Visite guidée du Palais Galliera, Musée de la Mode de la Ville de Paris, France

Musée de la Mode de la Ville de Paris dans le Palais Galliera, est un musée français situé dans le 16ème arrondissement de Paris, dédié à l’art et à l’histoire du vêtement et de la haute couture. Le Musée de la Mode a été inauguré en 1977. Il fait revivre l’histoire de la mode lors d’expositions temporaires prestigieuses, permettant au public de découvrir une partie d’un fonds riche de 90 000 pièces : les somptueux vêtements des XVIIIe et XIXe siècles. siècles comme les œuvres de grands couturiers et créateurs gardent vivante la mémoire de trois siècles de mode. Bijoux, cannes, chapeaux, chaussures, sacs, éventails, gants, ombrelles et parapluies complètent les collections, avec aussi des archives de photographies comme celles d’Henry Clarke, reçues en 1997.

Depuis 1977, la Ville de Paris exploite le Palais Galliera en Musée de la Mode de la Ville de Paris, musée permanent consacré à la mode. Il présente des expositions de création de mode et de costumes français du XVIIIe siècle à nos jours. Il fait partie des quatorze musées de la ville de Paris gérés depuis le 1er janvier 2013 par l’établissement public administratif Paris Musées.

Le musée présente en moyenne deux expositions par an sur différents aspects de la mode (époques, garde-robes célèbres, couturiers tels que Margiela, Fortuny, Balenciaga, Lanvin, Alaïa, Comme des Garçons, Grès, Carven). Jusqu’en 2021, il n’y a pas de présentation permanente des collections pour des raisons de conservation. Durant l’été 2021, une collection permanente sera installée pour la première fois, dans les sous-sols récemment aménagés. Il présentera une histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours.

Histoire
Le duc de Galliera était associé du cabinet d’urbanisme Thome & Cie et possédait un grand terrain dans l’un des plus beaux quartiers de Paris. A sa mort en 1876, sa femme, Maria Brignole Sale De Ferrari, duchesse de Galliera, devient l’héritière de son immense fortune. La duchesse a décidé qu’elle voulait utiliser le terrain pour construire un musée, à ses frais, pour conserver leurs œuvres d’art.

Le Palais Galliera fait face à la place Brignole Galliera, immédiatement au nord du Palais de Tokyo et à un pâté de maisons à l’est du musée Guimet. L’architecte Léon Ginain a basé sa conception sur un palais que la duchesse Galliera possédait à Gênes. En 1878, la duchesse de Galliera a commencé une entreprise gigantesque en construisant un manoir de style Renaissance pour abriter sa précieuse collection d’art, un lieu pour présenter ses peintures, sculptures et objets. Le musée est ouvert au public pour des expositions temporaires.

L’édifice est paré de pierre de taille de style Renaissance italienne soutenu par une charpente d’acier, réalisée par la société Eiffel. Les sols en mosaïque et les dômes sont l’œuvre de Giandomenico Facchina (1826-1904). Les statues de la façade qui donne sur l’avenue du Président Wilson représentent la « Peinture » d’Henri Chapu, « l’Architecture » de Jules Thomas et la « Sculpture » de Peter Cavelier. En 1916, une fontaine est construite devant le musée.

Le 22 juin 1886, Jules Grévy et Georges Clemenceau réunissent la Chambre des députés de la IIIe République française et adoptent une loi expulsant toute personne qui était un héritier direct d’une dynastie royaliste ayant régné en France. La duchesse Galliera, issue de la maison d’Orléans, est outragée par la loi, d’autant plus qu’elle a déjà fait don de l’hôtel Matignon à la France. Incapable de révoquer son don du nouveau musée, elle a abandonné le reste de son héritage prévu à Paris. Ainsi, sa collection de peintures et d’œuvres d’art a été donnée à Gênes, en Italie, où elles sont maintenant exposées au Palazzo Rosso et au Palazzo Bianco.

Léon Ginain achève le Palais Galliera en février 1894, après l’achèvement du musée, en l’absence de la collection d’art Galliera, pour laquelle il a été conçu, la Ville de Paris utilise le musée pour des expositions temporaires. La première exposition, consacrée aux portraits de femmes et à la dentelle, est inaugurée par le président Félix Faure le 1er mars 1895. Elle devient musée des arts industriels en 1902, puis sert d’espace aux expositions temporaires d’art moderne. La ville le louait également à des commissaires-priseurs pour des ventes prestigieuses.

A l’initiative de Maurice Leloir (1853-1940), peintre, historien et collectionneur, la Société d’Histoire du Costume (SHC) est fondée en 1907. Le 30 décembre 1920, elle fait une donation exceptionnelle à la Ville de Paris. En attendant de trouver un lieu pour accueillir le futur musée municipal du costume, comme l’exige la Société, la Ville dépose la donation au musée Carnavalet. Près de 2 000 pièces viennent enrichir le fonds existant, et de ce fait, certaines salles sont consacrées à la présentation d’une toute petite partie des collections.

En 1954, la création du musée est définitivement approuvée. Dès lors, certaines salles rénovées du rez-de-chaussée du musée Carnavalet seront réservées exclusivement à la présentation des collections. Les expositions du musée Carnavalet vont très vite susciter l’engouement du public. L’enthousiasme se traduit par des dons au musée qui ne cessent de croître. Les enjeux d’un lieu plus adapté se posent rapidement et, en 1955, le choix d’un nouvel emplacement se porte sur une grande salle au rez-de-chaussée du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Considéré comme une annexe du Musée Carnavalet, le Musée du Costume y est inauguré le 23 novembre 1956.

En raison d’un effondrement de son plafond, le musée est contraint de fermer ses portes en 1971. Il revient un temps au musée Carnavalet avant que la Ville de Paris n’envisage son installation définitive dans le Palais Galliera, dont elle est propriétaire. Son occupation ne prend effet qu’à l’expiration des engagements pris pour les expositions temporaires et les ventes aux enchères qui s’y tiennent alors.

En 1977, le Musée de la Mode et du Costume de la Ville de Paris s’installe à Galliera. Sous la direction de Madeleine Delpierre, conservatrice en chef, le musée hérite des collections de costumes et d’accessoires précédemment conservées au musée Carnavalet et rejoint ainsi le réseau des musées de la Ville de Paris qui compte alors 14 établissements. Ses réserves et ses ateliers de restauration investissent alors les sous-sols du musée.

En 2010, Olivier Saillard succède à Catherine Join-Diéterle à la direction du musée. Le nouveau directeur veut profiter des travaux pour redonner au musée son charme d’antan. Avec la réhabilitation des salles d’exposition, la rénovation de la cour, des baies, des ailes et des sculptures – ainsi que des espaces privés – le musée bénéficie d’un embellissement considérable. Pendant les travaux, Olivier Saillard mène un programme très actif hors les murs, en France et à l’étranger.

En septembre 2013, le musée a rouvert. Le public le redécouvre dans l’esprit de son architecte, Paul René Léon Ginain, et dans ses couleurs d’origine : rouge pompeïn et noir ciré donnent un nouvel éclat aux salles d’exposition. Ce retour aux sources s’accompagne d’un changement de nom et d’une nouvelle identité visuelle. Le Musée Galliera devient alors le Palais Galliera, Musée de la Mode de la Ville de Paris.

Rénovation
Des travaux de rénovation ont débuté à la fin de l’exposition « Sous l’Empire des crinolines », du 26 avril 2009, jusqu’au 28 septembre 2013, pour un coût total de cinq millions d’euros. Le 15 juillet 2018, le musée ferme à nouveau pour des travaux d’agrandissement au sous-sol et la création d’une librairie-boutique et d’un café imaginés par Dominique Brard. Financées par la maison de couture Chanel, les galeries « Gabrielle Chanel » ont depuis doublé la surface d’exposition.

Le musée rouvre le 1er octobre 2020. Les galeries du sous-sol, en brique rouge et pierre de taille, augmentent la surface du musée de 700 mètres carrés. De plus, une salle atelier pour des activités culturelles et éducatives est initiée au rez-de-chaussée. Les 5000 mètres carrés de bâtiment sont rénovés, les balustres sont consolidés et les façades sont nettoyées.

Le projet Maison CHANEL du Palais Galliera, débuté à l’automne 2018 et achevé en juillet 2020, concerne l’ensemble du sous-sol du musée. Le projet a permis de transformer les caves voûtées du musée en salles d’exposition, de créer une seconde circulation verticale avec un élégant escalier reliant les deux niveaux existants du bâtiment, et ainsi de doubler sa surface.

Le Palais Galliera peut désormais présenter, sur deux niveaux, des expositions temporaires plus importantes, ou exposer sa collection permanente. Les nouvelles salles amélioreront l’expérience de visite du public et l’offre de service sera développée grâce à la création d’une librairie au rez-de-chaussée et d’un atelier dédié aux activités éducatives et culturelles au rez-de-chaussée. jardin.

Enfin, la fermeture pour travaux du Palais Galliera a été l’occasion de rénover 5 000 m² de magnifiques façades et ornements architecturaux. Les balustres fragilisés par les intempéries ont bénéficié de travaux de consolidation, et les façades ont été restaurées. Le projet est le fruit de la collaboration de deux agences d’architecture parisiennes, L’Atelier de l’île et CIEL architectes. Ce projet a également fait appel à plusieurs entreprises spécialisées dans la restauration du patrimoine bâti ancien, dans les domaines de la maçonnerie, de la taille de pierre, de la sculpture et de la couverture.

Un nouvel escalier en béton blanc ciré relie les deux niveaux, de la Salle Carrée attenante à la salle du musée jusqu’au rez-de-jardin à l’entrée des nouvelles galeries. Sculpté dans la masse solide, un bloc compact à la base devenant une simple incision dans le sol du rez-de-chaussée, l’escalier est traité en béton blanc, poursuivant la minéralité du rez-de-chaussée.

L’objet clair et minimaliste semble émerger du sol du bâtiment. Ce nouvel escalier relie les deux architectures de façon moderne : le rez-de-chaussée avec ses mosaïques et ses plafonds peints d’une part et le rez-de-jardin avec ses voûtes en brique couleur terre cuite, ses soubassements et arcs en pierre. Cette même pièce abritera la librairie-boutique avec un mobilier adapté à l’image du lieu.

Collections
Le Palais Galliera conserve des collections inestimables, parmi les plus riches au monde. Estimées aujourd’hui à près de 200 000 œuvres (vêtements, accessoires, photographies, dessins, etc.), ces collections reflètent les codes du vêtement en France, du XVIIIe siècle à nos jours, et font régulièrement l’objet d’expositions à Paris, en France et à l’étranger. Depuis le 2 octobre 2021, elles sont présentées à travers un parcours original qui propose aux visiteurs une histoire de la mode à travers des chefs-d’œuvre ou des pièces moins connues des réserves du Palais Galliera.

Costumes du XVIIIe siècle, Ce département est l’une des principales collections mondiales de costumes du siècle des Lumières. Riche de quelque 1600 pièces, elle rassemble des vêtements masculins et féminins de la fin du XVIIe siècle à 1800 ainsi que des costumes d’enfants et quelques précieux costumes de théâtre qui reflètent à la fois la mode et l’industrie textile du siècle des Lumières.

Costumes du XIXe siècle, Les 5 300 pièces conservées dans ce département permettent de retracer l’histoire de la mode, telle qu’elle fut portée par les hautes classes de la société française, du 1er Empire jusqu’en 1906 environ, date du lancement des robes de style Directoire. . par Paul Poiret inaugurant ainsi la mode du 20ème siècle. Les collections comprennent une majorité de pièces issues du vestiaire féminin, soit 3 300 pièces, tandis que les costumes pour hommes et enfants sont proportionnellement plus rares, avec 1 000 pièces pour chacune de ces catégories.

Mode de la première moitié du XXe siècle, Du début du XXe siècle à l’apparition du New-Look de Christian Dior en 1947, le département Mode de la première moitié du XXe siècle rassemble plus de 4 000 pièces.

Haute Couture, L’année 1947 a marqué l’histoire de la mode en initiant une nouvelle silhouette. Christian Dior présente sa première collection haute couture pour le printemps-été et bouscule les codes en présentant ce que les rédactrices de mode ont immédiatement baptisé le New-Look. La haute couture désigne un système de production de vêtements de luxe, typiquement parisien, destiné aux femmes. Il s’agit alors de créer entièrement un vêtement aux proportions du client dans les plus belles matières et les savoir-faire les plus exigeants. Cette proposition, loin du canon de la femme telle qu’elle était modelée par les contraintes imposées par la Seconde Guerre mondiale, inaugure un âge d’or de la haute couture parisienne, celui des années 1950.

Création Contemporaine, Cet ensemble d’environ 7 000 pièces, extrêmement varié en termes de styles et de fonctions, est classé par griffes, marques ou par ordre chronologique lorsqu’il s’agit de pièces anonymes. Celles-ci ont cependant plus qu’une valeur documentaire : elles font revivre les modes du quotidien des six dernières décennies. Les différentes typologies présentes témoignent de l’évolution de la mode en France du milieu du XXe siècle aux défilés de la dernière saison : prêt-à-porter de couturiers, « lignes bis », prêt-à-porter de stylistes dans les années 1960. ensuite, les créateurs du milieu de la décennie suivante, la street fashion et la production de masse que l’on retrouve dans toutes les grandes villes du monde…

Le département « Sous-vêtement » regroupe un ensemble de lingerie, linge de corps et corseterie d’environ 5 000 pièces. Cette collection mixte, où la part des objets issus du vestiaire féminin domine, rassemble des sous-vêtements qui datent du début du XIXe siècle à nos jours.

Accessoires de mode, Chapeaux, chaussures, sacs et bourses, manchons, écharpes, bijoux, éventails, cannes, ombrelles, parapluies, gants, boutons, boucles… composent le département accessoires, qui couvre une large période chronologique s’étendant de la fin de du XVIIe siècle à nos jours. Avec environ 35 000 œuvres, elle constitue l’une des collections les plus importantes, en France et à l’international, tant par le nombre de pièces que par leur qualité.

Le Cabinet des Arts Graphiques rassemble plus de 55 000 œuvres datant du XVIIIe siècle à nos jours, réparties entre dessins, estampes, factures et publicités.

Le Fonds photographique, Le Palais Galliera possède une riche collection de 42 000 images, des années 1870 à nos jours. Par leur diversité, les collections photographiques du Musée de la Mode de la Ville de Paris retracent l’histoire de la photographie de mode mais aussi du vêtement et des maisons de couture, témoignent de la diffusion de la mode, et, au-delà, interrogent la représentation du corps.

Préservation
Situés en plein centre de Paris, les réserves et ateliers de restauration et de conservation préventive du Palais Galliera comptent parmi les plus grands équipements d’Europe dans cette catégorie, avec une surface de 6 300 m2 répartis sur trois niveaux. L’espace est divisé en deux parties bien distinctes : les ateliers au rez-de-chaussée et les réserves, lieu de stockage des pièces dans les sous-sols. Les ateliers sont constitués de différents espaces répartis selon le parcours du costume depuis son arrivée jusqu’aux réserves.

Le stockage des pièces nécessite des conditions spécifiques optimales respectant les normes internationales fixées par l’ICOM (Conseil International des Musées) : maintien d’une atmosphère constante à 50% d’humidité relative et à une température de 18°C, filtrage de l’air afin d’éviter le maximum de poussière et protection des pièces dans des housses et emballages en matériaux neutres.

Les réserves, dans les sous-sols, sont organisées pour contenir l’ensemble des collections du musée dans le strict respect de ces conditions de conservation. Regroupées par périodes historiques, par volumes, par séries et par étiquettes, les pièces sont suspendues ou stockées à plat selon leur fragilité. Ils sont logés dans des meubles métalliques et disparaissent dans un dédale de baies. Enfermées dans des tiroirs sous des housses dites en coton décanté, à l’abri de la lumière et de la poussière, les pièces sont tenues à l’abri des regards.

Le mobilier, spécialement conçu, est en métal recouvert de peinture époxy à chaud. Ouverte pour une meilleure aération des ouvrages stockés, elle se divise en deux systèmes de rangement : les vêtements sont suspendus en partie haute, lorsqu’ils peuvent supporter ce mode de rangement, ou maintenus à plat dans les tiroirs de la partie basse lorsqu’ils sont trop fragiles ou leur poids et leur structure ne permettent pas la suspension.