Visite guidée du musée Carnavalet, Paris, France

Le Musée Carnavalet est le musée municipal parisien consacré à l’histoire de Paris des origines de la ville à nos jours. Située dans le quartier du Marais au n°23 rue de Sévigné à Paris, dans le 3e arrondissement, elle présente des collections sur des thèmes variés : souvenirs de la Révolution française, peintures historiques, sculptures, mobilier et décors des XVIIe et XVIIIe siècles. e siècles, œuvres d’art, estampes, etc. Il fait partie des quatorze musées de la ville de Paris gérés depuis le 1er janvier 2013 par l’établissement public administratif Paris Musées.

Le musée actuel occupe deux hôtels particuliers des XVIe et XVIIe siècles, composé de l’hôtel Carnavalet lui-même, et de l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, reliés par une galerie au premier étage. Dans ce cadre architectural remarquable, vous pourrez découvrir les riches collections du musée : collection archéologique médiévale et gallo-romaine, souvenirs de la Révolution française, peintures, sculptures, mobilier et objets d’art. Les collections sont présentées dans des salles qui restituent l’atmosphère des demeures privées des XIVe et XVe siècles.

Le musée conserve plus de 625 000 œuvres, objets et documents, de nature variée : mobilier et objets d’art décoratif, peintures, sculptures, collections archéologiques, mais aussi photographies, manuscrits et autographes, affiches, estampes, dessins, monnaies et médailles, petits objets d’histoire et de mémoire… Le musée conserve et expose également des collections liées à l’histoire de l’art et à l’histoire de France.

Les espaces visitables du musée représentent une surface de 3 900 m2, soit un parcours de 1,5 km. De plus, il y a des espaces d’expositions temporaires (360 m2). 3 800 œuvres et objets sont exposés dans le parcours permanent. Parmi la centaine de salles qui composent ce parcours, 34 sont des salles décoratives, principalement des XVIIe et XVIIIe siècles.

L’ancien hôtel Carnavalet et l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, deux immenses bâtiments, abritent une collection excellente et variée. Ces salles, parfois appelées « salles d’époque », sont l’une des particularités du musée. La collection comprend des objets de la Révolution française, des objets médiévaux, des peintures, des sculptures, du mobilier, des photographies et divers objets architecturaux et décoratifs.

Le musée Carnavalet recrée avec succès les espaces de vie des maisons parisiennes du XVe au XIXe siècle grâce à une collection d’objets extrêmement variée et importante. L’une des salles les plus intéressantes du musée se trouve au rez-de-chaussée : une collection d’antiquités appartenant à la ville de Paris qui comprend des affiches de magasins et autres commerces invitant leurs clients à s’arrêter dans leurs boutiques, des lanternes et des modèles de vitrines diverses affiche. Autre temps fort de la visite, l’Orangerie, entièrement restaurée en 2000. De grandes expositions y sont régulièrement organisées.

Le musée rouvre au printemps 2021, après cinq ans de travaux. Pendant les travaux, la muséographie a été entièrement repensée. Tout en conservant les pièces et ouvrages les plus célèbres (chambre de Marcel Proust, chambre de la famille royale dans la tour du Temple…), la rénovation a conduit à présenter le parcours de manière chronologique, depuis la préhistoire. Certaines collections sont ainsi particulièrement mises en valeur, comme les collections archéologiques, numismatiques, photographiques et graphiques. Près de 60 % des œuvres ont été renouvelées, et près de 4 000 œuvres ont été restaurées.

Finally, emphasis was placed on openness to the contemporary period (presentation of works from the 20th and 21st centuries), the modernization of media (with nearly 150 multi and transmedia content), and accessibility to all audiences (10% of the works are thus presented at children’s level).

The Buliding
The land on which the museum stands was purchased in 1544 by Jacques de Ligneris, the president of the Parliament of Paris, who commissioned the architects Pierre Lescot and Jean Goujon to built a townhouse. In 1572, the hôtel was purchased by Madame de Kernevenoy, the widow of a member of the Court of Henry II of France, and the preceptor of the Duke of Anjou, who became Henry III of France.

Au cours de cette période, la façade et les portails ont reçu une décoration somptueuse de sculptures de la Renaissance, dont une grande partie est encore visible. Ils étaient l’œuvre du sculpteur Jean Goujon et de son atelier. Dès 1660, le célèbre architecte François Mansart élève le porche de l’hôtel sur l’actuelle rue de Sévigné et crée deux nouvelles ailes. L’écrivain Madame de Sévigné s’y installe en 1677 jusqu’en 1694.

L’hôtel Le Peletier de Saint Fargeau est d’un style plus sobre et a été construit par l’architecte Pierre Bullet dans les années 1690. Elle possède un élément architectural exceptionnel avec son grand escalier dont la somptueuse main courante en fonte, moulurée et ciselée, et non en fer forgé, est une prouesse technique jamais répétée avant le XIXe siècle.

Après la Révolution, il est occupé par l’École des ponts et chaussées puis par les établissements Liévyns et Verdot, avant d’être racheté par la ville de Paris en 1866 sur les conseils du baron Haussmann. Il fut restauré à partir de 1866 par l’architecte Victor Parmentier, qui venait d’être remarqué au Salon pour son travail d’étude du Château de Madrid au Bois de Boulogne.

La statue de Louis XIV en costume d’empereur romain est l’une des rares images de lui qui ait survécu à la Révolution française. Il a été réalisé par le sculpteur Antoine Coysevox et représente le roi en costume d’empereur romain. Avant la Révolution française, il était placé devant l’Hôtel de Ville et a été transféré au musée en 1890.

La façade présente une statue de « l’Immortalité » de Louis-Simon Boizot. La « Victoire » dorée était la pièce maîtresse de la fontaine et célébrait le retour triomphal de Napoléon d’Egypte. Il a été achevé en 1806 et placé au sommet d’une colonne avec des sphinx jaillissant de l’eau à la base. La statue exposée au Carnavalet est le modèle original de « l’Immortalité », tenant des couronnes d’olivier à deux mains.

L’édifice, classé monument historique du XVIe siècle, abrite des pièces meublées de différentes époques de l’histoire de Paris, des objets historiques et une très importante collection de tableaux de la vie parisienne ; il présente des œuvres d’artistes tels que Joos Van Cleve, Frans Pourbus le Jeune, Jacques-Louis David, Hippolyte Lecomte, François Gérard, Louis-Léopold Boilly et Étienne Aubry, à Tsuguharu Foujita, Louis Béroud, Jean Béraud, Carolus Duran, Jean- Louis Forain, Pierre Puvis de Chavannes, Johan Barthold Jongkind, Henri Gervex, Alfred Stevens, Paul Signac et Simon-Auguste.

Rattaché au Musée Carnavalet – Histoire de Paris depuis les années 1960, sa rénovation a été menée de 1982 à 1989. Ses vastes cheminées, son carrelage et ses poutres apparentes ont été conservés, pour une mise en scène des intérieurs parisiens tout au long de l’histoire.

Le musée
Le Musée Carnavalet – Histoire de Paris est le plus ancien musée de la Ville de Paris. Il a ouvert au public le 25 février 1880 dans l’hôtel Carnavalet situé au cœur du Marais, l’un des quartiers de la capitale où le patrimoine architectural est particulièrement bien conservé.

Depuis 1880, l’extension du musée a été importante, avec la construction de nouveaux bâtiments et l’annexion de l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau en 1989. Aujourd’hui, l’architecture du musée offre une histoire de plus de 450 ans qui se déroule sur deux manoirs. Depuis plus de 150 ans, ses collections sans cesse enrichies retracent l’histoire de Paris, de la préhistoire à nos jours.

L’idée de créer un musée de l’histoire de Paris a été lancée par le baron Haussmann qui, sous Napoléon III, était en plein dans son grand projet de construction de nouvelles avenues, parcs et places au centre de la ville. En 1866, il persuada la ville de Paris d’acheter l’hôtel Carnavalet pour abriter le musée et rassembla une importante collection d’objets et de documents historiques.

Jusqu’à l’achèvement du musée, la collection était conservée, avec les archives de la ville, dans les caves de l’Hôtel de Ville. En mai 1871, dans les derniers jours de la Commune de Paris, les Communards mettent le feu à l’Hôtel de Ville, détruisant le bâtiment, les archives de la ville et la collection. La porte de l’Hôtel de Ville d’origine, encore carbonisée par l’incendie, est exposée au musée.

En 1872, le bâtiment est agrandi sur trois côtés, en utilisant en grande partie les vestiges d’immeubles démolis lors de la construction par Hausmann des Grands Boulevards au centre de la ville. L’extension du musée est aussitôt décidée avec des galeries en enfilade sur deux étages. Les façades donnant sur le jardin reprennent des éléments d’immeubles parisiens démolis : l’Arc de Nazareth datant du XVIe siècle, le pavillon des Drapiers du XVIIe et le pavillon Choiseul du XVIIIe siècle.

Au 29 rue de Sévigné, l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau a été construit entre 1688 et 1690, sur les plans de Pierre Bullet (1639-1716), architecte du Roi et de la Ville, pour le compte de Michel Le Peletier de Souzy ( 1640-1725). Son Orangerie est remarquable. Les bâtiments sont annexés au musée en 1989. C’est alors que sont installés la bijouterie Fouquet d’Alphonse Mucha, le café lounge Paris d’Henri Sauvage et la salle de bal de l’hôtel Wendel de José-Maria Sert.

La collection a été progressivement reconstruite et, en 1880, le bâtiment est officiellement devenu le musée de l’histoire de Paris. De nombreux autres ajouts ont suivi, au fur et à mesure que la collection grandissait. Plusieurs sculptures quittent également leur lieu d’origine pour rejoindre le musée, comme la statue du roi Louis XIV par Antoine Coysevox ou le relief d’Henri IV par Lemaire (précédemment installé à l’Hôtel de Ville), ou encore la statue de la Victoire par Louis-Simon Boizot (venant de la place du Châtelet)… A l’intérieur, le parcours visite intègre des plafonds peints et des panneaux sculptés, ainsi que de nombreux décors de boiseries provenant d’intérieurs parisiens.

Au début du XXe siècle, deux nouvelles ailes ont été ajoutées à l’arrière, qui fermaient le jardin. Un programme d’agrandissement encore plus important est lancé en 1913 par l’architecte Roger Foucault. Le projet a été interrompu par la Première Guerre mondiale, mais a repris après la guerre et a finalement été achevé en 1921, doublant l’espace d’exposition du musée. Les nouveaux bâtiments enserrent enfin la cour Henri IV et la cour dite « de la Victore ».

L’expansion s’est poursuivie. En 1989, un hôtel particulier voisin, l’Hôtel Le Peletier de Saint Fargeau, est acheté et relié au musée. Cet hôtel a également été construit au milieu du XVIe siècle et était à l’origine connu sous le nom d’Hôtel d’Orgeval. Il a été acheté par Michel Le Peletier et transmis finalement à son petit-fils, Le Peletier de Saint Fargeau, qui était un représentant de la noblesse dans les États généraux de 1789. En 1793, Le Peletier a voté pour l’exécution de Louis XVI, et fut assassiné, pour se venger de son vote, le 20 janvier 1793, le jour même de l’exécution du roi. L’hôtel Le Peletier de Saint Fargeau était annexé au Carnavalet. Il a été ouvert au public en 1989, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française.

Rénovation
Le musée a été fermé en 2017 pour une importante rénovation, et a rouvert en 2021. L’agence Chatillon Architectes, associée à Snøhetta et l’Agence NC (Nathalie Crinière), a réalisé d’importants travaux de restauration dans le musée sur 4 ans et a renouvelé l’expérience des visiteurs, afin d’en faire un incontournable du paysage culturel.

La rénovation du musée a notamment consisté à restaurer ses façades, ses baies, ses cours et certains parquets, à redéfinir le parcours de visite et à l’adapter au XXIe siècle en le mettant aux normes, en créant des circulations verticales et de nouveaux espaces. L’ensemble de ces travaux a permis de magnifier le monument et de redécouvrir son architecture tout en apportant un nouveau souffle avec ces grands escaliers qui font entrer le musée dans la modernité.

Le musée comptait en 2021 quarante salles et galeries décorées et 3800 objets exposés. La collection totale, en 2021, comprenait 625 000 objets. Deux salles d’introduction pour présenter Paris, ses symboles, ses données clés et l’histoire de la création du musée et de ses donateurs. Au sous-sol, de nouvelles salles voient le jour pour présenter des collections allant de la période mésolithique (9600-6000 av. J.-C.) au milieu du XVIe siècle. Pour améliorer l’accueil de tous, un café-restaurant donnant sur les jardins a été aménagé.

Un centre de ressources historiques, numériques et documentaires verra le jour. Il favorisera l’exploration et la production collaborative autour de l’histoire, de l’archéologie et de la mémoire de Paris. Cet espace permettra d’accéder plus largement aux 580 000 œuvres des collections de plusieurs départements : arts graphiques (dessins, estampes, affiches), photographies, objets d’histoire et de mémoire, cabinet numismatique, fonds d’archives patrimoniales ainsi qu’aux dossiers d’œuvres en les collections du musée.

Lors de la fermeture, un chantier inédit a été entrepris pour restaurer les bâtiments et les collections afin de valoriser ce patrimoine parisien d’exception. Ainsi, l’ensemble des 3 800 œuvres exposées et les principaux décors ont été restaurés. Les interventions, allant du simple dépoussiérage à la restauration fondamentale, ont été mises en œuvre par les équipes de conservation et de gestion, en collaboration avec la direction des collections de Paris Musées dans le cadre de la commission scientifique de la DRAC Ile-de-France.

Une médiation adaptée à la diversité des publics accompagne les travaux. Elaboré en collaboration avec toutes les équipes scientifiques et culturelles du musée, il a également nécessité l’intervention de nombreux experts parisiens : historiens, géographes, urbanistes, archéologues, sociologues et économistes, spécialistes de la littérature. Des professionnels en France et à l’étranger et des visiteurs ont également été consultés.

Traduite en anglais et en espagnol tout au long du parcours, elle propose toujours une contextualisation donnant les principaux repères, diverses possibilités d’approfondissement et 10% des œuvres exposées sont installées à hauteur d’enfant. Des dispositifs numériques sont spécifiquement créés (interviews filmées, extraits d’archives, films d’animation et jeux, projections, espaces d’écoute, audiodescriptions, cartes interactives, applications et étiquettes numériques) pour rythmer le parcours et compléter la connaissance des épisodes majeurs de l’histoire parisienne.

Collections
Les collections actuelles exposées sont présentées au sein des deux demeures du XVIIe siècle, les Hôtels Carnavalet et Le Pelletier de Saint-Fargeau. Certaines chambres ont conservé leur décoration d’origine, tandis que d’autres ont été recréées avec un mobilier et une décoration d’une certaine époque. Ils comprennent des chambres meublées provenant de demeures historiques des XVIe, XVIIe, XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Les expositions couvrent 3900 mètres carrés, disposées en huit « parcours » ou séquences de salles d’époques différentes.

L’idée d’un musée dédié à l’histoire de Paris s’est imposée sous le Second Empire (1852-1870) au fur et à mesure de l’expansion de la capitale. En 1866, à l’instigation du préfet de la Seine Haussmann, et peut-être en guise d’instrument compensatoire à la destruction de Paris, la municipalité acquiert l’hôtel Carnavalet pour abriter la nouvelle institution qui devait documenter Paris, tout en portant une attention particulière à la présentation des collections.

Depuis la création du musée, des objets authentiques ont été collectés, « ayant appartenu » à une personnalité et donc porteurs d’une forte charge émotionnelle, individuelle et collective. C’est ainsi que le musée Carnavalet rassemble entre autres la trousse de campagne de Napoléon Ier, les souvenirs de la famille royale mais aussi ceux des révolutionnaires, la montre de Zola ainsi que la chambre et les objets personnels de Marcel Proust.

Deux missions pionnières visant à documenter les transformations de Paris structurent également durablement le musée : la surveillance des fouilles et des démolitions apporte ainsi près de 10 000 pièces archéologiques au musée, et des commandes de peintures ou de photographies de rues et de quartiers intègrent les collections.

Les dons sont le principal mode d’acquisition. Depuis la création du musée, des dizaines de milliers de donateurs ont ainsi contribué à la création et à l’enrichissement des collections, désormais structurées en 10 départements. Les premiers donateurs (Jules Cousin, Théodore Vacquer et Alfred de Liesville) ont même travaillé au musée Carnavalet !

Des donations exceptionnelles sont à souligner : en 1896, Georges Clemenceau fait don au musée d’un tableau ayant appartenu à son père, la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen », attribué à Jean-Jacques Le Barbier, ou en 1902, l’impératrice Eugénie, veuve de Napoléon III, donne le berceau du prince impérial conçu par Victor Baltard.

Aujourd’hui, le musée Carnavalet – Histoire de Paris rassemble plus de 625 000 œuvres, de la préhistoire à nos jours. Peintures, sculptures, maquettes, enseignes, dessins, gravures, affiches, médailles et monnaies, objets d’histoire et de mémoire, photographies, boiseries, décors et meubles… se complètent pour former une histoire et une mémoire de la capitale, unicité. L’esprit des lieux favorise une visite riche en expériences et en émotions.

Le parcours de l’exposition
Le Musée Carnavalet – Histoire de Paris expose dans son parcours plus de 3 800 œuvres et décors de la préhistoire à nos jours. Le parcours, qui va de l’Antiquité à nos jours, comprend une grande variété d’œuvres : vestiges archéologiques, peintures, sculptures, dessins, médailles et monnaies, estampes et gravures, photographies, maquettes, mobilier, enseignes, petits objets décoratifs. histoire et mémoire (boutons, textiles, boîtes, statuettes…) ainsi qu’un ensemble unique d’oeuvres et de témoignages sur la Révolution française. La reconstitution des intérieurs parisiens d’antan a également beaucoup contribué à la renommée du musée.

PARTIE I : GALERIES DES DÉTAILLANTS ET GALERIES D’INTRODUCTION
Les galeries marchandes aux enseignes commerciales façonnent le paysage urbain. Déployée dans deux salles, l’importante collection du musée suggère l’évocation d’une déambulation dans une rue parisienne passant d’une boutique à l’autre. La première salle est dédiée aux symboles et à la devise de Paris ; il résume son évolution et mentionne quelques lieux, personnalités ou événements majeurs.

La deuxième salle est divisée en trois sections distinctes. Le premier retrace les origines du bâtiment puis du musée ; le second montre la diversité des collections qui le composent et racontent l’histoire de Paris ; la troisième partie est consacrée à l’actualité du musée et de la Ville de Paris : une œuvre de la collection, une nouvelle acquisition, un hommage…

PARTIE II : LA PREHISTOIRE, L’ANTIQUITE ET LE MOYEN AGE
Au niveau le plus bas, le musée présente une importante collection d’objets d’art et d’usage récupérés sur les sites néolithiques et de l’antique gallo-romaine de Lutèce. La galerie présente également des objets trouvés dans les années 1990 dans le premier établissement permanent connu à Paris, dans le quartier de Bercy. Cette découverte comprenait des objets liés à l’agriculture, à la pêche et à l’élevage, datés de 6500 à 4500 av.

Les découvertes exposées incluent une pirogue entière, ou un canoë long et étroit fabriqué à partir d’un seul tronc d’arbre. Il date d’environ 2700 av. J.-C., pendant la période néolithique. Il a été découvert au début des années 1990, avec plusieurs autres pirogues encore plus anciennes, sur un site situé près de l’actuelle rue Henri-Farman dans le 19e arrondissement, sur ce qui était alors un canal de la Seine. D’autres objets exposés de cette période comprennent des marmites en terre cuite, des céramiques anciennes, des outils en bois, des colliers de dents de loutre et des figures féminines sculptées. Ils remontent bien avant la première description écrite du village en 52 après JC dans le De bello Gallico de Jules César.

A l’âge du bronze, un peuple gaulois appelé les Parisii s’installe dans la région et fonde Lutèce. Son emplacement est traditionnellement tenu pour être sur l’île de la Cité, mais leur présence n’est pas documentée sur la rive gauche de la Seine avant le 1er siècle avant JC, lorsque Jules César a enregistré sa visite à leurs dirigeants sur l’île de la Cité. Les premières pièces de monnaie frappées par les Parisii sont également exposées, datant de 90 à 60 avant JC, avec une tête masculine de profil et un cheval au revers. Les pièces ont été utilisées dans le vaste commerce fluvial des Parisii sur les fleuves européens. Suite à la conquête romaine de la Gaule par Jules César en 52 av. J.-C., la frappe des monnaies s’arrêta.

Suite à la conquête romaine au 1er siècle avant JC, Lutèce était centrée sur la rive gauche, occupant une superficie d’environ 130 hectares. Comme d’autres villes romaines, elle a été construite autour de l’intersection d’une route nord-sud (aujourd’hui rue Saint-Jacques) et d’une route est-ouest (aujourd’hui rue Cujas). A proximité se trouvait l’amphithéâtre, près de la rue Monge et toujours présent, sous une forme très modifiée; et le Forum, rue Soufflot, où se trouvaient les bâtiments gouvernementaux. Le port romain était sur l’Ile-de-la-Cité, et il y avait une petite colonie sur la rive droite de la Seine. De vastes fouilles au 19e siècle ont mis au jour les rues pavées; trois grands thermes romains ; et résidences. Un groupe de têtes sculptées sont exposées, qui ont été découvertes près de l’état de l’amphithéâtre romain de Paris en 1885. Les statues avaient des couronnes de chêne,

Deux grandes nécropoles romaines, ou cimetières, se sont avérées une source particulièrement riche de découvertes pour le musée. Le cimetière méridional, la Nécropole de Pierre Nicole, près du Val-de-Grâce, était le plus important sous le Haut Empire, et fut utilisé jusqu’au IVe siècle de notre ère. Les fouilles qui s’y sont déroulées entre 1870 et 1970 ont mis au jour quelque quatre cents sépultures, avec mobilier, sculpture et inscriptions. La nécropole des Gobelins, dans le faubourg Saint-Marcel, était plus petite et était utilisée dans le Bas-Empire. La découverte la plus précieuse était un ensemble d’instruments chirurgicaux datant du deuxième siècle après JC.

Les fouilles du site de l’amphithéâtre ont été particulièrement minutieuses ; elles furent dirigées par Théodore Vacquer, devenu sous-conservateur du musée Carnavalet en 1870. Une découverte particulièrement importante de Vacquer fut la fresque sur le mur de la maison d’un riche romain, aux couleurs encore largement vives, découverte sous l’actuelle rue de l’Abbaye-de-l’Epée. D’autres objets découverts incluent une épée de l’âge du bronze (2000–800 avant JC); une bouteille du IVe siècle utilisée pour le parfum, le vin ou le miel.

La section Médiévale et Renaissance présente des expositions et des objets du Ve au XVIe siècle, à partir de 451 après JC, lorsque Sainte Geneviève inspira la résistance de la ville contre Atilla et les Huns. En 481, sous Clovis, roi des Francs, elle devient la patronne de Paris. Son tombeau, placé dans la nouvelle Basilique des Saints-Apôtres sur l’actuelle Montagne Sainte-Geneviève, Cette église devint le point de départ d’une procession annuelle vers l’Île de la Cité. Cette île devint le centre administratif du Royaume de France, abritant le palais royal, le Palais de la Cité et la cathédrale Notre-Dame de Paris, consacrée en 1163. Durant cette période, la ville se développa rapidement. En 1328, au début du XIVe siècle, la ville comptait 250 000 habitants, ce qui en faisait la plus grande ville d’Europe.

Préhistoire
Les collections exposées proviennent toutes de fouilles archéologiques déterminantes pour la connaissance de la préhistoire à Paris. L’ensemble du fond mésolithique (–9000 à –5000) présenté dans la première salle provient de la fouille menée rue Henri-Farman dans le 15e arrondissement. Elle a déterré les restes d’un camp de chasseurs-cueilleurs. Cette halte de chasse de quelques jours à plusieurs semaines a conservé des traces d’occupation : foyer, consommation d’animaux, tessons de taille de silex qui témoignent de la fabrication d’outils et d’armes, notamment de pointes de flèches.

Les vestiges néolithiques (–6500 à –4500) exposés dans la deuxième salle sont exceptionnels. Ils ont été retrouvés lors de fouilles menées dans le quartier de Bercy qui ont permis d’identifier la trace de trois bâtiments, une palissade et un ponton évoquant un village au bord d’un ancien canal de la Seine. Plusieurs pirogues en chêne, dont une exposée, et un arc en bois d’if figurent parmi les pièces maîtresses de cette fouille, qui font intégralement partie des collections archéologiques du musée.

Antiquité
Les deux premières salles sont consacrées au peuple gaulois des Parisii qui s’est installé vers le IIIe siècle avant J.-C. et à son évolution à partir de la conquête romaine. Plusieurs hypothèses scientifiques coexistent quant à la localisation précise de Lutèce, leur ville principale. Du Parisii, le musée expose notamment des monnaies d’or d’une qualité remarquable.

Avec la conquête de la Gaule par les Romains, la romanisation des Parisii s’observe dès le 1er siècle de notre ère. Les représentations et les modes de vie romains sont adoptés, non sans gommer la culture gauloise. Par exemple, dieux et déesses des deux cultures se mêlent sur le pilier des Nautes ou forment de nouveaux couples comme la déesse gauloise Rosmerta et le dieu romain Mercure exposés dans cette salle.

La troisième salle de cette section présente Lutèce gallo-romaine. Les imposants blocs de pierre sculptés et les nombreux éléments décoratifs présentés proviennent de différents espaces publics de la ville : les arènes, le forum, les thermes et les aqueducs. La sphère domestique – consacrée aux arts de la table, aux objets et rituels du quotidien, voire à l’hygiène intime – est exposée dans les vitrines au centre de la salle. Le panneau peint d’une maison, scénarisé par une projection, ponctue cet ensemble.

PARTIE III : PARIS, DE 1547 AU XVIIIE SIECLE
L’une des expositions les plus importantes de cette section est une maquette de l’île de la Cité telle qu’elle apparaissait en 1527. La maquette a été réalisée par l’artiste Fedor Hoffbauer et son fils, Charles, entre 1860 et 1870. Lors de la restauration de la cathédrale , réalisée par Eugène Viollet-Le-Duc et Jean-Baptiste Antoine Lapsus entre 1844 et 1864, d’importants objets de la cité médiévale ont été découverts et ont fait leur chemin jusqu’au Musée. La construction du Palais de Justice et d’autres bâtiments administratifs sur l’île a entraîné la destruction de nombreux édifices médiévaux, dont six églises. Les objets de ces églises sont conservés au Musée.

La section présente une collection d’éléments sculpturaux, dont des bustes de saints et d’apôtres, qui appartenaient autrefois à l’église des Saints-Innocents, qui a été démolie au fur et à mesure de l’agrandissement du quartier. Il s’agit notamment d’une sculpture bien conservée du XIVe siècle représentant la tête de la Vierge Marie, paisible et contemplative, malgré les événements tumultueux qui déciment la ville à cette époque : la guerre de Cent Ans et la grande peste de 1348. Ces statues ont été retrouvées dans 1973 lors du creusement d’un nouveau centre commercial et de congrès, le Forum des Halles, à l’emplacement de la halle historique de la ville.

La galerie présente également un ensemble de six vitraux, originaires de la chapelle du Collège de Dormans-Beauvais, construite en 1375 par l’architecte Raymond du Temple. Ils sont attribués à Baudoin de Soissons et au peintre Jean de Bruges.

La fin du XVIe siècle voit Paris divisé pendant les guerres de religion françaises (1562-1598), puis reconstruit par une série de monarques puissants. De nouvelles institutions voient le jour, dont la guilde des marchands de Paris et les magistrats municipaux. Henri IV de France (règne 1589-1601) entame de grands projets de construction urbaine ; le Louvre a été progressivement transformé d’une forteresse médiévale en un palais tentaculaire, relié au palais des Tuileries. De nouvelles grandes places royales ont été créées à la Place Dauphine et à la Place Royale, aujourd’hui Place des Vosges. Le Pont Neuf a été construit sur l’île de la Cité, ajoutant un lien majeur entre les deux rives de la Seine

Dans son urbanisme, Louis XIV promet de « faire pour Paris ce qu’Auguste a fait pour Rome ». Parmi ses nombreux projets, il achève la cour carrée du Louvre, imaginée par Henri IV, et crée deux grandes places royales, la place des Victoires et la place Louis-Le-Grand (aujourd’hui place Vendôme. En 1670, il démolit les anciens remparts et portes et les a remplacés par quatre arcs de triomphe, dont deux, à la porte Saint-Martin et à la porte Saint-Denis, subsistent encore.

Les places et les palais de Paris étaient ornés de sculptures monumentales des Rois. La plupart d’entre eux ont été détruits pendant la Révolution, mais des fragments de la statue monumentale originale d’Henri IV sur le Pont Neuf sont exposés dans cette section du musée, ainsi que des morceaux de la statue de Louis XV qui se trouvait autrefois sur la place de la Concorde.

Louis XIV fonde les ateliers royaux d’ébénisterie, de tapisserie et d’autres objets de décoration pour meubler les palais royaux et les résidences des Parisiens fortunés. L’Académie royale de peinture et de sculpture a été fondée à Paris en 1648, sous la régence d’Anne d’Autriche. Le musée Carnavalet possède de nombreux exemples du travail de ses élèves ; le mobilier conçu par l’ébéniste André-Charles Boulle, réputé pour ses incrustations de bois et de métaux anciens, se trouve dans cette section. Le peintre Charles Le Brun, qui travailla principalement pour Louis XIV, décora également les demeures de particuliers. Sa décoration pour deux salons de l’Hôtel La Rivière réalisée en 1652-55, fut acquise aux Carnavalet en 1958.

Le Salon Demarteau est un chef-d’œuvre de la peinture et du design du XVIIIe siècle. Il a été réalisé à l’origine pour la résidence du graveur Gilles Demarteau.Il recrée une fantaisie d’une scène de campagne idyllique, peinte par François Boucher en 1765, avec l’aide de deux autres peintres éminents du XVIIIe siècle, Jean-Honoré Fragonard et le peintre animalier Jean -Baptiste Huet. Après la mort de Demarteau, le décor est transféré dans d’autres demeures parisiennes, avant d’être acheté par le musée Carnavalet.

Le musée présente deux salles du XVIIIe siècle de l’hôtel de Breteuil, grand hôtel particulier de la rue Matignon, qui fut la résidence du vicomte de Breteuil et de son épouse. Il illustre l’apogée du style Louis XVI, juste avant la Révolution française. Le nouveau style se caractérise par la symétrie, les lignes droites et les ornements adaptés de l’Antiquité, tels que les feuilles d’acanthe et les motifs en forme d’œuf.

Le Salon d’Uzès (1767) était la principale salle de réception de l’Hôtel d’Uzès, un hôtel particulier de la rue Montmartre. Il a été conçu par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux, qui a conçu les boiseries néoclassiques élaborées réalisées par Joseph Métivier et Jean-Baptiste Boiston. Les boiseries regorgent de symboles gréco-romains, dont le sceptre et la lyre. Chacune des quatre portes présente un décor sculpté d’un animal représentant un continent ; un alligator pour l’Amérique, un chameau pour l’Afrique, un éléphant pour l’Asie et un cheval pour l’Europe.

Le Salon des Philosophes présente le fauteuil du philosophe Voltaire. Elle lui fut commandée par le marquis de Vilette, chez qui Voltaire passa ses derniers jours au quai de Conti avant sa mort en février 1778. Elle était en chêne sculpté et doré, avec des coussins de velours, et des meubles en bois et en fer. étagères pour ses livres et papiers. Il pourrait être roulé d’une pièce à l’autre.

Le cabinet de l’hôtel Colbert-de-Villacerf, conservé après la démolition de cet édifice, représente également le style fastueux du XVIIe siècle. Il affiche un portrait du cardinal Mazarin d’environ 1665. Les murs sont décorés de peintures polychromes grotesques et de dorures.

D’autres œuvres exposées de cette période comprennent une peinture représentant la célébration du mariage de Louis XIII avec Anne d’Autriche, qui a eu lieu sur la place Royale (aujourd’hui Place des Vosges) en avril 1612. Il y a plusieurs peintures de Madame de Sévigné, qui vécut dans la maison de 1677 jusqu’à sa mort en 1696. Ses lettres à sa fille constituent le portrait le plus détaillé de la vie sociale et culturelle parisienne de l’époque.

Du Moyen Âge au début du XVIe siècle
Le couloir séparant la salle de l’Antiquité des suivantes marque une introduction au Moyen Âge ; le lien entre la figure de Geneviève et Paris est ici développé. Le visiteur suit le parcours de la procession des reliques du saint patron à travers la ville et entre ainsi dans la période médiévale. Dans les salles du Moyen Âge, l’histoire de Paris est présentée à la fois par des œuvres et fragments d’architecture de l’époque et par des œuvres postérieures, datant notamment du XIXe siècle qui s’engage alors dans une défense et sauvegarde d’un patrimoine unique.

La première salle de cette section s’intéresse au territoire de l’Île de la Cité, cœur du Paris médiéval réunissant les pouvoirs politiques et religieux. Au centre de la salle, une maquette de l’îlot permet de visualiser l’espace urbain et sa densité. Une exceptionnelle gargouille de la cathédrale Notre-Dame domine la salle. En vitrine, les produits d’une fouille archéologique, rue de Lutèce, apportent un témoignage saisissant de la vie quotidienne de l’époque. Sont exposés de la vaisselle en bois et des chaussures en cuir en très bon état de conservation.

Après l’Ile de la Cité, le parcours conduit le visiteur sur la rive gauche de la Seine, d’abord hors les murs de la cité médiévale, pour découvrir l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés et sa nécropole royale puis dans ses murs, avec notamment la présentation d’une sélection de collèges qui composaient l’espace universitaire de l’époque : les Bernardins (fondés en 1245), les Prémontrés (1252), la Sorbonne (1257), de Navarre (1304) et de Beauvais (1370 ). Au Moyen Âge, l’Université de Paris attirait 3 000 à 4 000 étudiants. De nombreux fragments, notamment des vitraux, de ces collèges sont exposés.

Un focus, au sein du parcours, développe cette question et présente deux cimetières parisiens : celui des Innocents, dans l’actuel quartier des Halles utilisé pendant près de sept siècles, et le cimetière juif de la rue Pierre-Sarrazin, principal témoignage de la grande Communauté juive établie à Paris aux XIIe et XIIIe siècles.

La dernière partie de cette section est consacrée à l’organisation de l’administration de la Ville de Paris sous les règnes de Philippe Auguste (1180-1223) et de Louis IX (1226-1270). Paris se dote d’une commune. Les pouvoirs sont répartis entre des acteurs nombreux et différents : les seigneurs, le prévôt du roi, le prévôt des marchands bourgeois, les échevins… La section se termine avec François Ier qui ordonna la construction d’un hôtel de ville en 1533, à son emplacement actuel.

Milieu du XVIe siècle au XVIIe siècle
Trois salles sont consacrées à l’histoire religieuse, politique, administrative et économique des règnes d’Henri II et de Catherine de Médicis à Louis XIV. Vient ensuite la galerie consacrée aux grandes transformations urbaines qu’a connues la capitale à la même époque, d’Henri IV à Louis XIV. L’espace parisien est profondément modifié avec la création de la place Dauphine, du Pont-Neuf, l’aménagement de la place Royale, actuelle place des Vosges, puis la place des Victoires et l’actuelle place Vendôme…

Dans les trois salles suivantes, de magnifiques grands décors du XVIIe siècle – le salon Colbert de Villacerf et les deux salons La Rivière peints par Charles Le Brun – réunissent tous les arts. Figure essentielle de la vie intellectuelle du XVIIe siècle, Madame de Sévigné a contribué au rayonnement de la capitale. Dans trois salles, le visiteur découvre le célèbre épistolaire avec notamment son portrait et le secrétaire sur lequel elle a écrit les fameuses lettres adressées à sa fille. La Fontaine, Corneille, Molière… sont ses contemporains.

Le 18e siècle
Les aménagements et embellissements de Paris réalisés sous les règnes de Louis XV et Louis XVI sont présentés dans les trois « salles de Conflans ». Après un salon au décor d’inspiration extrême-orientale, une salle est consacrée à la Régence et au début du règne de Louis XV. A la mort de Louis XIV en 1715, Louis XV étant trop jeune pour régner, une période de régence s’instaure jusqu’en 1723. Versailles n’est plus le lieu de résidence du pouvoir royal ; les décisions politiques, administratives et économiques sont prises dans la capitale.

Les années 1730 à 1750 se développent en six salles d’époque dites « salles Bouvier » conformément aux clauses de l’important legs d’un antiquaire parisien. Les meubles et objets d’art décoratif exposés reflètent le mode de vie de groupes sociaux privilégiés. Chaque pièce témoigne de la créativité et de la qualité de l’artisanat parisien du XVIIIe siècle, enrichi par l’histoire des métiers et des quartiers où ils sont implantés. Ebénistes, menuisiers, sculpteurs, horlogers, bronziers, fondeurs, doreurs ont oeuvré pour transmettre, sur plusieurs générations, un savoir-faire unique. L’habitat des Parisiens aisés se transforme. De nouveaux meubles, plus légers et plus variés, voient le jour. L’art de la table, avec l’orfèvrerie, la céramique et la verrerie, témoigne d’un grand raffinement.

Les intérieurs parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle sont présentés dans quatre « salons Breteuil », disposés en enfilade. Elles sont suivies de trois salles dédiées aux espaces non bâtis que possédait alors la capitale. D’abord le Jardin des Plantes comme espace d’étude scientifique, puis les folies et jardins pittoresques créés dans et autour de la ville, enfin les espaces de spectacle en plein air pour le public venu assister au départ d’un vol par exemple. dans un ballon ou un feu d’artifice.

Le parcours reprend ensuite avec un focus sur l’architecte Nicolas Ledoux. D’abord, le Café militaire, réservé aux officiers, situé rue Saint-Honoré, ouvert en 1762. La décoration est confiée à un jeune architecte encore inconnu, Claude-Nicolas Ledoux. De part et d’autre des quatre panneaux exposés, des fasces et des casques structurent le décor composé de trophées représentant le bouclier d’Athéna avec la tête de Méduse, la massue d’Hercule, les restes du lion de Némée, la foudre de Jupiter, évoquant la force, la générosité , vitesse et invincibilité.

Ensuite, le salon d’entreprise de l’Hôtel d’Uzès. En 1768, le duc d’Uzès, son propriétaire, confie à Claude-Nicolas Ledoux d’importants travaux de rénovation. L’architecte se charge également de la décoration du salon d’entreprise, éclairé par deux portes-fenêtres ouvrant sur le jardin. Le décor est rythmé par, alternativement, quatre miroirs, quatre doubles portes et six grands panneaux sculptés de trophées d’armes accrochés à des lauriers. Sur les portes figurent les quatre parties du monde selon l’iconographie de Cesare Ripa, auteur italien de la Renaissance : l’alligator évoque l’Amérique, le dromadaire l’Afrique, l’éléphant l’Asie et le cheval l’Europe.

La dernière partie du parcours est consacrée au rayonnement intellectuel de Paris et des principaux acteurs du siècle des Lumières. De part et d’autre du débarcadère de Luynes, les encyclopédistes Denis Diderot et Jean Le Rond d’Alembert font face aux philosophes Voltaire et Jean-Jacques Rousseau. Plusieurs objets leur ayant appartenu ou à leur image sont exposés, autant de témoignages de leur grande popularité. Dans la salle suivante, sont évoqués les échanges entre la France et les États-Unis d’Amérique dans leur conquête de l’indépendance, placés sous la figure tutélaire de Benjamin Franklin.

La section se termine avec Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, autre ardent défenseur de la liberté d’expression, dont les écrits ont préfiguré la Révolution française.

PARTIE IV : LA RÉVOLUTION FRANÇAISE ET LE DÉBUT DU 19ÈME SIÈCLE
Le mécontentement et la faim du public, ainsi qu’un gouvernement royal à Versailles jugé déconnecté des difficultés des Parisiens, entraînent la prise de la Bastille en juillet 1789 et la chute de la monarchie. Louis XVI et sa famille sont amenés à Paris et emprisonnés au palais des Tuileries, puis dans la tour médiévale du square du Temple. Un gouvernement révolutionnaire modéré a pris le pouvoir, mais a été remplacé par la faction montagnarde plus radicale, dirigée par Robespierre.

Le roi fut détenu du 13 août 1792 au 21 janvier 1793, date à laquelle il fut emmené pour être guillotiné place de la Révolution ; Marie-Antoinette est emprisonnée du 13 août 1792 au 1er août 1793 dans la tour du Temple. Les Montagnards ont emprisonné puis exécuté les révolutionnaires les plus modérés pendant la Grande Terreur. Robespierre et ses partisans sont tour à tour arrêtés et tués. Une série de gouvernements intérimaires ont pris et perdu le pouvoir, jusqu’à ce que finalement Napoléon Bonaparte prenne le pouvoir en 1799, mettant fin à la période révolutionnaire.

Au deuxième niveau, le musée présente la plus vaste collection existante d’objets historiques et d’art liés à la Révolution française. Cette partie de la collection se situe à l’hôtel Le Pelletier de Saint-Fargeau. C’était la résidence d’une figure révolutionnaire éminente, Louis-Michel Le Pelletier de Saint-Fargeau. C’était un député de la faction radicale montagnarde, assassiné le 20 janvier 1793, parce qu’il avait voté pour l’exécution du roi Louis XVI.

Un élément notable restant du bâtiment de son temps est l’escalier d’honneur en fonte très orné menant à l’étage supérieur. Les murs ornés de boiseries dorées et de miroirs, également d’origine, illustrent le style classique raffiné de la fin du XVIIIe siècle.

Une pièce meublée de la section représente la cellule de la prison du Temple où Louis XVI, Marie-Antoinette et leur fils furent détenus à partir du 13 août 1792. Après le procès et l’exécution du roi le 21 janvier 1793, elle fut transférée à la Conciergerie pour son propre procès le 14 octobre 1793. Elle fut condamnée à mort deux jours plus tard, et prise directement la guillotine sur la place de la Concorde. Le mobilier est d’origine, mais la pièce n’est pas une recréation exacte, mais une « évocation » de la pièce d’origine.

Parmi les autres œuvres et objets relatifs à la Révolution, citons l’une des pierres d’origine de la prison de la Bastille, taillée dans une réplique de la prison. Quatre-vingt-trois de ces bastilles miniatures ont été sculptées en 1790 et une envoyée à chacun des départements de France par le nouveau gouvernement.

Au XIXe siècle, Paris a été le théâtre de trois révolutions et a été administrée par six gouvernements différents, dont chacun a laissé son empreinte sur la ville. A partir de 1800, sous Napoléon Bonaparte, Paris est gouvernée directement par le Préfet du Gouvernement de la Seine, et un Préfet de Police, tous deux nommés par lui. Après son sacre comme empereur en 1804, Napoléon entreprit d’embellir Paris en tant que capitale impériale. Ses architectes Charles Percier et Pierre Fontaine ont construit les arcades de la rue de Rivoli et placé une colonne avec sa statue sur la place Vendôme, sur le modèle de celle de l’empereur romain Trajan à Rome.

Il a décoré la fontaine de la place du Châtelet d’une statue de victoire, pour célébrer sa campagne d’Égypte et d’Italie. En 1899, la statue est déplacée dans la cour du musée. Parmi les souvenirs personnels de Napoléon exposés dans le musée figurent la caisse de vaisselle et d’argenterie qu’il emportait avec lui lors de ses campagnes militaires et son masque mortuaire. Il expose également des peintures de notables parisiens de l’époque, dont le célèbre portrait de Juliette Récamier par François Gérard (1805).

Après la chute définitive et l’exil de Napoléon en 1815, le roi de France restauré, Charles X, fait face aux turbulences politiques des Parisiens. En 1830, il tenta de la maîtriser en mettant fin à la liberté de la presse et en réduisant la taille de la Chambre des députés. Cela a suscité une fureur encore plus grande parmi les Parisiens. Du 27 au 30 juillet 1830, connus sous le nom de  » Trois Glorieuses « , les Parisiens se sont rebellés, forçant le roi à abdiquer et à quitter Paris pour l’exil.

Sa place a été prise par le roi Louis Philippe. Cette révolution a été commémorée par deux nouveaux monuments parisiens, l’Arc de Triomphe sur l’Etoile [homonymie nécessaire] et la Colonne de Juillet au centre de la Place de la Bastille. En 1834, Louis Philippe fait également ériger l’obélisque de Louxor, rapporté d’Egypte, au centre de la place de la Concorde. Une épidémie de choléra frappe Paris en 1832 ; les quartiers surpeuplés du centre-ville ont été particulièrement touchés. Louis Philippe a répondu avec la construction du premier réseau d’égouts parisiens et la construction de nouvelles rues plus larges.

Le mécontentement envers Louis Philippe apparaît lors de la Révolution de février 1848, avec de nouvelles manifestations et émeutes à Paris. Une nouvelle République française est proclamée et Louis Napoléon, neveu de Napoléon Bonaparte, est élu président. Fin 1851, il orchestre un coup d’État et se proclame Napoléon III Empereur.

La révolution française
Le musée conserve le plus grand ensemble au monde d’oeuvres d’art et d’objets d’histoire datant des années 1789 à 1799. Dans cette rubrique, le parcours présente, à partir des collections, une chronique visuelle et matérielle de dix ans exceptionnelle pour Paris et la France . Peintures, dessins, sculptures, meubles, céramiques, médailles, accessoires et objets témoignent de journées uniques, profondément ancrées dans l’histoire comme dans la mémoire collective.

Le parcours débute par le tableau de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen offert au musée par Georges Clemenceau. Votée le 26 août 1789 par l’Assemblée nationale constituante, la déclaration fonde de nouvelles aspirations politiques. Le régime monarchique n’est pas remis en cause durant les premières années de la Révolution.

L’état général
Paris compte environ 600 000 habitants. Touchés par la crise économique, de nombreux Parisiens se mobilisent. Des émeutes éclatent. Le ministre des Finances Necker reste populaire. Louis XVI convoque les États généraux. Dans cette section, avec une fenêtre au centre de la salle, on peut découvrir, imprimé sur soie, le discours du roi à l’ouverture des États généraux le 5 mai 1789. En face, les bustes sculptés des députés Mirabeau et Barnave permettent sans oublier les nombreux orateurs de l’Assemblée constituante. Il est possible de s’asseoir ici et d’écouter des extraits de certains discours fondateurs.

En face sont exposés entre autres une gravure représentant les trois ordres et le buste de Jacques-Guillaume Thouret. Le député de Rouen fit adopter la création des départements de France ; à noter à droite, dans un médaillon, le dessin du département de la Seine nouvellement créé. Au mur, le croquis du serment du court de tennis fait face à cet ensemble dans la vitrine.

La prise de la Bastille, 14 juillet 1789
Cette partie du parcours détaille, au jour le jour, les journées du 12 au 14 juillet 1789, jusqu’à la prise de la Bastille, et le rôle de la banlieue Est de Paris. Incontournable, le célèbre tableau d’Hubert Robert occupe la cimaise centrale de l’espace. En face, une vitrine rassemble de nombreux objets de la Bastille comme des clés, des menottes ou encore des fragments de l’édifice, dont les blocs de pierre ont été sculptés et marqués. Jean-Baptiste Palloy, l’entrepreneur chargé de la démolition, a ainsi fabriqué de nombreux objets commémoratifs de l’événement à partir des pierres de démolition.

Au centre de la pièce et dans la fenêtre, le poêle monumental en forme de Bastille. Produite par la manufacture Olivier, elle fut installée à partir de 1792 à la Convention Nationale, Salle du Manège, aux Tuileries. Cette imposante représentation, trois ans après la prise de la Bastille, montre la force de l’événement, pendant la période révolutionnaire et depuis.

Été et automne 1789
Ici, le cours explore l’implantation d’un nouveau pouvoir, municipal, à Paris. Pour la première fois, en juillet 1789, l’administration de la capitale est confiée à un maire élu et à une assemblée générale des élus de la Commune. La Garde nationale parisienne, chargée de la sécurité de la ville, est créée ; elle est commandée par La Fayette, sous les ordres de la municipalité.

Le buste du premier maire de Paris, Jean-Sylvain Bailly, ouvre cette section. Ci-contre, un plan de Paris avec un nouveau découpage administratif en 48 sections, introduit en mai 1790, est proposé. Une vitrine est consacrée à deux grandes dates : d’abord, la nuit du 4 au 5 août 1789, au cours de laquelle les députés votent l’abolition des institutions et privilèges de l’Ancien Régime, puis les 5 et 6 octobre 1789, qui marquent l’arrivée de le Roi et sa famille au Palais des Tuileries. Ils ont quitté Versailles pour ne jamais revenir.

Jour de la Fédération, 14 juillet 1790
Une grande cérémonie nationale a lieu le 14 juillet 1790 au Champ-de-Mars : la Fête de la Fédération. Il vise à mettre en scène l’adhésion des Français et de leur roi au projet constitutionnel. Ainsi, une foule immense prête serment « à la Nation, à la Loi et au Roi ». Pourtant, de sérieuses tensions subsistent.

Entre les deux fenêtres, le grand tableau de Charles Thévenin fait face à un siège. Cette pause permet de s’immerger dans la cérémonie. Un dispositif sonore, diffusant des extraits du Te Deum de Gossec et de la chanson populaire Ah ! ca ira, permet de vivre l’intensité de la commémoration du premier anniversaire de la prise de la Bastille.

D’un côté de la salle, dans une vitrine, on peut découvrir plusieurs objets liés à l’événement, comme une chaussure de femme, un éventail ou encore plusieurs miniatures. Autant de témoignages de la liesse populaire qui a dominé cette journée. L’iconographie de la Révolution se développe et trouve un écho dans tous les arts décoratifs : au centre de l’espace, une commode, une armoire deux pièces et des panneaux de toile de Jouy ont en commun ce nouveau répertoire ornemental.

Les années 1791-1792
Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, Louis XVI et sa famille tentent de fuir. Interceptés à Varennes, ils sont ramenés à Paris, dans une atmosphère tendue. Dans une cloche murale est exposée une pièce de monnaie que le roi aurait eue dans sa poche, lors de son arrestation. Au-dessus, une plaque de bois gravée est présentée. Il suggère la diffusion instantanée de l’événement. Après la fuite du roi, la majorité des députés choisit le compromis d’une monarchie constitutionnelle : le 14 septembre 1791, le roi prête serment à la Constitution.

Le port de signes de reconnaissance et la diffusion de symboles sont largement développés. En 1791, les cendres de Voltaire entrent au Panthéon. Une vitrine est consacrée à cette première panthéonisation avec notamment une magnifique ceinture en forme portée par une petite fille qui suivait le cortège.

La dernière vitrine de cette salle est consacrée à la prise des Tuileries le 10 août 1792. Plusieurs objets d’histoire et de mémoire exposés témoignent de cet événement majeur de la Révolution : un soulier de la reine Marie-Antoinette pris par l’un des envahisseurs, un petit pot à lait trouvé dans la chambre de Louis XVI, le dernier ordre donné par le roi au colonel Dürler, commandant des gardes suisses, ou encore une fleur de lys brodée.

Les pouvoirs du roi sont suspendus et une nouvelle assemblée est élue au suffrage universel masculin : la Convention nationale décide, le 21 septembre 1792, d’abolir la monarchie. Le lendemain, la France entre, en effet, en république.

Les débuts de la Première République (1792-1795)
Dans cette salle consacrée aux grandes figures de la Convention, les portraits des trois martyrs de la Révolution – Le Peletier de Saint-Fargeau, Marat et Chalier – font face à une vitrine réunissant de nombreux objets d’histoire et de mémoire leur ayant appartenu comme Le bonnet de Charlotte Corday, les poignées de porte de la salle de bain de Marat…

Les portraits frontaux de Camille et Lucile Desmoulins, de Danton, Robespierre, Saint-Just et Hérault des Seychelles, sont également associés à des objets leur ayant appartenu. Sont également représentées les nombreuses fêtes républicaines mises en scène par le peintre David, comme la fête de l’Être Suprême.

Le Directoire (1795-1799)
Dans cette salle, une première section est consacrée à la vie politique, administrative et financière sous le Directoire. Instauré par la Constitution de l’an III (22 août 1795), ce régime tire son nom des cinq directeurs qui exercent collectivement le pouvoir exécutif. Un deuxième ensemble est affecté à de nombreuses institutions scientifiques et culturelles nouvellement créées. Ainsi, on retrouve les portraits notamment, du chimiste Jean-Antoine Chaptal et du compositeur Étienne-Nicolas Méhul.

Le centre de la pièce est occupé par une vitrine dédiée aux « incroyables et merveilleux », ce courant de la jeunesse parisienne à l’art de vivre ostentatoire. Enfin, un focus est proposé sur le rôle de Napoléon Bonaparte durant ces quatre années, durant lesquelles ses conquêtes européennes ont marqué le territoire de Paris.

L’héritage de la Révolution française dans les collections du musée
Suivant le parcours chronologique, cette salle s’attache à montrer l’étendue de l’héritage révolutionnaire dans l’iconographie, les mémoires et les idées. Ainsi, dans les vitrines, plusieurs focus explorent : la sécularisation des noms de lieux, le calendrier républicain, la mise en place du système métrique complet ou encore les représentations symboliques et allégoriques des droits de l’homme et du citoyen, de la liberté, de la raison. ..

Napoléon I (Règne 1804-1815) : Rêves Et Modernisation D’une Capitale
Le portrait de Juliette Récamier accueille cette nouvelle partie du parcours qui fait le lien entre le Consulat et le Premier Empire. Dans la grande vitrine centrale, une sélection d’oeuvres témoigne de la grande qualité de la création technique et artistique des métiers d’art et de l’orfèvrerie à Paris sous le Premier Empire. De nombreux objets d’art et d’histoire, comme la trousse de campagne de Napoléon Ier, sont exceptionnels. Dessins, estampes et éléments décoratifs complètent l’ensemble.

La deuxième partie explore, à travers quelques exemples, le grand dessein de Napoléon Ier pour Paris tant dans la création d’espaces nouveaux et d’édifices symboliques (perçage de voiries, de colonnes et d’arcs de triomphe marquant des victoires militaires, etc.) que dans les constructions publiques impliquant le génie civil et ingénierie (canaux, ponts, fontaines, halles, etc.). Napoléon Ier inscrit dans la capitale une architecture porteuse d’une double ambition : mettre en scène la puissance impériale et apporter une meilleure qualité de vie à une population qui, de 1801 à 1811, passe de 547 756 à 622 631 habitants.

Les Restaurations (1814-1830)
Après l’abdication de Napoléon Ier le 6 avril 1814, Paris est occupée par une coalition d’alliés européens. Le bouleversement des Cent-Jours en 1815 s’achève par la défaite de Waterloo. Cet intermède sépare les deux Restaurations qui voient se succéder Louis XVIII (1814-1824) et Charles X (1824-1830) sur le trône de France.

Le parcours présente d’abord les transformations urbaines que la ville ne cesse de connaître et propose notamment un focus sur les galeries du Palais Royal, nouveau quartier en vogue. Le peintre Boilly, dont le musée Carnavalet possède des œuvres exceptionnelles, est à l’honneur. Comme les réalisations remarquables d’un ébéniste et entrepreneur parisien Louis-François Puteaux.

Une rubrique développe les spectacles parisiens de l’époque. Les portraits de Malibran, de Mademoiselle Mars, du chanteur Béranger ou encore une paire de jumelles de théâtre, un diadème de costumes de scène, un porte-cartes, des bonbonnières finement décorées… permettent de plonger dans l’effervescence des boulevards. Au Théâtre-Français ou à l’Italien, à l’Opéra ou à l’Opéra-Comique, auteurs, acteurs, chanteurs, danseurs et chanteurs sont adulés.

1830 – Jours révolutionnaires
Les 27, 28 et 29 juillet 1830, Paris est le théâtre de journées révolutionnaires. L’idée maîtresse des Trois Glorieuses est la « Liberté ». A travers des objets d’histoire et de mémoire, des dessins, des articles de journaux, des peintures et une imposante maquette de l’hôtel de ville, le parcours propose une chronique, au jour le jour, de ces journées. 1830 constitue une césure majeure dans l’histoire de Paris. Des actions politiques aux barricades et combats de rue, des pétitions collectives aux gardes civiques, émergent des idées politiques, des mythes et des figures de héros disséminés dans toute l’Europe.

La Monarchie de Juillet (1830-1848)
L’arrivée de Louis-Philippe à l’Hôtel de Ville marque le début de la Monarchie de Juillet. Caricature politique développée avec Daumier notamment, dont le chevalet, la palette et les pinceaux sont la propriété du musée Carnavalet.

Une grande vitrine transchronologique est consacrée à l’axe triomphal de la Bastille à l’Arc de Triomphe, dont les constructions ou aménagements furent achevés sous la Monarchie de Juillet. La colonne de juillet sur la place de la Bastille est inaugurée en 1840 et de grands projets sont également inaugurés, comme l’Arc de Triomphe de l’Étoile, tandis que sur la place de la Concorde, l’obélisque vient spécialement de Louqsor.

Paris, Capitale du Romantisme
A partir de 1830, portée par l’esprit de liberté et la révolution des Trois Glorieuses, Paris devient un véritable creuset intellectuel et artistique. Sont exposés les portraits des personnalités suivantes : les écrivains Victor Hugo et Eugène Sue, le compositeur hongrois Franz Liszt, couronné « lion du piano », et sa compagne, l’écrivain Marie d’Agoult… Dans les vitrines, des des objets comme l’écritoire d’Eugène Sue côtoient des statuettes du sculpteur Dantan.

La Révolution de 1848 (22-24 février et 23-25 ​​juin)
Le parcours consacre une salle à la révolution de 1848, que la richesse des collections du musée permet d’approfondir de manière exceptionnelle. Sur une estrade, le secrétaire à cylindre du roi Louis-Philippe occupe le centre de la pièce. Les traces de l’effraction des révolutionnaires le 24 février 1848 sont encore visibles.

Les vitrines, quant à elles, présentent une profusion de souvenirs relatant les deux périodes de cette révolution : pipes-caricatures de personnalités, pistolet, jetons, clou à quatre branches jetés lors des émeutes, pot à poudre des insurgés du faubourg Saint-Antoine. , affiches… Les portraits de personnalités de l’époque tels qu’Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, François Arago, Edgar Quinet leur répondent. Certains ont pris le chemin de l’exil.

Enfin, une section est consacrée aux débuts de la photographie, créée à Paris. Des œuvres de photographes pionniers tels que Charles François Thibault, Gustave Le Gray, Henri Le Secq ou Charles Nègre sont exposées : Paris et les grands événements de l’époque sont désormais aussi photographiés.

PARTIE V : LE DEUXIÈME 19ÈME SIÈCLE, DU 20ÈME SIÈCLE À NOS JOURS
Napoléon III a joué un rôle important dans la création de l’étendue et du plan actuels de Paris. Le 6 janvier 1848, il agrandit la ville de douze à vingt et un arrondissements. englobant les communes environnantes situées hors des murs de la ville. Il nomma Georges Eugène Haussmann, son préfet de la Seine, et entreprit la construction d’un nouveau réseau de boulevards et d’avenues bordés d’arbres reliant de nouvelles places publiques et monuments. Il a également démoli des blocs de logements surpeuplés et insalubres dans le centre.

Aux abords de la ville, il crée de grands parcs, dont le bois de Boulogne et le bois de Vincennes, sur le modèle des parcs qu’il avait vus lors de son exil à Londres. Ces nouveaux parcs parisiens servirent bientôt de modèles aux parcs d’autres villes, dont Central Park à New York. En outre, il a construit de nouveaux théâtres et salles de concert, dont l’Opéra de Paris, ajoutant à la réputation de la ville en tant que capitale culturelle.

Suite à la prise de Napoléon III par les Prussiens à la bataille de Sedan le 2 septembre 1870, Paris est assiégée par l’armée prussienne. Malgré les pénuries de nourriture et d’eau, la ville endura le siège jusqu’en janvier 1871, date à laquelle un armistice fut signé par le gouvernement français. Un parti de Parisiens de gauche, connu sous le nom de Commune de Paris, a refusé d’accepter l’armistice ou la règle du gouvernement français. La Commune dura 72 jours, jusqu’à ce que, lors de la Semaine Sanglante (21-28 mai 1871), la ville soit reprise par l’armée française. Dans les derniers jours de la Commune, ses soldats ont incendié et détruit de nombreux monuments parisiens, dont l’Hôtel de Ville et le Palais des Tuileries.

La Belle Epoque est une période florissante pour la vie culturelle parisienne. Elle s’exprime notamment lors des expositions internationales de 1889, qui dote la ville de la Tour Eiffel, et de l’Exposition internationale de Paris de 1900, qui ajoute le Grand Palais et le métro parisien. Une importante collection de peintures d’illustrateurs majeurs de la vie parisienne de l’époque, dont Henri Gervex, Carlolus-Duran, Louise Abbéma et Jean Béraud a été donnée au Musée en 2001 par François-Gérard Seligmann, et est exposée dans le couloir du premier sol.

La section comprend également une variété colorée d’affiches d’époque créées par Alphonse Mucha et d’autres artistes, dont des affiches pour le cabaret du Chat Noir et du Moulin Rouge. Un tableau de Paul-Joseph-Victor Dargaud représente l’assemblage de la Statue de la Liberté (La Liberté éclairant le monde). Les pièces de fer ont été formées à la limite de Gaget rue de Chazelles à Paris, puis démontées et expédiées à New York en morceaux. Jean Béraud (1849-1935), né à Saint-Pétersbourg en Russie, est devenu un peintre méticuleux de la société parisienne. Les musées détient plus de quatre-vingts de ses œuvres.

Le style Art nouveau est né à Bruxelles peu avant la fin du XIXe siècle, et s’est rapidement déplacé à Paris. Elle s’exprimait vivement dans les stations de métro parisiennes et les affiches d’Alphonse Mucha. Deux salles emblématiques de style Art nouveau sont exposées dans le musée; une salle à manger privée dans l’Art nouveau du Café de Paris (1899), et la bijouterie de Georges Fouquet, conçue par Alphonse Mucha (1901).

Le musée rénové ouvert en 2021 comprend, pour la première fois, une série de salles consacrées à l’histoire de Paris aux XXe et XXIe siècles.

Napoléon III et Haussmann : une ville en croissance et en mutation
Le 2 décembre 1852, Louis-Napoléon Bonaparte devient Empereur des Français sous le nom de Napoléon III. La Ville de Paris, qui compte alors 1 million d’habitants, doit faire face à des défis démographiques et d’urbanisme majeurs. Pour le transformer, Napoléon III nomme Georges Eugène Haussmann préfet de la Seine le 22 juin 1853. A la tête d’une administration remarquable, il lance de grands travaux.

Dans cette première partie, les œuvres présentées témoignent de la vision qui animait l’Empereur : le portrait d’Haussmann par Henri Lehmann répond au grand tableau Napoléon III remettant au Baron Haussmann le décret d’annexion des communes limitrophes par Frédéric Yvon. Un ensemble de jetons commémorant les décisions administratives complète cet important axe consacré à la transformation de la ville. Dans une vitrine, le berceau du Prince Impérial Louis-Napoléon occupe le centre de l’espace. Conçu par Victor Baltard et de nombreux artistes contemporains, il témoigne de l’excellence des arts décoratifs parisiens de l’époque.

Transformations haussmanniennes
L’exemple choisi pour cette rubrique est le percement de l’avenue de l’Opéra avec des photographies prises par Charles Marville et un tableau de Félix Buhot. La Pythie de Marcello offerte au musée par le couturier Worth est une œuvre exceptionnelle. Avec la construction de salles de spectacle et le renouveau des arts décoratifs, Paris réaffirme avec brio son rang de capitale des arts et du spectacle. Au centre de la salle, dans une grande vitrine, plusieurs œuvres témoignent de ces mutations, comme le jeu du nouveau Paris.

Le siège de Paris (18 septembre 1870 – 28 janvier 1871)
Le 19 juillet 1870, Napoléon III déclare la guerre à l’Allemagne. Enchaînant les défaites, il capitule le 2 septembre à Sedan. L’armée allemande encercle Paris, qui n’est plus relié au reste du pays que par des ballons ou des pigeons voyageurs. Les privations se font vite sentir. Dans les quartiers les plus pauvres, la population parisienne dépend des cantines municipales. 40 000 morts pourraient être attribués au blocus. Contrainte de capituler, la France signe l’armistice le 28 janvier 1871.

Dans cette salle, le quotidien du siège de Parisiens est raconté par les oeuvres les plus diverses : coquillages, plume de pigeon voyageur, boulet de moulin, plats et jetons commémoratifs, menus, photographies et tableaux montrant les destructions causées par les bombardements, les files d’attente dans devant les épiceries à cause du rationnement ou encore d’un vendeur de rats, puis consommés faute de viande.

Les 72 jours de la Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871)
Le peuple de Paris n’accepta pas la défaite française, s’émancipa du pouvoir exécutif et proclama la Commune de Paris le 28 mars. C’est la première expérience d’autonomie communale, qui dure 72 jours, jusqu’à l’offensive de l’armée pour reprendre Paris entre 21 et 28 mai 1871. Les grandes personnalités de l’époque, hommes politiques et journalistes, sont présentées : Jules Vallès, Séverine, Louise Michel, Auguste Blanqui, ou encore le buste sculpté d’Henri Rochefort.

Dans les vitrines, une sélection d’objets d’histoire et de mémoire complètent l’ensemble : baccalauréat et écharpe rouge d’élu du XVe arrondissement par Jules Vallès, tabatières et boîtes d’allumettes portant le slogan « Vive la Commune », fragment du drapeau de les communards… La destruction de la colonne Vendôme (dessin et maquette) est associée à Gustave Courbet (photographie), auteur d’un portrait de Jules Vallès, l’un des chefs-d’œuvre du musée Carnavalet.

La section se termine par l’épisode tragique de la Semaine sanglante (21-28 mai 1871) au cours de laquelle 7 000 à 10 000 personnes sont mortes. Les communards mettent le feu à de nombreux édifices publics les 23 et 24 mai, comme l’Hôtel de Ville. Peintures, photographies et objets de mémoire témoignent de ces jours terribles vécus par Paris et ses habitants.

La Troisième République et Paris
La Troisième République continue d’être visible à Paris aujourd’hui, à travers les écoles, l’Université de la Sorbonne, et les nombreux monuments et statues exaltant les symboles du nouveau régime républicain, la République et la Liberté. Un focus est consacré aux funérailles nationales de Victor Hugo et à son inhumation au Panthéon. Plaques commémoratives, gravures, articles de presse et photographies du cortège permettent de vivre l’immense émotion populaire qui accompagna ce moment. En contrepoint, des oppositions anti-républicaines émergent. Une vitrine-tiroir est consacrée au général Boulanger avec une étonnante collection de pipes et d’objets à son effigie que possède le musée.

Montmartre
Dans cette salle, le parcours propose un focus thématique sur Montmartre entre les années 1875 et 1914. Encore très champêtre, le sommet de la butte attire poètes, chanteurs, écrivains, peintres, illustrateurs, musiciens… Chacun apprécie les nombreux bals, cabarets et des cafés animant les boulevards Barbès, Rochechouart, Clichy autour des places Pigalle et Blanche. Ces lieux ont des noms pittoresques comme The Black Cat ou The Dead Rat. Une collection d’œuvres relatives aux expositions universelles de 1878, 1889 et 1900 est réunie pour la première fois.

Paris « Belle Epoque »
Désignant le moment charnière entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, dans une période secouée par de fortes tensions sociales, la « Belle Époque », expression forgée a posteriori, apparaît comme une parenthèse enchantée dont Paris est l’écrin. Réunies sur une même cimaise, plus de 40 tableaux offerts par M. et Mme Seligmann, dont des œuvres de Jean Béraud, Henri Gervex et Louise Abbéma, offrent une chronique vivante de la sociabilité parisienne. On passe ainsi des rues de la capitale aux grands cafés, des parcs parisiens aux soirées mondaines, des portraits d’actrices aux intérieurs cosy.

Les deux salles suivantes présentent les décorations rapportées du Café de Paris, restaurant renommé situé au 41, avenue de l’Opéra, par Henri Sauvage et Louis Majorelle, et de la bijouterie Fouquet, créée en 1901 par l’artiste Alfons Mucha . C’est le plein épanouissement du style Art nouveau, expression d’un goût pour l’asymétrie et pour la ligne « en coup de fouet », qui investit l’architecture et les arts décoratifs.

Marcel Proust (1871-1922)
Les meubles et objets de Marcel Proust réunis dans cette chambre proviennent des trois maisons parisiennes que l’écrivain a occupées successivement après la mort de sa mère. Selon sa gouvernante, Céleste Albaret, la majorité du mobilier présenté sur la tribune de cette salle provient de sa dernière chambre, rue de l’Amiral-Hamelin ; lit simple, paravent, chevet, chevet, fauteuil, méridienne… Asthmatique, Marcel Proust sort de moins en moins de sa chambre. Dormant le jour et travaillant la nuit, l’écrivain a composé la majeure partie de À la recherche du temps perdu dans ce simple lit en laiton.

Protégé du bruit par des plaques de liège placées au plafond et aux murs, dont l’une est exposée en vitrine, et du pollen par des fenêtres calfeutrées au printemps et à l’automne, Proust consacre les quinze dernières années de sa vie à créer une œuvre littéraire majeure, commencée en 1908. Ses objets personnels sont exposés dans les deux vitrines : un manteau de fourrure, des accessoires de toilette et d’écriture et une canne. Enfin, deux dispositifs numériques complètent cet espace : une projection de photographies des proches de l’auteur par Paul Nadar et un banc d’écoute diffusant des extraits d’À la recherche du temps perdu et des pièces de Reynaldo Hahn.

Paris, de 1910 à 1977
Au début du XXe siècle, Paris connaît une profonde restructuration. Pour l’expliquer, un ensemble de maquettes anciennes des vieux quartiers de Paris est présenté en début de rubrique. Certains de ces quartiers correspondent à des îlots d’habitations dits insalubres, très denses et voués à la démolition. Un focus est consacré à la « Zone » de l’enceinte de la vieille ville où peintres, graveurs et photographes rendent compte de la précarité des conditions de vie. En face, un mur est consacré à la Première Guerre mondiale. Dans une vitrine, le quotidien des Parisiens est mis en scène par des photographies et de nombreux objets personnels tels que des cartes alimentaires ou des dessins d’enfants.

Durant l’entre-deux-guerres, les quartiers de Montmartre, Pigalle, les Champs-Élysées et Montparnasse ont construit leur légende. Paris, capitale internationale des arts, des avant-gardes, de la liberté des mœurs et de la littérature, est évoquée notamment par une série de portraits de personnalités importantes telles qu’Elisabeth de Gramont, Natalie Clifford Barney, Gertrude Stein… La table de travail de ce dernier occupe le centre de la pièce. La Seconde Guerre mondiale est racontée à travers le rôle joué par le musée Carnavalet car son directeur à l’époque était un résistant.

La suite du cours porte sur les opérations d’urbanisme avec infrastructures routières construites (ou projetées), lancées dans les années 1960 et 1970. Ils ont reconfiguré la capitale et le mythe touristique de Paris a alors trouvé un élan unique à travers des chansons, des films et des romans populaires. A travers la présentation de plusieurs affiches et photographies, les révoltes ouvrières et étudiantes conduisant à des manifestations de masse en 1961-1962 puis en 1968 sont évoquées. Enfin ce volet se termine par le rétablissement de l’élection d’un maire, à la tête de la capitale.

Paris, de 1977 à nos jours
Dans cette dernière partie du cours, plusieurs thématiques sont développées : le climat et l’environnement (avec le marteau de la COP 21 et une réduction de la Globe Earth Crisis – COP21 de Shepard Fairey dit Obey), l’évolution architecturale et urbaine, les transformations du Place de la République et logements dans les quartiers prioritaires.

Une sélection d’objets témoins et de photographies rend compte des grandes émotions collectives suscitées par les attentats de 2015, l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2019 et la pandémie de Covid-19 apparue en 2020.

Des photographies des artistes Thierry Cohen, Madeleine Vionnet, Patrick Tournebœuf et Laurence Jay sont proposées ici. La visite se termine par la projection d’un court métrage, Periphery, de Manon Ott (2020).

Hors parcours : La salle de bal Wendel
Installée au musée depuis 1989, cette spectaculaire salle de bal de l’hôtel Sourdeval-Demachy a été commandée en 1925 par le grand sidérurgiste lorrain Maurice de Wendel au peintre José-Maria Sert. Sa restauration a révélé la technique très particulière utilisée par le peintre. Il applique jusqu’à trois couches successives d’émail travaillé au chiffon et rehaussé de poudre métallique sur une fine feuille d’électrum (un alliage d’argent et d’or), donnant à son œuvre luminosité et transparence.