Sculpture de la Renaissance française

La Renaissance française est un mouvement artistique et culturel situé en France entre la fin du XVe siècle et le début du XVIIe siècle. Stade des temps modernes, la Renaissance apparaît en France après le début du mouvement en Italie et sa propagation dans d’autres pays européens.

Pour la sculpture, François Ier s’est notamment procuré les services de Benvenuto Cellini dont l’art a influencé toute la statuaire française du XVIe siècle. Ses autres principaux représentants étaient Jean Goujon et Germain Pil.

La seconde moitié du XVIe siècle voit le style tempéré maniériste dominer, malgré une forte tendance au réalisme: la tombe de Henri II et Catherine de Médicis et la tombe du cardinal René de Birague par Germain Pilon, dont l’intensité dramatique rappelle parfois Michel-Ange et annonce le style baroque.

La bonne famille (ou di Giusto di Betti)
Dynastie de sculpteurs, originaires de la région de San Martino a Mensola, près de Florence, les trois frères Giusto di Betti émigrèrent en France en 1504, suite à l’intervention de Louis XII à Ita. Ils finirent par être naturalisés en 1513, sous le nom français de Juste avant de devenir sculpteurs du roi.

Ils étaient avec Francesco Laurana les représentants les plus brillants et actifs de la sculpture de la Renaissance italienne à Fran.

Antonio di Giusto di Betti ou Antoine Juste (1479-1 Septembre 1519), a travaillé dès 1507 sur la tombe de Thomas James, évêque de Dol-de-Bretagne, une réalisation réalisée en collaboration avec son frère Jean Just. Très vite, il fut appelé par le cardinal Georges d’Amboise sur le site de son château Gaillon (largement détruit par la révolution); En faisant pour la chapelle une série de douze apôtres en terre cuite, il exécuta un buste du cardinal et un bas-relief représentant la bataille de Gênes pour la galerie du palais; En collaboration avec l’atelier de Michel Colombe, il poursuit le travail d’avant-garde de la Haute Chapelle 75 devenu un véritable «manifeste» d’un nouveau style de la Renaissance en sculpture. Antoine Juste s’installe ensuite à Tours, où il amène des marbres de Carrare à la tombe de Louis XII (1516.) C’est sans doute grâce aux bas-reliefs de ce monument que la collaboration de Guido Mazzoni est probable car cet artiste est arrivé en France depuis 1494 et était déjà actif sur la tombe de Charles VI.

Andrea di Giusto di Betti, André Juste (né vers 1483), le second des frères, collabore sans aucun doute avec ses frères pour l’établissement du tombeau de Louis XII, la basilique de Saint-Denis, bien qu’il ne soit pas certain aujourd’hui qu’il a quitté Ital.

Giovanni di Giusto di Betti ou John Just I (1485-1549) est le dernier des frères. À son arrivée en France, il s’installe à Tours et passe plusieurs années dans l’atelier de Michel Colom. Il collabore ainsi à la mise au tombeau de l’abbaye de Solesm. Découverte à cette occasion, du travail de Claus Sluter et du réalisme flamand. Jean Juste I devint alors l’un des principaux acteurs d’un nouveau style en sculpture, mêlant le réalisme flamand et la douceur française appelée Style Louis X. Après avoir achevé la tombe de Thomas James seul, il se rendit à la basilique de Saint-Denis pour y installer le mausolée de Louis X. C’est là qu’il aurait exécuté les gisants du roi et de la reine, surmontés de leurs prières, grâce aux indications de Jean Perréal, déjà actif sur la tombe du duc de Bretagne François II et les tombes du monastère de Brou: « Ces statues couchées, les plus dramatiques, représentent les cadavres saisis dans les affres de la mort, pris par les derniers spasmes, le ventre cousu par embaumement, les bouches entrouvertes par le dernier hochet, le la peau collée au squelette, les seins affaissés, la tête rejetée en arrière pour la reine … Les statues des vertus cardinales sont plutôt attribuées aujourd’hui à son neveu Juste de Juste, qu’il élève lui aussi comme son … Jean Juste a alors exécuté la tombe de Jean IV de Rieulx, maréchal de Bretagne, à Ancenis, puis le tombeau de Thomas Bohier, fondateur du château de Chenonceaux, dans l’église Saint-Saturnin de Tours, et enfin le tombeau de Louis de Crevent, abbé de la Trinité de Vendo. De 1532 à 1539, il fait pour la chapelle du château d’Oiron, la tombe d’Artus Gouffier, faite à la demande de sa veuve Hélène de Hangest, ainsi que celle de sa belle-mère, Dame de Montmorency.

Jean Juste II (1510-1577), fils de Jean Juste I, exécuté en 1558, pour l’église d’Oiron, le tombeau de Claude Gouffier, grand écuyer de France, et sa première femme, Jacqueline de La Trémoille (détruite en 1793) dont, malheureusement, il ne reste aujourd’hui que la statue de Claude Gouffier; ses réalisations après 1558, en grande partie détruites. Plus tard, Jean II Juste aurait réalisé la tombe de Guillaume Gouffier, amiral de Bonnivet, tué à Pavie en 1525, puis une fontaine en marbre blanc, pour les jardins du château d’Oiron, largement disparus, restant qu’un basi. C’est en collaboration avec le peintre François Valence, qu’il participe à la réalisation de trois arches de triomphe et coordonne les dispositifs de festival créés à Tours à l’occasion de l’entrée du jeune roi François II et de son épouse Marie Stuart (1560) . Ce succès lui permet de passer un marché le 24 avril 1561 concernant la création d’une fontaine, place de la Foire-le-Roi: achevée en 1562, elle est maintenant gon.

Philibert Delorme (1514-1570)
Né à Lyon, Philibert Delorme meurt à Paris en 1570. Issu d’une famille de maçons, il est formé par son père, notamment à la construction des remparts de Lyo. De 1533 à 1536, le futur architecte reste à Rome où il acquiert de solides connaissances techniques et archéologiques. L’artiste côtoie ainsi le milieu savant de la ville et se lie d’amitié avec le cardinal Jean du Bellay (ambassadeur de France à Rome.

À son retour, commence alors près de trente ans d’une vie professionnelle intense. En 1536, de retour à Lyon, un ami du cardinal du Bellay, le marchand Antoine Bullioud, lui confia la tâche de réunir trois corps de bâtiments indépendants entourant une petite cour, rue Juiver. Le jeune architecte construit une galerie avec trois baies dans un panier en forme de panier voûté avec des crêtes reposant sur deux hor. Il y a aussi d’autres réalisations mineures à Lyon, mais il ne reste pas longtemps dans son hometow.

C’est alors que son ami le cardinal lui confia entre 1541 et 1544 la conception de son château de Saint-Maur-des-Foss. Manifeste de la Renaissance française, c’est un village italien inspiré du quadrilatère.

Sa nomination comme «architecte du roi» par Henri II en 1548, lui permet de conserver, pendant onze ans, l’emprise absolue sur l’architecture royale, le Palais du Louvre sauf confié à Pierre Lesco.

Philibert Delorme assure la construction et l’entretien des châteaux, des bâtiments utilitaires, des fortifications de Bretagne, l’ordre des fêtes et des admissions et l’administration et le contrôle financier des travaux. La surintendance exercée par l’artiste est un événement considérable dans l’histoire de l’architecture française.

L’architecte intervient également sur les sites du château d’Anet réalisés pour Diane de Poitiers et le château royal de Saint-Léger-en-Yvelin. C’est pour son plus grand tourment qu’il doit occasionnellement intervenir à Fontainebleau en collaboration avec Primatice, Nicolò dell’Abbate et Scibec de Carp. Il réalise également des travaux au château de Madrid, au bois de Boulogne, à Vincennes, à Paris, à Villers-Cotterêts, à Coucy-le-Château, à Chenonceaux, à Limours et à Boncou …

Ses prétentions et sa vanité attiraient néanmoins de fortes inimitiés, y compris celles de Pierre de Ronsard ou de Bernard Palis. Au cours de sa carrière, Philibert Delorme continuera à accumuler des bénéfices (entre 1547 et 1558, il reçoit cinq abbayes et n’en a jamais détenu moins de trois en même temps jusqu’à sa mort), n’hésitant pas à solliciter constamment du Roi la cession de charges et bureaux, peut-être pour compenser le manque de projets difficiles dont il se plaint régulièrement.

Alors qu’il était accusé de malversations, la mort du roi Henri II en juillet 1559 amena sa disgrâce, laissant le champ libre aux ennemis de l’architecte; C’est ainsi qu’il est démis de ses fonctions au profit du Prima. La clientèle princière, cependant, lui restera fidèle dans l’adversité dont Diane de Poitiers qui lui commande l’exécution des travaux pour son château de Beyn. Le reste de sa vie est consacrée à l’écriture de traités théoriques incluant l’écriture d’une somme d’architecture. Il publie, entre autres, un traité complet sur l’art de bâtir [archive] (1567), suivi de Nouvelles inventions pour bien construire et à faible coût [Archives] (Paris, 1561). Delorme ne va pas au-delà. À la fin de sa vie, cependant, il a trouvé le chemin de la cour, le régent Catherine de Médicis lui confiant la tâche de tracer le palais de Tuileri.

La plupart de ses œuvres ont malheureusement été presque détruites au fil du temps. Seul l’hôtel Bullioud (1536) est resté à Lyon, des parties du château d’Anet qu’il a exécuté pour Diane de Poitiers (1545-1555) et la tombe de François Ier à la basilique de Saint Den.

Pierre Bontemps (vers 1505-1568)
Le sculpteur français Pierre Bontemps est surtout connu pour les nombreux monuments funéraires qu’il a sculptés et décorés.

Arrivé à Fontainebleau à partir de 1536, il est formé par contact avec des œuvres anciennes apportées par Primati. En particulier, il joue un casting du Laocoon et un autre de l’Apollo Belvede. En 1548, il fait partie de l’équipe de sculpteurs dirigée par Philibert Delorme pour la tombe de François Ier à la Basilique de Saint-Den.

Les gisants du roi et de la reine Claude sont le fruit de sa collaboration avec François Marcha. De 1549 à 1551, il taille seul les statues de prières du Dauphin François de France et de son frère Charles II d’Orléans. Il est également entièrement responsable des bas-reliefs décorant la base de la tombe de François Ier, représentant avec une précision remarquable les batailles qui ont eu lieu sous son règne, telles que les victoires de Marignan et de Cérisol. Les préparatifs de chaque bataille sont détaillés (passage des Alpes) et les personnages principaux sont individualisés: François Ier est reconnu par son monogramme ou Knight Baya.

En 1556, Pierre Bontemps est de nouveau à Fontainebleau où il donne pour la cheminée de la chambre du roi un bas-relief du Four Seaso. Il exécuta alors, pour le couvent des Hautes-Bruyères (Yvelines), le monument de marbre destiné à contenir le cœur de François Ier. L’urne est ornée de bas-reliefs allégoriques à la gloire des arts et des sciences, ce qui, grâce à la souverain, ont pris une place importante dans le royaume.

Il doit encore la statue funéraire de Charles de Maigny (vers 1557), conservée au musée du Louvre et la tombe de William Bellay à la cathédrale de Le Ma.

Pierre Bontemps semble avoir été plutôt un spécialiste des bas-reliefs décoratifs, très populaire à l’époque de l’épanouissement de la Première Ecole de Fontainebleau (2ème quart du XVIème siècle), un grand créateur rond-bu. La sensualité et la délicatesse des figures féminines rappellent le style maniériste que Primatice applique aux stucs de Fontainebleau (petites têtes et cous allongés, gestes esquissés et harmonieux). Si l’art gracieux et délicat de Bontemps est imprégné de l’esprit italien, il est tempéré par le souci de la précision dans la disposition du décor et par les costumes pittoresques.

Jean Goujon (1510-1567)
Jean Goujon est probablement né en Normandie vers 1510 et mourut selon toute vraisemblance à Bologne.

Surnommé le «Phidias français» ou «Le correggio de la sculpture», Jean Goujon est avec Germain Pilon le sculpteur le plus important de la Renaissance française.

Sculpteur et architecte, il est l’un des premiers artistes à s’inspirer directement de l’art italien et de la Renaissance italienne, qu’il a étudié personnellement à Ita. Il a pu soumettre son travail sculptural, en particulier ses bas-reliefs, au cadre architectural dans lequel elle devait s’inscrire.

Malgré la richesse de sa production artistique, la carrière de Jean Goujon ne peut être suivie que pendant une vingtaine d’années, de 1540 à 156. Présent à Rouen, entre 1540 et 1542, il réalise ses premières œuvres conservées. Pour la galerie d’orgue de l’église Saint Maclou, il sculpte deux colonnes qui sont toujours en place. Premier exemple en France d’un ordre corinthien très pur, ils révèlent la parfaite connaissance de Jean Goujon de l’art ancien. Il est également crédité de la conception de la tombe de Louis de Breze (1531) dans la cathédrale de Rouen, et l’architecture de la chapelle de Saint-Romain, populairement appelée la Fierte (1543).

Arrivé à Paris vers 1542, il travaille probablement sous la direction de l’architecte Pierre Lescot, en tant que «faiseur d’images» au jubé de Saint-Germain-l’Auxerrois (1544 à Noël 1545. L’ensemble architectural disparaît dès 1750, mais les bas-reliefs des Quatre Évangélistes et de la Déposition du Christ, généralement connus sous le nom de Vierge de la Miséricorde, sculptés par l’artiste, ont survécu et sont conservés aujourd’hui au Louvre.Une gravure parmesan représentant la Mise au tombeau a inspiré Jean Goujon pour la composition du Déposition de Chri C’est la preuve que l’art italien l’a influencé directement, sans l’intermédiaire de l’art de Fontaineble: la «draperie mouillée» et les plis parallèles des reliefs du jubé révèlent le style d’un artiste attaché à la art antique, et plus exactement à l’ar hellénistique.

En 1545, Jean Goujon travaille pour la gendarme Anne de Montmorency et réalise Les Quatre Saisons (1548 à 1550) pour l’hôtel de Jacques de Ligneris, cousin de Pierre Lescot 88, devenu Carnavalet Muse.

A partir de 1547, l’artiste entre au service du nouveau roi Henr. Il travaillera avec d’autres scupteurs pour décorer l’entrée du roi à Paris en 1549, créant le seul ouvrage permanent: la célèbre fontaine des Innocen. Ses bas-reliefs, représentant des nymphes et des naïades, sont aujourd’hui au musée du Louvre.

Dans le même temps, Jean Goujon travaille comme «maître sculpteur» sous les «décorations de Pierre Lescot, seigneur de Clagny» 88 décorations du Palais du Louv. Entre 1548 et le début de 1549, il a complété ses allégories de Guerre et Paix avant d’être commandé pour exécuter les allégories de l’Histoire, de la Victoire et de la renommée et de la Gloire du Ki. Peu de temps après, il dirige les Cariatides de la plate-forme des musiciens, achevée en 1551, dans l’homonyme pièce du Palais du Louv. En 1552, il sculpta des statues pour la cheminée du cabinet attique situé dans l’aile ouest et enfin, en 1555-1556, quelques bas-reliefs de l’escalier d’Henri Ier.

Il est généralement crédité des gravures de la version française de Dream of Poliphile de Francesco Colonna (1546), basée sur les gravures de l’édition originale (peut-être due à l’atelier d’Andrea Mantegna). Il devrait également gravures sur bois illustrant la première édition française de Ten Books of Architecture Vitruvius, traduit en 1547 par Jean Mart. Il a également fait de précieuses médailles pour Catherine de Medi.

La Diane appuyée sur un cerf (vers 1549), également connue sous le nom de Fontaine de Diane de Diane de Poitiers au château d’Anet, fut successivement attribuée à Benvenuto Cellini, Jean Goujon et Germain Pil. Toutes ces attributions ont été contestées ou réfutées. Il est difficile de juger l’œuvre qui fut en grande partie achevée par Pierre-Nicolas Beauvallet avant son installation au musée du Louvre en 1799-1800. Alexandre Lenoir, directeur du Musée à cette époque, est l’auteur de l’attribution à Jean Gouj.

Nous ne connaissons pas la date précise de la mort de l’artiste. La religion protestante, son emploi à la cour de France et même sa présence à Paris devinrent difficiles à mesure que les tensions religieuses augmentaient. Une légende têtue prétend que Jean Goujon fut assassiné pendant la Saint-Barthélemy. Si cela avait été le cas, il aurait été cité a posteriori comme faisant partie des fameux martyrs du drame, ce qui n’était pas le cas. L’histoire de sa mort tragique, cependant, a été répétée dans beaucoup de travaux de critique d’art et de vulgarisation aux dix-huitième et dix-neuvième siècles. Des recherches plus récentes ont trouvé leur trace dans la communauté réfugiée huguenote de Bologne en 1562.

Jean Goujon a certainement eu un atelier et des étudiants qui l’ont aidé. Ses figures sont ovales, sensuelles et fluides. Ses draperies révèlent une connaissance du sculptu grec. Réparties dans toute la France par des gravures réalisées par des artistes de l’école de Fontainebleau, la pureté et la grâce de son modèle ont influencé l’arte décorative. Sa réputation à la fin du XVIe siècle, une légère éclipse au profit de tendances plus à la mode, avant de repousser à l’époque du baroque et du français classici.

Germain Pilon (1525 / 30-1590)
Germain Pilon, né vers 1528 à Paris et mort en 1590 dans la même ville, est avec Jean Goujon, l’un des sculpteurs les plus importants du Renaissan français. Participant notamment à la réalisation des tombes des derniers Valois, ces œuvres témoignent de son appartenance à Manneris.

Fils du sculpteur André Pilon, il commence à apprendre de lui, et probablement avec Pierre Bontemps, le modelage de la terre cuite et de la sculpture sur pierre. Aucune des créations d’André Pilon n’a encore été conservée, de sorte qu’on ne peut pas apprécier son style. Certaines commandes révèlent cependant sa prédilection pour les statues en bois peint et en terre cuite. Alors qu’il est nommé contrôleur des Poinçons et des Pièces du Roi, Germain Pilon apprend aussi l’art de la fonte et du bronze.

En 1558, il fut chargé par le Surintendant des Bâtiments du Roi, Philibert de l’Orme, de sculpter huit «génies funéraires» ou «figures de la Fortune», destinés à la tombe de François Ier, que Philibert de l’Orme construisit. à ce moment-là. St. Denis Basili. C’est à cette occasion que Germain Pilon, alors jeune, réalise une statuette en marbre blanc qui constitue son premier travail connu. Ce génie funéraire (photo) rappelle fortement la sculpture de Michel-Ange et témoigne de la virtuosité de Germain Pilon dans l’impression du mouvement. Il ne sera cependant pas retenu pour décorer la tombe royale et est aujourd’hui exposé au Musée National de la Renaissance Ecou.

À la mort d’Henri II, le primat obtint le poste de surintendant des bâtiments et décida de retenir Germain Pilon parmi ses collaborateurs. Pour le château de Fontainebleau, l’artiste façonne des statues en bois, exécutées sous la direction du maître italien dont le style est maintenant très familier. Ce n’est qu’avec le Monument du coeur (Louvre) d’Henri II que l’on découvre dans toute sa plénitude l’art du sculpteur. Le monument qu’il a conçu se compose d’un piédestal décoré, soutenant trois caractères féminins soutenant une urne funèbre sur leurs têtes. Germain Pilon doit la plus grande partie du travail de sculpture, y compris l’exécution des trois statues allégoriques dans lesquelles on peut voir à la fois les Trois Grâces et le Virtu théologique.

C’est toujours sous le contrôle du Primatice que Germain Pilon crée ses prochaines œuvres. Quand Catherine de Médicis a construit un mausolée dans une rotonde à l’église abbatiale de Saint-Denis, Germain Pilon fait partie des artistes responsables de la décoration sculptée. Il participe tout d’abord à la réalisation du tombeau du roi défunt et de la reine, à côté d’autres sculpteurs comme Girolamo della Robbia et Maître Pon. Cependant, la plupart du travail se termine par salut. Il est l’auteur du couché, priant, deux vertus de bronze et deux reliefs de marbre appartenant à l’edicu. C’est dans la statue couchée de la reine, imitation d’une statue antique maintenant appelée Vénus des Médicis, qu’elle se libère de la plupart de ses liens, peut-être parce qu’elle s’y était engagée. Les prières révèlent une grande liberté de mouvement et une reproduction très personnelle de la physionomie qui montre que Germain Pilon a abandonné le gothique tardif pour l’art de la Renaissance.

À partir de 1570, Germain Pilon, maintenant très occupé, avait un grand atelier au Par. Parmi ses réalisations du moment ont été conservées la Vierge de Notre-Dame-de-la-Couture (Le Mans) et les principales sculptures de la tombe de Valentine Balbiani (mort en 1572. Dans cette tombe, qui combine des éléments italiens et français , le défunt est représenté, selon la tradition française, sous deux aspects: Valentine Balbiani, vêtue d’un costume somptueux, à demi allongée, appuyée sur un coude et feuilletant un livre, correspond à un type italien déjà bien connu en France devant Germain Pilo Pour autant, selon la tradition française, le bas-relief placé ci-dessous présente le défunt comme posé avec un réalisme si impressionnant qu’il place l’œuvre dans la tradition des transis «cadavéreux» du sculpteur français médiéval. des tombes exécutées par Germain Pilon ne sont plus connues que par des documents de commande ou des croquis.

En 1572, l’artiste obtient le poste de «contrôleur général des effigies à la cour du Coin», puis reçoit la série de médaillons avec des effigies des membres de la famille royale ainsi que divers bustes en marbre et en bronze, parmi lesquels distingue celle de Charles IX et celle de Jean de Morvillie: dans les dix dernières années de sa vie, alors qu’il est apprécié par l’aristocratie française, il dispose d’un vaste atelier: l’abondance des commandes et la réalisation des 380 masques du Pont Neuf, l’oblige à ajouter ses fils, ainsi que des collaborateurs comme Mathieu Jacquet dit Grenoble, qui assurent le succès du style de Germain Pilon sur plusieurs décennies.

Jusqu’en 1585, Germain Pilon est occupé par de nouvelles sculptures en marbre pour la chapelle funéraire de Valois de Saint Den. Un pathos et un nouveau dramatisme caractérisent alors les dernières années de production du sculpto. On se souviendra notamment du Christ de la Résurrection avec deux soldats romains (Louvre), un Saint François d’Assise (Cathédrale Sainte-Croix des Arméniens de Paris) et deux nouvelles statues funéraires d’Henri II et de Catherine de Médicis, représentées cette fois-ci en gisants (Saint-Denis). La Vierge de la Miséricorde, dernière réalisation de l’ensemble, emprunte à l’iconographie des scènes de dépositions de la croix ou de l’ensevelissement, son voile tombant en avant du visage ainsi que ses mains croisées sur la poitrine. Dans la tombe de René de Birague, réalisée vers 1583, Germain Pilon reprend la tradition médiévale en peignant le bronze de la prière en faisant disparaître presque entièrement le corps du défunt sous l’ample manteau aux plis profonds dont la longue queue est aujourd’hui disparue. Dans les dernières années de sa vie, le relief de bronze de la Déposition du Christ (aujourd’hui conservée au Louvre) s’inspire de la Déposition du Christ exécutée vers 1544 par Jean Goujon (musée du Louvre).

Hugues Sambin (1520-1601)
Hugues Sambin est une figure artistique caractéristique de la Renaissance par la variété de ses centres d’intérêt et par l’étendue de ses talents. Il a exercé une influence durable sur le répertoire ornemental de son temps.

Comme beaucoup d’artistes de son temps, Hugues Sambin (1520-1601) réunit de nombreuses qualités: menuisier (ce terme désigne les artisans qui fabriquent les meubles), sculpteur, ingénieur hydraulicien, architecte, décorateur et graveur.

Bien qu’il ait travaillé partout en France, il s’est rapidement établi dans l’Est de la France, principalement à Dijon et Besançon durant la seconde moitié du XVIe siècle (où il a obtenu le titre d’architecte compétent). Il apparaît alors comme l’une des rares personnalités dans la région capable de proposer des plans pour la construction de fortifications (Salins-les-Balins, Dijon) ou des projets pour divers projets urbains: Il est crédité de maisons particulières à Dijon dont l’Hôtel Fyot-de-Mimeure (1562), la Maison Maillard (1561) ou la Scrin Gate de l’ancien Parlement de Bourgogne (1580). Malgré ces engagements, l’artiste parvient à maintenir une activité intense dans la fabrication de mobilier dont plusieurs exemples sont encore exposés dans les musées. Cependant, il y a relativement peu d’objets sur sa vie et un certain nombre d’œuvres lui sont attribuées sans être authentifiées avec certitude: une armoire à deux portes aux Arts Décoratifs de Paris et au Musée du Louvre (vers 1580), le Gauthiot d’Ancier table au Musée du Temps de Besançon et deux autres meubles au Musée de la Renaissance d’Ecouen et au Metropolitan Museum de New Yo.

Né à Gray vers 1520 d’un père menuisier, de l’Empire bourguignon ou de la Franche Comté, il commence très tôt l’art de la menuiserie et de la menuiserie, ainsi que l’architecture. Au cours de l’année 1544, l’artiste travaille dans l’équipe de menuisiers du château de Fontainebleau, sous la direction du Primatice, et notamment avec le designer Sebastiano Serlio, qui utilise notamment la technique italienne de « designo ».

C’est à la suite de cette expérience que le jeune compagnon peut être un voyage en Italie, car il montrera une parfaite connaissance de la sculpture et de l’architecture ultramontaines.

De retour à Dijon en 1547, il épousa la fille de Jean Boudrillet, maître charpentier, qu’il reprit, quelques années plus tard, en 1564, la direction pratique de l’atelier après avoir été reçu entre temps maître charpentier. Il sera également assermenté par la société à plusieurs reprises. A l’époque, l’activité la plus prospère de l’atelier Boudrillet restait la fabrication de meubles et de placards qui, sous l’influence de Hugues Sambin, devaient être conçus selon les codes graphiques de « designo » comme une véritable « encyclopédie de l’architecture » de son tim. Reconnu, l’artiste devient l’un des leaders de l’art du meuble bourguignon, particulièrement actif pour les riches bailleurs de Bourgogne et de Franche-Com. Ainsi, en 1550, la ville de Dijon a commandé trois statues pour l’entrée triomphale du duc d’Auma.

Poursuivant son activité de sculpteur, il achève peu avant 1560, l’achèvement d’un ouvrage sur le Jugement dernier, destiné à orner le portique central de l’église Saint-Michel à Dijon, devenant plus tard, en 1564, chef d’orchestre et chef d’orchestre pour la réception du roi Charles IX à Dij.

Néanmoins, il semble que la mort de son beau-père en 1565 lui fasse perdre le contrôle technique de l’atelier de menuiserie: Maistre Sambin diversifie alors son activité en tant qu’individu, probablement à l’écart de l’atelier Boudrillet, où il ne travaillera occasionnellement . Désormais de plus en plus souvent absent de Dijon, il travaille régulièrement comme «dessinateur, ornemaniste, ingénieur, architecte».

Passant par Lyon en 1572, il publie une importante collection de 36 planches gravées, intitulée « Travail de la diversité des termes utilisés en architecture » note 1, qui montre une imagination débridée, représente aujourd’hui encore un remarquable travail de classification des ordres architecturaux selon l’ancien modèle. Ses activités mimèrent quelques années aux Pays-Bas espagnols, puis furent embauchés comme sculpteur et menuisier par le gouverneur de Luxembou. Ainsi, son influence affectera non seulement les peintres de Bourgogne et de Lorraine, mais aussi du sud de l’Allemagne, mais aussi des architectes et des décorateurs, comme le notent Joseph Boillot ou Wendel Dietterlin.

En 1571, l’artiste semble revenir momentanément en France-Comté puis en Bourgogne où il recevra le titre d’architecte de la ville de Dij. En 1581, les gouverneurs de Besançon lui ordonnèrent la cour de la façade de l’ancien Parlement de Besançon (palais de justice actuel), dont il supervisa les tâches entre 1582 et 1587, tout en faisant simultanément les plans du toit à la tour impériale de la collégiale Notre -Dame de Beaune 95, réalisée entre 1580 et 1588.

Nous pouvons conclure que Hugues Sambin restera fortement influencé, tout au long de sa carrière, par son passage dans les équipes de Fontaineble. Le système ornemental développé par le Rosso et Primatice surtout dans la galerie François Ier, explose littéralement dans tous ses travaux. Marqué pour toujours par ce court séjour Bellifontain, ses racines bourguignonnes n’en sont pas moins présentes, exprimant notamment sa prédilection pour certains ornements régionaux tels que le fameux «chou bourguignon» ou l’utilisation de feuillages à la place du motif acanthe traditionnel.

En même temps, les termes (éléments architecturaux sculptés, constitués d’un buste humain se terminant en gaine) dessinés et sculptés par Hugues Sambin, ont connu un grand succès en France dans la seconde moitié du XVIe siècle, notamment en France. Le mobilier lyonnais, qui vient alors très proche, du point de vue décoratif, des meubles bourguignons: un véritable «style sambin» est né, marquant la seconde moitié du XVIe siècle.

C’est grâce à des comparaisons avec sa collection que l’artiste n’a pas seulement été attribué à un meuble mélangeant des termes avec une accumulation de motifs ornementaux, mais aussi, par extension, à toute architecture avec une déco exubérante. Cependant, il a encore beaucoup de mal à prouver les commandes ou œuvres faites par Hugues Sambin et son atelier, car elles ont été imitées ou copiées sans vergogne y compris au XIXe siècle sous le nom de « Style Henri II ».