Visite guidée du Panthéon, Paris, France

Le Panthéon est un monument situé dans le Quartier Latin de Paris, en France. Il se dresse dans le Quartier Latin, au sommet de la Montagne Sainte-Geneviève, au centre de la Place du Panthéon, qui porte son nom. Il a été conçu par Louis XV comme une grande église néo-classique honorant Sainte Geneviève, la patronne de Paris. Au cours des années turbulentes du XIXe siècle, au gré des changements de régimes, il alterne son rôle de monument religieux et patriotique.

Depuis 1885, année de la mort et de l’inhumation de Victor Hugo au Panthéon, elle est la dernière demeure des grands écrivains, savants, généraux, ecclésiastiques et hommes politiques qui ont fait l’histoire de France. Aujourd’hui, c’est un bâtiment civique qui sert de dépôt aux restes de grands citoyens français, dont Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Èmile Zola et Marie Curie.

Sa conception illustre le retour néoclassique à une utilisation strictement logique des éléments architecturaux classiques. Chef-d’œuvre de l’architecte Soufflot, édifice majestueux, le péristyle monumental s’inspire du Panthéon d’Agrippa à Rome. L’architecture du Panthéon est un exemple précoce du néoclassicisme, surmonté d’une coupole qui doit une partie de son caractère au Tempietto de Bramante. La vue depuis le dôme est magnifique.

Le Panthéon est un édifice cruciforme avec un haut dôme sur la croisée et des dômes inférieurs en forme de soucoupe (couverts d’un toit en pente) sur les quatre bras. La façade, comme celle du Panthéon romain, est formée par un porche de colonnes corinthiennes et un fronton triangulaire attaché aux extrémités du bras oriental. L’intérieur est décoré de mosaïques et de peintures représentant des scènes de l’histoire de France, dont certaines ont été exécutées par Puvis de Chavannes. Le fronton présente des sculptures de Pierre-Jean David d’Angers représentant des patriotes post-révolutionnaires.

Les changements successifs de destination du Panthéon se traduisent par des modifications des sculptures du fronton et le coiffage de la coupole par une croix ou un drapeau ; certaines des fenêtres existantes à l’origine ont été bouchées avec de la maçonnerie afin de donner à l’intérieur une atmosphère plus sombre et plus funèbre, ce qui a quelque peu compromis la tentative initiale de Soufflot de combiner la légèreté et la luminosité de la cathédrale gothique avec les principes classiques.

En 1851, Léon Foucault fait une démonstration du mouvement diurne au Panthéon en suspendant un pendule au plafond, il prouve la rotation de la Terre, dont une copie est encore visible aujourd’hui.

Un programme décoratif. Dès 1874, des peintures sur toile marouflée illustrant l’histoire de sainte Geneviève et l’épopée des origines chrétiennes et monarchiques de la France ornent le sanctuaire. En 2020, des œuvres d’Anselm Kiefer et de Pascal Dusapin s’ajoutent, ancrant le monument dans son siècle.

Découvrez les grandes personnalités enterrées dans la crypte, qui dessinent le visage de notre identité nationale. Après la Révolution, l’édifice est transformé en mausolée pour les grands philosophes, militaires, artistes, scientifiques et héros de la République française.

Architecture
Le Panthéon est un bâtiment de 110 m de long et 84 m de large. La façade principale est ornée d’un portique à colonnes corinthiennes, surmonté d’un fronton triangulaire réalisé par David d’Angers. Ce fronton représente la Patrie (au centre) donnant la Liberté et protégeant les Sciences à sa droite – représentée par de nombreux grands savants (Xavier Bichat, Berthollet, Gaspard Monge, Laplace…), philosophes (Voltaire, Jean-Jacques Rousseau…), écrivains (Fénelon, Pierre Corneille…) et des artistes (Jacques-Louis David…) – et à sa gauche l’Histoire – représentés par les grandes figures de l’État (Napoléon Bonaparte…) et les élèves de l’École polytechnique.

L’édifice, en forme de croix grecque, est couronné par un dôme de 83 mètres de haut, surmonté d’un puits de lumière. L’intérieur est décoré par des peintres académiques comme Puvis de Chavannes, Antoine-Jean Gros, Léon Bonnat ou Cabanel.

Dôme
Le plan final du dôme a été accepté en 1777 et il a été achevé en 1790. Il a été conçu pour rivaliser avec ceux de la basilique Saint-Pierre de Rome et de la cathédrale Saint-Paul de Londres. Contrairement au dôme des Invalides à Paris, qui a une charpente en bois, le dôme est entièrement construit en pierre. Il s’agit en fait de trois dômes, l’un dans l’autre, avec le plafond peint, visible d’en bas, sur le second dôme. Le dôme mesure 83,0 mètres de haut, comparé au plus haut dôme du monde, la basilique Saint-Pierre à 136,57 mètres.

Trois coupoles sont emboîtées les unes dans les autres : La coupole extérieure est en pierre recouverte de bandes de plomb, et non de charpente comme c’était la tradition à l’époque (comme à Saint-Louis-des-Invalides). Sa mise en œuvre est également une véritable prouesse technique. Adhémar, dans son Traité de charpente, explique le choix d’un dôme de pierre par la stabilité nécessaire à un grand édifice habituellement soumis aux oscillations du vent.

De l’intérieur, on peut voir un dôme à caissons, ouvert au centre par un oculus (ouverture ronde). Ce dôme bas repose sur la partie inférieure du tambour, au niveau de la colonnade extérieure, qui contreforte l’ensemble. Entre ces deux dômes, extérieur et intérieur, est construit un troisième dôme technique intermédiaire en forme de demi-œuf, qui supporte la lanterne de pierre, qui pèse plus de cinq tonnes.

L’Apothéose de sainte Geneviève d’Antoine Gros est peinte à l’intérieur de cette coupole, visible à travers l’oculus de la coupole intérieure. Ce dôme intermédiaire n’est pas constitué d’un manteau de pierre continu comme le dôme extérieur : il est ajouré par quatre arcs qui permettent de descendre les charges de la lanterne aux batteries. Quant aux ouvertures, elles laissent passer la lumière captée par les fenêtres de la partie supérieure du tambour entre les deux dômes inférieurs pour auréoler le tableau de l’Apothéose.

Depuis la croisée du transept sous la coupole, le tableau de Jean-Antoine Gros, l’Apothéose de sainte Geneviève (1811-1834), est visible par l’ouverture de la coupole la plus basse. Le triangle au centre symbolise la Trinité, entourée d’un halo de lumière. Les caractères hébreux épellent le nom de Dieu. Le seul personnage vu en entier est sainte Geneviève elle-même, assise sur un promontoire rocheux.

Cette méthode de circulation de la lumière peut être comparée à celle adoptée par les prédécesseurs de Soufflot ; par exemple, le Panthéon de Rome et son oculus central à ciel ouvert, ou le dôme des Invalides à Paris de Hardouin-Mansart. Il y a aussi un dôme à triple enveloppe à la cathédrale Saint-Paul de Londres, conçu peu de temps auparavant par l’architecte anglais Christopher Wren, mais avec un dôme encadré. Le système constructif peut être examiné sur la maquette réalisée par Rondelet : il est exposé dans la chapelle annexe nord de l’édifice.

Dans la conception du dôme, qui pèse 17 000 tonnes, Soufflot a utilisé la courbe de la « caténaire inversée » dans la conception de la coupole intermédiaire. Celle-ci est influencée par la théorie du mathématicien anglais Robert Hooke, publiée en 1678 : la courbe formée par une chaîne de suspension, lorsqu’elle est inversée, donne la forme d’un arc en maçonnerie « parfait », suivant et contenant la ligne de poussée, et qui trouver une formulation mathématique en 1691, par Jacques Bernoulli, Leibniz et Huygens.

Les groupes autour du tableau, réalisés lors de la Restauration de la Monarchie, représentent les rois de France qui ont joué un rôle important dans la protection de l’église. A gauche de Sainte Geneviève se trouve un groupe comprenant Clovis, le premier Roi à se convertir au Christianisme. Le deuxième groupe est centré autour de Charlemagne, qui a créé les premières universités.

Le troisième groupe est centré autour de Louis IX de France, ou Saint Louis, avec la couronne d’épines qu’il rapporta de Terre Sainte pour la placer dans l’église de la Sainte-Chapelle. Le dernier groupe est centré autour de Louis XVIII, le dernier roi de la Restauration, et de sa nièce, regardant dans les nuages ​​les martyrs Louis XVI et Marie-Antoinette. Les anges de la scène portent la Chartre, le document par lequel Louis XVIII a rétabli l’église après la Révolution française.

Les quatre pendentifs, ou arcs, qui soutiennent la coupole sont ornés de peintures de la même époque de François Gérard représentant la Gloire, la Mort, la Nation et la Justice (1821-1837).

Façade, péristyle et entrée
La façade et le péristyle du côté est, inspirés d’un temple grec, présentent des colonnes corinthiennes et une sculpture de fronton de David d’Angers, achevée en 1837. La sculpture de ce fronton, remplaçant un fronton ancien à thèmes religieux, représente « La Nation distribuant couronnes que lui a remises la Liberté aux grands hommes, civils et militaires, tandis que l’histoire inscrit leurs noms ». À gauche se trouvent des personnalités d’éminents scientifiques, philosophes et hommes d’État, dont Rousseau, Voltaire, Lafayette et Bichat. À droite, Napoléon Bonaparte, accompagné de soldats de chaque service militaire et d’étudiants en uniforme de l’École polytechnique. En dessous se trouve l’inscription : « Aux grands hommes, d’une nation reconnaissante » (« Aux grands hommes la patrie reconnaissante »). Cela a été ajouté en 1791, lors de la création du Panthéon. Il fut supprimé lors de la Restauration de la monarchie, puis remis en place en 1830.

Sous le péristyle se trouvent cinq bas-reliefs sculptés ; les deux reliefs au-dessus des portes principales, commandés à la Révolution, représentent les deux fonctions principales de l’édifice : « Instruction publique » et « Dévouement patriotique ». La façade avait à l’origine de grandes fenêtres, mais elles ont été remplacées lorsque l’église est devenue un mausolée, pour rendre l’intérieur plus sombre et plus sombre.

Narthex et nefs
La décoration principale de la Nef occidentale est une série de peintures, commençant dans le Narthex, représentant la vie de Saint Denis, le saint patron de Paris, et une série plus longue sur la vie de Sainte Geneviève, par Puvis de Chavannes, Alexandre Cabanel, Jules Eugène Lenepveu et d’autres peintres d’histoire notables du XIXe siècle. Les peintures de la nef sud et de la nef nord prolongent cette série sur les héros chrétiens de France, avec notamment des scènes de la vie de Charlemagne, Clovis, Louis IX de France et Jeanne d’Arc. De 1906 à 1922, le Panthéon a été le site de la célèbre sculpture d’Auguste Rodin Le Penseur.

Crypte
La crypte couvre toute la surface de l’édifice. En effet, elle est composée de quatre galeries, chacune sous chacun des bras de la nef. Cependant, il n’est pas vraiment enterré comme une cave puisque des fenêtres, au sommet de chaque galerie, s’ouvrent sur l’extérieur.

On pénètre dans la crypte par une salle ornée de colonnes doriques (en référence au temple de Neptune à Paestum). En avançant, on découvre, au centre de l’édifice, la vaste salle circulaire voûtée et la petite salle centrale, située juste sous la coupole. Les dimensions de la crypte la font paraître très vaste. Les 81 hébergeurs actuels ne sont pas à l’étroit puisque la capacité totale d’accueil est d’environ 300 places. L’une des hypothèses avancées pour expliquer cela serait que Louis XV ait voulu en faire un mausolée pour les Bourbons.

L’inhumation dans la crypte du Panthéon est strictement réglementée et n’est autorisée que par un acte parlementaire pour les « Héros Nationaux ». Des distinctions similaires existent aux Invalides pour des chefs militaires historiques tels que Napoléon, Turenne et Vauban.

Parmi ceux enterrés dans sa nécropole figurent Voltaire, Rousseau, Victor Hugo, Émile Zola, Jean Moulin, Louis Braille, Jean Jaurès et Soufflot, son architecte. En 1907, Marcellin Berthelot est inhumé avec son épouse Mme Sophie Berthelot. Marie Curie a été enterrée en 1995, la première femme enterrée au mérite. Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, héroïnes de la résistance française, ont été inhumées en 2015. Simone Veil a été inhumée en 2018, et son mari Antoine Veil a été inhumé à ses côtés pour qu’ils ne soient pas séparés.

L’histoire largement répétée selon laquelle les restes de Voltaire ont été volés par des fanatiques religieux en 1814 et jetés dans un tas d’ordures est fausse. De telles rumeurs ont abouti à l’ouverture du cercueil en 1897, ce qui a confirmé que ses restes étaient toujours présents.

Le 30 novembre 2002, dans une procession élaborée mais solennelle, six gardes républicains ont porté le cercueil d’Alexandre Dumas (1802-1870), l’auteur des Trois Mousquetaires et d’autres romans célèbres, au Panthéon. Drapés d’un tissu de velours bleu sur lequel est inscrite la devise des Mousquetaires « Un pour tous, tous pour un », les restes avaient été transportés depuis leur lieu d’inhumation d’origine au Cimetière de Villers- Cotterêts dans l’Aisne, France. Dans son discours, le président Jacques Chirac a déclaré qu’une injustice était en train d’être corrigée en honorant comme il se doit l’un des plus grands auteurs français.

En janvier 2007, le président Jacques Chirac a dévoilé une plaque au Panthéon à plus de 2 600 personnes reconnues comme Justes parmi les Nations par le mémorial de Yad Vashem en Israël pour avoir sauvé la vie de Juifs qui auraient autrement été déportés vers des camps de concentration. L’hommage rendu au Panthéon souligne le fait qu’environ les trois quarts de la population juive du pays ont survécu à la guerre, souvent grâce à des gens ordinaires qui ont apporté leur aide au péril de leur propre vie. Cette plaque dit :

Sous le manteau de haine et de ténèbres qui s’est répandu sur la France pendant les années d’occupation, des milliers de lumières ont refusé de s’éteindre. Nommés « Justes parmi les nations » ou restés anonymes, des femmes et des hommes, de toutes origines et classes sociales, ont sauvé les juifs des persécutions antisémites et des camps d’extermination. Bravant les risques encourus, ils incarnaient l’honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d’humanité.

Le Panthéon en sciences
En 1851, le physicien Léon Foucault a démontré la rotation de la Terre en construisant un pendule de 67 mètres sous le dôme central. La sphère originale du pendule a été temporairement exposée au Panthéon dans les années 1990 (à partir de 1995) lors de rénovations au Musée des Arts et Métiers. La pendule originale a ensuite été restituée au Musée des Arts et Métiers, et une copie est aujourd’hui exposée au Panthéon. Il est classé depuis 1920 comme monument historique par le ministère français de la Culture.

Le pendule de Foucault est associé à l’histoire du Panthéon à Paris. Quand, en 1851, le physicien Léon Foucault cherchait un édifice de grande hauteur pour démontrer la rotation de la Terre, le Panthéon, lieu civil, semblait le bon choix. 1902 marquera une autre étape, à la fois scientifique et politique, d’une affirmation de l’esprit scientifique dégagé de toute influence religieuse. Depuis 1995, le pendule bat à nouveau dans la nef. Momentanément enlevé lors des travaux de restauration du bâtiment en 2014, il a été réinstallé le 15 septembre 2015.

Par son emplacement en hauteur dans Paris, le Panthéon servira de récepteur aux expériences sur la TSF d’Eugène Ducretet. La croix du Panthéon a également servi de point fondamental pour la Nouvelle Triangulation française (NTF).

Le Panthéon dans l’art et la culture
Sa position dominante au sommet de la colline Sainte-Geneviève, comme sa forme originelle, a su, depuis sa construction, attirer l’œil d’artistes confirmés tels que Van Gogh, Marc Chagall ou celui d’amateurs. Symbole républicain, il sera mis en poème par Victor Hugo, il fait également l’objet de plusieurs livres.

C’est désormais aussi un lieu d’exposition où des artistes contemporains comme Gérard Garouste ou Ernesto Neto profitent du vaste espace de la nef pour y accrocher leurs œuvres.