Visite guidée du Jardin des plantes, Paris, France

Le Jardin des plantes de Paris est le principal jardin botanique de France, c’est un parc et un jardin botanique ouvert au public. C’est le siège et le site principal du Muséum National d’Histoire Naturelle. Outre les espaces verts propres à un jardin (parterres fleuris, espaces botaniques, arbres, jardin anglais, etc.), on trouve également une ménagerie au Jardin des Plantes, des serres, des bâtiments d’expositions scientifiques faisant office de musées.

Le Jardin des plantes est situé dans le 5e arrondissement de Paris, sur la rive gauche de la Seine, et s’étend sur 28 hectares (280 000 m2). Le Jardin des Plantes est encadré, dans le sens des aiguilles d’une montre et en partant du nord, par le quai Saint-Bernard le long de la Seine, la place Valhubert, un très court tronçon du boulevard de l’Hôpital, et les rues Buffon.

Respectant les principes du « jardin à la française » (ouverture de l’espace, symétrie, harmonie des formes…), ils composent une vaste perspective qui s’étend sur 480 mètres et 2,5 hectares entre les statues de Lamarck, côté Seine. Ils sont au nombre de cinq et, entre une double allée de platanes, ils conduisent le regard à travers le Jardin des Plantes : ce sont les carrés de perspective.

C’est un lieu de promenade coloré, agréable et changeant tout au long de l’été, grâce aux deux séries de plantations annuelles. Dès la fin de l’hiver, plantes et bulbes bisannuels, plantés en novembre de l’année précédente, y sont célébrés. Puis les plantations de mai nourrissent une magnifique floraison estivale.

Sept cents variétés de plantes se relaient pour entretenir l’éclat des plates-bandes de juin à octobre. Ce véritable catalogue vivant est le fruit d’un travail collectif mené avec des botanistes, des horticulteurs, des producteurs ou des semenciers, valorise la connaissance des plantes ornementales du jardin.

Depuis le 24 mars 1993, l’ensemble du jardin et ses bâtiments, archives, bibliothèques, serres, ménagerie (un zoo), œuvres d’art et collection de spécimens sont classés monument historique national en France (labellisé monument historique).

Disposition
La grande perspective à la française s’étend d’ouest en est de la Grande Galerie de l’Évolution à la Place Valhubert, une place qui avant 1806 faisait partie du Jardin. Bordés au nord et au sud par deux allées de platanes taillés en rideaux, les parterres sont replantés deux fois par an : en mai pour installer des massifs d’été, en octobre pour installer des massifs à fleurs d’hiver et de printemps. Les collections de fleurs, totalisant près de 500 variétés, changent chaque année.

Le secteur paysager à l’anglaise comprend, d’ouest en est, le grand labyrinthe, surmonté du belvédère de Buffon et abritant le tombeau séculaire de Daubenton, le petit labyrinthe devenu réserve de biodiversité, à proximité de l’hôtel de Magny et du grand amphithéâtre, le Jardin Alpin et la Ménagerie.

Le parc du Jardin des plantes comprend quatre bâtiments abritant des spécimens exposés. Le Jardin des Plantes comprend au nord un secteur paysager à l’anglaise créé au XVIIIe siècle notamment sous la direction de Buffon, et au sud une grande perspective à la française, tandis que la moitié inférieure (est) a été achevée au XVIIIe siècle. , sur les plaines inondables où le bois de chauffage était auparavant stocké.

La grande galerie de l’Évolution est inaugurée en 1889 sous le nom de galerie de Zoologie. En 1994, la galerie a été rebaptisée de son nom actuel, grande galerie de l’Évolution, et ses spécimens exposés ont été complètement réorganisés afin que le visiteur soit orienté par le fil conducteur de l’évolution comme sujet majeur traité par la galerie.

La galerie de Minéralogie et de Géologie, musée de minéralogie, construit à partir de 1833, inauguré en 1837.

La galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée, un musée d’anatomie comparée au rez-de-chaussée et un musée de paléontologie aux premier et deuxième étages. Le bâtiment a été inauguré en 1898.

La galerie de Botanique, inaugurée en 1935 grâce aux fonds de la Fondation Rockefeller, abrite les laboratoires de botanique et l’Herbier national du Muséum français (le plus grand du monde avec une collection de près de 8 millions d’échantillons de plantes). Le bâtiment contient également une petite exposition permanente sur la botanique.

Outre les jardins et les galeries, il y a aussi un petit zoo, la ménagerie du Jardin des plantes, fondée en 1795 par Bernardin de Saint-Pierre à partir d’animaux de la ménagerie royale de Versailles, la ménagerie de Versailles, qui a été démantelée pendant la révolution française.

Le Jardin des plantes entretient une école botanique, qui forme des botanistes, construit des jardins de démonstration et échange des semences pour maintenir la diversité biotique. Environ 4 500 plantes sont disposées par famille sur une parcelle d’un hectare (10 000 m2). Trois hectares sont consacrés à des expositions horticoles de plantes décoratives. Un jardin alpin compte 3000 espèces avec une représentation mondiale. Des bâtiments spécialisés, comme un grand jardin d’hiver Art Déco, et des serres mexicaines et australiennes présentent des plantes régionales, non originaires de France. La Roseraie, créée en 1990, compte des centaines d’espèces de roses et de rosiers.

Jardins
Le jardin écologique est un espace clos où l’intervention humaine est la plus discrète possible afin de laisser place à la biodiversité naturelle. Créé en 1932, il fut fermé au public en 1960. Totalement interdit d’accès à l’homme jusqu’en 1982, il fit alors l’objet de plusieurs inventaires et de quelques aménagements. Accessible uniquement aux jardiniers et chercheurs habilités à étudier sa biodiversité, cette partie du Jardin des Plantes n’a été rouverte au public qu’en 2004, lors de visites guidées régulièrement organisées.

Ce jardin présente des reconstitutions de différents milieux naturels d’Île-de-France : sept milieux ouverts (vignes, prairies, étang, plateau, etc.), ainsi que quatre milieux forestiers se différenciant par la composition du sol, où poussent des espèces végétales spontanées. presque librement. Le secteur abrite également quelques espèces d’arbres et d’arbustes exotiques, témoins des plantations qui ont précédé la création du jardin. Cet espace est aussi un refuge ou une halte pour la faune parisienne.

Jardin formel
Le jardin couvre une superficie de vingt-quatre hectares (59,3 acres). Elle est bordée par la Seine à l’est, à l’ouest par la rue Geofroy-Saint-Hilaire, au sud par la rue Buffon et au nord par la rue Cuvier, toutes rues nommées en l’honneur des scientifiques français dont les études ont été réalisées. dans le jardin et ses musées.

L’entrée principale se fait à l’est, le long de la Seine, à la place Valhubert, débouchant sur la Grande Galerie, qui copie sa largeur. Il est dans le style d’un jardin à la française et s’étend sur cinq cents mètres (547 yards) entre deux rangées de platanes taillés géométriquement. Ses plates-bandes rectangulaires contiennent plus d’un millier de plantes. Cette partie du jardin est bordée à gauche par une rangée de galeries, et à droite par l’Ecole de Botanique, le Jardin Alpin et les serres.

Les passerelles et la clôture en grille de fer de la place Valubuert ont été créées au début du jardin à la française à l’est est une statue du botaniste Jean-Baptiste Lamarck, directeur de l’école de botanique à partir de 1788. Il est surtout connu pour avoir conçu le premier théorie cohérente de l’évolution biologique.

A l’autre extrémité du jardin à la française, face à la Grande galerie, se dresse la statue d’un autre personnage majeur de l’histoire du jardin, le naturaliste Buffon, en robe de chambre, confortablement assis dans un fauteuil sur une peau de lion, tenant un oiseau dans sa main. Entre la statue et la Galerie se trouve l’Esplanade Mine Edwards, sous laquelle se trouve la Zoothéque, l’immense entrepôt souterrain des collections du musée. Il n’est pas ouvert au public.

Serres
Quatre grandes serres chaudes, ou serres, sont placées en rangée à l’avant droit de la galerie de l’évolution. donnant sur l’Esplanade Milne-Edwards. Elles ont remplacé les premières serres, construites sur le même site au début du XVIIIe siècle, pour abriter les plantes ramenées en France des climats tropicaux par les explorateurs et naturalistes français. La serre mexicaine, qui abrite des succulentes, est séparée par une allée de la serre australienne, qui abrite des plantes de ce pays. Ils ont été construits entre 1834 et 1836 par l’architecte Rohault de Fleury. Chacune des deux serres mesure 20 mètres sur 12 mètres. Leur structure de fer et de verre était révolutionnaire pour Paris, précédant de quinze ans les pavillons similaires construits par Victor Baltard pour les halles parisiennes des Halles.

Une structure plus grande, le « Jardin d’hiver », couvrant 750 mètres carrés, a été conçue par René Berger et achevée en 1937. Elle présente une entrée Art Déco, entre deux piliers de verre et de fer illuminés construits pour les visites nocturnes . Le système de chauffage maintient la température intérieure à 22 degrés Celsius toute l’année, créant un environnement propice aux bananes, palmiers, bambous géants et autres plantes tropicales. Son élément central, conçu pour créer un environnement plus naturel, est une chute d’eau de quinze mètres de haut.

Jardin Alpin
Le jardin alpin a été créé en 1931 et est d’environ trois mètres plus haut que les autres parties du jardin. Il est divisé en deux zones, reliées par un tunnel. Il contient plusieurs microclimats différents, contrôlés par la distribution de l’eau, l’orientation vers le soleil, le type de sol et la distribution des roches. Il abrite des plantes de Corse, du Caucase, d’Amérique du Nord et de l’Himalaya. La plante la plus ancienne est un pistachier, planté vers 1700. Cet arbre a fait l’objet de recherches par le botaniste Sébastien Vaillant au 18ème siècle qui ont confirmé la sexualité des plantes. Un autre arbre ancien trouvé là-bas est le métaséquoia, ou Dawn Redwood, un conifère primitif.

Au cœur de Paris, niché au cœur du Jardin des Plantes, le Jardin Alpin rassemble plus de 2 000 espèces végétales de montagne. Promenez-vous dans un lieu étonnant, au charme subtil. L’ancêtre du jardin alpin a été créé en 1640, sous le nom de « Jardin des Plantes de Montagne ». Agrandie et embellie sous le règne de Buffon au XVIIIe siècle, elle ne prend sa forme actuelle qu’en 1931. Elle est alors installée à l’emplacement du Carré des pondeuses, autrefois dévolu à la multiplication des végétaux. S’étendant sur près de 4 000 m2, le Jardin Alpin rassemble en un même lieu des collections de plantes des régions de haute, moyenne et basse altitude de France et du monde. Il abrite également quelques spécimens typiques de milieux écologiques particuliers, comme les tourbières.

Les plantes sont présentées selon leur origine géographique ou leurs affinités écologiques. L’une des principales difficultés consiste à reconstituer artificiellement les conditions environnementales favorables à la vie des plantes récoltées. Pour y parvenir, les jardiniers ont créé de véritables microclimats en profitant de la situation du jardin. Son dessin, en dépression dans les allées du Jardin des Plantes, forme une vallée de verdure protégée des vents desséchants, du froid intense et des grandes chaleurs.

Cependant, certaines conditions naturelles sont difficiles à recréer. Ainsi, en hiver, les plantes de montagne ont besoin d’une période de repos, sans pluie, dont elles sont protégées, dans leur milieu d’origine, par la couverture neigeuse. Afin de retrouver ces conditions, certaines plantes du Jardin Alpin sont donc recouvertes de bâches à l’automne. C’est à ce prix que cet environnement très gardé et fragile offre chaque année aux promeneurs des moments privilégiés de floraison.

Le Jardin Alpin n’est pas seulement destiné à agrémenter les promenades des visiteurs : ce lieu remarquable est riche d’une histoire scientifique. Il y a là un invité de marque : le pistachier, l’un des doyens du Jardin des Plantes, grâce auquel Sébastien Vaillant a prouvé l’existence de la sexualité végétale en 1718.

Le jardin écologique
Enclave de nature préservée au sein du Jardin des Plantes, le jardin écologique accueille la faune et la flore d’Île-de-France. Toute la diversité écologique du Bassin parisien est représentée dans ses quatre milieux forestiers et ses sept milieux ouverts.

Créé en 1932 à l’initiative de Pierre Allorge, professeur de botanique au Muséum et de Camille Guinet, ingénieur horticole au Jardin des Plantes, le Jardin écologique est une enceinte consacrée à la présentation des milieux naturels d’Île-de-France. Dans cette région peuplée dès la préhistoire, l’homme a joué un rôle considérable dans la formation des paysages et des associations végétales. Le Jardin écologique présente la biodiversité d’Île-de-France et des milieux très variés.

La roseraie et la rocaille
Entièrement dédiée à la reine des fleurs, la roseraie orne délicatement les abords de la galerie de Minéralogie. D’inspiration romantique, elle offre au visiteur une promenade parmi 390 espèces et variétés sauvages de roses, anciennes ou contemporaines. La roseraie a été conçue et plantée en 1990, avec comme fil conducteur l’histoire de ces fleurs cultivées depuis l’Antiquité. L’allée centrale, ombragée de rosiers grimpants, est bordée de parterres fleuris à travers lesquels le promeneur découvre les couleurs et les senteurs des variétés.

Qu’elles forment des arbustes ou se précipitent à l’assaut des arcs, qu’elles fleurissent une fois par an ou qu’elles refleurissent (c’est-à-dire refleurissent) plusieurs fois dans la saison, les roses du Jardin des Plantes affichent leur diversité et témoignent de la richesse du genre Rosa . Roses à fleurs simples, fleurs doubles, parfumées ou inodores, grimpantes, hybrides de thé, anglaises, en bouquets… Les sens sont charmés par cette symphonie de couleurs et de parfums dont l’apothéose a lieu en mai et juin.

Contrastant avec la délicatesse des fleurs, des rochers sont insérés entre les arbustes. Elles sont l’écho extérieur des collections minéralogiques conservées dans le bâtiment attenant de la roseraie, et témoignent de la diversité des roches de France. Une géodiversité représentée par le grès de Fontainebleau (Ile de France), le talc de Luzenac (Pyrénées) ou le gabbro du Queyras (Alpes)…

Plaisir des sens, culture de l’esprit, les déambulations dans la roseraie permettent au promeneur d’en savoir plus sur les nombreux représentants du genre Rosa offerts à son regard. Le lieu abrite à la fois des espèces botaniques, présentes à l’origine dans la nature, des roses anciennes (créées avant 1867) aux parfums délicats et des roses modernes (créées après 1867) aux superbes floraisons. Parmi les variétés exposées : Pimpinellifolia, Cinnamoneae, Gallicanae, Caninae, églantier, cent-feuilles, mousseux, damassé, portland, alba, rugosa, noisette, bourbon, hybride de thé…

Jardin de l’école de botanique
Une grande partie longeant le jardin à la française, avec une entrée sur l’allée Bequrerel, appartient à l’Ecole de Botanique, et est consacrée aux plantes à usage médicinal ou économique. Il a été créé à l’origine au 18ème siècle et compte aujourd’hui plus de trois mille huit cents spécimens, organisés par genre et famille. Des visites régulières de cette section sont organisées par mes guides du musée. L’un de ses attraits particuliers est le « Pinus nigra » ou pin noir, de la variété Laricio, originaire de Corse, qui fut planté dans le jardin par Jussieu dans les années 1770.

Une école sans murs et à ciel ouvert : bienvenue dans ce jardin, où amateurs et professionnels pourront réviser leurs cours sur le végétal. Quatre parterres illustrent quelques phénomènes liés à l’évolution des plantes : Adaptation, Diversification, Convergences et Orientation de l’évolution.

L’Ecole de Botanique fait découvrir au public et aux étudiants la diversité végétale de toutes les régions tempérées du globe (des plantes à fleurs aux fougères et mousses et des herbacées naines aux arbustes). Une sélection au sein de chaque famille, puis de chaque genre a été opérée, afin de présenter les espèces les plus contrastées dans leurs aspects (diversité morphologique), ainsi que le maximum de lignées différentes (diversité évolutive).

L’arbre de l’évolution des plantes terrestres est présenté sur une « table d’orientation » au centre du jardin afin de mettre en évidence le lien entre l’histoire évolutive des plantes, la classification qui en résulte, et l’agencement des plantes.

Le petit labyrinthe
Le petit jardin est placé directement derrière la serre Winter Garden. Ses traits marquants sont un grand platane d’Orient, planté par Buffon en 1785, et un Ginkgo biloba, arbre originaire de Chine considéré comme un fossile vivant, puisque des traces montrent que ces arbres existaient à la Seconde Ère du vivant, telle que définie par les botanistes. Il fut planté en 1811. Au sommet du labyrinthe trône l’une des plus anciennes constructions métalliques du monde : le belvédère de Buffon, réalisé par Verniquet, l’architecte du Grand Amphithéâtre du Muséum.

Au centre du jardin se dresse le monument au botaniste Bernardin de Saint-Pierre. le dernier directeur du jardin nommé par le Roi avant la Révolution française, et le créateur de la ménagerie. Il est mieux connu en France comme l’auteur d’un film romantique bien connu, « Paul et Virginie », publié en 1788.

Jardin d’iris et de vivaces
Idéal pour la flânerie et la méditation, le Jardin des Iris et des Vivaces est souvent apprécié des amateurs de peinture florale… Compartiments sertis de briques et d’allées engazonnées, ce jardin de style hollandais, situé entre les galeries de Paléontologie et de Botanique, a été créé en 1964 Elle était alors constituée d’une ancienne collection d’iris, présentée dans une superficie de 1 500 m 2. Modifiée en 1984, elle fut rajoutée de grands parterres de vivaces, reposant sur un fond d’arbustes.

Ce jardin calme, situé à l’écart des lieux de passage, procure au visiteur une agréable sensation d’isolement et d’intimité. Un état propice à la contemplation des 450 espèces de plantes vivaces qui se dévoilent lors de nos déambulations tranquilles dans les allées recouvertes d’herbe.

Une visite qui peut être renouvelée à volonté, puisque la floraison des plantes vivaces est échelonnée au fil des saisons. A la mauvaise saison, la plupart des plantes vivaces disparaissent, sans toutefois mourir : enfouies dans le sol, leurs bourgeons bien abrités, elles restent vivantes, prêtes à réapparaître dans une explosion de formes, de couleurs et de senteurs à la saison suivante.

A force de flâneries, voici le centre du jardin. Plus de 100 variétés d’iris y sont installées dans des carrés bordés de briques. Le genre Iris compte 120 espèces, mais toutes les variétés du jardin sont issues de la sélection et de l’hybridation d’iris européens ou nord-africains. Leur floraison, qui a lieu en mai, est exceptionnelle : des couleurs qui vont du bleu au jaune, en passant par des teintes fauves, roses ou carmins. Des teintes sublimes, qui attirent et inspirent de nombreux peintres…

La Butte Copeaux et le Grand Labyrinthe
Le Grand Labyrinthe comporte un chemin sinueux jusqu’au sommet de la Butte Copeaux, une colline surplombant le jardin. Il a été créé à l’origine sous Louis XIII, puis refait sous sa forme actuelle sous Louis XVI, à l’emplacement d’une ancienne décharge publique. Au début du chemin ascendant se trouve un Cèdre du Liban, planté en 1734 vy Jussieu, avec un tronc de quatre mètres de circonférence. La butte était en grande partie plantée d’arbres de la Méditerranée, dont un vieil arbre cultivable de Crète planté en 1702 et toujours en place. y compris d’en elle est surmontée d’un pittoresque belvédère en fonte du XVIIIe siècle, le plus ancien ouvrage d’architecture en fer de Paris. Le labyrinthe a été créé sous Louis XIII, puis refait par le directeur des jardins Buffon pour Louis XVI.

Au sommet se trouve une plate-forme d’observation néoclassique appelée la Gloriette de Buffon. Elle fut réalisée en fonte, bronze et cuivre en 1786-87, à partir du métal de la fonderie de Buffon. Elle est considérée comme la plus ancienne structure métallique de Paris. Les huit colonnes de fer portent un toit en forme de chapeau chinois, surmonté d’une lanterne à frise ornée de croix gammées, motif en vogue à l’époque. Le dessus est inscrit d’un hommage à Louis XVI, honorant sa « justice, humanité et munificence », ainsi qu’une citation de Bouffon, en latin, traduite ; « Je ne compte que les heures sans nuages ». Elle était à l’origine équipée d’une horloge précise qui sonnait exactement à midi, mais elle disparut en 1795.

La butte labyrinthe est l’un des premiers sites acquis pour la fondation du Jardin Royal des Plantes Médicinales. Son sol sec favorise la végétation méditerranéenne : cèdres, pins, érables, ifs… Car l’éminence qui s’y dresse n’a rien de naturel : elle s’est formée au XIVe siècle par l’accumulation des déblais et moellons calcaires des faubourgs de la capitale ! D’abord couverte de vignes, la butte fut couronnée par Edmé Verniquet en 1788 d’un kiosque en l’honneur de Buffon. Précédant de 60 ans les travaux de Victor Baltard, et de plus d’un siècle les réalisations de Gustave Eiffel, la « Gloriette de Buffon » est l’un des plus anciens édifices métalliques au monde.

Constitué d’une charpente en fer de très haute qualité réalisée dans les forges de Buffon lui-même, à Montbard, le kiosque comportait des superstructures et des décorations en bronze, cuivre, plomb et or. Un gong solaire dominait l’ensemble. Elle sonnait tous les jours à midi, d’un coup de marteau lâché par la rupture d’un fil de crin brûlé par le soleil à travers une loupe.

En descendant du labyrinthe, croisez de nombreux arbres remarquables, comme l’érable de Crète (Acer sempervirens) ramené d’Orient par Tournefort en 1702, le chêne à feuilles de châtaignier (Quercus castaneifolia), ou encore le très toxique if européen (Taxus baccata) , dont a été extrait dans les années 1980 l’un des médicaments anticancéreux les plus puissants découverts au XXe siècle. Un peu plus loin encore se trouve le tombeau de Daubenton, premier directeur en 1793 du tout nouveau Musée. Enfin, au pied du Labyrinthe, Nocturne, le poème de Saint-John Perse, est gravé sur trois sculptures en bronze…

A proximité se trouve la fontaine du Lion, construite en 1834 dans le mur d’un ancien réservoir. Elle est ornée de deux lions en bronze réalisés en 1863 par le célèbre sculpteur animalier Henri Jacquemart.

Muséum national d’histoire naturelle
Le Muséum national d’histoire naturelle a été appelé « le Louvre des sciences naturelles ». Il est contenu dans cinq bâtiments disposés le long du jardin à la française ; la galerie de l’évolution ; la Galerie de minéralogie et de géologie ; la Galerie de Botanique; la Galerie de paléontologie et d’anatomie comparée ; et le Laboratoire d’Entomologie.

La Grande Galerie de l’Évolution a été conçue par Jules André, dont d’autres travaux à Paris inclus, en collaboration avec Henri Labrouste. la Bibliothèque Nationale des Beaux-Arts. Il devient architecte du musée en 1867, et ses oeuvres se retrouvent dans tout le Jardin des Plantes. Il a ouvert lors de l’ Exposition universelle de Paris de 1889 , bien qu’il n’ait pas été terminé comme prévu; il manque encore une grande façade du côté de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire. La façade principale, tournée vers les deux allées principales du jardin à la française, est flanquée de deux tours lanternes. Une série de médaillons entre les travées de la façade principale donnant sur le jardin honore dix des scientifiques notables qui ont travaillé dans le Musée ainsi qu’une statue allégorique d’une femme tenant un livre ouvert de la connaissance.

Alors que l’extérieur est d’architecture Beaux-Arts, la structure intérieure en fer était entièrement moderne, contemporaine du Grand Palais et de la nouvelle gare de la gare d’Orsay (aujourd’hui musée d’Orsay). Il renferme une salle rectangulaire de 55 mètres de long, 25 mètres de large et 15 mètres de haut, avec une verrière de mille mètres carrés soutenue par des rangées de colonnes de fer élancées. L’ouvrage s’est détérioré, a dû être fermé en 1965, puis a fait l’objet d’une importante restauration entre 1991 et 1995. Il présente aujourd’hui, à travers des animaux préservés et des présentations médiatiques, l’évolution des espèces. Il accorde une attention particulière aux espèces disparues ou en voie de disparition. La collection d’animaux conservés comprend le rhinocéros ramené en France au XVIIIe siècle par Louis XV.

Devant la Galerie de Minéralogie et de Géologie se dresse l’un des arbres du jardin royal, un arbre Sophora Japonica planté par Bernard de Jussieu en 1747. La galerie a été construite entre 1833 et 1837 par Charles Rohault de Fleury dans un style néoclassique, avec des frontons et piliers. La collection à l’intérieur comprend quelque six cent mille pierres, gens et fossiles. Parmi les expositions remarquables, le tronc pétrifié de cyprès chauve de l’ère géologique tertiaire, découvert dans la région de l’Essonne en France en 1986.

Devant la Galerie du Botanique se trouve le plus vieil arbre de Paris, un « Robinier Faux Acacia » ramené d’Amérique en France en 1601. La galerie a été construite en 1930-35 grâce à une subvention de la Fondation Rockefeller. La galerie conserve l’Herbier National, spécimens de toutes les espèces végétales connues, avec 7,5 millions de plantes représentées. La galerie du rez-de-chaussée est utilisée pour des expositions temporaires.

Cette galerie est située à côté du jardin des Iris, qui contient 260 variétés d’Iris. Le bâtiment a été construit entre 1894 et 1897 par Ferdinand Dutert, spécialiste de l’architecture métallique, dont le bâtiment le plus célèbre était la Galerie des Machines à l’Exposition de Paris de 1889. La galerie a été agrandie en 1961 avec un ajout de briques par l’architecte Henri Delage. L’intérieur est très décoré avec des escaliers et des détails en fer en forme de dentelle. Il présente une grande collection de squelettes fossilisés de dinosaures et d’autres grands vertébrés.

La Ménagerie
La Ménagerie est le deuxième parc zoologique le plus ancien du monde. Il a été créé en 1793 à l’initiative de Bernardin de Saint-Pierre, par le transfert d’animaux de la ménagerie royale de Versailles et de ménageries privées et foraines en déshérence. Lors du siège de Paris par la Prusse entre le 17 septembre 1870 et le 26 janvier 1871, la plupart des animaux ont été mangés par les Parisiens assiégés.

Au cours de son histoire, il a présenté d’innombrables espèces animales, dont la première girafe présentée en France (1827), des éléphants, des ours bruns et blancs, des phoques. Au XIXe et au début du XXe siècle, des visites à dos d’éléphant ou de dromadaire s’y déroulaient moyennant un supplément. De nombreuses constructions, parfois sophistiquées pour l’époque, ont été édifiées à cet effet au XIXe et au début du XXe siècle. siècle, succédant aux enclos et cages sommaires du début : rotonde, fosses aux ours, cabrioles, fauves, maisons des rapaces et des reptiles, faisans. La plus grande d’entre elles est sans doute la grande volière construite en 1888 par Alphonse Milne-Edwards pour l’Exposition universelle de 1889 et toujours en activité.

Au milieu du XXe siècle, la Ménagerie entre dans une période de déclin, éclipsée par des parcs zoologiques plus modernes (Zoo de Vincennes, Parc de Thoiry), puis contestée par les mouvements anti-zoos, où pratiquement aucune rénovation ne peut être entreprise, faute de de moyens (c’est aussi l’époque où la Galerie de Zoologie, rebaptisée « Grande Galerie de l’Évolution » depuis 1994, a dû fermer car il pleuvait à travers sa verrière). Les installations où vivaient les animaux étaient souvent délabrées et exiguës.

C’est à partir des années 1980 qu’une politique de réhabilitation de la Ménagerie est mise en place, avec plusieurs rénovations successives (volières de rapaces, rotonde, reptilarium, etc.), et une nette préférence est donnée à la présentation d’espèces de petite et taille moyenne, généralement peu connue et/ou menacée d’extinction.

Les plus grandes espèces (éléphant, girafe, lion, tigre, gorille, chimpanzé, ours, loup, zèbre, hippopotame, rhinocéros), qui ne vivaient pas correctement dans les petites installations impossibles à agrandir du centre de Paris, ont progressivement quitté le Ménagerie du zoo de Vincennes entre les années 1970 et 2000.

La Ménagerie abrite 1 100 animaux, mammifères, reptiles et oiseaux, sur 5,5 hectares. Elle s’est spécialisée dans plusieurs groupes d’animaux : chez les mammifères, le cheval de Przewalski, l’orang-outan, plusieurs espèces de chèvres (chèvre des Rocheuses, takin, bharal, bouquetin d’Éthiopie), les petits carnivores, les rongeurs et les singes ; parmi les oiseaux, les vautours et les rapaces nocturnes sont bien représentés, ainsi que les faisans et quelques échassiers (spatules, ibis, grues, agamis et le très rare kagou huppé) ; de nombreux reptiles (dont des tortues géantes de plus de 100 ans), batraciens et insectes sont élevés dans le reptilarium et le vivarium (construit par souscription grâce à René Jeannel).

Autres bâtiments dans les jardins
La Maison de l’Intendance ou Maison de Bouffon, située à l’entrée du jardin au 36 rue Geoffroy-Saint-Hilaire, était la résidence de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, industriel, naturaliste, directeur et créateur en chef des jardins de 1739 à sa mort en 1788. Il fait partie du jardin en 1777-79.

La Maison Cuvier, à côté de la Galerie d’anatomie comparée, fut la résidence du scientifique Georges Cuvier jusqu’à sa mort en 1832. Cuvier fut l’un des fondateurs de la paléontologie, et le premier à identifier le squelette d’un mastodonte comme un animal préhistorique. Sa façade affiche sa devise en latin « Le « Transibunt et augebitur scientia » (« Les heures passent et la science progresse »). La maison fut aussi le lieu où, en 1896, Henri Becquerel réalisa en 1893 l’expérience qui conduisit à la découverte d’uranium Cet événement est marqué par une plaque sur la façade (non ouvert au public).

La fontaine Cuvier se trouve en face du jardin à l’intersection de la rue Linné et de la rue Cuvier, en face des grilles en fer forgé très décoratives du jardin. La fontaine rend hommage à George Cuvier, considéré comme le père de l’anatomie comparée, avec sa statue entourée d’une collection variée d’animaux. Il a été construit par l’architecte du parc Vigoureux et le sculpteur Jean-Jacques Feuchère en 1840.

L’Amphithéâtre près de la rue Cuvier dans l’angle nord-ouest, a été construit en 1787-88 dans le jardin de l’Hôtel de Magny sur la rue Cuvier. Il a été construit sous la direction de Buffon comme lieu de conférences sur les sciences naturelles et les découvertes dans les jardins. Il a été construit dans un style purement néoclassique, ou paladien. Les frontons sont ornés de sculptures du XVIIIe siècle évoquant les sciences naturelles. Le bâtiment a été largement restauré en 2002-2003. Un grand vase en pierre devant l’amphithéâtre est un vestige de l’abbaye royale de Saint-Victor, qui occupait l’emplacement de l’amphithéâtre, et fut détruite pendant la Révolution française.

Le Pavillon des nouveaux convertis, dans l’angle nord-ouest du jardin de l’allée Chevreul, est un vestige du couvent des nouveaux convertis, fondé en 1622 par le père Hyacinthe de Paris et déplacé sur le site en 1656. Il a été construit pour abriter les protestants se convertit au catholicisme. La façade nord subsistante, avec un fronton de style Louis XIV, abritait le réfectoire, un parloir et des chambres. Après la Révolution française, il fait partie des jardins. Elle fut la résidence et le laboratoire d’un directeur du musée pendant 28 ans, le chimiste Eugène Chevreul, qui y mourut en 1899 à l’âge de 103 ans. Chevreul développa l’utilisation des roues chromatiques ou cercles chromatiques pour résoudre la définition des couleurs. Sa théorie des couleurs fut utilisée à la Manufacture de tapisseries des Gobelins, où se trouvait son laboratoire, et inspiré la palette de couleurs utilisée par Eugène Delacroix. Une statue de Chevreul est placée dans le Carré Chevreul dans les jardins.

L’hôtel de Magny au 57 rue Cuvier est le bâtiment administratif des jardins. Il a été construit vers 1700 sous Louis XIV comme résidence, conçu par l’architecte royal Pierre Bullet, dont les travaux comprenaient la porte Saint-Martin et les hôtels particuliers du Marais et de la place Vendôme Après la Révolution, il s’est transformé en pensionnat ; le célèbre acteur Talma était l’un des étudiants. La maison et les domaines ont été achetés par Buffon en 1787 pour agrandir les jardins. (Non ouvert au public).

Fontaines et puits
Jusqu’en 1984, date du début de la construction de la zoothèque souterraine, un bassin aux nénuphars était situé sur l’esplanade Milne-Edwards, devant la grande galerie de l’Évolution (qui à l’époque s’appelait encore la « galerie de Zoologie »). D’autres bassins abritant des mini-écosystèmes aquatiques se trouvent dans les serres, l’école de botanique, le jardin alpin, le jardin écologique et le Clos Patouillet (au sud de la rue Buffon).

Le plus grand bassin du Jardin, au pied du belvédère de Buffon et du grand labyrinthe, est la Fontaine aux Lions, sculptée par Alfred Jacquemart, dont le bassin servait autrefois de réservoir d’eau pour l’irrigation horticole d’été et où, jusque dans les années 1950 , coassent les grenouilles. Le Jardin comprend également deux puits, l’un à l’entrée sud et l’autre dans le Jardin Alpin. De plus, plusieurs fontaines Wallace disséminées dans le Jardin permettent aux promeneurs de se désaltérer. Enfin, l’une des deux dernières fontaines murales Wallace encore conservées à Paris est encastrée dans le mur du Jardin des Plantes, rue Geoffroy-Saint-Hilaire.