -officiel, et à l’étage les locaux utilisés pour la résidence du couple présidentiel à proprement parler.

Rez-de-chaussée

Chapelle
Partant du « Salon Cléopâtre », au nord surplombant la cour d’honneur, se trouve la chapelle. Celui-ci fut aménagé sous Napoléon III par l’architecte Lacroix. Elle fut décorée en 1864 par le peintre Sébastien-Melchior Cornu dans le style néo-byzantin pour une estimation de 20 000 francs. Ce dernier y fit réaliser un médaillon représentant la tête du Christ, placé au-dessus de l’autel, deux figures d’anges portant les sacrements (l’un tenant une hostie, l’autre un calice) servant de dessus-de-porte. ainsi que douze personnages en pied représentant les principaux fondateurs du christianisme en Gaule puis en France (dont Saint Martin de Tours, Saint Pothin, Saint Symphorien, Sainte Geneviève, Saint Louis, Saint Denis, Saint Rémy, Sainte Blandine et Saint Charlemagne) placés en fond de niche.

Cette chapelle a été remaniée en 1950 à la demande du président Vincent Auriol afin de libérer de nouveaux espaces pour des bureaux. Beaucoup plus petit par la taille que celui réalisé en 1860 (il ne mesure que 15 m2), les oeuvres de Cornu y ont ensuite été enlevées pour être transférées au musée du Louvre. La salle est éclairée par une fenêtre donnant sur la cour d’honneur du palais.

En 1959, le général de Gaulle le fait meubler à ses frais d’un autel, cinq chaises, cinq genoux, une armoire, un tableau de Pierre Peress représentant la tête du Christ, un tableau de Notre-Dame du Tchad, une Vierge de La Salettein bois ainsi qu’une plaque de bronze représentant la Vierge noire de Czestochowa offerte par les évêques polonais lors de la visite de De Gaulle dans leur pays. Après son départ de l’Élysée en 1969, il récupère ce meuble qui lui appartenait et l’offre à son neveu, l’abbé François de Gaulle. La salle a été restaurée par Bernadette Chirac en 1997, en prévision de la visite du pape Jean-Paul II, qui n’a cependant pas eu le temps de venir s’y recueillir. Depuis 2007, la salle sert de salle d’attente pour les visiteurs ayant rendez-vous avec la première dame.

Foire aux cartes
Premier salon privé de Napoléon III, cette salle est aussi appelée « salon de cartographie », car elle est ornée de trois tentures représentant une carte de la forêt de Compiègne. Il servit de bureau à une partie du personnel du Président jusqu’en 1958, puis fut intégré aux appartements privés en tant que petit salon, ou « antichambre » dans le projet de réaménagement d’appartements entrepris par le couple Pompidou à partir de 1971.

La transformation de cette salle est confiée au plasticien Yaacov Agam qui y applique les principes de l’art cinétique, notamment à travers le tapis tissé spécialement à la Manufacture de la Savonnerie à partir d’un de ses cartons et crée ce qu’on appelle le salon Agam. L’ensemble des transformations contemporaines d’Agam ainsi que des tableaux de Max Ernst et des meubles design seront ensuite envoyés par le successeur de Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, au Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou et l’œuvre retrouve son aspect d’origine. apparence.

Sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, le salon était décoré de cartes d’Afrique et du Moyen-Orient. Le meuble qui s’y trouvait lors du séjour de François Hollande est d’époque Louis XVI, réalisé par Jean-Henri Riesener et provenant de l’Hôtel de la Marine. Redécoré par Brigitte Macron avec du mobilier moderne, ce salon est composé d’un canapé et de fauteuils d’Andrée Putman, d’un tapis d’André-Pierre Arnal et d’une console de Jean-Michel Wilmotte.

Chambre Fougère
Second salon privé de Napoléon III, le salon fut utilisé jusqu’en 1954 par le chef de la maison militaire de la Présidence de la République, avant d’être utilisé comme bureau par René Coty en remplacement de la bibliothèque voisine. Il est situé en face du petit jardin à la française du palais. Depuis 2007, cette salle est utilisée comme bureau de l’épouse du Président de la République. Actuellement occupé par Madame Macron, l’aménagement de ce bureau mêle habilement œuvres classiques et contemporaines.

La tenture aux murs, dont les motifs de fougères ont donné son nom au salon, est une réédition d’un lampas réalisé par le soyeux Lyonnais Camille Pernon en 1785 pour la chambre du roi Louis XVI à Compiègne. Le salon est meublé de pièces contemporaines, dont le bureau, conçu par Matali Crasset. Ce bureau illustre les deux mouvements de la pensée : sa partie centrale en cuir, raffinée, est dédiée à la concentration et à la réflexion. Les compartiments latéraux en bois, qui accueillent outils informatiques et dossiers, servent à la mise en forme et à la mise en pratique concrète des idées.

En 1971, il fut, sous le nom de « salon des Tableaux », confié par le couple Pompidou pour être entièrement redécoré par le décorateur Pierre Paulin. Comme son nom l’indique, il doit avant tout servir à exposer des toiles d’art moderne et contemporain spécialement choisies par Georges et Claude Pompidou : un Robert Delaunay entouré de deux Kupkas provenant du Musée National d’Art Moderne, posés au mur par l’arrière et éclairée par des spots intégrés au plafond. Les autres murs sont tendus de pièces de tissu décorées de planches d’Henri Matisse, Roger de La Fresnaye et Albert Marquet.

Là encore, l’arrivée de Valéry Giscard d’Estaing à l’Élysée en 1974 met fin à cette transformation : le décor est démonté et envoyé au château de Pierrefonds. Les toiles abstraites sont plutôt remplacées par des œuvres impressionnistes, symbolistes ou décoratives, les Giscard d’Estaing retenant notamment un Picasso de la période rose, une aquarelle de Gustav Klimt ou un Caillebotte. Aujourd’hui, appelé aussi « salon des Fougères » en raison de ses tentures fleuries, il abrite trois tableaux d’Hubert Robert (peintre du XVIIIe siècle) qui ornaient autrefois la chambre de François Mitterrand. C’est la vue d’un parc. Le jet d’eau, Intérieur du parc romain et Paysage. La Cascade, est arrivé au palais en 1979, 1993 et ​​1998 respectivement.

Depuis 2007, la chambre est le principal espace de travail de la Première Dame de France. Cécilia Sarkozy l’a occupée brièvement, jusqu’à son divorce. La nouvelle épouse de Nicolas Sarkozy, Carla Bruni, l’a utilisée à son tour, avant d’être imitée par Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande, à partir de 2012. Lorsque ce dernier s’est séparé deux ans plus tard, la pièce servait occasionnellement de salle à manger.

Après l’installation de son mari à la présidence de la République en 2017, Brigitte Macron remet la tradition au goût du jour et fait du salon son bureau.Amoureuse d’art contemporain, la nouvelle première dame fait découvrir à la palais. La pièce est ainsi meublée d’un bureau et d’une chaise de Matali Crasset tandis que, sur la cheminée, deux lampes de Coralie Beauchamp remplacent une horloge en bronze doré.

Bibliothèque
Appelée aussi « l’ancienne chambre Beaujon » pour avoir été la chambre (d’où la forme en hémicycle héritée de l’ancienne alcôve) de Nicolas Beaujon puis de la Duchesse de Bourbon, Caroline Murat, Napoléon Ier, le Duc de Berry et enfin Napoléon III. A peine installé à l’Élysée comme prince-président, ce dernier fit réaliser le tableau Venise, vue du Grand Canal et de la Salute, peint en 1849 par le peintre Jules-Romain Joyant (actuellement conservé au musée Paul Dini, à Villefranche- sur-Saône). Devenu Empereur et ayant quitté le palais de l’Élysée pour celui des Tuileries, il fait transformer la salle en bibliothèque en 1860 et y installe la bibliothèque de sa mère, la reine Hortense.

Félix Faure, qui fit enlever la bibliothèque semi-circulaire Second Empire pour la remplacer par une tenture Louis XIV (les Quatre Éléments, modification rapidement annulée par ses successeurs) et remplaça les sièges en damas rouge par des sièges tapissés de la tapisserie de Beauvais du Château de Compiègne, y décède le 18 février 1899 des suites d’un accident vasculaire cérébral.

En 1971, à l’instar du salon-salle à manger Bleu voisin, le changement de décor est confié à Pierre Paulin afin d’en faire le fumoir des appartements privés modernisés voulus par le couple Pompidou. Le mobilier ainsi conçu comprend des sièges en demi-lune épousant la forme de l’hémicycle de l’emplacement de la bibliothèque, quatre poufs à dossier placés au centre de la pièce ainsi qu’une réserve de sept fauteuils (le tout recouvert de toile grège reprenant la couleur des murs de la structure à nervures croisées, avec des bases également recouvertes de chamois clair « Nextel »).

Une table basse centrale en forme de grande fleur aux pétales d’Altuglas blanc opalescent entourant un coeur lumineux et surmontée d’un plateau circulaire en verre fumé, une bibliothèque (installée entre le fumoir et le couloir) de 19 cases, en verre transparent Altulor teinté en marron, monté en quinconce sur un socle, un meuble pour sonorisation et lampadaires mobiles placés du côté des fenêtres et renforçant l’éclairage obtenu par des appliques, à lumière directe ou indirecte et à intensité variable, encastrées dans le demi-cercle structure. Et, comme pour le « salon des tableaux », le fumoir Paulin est démonté en 1974 par Valéry Giscard d’Estaing, qui rend à la bibliothèque sa fonction et son décor datant de Napoléon III, et l’envoie au château de Pierrefonds. A partir de 1995,

Quatre des huit présidents de la Ve République ont été photographiés dans cette salle, devant la bibliothèque : Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Nicolas Sarkozy debout, François Mitterrand assis feuilletant un exemplaire des Essais de Montaigne.

Salle à manger Paulin
A l’emplacement de l’ancienne chambre occupée par Napoléon III, donnant sur l’angle nord-est des jardins privés, la salle à manger est le seul témoignage subsistant des aménagements modernes du palais – réalisés en 1971 et 1972 par Pierre Paulin, qui lui donna son nom, pour le président Georges Pompidou et son épouse Claude.

En 1972, soutenu par son épouse Claude, le président Georges Pompidou commande au décorateur Pierre Paulin un décor installé dans une structure murale autoportante afin d’être totalement réversible. Le salon est alors conçu comme une œuvre d’art totale, où le mobilier répond aux murs et au plafond, et qui utilise les nouveaux matériaux de l’époque.

La structure murale démontable est composée de 22 éléments en polyester moulé réunis par des nervures pour former une véritable nef ornée d’un lustre monumental de 9 000 tiges et perles de verre suspendues à une grille sous un « plafond réfléchissant en aluminium anodisé rose tyrien ».

Le mobilier comprend principalement deux tables rondes de 12 couverts chacune avec un large plateau en verre fumé et dont le piètement est composé de 4 éléments s’évasant vers le bas et au sommet en quadrilobe, celui des 24 chaises étant trilobé et le tout recouvert de « Nextel « . A cela s’ajoutent deux buffets avec 4 plateaux circulaires superposés ainsi que 20 fauteuils et 6 chaises supplémentaires. Le mobilier comprend également la sculpture « Les Autruches » de François-Xavier Lalanne, première œuvre en biscuit de porcelaine issue de la collaboration entre le sculpteur et la manufacture de Sèvres en 1964. Les ailes des autruches cachent des rafraîchisseurs destinés à accueillir des bouteilles.

Salle de bain Ancien Empire
Situé au rez-de-chaussée et donnant sur la rue de l’Élysée, il a été attribué à Anne-Aymone Giscard d’Estaing et sert depuis de bureau aux épouses des présidents de la République française pour leurs fonctions officielles.

L’épouse du président Giscard d’Estaing y fit installer des toiles abricot pour recouvrir les murs, une simple table Directoire en acajou recouverte d’un service de correspondance et d’une lampe Empire et placée devant la cheminée en marbre, ainsi qu’un tapis gris-bleu orné d’un tapis bordeaux. Danielle Mitterrand l’a entièrement repensé sous la houlette de l’architecte d’intérieur Isabelle Hebey : les murs sont écartés (pour s’étendre pratiquement sur toute la largeur de l’aile, empiétant ainsi sur le couloir reliant auparavant la salle à manger au salon argent) et prennent de couleur gris clair, les moulures d’époque sont masquées par des vaigrages, les fenêtres sont équipées de stores blanc bleuté, est remplacée par trois tables de travail identiques en frêne décoloré,

Chambre Argent
Le Salon d’Argent termine l’aile, à son extrémité sud, donnant sur le jardin privé à l’ouest et le parc au sud. Il fut créé en 1807 pour Caroline Murat (une aquarelle de 1810 par Louis Hippolyte Lebas du personnage de ce salon) et a conservé depuis son décor d’origine, seule la couleur du textile y ayant été changée en 1813. C’est Jacob Desmalter qui créa les boiseries et les meubles dont l’argent est la couleur dominante. Les bronzes sont d’André-Antoine Ravrio. L’horloge placée sur la cheminée représente le Chariot de la Fidélité conduit par l’Amour. Habitant le palais entre 1816 et 1820, la duchesse Marie-Caroline appréciait particulièrement ce salon.

Cette salle a accueilli plusieurs événements de l’Histoire de France ou de la Présidence de la République : Napoléon Ier y dicta à son frère Lucien et signa son abdication le 22 juin 1815 (une copie de l’acte original est encore conservée dans ce boudoir), quatre quelques jours après la défaite de Waterloo ; le premier président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, y médita la mémoire de son oncle lors de sa première venue et y conçut son coup d’État en 1851, qui fit de lui Napoléon III ;

Le président Félix Faure y reçoit régulièrement sa maîtresse Marguerite Steinheil, notamment la nuit de sa mort le 16 février 1899, ce qui signifie que Charles de Gaulle voit dans cette chambre un vestige d’un « lupanar » : Félix Faure reste à ce jour le seul président décédé au palais pendant son mandat; c’est enfin la dernière chambre traversée par Charles de Gaulle le jour de sa démission de la présidence de la République et le jour de son départ définitif du palais, le 28 avril 1969, après l’échec du référendum sur la réforme de le Sénat et la régionalisation.

Faisant généralement partie des appartements privés (à l’exception de Vincent Auriol qui y installa son cabinet présidentiel), les Premières Dames Danielle Mitterrand et Bernadette Chirac ont fait du Salon d’Argent leur bureau. Ce dernier l’a finalement fait attribuer à Jérôme Monod, conseiller de Jacques Chirac, et qui est donc la dernière personne à y avoir travaillé.

Cuisine privée
Installée par Georges Pompidou à côté du Salon d’Argent à l’angle sud-est de l’aile, elle sert de cuisine d’appoint au Président de la République pour ses repas pris dans ses appartements privés, notamment dans la salle à manger. Paulin. Un escalier relie les chambres au premier étage.

Aile ouest
Dans le prolongement du salon Murat, l’aile ouest est principalement utilisée pour les grandes réceptions d’apparat.

Salon Napoléon III
L’Élysée garde les traces de ses 300 ans d’histoire, et porte en ses murs le sceau de ses habitants. Construite à l’emplacement de l’ancienne orangerie de la duchesse de Berry, commencée en 1860 sous le règne de Napoléon III par Joseph-Eugène Lacroix pour en faire la première salle de bal du palais, agrandie et transformée sous la présidence de Patrice de Mac Mahon pour en faire une grande salle à manger d’honneur.

Le salon Napoléon III conserve encore, comme son nom l’indique, des signes du Second Empire à l’instar des moulures d’aigles impériaux ornant les angles des plafonds, le monogramme « RF » entouré de branches d’olivier et de chêne n’ayant été ajouté que plus tard pour donner un aspect plus républicain toucher à la pièce. Les tapisseries rouges ont été démontées, restaurées et remplacées par une décoration du XXIe siècle.

Le décor est original, composé essentiellement de colonnes et de pilastres chargés d’or. Les trois lustres monumentaux en cristal datent de la fin du XIXe siècle et sont identiques à ceux de la salle des fêtes et du jardin d’hiver. Le salon est meublé de 8 consoles Second Empire de style Louis XVI. Jusqu’à la construction du jardin d’hiver, la salle dominait le parc par une série de baies vitrées cachées par des doubles rideaux de velours de laine rouge, derrière lesquels s’affairait le personnel de service lors des grands dîners d’État.

Il est utilisé aujourd’hui, comme la salle des fêtes et le jardin d’hiver voisin, pour des réceptions officielles, des conférences bilatérales (notamment avec les principaux partenaires européens de la France), mais aussi pour des conférences de presse du Président de la République.

Jardin d’hiver
Construit en 1881, à l’initiative du président de la Troisième République Jules Grévy, il constituait un passage entre l’hôtel d’Évreux et les jardins. Cette ancienne serre, qui abritait à l’origine des plantes exotiques et dont les murs étaient recouverts de treillis, fut construite en 1881, sous la présidence de Jules Grévy qui y organisa un bal le 22 octobre 1881 pour le mariage de sa fille Alice Grévy. avec l’escroc Daniel Wilson qui sera à l’origine du scandale des décorations au sein de l’Elysée. Elle est éclairée par trois lustres en cristal datant du XIXe siècle (les mêmes que ceux de la salle des fêtes et du salon Napoléon III). Sur un mur est accrochée une tapisserie évoquant un épisode de la Bible, à savoir Héliodore chassé du Temple par les Anges après avoir volé son trésor.

Entièrement rénové par l’architecte Guy Nicot en deux vagues successives, respectivement en 1976 et 1984, il a totalement perdu sa vocation première, sa verrière et deux orangers du domaine national de Versailles rappellent cette époque.

Servant en partie d’extension de la salle des fêtes et de lieu de passage pour y accéder, c’est aujourd’hui un lieu de réception qui peut aussi être utilisé pour certaines conférences de presse et réunions de travail, ou encore pour la cérémonie de vœux du Nouvel An et la remise des prix de médailles lorsqu’il n’y a qu’un seul récipiendaire.

Comme les salles voisines, la Salle des fêtes et le Salon Napoléon III, le Jardin d’hiver a été restauré en décembre 2018. Depuis septembre 2021, Pavoisé, l’installation éphémère de l’artiste Daniel Buren, habille la verrière aux couleurs de la France. drapeau et renouvelant l’espace avec son jeu d’ombre et de lumière.

Salle de fête
La Salle des Fêtes est le principal lieu de réception du palais, notamment pour la cérémonie d’investiture du Président de la République, les grands dîners officiels en l’honneur des Chefs d’Etat ou de Gouvernement étrangers, la remise des décorations, l’installation et cérémonie du traditionnel sapin de Noël de l’Élysée, certaines conférences internationales et conférences de presse.

Il fut construit par l’architecte Adrien Chancel sur les plans d’Eugène Debressenne à la demande du président Sadi Carnot, soucieux du lustre de la fonction présidentielle, dès 1888 et inauguré le 25 mai 1889 (lors d’une fête réunissant 8 000 convives, et ceci même si sa décoration, alors inachevée, dut se poursuivre jusqu’en 1950) dans le cadre de l’exposition universelle se tenant cette année-là à Paris.

Décoré dans les tons rouges, il est orné de lourds plafonds à caissons peints en 1896 par l’artiste Guillaume Dubufe (qui y dépeint la République sauvegardant la Paix, encadrés d’allégories de l’Art et de la Science), de boiseries surchargées de dorures, de colonnes en stuc (flanquées de lourdes doubles rideaux rouges), des nymphes (réalisées par Jean-Baptiste Lavastre, Camille Lefèvre et Édouard Pépin), des sculptures décoratives (par Florian Kulikowski, Hamel et Bouet) et une petite scène de théâtre, entourée de part et d’autre de coulisses et loges d’artistes et au sous-sol, aménagé dans le mur ouest (en effet, jusque dans les années 1970, un spectacle était proposé aux convives après le dîner, et Louis de Funès y jouait notamment pour Charles de Gaulle).

Les murs sont recouverts de six tapisseries des Gobelins du XVIIIe siècle. Il s’agit de quatre pièces de la suite de L’Histoire d’Esther d’après Jean-François de Troy, d’une tapisserie représentant le mois de décembre des Mois de Lucas réalisée en 1770 d’après Lucas de Leyde, et d’une tapisserie appartenant aux Nouvelles portières de Suite Diane réalisée entre 1728 et 1734 d’après Pierre-Josse Perrot pour Stanislas Leszczynski, beau-père du roi Louis XV. A l’origine, la salle était cloisonnée sur ses deux longueurs, jusqu’à ce que le président François Mitterrand fasse percer dix portes-fenêtres dans les murs sud et est donnant sur le parc.

La salle de banquet continue d’évoluer. En 1984, dix portes-fenêtres sont réalisées côté parc pour faire entrer la lumière naturelle. Quant au nouveau décor textile – fruit de la collaboration du Mobilier national, de l’agence Isabelle Stanislas et de l’Opérateur des projets immobiliers patrimoniaux et culturels (OPPIC) – il a été installé en 2019, mettant en valeur l’exceptionnel plafond Napoléon III.

Sa riche décoration en stuc révèle une iconographie à la gloire de la science. Sur les trois médaillons peints par Guillaume Dubufe en 1896 figure au centre La République sauvegardant la Paix, entourée d’Art d’un côté et de Science de l’autre, thèmes chers aux Expositions Universelles de l’époque.

Afin de protéger les convives des intempéries et d’aménager un vestiaire, Sadi Carnot fait également construire une verrière le long de la façade nord du bâtiment principal, donnant sur la cour d’honneur, appelée la « Cage » sous la Troisième République. aux singes », car c’est là qu’ont été prises les photos de famille des gouvernements lors de leur mise en place. Il a été entièrement détruit en 1947 par Vincent Auriol qui a installé les vestiaires actuels au sous-sol, étant relié au vestibule par fret En 2018, Emmanuel Macron a fait retirer les rideaux rouges des chambres.

Le palais compte 10 000 pièces d’argenterie, 7 000 verres et carafes en cristal et 9 300 assiettes ; la majorité des pièces sont en porcelaine de Sèvres. Un dîner officiel au palais dure moins d’une heure (il était de 2h30 sous le général de Gaulle, qui l’avait auparavant écourté en réduisant le nombre de plats de cinq à trois) ; des menus datés disposés près des assiettes sont préparés pour les convives. Le couple présidentiel garde le dernier mot dans le choix des menus.

Cour
Dans les deux ailes entourant la cour d’honneur du palais (chacune étant centrée tour à tour sur une petite cour, la cour ouest et la cour est, utilisées par les véhicules du président de la République et de ses collaborateurs), se trouvent des bureaux utilisés par les principaux collaborateurs du président. L’aile Ouest a abrité les premiers garages de la Présidence de la République jusqu’en 1958. Cette même aile abrite aujourd’hui une salle de presse équipée de matériel informatique, téléphonique et multimédia, utilisée par la presse française et étrangère, « afin de leur permettre de produire et envoyer sur place, articles, photos ou vidéos »

Sous-sols
Un abri anti-aérien a été construit pour le président Albert Lebrun sous les appartements privés de l’aile Est en 1940, pendant la drôle de guerre. En 1978, Valéry Giscard d’Estaing crée le « poste de commandement Jupiter » ou « PC Jupiter », du nom du poste de commandement de la force de dissuasion nucléaire française. Il comprend plusieurs bureaux (dont un pour le président), une salle de réunion et le système de déclenchement de la force nucléaire. Le PC agit comme une « cage de Faraday » : les discussions qui s’y déroulent ne peuvent donc pas être interceptées ; il est également conçu pour « résister à une éventuelle frappe » sur le palais.

D’autres espaces ont été aménagés au sous-sol, notamment par Vincent Auriol qui a installé les cuisines sous l’aile ouest, et les vestiaires pour les invités des grandes réceptions d’État sous le vestibule. Le garage, la Garde Républicaine, les fleuristes et les tapissiers étaient également là. A partir de 1974, le sous-sol abrite les archives de l’Élysée. En 2012, un dojo a été mis en place pour la formation des gendarmes.

Le Palais de l’Élysée dispose d’un cinéma au sous-sol du jardin d’hiver. Créé en 1972 sous Georges Pompidou, sous l’emplacement du jardin d’hiver. Il est équipé de vingt et un fauteuils à coques blanches dessinés par Philippe Starck mais il a été réaménagé sous la présidence de Nicolas Sarkozy afin de pouvoir accueillir une quarantaine de personnes.

Pompidou y voit des films d’auteurs, Valéry Giscard d’Estaing invite souvent des comédiens à assister à des avant-premières, François Mitterrand invite ses proches à une projection mensuelle. Nicolas Sarkozy y organisait traditionnellement des projections privées de blockbusters, parfois aussi en présence des acteurs et réalisateurs, notamment Home de Yann Arthus-Bertrand, La Grande Vadrouille, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain ou Bienvenue chez les Ch’tis.

Les cuisines sont situées dans les sous-sols, au sein d’un espace voûté de 500 mètres carrés, où travaille une brigade d’une vingtaine de cuisiniers. La présidence dispose d’une cave de 15 000 bouteilles (soit 5 000 de moins qu’au ministère des Affaires étrangères) installée en 1947 et climatisée en 1982. En 2013, 10 % de la cave, soit 1 200 bouteilles, ont été vendues aux enchères à Drouot pour renouveler le stock avec des bouteilles plus modestes, retournant les ventes excédentaires au budget de l’Etat ; 700 000 euros sont récoltés, et l’hôtel Matignon entreprend la même initiative en novembre de la même année.

Jardins
Le jardin de deux hectares (20 000 mètres carrés, pour 7 000 mètres carrés de pelouse) se présente aujourd’hui comme une longue pelouse courbe, bordée d’arbres, de fleurs, de bosquets, d’un labyrinthe et d’une fontaine. Le parc est d’abord conçu comme un jardin à la française, avec des entrelacs de verdure séparés par des allées rectilignes en gravier. Elle est alors beaucoup plus grande qu’aujourd’hui. La marquise de Pompadour y ajoute une note de fantaisie rurale en la décorant d’une grotte, d’une cascade, d’un labyrinthe et même d’animaux.

A la toute fin du XVIIIe siècle, la duchesse de Bourbon le transforme en jardin à l’anglaise. Les allées et les parterres fleuris laissent place à de larges pelouses où serpente un dédale d’allées, avec un bassin irrégulier, un théâtre de verdure, un pont rocheux. Elle a même introduit des attractions, des jeux d’anneaux, des balançoires, des bateaux, afin d’ouvrir le parc au public et de l’exploiter commercialement. Au XIXe siècle, les attractions disparaissent peu à peu, et le parc prend son aspect actuel, marqué par la tradition anglaise, mais intégrant des éléments français comme la broderie de buis devant l’aile privée.

Le parc compte au total une centaine d’espèces d’arbres et d’arbustes. On y trouve notamment trois platanes bicentenaires datant de Bathilde d’Orléans, duchesse de Bourbon, dont le plus grand mesure 5,20 mètres de circonférence, des haies de buis et des variétés d’hibiscus. Il existe aussi une centaine de variétés de roses, une trentaine de rhododendrons. La plantation des fleurs de printemps se traduit par l’importation de 20 000 bulbes de jacinthes et de tulipes et 17 000 pour les fleurs d’été. Un bonsaï géant orne également le parc. Il ne possède pas de statue antique, si ce n’est, cachée par les arbres, celle d’un mouton de François-Xavier Lalanne et Les Jumeaux, de Jean Carton.

A cela s’ajoute une troisième statue, adossée à un mur de l’aile est du palais : Le Flûteur réalisée en 1863 par le sculpteur Jean André Delorme. Acquis par l’Etat pour 4000F lors du Salon de 1863, il est ensuite installé au Musée du Luxembourg avant d’être attribué le 30 mars 1889 à la décoration du Jardin des Tuileries où il est envoyé le 4 mai 1889 au Palais de l’Élysée afin de décorer les salons dans le cadre de l’Exposition Universelle. Elle n’a pas quitté le palais depuis cette date et orne depuis les jardins.

Le rectangle divisé par le bâtiment principal et l’aile est (les appartements privés) constitue le jardin d’agrément du couple présidentiel. Autrefois occupé par une roseraie puis par un étang, où se trouvaient des canards, étang supprimé par Georges Pompidou, il abrite aujourd’hui un petit jardin à la française.

Depuis 1990, le jardinier Yannick Cadet supervise l’organisation du jardin ; il y a au total neuf jardiniers qui y travaillent, et n’utilisent plus de pesticides et uniquement des engrais organiques. Ici, le travail est naturel. Le lierre au sol ou celui d’un figuier fertile, cultivé grâce à une graine lâchée par un oiseau.

Boutique-boutique
La Boutique de l’Élysée vous propose des idées cadeaux 100% made in France qui permettent au palais présidentiel de connaître une seconde jeunesse 300 ans après sa construction. 100% des bénéfices du magasin vont à ses projets de restauration.

La boutique boutique travaille main dans la main avec des entreprises « Made in France », comme Saint James, Le Slip français, OMY, La Monnaie de Paris, La Documentation française, BIC, Le Sac Citoyen, Dejean Marine, La Maison du Carnet, Atelier Paulin , LIP, Léon Flam, Pillivuyt, Pierre Hermé, Duralex, Saint James, Obut, Maroquinor, Louis Sicard, Tissage de Luz…

Share
Tags: France